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Accueil du site > Tribune Libre > L’énigme de la bête du Gévaudan

L’énigme de la bête du Gévaudan

Le 30 juin 1764, le corps mutilé de Jeanne Boulet, une bergère de quatorze ans, est découvert proche de Langogne. La jeune fille victime du démon est enterrée sans cérémonie religieuse. Au mois d'août on déplore quatre victimes supplémentaires, et autant le mois suivant. Les victimes ont entre 14 et 20 ans, exceptée Marie Hébrard âgée de 36 ans découverte égorgée dans son jardin des Estrets, paroisse d’Arzenc de Randon. Du 30 juin 1764 au 19 juin 1767, une centaine de personnes est victime de la Bête du Gévaudan, une région pauvre située à cheval sur la Lozère, la Haute-Loire et le Cantal.

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À l’automne 1764 le capitaine Jean-Baptiste Duhamel originaire de la région recrute des habitants pour traquer la bête. Duhamel émet l’hypothèse : « Cet animal est un monstre dont le père est un lion ; reste à savoir quelle en est la mère ». Les battues ne donnent aucun résultat, le 05 novembre 1764, cinquante-six dragons arrivent à Saint-Chély d’Apcher qui concentre les attaques de la bête. Un fait surprend, lorsqu’une battue se déroule dans un secteur donné, la Bête passe à l'attaque à plusieurs lieux de là ! La bête devient une hantise nationale. L'échotier François Morénas du Courrier d’Avignon publie une série d'articles : la bête a le regard du diable et l’intelligence d’un « gladiateur rusé ». Fin 1764 il compare la bête au lion de Némée et à d’autres monstres terrifiants.

En janvier 1765 le journal relate les témoignages de rescapés après leur face-à-face avec la Bête. Une sizaine de garçons armés d’un bâton prolongé d'une lame de couteau ont repoussé la Bête. Louis XV récompense le groupe de garçons et offre une instruction à titre gracieux à Portefaix, le chef de bande. Au mois de mars, Jeanne Jouve a combattu la bête pour protéger ses trois enfants ; l’un d’eux, âgé de six ans, a succombé à ses blessures.

Les nouvelles sont colportées à travers le Royaume par les voyageurs, les pèlerins et les contrebandiers. Le roi envoie ses propres chasseurs placés sous le commandement du louvetier Jean-Charles Vaumesle d’Enneval d’Alençon. Le 22 janvier 1765, près de Chabanolles, aux limites de l’Auvergne et du Gévaudan, on retrouve la tête, décapitée de Jeanne Tanavelle 35 ans. Le tronc est découvert le lendemain dans un champ à deux cents pas, la poitrine et le ventre sont en charpie, ses vêtements déchiquetés. Dans les campagnes on dresse des chiens pour chasser « la Bête ». Le 1er mai 1765, les frères Marlet aperçoivent la bête près du « Malzieu » en fin d'après midi. La « Bête » blessée par leurs tirs parvient à s'échapper. Le lendemain, le capitaine Duhamel reprend la traque avec une vingtaine de dragons. Tous pensent que la bête est allée se terrer pour mourir. Dans l'après-midi une femme est tuée près de « Venteuge ».

Les hommes mobilisés ne peuvent assurer les récoltes et participent aux battues le ventre vide. Les passages des chevaux dans les récoltes n'améliorent pas leur situation. La population finit par se plaindre de la soldatesque indisciplinée qui vit sur le pays et ses habitants. Duhamel et ses dragons se doivent de quitter la région sur ordre de Louis XV. Le Roi expédie Sieur Denneval et son fils, deux louvetiers Normands, afin d'éliminer la bête qui continue à tuer et à terroriser les habitants. Marie-Jeanne Vallet, la « pucelle du Gévaudan » qui a mis la bête en fuite après l’avoir blessée au poitrail avec une baïonnette en donne un signalement effrayant. Comment « la Bête » parvient-elle à déjouer tous les pièges et à éviter les battues ? La théorie d'une bête « dressée » par un homme commence à circuler à côté de celle d'un loup garou. Durant des mois les Denneval vont abattre de nombreux loups, mais quand on leur ouvre l'estomac pour en examiner le contenu, on n'y trouve que des os d'ovins.

