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Accueil du site > Tribune Libre > L’anti-spécisme est un anti-humanisme

L’anti-spécisme est un anti-humanisme

L’anti-spécisme est un mouvement philosophique qui s’inspire d’une  spiritualité orientale (bouddhisme, hindouisme, jaïnisme) prônant la non-violence, le végétarisme (le jaïnisme exclut même la consommation de racines), la compassion, la tolérance et où humains, animaux et végétaux sont liés à l’Univers.

C’est à partir de cette pensée que les anti-spécistes en déduisent des considérations politiques.

L’individu, non l’espèce

Pour les anti-spécistes, l’espèce - animale ou humaine -, en tant qu’entité collective, n’a qu’un sens très marginal. Au contraire, ils estiment que l’individu - animal ou humain - doit être au cœur des modes de pensée de nos sociétés. Ces dernières devraient faire primer l’égalité entre leurs individus ainsi que leur confort (accès au bonheur, absence de souffrance, etc.) plutôt qu’une sorte de hiérarchie entre humains et animaux qui mènerait nécessairement, selon eux, à l’asservissement des seconds et la domination des premiers.

Cette égalité entre les individus n’est pas une égalité absolue : on ne parle pas nécessairement d’une égalité de traitement ou de droits. Un article de Wikipedia précise : "tout comme il serait absurde d’accorder à un homme (mâle) le droit à l’avortement, il est absurde d’accorder à une poule le droit de fréquenter l’université." Mais si différences il doit y avoir, celles-ci ne peuvent pas se déterminer pour des raisons liées à l’espèce. Les inégalités ne sont que des compromis dus à la particularité des individus.

Dans ce contexte où l’animal est l’égal de l’humain, l’Homme ne fait plus partie de la chaîne alimentaire. La consommation d’animaux est associée au cannibalisme, la chasse à la guerre, l’élevage aux camps de concentration et le spécisme n’est qu’un dérivé du sexisme, du racisme voire du nazisme.

Les spécistes, justement, seraient restés à l’âge de pierre, dans un monde aussi rétrograde que dégradant. La barbarie supposée de leurs sociétés ne les choquerait plus, tant ils seraient incapables de remettre en cause les postulats séculaires qui ont bâti l’humanité. A commencer par le dogme judéo-chrétien qui veut que l’Homme - non l’animal - ait été conçu à l’image de Dieu. Malgré certaines évolutions (abolition de l’esclavage, sociétés démocratiques, droit des enfants, égalité des sexes, etc.), les spécistes seraient incapables de sortir de leur paradigme pyramidal où l’Homme serait supérieur à l’animal, ce carcan idéologique que les anti-spécistes veulent faire voler en éclats.

L’anti-spécisme est un anti-humanisme

Le problème c’est que les anti-spécistes ne croient pas en l’Homme. Ils considèrent que l’Homme n’est qu’un saccageur d’environnement, un pilleur de ressources, un tortionnaire d’animaux. De ce pessimisme sur notre humanité découlent des mouvements en faveur des animaux dont la violence n’est que le reflet de leur aversion envers l’humain.

Cette situation est préoccupante car le comportement de certains groupes semble s’apparenter à un mouvement de lutte révolutionnaire. La libération finale des animaux purs et innocents est-elle en marche ? Toujours est-il que, toutes proportions gardées, le mouvement de libération animale est à l’anti-spécisme ce que la Révolution bolchévique était au communisme : le moyen de réaliser, par la force si nécessaire, un monde supposément meilleur.

Or, l’humaniste que je suis ne se reconnaît pas dans la vision de l’Homme des anti-spécistes. Moi, Homme, je ne suis pas ce qu’ils disent que je suis. Je ne suis ni barbare, ni tortionnaire, ni dominateur. Je suis davantage qu’une espèce fut-elle humaine : je suis une civilisation.

Selon Philippe Val, philosophe français, l’espèce vise sa propre reproduction. C’est son unique loi. Aveugle, sans état d’âme, sans conscience, elle élimine les faibles et obtient des plus forts leur reproduction... avant de précipiter leur mort car l’espèce s’autorégule, la surpopulation pouvant la menacer.

