« L’arnaque du siècle » : Nicolas Dupont-Aignan se paie l’euro
« Réveillons nous ! » nous dit le bandeau sur la couverture du dernier livre de Nicolas Dupont-Aignan : « L’euro, les banquiers, et la mondialisation : L’arnaque du siècle ». Et en effet, il y a de quoi. A travers un essai court, simple et précis, le président de Debout la République poursuit sont combat contre la monnaie unique et lance un appel sincère au patriotisme raisonné face à une Europe en perdition.
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L’euro, la devise qui divise
Avec ce livre au titre accrocheur, Nicolas Dupont-Aignan décoche une flèche bien placée aux européistes entêtés. Au fil des pages, il fustige l’euro, monnaie devenue dogme. Une monnaie chère, trop chère, qui bloque la croissance de notre pays depuis trop longtemps et qu’il vaut mieux abandonner, histoire de ne pas couler avec le navire. Délocalisations, chômage, vie chère… telles sont les conséquences, énumérées par le député de l’Essonne, d’une monnaie unique uniformisatrice qui empêche « toute marge de manœuvre économique », ne correspond pas « à la réalité des économies », et qui sert plus « au bénéfice des banques que des économies ».
« Comment ne pas admettre que nos dirigeants sont prisonniers des vrais maîtres de l'euro, de ces oligopoles de l'industrie, de la banque et de la finance, avec lesquels ils entretiennent des relations très étroites ? » s’interroge NDA, dénonçant au passage un euro « cheval de Troie de la mondialisation ultralibérale en Europe » (p.96). Métaphorique, il conclut : « c’est cela l'euro : un costume standard dans lequel le plus grand est à l'étroit, le plus petit trop au large ! » (p.42).
Avec cet euro trop fort, pas de dévaluation possible, et donc pas de moyen de relancer les exportations et la croissance. Face à Nicolas Dupont-Aignan et confrontée à cette question en pleine Assemblée Nationale, Christine Lagarde, alors ministre de l’économie et des finances, n’a pas trouvé d’autre réponse que cet aveu d’impuissance stupéfiant : « Il faudra bien que cela soit possible, Monsieur le député ».
L’Union Européenne, une impasse politique
Au-delà sa monnaie, l’outil devenu maître, l’Union européenne est également montrée comme une impasse politique, avec à sa tête une commission non-élue, et donc parfaitement anti-démocratique. Destinée à favoriser l’immobilisme et à garantir un alignement systématique sur le « grand frère » américain, l’UE fut avant tout un projet politique, nous affirme l’auteur. « Les Etats-Unis d'Europe, ce sont les Etats-Unis en Europe » (p.108), constate le maire d’Yerres, dénonçant un « totalitarisme soft » ou une « démocratie sous tutelle ».
« L'Europe, ce n'est pas une nation, avec une même langue, un même espace, des mêmes habitudes, ce sont des nations, avec des langues, des cultures, des histoires qui s'enrichissent d'être différentes » (p.42), constate-t-il avec réalisme. Car, et le livre nous le rappelle, l’espace européen n’assure ni la mobilité des travailleurs, ni un budget central d’aide, comme aux Etats-Unis. A quoi bon vouloir uniformiser un territoire si vaste et si varié ?
La loi de 1973 et le scandale France Trésor
En milieu d’ouvrage, Nicolas Dupont-Aignan ne manque pas de porter à la connaissance du grand public l’existence de deux scandales majeurs.
Le premier, au cœur de toutes les indignations dissidentes actuelles, c’est la fameuse loi du 2 janvier 1973 (article 25), qui privait l’Etat de sa liberté de création monétaire et l’obligeait à emprunter (avec intérêts) sur les marchés privés. Depuis, cette loi infâme, promulguée en douce par Pompidou (ex patron de Rothschild) et Giscard, a depuis été amplifiée à l'échelle européenne par les traités de Maastricht (article 104) et Lisbonne (article 123).
