L’Ennemi intérieur et l’attaque au sein de la Préfecture de Police. Le violent réveil de l’Agent dormant
« Plût aux dieux que ce fût le dernier de ses crimes ! »
Racine, Britannicus (1669)
« C’est la dernière énonciation et le dernier vers d’une tragédie de Racine (1669), Britannicus.
L’empereur romain Néron vient d’assassiner un innocent, Britannicus. Son conseiller Burrhus souhaite que ce soit le dernier de ses crimes, mais n’a pas l’air d’y croire... Il a déjà compris, avec la mère de Néron (acte 5 : 6), que ce n’était là que le début d’une carrière sanguinaire ; et les spectateurs du temps de Louis XIV, connaissant la suite de l’histoire, doivent comprendre le ton désabusé du souhait[1]. »
Benoît de Cornulier, 2008

Nous aussi avons déjà compris depuis longtemps que la liste des meurtres, des assassinats, des crimes plus stupides ou odieux les uns que les autres ne s’arrêtera pas, sauf mesures exceptionnelles pour y mettre un terme ou à tout le moins enrayer un processus inacceptable.
Et voilà que, ô surprise ! - l'on découvre que l'on aurait affaire à un adversaire intelligent, figurez-vous, comme le montre sous un verbiage psychologisant un « rapport d'étude » qui insiste sur (défense de rire) « l’approche psycho-sociologique de la radicalisation ; la dimension cognitive de la radicalisation » (http://www.gip-recherche-justice.fr/publication/saisir-les-mecanismes-de-la-radicalisation-violente-pour-une-analyse-processuelle-et-biographique-des-engagements-violents/)
Et voilà que, ô surprise ! - l'on découvre que l'on aurait affaire à un ennemi intérieur, un type sans histoire, inodore, sans saveur, ayant toujours donné satisfaction, « aimé de son concierge[1] » eût-on dit à une autre époque.
Une "taupe" bien enfouie au sein de la Préfecture de Police de Paris, un agent dormant qui n'attendait que l'occasion de se réveiller, qui sait ?
Point n'est besoin d'être devin pour comprendre que sans une réaction profonde et violente d'une partie de la population qui pourrait bien finir par se fâcher face à tant d'inepties et de foutaises éculées, la seule lutte qui prévaut – idéologiquement pure au yeux d'une classe politique d'une veulerie insondable -, continuera d'être celle qui n'aura de cesse de refuser de voir la réalité, de « stigmatiser » par une acrobatie conceptuelle étonnante dont seuls les islamo-collabos sont capables, la seule peste qui vaille à leurs yeux, la « peste brune » (l'ennemi d'hier), tout en évitant soigneusement jusqu'à la survenance du prochain attentat, du prochain assassinat, du prochain meurtre, du prochain « homicide volontaire contre personnes dépositaires de l’ordre public », de « stigmatiser » la « peste verte » du fascisme islamique, réelle, contemporaine, tangible celle-là, par les fleuves de sang qu'elle fait couler, celle de la tuerie institutionnalisée et désormais qualifiée de low cost de l'ennemi d'aujourd'hui.
L'imbécillité criminelle et sournoise des média qui fait écho à la trouille des « politiques » est à ce propos confondante avec ce florilège de mauvaise foi, d'inculture et de cécité que l'on retrouve partout, à commencer par l’article de J. Attali publié dans le quotidien Les Echos le 3 octobre 2019[2], intitulé « La thèse mortifère de l'envahissement de la France », ou celui d’Ivane Trippenbach dans le quotidien L’Opinion du 4 octobre 2019[3] , le tout faisant bien évidemment écho au discours de l'essayiste Eric Zemmour, devenu Ennemi Public N°1.
« Il faut à tout prix dénoncer les discours délirants, d'Eric Zemmour, de William Goldnadel, ou même, dans de trop nombreuses de ses déclarations, d'Alain Finkielkraut, écrit Jacques Attali. Tant les discours hostiles aux musulmans en France sont mortifères. L’islam n’est pas une menace. »
Un préjugé, une vue de l’esprit, alors ?
