Kadhafi fait désormais passer Dutroux pour un amateur
J'en lis encore parfois, y compris dans ce site, qui viennent faire l'apologie de Kadhafi. On a pas à défendre pareille engeance, mais à éclaircir ce qu'il pu faire ou commettre. Et ceci, sans parti pris aucun : j'ai moi-même affirmé que sa fin était ignominieuse, et qu'il avait très certainement été liquidé sur ordre, de manière à ne pas révéler d'infâmes secrets (*). Mais aujourd'hui, il convient de le réaffirmer avec force : le tyran Kadhafi était bien un monstre, et c'est ce que révèle un livre choc, celui d'une journaliste du jounal Le Monde, Annick Cojean, qui vient de longuement enquêter sur la vie privée du personnage. Celui que d'aucuns, aveuglés, se sont évertués à défendre (ou défendent encore de façon grotesque) : je ne citerai au passage que Thierry Meyssan, et son incroyable calvacade dans le pays pour présenter au monde l'image d'un Kadhafi auréolé d'une gloire volée. L'homme sévit ailleurs désormais, avec la même passion pour un autre tyran. L'ouvrage paru sur Kadhafi est un choc : on pouvait s'attendre à des turpitudes, d'après ce qu'on avait découvert ici et là, lors de sa chute. Mais on était encore très loin du compte : Kadhafi était plus proche de Gilles de Rais qu'autre chose ! Un Dutroux libyen ! Oubliés les Idi Amin Dada ou les Jean Bedel Bokassa : c'est simple, à lire cet ouvrage, Kadhafi a fait pire qu'eux ! Pire que tout ce qu'on avait pu imaginer ! Alors, il faut que cela soit su : pour qu'on cesse définitivement de tresser des lauriers à pareil être abject.
Vomir : c'est le premier réflexe qui vous vient à l'esprit à la lecture des tous premiers chapitres de cet ouvrage. On pouvait s'attendre, avec le titre "Les Proies, dans le harem de Kadhafi" à des récits de chasse d'un prédateur sexuel en quête constante de chair fraîche. C'est pire encore : au sexe, le grand leader, appelé encore par certains "le Guide", a ajouté le sadisme, doublé d'un voyeurisme : il avait fait filmer ses propres exploits sur des jeunes filles, et avait tenu à les faire figurer sur une dizaine de DVDs, qui ont été hélas détruits (hélas dans le sens ou en cas de procès ils auraient été accablants). On est dans le cas d'un pervers-type, dont le comportement est resté la chose la plus tabou durant tout son règne. Rien n'était jamais sorti jusqu'ici du pays, et en France, à peine si les gens s'étaient retournés lors de l'effarant témoignage de Memona Intermann, de FR3, racontant comment Kadhafi avait tenté de la violer en 1984. Effarant témoignage ! Réitéré devant l'écrivaine Calixte Belaya, toujours aussi à côté de ses pompes, qui tentait de protéger le monstre en parlant de "vie privée", alors qu'elle avait dit ailleurs que la journaliste avait eu une "attitude provocante" : l'ignominie même, le niveau zéro de ceux qui absolvent les viols avec comme leit-motiv "elle l'avait cherché". Intermann se sentant obligée d'expliquer qu'elle a, en toute circonstance, métier oblige, une tenue la plus neutre et la plus discrète possible. Belaya, qui n'a cessé de chanter les louanges de Kadhafi pour des raisons qui restent à déterminer, se vantant sur le plateau de téléivsiion de l'avoir rencontré des "dizaines de fois", ce dont ont ne possède aujourd'hui aucune trace. Son compte en banque davantage, peut-être.