Au mois d’octobre 1764, treize attaques font sept victimes dans les alentours d’Aumont-Aubrac. Trois ont été décapitées et six blessées. Le mois suivant connaît six attaques et une victime, une femme de soixante ans décapitée. Au mois de décembre douze attaques font six morts dont 3 décapitations. Louis XV envoie François Antoine de Beauterne, son porte-arquebuse et lieutenant des chasses. La petite troupe arrive le 22 juin au Malzieu. François-Antoine préfère l'affût à la chasse. La mésentente avec les Denneval est totale, ces derniers quittent le Malzieu le 18 juillet. Qu'il pleuve ou fasse nuit, de Beauterne est à l'affût caressant l'espoir de pister la Bête jusqu'à sa tanière. Le 17 septembre 1765 il abat un loup de belle taille au Bois de Pommier, et tue la louve et ses louveteaux. Persuader qu'il tient la « Bête », il fait empailler son trophé avant d'en expédier la dépouille à Versailles. Le roi déclare : « La Bête est morte, je l'ai fait tuer par mon Porte-arquebuse », Antoine de Beauteme est anobli.

La « Bête » refait parler d'elle deux mois plus tard. Le Royaume de France de 1766 compte environ 20 000 loups, et on y recense une centaine d'attaques de loups. Entre décembre 1765 et le 19 juin 1767, on dénombre une trentaine de victimes alors qu'en Gévaudan une centaine de loups a été abattue ! Les hommes du roi ayant quittlé la région, la protection des habitants est dévolue au marquis d'Apcher. La « Bête » est signalée dans la paroisse de « Nozeyrolles » où elle aurait tué Jeanne Bastide âgée de 19 ans. Le marquis organise une battue dans les bois de la « Ténazeïre » accompagné de quelques volontaires parmi lesquels figure Jean Chastel, chasseur et braconnier. Le 19 juin 1767 Chastel abat un animal de grande taille à la Sogne d'Auvers, l'animal semble apparenté à un loup-cervier. Les témoignages sont contradictoires, la créature abattue a une tête « hideuse » et un manteau rouge, blanc et gris ! « C’était un animal fantastique de la taille d’un veau ou d’un âne. Il avait le poil rougeâtre, la tête grosse assez semblable à celle d’un cochon, la gueule toujours béante, les oreilles courtes et droites, le poitrail blanc et fort large, la queue longue et fournie avec le bout blanc  ». 

Le nom des Chastel revient souvent dans les récits de la Bête du Gevaudan. Jean Chastel fut emprisonné pour avoir fourvoyé des gardes-chasses royaux. Deux cavaliers, Pélissier et Lachenay, se frayant un passage à travers bois croisent Jean Chastel accompagné de ses fils, Pierre et Antoine, de leur demander s'ils peuvent s'y déplacer en sûreté. Jean Chastel leur répond qu'ils le peuvent. Les cavaliers ne vont pas loin, les montures s'embourbent sous les rires goguenards des trois paysans. Les Chastel seront emprisonnés à Saugues (1765). Des auteurs avancent que les Chastel étaient protégés par un personnage important auquel ils doivent leur libération, de faire remarquer que les attaques furent plus rares pendant leur emprisonnement.

Jean Chastel fut bouleversé par la mort de la jeune Marie Denty qu'il avait pris en affection. Quelques semaines après son inhumation (17 mai 1767), Chastel fabriqua des balles qu'il fit bénir avant d’approcher la bête et de l'abattre. Un fait intrigue, la Bête a semblé n'avoir manifesté aucune crainte... Quand la « Bête » est présentée au roi, celui-ci demande que l’on enterre cette « charogne ».

Antoine Chastel a quitté la région pour l'Afrique où il est devenu garçon de ménagerie avant d'être capturé en Méditerranée par des pirates musulmans. Revenu au pays, il aurait élevé une hyène comme un chien. Le curé de Lorcières de faire remarquer que : « la Bête ne s’est jamais approchée des parcs aux brebis et qu'elle délaissait les appâts ». Une hyène a des mâchoires bien plus puissantes que celles d'un loup, trois tonnes au cm2 contre 150 kg ! L'animal a une espérance de vie d'une vingtaine d'années, et est capable de s'attaquer à des êtres humains. Le 27 juin 2016, une hyène a attaqué un adolescent de 15 ans qui dormait sous tente et de le traîner à l'extérieur (Crocodile Brid Camp parc Krooger).