« D'abord, les discours ainsi tenus sont faux. Il n'y a aucun envahissement (Note : on parle d'invasion, pas d'envahissement) de la France ni de l'Europe par l'Islam ou par l'Afrique, nous dit-il. »
M. Attali, vit sans doute en ermite, ne lit rien, n'entend rien, ne voit rien et ignore les rapports de l'ONU.
Ce sont exactement 21.301 migrants et réfugiés qui sont entrés en Europe par voie maritime à la date du 29 mai 2019. Les arrivées en Espagne et en Grèce représentent 85% du total des arrivées, le reste des migrants et réfugiés de cette année ont pris la direction de l’Italie, de Malte et de Chypre.
La Grèce a désormais surpassé l’Espagne au titre de première destination des migrants et des réfugiés rejoignant l’Europe via la Méditerranée. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre total d’arrivées par mer cette année est de 10.200 dont 2.483 arrivées signalées entre le 1er et le 29 mai dernier.
https://news.un.org/fr/story/2019/05/1044671
« Les migrants non européens en France ne représentent pas, en solde net annuel, 450.000 personnes, comme le prétendent les extrêmes, mais moins de 185.000 personnes (et encore, en tenant compte des naturalisations, qui en représentent la moitié), soit moins d'un demi pour cent de la population française. »
Un léger détour par les analyses de la démographe Michèle Tribalat à la date du 21 juin 2019 s’impose de manière urgente.[4]
« 99 % d'entre eux s'intègrent parfaitement dans la nation française ; ils font des études, fondent des familles, parlent en français à leurs enfants, créent des entreprises, deviennent professeurs ou médecins. (On rêve...) Les mères musulmanes et africaines ne sont pas de moins bonnes mères que les autres françaises ou résidentes en France. Et les musulmans ne sont pas beaucoup plus pratiquants que ne le sont aujourd'hui les fidèles des autres monothéismes. »
« L'islam n'est pas une menace pour la France ; il en est une composante depuis le VIIIe siècle. C'est même par lui, et par les philosophes juifs, que la pensée grecque est arrivée en France au tournant du premier millénaire. Et jamais le monde ne s'est mieux porté que quand judaïsme, chrétienté et Islam travaillaient ensemble à faire triompher la raison sur l'obscurantisme. »
M. Attali n'a-t-il pas lu Serafin Fanjul et ce que dit cet auteur de l'Eden et du métissage culturel ?
Serafin Fanjul, Al-Andalus, l’invention d’un mythe, L’Artilleur éditeur novembre 2017, traduction de Nicolas Klein avec la collaboration de Laura Martinez,
https://www.alexandredelvalle.com/single-post/Le-mythe-Al-Andalous
Un léger arrêt et un retour sur image s’imposent, le temps de permettre à M. Attali de se rafraîchir la mémoire ou de prendre connaissance des propos d’auteurs qu’il serait difficile de taxer d’obscurantisme :
Bossuet : « Islam ! Cette religion monstrueuse a pour toute raison son ignorance, pour toute persuasion sa violence et sa tyrannie, pour tout miracle ses armes, qui font trembler le monde et rétablissent par force l’empire de Satan dans tout l’univers. » (Bossuet /1627-1704/ Panégyrique de Saint Pierre Nolasque)
Montesquieu : « C’est un malheur pour la nature humaine, lorsque la religion est donnée par un conquérant. La religion mahométane, qui ne parle que de glaive, agit encore sur les hommes avec cet esprit destructeur qui l’a fondée. » (De l’Esprit des lois, livre XXIV, chapitre 4. »
Chateaubriand : "Tous les germes de la destruction sociale sont dans la religion de Mahomet." (Chateaubriand / 1768-1848)
Condorcet : "La religion de Mahomet, la plus simple dans ses dogmes,(…) semble condamner à un esclavage éternel, à une incurable stupidité, toute cette vaste portion de la terre où elle a étendu son empire." (Condorcet / 1743-1794/ Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, sixième époque)
Schopenhauer : "Le Coran, ce méchant livre, a suffi pour fonder une grande religion, satisfaire pendant 1200 ans le besoin métaphysique de plusieurs millions d’hommes ; il a donné un fondement à leur morale, leur a inspiré un singulier mépris de la mort et un enthousiasme capable d’affronter des guerres sanglantes, et d’entreprendre les plus vastes conquêtes. Or nous y trouvons la plus triste et la plus pauvre forme du théisme. (…) Je n’ai pu y découvrir une seule idée un peu profonde." (Arthur Schopenhauer / 1788 -1860)
Tocqueville : "L’islam, c’est la polygamie, la séquestration des femmes, l’absence de toute vie publique, un gouvernement tyrannique et ombrageux qui force de cacher sa vie et rejette toutes les affections du cœur du côté de l’intérieur de la famille." (Alexis de Tocqueville / 1805-1859).
