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Accueil du site > Tribune Libre > L’euro, une chance inouïe pour l’Europe ! Faiblesse des (...)

L’euro, une chance inouïe pour l’Europe ! Faiblesse des gouvernements de la zone euro face à la politique économique de l’Allemagne ou clairvoyance ?

  1. Argumentaire des partisans européens anti-euro

 Beaucoup d’Européens ne croient pas à l’Europe, et encore moins à l’euro. Des économistes connus ne cessent de conseiller de sortir de la monnaie unique-. Récemment un européiste de gauche, Bernard Maris, professeur des universités à l’Institut d’études européennes de l’université Paris-VIII, membre du conseil général de la Banque de France, a changé d’avis. Alors qu’il était pour la monnaie unique depuis 25 ans, il est aujourd’hui d’avis pour la sortie de l’euro.

 Dans son article fondamental « L’autre politique économique, ou comment échapper aux Chinois », il écrit : Sortir de l'euro permettrait de retarder la conquête de notre marché du travail par la Chine. 

Existe-t-il un autre modèle que le modèle Valls – Fillon – Juppé – Sarkozy ? Oui, il y en a un, et un seul. C'est le modèle macroéconomique fondé sur une sortie totale ou partielle de la zone euro. Autrement dit, et je pèse mes mots, si on ne sort pas partiellement ou totalement de la zone euro, la seule politique macroéconomique possible est celle de Valls-et-les-autres.

– Si l'on garde l'euro, le seul moyen de ne pas crever face à la politique menée par l'Allemagne est de mener une politique de contre-offensive en vendant nos produits faits par nos petites mains, travaillant plus dur et plus longtemps pour des salaires plus faibles. A cette seule condition, on peut espérer tenir sur le radeau. Combien de temps ? Un demi-siècle environ. Après, toute la technologie sera passée aux Indiens et aux Chinois, qui deviendront nos employeurs. […] On aura beau dire que, français ou étranger, un patron est d'abord un patron, et que son capital comme son âme, par définition, sont mondialistes ou apatrides ou internationaux, un gouvernement français dominé par des patrons étrangers serait totalement soumis, muselé, sans aucun pouvoir. » (Charlie Hebdo, mercredi 24 septembre 2014)

 Dans un autre article, « Les intellectuels vont devoir parler au peuple », la revue hebdomadaire Marianne publie le 65 juillet 2013 un débat Frédéric Lordon et-Emmanuel Todd. D’entrée, il est écrit : « Face au naufrage de l’Union européenne, deux grands adversaires de l’euro débattent d’une possible sortie de crise et en appellent à la souveraineté populaire contre le pouvoir des banques ».

 « L’Allemagne impose à toute la zone euro son propre modèle de politique économique, tel quel. D’où la banque centrale européenne, l’orthodoxie budgétaire, l’obsession de l’inflation, et plus généralement un modèle inédit de soumission des politiques économiques nationales à des règles constitutionnelles… renforcées par la surveillance constante des marchés financiers ! […] On peut aussi, et c’est ma position, ne pas renoncer à reconstruire quelque chose d’autre. Une monnaie commune par exemple – ce qui est très différent d’une monnaie unique. Avec un petit groupe de pays, dont l’Allemagne ne ferait pas partie, en tout cas initialement, car elle n’est pas prête à renoncer à son exceptionnalité monétaire. », affirme Frédéric Lordon, économiste et directeur de recherche au CNRS, et auquel répond Emmanuel Todd, démographe et politologue, et auteur du best-seller « Après l’empire ». « Je sens, moi, dans l’euro, un accident historique, un ajout suicidaire original à la folie financière mondiale. Nous sommes dans un moment historique tout à fait particulier. Le libre-échange permet dans un premier temps des taux de profits élevés, mais il crée une pression sur les salaires et conduit le monde à une longue oscillation entre stagnation et dépression. Les gouvernements, pour contrer la dépression, n’ont pas officiellement renoncé au dogme de la suprématie du marché, mais ils ont, en pratique, sans le dire, renoncé au libéralisme. Ils tentent de fabriquer la demande en distribuant la création monétaire, de l’argent frais aux banques, phénomène qui exprime en fait la toute-puissance de l’Etat – un Etat dominé par les riches. […] Mais l’euro a de fait placé le pouvoir de création monétaire – devenu aux États-Unis, en Angleterre et au Japon l’instrument ultime de lutte contre la dépression – hors de portée des Etats européens, ou plutôt sous le contrôle du plus puissant d’entre eux, l’Allemagne. Actuellement l’Allemagne admet en partie le jeu de la création monétaire par Mario Draghi (président de la Banque centrale européenne), mais elle en fait l’instrument de chantage permanent sur ses partenaires faibles, exigeant austérité, privatisations, imposant en fait un rituel sadomaso aux États faibles s’ils veulent pouvoir emprunter aux banques – qui ont-elles-mêmes reçu de l’argent de la Banque centrale européenne ! La banque centrale est un organe d’Etat, contrôlé par l’Allemagne, et d’ailleurs situé sur son territoire. Nous ne sommes pas ici simplement dans la dérégulation financière, nous sommes dans une utilisation politique autoritaire et néocolonialiste de la dérégulation financière : un système violent, destructeur de la démocratie, mais loufoque et né accidentellement, pas un système cohérent comme le suggère Lordon. Le vrai drame, pour moi, est que cet accident historique réenclenche une dérive autoritaire de l’Allemagne, et la haine de l’Allemagne qui ne peut manquer d’en résulter. Dans le sud de l’Europe, nous en sommes déjà là. […] Il revient aux intellectuels de construire un projet politique, indépendamment des politiques, je dirais même contre les politiques. Nous ne devons plus conseiller, nous devons les juger. Nous devons surtout proposer à la nation, en nous concertant entre nous, un nouveau paradigme historique et économique. Les intellectuels vont devoir parler au peuple directement. […] Les européistes au pouvoir dénoncent la germanophobie de ceux qui décrivent la réalité. Ils se présentent comme de bons universaux en défendant la fiction du couple franco-allemand. La vérité est que, sans la complaisance de la France, dans sa posture de brillant second qui cherche à passer à travers les gouttes, l’Allemagne ne pourrait pas imposer aux pays faibles du Sud des politiques de destruction de l’Etat social et de la démocratie. Le parti socialiste devrait avoir honte ».

