Les élections Européennes du 7 Juin 2009 nous ont montrés, entre autre, que la Gauche Française et Européenne sont réellement rentré dans une crise profonde et sans précédent.
Ce scrutin nous a montré, aussi, l’importance de la refondation totale de la Gauche.
Mais c’est celle du PS qu’il convient, d’abord, d’effectuer.
Peut-être par sa dissolution ?
Les élections Européennes se sont déroulés le 7 Juin et ont donnés le résultat que l’on connait. Les plus fins observateurs nous ont dit que l’UMP, fort de ses 28 % et les Ecologistes avec 16,2 % sont les grands vainqueurs de ce scrutin. Le grand perdant est, en revanche, le PS, avec ses 16,4%.
J’ai envie de dire, aussi, que la grande perdante est aussi l’Europe avec ses presque 60% d’abstentionnistes en France...
Cela dit, ce scrutin peut nous donner une leçon importante. La multitude de listes présentées à gauche, le faible score du PS et le fort taux d’absention nous révèle aussi que la Gauche Française et Européenne rentre dans une crise sans précédent.
Comme je l’ai souvent dit, pour ce scrutin, chacun, à gauche, avait sa part de vérité. Mais, étant donné que chacun s’est dispersé, cela a débouché sur un résultat sans précédent.
Ce résultat nous prouve que le PS ne peut plus se comporter en Parti dominant et hégémonique. Il pèse moins lourd que les Verts, les Communistes et le Parti de Gauche unifié. Cela se vérifie depuis quelques années déjà. On ne peut, donc, attribuer cette baisse phénoménale et historique de l’aura socialiste au hasard. Surtout si l’on constate chez nos voisins, le même phénomène avec leurs partis "Sociaux-démocrates".
De plus, je ne suis pas le seul à constater que, depuis l’élection de Sarkozy à l’Elysée, le PS n’est même plus en capacité de proposer un véritable projet d’avenir et à se comporter en opposant "intelligent". C’est à dire, "Je m’oppose et je propose".
Tout ceci révèle, en fait, le vrai problème de la Gauche. Ce problème tient de l’évolution des idéologies et des structures politiques de la Gauche. Si je voulais aller plus loin, je dirais que le problème de la Gauche s’appelle le Parti Socialiste.
En effet, je suis persuadé que si les dirigeants Socialistes avaient un réel courage politique, ils prendraient la décision salutaire pour la Gauche : la dissolution du PS !
Pourquoi ?
La première raison tient du fait, qu’au sein même du Parti Socialiste, cohabitent deux grosses tendances idéologiques. La première est la tendance "sociale-réformatrice" représentée par Valls, Royal, Moscovici, Montebourg et Boutih. La deuxième tendance est le "socialisme de transformation". Elle est illustrée par Hamon, Emmanuelli, Filoche.
Ces deux tendances ne peuvent pas s’entendre. C’est naturel. Il faut considérer que ces deux idéologies ne regardent même pas dans la même direction, malgré les efforts de Martine Aubry.
C’est la deuxième raison. L’une des tendances regarde en direction d’un accompagnement social du Libéralisme. Ils tendent à humaniser et à gommer quelques défauts du Capitalisme par des mesures sociales. Ils regardent aussi, dans la direction d’une Europe des échanges économiques et financiers et après sur une Europe sociale.
L’autre idéologie, se base sur la transformation et le dépassement du Capitalisme et souhaite bâtir leur projet sur la lutte contre le Libéralisme. L’Europe sociale et Ecologiste en fait un fondement pour leur vision Européenne.
La troisième raison, enfin, est que le fonctionnement interne du PS tente de faire cohabiter ces deux visions de la Gauche, qui ont peu de choses en commun, par des structures politiques et un bureau national qui date de l’époque Miterrandienne. C’est, en gros, le PS du XXème siècle qui tente d’exister dans le Monde actuel.
Le PS, donc, la Gauche est dépassé, car condamné à vivre en fonction du système des Socialistes.
On peut noter, que l’on rencontre ce problème chez les Verts. Ce n’est, d’ailleurs, pas un hasard si Benhammias et Werling sont partis chez le Modem.
En réalité, si l’on dissout le PS, cela ouvrira le champ à des grandes Assises de la Gauche. Car l’on pourra faire des réelles constatations et une vraie refondation idéologique et structurelle de la Gauche.
Arnaud Montebourg et bien d’autres en parlent. Mais, c’est souvent pour proposer la formation d’une "UMP" de gauche.
Or, il existe une différence fondamentale entre la Gauche et la Droite de Gouvernement. Outre les idées. La Droite chiraquienne et Sarkosienne ne s’oppose pas sur le fond, mais uniquement sur la forme. Ils ont, à peu près, la même analyse du Monde contemporain. En gros, si l’UMP existe, c’’est parce qu’il n’existe qu’une seule Droite et les composantes sont capable de cohabiter. (sauf sur les querelles de personnes et de maroquins ministériels).
A Gauche, ce n’est pas le cas. Il en existe 2.
- La "Gauche d’Accompagnement". On pourrait caractériser son idéologie principale comme étant celle qui accompagne le Libéralisme et gommerait ses défauts par des mesures sociales. C’est une partie du PS, mais aussi des Verts, le PRG et le Modem.
- la Gauche de transformation : Celle celle qui se définirait comme "anti-libérale", qui souhaite dépasser le Capitalisme en le transformant pour permettre l’émergence d’un système plus social, écologiste, féministe et solidaire avec les plus pauvres de ce Monde. C’est l’autre partie des Verts, du PS, le PG, le PCF, les alternatifs et peut-être une partie du NPA...
On voit bien que ces deux Gauches ne peuvent cohabiter dans une même structure.
L’idéal, serait, par la dissolution du PS, l’émergence de deux "Fédérations" ou "Rassemblements" sur la base de l’existence de ces deux Gauches.
Peut-être serait-ce un moyen de redonner force, crédibilité et conviction à notre Gauche qui s’effondre de plus en plus.
La prochaine étape serait la refonte de l’ idéologie de la Gauche (ou de ces deux gauches) du 21ème siècle...