Nous pourrions encore continuer avec les appréciations de Chateaubriand, Alfred de Vigny, Ernest Renan et, plus proche de nous, Claude Levi-Strauss.
« Bien sûr, nous explique encore M. Attali, on doit tout faire pour faciliter l'intégration des migrants, favoriser la réussite de leurs enfants ; et s'opposer à toutes les tentatives religieuses, d'où qu'elles viennent, pour imposer une conception du monde, ou un mode de vie, contraires aux règles de la laïcité, non respectueuses des droits des femmes ou, plus généralement, violant les lois de la République. Ce n'est pas le cas en France de la quasi-totalité des gens de foi, quelle que soit leur foi. Et en particulier ce n'est pas le cas des musulmans. »
Certes. Penser le contraire relèverait de la médisance, de la mauvaise foi ou de l’ignorance, sans doute, ou plus simplement de l’égarement, en sorte qu’il serait bon que M. Attali revienne sur la bonne voie et relise un auteur qu’il connaît assurément en s’inspirant d’un titre prestigieux : le دلالة الحائرين (dalālat al-ḥā’irīn) ou מורה נבוכים (Moré Névoukhim), littéralement, le « Guide des perplexes », souvent traduit en Guide des égarés, l’œuvre majeure de Moïse Maïmonide[5].
Quatre policiers assassinés par un collègue, poignardés avec une arme en céramique pour échapper aux contrôles dont il connaissait l’existence, et pendant ce temps la meute repart à la chasse au Zemmour, lequel ne dit que ce qui est, ce que l’on constate, ce que l’on vient de voir. Simplement.[6]
Et que penser encore de cet article publié dans le quotidien Libération ce même 3 octobre 2019[7] ?
« Pas de difficultés comportementales », nous dit-on à propos de celui qui a « entendu des voix » et trucidé salement ses malheureux collègues. Sans doute aurons-nous eu affaire à une bouffée de chaleur, un mouvement d’humeur, un « regard de travers », une contrariété, ou encore une exaltation mystique, un « pétage de plombs ou de câble » - au choix-, qui sait ?
A moins que l'enquête ne se tourne vers des pratiques que tout le personnel Antillais qui travaille dans la Fonction Publique connaît parfaitement mais n'avouera jamais : le meurtrier n'aurait-il pas été une victime du Quimbois (le Vaudou Martiniquais), agressé par un Dorliss qui l'aurait poussé au meurtre par magie, diablerie, envoûtement et maléfice ?
A moins qu'il ne s'agisse de détresse psychologique parfaitement identifiée, comme le montrent les études menées par Raymond Massé.
http://classiques.uqac.ca/contemporains/masse_raymond/culture_depression_martinique/texte.html
https://alyssawrites.com/lexperience/
Bougerol Christiane. Ensorcellement maternel et trouble mental aux Antilles : histoire d'un cas.. In : Sciences sociales et santé. Volume 3, n°3-4, 1985. Anthropologie, sociétés et santé. pp. 151-167.
DOI : https://doi.org/10.3406/sosan.1985.1017
www.persee.fr/doc/sosan_0294-0337_1985_num_3_3_1017
Le bilan est sinistre : quatre morts, quatre personnes surprises, tuées par un collègue au sein même de la Préfecture de Police de Paris.
