L’avenir de l’Islam en France
Peur contextuelle, lucidité d’un temps troublé, fantasme rationaliste, à droite comme à gauche du panorama idéologique de l’hexagone, on se questionne, chacun à sa mesure et avec son décodeur, sur les mutations sociologiques et sociétales de la France dans les décennies à venir. Certains agitent le spectre angoissant d’une substitution de population originaire d’Afrique islamique à une population d’ascendance catholique ; d’autres, souvent les mêmes, soufflent les braises d’un choc des civilisations avec des populations jugées aux antipodes des valeurs françaises. Avec l’aide de certaines bases sociologique et anthropologique, j’estime qu’un éclairage sur les perspectives réelles de l’Islam en France peut se dégager au milieu des querelles de clocher. On verra pourquoi le contexte socio-économique doit être considéré avant les idéologies de surface et comment les attitudes conscientes masquent des intentions inconscientes dans le cadre de l’anthropologie et de la sociologie.
La tradition anthropologique française
Dans ses essais de sociologie, Emmanuel Todd définit la France comme dominée par un système familial nucléaire égalitaire. Derrière cette formule flamboyante, on retrouve une structure familiale remarquable, la plus éloignée qui soit du monde arabo-musulman et certainement celle qui donne le plus de fils à retordre à la tradition islamique. C’est celle que l’intellectuel semble considérer comme la plus civilisée, mais c’est aussi celle qui se heurte à des contradictions que le contexte actuel de la France met douloureusement en lumière. La structure familiale nucléaire égalitaire est l’un des deux grands individualismes sur terre. Dans les ménages français, elle s’exprime par un rapport parents/enfants qui correspond à une autorité minimale des premiers, à l’âge adulte les enfants sont libres de construire leur existence sans les contraintes d’une coutume ou d’une autorité persistante. On peut observer que les relations qu’entretiennent les enfants à l’âge adulte avec leurs parents sont plus plutôt amicales, mais rarement verticales (autorité et subordination). Dans la culture arabo-musulmane, on ne constate pas l’inverse, mais une relation distante père/enfant. Contrairement à certaines idées reçues, le père n’est pas une figure d’autorité centraliste, l’ossature du système familiale « islamique » est constituée par les liens puissants des frères, c’est la famille communautaire égalitaire. On retrouve le tempérament égalitaire et la symétrie du lien frère/frère dans les deux systèmes vus jusqu’ici.
L’inclinaison égalitaire des musulmans explique pourquoi le vote socialiste leur convient avant toute autre explication ; pourtant un événement lourd de conséquence s’est produit dans la gauche en 1981, une erreur qui a ébranlé le système anthropologique dominant en France. Cet épisode a mis fin à la suprématie de la structure nucléaire égalitaire et offert les clés de la boutique à l’autre système familial important en France, la famille souche autoritaire et inégalitaire. Type familial que l’on retrouve en Alsace, en Lorraine, en Bretagne, en Occitanie et dans le Rhône-Alpes et qui englobent les populations françaises les plus tardivement déchristianisées.