 Enfin, dans un autre plaidoyer, Jacques Sapir, depuis 2006. Cet expert des problèmes de la transition de l’ex-Union soviétique et des questions monétaires, a publié un livre, « Faut-il sortir de l’euro ? », Le Seuil 2012. Il exhorte une sortie de l’euro pour les pays qui ont perdu beaucoup de compétitivité tels la Grèce, le Portugal… et remplacer la monnaie unique provisoirement par une monnaie commune révisable tous les ans ou tous les dix-huit mois afin de restaurer la compétitivité et le maintien à la monnaie unique pour l’Allemagne et les pays du Nord dont les économies sont plus performantes. Une nouvelle architecture de la zone euro qu’il propose constituée en zones concentriques. Sans cela, les pays de la périphérie sud de la zone euro sont condamnés dans une marche inéluctable vers l’abîme. Mais la question qui se pose, si les pays de la deuxième zone peuvent dévaluer leurs monnaies nationales, et si elle ne regagne pas en compétitivité du fait même de la structure de leur économie, de leur industrie, qui n’est en rien comparable avec l’économie allemande, comment pourront-ils regagner de compétitivité ? D’autant plus que non seulement la Grèce, le Portugal, l’Irlande…, il y a aussi la deuxième, troisième et quatrième économie de la zone euro, i.e. la France, l’Italie et l’Espagne qui sont sous les feux de la rampe. Feront-ils partie de la « Première zone » ? La France, l’Italie et l’Espagne, compte tenu de leurs difficultés économiques, risquent de se trouver dans la « Deuxième zone », donc solidaires avec la Grèce, le Portugal… qui sont tous sous « cure d’austérité ». « Que resteraient-ils alors en Première zone ? »

 Une telle architecture proposée par Jacques Sapir ne serait, non intentionnellement, que « disloquer la zone euro », auquel applaudiraient certainement les États-Unis qui seraient enchantés d’être débarrassés d’un rival sérieux sur le plan international. D’autre part, ces plaidoyers pour la sortie des pays européens de l’euro ne tiennent pas compte « des impératifs géostratégiques et géoéconomiques du monde ». L’euro compte pour environ 25 % dans les réserves de changes mondiales comparativement à l’Amérique qui en compte environ 65 %. Le dollar et l’euro sont les deux premières monnaies du monde, la livre sterling et le yen viennent bien loin de ces monnaies mondiales, environ 3,5% pour chacune des monnaies. Le franc suisse en compte pour 0,1 %. C’est dire l’importance de l’euro dans la masse monétaire en circulation hors de la zone euro, les avoirs en euros que détiennent les banques centrales du reste du monde et les émissions des obligations internationales en euros. Ces attributs, qui sont en fait des privilèges, placent la zone euro, deuxième détenteur du « droit de seigneuriage », après les États-Unis, dans le monde.

 

  1. Processus de base dans la croissance économique mondiale

 Après cette longue présentation des partisans anti-euro qui est nécessaire pour se faire une idée du débat qui se pose sur la monnaie unique non seulement en Europe mais aussi dans le monde – le débat sur l’euro est suivi attentivement par les grandes puissances –, il faut se poser sur l’« essentialité de cette monnaie ». Qu’en est-elle en substance sa fonction en zone euro et dans les relations internationales ? « Est-ce que cette monnaie est nécessaire à l’Europe, dictée par l’Histoire, ou s’érige-t-elle en simple accident dans l’histoire européenne ? » Et qui, par ses effets négatifs, pénalise une partie des économies de la zone euro, donc ne joue plus son rôle de bouclier protecteur. Ce qui d’ailleurs conforte, dans leurs opinions, les partisans anti-euro qui militent pour le retour des monnaies nationales. « Ou, contrairement aux anti-euro, la monnaie unique apporte un progrès inestimable à l’Europe ? » Ce à quoi répondent les européistes. Aussi posons la question. Qu’en est-il réellement ?

 Dans toute économie, les échanges de richesses entre nations conditionnent, d’une manière générale, leur croissance économique. En effet, plus il y a des échanges, plus les richesses augmentent par un effet d’entraînement des intérêts des uns et des autres qui aspirent à un mieux-vivre. Et il n’y a croissance que si les pays, en échangeant, y trouvent un intérêt mutuel. Un optimum est réalisé s’il est à la fois favorable et complémentaire pour les deux.