Le procureur de la République, Rémy Heitz, présent au côté du ministre de l’Intérieur, a donné les premiers éléments de l’enquête judiciaire. Dans l’après-midi, une perquisition a été menée dans l’appartement du meurtrier à Gonesse (Val-d’Oise), tandis que sa femme a été placée en garde à vue. Les investigations ont été confiées à la brigade criminelle pour tentative d’homicide et homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique. Une enquête qui s’attachera « à mettre en lumière les motivations du passage à l’acte de l’auteur des faits », a précisé le magistrat en fin d’après-midi.
« Nos personnels sont mobilisés pour mener l’enquête dans les meilleures conditions et faire en sorte que toute la vérité soit faite », a déclaré Christophe Castaner. « Nous sommes, avec le procureur national antiterroriste, en évaluation de la situation », a également indiqué Rémy Heitz, laissant ouvertes toutes les pistes sur le mobile.
« Le meurtrier, Mickaël H., est un homme de 45 ans originaire de Fort-de-France, en Martinique. Il n’avait « jamais présenté de difficultés comportementales » ni « le moindre signe d’alerte », a déclaré le ministre de l’Intérieur. »
Et si tel avait été le cas, qu’aurait-on fait ?Réponse : rien, naturellement. Qu'allez-vous imaginer ?
« Adjoint administratif de catégorie C, le quadragénaire était un habitué de la maison où il était employé « depuis 2003 », a précisé Christophe Castaner. Informaticien, il est décrit par plusieurs sources syndicales comme un « employé modèle sans histoire », « gentil et serviable ». Handicapé, il avait effectué une partie de sa scolarité à l’Institut national de jeunes sourds de Paris, entre 1988 et 1992. »
Insoupçonnable. Mais voilà. Un grain de sable s'est glissé dans la délicate machine policière. L'Ennemi était tapis à l'intérieur (sans jeu de mots) et motivé par quelque chose d'irrésistible.
A moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'une "taupe" ?
L'Agent dormant s'est tout d'un coup réveillé et a surpris tout le monde.
« Il s’est converti à l’islam récemment, indiquait une source syndicale. Ce qui ne pose aucun problème, d’ailleurs, les gens ont le droit d’exercer la religion de leur choix. Et aucun signalement sur une éventuelle pratique plus visible. Il n’était pas ciblé par les services. » En fin de journée, une source judiciaire appelait à la prudence et indiquait que la question de la « conversion » était « en cours de vérification ».
Ah ! Plût au Ciel…Si par bonheur cette « vérification » pouvait écarter une bonne fois pour toutes cette « conversion » qui vient plomber le débat et lui donner, précisément, l’orientation, la cause, le mobile de cet acte « insensé » commis par un individu qui a certainement « le droit d’exercer la religion de son choix », chacun en conviendra, mais peut-être pas celui de tuer au nom de cette même religion, n’est-ce pas ?
Ah ! Plût au Ciel… Philippe Capon, de l’Unsa-Police, s’est montré plus direct : « C’est le pire des scénarios qui puisse arriver : le policier qui pète un câble (cf. supra) et qui s’en prend à des collègues. Tu ne te méfies pas de tes collègues. Tu ne penses pas qu’un collègue puisse agresser les siens. » Evoquant un « acte insensé, invraisemblable », Frédéric Lagache, délégué central d’Alliance, se montrait stupéfait de cette attaque « au sein même d’un service de police ».
Ou dans un gymnase, entre élèves, par exemple, ce même 4 octobre 2019, toujours avec des couteaux…
Il se pourrait bien que cette stupéfaction cède un jour la place à une sidération lorsque l’on se heurtera – et la probabilité d’un pareil événement ne relève en aucun cas de l’imagination – à des ennemis de l’intérieur qui, par exemple, au sein des forces de l’ordre ou des armées, feront feu contre leurs frères d’armes, pour des raisons dont on cherchera là encore longuement les causes obscures[8].