Belaya n'était pas au courant, je parie, des habitudes de son idole, ce "bédouin à la vie de pacha", et de sa violence envers les femmes : "un jour, a enfin raconté l'une de ces professeures, un clan originaire de Misrata a organisé une grande fête d'allégeance officielle au Guide. Il adorait ce genre de manifestation, perpétuellement inquiet du soutien des différentes tribus. C'est là qu'il a remarqué une jeune fille, amie de la narratrice. Le lendemain, des gardes sont allées la chercher à l'école. Le directeur a refusé : ce n'était pas le moment, elle passait un examen. Mais le soir même, elle était enlevée pendant une fête de mariage. Elle a disparu trois jours, pendant lesquels elle a été violée par Kadhafi. A peine rentrée, elle a été mariée à l'un de ses gardes du corps. "C'est son père, professeur, qui me l'a lui-même raconté en me suppliant de faire attention." Effroyable témoignage ! J"ai pu lire aileurs que Kadhafi aurait pu être comparé à Dutroux : effectivement : les proies étaient les mêmes, et les mêmes sévices à la clé. Pour choisir ses victimes, il lui suiffisait d'apposer la main sur leur tête : son service d'ordre avait aussitôt compris que c'est celle-là qu'il fallait enlever à ses parents, nous explique Cojean. Cela s'appelait "la touche magique" du dictateur. Désignée, la pauvre proie n'avait aucune chance d'échapper au viol : ou plutôt une seule. D'être porteuse d'une maladie transmissible, la phobie du dictateur, ce qui lui éviterait tout contact avec lui !
D'autres phobies le rongeaient, si bien qu'il a fini par ressembler à Frankenstein : "Kadhafi n’a jamais hésité à cogner sur son peuple. Il prenait soin de lui avec autant de conviction. « Il est hypocondriaque, explique le Dr Moustapha Hillal, qui l’a soigné pendant des années et fait maintenant profil bas dans un hôpital de Tripoli où il opère des rebelles blessés. Il fallait toujours l’ausculter pour être sûr qu’il n’avait pas une maladie quelconque. » Plusieurs médecins étrangers ont également été conviés à son chevet pour procéder à des opérations de chirurgie esthétique : liftings, injections de Botox et implants capillaires. Le Dr Fabio Naccache, brésilien, lui en a posé. Kadhafi l’a fait attendre quatre heures : « Au milieu de l’opération, il a été pris de fureur et a réclamé un hamburger. » En d’autres occasions, le Botox lui aurait partiellement paralysé le visage, et les implants ont provoqué une réaction auto-immune. Il a fallu lui enlever ses nouveaux cheveux." Un véritable zombie dirigeait la Libye ! Lui qui raillait les américains pour leur mode de vie s'était fait botoxer !!! Sa hantise de perdre ses cheveux lui faisant porter des couvre-chefs parfois hasardeux, voire franchement ridicules, au fur et à mesure du repîquage de nouveaux implants... le médecin qui l'avait botoxé était un spécialiste de la la chirurgie mammaire !
Des "amazones" violées et droguées à la cocaïne : le meilleur moyen que possède un "mac" de garder ses prostituées étant de les transformer en consommatrices de drogue, c'est bien connu, et Kadhafi n'a pas échappé à la tradition. C'est ce que raconte également la psychologue Seham Sergewa : "La psychologue avait expliqué avoir rencontré cinq de ces « amazones-esclaves sexuelles ». L’une d’entre elles a expliqué à Seham Sergewa avoir été « recrutée », à l'aide d'un chantage sur une affaire montée par le régime. On accusait son frère d’être un passeur de drogue. « On lui a dit 'soit tu deviens une garde du corps, soit ton frère va passer le reste de sa vie en prison' ». Le jeune femme savait exactement ce que cela signifiait. Quelques semaines auparavant, elle avait été renvoyée de l'université, et on lui avait suggéré de demander l'intervention de Kadhafi pour être réintégrée. Elle a dû passer une visite médicale, qui comprenait un test VIH, effectuée par une infirmière d’Europe de l'Est. Finalement, elle avait été conduite à Bab-al-aziziya pour rencontrer, dans ses quartiers privés, un Kadhafi qui l'attendait en pyjama. « Elle ne pouvait pas comprendre, elle le voyait comme une figure paternelle, le chef de la nation, ce genre de chose », a expliqué Seham Sergewa au « Times of Malta ». « Elle a refusé ses avances et il l'a violée ». Ce qui a a failli arriver à la journaliste française. La "fameuse" infirmière de l'Est n'étant autre que la pulpeuse Galina Kolotnitska, découverte dans un "mémo" de Wikileaks de 2009. Le même câble laissant entrevoir une liaison entre l'infirmière et le dictateur. Lors des troubles dans le pays, elle avait demandé l'asile politique... à la Norvège, pour finalement repartir en Ukraine !
