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Accueil du site > Tribune Libre > L’échec de l’Humanité

L’échec de l’Humanité

Le rituel présidentiel affiche le triste spectacle d'un Système qui, non seulement se moque, piétine le peuple, mais surtout se sert de lui pour le légitimer.

On imagine bien les gars dans leur villa de luxe en train de rire aux éclats d'une population aussi abrutie qu'inapte.

C'est normal que tout le reste des quatre années le peuple n'ait rien à dire à propos de la façon dont le Système conduit l'humanité à sa perte, puisque leur opinion n'a aucun intérêt, elle est complètement encâblée dans une « confusion d'idées claires » (1), qui n'ont aucun rapport entre elles, et qui ne sont stockées en mémoire que pour mieux péter la gueule à leurs concitoyens.

Ce spectacle est affligeant. Peut-être même ce spectacle est-il perturbé par la façon pompeuse qu'ont les médias de célébrer les gens de droite et de ridiculiser ceux de gauche, mais quand même au final en France on a 1/5 de fachos et 1/4 de libéraux qui sont hystériques de joie quand on leur dit qu'ils vont pouvoir « préserver leur mode de vie ».
Ils hurlent à l'idée géniale et transcendante quand on leur dit que le président Sarkozy va imposer trois débats télévisés avec son adversaire, car ils savent que l'avocat rhétoricien est très fort pour rendre louables, légaux, honorables les plus bas instincts, auxquels on ne sait jamais quoi répondre sur le coup tellement c'est douloureux d'entendre ça, et qui poussent l'adversaire dans les cordes de la faute qui le décrédibilisera.

Ces gens apocalyptiques sont les désinformés, les conventionalistes, les sans-imagination et les résignés du bulbe ; Les mêmes que ceux qui auraient voté contre la république, qui auraient été contre les Droits de l'Homme, qui auraient dit "la liberté c'est le désordre", et qui voient dans le monde actuel le moyen d'en profiter un maximum sans la moindre considération pour la quantité formidable de déchets matériels et psychologiques qu'ils laissent aux générations futures, qui devront avoir la peau dure, pour être comme eux.

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Le Grand Esprit a l'air d'être comme un cerveau, avec deux hémisphères, et comme l'humain moyen, il est très maladroit pour les faire fonctionner ensemble, car il est jeune et impétueux.
Je veux bien croire que les gens de Droite sont la partie gauche du cerveau du Grand Esprit, celui qui rationalise et qui est incapable de relativiser, qui se protège contre cela, qui a besoin que sa réflexion soit emprisonnée dans des murs fermement définis, et qui refuse absolument d'entrevoir quoi que ce soit du monde extérieur qui pourrait venir influencer la pureté de leur logique froide, fondement de leur arrogance et de leur personnalité, de leur être.

Et qu'en face il y a une pensée qui est capable de voir que la valeur des plus parfaites logiques décroît irrémédiablement au fur et à mesure qu'on étend le cadre dans lequel elle doit s'opérer, ce que l'histoire et l'évolution ne cesse jamais de faire ; Et que c'est de la folie à l'état pur que de vouloir se montrer « rationnel » sans tenir compte de toutes les données d'un problème, en l'occurrence, le problème c'est l'avenir de l'humanité, au sens large.

L'Humanité n'est pas que sa survie, c'est aussi sa capacité à se montrer humain, à faire les choix humains, à tenir des propos humains, composés, sages, prenant sur soi, intelligents, vigoureux et vigilants, mais d'une vigueur et d'une vigilance qui ne sont pas des traits de caractère qui nous définissent, seulement une expression de l'intelligence réelle et vécue dans l'instant.

On peut dire que le plan de Sarko, d'exacerber la haine fasciste en rendant « légal, honorable, conventionnel » l'interdiction d'être différent, le fait de brimer les étrangers, leur déportation, le fait de vouloir garder pour soi seul et ne jamais avoir à partager le pain blanc des français, de vivre dans des châteaux-forts qu'on défini comme étant "le monde", tout ça avait pour but de se retrouver face à celle qui fait de la Pen, pour enfin être sûr d'être réélu.