Le biologiste Karl-Hans Taake pense que la Bête était un jeune lion échappé d'un cirque, et que la crinière juvénile a pu sembler étrange à des paysans. Le lion aurait fini par mourir après avoir ingéré des appâts empoisonnés. Selon l'artiste peintre et conteur Gérard Lattier : « C’est aussi une histoire de riche et de pauvre, une histoire de pouvoir. Le roi Louis XV avait envoyé 3 000 dragons pour tuer la bête. Jusqu’au moment où apparaît Jean Chastel qu’on prend pour un sorcier. (...) Quand il la croise, elle s’avance, il dit la litanie de la Vierge noire et il tue la bête ». Pour l'église, la Bête est envoyée par Dieu pour punir les hommes de leurs péchés, l’évêque de Mende de qualifier la Bête « de fléau divin ». Récemment, l’évêque de Viviers a demandé pardon et célébré la messe en mémoire de Jeanne Boulet, la petite bergère de quatorze ans victime du démon enterrée sans cérémonie religieuse.

 

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28 réactions à cet article    


  • Germain de Colandon Germain de Colandon 14 décembre 2022 18:13

    Et la bête « vogica », vous connaissez ? (Faut bien rigoler un peu)


    https://www.youtube.com/watch?v=I7R08xjMlSY


    • Rincevent Rincevent 14 décembre 2022 19:20

      @Germain de Colandon

      Drôle. Il en a existé une vraie quand même dans les Vosges : https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%AAte_des_Vosges


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 15 décembre 2022 08:13

      J’ai connu avec un lozérien de Mende et il était du signe du LION. Hypothèse intéressante.


      • Lynwec 15 décembre 2022 08:13

        On n’avait pas les moyens médiatiques modernes à l’époque, pour bourrer le mou au petit peuple, mais maquiller certaines pratiques locales ludiques en attaques de monstres a toujours été une diversion efficace recourant à l’imaginaire de l’être humain .

        Et puis, une « bête » qui mutile, ça passe mieux qu’une secte de pervers sadiques qui le fait ... C’est comme aujourd’hui...Un déséquilibré...Un concours de circonstances...On trouve toujours un bouc émissaire acceptable et moins choquant ...


        • Fergus Fergus 15 décembre 2022 09:00

          Bonjour, C’est Nabum

          La principale qualité de cette histoire sans fin de la bête du Gévaudan est de contribuer à faire connaître cette très belle contrée devenue par la suite l’essentiel de la Lozère, assurément l’un des plus beaux départements de France.

          Je dis cela en toute objectivité, même si ce terroir est le berceau de ma famille maternelle. smiley


          • cevennevive cevennevive 15 décembre 2022 15:09

            @Fergus, bonjour,

            Et une « presque » Lozérienne a voté pour votre commentaire !
            C’est une belle histoire que celle de la Bête du Gévaudan. Elle est surtout destinée aux adultes, comme « le Petit Chaperon Rouge » est destiné aux enfants...
            L’on y croit tous plus ou moins.
            Il faut reconnaître qu’en ces époques troublées, dans des forêts impénétrables et peuplées de loups, de malandrins et d’êtres bizarres, dans ce département hautement catholique et inféodé au Pape (Urbain V), la population de pouvait qu’y voir l’intervention du diable !
            Et le diable, c’est « la bête » !
            Mais, je le répète, c’est une belle histoire à raconter les soirs de neige et de tempête, quand le vent hurle dehors.
            Ne le répétez pas : je préfère des histoires pareilles à ce que racontent certains journaux en ce moment...


          • pierre 15 décembre 2022 16:05

            @Fergus
            Ce n’est pas Nabum... et je vous croyais d’Auvergne ?


          • Gaspard des Montagnes Max31 15 décembre 2022 18:56

            @cevennevive
            Si vous voulez vivre l’histoire de la bête, je vous conseille le livre d’Abel Chevalley paru dans la série l’aventure mystérieuse :
            https://www.babelio.com/livres/Chevalley-La-bete-du-Gevaudan/86213
            L’histoire nous est contée de l’intérieur par une adolescente du haut Gévaudan et son jeune frère qui essayent de comprendre ce qu’il se passe.


          • Fergus Fergus 18 décembre 2022 11:24

            Bonjour, pierre

            De nos jours, j’ai de la famille dans toute l’Auvergne (Puy-de-Dôme, Cantal et Haute-Loire) mais également en Lozère (Aubrac et Margeride). Mes grands-parents maternels se sont installés dans le Cantal où ils sont repris une exploitation agricole. 

