Kurdes : trahison, tragédie, problèmes de l’OTAN et écologiques de plus
Essentiellement motivé par des raisons de politique intérieure et sa réélection, en ordonnant le retrait des forces spéciales américaines, Donald TRUMP livre à l’armée turque les kurdes des unités de protection du peuple (YPG) après qu’ils aient éliminé Daech. Trahison avec une tragédie et des problèmes écologiques de plus dans la région. Ce qui pose aussi le problème de l’OTAN.
Trahis par TRUMP, les Kurdes victimes à nouveau de la Turquie d’ERDOGAN
Comme le déplore la Députée Européenne Michele RIVASI (EELV) concernant l’agression Turque, suite à la trahison Américaine de TRUMP : « Le Président Turc ERDOGAN cherche par là même à anéantir une expérience politique fondée notamment sur l’écologie, la démocratie directe, l’émancipation des femmes, l’égalité réelle, l’autonomie, la laïcité et les espoirs de paix qu’elle porte. Au Rojava (une région autonome qui se situe dans le nord-est de la Syrie), Kurdes et Arabes, dépassant les mortifères divisions confessionnelles et communautaires, tentent de bâtir une société laïque, démocratique, écologique et égalitaire. Un contre-modèle à la dictature islamo-conservatrice qui sème la terreur dans la Turquie d’ERDOGAN ».
Si ERDOGAN se permet cette agression dans cette région de Syrie, ce n’est pas la première fois que les Kurdes, le plus grand peuple de la planète à être privé d’une nation qui se partage entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, sont lâchés par les Américains. Ils sont abandonnés après avoir été utilisés dans la guerre contre les terroristes islamistes de Daech où ils ont payé le prix fort.
Un scénario souhaité par ERDOGAN pour mieux anéantir les Kurdes et pénétrer en Syrie
Les terroristes islamiques de Daech allaient et venaient par la frontière avec la Turquie, où ils trouvaient appuis et encouragements, commettant d’ignobles massacres. Au fond, cette situation voulue et entretenue par ERDOGAN faisait partie de son scénario. La Turquie a dès lors, avec l’aide des USA, prétendu vouloir instaurer une « zone de sécurité » à l’intérieur du territoire syrien pour protéger sa frontière. En gage de bonne foi, les Kurdes ont coopéré. En réalité, ce projet était l’occasion pour ERDOGAN de sonder les défenses Kurdes pour mieux préparer l’agression et pénétrer en Syrie. L’agression Turque s’est faite après avoir prévenu poliment les États-Unis, qui ont promis de laisser faire. L’oeuvre de la trahison des USA était ainsi consommée, même si aujourd’hui TRUMP déclare une série de sanctions, notamment économiques, envers la Turquie. Il a ainsi indiqué qu'il allait publier prochainement un décret autorisant des sanctions contre les fonctionnaires turcs et porter, notamment à 50% les tarifs sur l'acier turc. Il prévoit aussi d'arrêter les discussions qui portaient sur un accord commercial de 100 milliards de dollars entre les deux pays. Mais, demain qui nous dit qu’il ne changera pas encore d’avis ? d’incohérence en Incohérence politique de plus ! quel crédit peut -on lui accorder ?
Les terroristes islamistes de Daech ont perdu une première bataille devant la ville kurde de Kobané, à la frontière turque, en janvier 2015. Après cela, les Kurdes de Syrie se sont montrés des alliés très fiables et très efficaces dans la guerre que la coalition internationale menée par les USA a conduite contre Daech. Il y a quelques mois, celui-ci s’effondrait militairement. En apportant la totalité des troupes au sol, les Kurdes ont payé d’au moins dix mille morts cette victoire.
Aujourd’hui en politique étrangère, le cynisme de Donald TRUMP qui n’a que les yeux rivés sur sa réélection et sa tambouille électorale à l’intérieur des USA le conduit, non seulement à la trahison, mais à la tragédie avec des problèmes au sein de l’OTAN et écologiques de plus dans la région. La Turquie d’ERDOGAN, en bombardant le nord-est de la Syrie et en y prenant position depuis mercredi 9 octobre, n’agresse pas seulement un pays voisin, la Syrie, en violant son territoire, elle se lance à l’assaut des unités de protection du peuple (YPG) dans le nord-est de la Syrie. Ces unités Kurdes à qui les pays occidentaux doivent d’être débarrassés de la menace de l’organisation terroriste criminelle Daech dans cette région.