La loi de l’espèce régnait ainsi en maître durant des milliards d’années avant qu’elle ne se prenne les pieds dans le tapis en inventant, via son mode de sélection brutal et hasardeux, un nouvel être : l’homo sapiens sapiens. Cet être sélectionné pour ses aptitudes à faire survivre l’espèce mieux que n’importe quel autre - grâce au cortex de son cerveau surpuissant - s’est mis à défier la loi de l’espèce dont il était issu. Car l’homo sapiens sapiens non seulement devînt conscient de sa finitude mais en plus devînt conscient de sa conscience. De cette réflexivité, l’Homme élabora ses propres lois, autrement moins douloureuses, arbitraires et brutales que la loi de l’espèce. On appelle cela : la civilisation.

Espèce ou civilisation ?

Face à la caricature qu’ils se font de l’Homme - un barbare sanguinaire - la réponse des anti-spécistes consiste à banaliser l’humanité, la réduisant au rang d’un animal parmi les autres alors qu’il s’agit d’une civilisation.

Certes notre civilisation est imparfaite et l’Homme a eu, et a encore, des comportements condamnables tant envers ses semblables qu’envers le monde du vivant qui l’entoure. Car, nous dit Val, notre civilisation n’est jamais acquise pour toujours. C’est une construction de tous les instants. Qui plus est, nous conservons tous en chacun de nous une part bien vivante de l’espèce, donnant à la civilisation sa part de violence, sa part de loi de l’espèce. Nos rapports à la violence, à la différence, à la compétition, à la compassion en témoignent.

Mais il nous faut dépasser cet instinct grégaire de l’espèce. Pour les anti-spécistes, entre domination et banalisation, il n’existe rien. Pour moi, dans cet interstice béant, il y a la civilisation.

La civilisation, poursuit Val, c’est la prise de conscience par l’Homme de sa propre fin et donc que la vie n’est pas seulement cette ligne droite qui mène de la naissance à la mort en passant par la lutte pour sa survie et la reproduction sexuée. Désormais, la vie c’est le plaisir de prendre plaisir, c’est aimer aimer son prochain ou Mozart, c’est rechercher des moments d’éternité dans le bonheur et même dans la jouissance du bonheur.

La civilisation suppose des lois : là où le faible doit mourir car l’espèce ne s’embarrasse pas de celui qui menacerait sa résistance au temps, la civilisation protège les plus faibles car elle a conscience du caractère unique de tous ceux qui la composent.

La civilisation s’oppose donc au rapport de force brute, à la souffrance, à la guerre et à toute forme d’activité où le plus fort triomphe en soumettant les autres à sa force. La civilisation s’oppose à la sélection de l’espèce.

Ainsi, dans sa relation avec l’écosystème-Terre, la civilisation doit mettre sa science, sa compassion et son humanité au service du vivant car il y va autant de son éthique que de sa victoire sur la loi aveugle et froide de l’espèce.

Toutefois, l’humanité est singulière. Je ne dis pas supérieure mais bien singulière. Elle a inventé la civilisation et avec elle la justice (quelle justice y a-t-il dans le monde animal sinon la loi du plus fort qui est la loi de l’espèce ?) ; elle a inventé les arts, inutiles pour l’espèce et tellement indispensables pour l’Homme dans son rapport au Cosmos et à la mort ; elle a inventé la conscience et la conscience d’avoir conscience qui lui confèrent l’obligation morale de garantir la diversité biologique et l’équilibre des écosystèmes.

Ce sont les lois de la civilisation qui font que l’humanité n’est plus un simple animal, n’est plus une simple espèce vivante et n’est plus un barbare sanguinaire.

À la fois détenteurs et créateurs de cette richesse, nous, les Hommes, devons obstinément œuvrer pour encrer l’humanité dans cette relation si singulière avec son environnement : au sommet de la chaîne alimentaire et pourtant humble et compatissante. Ce n’est pas du spécisme. C’est de l’humanisme.


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28 réactions à cet article    


  • Peepo 2 février 2010 12:38
    « Ce n’est pas du spécisme. C’est de l’humanisme. »

    Oui, l’humaniste n’est pas spéciste, il respecte les autres espèces. Il semble même qu’il soit anti-spéciste.

    • Arunah Arunah 2 février 2010 12:52

      Philippe Val, un philosophe ???
      Comment s’appelle le vin blanc local, chez vous ?