 Prenons l’Europe, par exemple, et confondons-la pour les besoins de la démonstration avec tout l’Occident. Si l’Europe, qui détient la seule monnaie de réserve et de compte internationale, dans le système économique entre nations, importe des autres pays du monde le strict nécessaire de matières premières pour sa production interne, et n’exporte aussi de biens et services que le strict nécessaire pour financer ses importations, il résulte que « les réserves de monnaies détenues par les pays du reste du monde via leurs exportations ne servent qu’à financer leurs importations ». Dans ces échanges avec l’Europe, ces pays n’ont pas de réserves de changes internationales disponibles puisque toutes utilisées pour financer leurs produits importés. D’autre part, ces pays du reste du monde ont des difficultés pour échanger entre eux. Ils le font soit par le troc soit par des réserves de changes, « qui, très limitées, se font souvent au détriment des importations d’Europe ».

  Une telle situation est extrêmement préjudiciable pour l’Europe que pour les pays du reste du monde. Les soldes commerciales tant de l’Europe (que de l’Occident qu’elle représente) sont « de équilibrés donc nuls à négatifs ». Dans cette étroite marge dans le rapport importation-exportation, l’émission parcimonieuse des liquidités monétaires par l’Europe a un impact considérable sur l’économie internationale. « Une paupérisation constante et en extension pour l’ensemble des pays du reste du monde qui ne disposent pas de monnaies internationales, et un étouffement de l’économie occidentale » qui s’ensuit par « une paupérisation de l’Europe. Et ce, en termes de faiblesse en créations d’emplois, investissements et débouchés pour l’industrie européenne. Ce qui affecte négativement l’ensemble des pays du monde.

 Précisément, pour lever cette contrainte, et doper l’emploi, ce qui contribue à la fois au bien-être de la population et à la croissance économique de l’Europe, un premier procédé est utilisé : l’octroi des prêts par l’Europe aux pays du reste du monde. Devenus solvable, les pays du reste du monde, disposant de réserves de changes – libellées en monnaies européennes, seules en cours dans le monde –, peuvent, en augmentant leurs masses monétaires adossées à ces réserves de changes, augmenter l’activité économique et développer leurs économies. C’est ainsi que le développement de leurs industries (créations d’usines, exploitation minières, etc.), de leurs tissus urbanistiques (villes et leurs extensions, routes et autoroutes, habitats, etc.), et leurs structures étatiques (Défense nationale, création d’écoles, universités, d’hôpitaux, etc.) concourent au bien-être social et à leurs pays.

 Il est évident que les emprunts contractés par les pays du reste du monde doivent être « attractifs » et « non usuraires » comme ils l’ont été durant les années 1980 lorsque la Réserve fédérale a américaine a augmenté brusquement son taux d’intérêt directeur qui, en s’étendant aux taux d’intérêt des autres Banques centrales occidentales, ont étouffé la croissance économique des pays du reste du monde et entraîné leur endettement massif vis-à-vis de l’Occident. Les pays du reste du monde se virent dépouillés de leurs richesses. Plus grave encore, la spoliation s’est trouvée mécaniquement entretenue, se prolongeant par une spirale infernale d’endettement. Et cela a souvent nécessité un effacement d’une partie des dettes pour les pays pauvres. Cette crise a cependant permis de lever le voile sur leur inexpérience et conduit ces pays à adopter des « règles prudentielles  ». Créer des « réserves de change de précaution ».

 Mais si l’emprunt est un pis-aller, quel moyen reste-t-il mis à part l’emprunt ? Le premier point important à souligner et « qui donne solution à la croissance économique mondiale vient de la situation même de l’Europe-Occident ». En effet, une Europe-Occident riche a tendance à consommer plus que les autres pays du reste du monde. Du fait de ses avancées historiques par rapport au reste du monde, de son avance industrielle et scientifique dans tous les domaines qui lui ont permis d’ailleurs de dominer le monde – les deux-tiers de l’humanité étaient soit colonisés soit sous protectorat –, même après la décolonisation et le rattrapage économique par les pays émergents, l’Europe-Occident reste toujours dominante dans les finances mondiales. Tous les pays du reste du monde ont leurs monnaies ancrées sur les quatre grandes monnaies mondiales, i.e. le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen. Même les monnaies détenues par les Banques centrales tel, par exemple aujourd’hui, le yuan chinois, ne sont que des insignes monétaires exprimant le panier de ces mêmes monnaies mondiales auxquels ils sont adossés.

 Dès lors cette suprématie monétaire européenne avérée, et en revenant à l’Occident tout entier, qui dispose de surcroît des structures de protection sociale les plus performantes du monde, il est évident que, par le rattrapage opéré par la Chine, les pays d’ASEAN, et les autres pays émergeants, l’Occident ne pouvait que perdre en compétitivité face aux pays émergents qui disposent d’un réservoir de main d’œuvre à bas prix sans commune mesure. Précisément, face à ce déséquilibre, un paradoxe surgit et fait que si les liquidités monétaires injectées par les États-Unis, la zone euro, la Grande-Bretagne et le Japon, permettent de financer par l’endettement les déficits commerciaux et budgétaires, elles viennent aussi nourrir l’activité économique des pays du reste du monde. Ce qui contribue, par conséquent, fortement à la croissance économique mondiale.

 Aussi peut-on dire qu’il y a une complémentarité entre l’Occident qui devient une « locomotive » pour la croissance mondiale par ses déficits et les pays du reste du monde qui profite en excédents commerciaux. Telle est la conjoncture économique mondiale qui a commencé, en réalité, depuis la fin du second conflit mondial.