D'autres expliquant les violences faites à ses gardiennes : "Faisal a également assuré que ses gardes du corps, parfois surnommées les "sœurs de la révolution", étaient en réalité ses esclaves sexuelles. Les plus « avisées », celles qui avaient compris qu’il valait mieux pour elle être consentantes, « se voyaient offrir des maisons et de l’argent », a-t-il affirmé. Il a dit aussi que Kadhafi était extrêmement violent avec ces femmes. Après avoir servi de jouet sexuel au tyran, certaines souffraient tellement qu’elles étaient « directement transportées de la chambre à l’hôpital », pour être traitées pour des blessures internes. Cette violence a été racontée avec un réalisme plus effrayant encore, dans un témoignage donné au journal « Le Monde » - et publié dans le quotidien - par une jeune femme appelée Safia. Une jeune femme de 22 ans, dont le prénom a été changé, qui était l’une de ces esclaves sexuelles." Des amazones pourtant déjà connues en 1985. A l'époque, le discours télévisuel français servait bien la propagande de Kadhafi, présentée alors comme une grande victoire féministe... et rien ne filtrait, bien sûr, de l'usage réel et personnel des amazones par le leader. Le présentateur devenu député vert depuis doit s'en mordre aujourd'hui les lèvres.
Un Kadhafi entouré d'un harem régulièrement renouvelé au fil des recrutements dans les écoles : "Lors d'une confession de plusieurs heures, comme l'explique « Le Monde », la jeune femme a décrit la réalité de ces ignobles « maisons des poupées » du colonel Kadhafi. Safia a évoqué la vingtaine de filles de 18 ou 19 ans qui vivaient au même niveau qu’elle, dans la résidence du maître. Nuit et jour, elles étaient en permanence à sa disposition. Certaines étaient consentantes, et disaient « s'offrir au Guide », mais la plupart étaient contraintes. Kadhafi était « violent, sadique », et Safia a eu « des bleus, des morsures et le sein déchiré », et « des hémorragies ». Il l'a forcée à boire, à fumer, à prendre de la cocaïne. Kadhafi, lui, était constamment sous l'emprise de substances diverses. Elle a été emmenée dans de grandes fêtes, organisées pour le clan au pouvoir et les autres personnes importantes du pays, qui finissaient en « partouzes ». "Substances diverses" ? Le viagra, dont il était grand consommateur, et la cocaïne... dont officiellement il pourchassait les dealers. Au beau milieu de l'attaque de son pays, il ira même jusqu'à oser ressortir l'idée des vendeurs de drogue derrière les attaquants : lors d'une de ses sorties télévisées surréalistes, pendant la guerre, il avait en effet raconté que les événements étaient dûs à "une mystérieuse drogue" que des “agents de l’étranger envoyés par Oussama ben Laden" distribueraient aux jeunes ! “Ce sont vos enfants, il faut les empêcher de prendre ces cachets, ces gélules de drogue,” avait-il martelé !!! “Ils ont 17 ans. On leur donne des pilules la nuit, on leur met des substances hallucinogènes dans leurs boissons, leur lait, leur café, leur Nescafé.[...] Des personnes se cachent aux coins des rues avec des cachets de drogue, pour demander d’attaquer un commissariat ” avait-il ajouté : visiblement, il avait retenu les leçons des expériences US du type "MK-Ultra" des années soixante, en les retournant à son usage ! Fait aggravant, il faut rappeler, qu'en 1996, Kadhadi avait introduit la peine de mort pour consommation de drogues et d’alcool dans le pays ! La dictature, c'est bien le mensonge et la manipulation et Kadhafi nous en montre l'exemple-type !