      • Maximilien Depontailler Maximilien Depontailler 2 février 2010 13:20

        Philosophe : personne qui recherche les raisons des choses et en particulier leurs raisons dernières, personne qui réfléchit sur le sens de la vie humaine ; en partic., penseur qui édifie une théorie philosophique originale. J’estime « philosophe » tout homme, de quelque degré qu’il soit, qui essaie de temps à autre de se donner une vue d’ensemble, une vision ordonnée de tout ce qu’il sait, et surtout de ce qu’il sait par expérience directe, intérieure ou extérieure (Valéry, Entret. [avec F. Lefèvre], 1926, p.78).

        Si vous préférez dire intellectuel français cela ne me dérange pas et surtout ne change pas l’intérêt de son analyse.


      • bobbygre bobbygre 2 février 2010 19:32

        Pour être qualifié d’intellectuel, encore faudrait-il que sa pensée soit reconnue ce qui n’est le cas ni dans le milieu littéraire (ou philosophique) et encore moins dans les milieux populaires (ou on aurait plutot tendance à le considérer comme un sombre opportuniste).

        Sa conduite au sujet de la liberté d’expression est emblématique de notre époque : totale liberté d’expression quand il s’agit d’assimiler terroriste et arabe et censure quand il s’agit de dire qu’un personnage célèbre s’est converti au judaïsme pour épouser une riche héritière.
        Val est un symbole si vous voulez mais certainement pas un philosophe ou un intellectuel. Sa pensée est celle des neo-conservateurs etats-uniens dont on peut mesurer aujourd’hui toute la clairvoyance et la justesse de leur point de vue..

        Selon Philippe Val, philosophe français, l’espèce vise sa propre reproduction.

        En tout cas, ça m’a beaucoup fait rire quand j’ai lu cette phrase !


      • ZEN ZEN 2 février 2010 14:46

        Difficile d’éviter les faux débats, l’anthropomorphisme et les a priori religieux et culturels quand on parle du rapport homme/animal
        Des représentations qui ont déjà une longue histoire, et qui évolueront encore, au fur et à mesure que nous trouverons de nouveaux rapports avec le monde animal, dans un cadre strictement rationnel
        Raisonner en termes de supériorité/supériorité est un non sens . Repenser la différence, voilà l’essentiel, mais qui n’est pas simple, du moins vis à vis des espèces les plus proches de nous du point de vue évolutif. Mais ce n’est que de ce point de vue neutre que nous pourrons un peu mieux saisir l« étranger » qu’est l’animal
        Elisabeth de Fontenay a écrit sur le monde des bêtes des pages très éclairantes...


      • ZEN ZEN 2 février 2010 15:07

        Actias, bonjour
        Je prends anthropomorphisme (au sens neutre et originel) comme la tendance à projeter inconsciemment dans une réalité autre des schémas d’explications, des affects, etc... qui nous sont propres
        Par exemple, voir l’animal soit comme ayant comme nous une « âme » ou un psychisme comparable par quelques traits(Montaigne, Rousseau), soit comme un « automate » semblable à une machine que nous fabriquons (Descartes).
        La philosophie occidentale a oscillé en permanence entre ces deux conceptions qu’il faut dépasser...(voir mon lien plus haut)
        L’antropocentrisme a une connotation plus large
        Mais l’essentiel est ce que l’on met derrière les mots, n’est-ce pas...


      • ZEN ZEN 2 février 2010 15:16

        Un dernier mot, si ça peut servir aux esprits curieux..
        Le meilleur livre que j’ai pu lire sur la spécificité et la conscience humaines est le produit d’un débat entre feu Paul Ricoeur (spiritualiste croyant ) et JP Changeux (neurobiologue athée) :
        Ce qui nous fait penser
        C’est vivant et pas trop technique


      • COLRE COLRE 2 février 2010 16:39

        Salut ZEN, 

        Je n’ai pas un bon souvenir du livre de Ricoeur et Changeux… C’est un peu loin, mais je me souviens avoir été déçue par Changeux, qui en faisait « trop », ou plutôt pas assez, pour ne pas avoir l’air trop matérialiste, peut-être… ? par une sorte de respect ?… en tout cas déplacé. Il faudrait que je le relise.

      • Deneb Deneb 2 février 2010 14:20

        Philippe Val me débecte par son opposition à Internet et d’avoir foutu en l’air C.Hébdo.