II- Nommer clairement l’ennemi
« La France des années 2000, écrit le chercheur Mathieu Rigouste[9], comme de nombreux pays, a vu se confirmer un modèle de contrôle censé protéger la population contre la prolifération, en son sein, de « nouvelles menaces » : islamisme, terrorisme, immigration clandestine, incivilités, violences urbaines...Et pour justifier cet arsenal sécuritaire, un principe s'est imposé : désigner « l’ennemi intérieur ». Cette notion évoque la guerre froide, quand cet ennemi était le communisme. Et surtout les guerres coloniales d'Indochine et d'Algérie, quand l'armée française a conçu la « doctrine de la guerre révolutionnaire », afin d'éradiquer au prix des pires méthodes la « gangrène subversive pourrissant le corps national ».
Si cette doctrine a été évacuée officiellement depuis lors par l'État, certains de ses éléments clés auraient-ils contribué à façonner cette grille de lecture sécuritaire qui présente les populations immigrées issues de la colonisation comme les vecteurs intérieurs d'une menace globale ? C'est ce que montre Mathieu Rigouste dans un livre rigoureusement documenté[10], en s'appuyant notamment sur un corpus d'archives conservées à l'École militaire. Retraçant l'évolution des représentations de l'ennemi intérieur dans la pensée d'État depuis les années 1960, il révèle l'effrayante évolution du contrôle intérieur, de ses dimensions médiatiques et économiques, ainsi que la fonction de l'idéologie identitaire dans la mise en œuvre du nouvel ordre sécuritaire.
La question a aujourd’hui pris une toute autre dimension qui pose de très sérieuses interrogations[11].
Comment accepter en effet en considérant l’assassinat odieux des fonctionnaires de police par l’un des leurs – pour des motivations qui, si elles reposent sur des convictions religieuses, et j’insiste bien sur cette condition -, que dans une optique de contrôle social absolu et alors que la passation à l’acte est devenue cause et identité ciblée, le reste de la population « normale », qui vit en paix et aimerait continuer de vivre tranquillement, puisse en revanche être considéré comme un « ennemi intérieur », une cible à surveiller et à insérer dans un système de contrôle étatique, politique et social qui se trompe de cible et d’ennemi ?
Avez-vous entendu parler d’ALICEM[12] ? ALICEM, la première solution d’identité numérique régalienne sécurisée.[13]De quoi s’agit-il ? De vous, de nous, tout simplement, ou plus précisément encore de la réalisation d'un mécanisme de "scoring social" à la Française, comme en Chine.
Quels sont les principaux enjeux pour l’État ? En voici trois (citation) :
-Assurer sa mission régalienne de certification de l’identité dans un monde digital complémentaire du « monde physique ». Alicem est ainsi la préfiguration d’un service plus large d’identité numérique en cours de conception dans le cadre du programme interministériel mis en place en janvier 2018 par le ministre de l’Intérieur, la ministre de la Justice et le secrétaire d’État chargé du numérique.
-Contribuer à la simplification des démarches administratives, en cohérence avec la priorité donnée par le programme Action Publique 2022 à la transformation numérique des administrations, avec pour objectif, 100 % de services publics avec un accès dématérialisé possible à horizon 2022.
-Contribuer à la lutte contre l’usurpation d’identité en ligne, et de façon plus générale, contre la cybercriminalité, en proposant une identité numérique garantissant un niveau élevé de sécurité.
Nous y voilà.
Et pendant ce temps-là, un individu déraille et commet un acte qualifié d’insensé alors qu’il eût été facile de se renseigner sur les changements intervenus dans sa vie.
Ne procède-t-on plus au suivi médical ?
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31472
Que faisait le contre-espionnage ? L'Etat ne surveille-t-il plus les activités et comportements de ses agents ? Qu'a fait la DGSI ?