Après le IIe concile œcuménique du Vatican qui s’était tenu entre 1962 et 1965 puis achevé par de substantielles concessions à la modernité triomphante, le catholicisme vacille définitivement en France et s’effondre. Les catholiques tardifs anti-individualistes n’ont plus d’autorité métaphysique et se tournent vers une tendance politique anti-individualiste, le socialisme. Entre cet évènement et maintenant, les territoires catholique zombie influencés par les valeurs d’autorité persistante du catholicisme tardif (très éloigné du catholicisme romain et plus proche du protestantisme) produisent des élèves plus disciplinés dans les institutions scolaires. Sous la pression intellectuelle de ces régions, la gauche jacobine héritière de l’égalitarisme de la révolution passe le flambeau, le Parti communiste rejoint les livres d’histoire politique tandis que le Parti socialiste prend le contrôle de la gauche. Dans le même temps, les gaullistes universalistes et égalitaires sont liquidés par la nouvelle droite giscardienne libérale et anarchiste (dans le sens d’individualisme). Conséquence, l’universalisme français est mort et la périphérie française de structure familiale souche et « catholique zombie » opiniâtrement différentialiste, qui considère les différences humaines comme essentielles et pas comme accidentelles avance ses pions et détruit insidieusement la volonté française d’assimiler les populations étrangères. L’assimilation des populations musulmanes sera découragée par l’anti-racisme et ridiculisée par une gauche arrogante, qui au lieu de proroger la tradition française d’un homme universel moderne soutiendra bouche en cœur que la différence est une richesse. Cette nouvelle gauche sera une calamité aussi bien pour les enfants d’immigrés que pour les français désillusionnés des régions nucléaires égalitaires (donc universalistes égalitaires), c’est-à-dire ceux du Bassin parisien, du Centre et de l’arc méditerranéen. Le Front national qui émerge en réponse à cette situation fera ses meilleurs scores dans ces zones qui paraissent inattendues aux profanes. Le Front National des années 90 se rebiffe contre le virage différentialiste de la gauche, il est coup-ci coup ça, farouchement xénophobe et « remigrationniste » puis assimilationniste à partir de 1997 sous l’impulsion de Roger Haleindre ; le parti correspond pendant un temps, mais maladroitement, à l’idéal républicain d’assimilation de la période 1791-1981. Si la position radicale et xénophobe du Front Nationale est incomprise, c’est parce que la gauche a alors sombré dans un différentialisme consensuel typique des régions historiquement particulariste comme la Bretagne et l’Aquitaine. L’inconscient des socialistes dit alors « nous sommes nous » et vous les étrangers « vous êtes-vous », au niveau conscient cette tradition différentialiste prend la forme de l’anti-racisme mielleux et accommodant d’un vulgaire SOS Racisme. Ce schéma certes étrange explique en partie l’échec de l’assimilation des populations communautaires égalitaires, c’est-à-dire musulmanes. La France nucléaire égalitaire considère les peuples comme égaux, ce sentiment est la transposition plus large de l’égalité des frères dans la famille nucléaire égalitaire. Lorsque cette France universaliste se trouve confrontée à des différences considérées comme extrême ou insoluble, elle est susceptible d’adopter une position défensive qui confine parfois à la xénophobie. La France est majoritairement universaliste mais impose un fond commun minimal, moderniste, féministe et irréligieux, y compris dans les territoires différentialistes. Le Front national fut la conclusion d’une ère politique où l’immigré était considéré comme assimilable, où le Juif séfarade malgré ses influences arabisante se laissait dépouiller de son penchant communautaire (Entre 1900-1940), où l’ashkénaze rétif à l’assimilation finissait par capituler après six générations (Entre 1791-1905). La machine assimilationniste s’était tût, mais la comédie burlesque du Front national commençait à peine d’être jouée.
De la famille communautaire égalitaire à la famille nucléaire imparfaite
Les immigrés maghrébins et subsahariens qui arrivent en France sont pour beaucoup des travailleurs peu qualifiés issus des couches sociales les plus basses dans leurs pays d’origine. Ils sont souvent issus de la structure familiale communautaire égalitaire endogame, socle de la tradition culturelle arabo-musulmane. Durant la Troisième république, les Pieds-noirs, français de métropole installés en Algérie et dans les protectorats tunisien et marocain ne pardonnent pas aux autochtones le statut médiocre des femmes et l’analphabétisme entretenu par l’enfermement et l’effacement social de celles-ci ; ceux-ci resteront à l’écart des colonisés jusqu’à l’indépendance.