            Le nord-Lozère est administrativement languedocien mais en pratique il est souvent  y compris dans l’esprit de nombreux habitants  assimilé à l’Auvergne car principalement tourné vers cette région aux plans économique et culturel, notamment dans les contrées nord de l’Aubrac et de la Margeride.


          • Aristide Aristide 18 décembre 2022 12:48

            @Fergus

            Le nord-Lozère est administrativement languedocien mais en pratique ...

            C’est le cas de tous les départements limitrophes des régions en France. Mais pour les zones frontalières… la langue, la vie culturelle, la vie politique, .. restent de vrais discriminants.


          • Fergus Fergus 18 décembre 2022 14:00

            Bonjour, Aristide

            « C’est le cas de tous les départements limitrophes des régions en France »

            Pas d’accord, il y a très peu de cas comparables, et peut-être pas un seul (personnellement je n’en vois d’ailleurs pas un seul).

            En l’occurrence, il s’agit là d’une particularité géographique dans la mesure où les contrées du nord Lozère possèdent depuis toujours des accès facilités avec l’Auvergne alors qu’elles sont de facto coupées du Languedoc par les immensités plus ou moins désertiques de l’Aubrac et des Grands causses !


          • Aristide Aristide 18 décembre 2022 19:31

            @Fergus

            Pas d’accord, il y a très peu de cas comparables, et peut-être pas un seul (personnellement je n’en vois d’ailleurs pas un seul).

            Votre problème est simplement que vous vous limitez à ce que vous connaissez et que vous édictez comme indépassable.

            Je suis originaire du Sud-Ouest et l’Aveyron par exemple a toujours penché vers la région Auvergne, les deux villes sœurs pyrénéennes Tarbes et Pau ne sont pas dans la même région !!! L’est du Gers partage tout avec les Landes et la région Nouvelle-Aquitaine. Dans cette même région, la Charente Maritime et la Vendée des Pays de Loire ont exactement la même culture, le même tissu ... 

            Si vous connaissiez un peu la Région PACA, qui peut douter de la proximité du Gard et de l’ouest des Bouches du Rhône qui partage même un fond de culture « gitane » en plus de sa culture taurine à Arles des BdR et Nîmes du Gard, la Camargue en lien indéfectible.

            Et pour les Pays de Loire, l’Indre-et-Loire n’y est pas, les traces historiques sont là, les châteaux de la Loire !!! 

            Etc, etc.


          • Fergus Fergus 18 décembre 2022 20:07

            @ Aristide

            « vous vous limitez à ce que vous connaissez et que vous édictez comme indépassable »

             smiley Je ne connais pas très bien la totalité des espaces du territoire, mais plutôt bien ceux des régions montagneuses. Et je connais parfaitement le cas de l’Aveyron.

            Ce dont je parle ne prend pas racine dans les découpages administratifs les plus récents, mais dans l’histoire. Et je réaffirme qu’il n’existe nulle part ailleurs de tropismes différenciés aussi marqués qu’en Lozère du fait de la sorte de frontière naturelle que constituent en Lozère des immensités de l’Aubrac, des Causses mais aussi du Mont Lozère que j’avais oublié de citer. Saint-Chjély d’Apcher est clairement de caractère auvergnat quand Florac est de caractère languedocien !

            Les exemples que vous me citez n’ont rien à voir ! Par exemple l’Indre-et-Loire n’est effectivement pas dans la région Pays de Loire, mais son appartenance à la région Centre-Val de Loire n’est pas un scandale et ne pose pas le moindre problème d’identité aux habitants du département, quel que soit leur lieu d’habitation. L’élément principal de culture est ligérien, et il se propage de Nantes à Sancerre et même au-delà !


          • Aristide Aristide 19 décembre 2022 09:17

            @Fergus

            Je ne connais pas très bien la totalité des espaces du territoire, ... Et je réaffirme qu’il n’existe nulle part ailleurs de tropismes différenciés aussi marqués qu’en Lozère du fait de la sorte de frontière naturelle

            Vous ne croyez pas une seconde à ce que vous dites ? Mais bon, c’est assez symptomatique de votre propension à reconnaitre votre ignorance et dans le même temps à affirmer le contraire.