        S’il est vrai que les Jainistes sont ridicules avec leurs balais et que pratiquement la totalité des especes vivantes sont dangereuses à l’Humain, ce n’est pas pour cela qu’il faille adopter la pensée de ce lobbyiste.

        D’ailleurs, quand je lis « nous, les Hommes », la seule pensée qui me vient à l’esprit est : « fichtre, mais où sont les femmes ? ».


        • hunter hunter 2 février 2010 14:25

          citation :

          "Le problème c’est que les anti-spécistes ne croient pas en l’Homme. Ils considèrent que l’Homme n’est qu’un saccageur d’environnement, un pilleur de ressources, un tortionnaire d’animaux."

          l’homme un saccageur d’environnement
          :réponse oui :sortez de votre contexte urbain, visitez nos campagnes, voyez les rivières polluées....voyez les villes dégueulasses, la pollution qui brûle les yeux ; liste non exhaustive

          Ensuite, si vous allez à l’étranger, visitez, visitez, mais pas à la manière du touriste occidental de base ! La biosphère est saccagée, et oui l’homme et sa civilisation de production/consommation en est une des causes principales !

          Un pilleur de ressources  : même pas a peine de développer.......
          http://www.plusconscient.net/pic-petrolier

          un tortionnaire d’animaux : visitez un abattoir, et osez affirmer le contraire !

          Quelques images ici, mais vous direz sans doute que c’est du travail « made in Photoshop » :
          http://unanimus.over-blog.com/

          Cherchez aussi SHAC sur internet acronyme de « Stop Huttington Animal Cruelty » ; je ne vous explique pas ce qu’est Huntington, vous trouverez bien par vous-même !

          Article inintéressant, tombant dans le traditionnel piège du « divide and conquer », très en vogue, mis en exergue par les gouvernants : on cherche à opposer les gens entre eux, et aussi à opposer les hommes aux autres formes de vie, comme si la survie de l’espèce humaine dépendait de l’exploitation/extermination des autres espèces !

          Vous n’avez pas compris grand chose !
          Revoyez votre définition d’une biosphère et des différents écosystèmes qui la composent......

          http://fr.wikipedia.org/wiki/Biosph%C3%A8re

          Tiens là, quelques réflexions d’hommes qui ont eux compris :

          http://actias.e-monsite.com/rubrique,philosophie,189946.html

          H/


          • Lapa Lapa 2 février 2010 14:56

            Diable je ne savais même pas que ça existait.

            Tout cela montre que l’Homme se pose beaucoup trop de questions pour n’être qu’un simple animal... disons qu’il a la conscience de soi et des autres.


            • sobriquet 2 février 2010 14:58

              Je suis étonné de lire un article aussi intelligemment pensé se fonder sur tant de lieux communs.

              Comment peut-on aussi facilement admettre que l’humanité a inventé la civilisation, l’art, la justice ? S’agit-il de la synthèse de longues études sur la condition animale (notamment sur les grands singes), sur la genèse et la différenciation de la pensée humaine, etc. ? Ou ne s’agit-il pas, plutôt, d’un préjugé, ou, pour le mieux, d’une vieille hypothèse de travail datant d’une époque où l’on croyait le Monde construit en 7 jours ?

              Les études sur la sociologie et la cognition des animaux mettent souvent en doute ces conception, qu’il s’agisse des grands singes, des oiseaux, ou des dauphins, récemment qualifiées de « personnes non humaines ».

              Il faut bien sûr prendre du recul sur des conclusions scientifiques qui pourraient être hâtives. Mais ne craignez-vous pas de faire preuve d’anthropocentrisme ? De même, cette importance particulière que vous accordez à l’Art, et à d’autres choses que vous supposez propres à l’Homme, n’est-elle pas issue d’une vision propre au référentiel humain ? Un autre référentiel ne pourrait-il pas accorder une importance comparable à quelque que chose que nous ne sommes pas capables de voir ni d’estimer dans notre propre référentiel ?

              Toute espèce est singulière dans son propre référentiel.

              De même, je vous invite à réviser vos bases d’éthologie ansi que les mécanisme du darwinisme, car je vous vois affirmer que l’existence animale est dominée par la loi du plus fort. Et Rahan n’est pas une référence... smiley

              Je vous invite aussi à étudier l’étymologie du mot « barbarie » que vous employez si volontiers, car si l’on n’y prête pas attention, ce mot peut être l’expression d’un ethnocentrisme malheureux.