Les immigrés de ces régions d’Afrique sont majoritairement analphabètes et ne partagent avec la France nucléaire égalitaire qu’un fond justement égalitaire. À l’antiféminisme des primo-arrivants, les socialistes répondent par un différentialisme exacerbé. Détruit quelques années plus tôt par l’européisme stupide droite-gauche giscardien et mitterrandien, l’assimilationnisme français est devenu, pour la gauche une étrangeté qui ne prend plus, et pour la droite, une impossibilité pratique face à l’extrémité de la structure communautaire égalitaire endogame. En déclarant l’assimilation des immigrés africains et maghrébins comme ridicule ou impossible, la classe politique de la période 1981-2015 n’a pas considéré la règle quasi-universelle qui veut qu’une structure anthropologique étrangère se dissolve en trois ou quatre générations dans celle du groupe d’accueil.
La gauche de la France périphérique ira jusqu’à faire obstacle à l’assimilation naturelle des immigrés de 2es générations avec l’antiracisme et le slogan de la « diversité ». Aussi loin que l’on puisse remonter la France égalitaire n’a jamais exprimé de racisme biologiste, elle ne discrimine que la culture et les mœurs de l’étranger et à l’inverse des pays nucléaire absolue (monde anglo-saxon, Pays-Bas), n’invoque que rarement des essences biologiques déterminant la personnalité, l’intelligence ou le comportement.
En réalité, la structure anthropologique des musulmans est entrée rapidement en décomposition au contact de la modernité française et ceci dès les années 80. Le contexte socio-culturel, l’avance technique et technologique de l’hexagone et l’assimilation inconditionnelle de la deuxième génération auraient brisé la famille communautaire égalitaire endogame de manière propre et indolore. Le rejet d’une Europe qui a autant d’identité commune qu’un malade souffrant de trouble de la personnalité multiple, trop hétérogène sur le plan anthropologique, aurait évité un des événements métahistorique des années 2000, les émeutes des banlieues en 2005.
Au lieu d’une assimilation en bonne et due forme, la France a tergiversé, parlé de « diversité », de « richesse ». En pratique, les 2es et 3es générations s’alignaient maladroitement sur l’individualisme et le matérialisme occidental, à travers une subculture influencée par le bien-être petit-bourgeois standard et la culture hip-hop des minorités américaines. Dans un entretien avec Independenza Web TV, l’essayiste Mathias Cardet, auteur de l’Effroyable imposture du rap, décrit très bien ce mimétisme des jeunes de la génération deux, subjugués, mais sous une forme moins raffinée, par le culte du fric, de l’hédonisme et de la consommation outrancière.
Une structure anthropologique réputée antimoderne qui se disloque avec une telle célérité aurait conduit à un « Islam zombie » dès la troisième génération. En dépit de cette subculture émanant de l’anthropologie française et occidentale, les Français ont persisté à voir dans le rap, dans les graffitis et autres joyeusetés une identité africaine, une continuation d’un fond barbare étranger. Ce fut une erreur et c’en est toujours une, les jeunes ne pouvant exalter une différence héritée d’une structure entrée en décomposition au contact du groupe dominant individualiste, se sont retrouvés le postérieur entre une différence structurelle qu’on leur prête à tort et une culture résiduelle qui aurait dû être balayée par l’assimilation. Objectivement, les socialistes ont œuvrés contre les enfants d’immigrés et il est probable qu’il y ait eu une méprise sur le destin de ces populations. On pensait que ces jeunes seraient dans droite lignée ouvrière et docile de la première génération, ils se sont, au contraire, embourgeoisés à travers l’alphabétisation et l’individualisme de la France nucléaire égalitaire.
Dans son essai, le Destin des immigrés publié en 1994, Emmanuel Todd estime que les musulmans transitent à travers une structure anthropologique inédite, la famille nucléaire imparfaite. La hausse des familles monoparentales dans cette dite « communauté » rejoint peu à peu et tant bien que mal (sans vouloir faire d’humour) la moyenne nationale, la fécondité est en chute et la pratique religieuse entre en conflit avec des comportements contradictoires. L’islam conquérant de France a effectivement de beaux jours devant lui avec ses milliers de guerriers de l’Oumma amateurs de berlines allemandes, émerveillés par les vitrines des Champs-Élysées et férus de tous les bienfaits de la postmodernité, frustrés et tentés par un paradis moderne difficile d’accès.