Ce plan n'a qu'a moitié marché, et au final on se retrouve avec une candidate fasciste qui, comble de l'horreur et de l'horripilation, se positionne comme la seule candidate dans tout ce bordel à s'opposer « au système », à être contre la droite et la gauche, à préconiser ce que préconisent les grands humanistes, à savoir de prendre du recul sur la politique et de s'attaquer aux vrais problèmes. Sauf qu'évidemment ce qu'elle entend par là n'a rien à voir avec une pensée humaniste.

Eux, sont en train de vivre une dissociation de personnalité, entre d'un côté ce qu'ils doivent dire en public pour être acceptés et de l'autre ce qu'ils n'ont pas besoin de dire quand ils sont entre eux, à savoir que les arabes, ils ne servent qu'à être noyés.

La distance qui sépare les deux discours, celui qui est oral et celui qui est sous-tendu, ne fait que grandir au point que ça va générer (ou être l'expression) de toute la maladie mentale dans lequel ce monde est en train de sombrer.

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Le GRAND problème de la pensée occidentale se loge dans l'adage « qu'en diront les voisin ? ».
La façon d'apparaître, ce que les autres peuvent dire de vous dans votre dos, est totalement déterminant de la psychologie sociale. La façon dont on apparaît, les risques qu'on prend quand on ouvre la bouche, conditionnent complètement la teneur des discours et les précautions qui doivent être prises. La façon d'appraître fait le succès ou la perte d'un homme, indépendamment de toute autre questionnement sur la logique ou la teneur de ce qu'il raconte. Cela force les gens à se cantonner dans l'hypocrisie, jusqu'à un point tel que lorsqu'on veut dire quelque chose, c'est autre chose qui sort de sa bouche.
Ceci est ce qu'on appelle la démence, pensez-y si un jour vous cherchez en quoi est vrai ce que les plus intelligents formuleront ainsi : « le problème de l'humanité est avant tout psychologique ».

Car on veut bien se mettre à résoudre les problèmes logistiques, méthodologiques, organisationnels du Système, faire en sorte qu'il soit efficace dans l'optique que l'humain soit heureux, ayant au préalable établi que tout ce qu'on peut attendre d'une humanité, c'est qu'elle soit heureuse ; On peut nourrir toux ces gens qui meurent de faim chaque jour, on peut soigner la Terre de toutes les maladies dont on l'a infestée, on peut préserver les animaux et préserver leur liberté et leur territoire, on peut très bien décontaminer les eaux, et faire que tout le monde vive heureux et paisible.
(Tout cela, les gars qui rigolent dans leur villa de luxe qui flotte au-dessus de la civilisation le avent très bien, eux ce qu'ils veulent c'est du spectacle, de l'action, de la souffrance, alors ils l'injectent dans la société, et en rigolent à gorge déployée.)

Mais pour faire cela il faut d'abord résoudre le problème de la démence qui frappe collectivement les humains de ce monde, cette époque et cette civilisation, la peur de ce qui vient de dehors, l'incapacité à avoir de l'influence sur la façon dont on est perçus, le fait de vouloir forcer les symptômes à s'aligner sur ce qu'on voudrait plutôt qu'interroger les causes, la tendance psychopathe à juger, condamner, savoir avant même de connaître, et au centre de tout cela le malaise permanent, la pulsion mortelle qui consiste à faire de la vie une survie en temps de guerre permanente.

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Oubliez les élections, oubliez la débilité mentale des gens qui sont d'innocents moutons plongés volontairement dans l'inculture et la barbarie, oubliez tout ce que je viens de dire !

Pour faciliter la conception d'un Système non injuste j'avais proposé de nous imaginer à bord d'un vaisseau spatial, l'Enterprise (l'entreprise de Dame Nature), où les biens et les protéines étaient fabriqués ex-nihilo en suivant des schémas informatiques et au moyen d'une source d'énergie illimité, ce que la science ne tardera pas à faire, indépendamment du fait que vous y croyiez ou pas : Comment serait gérée la richesse ?

A de nombreuses reprises j'ai utilisé l'allégorie de la « société minimale » pour observer, analyser, étudier les concepts d'un Système qui soient viables.

Si on devait obtenir une société minimale sur les préceptes du troc, de l'argent, du mérite, du désir, de la jalousie, de l'égo, eh bien ceux qui pêchent le poisson mangeraient leur propre poisson, ceux qui tissent des vêtements seraient les seuls à porter des vêtements, ceux qui vont chercher du bois seraient les seuls à se chauffer, et une fois que ces trois se seraient entendus pour troquer leurs biens, les 50% de la population restante serait fusillée, avant qu'ils ne se rendent compte que ces 50% sont systémiques, et que parmi eux il faillent encore en fusiller 50%, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un, le plus fort, et aussi le plus con.