Car il existait bien une méthode Kadhafi : celle du "Guide intouchable", nécessairement, qui pouvait donc assouvir sa libido où il voulait et avec qui il voulait : « Le recrutement des victimes avait lieu dans les "comités révolutionnaires", les facultés, les salons de beauté et dans cette fameuse académie militaire pour femmes qui valait à Kadhafi sa réputation de "féministe" », rapporte Ouest-France. Les fameuses amazones de sa garde personnelle, toutes violées elles aussi, toutes esclaves sexuelles également. Mais les besoins du Gilles de Rais des sables ne s'arrêtait pas à ses amazones : ses proches collaborateurs ou même ses ministres y passaient aussi : "aussi des certains ministres, de leurs femmes, de filles de généraux, d’épouses de diplomates étrangers, de stars (...). Tous les responsables connaissaient sa méthode. Certains l’utilisaient, personne ne pouvait parler. Même encore aujourd’hui", explique Annick Cojean. "Le viol reste un tabou extraordinaire en Libye. Parce que la honte rejaillit sur les victimes et leur entourage : les pères, frères, maris sont considérés comme des sous-hommes s’ils n’ont pu laver ce crime dans le sang. » Rétrospectivement, on songe, parmi les "ministres" ayant subi les assauts d'autorité du tyran à Nouri Mesmari, qui avait été giflé en public par Kadhafi à plusieurs reprises, il s'était échappé dès le 21 octobre 2010 au prétexte d'aller se faire soigner en France. Récit effarant d'un bandard fou dirigeant d'un pays où l'islam plutôt prude est la religion d'état depuis 1994 ! Quel paradoxe !
Un tabou vivace, qui fait que les anciennes proies de Kadhafi sont désormais rejetées de partout : "à l'occasion d'une visite à l'université, Kadhafi a posé la main sur sa tête, et ses gardes du corps sont venues dès le lendemain à son domicile la prévenir que le Guide l'avait choisie pour être garde révolutionnaire. La famille a refusé, et les menaces ont alors porté sur le frère. La jeune fille a accepté de rencontrer le Guide, elle a été violée, séquestrée pendant une semaine et relâchée avec un paquet d'argent. Ses parents étaient trop humiliés pour pouvoir la reprendre. Un retour à l'université était inenvisageable. Elle était perdue. Aujourd'hui, elle travaille officiellement dans le business de l'automobile. En fait, je sais qu'elle vit du commerce de son corps." La prostitution, après le viol. Le procédé était donc parfait : dans une société où le viol est toujours tabou, difficile en effet de retrouver les témoignages du comportement du dictateur : tout le monde se tait. Pourtant, l'auteure en a déniché, l'une d'entre elles en particulier qui a tout confirmé. Notamment la fort étrange découverte faite lors de l'ouverture des locaux de l'Université de Tripoli. Avec celle-ci, on descend d'un cran encore, à ajoutant à la perversion sexuelle un sadisme et une perversion évidents.
Kadhafi, en effet, ne s'était pas contenté de construire des bunkers en transformant les sous-sols du pays en camp retranché, qu'il naura même pas le loisir d'utiliser. Non, là encore il est allé plus loin. Et plus loin que Dutroux : "La "touche magique" Le docteur Faisel Krekshi n'aurait jamais pu imaginer ce qu'il a découvert, fin août 2011, en prenant avec une poignée de rebelles le contrôle de l'université de Tripoli. Formé en Italie puis au Royal Collège de Londres, ce professeur et gynécologue de 55 ans, calme et pondéré, n'ignorait pourtant pas la corruption du système universitaire, les réseaux de surveillance et de délation mis au point par les comités révolutionnaires, l'immense outil de propagande que constituaient les différentes facultés. Il savait combien restait vif dans la population le souvenir des pendaisons publiques d'étudiants en 1977 et 1984 et avait conscience qu'aucune carrière universitaire n'était envisageable sans donner les gages d'une totale loyauté au régime. Il n'a donc pas été étonné en découvrant, au terme d'une nuit de bataille intense sur le campus, une prison improvisée dans des conteneurs maritimes, un bureau pour le chef redouté des services de renseignement, Abdallah Senoussi, ainsi que des tiroirs bourrés d'informations sur des dizaines d'étudiants et professeurs avec une liste de personnes à exécuter. Mais ce qu'il trouva par hasard en explorant les recoins de l'université à la recherche d'éventuels snipers et en forçant les portes d'un appartement secret situé sous l'"auditorium vert" dans lequel Mouammar Kadhafi aimait à faire des conférences, allait bien au-delà de ses pires soupçons. Un vestibule conduisait à un vaste salon de réception rempli de fauteuils de cuir brun. Puis un couloir menait à une chambre à coucher sans fenêtre, tapissée de boiseries. Un grand lit à deux places y était préparé, enveloppé dans une couverture matelassée, bordé par des tapis à fleurs bon marché et encadré par deux petits chevets sur lesquels étaient posées des lampes diffusant une lumière orange tamisée". Une garconnière en pleine université ? Voilà qui n'est pas très commun, dirons-nous !