Le contexte socio-économique et l’Islam
On aura compris qu’une prospérité économique durable aurait entraîné facilement l’extinction de l’idéal communautaire musulman, anti-individualiste et antiféministe. Mais en 2015, il faut se rendre à l’évidence, les grands individualismes que sont les structures nucléaire égalitaire et nucléaire absolue ont activé toute leur puissance entre le milieu du XVIIIe siècle et aujourd’hui. Représentée dans une écrasante majoritaire en Europe latine et du Sud et en Amérique latine, par des nations comme la France du Bassin parisien, l’Italie, l’Espagne (sauf la Catalogne), la Grèce, le Brésil et l’Argentine, la famille nucléaire égalitaire, sur le vieux continent, subit une Europe de l’austérité menée par l’Allemagne de structure famille souche autoritaire et inégalitaire. Ce constat nous renvoie à l’erreur que j’ai abordée brièvement plus haut, celle de la construction européenne constituée de nations trop hétérogènes du point de vue de l’anthropologie. Il n’y a pas d’identité européenne, les relations entre Français et Britanniques, Français et Allemands, Français et Bulgares, Allemands et Britanniques, etc, sont négligeables et se limitent bien souvent à des expériences touristiques.
La puissance allemande ne doit pas être interprétée comme particulièrement individualiste, individualisme qui est rejeté par son fond anthropologique, mais comme le résultat d’une plus grande rigueur structurelle ; on ne double pas la nation qui s'est la première alphabétisée massivement dès le XVIe siècle - dans cadre de la Réforme protestante. Il faut ne faut pas négliger que l’Allemagne s’est débarrassé de son tempérament anti-individualiste malgré elle, à partir de la dénazification (1945) et qu’elle s’adapte depuis à la véritable force dominante du monde occidental, celle du monde anglo-saxon. Les Anglo-saxons sont indifférent à la notion d’égalité des frères, ils ne sont pas inégalitaires dans la considération des frères mais indifférent à tout classement, d’où l’expression de famille nucléaire absolue. Les frères dans ce type familial manquent de solidarité contrairement au type nucléaire égalitaire, en conséquence la réussite sociale individuelle est glorifiée jusqu’à l’extrême. L’autorité parentale est là aussi minimale.
Maintenant que les deux grands individualismes entre en décadence du fait de leur propre logique – les écarts de richesse en riches et pauvres sont plus importantes aux USA que nulle part ailleurs sur terre – tirant constamment dans le sens de l’individualisme jusqu’au paroxysme postmoderne, ultralibéral, LGBT, pro-avortement, pro-procréation assistée, consumériste pathologique, etc. l’anxiété causée par cette crise du système conduit à la reviviscence d’un anti-individualisme religieux ou non. La France est prise au piège de l’une de ses contradictions anthropologiques fondamentales, elle est à la fois individualiste et égalitaire, libérale dans un sens et attachée à une structure horizontale fantasmée dans un autre. L’Islam n’a pas de contradiction, il rejette en bloc l’individualisme et le féminisme, il est sûr de lui. En pratique, on obtient une jeunesse désœuvrée de plus en plus intéressée par une rupture avec les grands individualismes ; à l’extrême de l’individualisme poussé à fond depuis la révolution postmoderne (1968) répond un courant inverse qui n’entrevoit de victoire sur l’individualisme que dans une opposition encore plus extrême quitte à dénaturer le fond dont il se réclame, je pense au phénomène djihadiste. Force est de reconnaître que ces jeunes eussent été plus intéressés, dans un autre contexte économique, de faire du jet-ski à Hawaï et la fiesta à Ibiza que de maudire une société devenue franchement inégalitaire et sans issue favorable.