 

  1. L’euro, une chance inouïe pour l’Europe

 D’emblée, on peut dire que le système économique mondial est conçu de manière optimale. Et ce système n’est pas venu de l’homme même si celui-ci y a occupé une place centrale, mais « est venu de l’histoire des conjonctures économiques successives ». Peut-on dire alors que l’euro a rendu service à l’Europe ? Qu’il a joué le rôle de bouclier protecteur pour les pays du sud de la zone euro ? On ne peut le nier ce rôle qu’il a joué ? Surtout dans la plus grave crise que l’Occident ait vécue. Les pays du reste du monde ont été certes prémunies précisément par les excédents qu’ils ont enregistrés au détriment de l’Occident. Mais il reste qu’il y a eu un équilibre dans la distribution économique mondiale.

 En effet, si les pays du reste du monde avaient vécu la crise de 2008 comme l’ont vécu les Occidentaux, cela se serait traduit par un véritable cataclysme pour leurs économies. Sans les monnaies seigneuriales, i.e. internationales, ils seraient livrés pieds et mains liés à l’Occident comme cela fut dans les années 1980, avec les conséquences politiques et sociaux-économiques que l’on a connues sur le plan mondial. Eclatement du bloc Est, fin des dictatures en Amérique du Sud, chute des potentats comme Mobutu et consorts en Afrique. Ce qui d’ailleurs n’a pas été négatif en soi puisque ces continents et sous-continents ont ensuite évolué très positivement en brisant les carcans et les chaînes qui les empêchaient d’avancer. Alors que les économies dans la zone euro, aujourd’hui, ont certes souffert des cures d’austérité dues à la crise, avec baisse des salaires, chute de l’emploi, baisse des dépenses publiques, mais le système occidental a tenu. Grâce précisément à la Banque centrale européenne qui, en injectant de formidables masses monétaires, a évité le pire. Et c’est précisément la monnaie unique, en tant que deuxième monnaie internationale du monde, et par « son statut aussi de nourrir l’économie mondiale » qu’il a évité le clash des économies de la zone euro. Et, en sauvant l’économie européenne, il a en fait participé au sauvetage indirect de l’économie mondiale. Donc du reste du monde.

 La Banque centrale européenne a crée ex nihilo plus de 2000 milliards d’euros, depuis la crise financière de 2008, pour venir en aide aux économies sinistrées des pays européens. Et on reprocherait à ces liquidités injectées que ce sont les Bourses et les banques commerciales qui ont profité le plus de cette manne financière, et non les peuples. Mais une question se pose. Qui finance les économies des pays de la zone euro et les dépenses publiques (santé, éducation, défense, aides sociales, etc.) ? Qui, si ne sont pas les banques et les Bourses de valeurs ? Les Trésors des Etats sont aussi des banques d’Etats.

 Aussi peut-on considérer que les partisans anti-euro ne croient à leurs opinions que parce qu’ils raisonnent strictement sur le plan interne de la zone euro, et ne voient en l’Allemagne qui tire le maximum de l’euro que parce qu’elle enregistre des excédents commerciaux. Ce qui paraît l’être. Mais, en réalité le raisonnement des anti-euro est faux pour la simple raison qu’ils oublient que l’économie allemande fonctionne « sur le tout exportation » comme le Japon. Donc les excédents qu’elle enregistre sont tout à fait normaux.

 Ce qu’il faut souligner est que si l’Allemagne tire un avantage de l’euro, les pays comme la Grèce, Chypre, Luxembourg, l’Estonie qui ont des PIB respectivement, allant de 20 à 240 milliards d’euros SPA (en standard de pouvoir d’achat) dollars, et représentant entre 0,2 % et 2,4 % du PIB de la zone euro, ont pour la première fois, grâce à l’euro, un « droit de seigneuriage » sur le monde. Quant à l’Espagne et l’Italie qui ont un PIB compris entre 1116 et 1494 milliards d’euros SPA et une part dans la zone euro entre 12,3 % et 16,7, ces chiffres par eux-mêmes donnent une idée de leurs poids sur le plan monétaire international.

 On comprend dès lors la realpolitik des gouvernements grecs, espagnol, irlandais, italien, français ainsi que tous les pays de la zone euro dans l’application des programmes d’austérité. Il y a une nécessité pour tous les pays de suivre cette médication d’autant plus qu’ils ont toujours l’effet de levier que constitue le « droit de seigneuriage » et qu’apporte seule la monnaie unique, l’euro. Sans l’euro, la Banque centrale européenne n’a aucune possibilité d’étouffer la crise, sinon par ses injections monétaires, auraient entraîné un euro sans statut international dans les abysses du désespoir, à l’image des grandes hyperinflations qui ont sévi dans le siècle précédent.

 Il y a donc non pas un suivisme inintelligent mais, au contraire, une clairvoyance des gouvernements européens sur l’avenir de l’économie européenne. « Sortir de l’euro équivaut simplement à scier la branche sur laquelle repose toute la puissance économique, financière et monétaire de l’Europe ». On peut même dire que « l’euro a été depuis 1999 et est encore une chance inouïe pour l’Union européenne », y compris pour les autres pays européens non-membres mais tenus par des clauses contractuelles.

 Aussi peut-on considérer que les partisans anti-euro ont une lecture erronée de la monnaie unique. Leur analyse aurait été juste si la monnaie unique ne se limitait qu’à l’Europe. Mais l’euro est une monnaie mondiale qu’utilisent les 193 pays que compte le monde. Par conséquent, la Banque centrale européenne comme la Réserve fédérale américaine ont, à travers l’euro et le dollar, des responsabilités mondiales tant sur la croissance économique dans le monde que sur les rapports Est-Ouest et Nord-Sud. Et ce sont ces considérations qui doivent dépasser le débat entre les anti-euros et les européistes, et penser précisément aux relations futures entre les nations.