              • Charles Martel Charles Martel 2 février 2010 20:21

                « Comment peut-on aussi facilement admettre que l’humanité a inventé la civilisation, l’art, la justice. »

                La civilisation des poulpes et leur justice n’est effectivement que trop méconnue de nos contemporains.


              • sobriquet 2 février 2010 23:59

                @ Charles Martel

                Il fut un temps où l’on hésitait à considérer les amérindiens comme des humains. Aujourd’hui, on s’émerveille de leur civilisation. Qui sait ce que nous réserve l’avenir ? Les éthologues mettent en évidence des comportements sociaux élaborés, qui n’ont comme intérêt flagrant que la préservation du groupe. On observe des sanctions, des bannissements pour atteinte à l’intégrité du groupe.

                Chez les grands singes, on observe des variations culturelles d’un groupe à un autre, ainsi de des échanges de pratiques culturelles. Des processus comparables ont été mis en évidence chez certains oiseaux.

                Mais bon, tout le monde reconnaîtra qu’on ne trouvera jamais aucune trace de civilisation dans une usine à viande.



              • COLRE COLRE 2 février 2010 16:35

                Bonjour l’auteur,

                Je ne suis pas d’accord avec votre utilisation systématique du mot « civilisation ». J’ai d’abord cru que lui donniez le sens fort de « culture » mais non, vous parlez bien de « civilisation » (au sens classique) en opposition non seulement à la « nature » (animale) mais à la culture des « brutes épaisses », ces « barbares restés à l’âge de la pierre »…

                Ben non… désolée, « la » civilisation, comme vous dites, ne protège pas davantage les plus faibles que ne le font les Inuits ou les Indiens d’Amazonie : pas plus, pas moins.

                D’autre part, il y a beaucoup de sociétés animales qui protègent aussi les plus faibles (et pas seulement les grands primates).

                Votre article est trop caricatural : vous caricaturez les anti-spécistes, les cultures traditionnelles et les dites « civilisations ».


                • Traroth Traroth 2 février 2010 16:54

                  Cet article recèle quelques pépites :

                  " Je suis davantage qu’une espèce fut-elle humaine : je suis une civilisation« 

                   »La civilisation s’oppose à la sélection de l’espèce« 

                   »la civilisation protège les plus faibles car elle a conscience du caractère unique de tous ceux qui la composent« 

                   »notre civilisation n’est jamais acquise pour toujours. C’est une construction de tous les instants"

                  Ce sont là de profondes vérités, à méditer. Comme quoi Val a dit des choses intéressantes, avant de devenir un laquais.


                  • logan 2 février 2010 17:15

                    Je vois surtout un certain extrémisme à vouloir nier les chaines alimentaires. Surtout qu’ici elle est sélective, pourquoi exclure les végétaux de l’égalité que vous prônez, ce sont aussi des êtres vivants comme les animaux ? Ah ben oui forcément après comment on se nourrit si on ne peut plus manger ni de viande ni de fruits ni de legumes ? ;) Cela démontre la faiblesse de telles considérations.

                    Je ne suis pas contre la mise en place d’une législation plus complète qu’actuellement qui protège les animaux de la cruauté, qui améliore leur condition de vie dans les elevages ( en légiférant par exemple sur un minimum pour l’espace vital pour chaque animal, qui leur garantie une alimentation naturelle et saine, qui les protège contre les manipulations génétiques etc ... ) et qui protège leurs populations sauvages en général ( en interdisant la pèche ou la chasse ) et donc qui prévoit de larges espaces naturels protégés, mais au delà il me semble que c’est complètement exagéré.


                    • logan 2 février 2010 19:00

                      Il ne faut pas jouer à dieu je pense ( c’est une expression ), on pourrait certes se priver d’alimentation d’origine animale, je ne pense pas que cela changerait grand chose sur une génération, mais quelles en seraient les conséquences sur le long terme dans notre évolution ?

                      Justement il a coexisté à un moment de l’histoire deux races humaines dont les différences observées par les scientifiques étaient que l’une était végétarienne, l’autre omnivore, et de la sélection naturelle n’a survécu que la race omnivore, la nôtre, la première a totalement disparu, il semble que son cerveau ne s’est pas développé.