Nan c'est juste pour dire.

Si les hommes ne savent pas s'organiser, faire germer leur rationalité et leur logique sur le terreau de l'intelligence et de la sagesse, autant que cette civilisation stupide s'éteigne, ce sera un échec et tant pis. Ce sera normal (vous qui aimez tant la normalité).

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Mais maintenant j'en arrive à ce que l'esprit autruchien des gens qui acclament Sarkozy comme des connards puisse aller à la rencontre de la Réalité.

Cette idée de la société minimale, comment dire, c'est un avenir très proche.
Vraiment très proche (2).
ça va être catastrophique.

C'est pour ça que je dis « oubliez les dissensions, les histoires de débilus versus peur d'être perçu comme un débilus, les riches qui se foutent de votre gueule quand vous faites leur jeu sans rien comprendre à la teneur et la portée des mots qu'ils ont placé dans vos bouches, votre égo et votre sens des choses sans aucune valeur, vos jugements existentiels et votre démence cannibale.

De toute façon on va tous y être, ça va être « Ravage », de Barjavel.

Sitôt l'électricité coupée, plus d'internet, plus de plan pour fabriquer des générateur à énergie (vous avez intérêt à prendre des notes), plus nourriture cuite, plus de douche chaude, seuls la poussière et la crasse seront vos vrais amis, car eux au moins seront présents tous les jours.

Sachez juste que pour obtenir de l'eau potable il faut creuser des puits, et que la marchandise ayant la plus grande valeur c'est d'avoir plusieurs paires de chaussures d'avance. Vous avez voté pour ça, alors c'est le monde que vous aurez.
Vous comprendrez la connexion entre la nature et l'humain, cette fameuse « humanité » qui ne sert à rien pour tirer des profits et qui a été atrophiée comme un fuit séché au soleil.
La science qui présente les irruptions solaires comme des phénomènes fantastiques quoi que froidement rationnels, vous comprendrez le sens du mot « fantastique », en y associant la « colère ».

Car la colère, la pénitence, est ce qu'on récolte le plus naturellement du monde quand l'Humanité n'est plus qu'une considération secondaire, que les sarkozystes aiment tant tourner en dérision. Le dérisoire est votre avenir, c'est votre définition du monde, ce sera donc ainsi que le monde sera configuré afin que vous ne puissiez pas faire autrement que de le vivre.

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Quand l'humanité sera en train de pourrir, elle renaîtra.
La Société humaine va vivre pendant quelques années au moyen-âge, dans des petits villages isolés et autarciques, où la paix ne reviendra progressivement.

Les gens qui mettront leur lumière au service de leur coeur trouveront des solutions justes et équitables, le genre de solution qu'on aurait pu trouver avant, qu'il n'aurait rien coûté d'adopter, et qui aurait pu éviter tant de souffrance, le genre de solution qui arrive trop tard.

J'ai déjà exposé ces solutions, n'obtenant pas plus de réaction que celle de l'écho de ma voix sur un mur d'indifférence.

Pourtant quand vous aurez les pieds dedans, vous y penserez aussi :
Les Droits sont les Moyens, rappelez-vous juste de ça.
Une société Humaine est une collectivité, une collectivisation, pas dans le sens de "collecter" mais dans le sens de partager, rendre équitable.

Quand on pêche du poisson, ce n'est ni bien ni mal, jusqu'à ce qu'arrive le choix qu'on fait avec ce poisson. C'est le choix éthique qui rend cette pêche "bonne", ou "mauvaise". C'est le système tout entier qui conforme ce qui est bon ou mauvais.

"Leur mode de vie", qu'ils veulent préserver, est rendu mauvais pas un système injuste. Ce mode de vie s'obtient par l'accaparement, la guerre, la décimation, la perversion, la confiscation aux autres frères de la Terre.
Ce même mode de vie serait éthique s'il était partagé par tous.

C'est pour ça que je crois beaucoup à cette vision du monde de "Ravage".
Sarko a dit, dans une mensongerie qui dépasse l'entendement, à la suite du premier tour de l'élection présidentielle "maintenant les compteurs sont remis à zéro", comme si on pouvait oublier les nombreux génocides commis dans le but de préserver "le mode de vie", enfin les miettes laissées aux riches, par les banquiers cannibales.

