Kidnappeurs et pédophiles : quelle politique ?
Hier soir (21/11/05 à 21h15), Aurélia a été retrouvée le lendemain de son enlèvement, transie de froid, choquée, mais bien vivante. C’est heureux, mais...
Mais combien de temps l’auteur de cet enlèvement va-t-il demeurer libre de ses mouvements ? Combien de temps les kidnappeurs, qu’ils soient ou non pédophiles, vont-ils encore pouvoir se fondre dans la masse ? Si la population peut être mobilisée pour rechercher les enfants disparus, pourquoi n’est-elle pas mobilisable pour repérer les suspects, notamment quand on dispose de portraits robots fiables ?
La peur de la dérive façon étasunienne ne doit pas nous faire négliger le droit des victimes au profit de la liberté des criminels. Mais il est vrai que dans notre beau et doux pays de France, les grands et fumeux débats idéologiques priment sur les actions concrètes et pragmatiques. S’il n’est pas humainement envisageable de livrer un criminel à la vindicte populaire, il n’est pas non plus acceptable de lui permettre de se réfugier dans l’anonymat. Une fois son signalement diffusé, un kidnappeur ne devrait se sentir en sécurité qu’entre les mains de la police.
A l’heure du multimédia généralisé et de la vidéo surveillance à outrance, nous avons tous les moyens nécessaires pour repérer un individu particulièrement dangereux signalé par les services de police. Mais bien sûr, les chantres de la « Liberté chérie » vont mettre en avant les possibles dérives du genre engoudronnage et emplumage façon Far-West, et qui plus est appliquées à l’endroit d’innocents quidams. Mais qu’est-ce qui prouve que ça va se passer comme ça ? Excepté peut-être ce besoin d’activité fantasmatique exubérante propre aux théoriciens de la vie...
La crainte de commettre une injustice, en partie réparable, doit-elle entraver la lutte contre le crime ? Les erreurs judiciaires, si regrettables soient-elles, doivent-elles faire renoncer à tout exercice de la justice ? C’est vrai qu’il ne fait pas bon être soupçonné par la police d’un méfait que l’on n’a pas commis. Mais jusqu’à preuve du contraire, tout prévenu bénéficie de la présomption d’innocence tant que sa culpabilité n’est pas avérée. C’est vrai qu’un portrait robot peut coller sur beaucoup de visages, mais seuls les ermites ont de la peine à se trouver un alibi. Combiner un trou dans un planning avec un portrait robot fiable et des témoignages oculaires est quand même source de peu d’erreurs. Les malfaiteurs ne se clonent pas encore ! Évidemment, la boîte de Pandore est maintenant ouverte, et vont en jaillir les hauts cris des maléfiques fachos et des méphitiques gauchos. Mais je veux croire que dans ce pays, les gens raisonnables ont aussi une voix, qui gagnerait à se faire entendre...
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