Le seul phénomène plus ou moins réel, et suscitant des craintes chez les racistes, amené à toucher la France dans les décennies à venir consiste plutôt en un métissage important dans certaines parties de la France à forte population d’origines immigré. Les taux d’exogamie chez les Maghrébins et les Subsahariens musulmans sont très élevés et on ne peut pas accuser les musulmans d’être farouchement communautaire, communautarisme qui s’il existe par endroit est lié aux phénomènes décrits plus tôt, abandon de l’assimilation avec ghettoïsation à la clé et apparence d’enclavement.
Le « Grand Remplacement » de population théorisée par l’extrême droite, est une aberration sans borne pour qui comprend l’état d’esprit réel des Français de « fraîche date », eux aussi en situation d’attente, plutôt magnanimes et peu intéressés par les voies extrêmes qui se renforcent en réaction à la violence individualiste aggravée par la situation économique. Il serait plus juste de réduire la question de « l’Islam de France » à la crise structurelle des individualismes, sans celles-ci cet Islam qui effraie tant aurait fini par ressembler au catholicisme des années soixante à la quatrième génération. Mais la stupeur produite par l’aveuglement des élites, l’avidité d’une poignée de nantis et l’indifférence d’une bonne partie des classes moyennes alors que les taux de chômage sont trois fois plus élevés parmi les populations issues des dernières grandes vagues d’immigrations, amène un renouveau religieux biaisé et extrême, individualiste et aventureux, marginal et sans avenir, une sorte de chant du cygne à l’image d’une France caricaturant l’irréligion des Lumières par un athéisme militant et offensif.
Conclusion
Les musulmans dépendent du fond anthropologique français, il est risible de leur prêter des velléités qui sortent de ce cadre. De plus, les vaines récriminations proférées par les mouvances identitaires ont d’injuste qu’elles incriminent un groupe qui n’existe pas, les musulmans sont individualistes comme tout le monde et certainement pas communautaire ! Les formes résiduelles du fond anthropologique musulman seront de moins en moins en phase avec la réalité sociétale française et disparaîtront naturellement. Si l’assimilation par le temps se poursuit sans heurts majeurs, on s’acheminera vers un « Islam zombie ». Cette hypothèse semble perdre en crédibilité avec le flou général dans lequel est plongé la France, au lieu d’un apaisement, on risque l’excommunication d’une communauté qui n’existe pas, comme dans l’Allemagne nazie des années trente. L’histoire de la ségrégation des Noirs aux Etats-Unis démontre que lorsque l’on désigne un groupe comme différent sur des motifs fantasmagoriques, ce groupe fini par se croire différent et fabrique une différence ; différence qui même si elle ne sort pas du cadre anthropologique de l’ensemble, est exploité par le groupe dominant pour rationaliser toujours plus la ségrégation ou l’oppression. Les Israéliens ne sont pas les derniers à ce jeu, ni les Afrikaner avant eux. La France doit prendre garde à ne pas emprunter un virage différentialiste qui pousserait les musulmans à se replier sur une structure communautaire égalitaire en pleine dissolution. En faisant le choix de « l’identité » européenne réellement inexistante, La France enterre violemment la pertinence de l’assimilation et envoie aux générations issues de l’immigration le message que la France est un hôtel de passe, que le cosmopolitisme doit être le choix final. Ce choix sera coûteux pour tout le monde, on ne trouve pas d’indice d’une France capable de s’affirmer au-delà d’un individualisme structurel poussé dans ses retranchements ; se nourrir un peu de l’anti-individualisme de l’anthropologie arabo-musulmane aiderait le pays à dépasser avec courage et cohésion ce que l’intellectuel Philippe Grasset, éminent analyste des crises, nomme la Grande Crise générale d’effondrement du Système.
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