"La menace terroriste, très évolutive, écrit-on à son propos, exige une adaptation permanente des outils et du dispositif de détection de celle-ci. C’est pourquoi la DGSI combine à la fois les capacités d’un service de renseignement et celles d’un service de police judiciaire spécialisé, qui permettent de détecter, surveiller et le cas échéant d’interpeller les individus, les groupes et les organisations susceptibles de se livrer à des actes de terrorisme ou d’atteinte à l’autorité de l’État."
http://www.academie-renseignement.gouv.fr/dgsi.html
Car il n'y a pas d’acte insensé, invraisemblable qui tienne mais bien une attitude à adopter et un seul moyen pour ce faire : cesser de tourner autour du pot comme dans toutes les attaques naturellement conduites par un « déséquilibré » à l'identité systématiquement mystérieuse et aux motivations toujours incertaines.
« Cesser de tourner autour du pot », appeler les gens et leurs actes par leurs noms, voir la réalité des faits, désigner et nommer clairement l'ennemi, se battre dans la guerre qui nous est déclarée et la gagner, tel est le programme.
Il s'avère fort heureusement que nous disposons face au terrorisme islamique, à ses théoriciens, ses acteurs, ses zélateurs, ses soutiens, ses complices, à l'extérieur comme à l'intérieur du territoire français, d'un avantage incomparable qui tient au fait que nous avons depuis longemps théorisé la question, que nous en connaissons et maîtrisons parfaitement toutes les composantes au point qu'il ne suffirait plus que d'une volonté – une prise de décision politique pour dire les choses clairement - pour résoudre le problème une bonne fois pour toutes.
Nous sommes en guerre et il est incompréhensible que puissent se succéder à un rythme et une intensité croissants sans que nous réagissions d'une autre manière que par des déclarations lénifiantes et des dépôts de chandelles, bouquets de fleurs et peluches à ces séries d'attentats sans que soient enfin prises les décisions qui s'imposent pour protéger les populations civiles.
Nous disposons en effet d'outils conceptuels et matériels particulièrement opérationnels et redoutables dans leur efficacité qui nous permettraient aujourd'hui, pour peu que nous les utilisions, d'anéantir de manière irréversible et spectaculaire l'ennemi sur son propre terrain en usant du même moyen que lui : la taqiyya ou art de la dissimulation.
On lira ainsi à ce propos avec intérêt l'article qui suit en annexe, toujours d'actualité, rédigé par le philosophe Iranien Reza Negarestani, et qui explique comment avec La Militarisation de la Paix, de quelle façon – et c'est là une interprétation que je fais mienne - la simple existence du civil devient arme à la fois contre lui-même et contre l’immunité entière du système dont il fait partie et qui le protège.
III- Retourner sa méthode contre l'ennemi
« Cet essai, comme l'explique l'auteur, explore la montée d'une nouvelle vague de terrorisme qui exploite sa propre dissolution, faisant une arme de la doctrine (dite de) laTaqiyya ou de la (dis)simulation stratégique, démantelant l'aspect théâtral du champ de bataille et sélectionnant les civils comme cibles primaires et « champs de bataille moléculaires » . Cette tendance menace non seulement la survie civile mondiale, mais l'horizon même de la survie ou de la vie (en son sens le plus bas et abstrait) en général. Cela fait de la survie un domaine d'exploitation pour le terrorisme extrémiste . »
Le manifeste d'AbduSalam Faraj, Jihad : l’Obligation Absente [14]– dans lequel la pragmatique politique malveillante et la perversion tactique sont posées soigneusement dans un contexte de justification évangélique et d’apologétique théo-tyrannique – est une étude de ce mode de combat : la Guerre Blanche ou la militarisation de la paix, dont le moteur principal est un hypercamouflage agressif.
Le but de l’hypercamouflage est en effet de poursuivre - de la manière la plus discrète qui soit – combat et survie aux côtés de l’ennemi (nous, en l'occurence). Ami en surface, l'ennemi islamique est pourtant invariablement ennemi parmi ses ennemis ; on assiste à l’apparition d’un nouveau type d’adversaire qui agit en sous-main.
Tous les attentats terroristes commis en France comme en Europe nous confirment chaque jour l'ampleur de la démonstration : l'ennemi agit en se dissimulant.