Dans cette affaire, par leur cécité, la France comme d’autre se sont rendu complices de la trahison des USA de TRUMP et de l’agression de la Turquie d’ERDOGAN.
Une décision de TRUMP, cependant contestée au USA et qui pose problème à l’OTAN
La décision de TRUMP va par ailleurs à l’encontre des recommandations des responsables du Pentagone et du département d’État Américain, favorables au maintien d’un contingent de troupes pour contrer toute résurgence de l’organisation « Etat islamique (EI) » et éviter de lâcher leurs alliés kurdes, cibles de la Turquie, qui les considère comme une « organisation terroriste ». A cet effet, les critiques les plus vives contre l’abandon des combattants kurdes face à une offensive Turque sont venues des Etats-Unis. Sur Twitter Brett Mc GURK, ancien envoyé spécial américain pour la Syrie, parlant d’un « cadeau fait à la Russie, à l’Iran et à l’EI » indique que « Donald Trump n’est pas le chef des armées. Il prend des décisions impulsives sans connaissance ni délibération. Il envoie des militaires au danger sans aucun soutien. Il bafouille puis laisse nos alliés exposés lorsqu'il fait face à un coup de fil difficile ».
le lâchage des alliés kurdes par Donald TRUMP est d’autant plus grave que l’agression est commise par un membre de l’OTAN, avec la complaisance d’un autre membre de l’OTAN, ce qui prose le problème de l’utilité et de l’existence de cette organisation. C’est potentiellement lourd de conséquences. L’onde de choc provoquée par ce nouvel accès d’isolationnisme Américain déstabilise une région déjà ravagée par huit années de conflit. Fuyant les bombardements Turcs, des dizaines, voire des centaines de milliers de civils vont se retrouver sur les routes, faisant peser la menace d’une crise humanitaire et écologique.
La victoire sur les criminels Islamistes de Daech, acquise il y a seulement quelques mois, pourrait être remise en cause. Les quelques 10 000 prisonniers, dont 400 à 500 Français, probablement plus, ex-combattants terroristes islamistes gardés par les combattants kurdes, pourraient profiter du chaos provoqué par l’offensive turque, pour disparaître dans la nature, voire repartir à l’attaque.
Wladimir POUTINE peut s’en « lècher les babines politiques », mais attention aux conséquences
ERDOGAN affirme que La Turquie ne stoppera pas l'opération qu'elle mène en Syrie rejetant les menaces en ce sens. « Peu importe ce que certains disent, nous ne stopperons pas cette" opération qui vise les Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord-est de la Syrie", a t-il déclaré lors d'un discours à Istanbul. Or, en se retirant, sur le plan politique TRUMP laisse de fait le champ libre à la Russie, trop heureuse de renforcer son influence dans la région. L’intervention Turque, elle, en armant et utilisant des supplétifs syriens anti-ASSAD avides de revanche contre leurs rivaux kurdes, relance en plus, ce qui pourrait être un nouvel épisode la guerre.
Avec l’accord survenu entre le régime Syrien de Bachar AL-ASSAD et les Kurdes, on entre dans une nouvelle phase du conflit. En effet, hier, le régime de Bachar AL-ASSAD qui entretient parfois des rapports tendus avec la minorité kurde mais a dénoncé l’opération d’Ankara, a annoncé l’envoi de troupes dans le nord pour « affronter l'« agression » Turque. Peu après, les Kurdes, qui ont instauré ces dernières années une autonomie de facto sur de vastes régions du nord et du nord-est syrien, ont dit avoir conclu un accord avec Damas pour un déploiement de l’armée syrienne près de la frontière « en soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS) », dominées par les YPG.
Par le jeu des alliances, en cas de dérapage vers un conflit qui s’internationaliserait, l’Iran et la Russie ne peuvent que soutenir la Syrie, alors que les USA, comme la France membres de l’OTAN devraient être au coté de la Turquie autre membre de l’OTAN. Ainsi l’attitude politique incohérente de TRUMP pourrait avoir de graves conséquences. A moins que pour une fois, la France et ses partenaires Européens (Allemagne, Grande Bretagne) adoptent une position différente à celle de 2018, quand, fidèles supplétifs des USA, ils sont allés bombarder Damas au coté des Américains.
Avec cette affaire gravissime doit se poser le problème de fonctionnement de l’OTAN et désormais sa dissolution
Doit-on maintenir l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) ? Avec l’aval des USA, membre de l’OTAN, la Turquie autre membre de l’OTAN, en violant le territoire Syrien, commet une agression contre les Kurdes alliés des Occidentaux dans la lutte contre les terroristes Islamistes de Daech. Sans concertation préalable avec les autres membres de l’organisation et à fortiori sans leur accord l’attitude des USA pose désormais le problème du fonctionnement, de l’utilité et l’existence de l’OTAN.