                      Cela nous donne peut être un élément de réponse.

                      Ensuite le niveau de conscience est un critère totalement subjectif, on peut très bien considérer un niveau de conscience qui inclus tous les animaux sauf l’humain, tout comme on peut comme vous le faites exclure tous les animaux et n’inclure que les végétaux.
                      Je crois que cela n’en fait pas un très bon critère.

                      Il faut plus à mon avis rechercher la solution vers la notion d’intérêt général, plutôt que dans de tels critères totalement arbitraires.


                    • PhilVite PhilVite 2 février 2010 19:30

                      Tant que par dogme, vous mettrez l’homme « au dessus », vous serez « à côté » (de la plaque).


                      • Charles Martel Charles Martel 2 février 2010 20:22

                        mais l’homme est au dessus. souvent.


                      • PhilVite PhilVite 2 février 2010 23:16

                        Mais, la femme n’est-elle pas un Homme comme les autres ?  smiley


                      • amipb amipb 2 février 2010 21:39

                        L’homme a une conscience, un intellect et une évolution neurologique bien plus efficace que les autres espèces, ce qui devrait le rendre plus responsable. Or, dans notre monde moderne, c’est parfaitement l’inverse qui est observé.

                        Quant aux végétariens, la majeure partie vit en bien meilleure santé que certains omnivores abusant de la viande en en mangeant 2 fois par jours, 7 jours sur 7. Pour les australopithèques, leur bipédie partielle et les mouvements limités de leurs mains (notamment du pouce) ont certainement limité le développement de leur cerveau. Ne pas oublier que la fonction et l’organe sont intimement liés et s’alimentent chacun en boucle.

                        Je pense personnellement que l’homme, sa civilisation, sa culture, sont une part inhérente de sa nature, et de la nature elle-même. L’homme est à la fois un acteur et un spectateur de ses aptitudes et de son évolution, il ne crée rien ex-nihilo comme pourrait le faire un dieu, si tant est qu’il en existe.

                        Enfin, comme le rappelle Colre, notre civilisation n’est pas forcément moins barbare que certaines autres plus anciennes. Elle tend même à devenir plus barbare et destructrice (notamment de l’environnement, pourtant nécessaire à notre survie) que toute autre.


                        • Maximilien Depontailler Maximilien Depontailler 3 février 2010 02:45

                          Merci à tous ceux qui ont laissé un commentaire et je vous invite, ainsi que d’autres, à continuer.
                          J’ai certes des convictions mais je suis ouvert aux échanges pour comprendre la pensée de chacun d’entre vous et faire évoluer la mienne lorsque je trouve vos arguments plus justes que les miens. J’accepte donc volontiers tous vos commentaires qu’ils soient acerbes, moqueurs, vindicatifs, drôles, réfléchis, ironiques et bien sûr enthousiastes. J’apprécie que vous me fassiez des recommandations de lecture ou de sites Internet ou de faits historiques ou d’actualité.
                          Je vous lis avec beaucoup d’intérêt. Je n’ai pas toujours la chance d’être publié ici aussi je vous invite à porter vos critiques de toutes natures sur mon blog (voir mon profil). C’est un espace d’échange, de réflexion, d’humeur qui n’a d’intérêt que si vous le nourrissez de vos réactions comme ici.
                          Nous n’avons pas toujours les mêmes idées mais nous avons le même monde. Tâchons d’y vivre ensemble en toute intelligence. Au plaisir de vous lire.


                          • ghislain 10 février 2010 04:39

                            Bonjour cher Maximilien !

                            Je tiens à laisser un post qui, suite à un fait d’actualité, relance le débat sur le sujet ’’accepter la différence c’est accepter qui nous sommes...’’
                            En effet voici un article du 08 février 2010 sur base d’infos publiées sur france-info.fr et largement diffusé par les divers médias en France :

                            <<Le canada refuse de garder sur son territoire un couple de français à cause de leur fille handicapée qui reviendrait trop cher à l’état.

                            C’est une situation troublante et qui laisse un arrière goût très amer en bouche. Celle-ci est née d’une vision fonctionnarisée à outrance de l’immigration.