 Le monde devient de plus en plus global. Et les monnaies du monde suivent précisément cette globalisation. De plus en plus, la place aux monnaies nationales, « qui ne sont que de simples effigies ancrées sur les grandes monnaies du monde » est en train de se restreindre. Les nations se regroupent pour faire face à la globalisation. Et sur le plan monétaire, l’Occident est en avance sur ce plan. Il est évident que dans les décennies à venir, cette évolution aura à toucher inévitablement les autres aires géopolitiques, à savoir dans un premier temps l’aire sino-asiatique, et suivra probablement l’aire sud-américaine… Et ce ne sont pas les hommes qui y décideront même s’ils en sont les acteurs, mais seront toujours et toujours les conjonctures économiques mondiales qui viendront commander de nouvelles donnes, de nouvelles monnaies mondiales, donc de nouveaux paradigmes monétaires.

 Tel doit être compris aujourd’hui l’enjeu de la monnaie unique de la zone euro. Elle représente « un défi pour un futur », et l’Europe ne peut reculer devant ce futur. « Et si elle ne recule pas, elle ne peut demeurer sur place, elle doit donc avancer avec l’euro. »

 

Medjdoub Hamed

Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,

Relations internationales et Prospective.

www.sens-du-monde. com


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17 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 4 octobre 2014 08:12

    Qui êtes-vous, M. Hamed ?

    A quoi jouez-vous ?

    Cet article dit exactement le contraire de celui que vous avez publié ici le 15 septembre 2014.
    Votre tutelle a changé de stratégie peut-être ?

    • Diogène diogène 4 octobre 2014 08:13

      titre de votre article du 15/09 :


      Des gouvernements de la zone euro faibles subissant le diktat des « politiques d’austérité » de l’Allemagne, au détriment de l’intérêt de leurs peuples et de l’absorption mondiale

    • Hamed 4 octobre 2014 10:12

       @Diogène

      Très juste votre remarque ; Je voulais précisément expliquer le changement de mon opinion, et je me suis ravisé. J’ai préféré laisser au lecteur de me questionner.

      Voyez-vous mon cher Diogène, je ne suis pas une vérité dans mes écrits. Je cherche moi-même à m’éclairer, à comprendre le puzzle des problèmes du monde. En particulier la monnaie unique, l’euro que j’estime une des victoires de l’homme, en l’occurrence les peuples d’Europe. Certes j’ai dit que l’Allemagne profite de sa puissance économique pour vassaliser les autres peuples d’Europe, plus faibles industriellement et financièrement. Puis j’ai remis en cause mes affirmations. Et le doute est permis dans toute affirmation surtout lorsque cela concerne des questions qui touchent des peuples dans leur bien-être, dans leur vie quotidienne, dans leurs emplois, etc. Bref dans leur intégrité sociale.

      Aussi je me suis posé sur le sens de l’Allemagne dans cet ensemble construit de longue haleine par les Européens. Et c’est ainsi que je lme suis ravisé, et si la dynamique enclenc hé par l’Allemagne est la bonne, et explique la conduite de tous les gouvernements de suivre la politique allemande dans la sauvegarde de l’euro. Et je me suis rendu compte qu’il y a du vrai dans cette dynamique.

      Evidemment, le débat auquel je participe n’est pas terminé et j’aurais à expliquer mon opinion sur ce sujet dans d’autres articles prochains.

      Voilà ce que j’ai à dire. Et je ne joue pas, je cherche à comprendre comme vous le faîtes vous-même. Et si on change d’avis, c’est tout à fait normal dès lors que ce nous avons dit précédemment ne nous suffit plus voire même nous inbduit en erreur.

      Donc si question il y a, c’est à mettre au compte de la réflexion qui cherche le plus juste combien même elle faute.

      J’espère vous avoir répondu


    • Saul 4 octobre 2014 10:13

      Cet article est-il censé prouver que l’euro est nécessaire ?

      C’est un problème de ne pas être dans l’euro. La Pologne qui n’a pas encore l’euro et qui a une croissance annuelle de 3,5% (contre 0,7 ou 0,8% pour la zone euro actuellement) a annoncé récemment qu’elle n’était pas pressée de rejoindre l’euro. « Avant de répondre à la question sur le calendrier de l’adhésion à l’euro, il faut en poser une autre : quelle est la situation de la zone euro et dans quelle direction va-t-elle", a déclaré Mme Kopacz qui prend la succession de Donald Tusk, nommé à la tête du Conseil de l’Union européenne ».

      http://www.lepoint.fr/monde/la-pologne-attendra-son-adhesion-a-l-euro-et-sera-pragmatique-avec-l-ukraine-01-10-2014-1868371_24.php

      On n’en finirait pas d’aligner les chiffres qui prouvent que la zone euro est une zone bancale. Exemple le taux de chômage de l’ensemble de la zone euro à 11,5% quand dans l’OCDE il est à 7,4% et parmi les 34 pays de l’OCDE il y a 15 pays de la zone euro. Les pays de l’OCDE qui ont plus de 10% de taux de chômage, en janvier 2014, ont en commun d’avoir l’euro comme monnaie. L’Union européenne élargie à 28 fait un taux de chômage à 10,1% qui est moins mauvais que celui de sa partie majoritaire, la zone euro. Voir les liens suivants pour confirmation de mes propos.