Une chambre, ou plusieurs, avec dans la pièce d'a côté un bien étrange équipement : "Attenante, une grande salle de bains comportait une douche, un W-C, un bidet et un jacuzzi avec robinetterie dorée. Voilà qui, dans un bâtiment réservé à l'étude et à l'enseignement du Livre vert,était étrange et ressemblait à une garçonnière. Mais c'est la pièce suivante qui stupéfia les visiteurs et me glaça lorsque, à mon tour, je pus explorer l'endroit. En face de la chambre, une porte débouchait sur une salle d'examen gynécologique parfaitement équipée. Lit avec étriers, projecteur, matériel de radio, instruments, mode d'emploi en anglais sous papier plastique...". Faisel Krekshi venait de trouver l'antre du docteur Mabuse. "Le docteur Krekshi, pourtant tout en retenue, ne pouvait cacher son dégoût. "Comment ne pas être choqué et bouleversé ?, me dit ce spécialiste réputé, nommé recteur de l'université après la révolution. Rien, absolument rien, ne pouvait justifier la présence de telles installations. Si on craignait la moindre urgence, le centre d'obstétrique et de gynécologie de l'hôpital est à moins de 100 mètres. Alors, pourquoi ? Quelles pratiques illégales et perverses étaient ainsi abritées des regards ? J'entrevois deux possibilités : des interruptions de grossesse et des reconstructions d'hymen, toutes choses interdites en Libye. Et sans prononcer le mot ‘’viol’’, je suis contraint d'imaginer une conduite sexuelle perturbante." On sait que Kadhafi violait lui-même les propres lois de son pays : une bonne partie de sa famille, en cas de maladie, se faisait expédier par jet privé en Europe pour y être soigné. Mais il ne pouvait exercer son emprise sexuelle là-bas, aussi avait-il tout prévu sur place, dans son pays. Dès qu'il avait reperé une proie, celle-ci se retrouvait suivie d'une personne munie d'une seringue, pour exercer un prélèvement de sang. Littéralement obsédé par le Sida, le tyran ne consommait qu'après vérification du "matériel" pour assouvir sa libido. Une obession qu'il fera partager à ses propres fils, qui ont fait de même avec toutes leurs conquêtes ou compagnes, comme j'ai pu le raconter également ici à plusieurs reprises. Ses fils étant eux-aussi consommateurs de "coke" : Saadi, le "footballeur" d'opérette, réfugié au Niger, a été régulièrement décrit comme accro à la cocaïne (notamment dans un cable diplomatique de 2009 révélé par Wikileaks).
De tout cela, sur place, on ne savait rien : "la liberté des médias demeure quasiment inexistante, malgré les efforts du régime libyen pour se doter d'une nouvelle image, plus valorisante en termes de respect des droits de l'homme, a déclaré l'organisation. Les médias écrits ou audiovisuels sont depuis des années inféodés au régime. Aucune critique du président libyen n'étant tolérée, l'ensemble des journalistes pratiquent l'autocensure. Les reporters étrangers qui se rendent dans le pays - lorsqu'ils parviennent à obtenir des visas délivrés au compte-gouttes - sont étroitement surveillés" écrivait Reporters Sans Frontières en 2004. Pour la vie sexuelle de Kadhafi dans un Closer local, on repassera.