Pourquoi ne pas profiter des exigences de TRUMP pour engager une dissolution de l’OTAN ?
En effet TRUMP ne cesse de réclamer un effort supplémentaire de ses alliés Européens et exige qu’ils respectent l’engagement pris en 2014 de consacrer 2 % de leur PIB à leurs dépenses de défense en 2024. Quand Ensuite c’est 4 % du PIB qu’il leur demande de consacrer à la défense. Une quinzaine d’Etats membres, dont l’Allemagne, le Canada, l’Italie, la Belgique et l’Espagne, sont sous la barre de 1,4 % en 2018 et seront incapables de respecter leur parole, ce qui ulcère le président américain. Toutefois pour se rapprocher de l’objectif des 2 % de leur PIB consacrés à la défense, l’Europe et le Canada verseront 100 milliards de dollars supplémentaires en 2020.
Donald TRUMP ne se cache pas qu’il souhaite que les Européens se « débrouillent » pour assurer leur sécurité et « martèle » que les Américains n’ont pas à financer la défense des Européens. C’est l’unique sujet que le président républicain a soulevé à propos de l’OTAN, à son arrivée au pouvoir, en 2017. Ainsi, la France doit ressortir de l’alliance militaire Transatlantique pour créer une dynamique permettant sa dissolution ? Ce qui obligerait à la mise en place d’une vraie défense Européenne qui ne coûterait pas forcément plus cher et qui va s’avérer de plus en plus indispensable face aux effets de la situation écologique écologique, problème démographique, immigration économique et climatique, épuisement de l’eau et des énergies fossiles à accès facile etc.
Il est évident que si l’Europe entend jouer un rôle dans les conflits militaires, tel que cette violation du territoire Syrien et de l’ agressions de la Turquie contre les Kurdes, il faut que l’UE se passe du parapluie des USA et assure seule sa défense. Ce n’est pas en dénonçant et condamnant verbalement cette agression de la Turquie qui stoppera l'opération qu'elle mène en Syrie, y compris, comme l’ont annoncé les deux Ministre français des armées et des affaires étrangères, de lui suspendre les ventes d’armes. Après les Pays-Bas et l’Allemagne, la France a décidé de « suspendre tout projet d’exportation vers la Turquie de matériels de guerre susceptibles d’être employés dans le cadre de l’offensive en Syrie ». Vu l’armement qui a déjà été exporté et dont s’est doté la Turquie, cela ne va pas la faire « boiter » ...
Seule la force et l’isolement de la Turquie par des sanctions économiques auront raison des ambitions d’ERDOGAN de renouer avec son passé colonial.
Mais pourquoi la Turquie veut-elle anéantir les Kurdes ? Il faut se référer au fil de l’histoire. Allié de l’Allemagne et vaincu à l’issue de la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman englobait au temps de sa splendeur le nord de la Syrie et de l’Irak, où se trouvent les villes d’Alep et de Mossoul. A la sortie de la guerre, les grandes puissances victorieuses ont préparé la chute de l’Empire ottoman et la recomposition territoriale à venir.
La France et la Grande-Bretagne, résultant des accords SYKES-PICOT conclus en 1917, s’entendent pour régler le sort des territoires orientaux de l’Empire. Comme puissances victorieuses, elles imposent aux autorités ottomanes de nouvelles frontières sur leur flanc sud, avec la Syrie et l’Irak. Comme puissances mandataires, elles tracent des frontières linéaires conventionnelles figurant le lieu de rupture des souverainetés. La république Turque qui succéda à l’empire dut ainsi renoncer à ses possessions coloniales et c’est dans ces années troubles, à la suite du génocide Arménien de 1915, imperturbablement nié par la Turquie, que furent massacrées par centaines de milliers les populations chrétiennes du pays, Grecs Pontiques et Assyriens. Sous l’actuel président ERDOGAN, affilié à l’islamisme « des Frères musulmans », la Turquie veut renouer avec son passé impérial et pense avoir des droits, elle l’a dit et redit, sur le nord de la Syrie. Maintenant qu’elle y est, d’ailleurs, sauf à y être contrainte par la force elle n’en partira plus, comme de Chypre, qu’elle a envahi en 1974.