                            En effet, Le Canada, qui avait vivement encouragé un couple de Français à immigrer y a cinq années, lui ordonne maintenant de partir car leur fille souffre d’un handicap qui pourrait coûter trop cher à l’Etat, a-t-on appris ce 5 février 2010 auprès de l’avocat du couple.

                            David et Sophie Barlagne travaillent depuis plusieurs années au Canada avec même un succès certain pour le papa qui en tant qu’ingénieur informaticien a fondé sa propre société.

                            Comme la loi le prévoit, le couple, dont le permis de travail de longue durée expire en 2011, doit obtenir une autorisation de séjour permanente ? ceci ne devrait être qu’une simple formalité mais la demande vient d’être purement et simplement rejetée.

                            En effet, les autorités d’immigration se sont rendue compte que la petite fille du couple âgée de 7 ans, présentait un handicap cérébral léger.

                            Ils ont alors calculé que les dépenses potentielles en soins de santé pour cette petite fille pourraient être supérieures à la moyenne nationale soit 5143 dollars canadiens ( 3.500 euros par an ).

                            Ce coût représente pour l’immigration canadienne un « fardeau excessif », selon les termes d’une lettre officielle qui leur a été adressée.

                            Malgré l’aspect scandaleux de la situation, cette procédure reste toutefois conforme à la loi et l’Etat déclare en sus qu’il n’a pas à tenir compte du fait que les parents sont en mesure de couvrir les frais d’orthophoniste ou d’école spécialisée.

                            Les Barlagne ont engagé une procédure de révision judiciaire de la décision administrative, mais leurs chances de succès sont minces, à en juger par les précédents connus. Ils ont pourtant reçu le soutien d’une partie de la population, une pétition a été lancée, et de certains journaux comme la Gazette de Montréal.

                            Leur seul espoir repose sur un appel au ministre fédéral de l’Immigration, Jason Kenney, qui peut prendre une décision discrétionnaire en leur faveur pour raison humanitaire.

                            C’est l’Etat fédéral qui demande leur départ, la province de Québec acceptant qu’ils restent. Même dans l’optique ou les parents pourraient s’installer définitivement au Canada , c’est l’image même d’une nation sympathique et généreuse qui vient certainement d’être très largement écornée voir ici totalement discréditée.>>

                            Il faut donc choisir entre l’humain ou l’argent et le Canada semble avoir choisi sous couvert d’une légalité sèche et abrupte.>>

                            Certes, tout le monde sais fort bien que le canada pratique une immigration très choisie et bien plus stricte que d’autres pays comme la France par exemple, mais comme le dit la conclusion de l’article dans ce pays la raison financière semble être bien plus importante que le côté humain... A méditer... et comme je le disais en introduction de mon intervention, cela relance le débât sur l’acceptation de la différence... mais jusqu’à quel prix ?  — Ghislain de France —


                          • sisyphe sisyphe 3 février 2010 10:34

                            Article extrêmement confus, qui semble mélanger un tas de choses.

                            Le bouddhisme n’a rien à voir avec l’hindouisme, ni avec le jaïnisme.

                            Par ailleurs, considérer Philippe Val comme un « philosophe », et le prendre en référence, est une vague plaisanterie.

                            Je ne vois pas très bien où l’auteur veut en venir ; désolé...


                            • Hermes Hermes 3 février 2010 10:43

                              Une belle bataille d’idées et de principes. Avec de jolis amalgames en introduction.

                              Ce ne sont pas tant les idées qui comptent mais les actes, et encore plus que les actes, la façon dont ils sont menés et l’intention sous-jacente. Car qu’on le veuille ou non quand on cherche à produire quoi que ce soit, de façon synchrone ou asynchrone, en final on produit aussi son contraire, car instant après instant, les deux s’impriment sur la page du temps. L’histoire autant que la physique nous instruivent beaucoup sur ce point.

                              Aussi j’aimerais que vous vous demandiez, au-delà des grandes batailles d’idées et de principes quelles sont les intentions que vous étayez… vos peurs et vos désirs…. Le vécu qui les fonde. Mais cela ne demande pas de réponse ici, bien sûr.


                              • Bélial Bélial 3 février 2010 12:46

                                Les humains doivent redevenir humains, retrouver une harmonie avec la nature et les terriens (autres humains, animaux), arrêter de tout bétonner, de mettre un droit de prpopriété et un prix sur tout ce qui bouge, et se goinfrer des autres espèces .

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