Il nous appartient donc désormais de retourner contre lui l'arme qu'utilise cet ennemi et de lui montrer que nous sommes meilleurs caméléons que lui, adoptant sur notre propre terrain et avec notre technologie et nos renseignements humains tout ce qui peut nous permettre de l'isoler de son biotope et de détruire la nécrocratie qu'il tente de mettre en place. Une fois repéré il doit alors être écarté et éliminé sans état d'âme.
Comme l'explique le Dr Koch (le célèbre médecin bactériologiste allemand qui découvrit les bacilles de la tuberculose et du choléra), cité par l'auteur, « Dans le passé, on a pris une attitude plus défensive » écrit Koch qui se réfère à la théorie des miasmes. « Nous avons maintenant quittés ce point de vue défensif et sommes passés à la compréhension de l’ offensive ... Nous devons être préparés, d’abord, à détecter facilement et avec certitude le matériau infectieux, et ensuite, à le détruire. » (Koch,1903,8, 10). Pour Koch, mener l’offensive revient à rechercher activement les parasites non seulement chez ceux qui sont visiblement malades mais aussi chez ceux qui peuvent être « suspectés » de les abriter (die Verdächtigen) et ceux qui sont « apparemment en bonne santé ».
(Cf. OTIS, L. (1999) Membranes : Metaphors of invasion in Nineteenth-Century Literature, Science and Politics, The Johns Hopkins University Press, pp. 34-35. ).
Les fruits pourris contaminent le reste des fruits sains qui sont dans le panier. L'inverse ne s'est jamais vu. Pour se prémunir de la moniliose il convient donc d'ôter les fruits qui présentent les premiers symptômes de pourriture.
Il faut en effet comprendre que toute machine de guerre ou ligne tactique occupe donc une niche (que ce soit en temps de guerre ou de paix), un espace où elle peut se déplacer, se nourrir et fonctionner ; elle n’est pas seulement définie par les propriétés distinctives d’une ligne tactique ou d’une machine de guerre, mais aussi par ses ennemis, la dynamique incompatible des autres lignes tactiques, les différents types de prédateurs, l’exposition aux facteurs environnementaux, ses zones de contact par lesquelles il reçoit les données de l’environnement, les types de données reçues, et sa proximité à ce qu’il pourchasse ou explore (il existe une incompréhension répandue qui attribue une frontière solide ou friable aux niches ; mais les niches se forment partout où une entité ménage une partie de son environnement et y survit et fonctionne).
Or il se trouve que nos services spéciaux, services de renseignement, informateurs, policiers, militaires, savent parfaitement de quoi il retourne. Ils connaissent bien le matériau infectieux, les parasites, les niches ennemies (un ennemi tant extérieur qu'intérieur), les menaces et leur nature, identifient les auteurs avérés et potentiels, leurs sources de financement, leurs procédés opérationnels, leurs réseaux, leurs contacts, leurs objectifs, et recoupent d'autres sources de renseignement.
IV- Compter nos vrais alliés et éliminer les agents obscurs ou dormants
Nos services mais aussi une majeure partie de la population française qui aiment la France et ont à cœur de la défendre, savent et sentent ce que représente la communauté nationale autour et dans la Nation, savent parfaitement qui est qui et qui fait quoi contre la France, qui la menace et qui l'attaque, qui joue un rôle de « cinquième colonne. » (cf. en ce sens https://www.dreuz.info/2017/05/17/sylvie-goulard-ministre-des-armees-je-ne-me-sens-pas-francaise/)
Ils ont aussi parfaitement identifié ceux qui parmi nos dirigeants ou nos autorités ne font pas ce qu'ils devraient faire pour défendre notre pays et ne pas jouer contre ses intérêts en « passant à l'ennemi » par faiblesse, pusillanimité, clientélisme, sympathie, empathie, idéologie, conviction, ou tous ces éléments conjoints, ou pire encore : négligence et imprudence.