      http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/3-30092014-BP/FR/3-30092014-BP-FR.PDF

      http://french.xinhuanet.com/2014-09/10/c_133631864.htm

      http://www.statistiques-mondiales.com/chomage_ocde.htm

      Autre article La croissance du privé en zone euro ralentit encore-PMI (3 octobre 2014).  Je cite la dernière phrase : « La Grande-Bretagne affiche une croissance légèrement ralentie mais qui tranche avec la faiblesse de la zone euro : l’indice PMI britannique des services, qui avait atteint 60,5 en août, est revenu le mois dernier à 58,7, près de six points et demi au-dessus de celui de la zone euro.

      http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/la-croissance-du-prive-en-zone-euro-ralentit-encore-pmi-1003594.php

      Autre article : Europe L’OCDE s’inquiète du décrochage de la zone euro, au bord de la déflation :

       http://www.lesechos.fr/monde/europe/0203777628653-locde-sinquiete-du-decrochage-de-la-zone-euro-au-bord-de-la-deflation-1042708.php

      De toute façon la crise des dettes souveraines en zone euro ne tardera pas à revenir avec les pays que l’euro a mis en faillite comme l’Italie. Voyez les deux liens suivants pour ce pays :

      http://www.investireoggi.it/economia/mediobanca-debito-pubblico-al-145-del-pil-nel-2015-scatta-lallarme-ristrutturazione/

      http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/11112293/The-solution-to-Italys-woes-is-quite-simple-leave-the-euro.html


      • Piotrek Piotrek 4 octobre 2014 11:20

        Cet article est-il censé prouver que l’euro est nécessaire ?

        Cet article souligne juste que l’Euro n’est pas qu’une succession de choses totalement affreuses.

        Dans votre énumération, vous oubliez la principale raison : les pays de la zone Euro ne forment pas une zone organique économique suffisamment homogène pour avoir une monnaie commune.

        Cependant le principal avantage de l’Euro, l’une des raisons pour lesquelles il a été mis en place, c’est qu’il s’agit d’une monnaie d’envergure internationale, qui est utilisée comme réserve, qui nous a plus protégé qu’une monnaie nationale.
        L’auteur le dit très bien dans l’article, et j’aime bien l’expression du « droit de seigneuriage »

        Mais mon avis est que le système, selon même les règles du capitalisme, aurait du se casser la gueule dès la cessation du paiement de la Grèce. On aurait immédiatement découvert les coupables, les responsables auraient étés punis de fait et on serait passés à autre chose. Au lieu de cela, ces responsables ont sauvé le système, l’on mis sous perfusion pour tenter encore d’en profiter. Du coup, comme les vrais responsables n’ont pas étés mis au devant de la scène, et l’on s’en va chercher ce qu’on peut pour expliquer l’état du malade : c’est la faute à l’Euro, aux immigrés, aux paradis fiscaux, à la CIA... etc

        L’autre chose que j’aime bien c’est que l’auteur doute, c’est pas tout blanc ou tout noir, ça sonne juste.


      • Doume65 5 octobre 2014 12:20

        « Une telle architecture proposée par Jacques Sapir ne serait, non intentionnellement, que « disloquer la zone euro », auquel applaudiraient certainement les États-Unis qui seraient enchantés d’être débarrassés d’un rival sérieux sur le plan international »

        Vous plaisantez !?

        Savez-vous que Victoria Nuland, sous-secrétaire d’état américaine pour l’Europe et l’Eurasie affirme que les US ont investi 5 milliard de dollars pour que l’Ukraine se rapproche de l’Europe ? N’avez-vous pas remarqué que non seulement les gouvernants, mais les médias n’ont jamais été aussi atlantistes, que dis-je, soumis, inféodés aux États-Unis ; que depuis que l’UE et l’Euro existent, les thèses économiques anglo-saxonnes constituent de vrais mantras au sein de nos zélites ? L’UE, en tant que parfait valet est la garantie pour les USA qu’ils puissent continuer à posséder ce qu’ils appellent le leadership, qui signifie la domination mondiale.
        La Zone euro, un rival sérieux, dites-vous ! En réalité le seul endroit pacifié de la Terre dont l’économie régresse ! Le merveilleux paradis qui permet par exemple à GE d’acheter Alstom !

        Ne m’en voulez pas si après avoir lu une bourde pareille je n’ai pas poursuivi ma lecture.


      • GUIGUI971 GUIGUI971 20 novembre 2014 02:33

        auquel applaudiraient certainement les États-Unis qui seraient enchantés d’être débarrassés d’un rival sérieux sur le plan international.


        Effectivement, d’’où il a tiré çà le Hamed ?


      • tf1Groupie 4 octobre 2014 12:53

        On est juste en train de dire que l’économie de la France est peu performante et qu’elle a vocation à le rester.
        Sacré projet pour la France, quelle magnifique ambition, ils nous font rêver ces « intellectuels » qui s’auto-proclament spécialistes de l’économie !


        • jalin 4 octobre 2014 13:39

          Une monnaie unique peut être utile, mais les critères de gestion de l’Euro sont complètement fantaisistes, plafond de dette et de déficit qui ne correspondent à rien de démontré. L’Euro géré à l’allemande crée une désinflation systémique à l’échelle du continent par l’austérité, le chômage et la récession qui empêche très précisément le remboursement des dettes. Draghi n’a plus aucune marge de manœuvre à part créer des bulles, seule une politique bugétaire peut faire sortir les pays de l’Euro de la nasse. L’Euro tel que géré entraine à son tour les pays émergents dont il est l’un des principaux marchés d’exportation. L’Allemagne ne tire même pas réellement profit de cette gestion stupide, sa situation économique est loin d’être aussi mirobolante qu’affichée, infrastructures en dépérissement, armée dans un état encore pire que celle de la France, investissements privés et publics faibles...

          http://www.letemps.ch/Page/Uuid/72898250-47f4-11e4-aef6-ddf0e2b621d7/A_Berlin_un_%C3%A9conomiste_influent_dresse_le_portrait_dune_Allemagne_sur_le_d%C3%A9clin

          Si les statuts de la BCE et les traités concernant l’Euro ne sont pas modifiés, l’Euro pourrait bien voir sa fin proche et l’Allemagne en sera la principale responsable.