Surtout ne pas céder à ERDOGAN quand il menace d’inonder les pays Européens » de plusieurs millions de réfugiés »
ERDOGAN, sur de sa force, menace les Européens en indiquant que s’il continuaient de qualifier d’invasion son opération militaire, « il inonderait l’Europe de plusieurs millions de réfugiés ». La duplicité Turque et la trahison Américaine laissent sans voix. TRUMP justifie sa volte-face qui est une incohérence politique de plus en disant que les pays européens ne veulent pas juger leurs ressortissants islamistes prisonniers des Kurdes et affirme « maintenant, c’est la Turquie qui se chargera d’eux ». Cela même, au moment où les forces américaines viennent de cueillir dans les prisons kurdes quelques douzaines de détenus islamistes extrêmement dangereux pour ne pas les laisser s’évaporer dans la nature. Comme on n’en est pas à une contradiction près, le président américain n’hésite pas à menacer la Turquie de l’anéantir économiquement si elle va trop loin !!… Avec le Président Américain on est plus à une incohérence près...
Pour stopper l’agression présente des Kurdes en Syrie et en prévenir d’autres, les menaces et condamnations verbales ne suffisent plus, il faut aller plus loin à la fois par la menace de l’utilisation de la force et un blocus économique de la Turquie, tout en aidant l’opposition laïque à se « débarrasser » de ERDOGAN… Mais ce n’est pas la France seule, qui avec le temps est devenu un « nain politique », ou l’OTAN qui pourront effrayer et stopper les ambitions Turques. Au fond par l’accord avec les Kurdes, c’est une bonne occasion pour Bachar AL-ASSAD de reconquérir son territoire, actuellement occupé par l’agression Turque, et avec ses alliés éliminer les dernières poches tenues par les Islamistes de Daech dans le Nord Ouest de la Syrie. La France si elle veut encore avoir un petit rôle à jouer dans cette région, il ne lui resterait plus qu’à renouer les relations diplomatiques avec le régime Syrien et l’aider à éradiquer le cancer Djihadiste, mais, malgré sa condamnation sans équivoque de la Turquie, n’est-ce pas trop en demander à Emmanuel MACRON ?…
Penser aussi à l’aspect écologique de l’agression Turque
Si les quantités de missiles destructeurs d’habitats, semant mort et désolation ont un impact tout aussi destructeur sur l’environnement et en rejet de gaz à effet de serre pour le climat, bien qu’il soit difficile d’évaluer les quantités rejetées, mais dont on peut considérer qu’elles sont très importantes, l’aspect démographique qui peut se poser en Turquie n’est pas à ignorer.
Sauf à y être déloger par la force, lorsque depuis la fin de la seconde guerre mondiale la Turquie s’installe dans un pays, elle y reste comme à Chypre. Et s’il s’agissait aussi d’un besoin d’expansion territoriale du à la question démographique de ce pays de 783 562 km2 qui a plus que triplé sa population depuis 1960. Passant de 27 millions d’habitants en 1960 à 84,5 millions en 2019 ( 12,5 en 10 ans, 2009 – 2019 ) et dont le fait religieux y contribue, cette expansion démographique ne va pas se stopper. ERDOGAN, à la tête d’un parti politique proche des « frères musulmans » ne peut qu’être encouragé dans cette voie… Et les Kurdes continuer à être persécuter...
Par comparaison, la population de la France, 643 801km2 (territoires extra-marins compris) était de 45 millions d’habitants en 1960 et 67 millions en 2019, soit une progression de 50 % contre 300 % pour la Turquie. Si les problématiques démographiques ne vont pas manquer de se poser avec acuité à la planète, ils se poseront de façon plus complexe et seront la cause de conflits violents dans certaines régions du globe, dont celle du moyen orient, surtout motivés par des données cultuelles et climatiques, notamment, avec l’épuisement des ressources en eau douce qui soutien la vie terrestre.
Pour conclure
A l’évidence, pour ERDOGAN, les terroristes islamiste de DAECH ne semblent pas être un problème prioritaire. Dans cette affaire, par leur cécité, la France, comme d’autres, se sont rendu complices de l’agression Turque contre les Kurdes de Syrie. Mais aujourd’hui, que pourraient-ils faire d’autre dès lors qu’ils sont liés par des accords en tant que pays membres de l’OTAN et dont ils sont respectueux ? Il est évident que cette passivité forcée risque d’être lourde de conséquences, à moins que la France fasse preuve d’un peu de courage politique en sortant de l’OTAN pour créer ainsi les condition de sa dissolution... Mais pendant ce temps les missile pleuvent sur les Kurdes et la communauté internationale reste impuissante..
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