            Déjà, vous devriez vous interroger sur cette notion de frontière naturelle, et de la séparation que vous limitez aux reliefs. Les frontières et les proximités sont historiques, culturelles, linguistiques, sociales, .... et pas seulement marquées par le relief !!!

            Et je connais parfaitement le cas de l’Aveyron.

            Vous le connaissez mal, il suffit de voir que le Parc Régional de l’Aubrac déborde largement au Nord-est de l’Aveyron, avec Argences en Aubrac, Laguiole, Saint Chély, Saint Gêniez d’Olt et d’Aubrac, etc...

            Allons, reprenez l’exemple du Gard et des Bouches-du-Rhône, et ce n’est pas le seul. Nîmes et Arles, un tropisme culturel et sociétal s’il en est autour de l’origine, la culture taurine, l’accueil d’une population gitane,…, Là, il ne s’agit pas montagne, mais du bras du Rhône, le Grand Rhône pour une séparation des plus artificielles.

            Un autre exemple, en PACA, les Hautes Alpes qui ont toujours été dans le Dauphiné avec l’Isère et la Drome, sont rattachées à PACA. 

            Sur l’Indre-et-Loire, j’ai vécu dans cette région plus de cinq ans, et je peux affirmer le contraire de ce que vous dites. A la fois sur le domaine culturel, mais aussi gastronomique, viticole, sociétale,…, et sa proximité avec l’Anjou est une réalité.

            Les frontières régionales actuelles et passées sont issues d’une histoire complexe. Des rattachements de territoires, des détachements, et même des enclaves…, Croire que seul le relief est déterminant est une ineptie... Réfléchissez aussi une seconde sur la culture basque du sud des Pyrénées-Atlantiques ou la culture catalane au sud des Pyrénées-Orientales, malgré le relief !!!. 


          • zygzornifle zygzornifle 15 décembre 2022 09:36

            Si j’ai vos dents vous ne pourrez plus mastiquer s’écriât la bête ....



              • Lynwec 15 décembre 2022 10:06

                @zygzornifle

                Trop poétique, Ange... Aujourd’hui, on ne s’intéresse qu’aux faits (mouais, faut voir...) Où est passée la dignité ?
                Dignité ...https://www.youtube.com/watch?v=T_I5Vn1DiBo
                "A la mansarde de la tour
                Grand chevalier est apparu
                A la mansarde de la tour
                Dame d’honneur montre son cul..."

                Les faits sont là... Oups...Les fesses sont là...


              • microf 15 décembre 2022 13:55

                " Antoine Chastel a quitté la région pour l’Afrique où il est devenu garçon de ménagerie avant d’être capturé en Méditerranée par des pirates musulmans. "

                Je n´ose pas m`imaginer ce qu´il a fait en Afrique...


                • thomthom 15 décembre 2022 14:41

                  article qui vient à point nommé...juste quelques semaines après la sortie d’une excellent jeu de société sur ce thème « La bête ».... si on était complotiste on pourrait presque croire à une publicité déguisée ! C’est Noel, faites vous plaiz !


                  • Gaspard des Montagnes Max31 15 décembre 2022 18:01

                    Quelques points précis et solides peuvent être listés :

                    les morts de la bête ont été inventoriés dans les registres paroissiaux par l’abbé Xavier PIC qui fournit la liste en annexe de son livre : on arrive bien à une centaine de morts avec mention de la bête. Ce sont des enfants, des jeunes bergères et quelques femmes d’age varié, pas d’homme valide.

                    Aucun fauve d’Afrique n’aurait survécu sur les plateaux de la Margeride durant 3 années (hivers très rudes surtout à l’époque)

                    Les paysans connaissaient les loups et ils ont bien compris qu’il ne s’agissait pas d’un loup.


                    Dès la 2e année les carnages se resserrent autour du Mont Mouchet, zone des plus impraticables comme pour faciliter la fuite en cas de battue.

                    Vu la taille de la bête et son comportement : le couple humain + chien (s) doit être privilégié.

                    L’hypothèse de Michel Louis a retenu mon intérêt : il pourrait s’agir d’un (ou plusieurs) chiens de guerre* très fréquents durant la guerre de 7 ans (qui vient de s’achever en 1763). Le retour d’un soldat ou mieux d’un militaire (noble ?) troublé par les horreurs de cette guerre et qui se complait dans la poursuite de ces mêmes horreurs.