          • Donbar 4 octobre 2014 14:16

            « Et si elle ne recule pas, elle ne peut demeurer sur place, elle doit donc avancer avec l’euro. »
            Merci, Monsieur, de nous rappeler que
            le désir s’accroît quand l’effet se recule.

            Cela dit, votre démonstration de la troisième partie m’a amplement échappé. J’espère que, dans un autre article, le raisonnement sera mieux explicité.


            • ykpaiha ykpaiha 4 octobre 2014 15:04

              L’Euro est mort !!!
              Laissez le finir sa route en compagnie du Dollar.

              Mort pouquoi ben tout simplement de n’avoir pas résisté aux tentations allemandes, et que nos faiblesses de babacools n’ont pas su prévenir l’inévitable.
              La prédominance de L’Allemagne, et quels que fussent les erreurs des pays du Sud, de ne pas les avoir protégé de l’ogre Teuton, aujourd’hui maitre du jeu.
              L’Allemagne totalement inféodée aux diktats du Sieur AmériKa, peut maintenant nous vendre une parité que eux seuls déciident et définissent.
              C’était prévisible, négociable, mais plus maintenant,
              Maintenant, chaque soubresaut , n’est qu’une suite de bulles qui en crevant vont alimenter déficit et renforcer (ou plutot maintenir) le dollar sur une parité artificielle dont le seul moteur est boursier.

              Alors on peu se masturber pendant de longues périodes de mélancolies devant un reve éveillé, ne reste que misere, destruction et corruption.
              On peu certes choisir ce camp la comme le fait l’auteur, et croire encore pouvoir dormir, mais comme en d’autre temps, le réveil sera a la hauteur des mensonges de l’économie Européenne qui soit dit en passant ne produit toujours RIEN, NADA, excepté le nombril que du haut de leur piedestal quelques contents du siecle se contemplent.
              (et qui plus est personne , je dis bien personne ne leur a rien demandé...et pourtant ils sont la a nous faire la lecon
              Qu’ils en profitent encore un peu, ils sont de moins en moins a y croire ).


              • ykpaiha ykpaiha 4 octobre 2014 15:18

                Et pour etre complet je conseille a l’auteur une petite lecture utile et agréable

                Dimitri Orlov.

                • Stade 1 : L’effondrement financier ✓
                • Stade 2 : L’effondrement commercial
                • Stade 3 : L’effondrement politique
                • Stade 4 : L’effondrement social
                • Stade 5 : L’effondrement culturel
                Stade 1 : L’effondrement financier
                La foi dans les affaires continuent est perdue. On ne peut plus présumer que l’avenir ressemblera au passé. Le risque ne peut plus être évalué et les avoir financiers ne peuvent plus être garantis. Les institutions financières deviennent insolvables. L’épargne est annihilée et l’accès au capital est perdu.

                L’effondrement financier
                Avant Après Épargne retraite Aide du gouvernement, charité Valeur hypothécaire du domicile Submergée, occupation illégale Investissements Clopinettes Épargne en argent Hyperinflation Transactions à crédit Transaction en espèces ou troc Indépendance financière Interdépendance physique
                .......

              • jalin 4 octobre 2014 15:08

                Une monnaie unique peut être utile, mais les critères de gestion de l’Euro sont complètement fantaisistes, plafond de dette et de déficit qui ne correspondent à rien de démontré. L’Euro géré à l’allemande crée une désinflation systémique à l’échelle du continent par l’austérité, le chômage et la récession qui empêche très précisément le remboursement des dettes. Draghi n’a plus aucune marge de manœuvre à part créer des bulles, seule une politique bugétaire peut faire sortir les pays de l’Euro de la nasse. L’Euro tel que géré entraine à son tour les pays émergents dont il est l’un des principaux marchés d’exportation. L’Allemagne ne tire même pas réellement profit de cette gestion stupide, sa situation économique est loin d’être aussi mirobolante qu’affichée, infrastructures en dépérissement, armée dans un état encore pire que celle de la France, investissements privés et publics faibles...

                http://www.letemps.ch/Page/Uuid/72898250-47f4-11e4-aef6-ddf0e2b621d7/A_Berlin_un_%C3%A9conomiste_influent_dresse_le_portrait_dune_Allemagne_sur_le_d%C3%A9clin

                Si les statuts de la BCE et les traités concernant l’Euro ne sont pas modifiés, l’Euro pourrait bien voir sa fin proche et l’Allemagne en sera la principale responsable.