Tout aussi effrayante aura été l'omerta diplomatique sur le comportement. Un dictateur ne l'est jamais seul. A France 24, l'auteure va décrire sa "rabatteuse", dont les "visites" y compris en France ne pouvaient échapper aux renseignements : "Lorsqu’il quittait momentanément la Libye, il était accompagné d’une partie de son harem et surtout de Mabrouka Sherif, une femme qui ne le quittait jamais. Cette dernière était chargée, telle une rabatteuse, de l’alimenter en jeunes femmes et parfois en jeunes hommes. Lorsqu’elle venait à Paris, elle avait pour tâche principale de recruter des jeunes filles pour les amener en Libye. Lors de ces missions parisiennes, elle logeait dans une suite d'un très prestigieux hôtel situé sur les Champs-Élysées. Un important diplomate français m’avait confié à l’époque qu’elle était en train de "faire ses courses", cela ne pouvait donc se faire sans complices à l’ambassade de Libye. Les autorités françaises le savaient puisque les mœurs barbares du dictateur étaient connues des Occidentaux. Mais elles n’étaient certainement pas au courant de tout, car la plupart des gens ignorait la violence avec laquelle Kadhafi traitait ses proies." Ses "mœurs barbares" étaient "connues" et pourtant... on lui a dressé un tapis rouge jusqu'aux marches de l'Elysée et même accordé l'insigne honneur de planter sa tente en plein Paris ! En sachant que pendant ce temps sa rabatteuse à chaîr fraîche sillonnait la capitale ! "Pour le reste, il a sa personnallté, il a son tempérament, ce n'est pas moi qui vais le juger" avait dit entre deux tics l'ancien président, en le recevant. Son "tempérament" ???
D'autant plus que le syndrome Bokassa (ce massacreur d'enfants) existait aussi chez lui : on sait que le dictateur africain offrait à ses invités, en plus de diamants, un quarteron de jeunes africaines à chaque descente d'avion. Un président français, grand chasseur, en a largement profité, comme l'avait raconté en son temps le Canard Enchaîné (il aurait même "emprunté" Catherine Bokassa, la propre femme du dictateur, a-t-on appris récemment ** !). Chez Kadhafi idem, ajoute Paris-Match : "Deux chefs d’État africains ont également utilisé des filles, selon Safia. La jeune femme a raconté avoir accompagné Kadhafi lors d'une tournée officielle de deux semaines en Afrique, en juin 2007. Elle était évidement affublée d'un vêtement militaire, qui la faisait apparaître comme une « amazone » aux yeux du monde. Elle, comme la plupart des autres, n'était pas en réalit une garde du corps. « La tenue bleue était réservée aux vraies gardes entraînées. La tenue kaki n'était en général que du cirque ». La différence entre Bokassa et Kadhafi, c'est que le second déguisait en soldates ses prostituées !
Il est impossible de penser que le chef d'Etat qui l'avait alors invité (dans l'espoir de contrats mirobolants qui ne seront jamais signés), n'aît pû être au courant de ses turpitudes, ou alors Bernard Squarcini, qui avait lui-même accompagné Claude Guéant en Libye, aura failli sur toute la ligne, avant de passer à côté de Mohammed Merah. On finira par croire qu'il n'aura vu que ce qu'il voulait voir, celui-là ! Le rendez-vous du 3 mai dernier au pied de la Tour Eiffel entre Squarcini et Bachir Saleh (et Alexandre Djouhri), l' ancien ministre de Kadhafi consistait en quoi, en ce cas ? A lui permettre de fuir Interpol... avec quels secrets inavouables ? Juste après, en effet, Saleh, toujours recherché, s'envolait discrètement dans un petit bimoteur pour le Sénégal ou le Niger (d'aucuns citent l'Afrique du Sud voire l'Egypte) : tous des hauts-lieux du trafic de cocaïne ou de ses transporteurs aîlés, Bachir Saleh, proche -de Kadhafi, et surtout détenteur des clés de ses coffres en Suisse (et directeur du Libya Africa Investment Portfolio pesant 8 milliards de dollars, d'où le titre ci-dessus du Canard Enchaîné du moment !), avait au départ été arrêté par le CNT puis rapidement relâché (sur ordre de qui, on l'ignore !). Il s'était rapidement enfui du pays via la Tunisie et l’île de Djerba, exfiltré en France grâce à l’intermédiaire du "fameux" ambassadeur de France en Tunisie, Boris Boillon. Les deux avaient emprunté pour cela le jet privé, immatriculé en Suisse, d’Alexandre Djouhri ! Un jet qui avait ses habitudes à Genève-Cointrin, la maison de Saleh étant à dix minutes de l'aéroport (c'est à Prévessin-Moëns, dans l'Ain***). Coïncidence, cette semaine la police suisse y a démantelé un trafic conséquent de cocaïne qui suivait la filière classique Colombie, Argentine, et directement ensuite via le Portugal et l'Espagne ! Au cœur du trafic, des tanzaniens (à la place de l'Afrique de l'Ouest) ! De vrais larrons en foire que nos deux-là ! Boillon s'était aussi occupé de l'extraction de Moussa Koussa, autre âme damnée du régime. Amené directement à Neuilly, celui-là avant de se retrouver en Angleterre, absous lui aussi. Paris (ou Londres !) valant bien une messe, sans doute (sur la photo, en haut à gauche, on peut voir que Boris Boillon ; le seul à parler l'arabe, est bien présent lors des rencontres lors de la visite de Kadhafi)...