Mais c'est ce qui va vraiment arriver, les compteurs seront remis à zéro, et l'Humanité devra repartir sur de nouvelles bases, avec une vraie compréhension de ce qui rend éthique, ou pas, les actions des hommes.

(1) Selon les mots de Voltaire pour désigner l'éducation jésuite qu'il a reçue
(2) Le coup fatal


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9 réactions à cet article    


  • Pierre-Marie Baty 24 avril 2012 12:50

    Bonjour l’auteur.

    Vous écrivez :

    « On imagine bien les gars dans leur villa de luxe en train de rire aux éclats d’une population aussi abrutie qu’inapte. »

    Êtes-vous bien sûr de ne pas prendre ici un bien mauvais fantasme pour une réalité ? J’ai beau écarquiller les yeux, je ne vois pas autant de méchanceté dans le monde que vous. Du reste, c’est peut-être pour ça que je suis heureux. smiley


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 avril 2012 13:06

      Mais maintenant j’en arrive à ce que l’esprit autruchien des gens qui acclament Sarkozy comme des connards puisse aller à la rencontre de la Réalité.


      C ’est un peu ce que pensent les mêmes « connards  » comme vous dites qui acclament Mélenchon , Le Pen , ou tout autre candidat .

      Ca dépend juste d l’ endroit où l’ on se trouve .

      Vous avez fait de grandes études pour écrire des phrases pareilles ?

      • Hermes Hermes 24 avril 2012 14:26

        Bonjour,

        Article intéressant par bien des aspects mais bien pessimiste ! Sortir de l’abrutissement est certes nécessaire, mais il faut pour celà sortir de la peur. La peur empêche d’atterrir dans le présent et d’agir efficacement. L’espoir ne fait pas mieux, car c’est l’autre face de la peur. Tout comme la colère, la peur est mauvaise conseillère.

        On peut tenter de se débarasser de la peur par le cynisme et les prévisions catastrophiques, mais honnêtement est-ce que ça marche vraiment ? :-\

        Il y a un lien intéressant sur vote site concernant l’ADN et les solitons (à la pojnte de la recherche mathématico-physico-biologique, j’ai suivi les liens vers les sources ce qui donne cet article un peu abscond : « Low frequency collectve motion in ADN and DNA ») : dans les réactions biologiques il ya un déficit énergétique qui est stocké sous forme de vibration basse fréquence.

        Que se passe-t’il avec cette énergie stockée dans l’ensemble de notre corps lorsque nous avons peur ? Et si nous cesons d’avoir peur ? Serait-ce l’explication de cette connexion que nous ressentons lorsque nous nous réveillons en sortant de nos peurs ?

        Peut-être un jour la médecine essaiera de nous réveiller au lieu de nous droguer.........

         :smiley bonne journée sous la pluie


        • 8119 24 avril 2012 16:39

          Merci pour votre commentaire
          en effet l’article sur l’ADN augure une nouvelle ère et une nouvelle compréhension du monde,
          qui est à l’opposé des matchs de foots que sont les élections, où les gens sont partisans et fanatiques, et aveuglés. Le score des fascistes prouve qu’on ne s’en sortira jamais, et le score des sarkozyste prouve l’efficacité de la désinformation. Voter pour la guerre, faut vraiment être désespéré ! « La france forte » ça veut dire « la france en guerre ». ce qui est déprimant c’est que les élections n’offrent pas la voie de sortie du système injuste qui est pourtant promise par les Droits de l’homme : c’est un devoir de se soulever contre la tyrannie, mais on n’a aucun moyen.
          Si vous aimez la force, dites-vous que la vraie force consiste à refuser, résister, remettre en question les paramètres des questions biaisées auxquelles il n’y a pas de bonne réponse.
          On pourrait sauver la vie des gens.


        • Pierre-Marie Baty 24 avril 2012 17:19

          La vraie force ne consiste jamais à résister.

          Résister c’est perdre.

          Pendant la guerre civile espagnole, les brigades internationales ont crié des no pasaran, les fascistes sont passés quand même.

          Quand on résiste, on atteste la force qui nous combat. En résistant, on ne peut que faire du surplace ou reculer. Résister, c’est affirmer qu’il existe une force en face et que cette force progresse.