                    * les chiens de guerre sont cuirassés avec des peaux de sangliers ce qui les protège relativement des coups portés par armes blanches ou même à feu. Ceci expliquerait pourquoi la bête atteinte par des balles a pu se relever et repartir.


                    • xana 16 décembre 2022 09:19

                      @Max31
                      Je ne connaissais pas cette « hypothèse de Michel Louis ». C’est la seule chose que j’ai appris dans ls lecture de cet article sans grand intérêt.

                      Je ne connais pas cet auteur, mais son hypothèse résout pas mal de problèmes non résolus dans l’affaire de « la bête du Gévaudan ». En particulier cette étrange attitude de s’attaquer exclusivement aux étres humains, mais... pas aux hommes. Ce n’est donc pas la faim qui poussait la bête. Beaucoup d’historiens ont soupconné qu’un homme menait le jeu, et cette idée des « chiens de guerre », une arme de terreur à l’époque, pourrait convenir. Mais il est certain que soit l’animal, soit plutôt son maître, était soumis à la folie. Ca me rappelle l’histoire réelle de Gilles de Rais, un grand guerrier à l’esprit ravagé, qui dépeuplait sa province de petits enfants.


                    • Gaspard des Montagnes Max31 16 décembre 2022 15:53

                      @xana
                      Content d’avoir retenu votre attention, en fait j’étais tombé dans l’histoire de la bête il y a plus de 50 ans. J’y suis revenu, voilà une dizaine d’années lorsque j’ai trouvé par hasard le livre solide de Michel Louis directeur de Zoo et spécialiste des fauves. Il a fait avancer la recherche avec un point de vue scientifique.
                      Je pense que votre rapprochement avec Gilles de Rais est pertinent (j’ai gardé les impressions de la lecture de Gilles et Jeanne de Michel Tournier).
                      3/4 remarques autour de cette thèse :
                      les ravages sont intermittents, ils correspondent aux périodes de garde des troupeaux, que devient la bête « hors saison » ?
                      les cadavres ne sont pas dévorés mais seulement couverts de blessures mais souvent déshabillés !
                      moins connu, il a été identifié une succession d’attaques violentes mais non mortelles dans le Vivarais et le Dauphiné avant les débuts dans le Gévaudan, (quelqu’un de retour au « pays » après la guerre ?)
                      enfin ce n’est pas en niant tout en bloc malgré les preuves sur les registres paroissiaux ou ressassant les poncifs anciens : lions, hyènes, animaux fabuleux, et pourquoi pas des aliens que l’on avancera sur le sujet. On ne fera que se complaire dans l’ignorance.
                      Car il faut bien se rendre à l’évidence : l’homme est la seule créature qui tue pour sa jouissance !


                    • Eric F Eric F 16 décembre 2022 17:32

                      @Max31
                      ’’il faut bien se rendre à l’évidence : l’homme est la seule créature qui tue pour sa jouissance !’’
                      Non, il y a des troupeaux de moutons dont plusieurs sont égorgés sans être dévorés, soit des chiens errants soient des loups sont mis en cause.


                    • totof totof 15 décembre 2022 19:15

                      Merci pour cet article. J’adore ! Il me renvoie dans une époque où la rêverie et la magie faisaient partie du monde... Où tout n’était pas aseptisé...

                      Où es-tu mon beau pays ?


                      • xana 16 décembre 2022 09:55

                        Autre article basé sur l’utilisation probable d’un « chien de guerre » : J.F. Guillermard https://la-bete-du-gevaudan.webnode.fr/

                        Tout ceci semble bien plus vraisemblable que le fameux « loup monstrueux »...


                        • microf 16 décembre 2022 14:38

                          Une bête n´égorge personne, on ne lit même pas qu´un corps fut trouvé même á moitié dévoré.

                          Ce fut un être humain, un pervers qui sévissait dans cette ou ces régions.


                          • cevennevive cevennevive 16 décembre 2022 16:08

                            Il faut croire que Dean R.KOOTZ s’est inspiré de l’histoire de la bête du Gévaudan dans son excellent, passionnant et glaçant ouvrage ! « chasse à mort ».

                            Un chien robot, intelligent, créé par un laboratoire secret pour annihiler et détruire une bête redoutable et invincible.

                            Mais le chien robot a peur de la bête.

                            Malgré tout, cela finit bien.

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