"Ce n’est pas un livre, c’est une bombe. Il faut en imposer la lecture à tous les corps diplomatiques de tous les pays, à tous les bureaux politiques de tous les partis européens et bien sûr à tous les Français qui se croient "informés", conclut Gerald Messadié du Salon Littéraire. Je ne serais mieux dire. Il faut que ça se sache, en effet, pour faire taire les infames continuateurs de la mémoire de ce monstre véritable.
(*) c'est toujours lisible ici :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/libye-deux-lynchages-qui-n-102859
http://mobile.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-mort-de-kadhafi-les-incoh-102964
- le reportage de Paris-Match visible ici est significatif. Kadhafi a bien été éxécuté de deux balles en plein thorax. Selon le journalistes, tirées dans l'ambulance (personnellement je dirais juste avant, par l'homme au pistolet russe photographié en train de fumer tranquillement sa cigarette quelques minutes avant l'éxécution, prévue donc depuis le début de la traque).
http://www.youtube.com/watch?v=IbX8H_kVOSk&feature=related
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/kadhafi-et-ses-mercenaires-sud-103072
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-terribles-revelations-sur-la-103400
Sur Claude Guéant en libye, relire
1) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-travail-de-l-ombre-de-claude-114158
2) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-travail-de-l-ombre-de-claude-114600
3) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-travail-de-l-ombre-de-claude-114236
c'est dans cet épisode qu'est évoqué le réseau de prostitution haut de gamme qui mènait... au Carlton de Nice, dans lequel était impliqué Mouatassim Kadhafi. Un réseau alimenté par l'ex top-modèle Talitha Van Zon. Hannibal, l'autre frère organisant des orgies sur son yacht le "Che Guevara" !
4) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-travail-de-l-ombre-de-claude-114200
(**) Si bien que l'affaire dite des diamants aurait été une vengeance de Bokassa contre Giscard, pour lui avoir piqué sa femme. On peut regarder ce bon reportage :
http://www.dailymotion.com/video/xf85vv_giscard-diamants-bokassa-operation_news
on peut aussi remonter aussi à ça :
http://www.dailymotion.com/video/xbmurz_bokassa-1er-une-affaire-francafrica_news
http://www.dailymotion.com/video/xbmvq4_bokassa-1er-une-affaire-francafrica_news
L'ironie de l'histoire, c'est en se rendant en Libye que Bokassa se fera intercepter.
(***) connue pour être l'endroit où Jean-Claude Romand a assassiné sa famille en janvier 1993... selon Rue 89, la femme de Saleh, "Kafa Kachour Bachir est le genre de femme à changer de voiture quand elle croise plus de cinq fois la même que la sienne, selon ce qu’elle a dit à des amis." Le problème d'exploitation des domestiques de Kafa Kachou a été rondement mené par... l'Elysée. Sous Sarkozy, bien sûr ! Pendant l'enquête, les policiers avaient été appelé sur place pendant la perquisition par... Boris Boillon !
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