Le second, moins connu, concerne le conflit d’intérêt hallucinant qui existe au sein de l’agence France Trésor. « La mission - impossible - consiste pour ces grands banquiers à "gérer la dette et la trésorerie de l'Etat au mieux des intérêts du contribuable", tout en feignant d'oublier qu'ils appartiennent chacun, d'abord et avant tout, à l'une de ses mêmes banques qui n'a rien à gagner à ce que la dette en France s'amenuise ! » (p80).
Retour au Franc, retour à la liberté monétaire
Evidemment, le livre n’est pas uniquement un réquisitoire contre l’euro et l’Union Européenne. Il est aussi une fenêtre ouverte vers un nouvel avenir, tentant de prévoir ce que serait l’Europe sans l’euro et proposant, rapidement mais efficacement, un projet alternatif.
Tout d’abord, il n’est pas question de sortir de l’euro. Non. C’est l’euro qu’il faut sortir. Comme le rappelle NDA, « nous ne sommes pas une province de l'euro, (…) ou une nouvelle étoile au drapeau américain » (p.119). Sortir l’euro, et après ? Après, un logique retour au Franc qui, selon l’auteur, ne sera en rien un pas en arrière. Car retrouver sa liberté n’est jamais un pas en arrière. « Le retour au franc sera la clé qui permettra de déverrouiller la porte » nous dit-il (p.127).
Ensuite, le candidat à la présidentielle de 2012 espère qu’une France allégée de l'euro offrira un retour de la compétitivité, des exportations, de la croissance, et ainsi des relocalisations et plus d’un million d’emplois créés (ou recréés). La France retrouverait sa liberté de création monétaire, avec une Banque de France souveraine, libérée des marchés privés. Une véritable projection dans un futur, au mieux merveilleux, au pire beaucoup moins triste.
« Certains - ceux qui aiment se faire battre - diront sans doute que nous aurions tout à perdre sans l'euro, alors que c'est avec lui que nous avons tout perdu » (p.51). Et quoi de plus vrai que ce constat habile, envoyé en pleine tête de tous les europhiles convaincus, prisonniers qu’ils sont de leurs œillères intellectuelles ?
Le patriotisme face au mondialisme, avec une France porteuse d'espoir
Pour finir, le député, gaulliste de cœur, ne manque pas de faire l’éloge du patriotisme : « Tous les pays qui réussissent en ce début du XXIème siècle sont profondément patriotes. Ils défendent leurs intérêts ! Le patriotisme c'est larme, la seule arme possible contre le communautarisme, l'européisme, le mondialisme qui minent notre pays » (p.147).
Ainsi Nicolas Dupont-Aignan espère-t-il un retour aux valeurs patriotiques, avec une France qui montre l’exemple, forte de son image universelle toujours aussi importante dans le monde entier : « Une fois restaurée la souveraineté de la France, qui se bâtît d'abord à l'intérieur, nous libérerons cette Europe kidnappée ! » (p.149). Il ne faut pas oublier que, bien souvent dans l’Histoire, l’exemple est venu de l’hexagone. Et comme l’Histoire est un éternel recommencement, l’espoir ne sera sûrement pas vain.
Ce livre est une contribution non négligeable à l’éveil des consciences, car telle est l’étape incontournable avant le sursaut tant espéré. Un essai simple, grand public, accessible, argumenté, éclairé et éclairant. Seule manque une réelle organisation : les chapitres sont un peu fourre-tout et il est difficile de bien cerner la ligne conductrice. Malgré tout, « L’arnaque du siècle » reste une bonne pierre à l’édifice du renouveau français, avec des valeurs patriotiques et dissidentes comme on les aime. Un ouvrage de qualité, à mettre entre toutes les mains euroseptiques.
« L'enjeu est clair pour tous les Français : c'est l'indépendance ou l'esclavage ». Charles de Gaulle
Christopher Lings ( Le bréviaire des patriotes )
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