Jean-Michel Blanquer favorable au retour du redoublement...

Le redoublement jugé trop coûteux avait été quasiment supprimé, lors du quinquennat précédent, avec le projet de refondation de l'Ecole : il était devenu exceptionnel, après accord des parents.
La suppression du redoublement avait forcément aggravé les difficultés des élèves qui arrivaient en classe de seconde sans avoir le niveau requis : lacunes en grammaire, en orthographe, difficultés de lecture...
De plus, quand le passage dans la classe supérieure devient quasi automatique, comment motiver les élèves pour les inciter à travailler ? Comment leur montrer toute l'importance du travail scolaire ? Les professeurs se retrouvent quelque peu démunis pour solliciter plus d'assiduité, de persévérance dans les efforts de la part de certains élèves...
Le nouveau Ministre de L'Education Jean-Michel Blanquer souhaite "autoriser à nouveau le redoublement" dès l'année scolaire 2017-2018, jugeant "absurde" son interdiction : c'est ce qu'il a déclaré dans un entretien au "Parisien" ce jeudi.
"Il n'est pas normal d'interdire le redoublement", estime le ministre. "Il y a quelque chose d'absurde à laisser passer de classe en classe des élèves accumulant des retards."
Une déclaration qui va dans le bon sens : le redoublement peut être une seconde chance donnée à l’élève, notamment en primaire. Redoubler peut permettre à un élève de revoir certains points qui ne sont pas acquis.
Pour limiter le nombre de redoublements, le ministre a, aussi, confirmé la mise en place de "stages de soutien" avant l'entrée en 6ème, qui seront assurés par "des enseignants volontaires, rémunérés sur la base d’heures supplémentaires".
Il faut souhaiter que le ministre n'en reste pas à des déclarations d'intention et que notre école redevienne véritablement une école de l'effort.
En supprimant le redoublement, en supprimant les notes, en amoindrissant les programmes, les ministères successifs ont construit une école du laxisme, de la passivité, de la paresse.
Le passage dans la classe supérieure constitue, on le sait, un enjeu important, supprimer cet enjeu, c'est enlever de la valeur, du poids à l'enseignement, aux professeurs.
Les enseignants attendent aussi que soient rétabli dans les programmes un véritable enseignement de la grammaire, de l'orthographe, de la lecture.
Par ailleurs, Jean-Michel Blanquer annonce son intention de développer l'apprentissage de la musique dont il juge la place "insuffisante" : il semble, en effet, utile de donner une place importante aux disciplines artistiques qui ont été délaissées et mises au rebut, ces dernières années.
Quant au projet d'autonomie des établissements voulu par le nouveau ministre, il paraît dangereux à bien des égards : les chefs d'établissement pourraient recruter eux-mêmes les professeurs, la porte ouverte à toutes sortes d'abus, d'arrangements, de copinages, un système nuisible qui ne correspond pas du tout à notre culture de l'Education.
Il faut donc rester vigilant, face à toutes les annonces qui sont faites et combattre ce projet d'autonomie des établissements.
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