Ils savent donc comment agir dans l'ombre pour éliminer préventivement, de manière précise et ciblée, discrètement, sur le territoire mais aussi ailleurs, tout ce qui travaille et collabore déjà à une œuvre de mort, pourra et pourrait un jour être conduit à agir au grand jour contre nos propres intérêts, nos propres populations et ce que nous représentons à leurs yeux.
La conclusion s'infère d'elle-même : si l'on peut et l'on doit éliminer les métastases du cancer que représentent désormais le terrorisme islamique et ses complices comme ses sympathisants, ses soutiens actifs et passifs, il est impératif de traiter la tumeur à l'origine et non de traiter lesdites métastases avec du sirop pour la toux ou des déplorations.
Comment en effet penser que nous ne puissions pas, après avoir éliminé avec succès les formes de totalitarisme qui ont meurtri le XXe siècle, éliminer le totalitarisme islamique et sa manifestation terroriste qui empoisonne cette première partie du XXIe siècle ? On ne capitule pas. On ne se soumet pas. On ne collabore pas. On se bat.
On se donne surtout et préalablement les moyens d’identifier les suspects potentiels et de les neutraliser en leur montrant que leurs choix de vie ou leurs activités personnelles sont devenus incompatibles avec les fonctions qu’ils exercent. Nul doute que le message serait reçu.
Notes et sources :
Comme l'explique son traducteur, Thomas Duzer, l'article de R. Negarestani précité, dont on trouvera la traduction en langue française ci-après, a paru initialement en langue anglaise dans Robin Mackay, ed.Collapse : Philosophical research and development. Vol. 1.Oxford : Urbanomic, 2006. ISBN-10 0-9553087-0-4. Pp. Iv + 288.
http://anaximandrake.blogspirit.com/list/traductions/Negarestani_Militarisation_de_la_Paix.pdf
Robin Mackay, ed.Collapse : Philosophical research and development. Vol. 1.Oxford : Urbanomic, 2006. ISBN-10 0-9553087-0-4. Pp. Iv + 288.
« This essay explores the rise of a new wave of terrorism which exploits its own dissolution, making a weapon of the doctrine of Taqiyya or strategic (dis)simulation, dismantling the theatrical aspect of the battlefield and selecting civilians as primary targets and ‘molecular battlefields’.This tendency threatens not only global civilian survival but the very horizon of survival or living (in its most basic, abstract sense) in general. It makes survival itself a field of exploitation for extremist terrorism… »
[1] Eugène Chavette, https://www.imineo.com/series/contes-et-nouvelles-du-xix-siecle/contes-nouvelles-xixe-siecle-aime-son-concierge-video-13886.htm
[2] Thèse « mortifère »,https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/la-these-mortifere-de-lenvahissement-de-la-france-1137093
[5] Moïse Maïmonide (1135-1204) https://editions-verdier.fr/livre/le-guide-des-egares/
[9] Mathieu Rigouste est chercheur en socio-histoire, il s’intéresse aux processus de légitimation du contrôle et aux mécanismes de représentation de la menace. Il a notamment travaillé sur la construction médiatique de l’immigration et publie sa thèse (début 2008) sur l’ennemi intérieur dans la pensée militaire : L’Ennemi intérieur postcolonial. De la guerre coloniale au contrôle sécuritaire (1954-2007), Paris, La Découverte, 2008.
[10] Mathieu Rigouste, « L’ennemi intérieur, de la guerre coloniale au contrôle sécuritaire », Cultures & Conflits [En ligne], 67 | automne 2007, mis en ligne le 04 janvier 2010, consulté le 04 octobre 2019. URL : https://journals.openedition.org/conflits/3128#quotation
[11] Jean Birnbaum, à propos d’Ariel Colonomos, « Le pari de la guerre. Guerre préventive ? » Denoël, https://www.lemonde.fr/livres/article/2009/04/16/l-ennemi-interieur-de-mathieu-rigouste-et-le-pari-de-la-guerre-guerre-preventive-guerre-juste-d-ariel-colonomos_1181316_3260.html
[12] https://www.bloomberg.com/news/articles/2019-10-03/french-liberte-tested-by-nationwide-facial-recognition-id-plan?srnd=premium
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