          La vraie force n’est jamais la résistance mais la contre-attaque. Soit la contre-proposition convaincainte. On ne vainc pas en résistant. Résister, c’est s’affirmer comme étant en train de perdre.

          C’est à cause de leurs « résistance ! » et de leurs « on ne lâche rien ! » que le Front de Gauche a perdu. C’était certes très romantique, mais c’était la défaite assurée. Le monde est un photocopieur : quand on se présente à lui comme en train de perdre, il ne peut nous produire autre chose que la défaite.


        • 8119 24 avril 2012 17:27

          C’est super vrai !
          vous avez complètement raison.
          Proposer des idées convaincantes est la meilleure voie.
          j’en parle dans l’article, le passage sur la vigueur et la vigilance qui ne doivent pas être un trait de caractère mais une réaction légitime et libre.


        • Hermes Hermes 25 avril 2012 11:07

          Oui ! ! ! ! ! ! ! (ouf ça fait 10 caractères)


        • fcpgismo fcpgismo 24 avril 2012 22:24

          Pierre-Marie Baty vous avez la mémoire courte, et sélective les résistants en France ils ont gagné au final. Résister c’ est reprendre le dessus. 


          • Hermes Hermes 25 avril 2012 11:05

            Bonjour, c’est juste une question d’échelle de temps.

            Sur du court terme, la résistance trouve toujours un intérêt quelque part qui la soutiendra. Sans les alliés, la raistance française n’aurait pas vaincu seule, et c’est justement parcequ’elle n’aurait jamais vaincu seule (perdante à 100% seule) que les alliés sont intervenus (il faut ajouter à celà la menace de succès des Russes qui auraient fait déferler le communisme en Europe, rien n’est jamais simple, et la réalité historique est complexe). Sur du long terme, cet intérêt qui l’a soutenu en dénature le résultat. On le voit bien aujourd’hui.

            Un contre exemple historique intéressant : qui a vaincu Hannibal ? Les délices de Capoue. Les Romains furent bien peu reconnaissants à Capoue d’avoir affaibli Hannibal d’ailleurs, puisqu’ils rasèrent la ville ensuite.

            De la même façon, les néo-libéraux sont bien peu reconnaissants aux mesures de l’après-guerre d’avoir lancé les trente glorieuses qui ont affaibli la combativité de l’ensemble de la population : ils les détruisent progressivement, générant petit à petit la situation de la prochaine révolte, etc etc.

            Moralité : dans cette planète de conflits permanents, et de passions destructrices, il est prudent de ne pas se trouver dans le camp des perdants ni dans celui des gagnants, et les gagnants d’un jour sont forcément les perdants du lendemain.... Mais nos croyances nous positionnent.

            L’enchaînement est dans la croyance et le moralisme que celà engendre (il est bien de résister, il est bien de se battre, il est bien d’être gentil, il est bien de collaborer, il est bien de.faire du profit, il est bien de partager, il est bien de prendre du plaisir, il est bien de mener une vie saine, ...etc etc. et au sommet, il est bien de croire, il est bien de ne pas croire). A une époque KM parlait d’opium du peuple. Tout ce que l’on croit est opium et nous aliène de notre présence. Et celà concerne tout le monde, des plus riches aux plus pauvres. Et sans présence, l’imagination et le souvenir génèrent la contradiction et la souffrance.

            L’opium est là comme consolation, il accentue la non-présence, génère une souffrance, et c’est un cercle vicieux. Le cercle vicieux historique n’est que le reflet à grand échelle de ce cercle vicieux personnel.. Comprendre les racines de notre propre souffrance personnelle dans le quotidien est le seul moyen de s’afranchir de nos coryances. Le symptôme est la perte de contact avec le présent et la fascination pour une vérité énoncée, à commencer par sa propre définition de soi-même. Le réel ne s’énonce pas.

            Quand le contact est rétabli avec soi-même dans le présent, il est à nouveau possible de parler d’être humain à être humain et de construire ensemble sur la base de ce qui est. Là on est très loin de la politique et de son hypnose. S’il est nécessaire de se défendre quand la folie destructrice s’impose en face, on se défend en se battant si nécessaire ou on se met à l’abri, mais on ne résiste pas. Et plus il y a de présence, moins cette nécessité s’impose à nous.

            Cdt.

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