L’assassinat du journaliste américain James Foley, enlevé en Syrie il y a de deux ans, prétexte pour justifier une intervention militaire étasunienne en Syrie ?
Le ministère américain de la Défense, a annoncé jeudi que l'Etat islamique constitue une menace terroriste inégalée jusqu'alors et le chef d'état-major américain interarmées, le général Martin Dempsey, estime que pour défaire l'EI, il faudra s'y attaquer « aussi en Syrie ».
Des crimes horribles comme celui commis contre James Foley ont eu lieu pendant des années, souvent enregistrés et postés sur YouTube par l'Etat islamique. De nombreux civils dont des membres de minorités religieuses ont été décapités, crucifiés, enterrés vivants.
Les étasuniens et l'union européenne sont restés silencieux sur ces crimes lorsqu'ils qu'ils étaient menées en Syrie par l'Etat islamique et d'autres groupes islamistes soutenus par Washington dans une guerre pour « changer le régime et pour instaurer les droits de l'homme » contre la gouvernement du président Bachar al-Assad.
Washington avait garder le silence jusqu'à présent sur l'enlèvement de James Foley, Steven Sotloff et au moins trois autres journalistes américains puisque leurs ravisseurs étaient des « rebelles » soutenus par la « communauté internationale » et qu'il ne fallait surtout pas donner corps aux déclarations syriennes accusant les rebelles pro démocratiques d’être en fait des membres d'Alquaida.
Les prétendus champions de la « liberté » et de la « démocratie » tant vantés et soutenus par BHL et la « communauté internationale » en Libye et en Syrie sont ces mêmes combattants islamistes qui sont soudainement devenus des « terroristes » quand ils ont balayé la frontière de l'Irak, et fait jonction avec les insurgés sunnites et submerger les forces de sécurité irakiennes formés par les États-Unis.
Qui est responsable de ce chaos ?
Obama insiste sur le fait que les États-Unis et leur « amis et alliés dans le monde ... partagent un ensemble de valeurs communes » , or un des principaux alliés des États-Unis dans le monde arabe est l'Arabie Saoudite, où les décapitations sont monnaie courante, et le Qatar. Ces deux pays sont les principales sources de financement et d'inspiration idéologique pour les islamistes qui font régner la terreur en Syrie et en Irak.
"Les Etats-Unis d'Amérique ne sont pas responsables pour ce qui s'est passé en Libye, ni de ce qui se passe aujourd'hui en Irak," a déclaré John Kerry récemment lors d'une conférence au Caire sur crise du Moyen-Orient.
Quels sont les crimes pour lesquels Washington ne porte aucune responsabilité ?
On se souvient de la doctrine « choc et effroi », mise en œuvre lors de l'invasion de l'Irak en 2003. le déchaînement d'une force destructrice colossale sur un pays déjà brisé par une décennie de sanctions américaines (1991). Tuant des centaines de milliers de personnes et des millions d'autres se transformants en réfugiés, la guerre et l'occupation ont détruit toutes les institutions de la société irakienne, tandis que Washington a délibérément fomenté les divisions sectaires comme un moyen de surmonter le nationalisme irakien. Le dirigeant déchu du pays, Saddam Hussein, a été jugé et exécuté.
Les étasuniens ont justifié cela par de prétendues « armes de destruction massive » et les liens entre Bagdad et Al-Qaïda. Comme tout le monde le sait maintenant, ce n'était les mensonges.
Il n'y avait pas d'ADM et il n'y avait pas Al-Qaïda en Irak jusqu'à ce que l'impérialisme américain ai renversé le gouvernement du pays et a déchiré le tissu social en lambeaux. En fait, il n'y avait pas Al-Qaïda du tout avant que Washington ne les invente dans les années 80 en Afghanistan.
Après la guerre au terrorisme avec les résultats que l'on connaît en Afghanistan et en Irak, les étasuniens, secondés par la « communauté internationale , ont mené de cyniques et frauduleuses guerres afin d'installer la « démocratie et les droits de l'homme » par milices islamistes interposées qu'ils ont recruté, financé et armés.
La Libye, qui était un état laïque relativement florissant, est depuis, dans un chaos total, avec des combats meurtriers entre les milices rivales, un gouvernement inexistant, plus d'un million de personnes contraintes de fuir la violence. Plusieurs milliers d'opposants sont incarcérés dans un réseau de prisons gérées par des groupes armés qui pratiquent la torture systématique. Les États-Unis ne porte aucune responsabilité n'est-ce pas ?
Fort de l'expérience acquise en Libye, les étasuniens et leurs principaux alliés dans la région, la Turquie, l'Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweït, soutenus par les européens, ont imposé une guerre civile à l'état laïque syrien de Bachar al-Assad,
Les milices djihadistes renommées État Islamique, ont imposé la terreur et la destruction en Syrie, utilisant la décapitation envers les soldats syriens capturés , les fonctionnaires, les membres des minorités religieuses, le nombre de victimes dépasse les 190 000 d'après l'ONU.
L'administration d'Obama, BHL, et toute cette clique de faiseurs de guerre ont maintenu un silence totale sur les massacres de leur allié djihadistes, accusant les syriens d’être les auteurs des crimes dont ils étaient en réalité victimes, traitant de complotistes à la solde de Bachar al-Assad ceux qui s'insurgeaient de ces crimes. Si cela ressemble de près ou de loin aux événements en cours en Ukraine ...cela n'est pas le fruit du hasard.
Mais comme en Ukraine, en Syrie, les mercenaires à la solde des étasuniens n'ont pas réussi à balayer le régime en place .
Alors n'y a-t-il pas lieu de se demander si les événements en cours en Irak ne sont pas en lien avec l'incapacité des djihadistes de venir à bout du régime syrien ?
Rien de plus facile pour les membres de l'Etat islamique que de traverser la frontière irakienne, de semer la terreur sur des populations désarmées, arrachant ainsi des larmes hypocrites à ceux qui les ont armés et financés. Pour parachever le scénario, une décapitation filmée, et le chef d'état-major américain annonce la nécessité d'intervenir militairement en Syrie.
N'est-on pas en droit de se demander s'il ne s'agit pas de terminer ce que les djihadistes n'ont pas été en mesure de réaliser ; abattre une fois pour toute la résistance du régime syrien, mais que l'on se rassure, c'est pour la bonne cause, pour les droits de l'homme et pour instaurer un gouvernement démocratique, comme en Libye et en Irak.
Après avoir ramené l'Irak à l'age de pierre, après avoir installé le chaos en Libye et en Syrie, les étasuniens affirment qu'ils ne sont pas responsables.
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