                • Laurent 47 4 octobre 2014 19:55

                  Quelques imprécisions qui n’auront échappé à personne, du moins je l’espère. Qu’est-ce que la zone euro ? Qu’est-ce la Communauté Européenne ? Qui sert-elle ? Quel-est l’intérêt de l’euro ? Je pense avoir quelques idées à ce sujet, ce qui est normal pour quelqu’un qui ne sort pas de l’ENA. La Communauté Européenne, l’euro, l’OTAN, sont des inventions suggérées par les Etats-Unis aux européens, et ces naïfs se sont fait rouler dans la farine ! N’importe quel imbécile sait que 28 pays parlant des langues différentes, ayant des fiscalités différentes, des objectifs différents, n’ont jamais constitué, et ne constitueront jamais une fédération, ni une puissance économique ! Mais comme le but recherché par l’oncle Sam était d’éliminer un adversaire économique, le but semble atteint et les européens n’y ont vu que du feu ! Pour couronner le tout, comme l’OTAN nous a été collé en prime, nous nous sommes sentis obligés d’obéir à Adolf Obama, et de prendre des sanctions contre la Russie, alors que dans le même temps, les milices américaines de Black Water aident les néo-nazis de Pravy Sektor à bombarder les civils dans l’Est de l’Ukraine ! La réplique de Poutine ne s’est pas faite attendre ! Embargo sur les produits agricoles exportés d’Europe vers la Russie ( laquelle a déjà trouvé d’autres fournisseurs en Inde, en Chine, et en Amérique Latine ). Enfin, et toujours pour obéir aux ordres en bons larbins, nous allons faire la guerre au monde musulman sans avoir la moindre idée des risques que nous prenons ! Alors, euro ou pas euro, quelle importance ? Quelle que soit la monnaie, une banqueroute est une banqueroute ! Mais dans la vie, ce sont toujours les plus idiots qui sont les dindons de la farce, et ça se vérifie une nouvelle fois !


                  • eau-du-robinet eau-du-robinet 4 octobre 2014 21:02

                    .
                    .
                    Bonjour,
                    .
                    Une récente étude (janvier 2014) menée par les professeurs Pedro Gomis Porqueras et Laura Puzzello (Universités Deakin et Monash) apporte de l’eau au moulin des détracteurs de la monnaie unique.
                    http://users.monash.edu.au/%7Elaura...
                    .
                    Il en ressort que les « grands » pays de la zone euro (Allemagne, France, Italie) n’ont pas profité de l’euro. Pis, selon eux, « l’estimation suggère que le PIB par habitant aurait été supérieur si l’euro n’avait pas existé ». En effet, ils estiment l’impact négatif de la monnaie unique sur la France à 11,9 points de PIB par habitant ! Soit environ 240 milliards d’euros ! En clair, si l’euro était resté dans les tiroirs de nos dirigeants, le revenu par habitant de la France aurait pu être plus élevé de 12 points ! (cf Tableau)
                    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-euro-a-plombe-le-pib-de-la-156169
                    .
                    OUI, il faut sortir de l’Europe et de l’Euro si on veut limiter les dégâts causé à ce jour par la politique européenne !


                    • sls0 sls0 6 octobre 2014 03:33

                      Je réside en RD.
                      Comme pas mal de gens je passe la frontière pour faire des courses moins chères, il y a Haïti, où il y a peu de choix et Puerto Rico (par respect pour le pays je n’écrit pas Porto Rico) où il y a du choix.
                      Je paie en dollars mes achats vu que c’est la monnaie du pays.
                      Malgré que ce soit leur monnaie depuis un siècle, on ne peut pas dire qu’ils soient considérés comme des américains, c’est un état libre associé point-barre. Ils ont la nationalité américaine mais ne sont pas citoyens américains.

                      Qu’un état fédéral (une unité sociale) fasse une monnaie unique ça ce conçoit les USA en sont un bon exemple avec un budget fédéral conséquent, qu’une monnaie unique fasse une unité sociale, je n’ai pas le bon exemple chez mes voisins, n’y dans l’histoire d’ailleurs.

                      L’euro peut continuer à vivre mais il risque d’avoir plus de portoricains que d’américains de la façon que c’est parti du coté est de l’Atlantique. Ce sera un peut plus difficile à gérer qu’à Puerto Rico, un assassinat politique et c’est réglé.


                      • Laurent 47 8 octobre 2014 21:22

                        Pour que la France s’en sorte, il faut faire deux choses : sortir de l’euro, et sortir de l’OTAN.

                        Plusieurs pays européens ne sont pas dans la zone euro, et ça ne les empêche pas de vivre, et même plutôt bien ! Que se passerait-il ? On reprendrait la monnaie nationale, qui serait dévaluée, ce qui doperait nos exportations. Par contre les produits importés coûteraient plus cher, ce qui permettrait de fabriquer à nouveau en France beaucoup de produits que nous importons, et de diminuer automatiquement le chômage. Je rappelle que ce système fonctionnait correctement avant que l’on nous colle ce fatras de 28 pays opposés les uns aux autres qu’on appelle l’Union Européenne ( qui n’a d’union que le nom ). Quant à l’OTAN, je ne vois pas en quoi l’Atlantique Nord est menacé, quand on s’en va, en bon laquais des Etats-Unis, faire la guerre en Irak, en Libye, en Syrie, ou ailleurs ! Si les américains veulent faire la guerre, eh bien qu’ils la fassent tous seuls, avec leurs drones ( pas avec leurs soldats, il ne faut pas exagérer tout de même ! ). Tant qu’on ne voit pas se pointer, venant de l’Est, des hordes de cosaques à cheval bourrés de vodka, qui viennent nous envahir et violer nos femmes, je pense qu’il est préférable de garder nos effectifs militaires pour leur mission principale : protéger le territoire français. Je ne suis pas gaulliste, mais quand le général a viré l’OTAN de France, il était en avance de 70 ans ! Mais lui, il n’était pas capitaine de pédalo.

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