L’économie russe plonge et son feu nucléaire menace, autant de bonnes raisons pour l’Occident de repenser son modèle économique
La Russie, le plus vaste pays de la planète - 37 fois la superficie de la France - est peuplée de 146 millions d’habitants.
Son PIB, de 1 450 milliards de dollars en 2020, est équivalent à celui de l’Espagne ou de la Corée du Sud, pays 3 fois moins peuplés. La richesse de chaque Russe est ainsi équivalente à celle d’un habitant de Malaisie ou du Costa Rica ($ 10 000 environ (source FMI)). C'est-à-dire 4 fois inférieur à celui d’un Français !
Ça, c’était avant l’invasion de l’Ukraine ! Depuis, l’économie russe croule sous les sanctions occidentales. La bourse s'effondre. L’année 2022 sera catastrophique : une inflation proche de 25%, une récession importante et un cours du rouble divisé par 2. Le 4 mars 2022, l’euro valait déjà 125 roubles, soit : 1 rouble pour 0.008 euro.
Qui va souffrir ? Pas les dirigeants, mais le peuple russe ! « Selon la grande banque de données mondiales Numbeo, le salaire moyen net mensuel, après impôt, en Russie, est de 41 863,14 RUB en 2022. ». Soit : 335 euros/mois, c'est-à-dire presque 2 fois inférieur au salaire en Roumanie, pays le plus pauvre de l’Union européenne.
Malgré une économie qui se dirige vers l’abîme, la Russie fait trembler le monde. Pas le peuple russe bien sûr, mais une nouvelle fois, ses dirigeants !
Comment est-ce possible ?
La Russie est loin d’avoir une économie diversifiée comme celle des pays dits développés. Elle est assise sur quelques ressources naturelles - épuisables - dont le monde a encore besoin, notamment du gaz et du pétrole.
La Russie fait aussi du blé, mais le vrai grenier à céréales de l’Europe géographique : c’est l’Ukraine - 44 millions d’habitants. Ukraine : est-ce là une 1ère explication pour l’invasion des armées de Moscou - armée légale russe, accompagnée de mercenaires de Tchétchénie, du groupe Wagner et même de Syrie ?
Poutine voudrait-il accroître le potentiel de la modeste économie russe - 12ème sur le plan international. Si c’est le cas, le bombardement nucléaire sur l’Ukraine serait exclu.
La Russie fait tout de même peur au monde entier ! Même à la Chine, qui attend de voir comment la situation va évoluer. Le conflit risque de nuire à ses objectifs de développements économiques - devenir le plus rapidement possible la 1ère économie mondiale, vers 2030 ou avant.
Pourquoi avoir peur ? La Russie dispose de plus de 6 000 ogives nucléaires, et serait prête à utiliser l’une d’entre elles comme Poutine le laisse entendre.
Contre qui la Russie pourrait-elle utiliser son gigantesque arsenal nucléaire ?
- dans un 1er temps, si les ressources agricoles ne l’intéressent pas, uniquement contre la petite Ukraine au PIB par habitant ($ 3 600 en 2020, source FMI) 3 fois inférieur à celui d’un Russe… déjà pas très brillant.
La Russie est-elle en si grand danger pour utiliser l’arme nucléaire ?
Qui menace la Russie : L’Ukraine ? La Géorgie ? L’Amérique ? La France ? L’OTAN ?
Personne aujourd’hui que l’on sache ! Aucune de ces entités n’a annexé la Crimée, l’Ossétie du Sud ou l’Abkhazie.
- Aucun pays, pour l’instant, n’exige de la Russie qu’elle rende la Crimée annexée en 2014, ni qu’elle rende l’Ossétie du Sud ni l’Abkhazie à la Géorgie, annexées en 2008. Ni même qu’elle parte du Donbass.
Ses 4 prédations sont acquises, qu’on le veuille ou non !
La menace russe doit-elle être prise au sérieux ?
Bien sûr, très au sérieux. Nous devons nous souvenir que durant la Crise de Cuba, en 1962, le maître de la Russie, Khrouchtchev, avait ordonné l’utilisation du feu nucléaire contre la flotte américaine. Deux autorisations sur 3 obligatoires furent données. La 3ème, celle du très courageux commandant Arkhipov, ne fut pas donnée bien qu’il risquât la mort ou le goulag pour lui et sa famille.
La guerre mondiale, voulue par la Russie, n’eut pas lieu ! Et on en resta là, car Le Soviet suprême a sûrement estimé que « rayer la planète Terre du système solaire », pour une hypothétique invasion de Cuba par les USA, n’était pas très malin, ni très rationnel.
En 1962, il s’en est fallu d’un cheveu.
Aujourd’hui, la menace russe doit donc être prise au 1er degré ! Nous devons faire attention à une probable réaction émotionnelle, voire paranoïaque du maître du Kremlin. Tout semble possible !
Cela étant, nous avons encore besoin, dans l’immédiat et à moyen terme, du gaz russe, notamment l’Allemagne… qui c’est volontairement et définitivement privée d’électricité d’origine nucléaire.
Grâce à la crise ukrainienne, la Russie pousse malgré elle l’Occident à repenser totalement ses approvisionnements en ressources vitales : primaires et secondaires.
C’est pour l’Occident une aubaine, si le nucléaire est évité.
Aubaine pour amener toutes les démocraties libérales à se regrouper dans un G XXL, afin d’étudier et de promouvoir un nouveau modèle économique visant à ce qu’elles se « suffisent à elles-mêmes" pour leurs ressources stratégiques. De fait, une sorte d’autarcie occidentale.
L’Occident ne doit plus être, à moyen terme, à la merci d’un pays menaçant de le priver de ressources essentielles ou de le menacer du feu nucléaire. Pas plus la minuscule Corée du Nord, même si ses alliés historiques, la Chine et la Russie, pourraient seules l’en dissuader !
Bureaux d’étude et cabinets de conseil au travail. L’avenir de l’Occident en dépend !
Crédits photo : Caricature de PARESH NATH, THE KHALEEJ TIMES, UAE Lien 1 ;
46 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON