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L’exploitation nazie des corps et des biens des victimes

La Seconde Guerre mondiale, le nazisme et le régime de Vichy ont encore des secrets. Dans « Le Festin du Reich », aux Editions Fayard, Fabrizio Calvi et Marc Masurovski révèlent comment l’architecture administrative et militaire nazie a pu, en France, avec le soutien de collaborateurs européens et parfois même américains, organiser le pillage de la France et des victimes. Avec le cynisme le plus radical, les nazis leur ont fait financer la Shoah et les crimes de masse à l’Est... Entretien avec Fabrizio Calvi

Jean-Christophe Grellety : Pour le tribunal de Nuremberg, le Maréchal Goëring a été incriminé pour de nombreux actes relevant de « crimes économiques », comme le pillage de propriété privée, la confiscation de propriété privée (sur une liste de quinze crimes de ce type). De 1940 à 1944, les diverses estimations concernant le pillage, le détournement, la captation, le vol des moyens et des richesses de la France tournent autour d’une moyenne de 1000 milliards de francs. Or, la France de l’après-Libération a fait comme si cette atteinte à la situation et à la richesse nationales étaient plus supportables que les destructions occasionnés pendant la Première Guerre mondiale. La volonté de ne pas répéter les erreurs du traité de Versailles ne peut pas tout expliquer. Y aurait-il, selon vous, une volonté de dissimuler la participation de quelques Français à cette entreprise de vol ?

Fabrizio Calvi : C’est plus compliqué et plus profond que cela. Plus qu’une volonté de dissimuler la participation de quelques Français à cette entreprise de vol, il s’agissait avant tout de ne pas troubler la nouvelle donne économique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. C’est un peu comme une partie de carte "entre gens biens" qui aurait commencé au lendemain de la Première Guerre mondiale. Petit à petit a partir des années 30, certains joueurs, pour la plupart juifs, ont commencé à disparaître. Ils ont été rapidement remplacés ; rien n’a pu stopper une partie qui se continue toujours aujourd’hui. C’est pourquoi il n’y a pas eu d’épuration économique en France et en Allemagne : la dénazification a épargné des pans entiers de l’économie. A la Libération, l’épuration physique et politique de la société française achoppa sur la question des élites économiques qu’elle ne put ou ne voulut résoudre. Cette quasi-absence d’épuration économique eut pour effet de bloquer l’étude des mécanismes de pillage de la France occupée. Les autorités françaises de l’après-guerre n’ont jamais tenu compte des principes retenus par le Tribunal militaire international de Nuremberg relatifs au volet économique des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés par l’Allemagne nazie et ses alliés en Europe et en Extrême-Orient.

JCG : Vous expliquez que votre travail consiste à « labourer un terrain laissé jusqu’ici en friche, celui du lien existant entre la Shoah et des crimes économiques qui peuvent parfois sembler à première vue anodins. » Est-ce à dire que, non content de commettre des crimes qui ont relevé de l’accusation de génocide, les nazis ont organisé le financement de ces crimes par la captation des richesses des vaincus et notamment de la France ?

FC : Dans notre ouvrage nous rappelons qu’à Nuremberg, les crimes contre l’humanité comprenaient les actes de pillage et de vol commis contre les populations civiles, la redistribution du butin, le dépôt de valeurs spoliées dans des banques d’Etat ou privéeset l’utilisation des gains illicites pour rémunérer les auteurs du pillage. Le pillage est un instrument à part entière du programme d’extermination de la communauté juive. L’acte de spoliation des biens et avoirs juifs est un crime contre l’humanité. Les individus et institutions qui consacrent leur temps, leur énergie, leurs moyens à paupériser la communauté juive de France sont coupables de crimes économiques et de crimes contre l’humanité. La caractéristique des « crimes de guerre économiques » est d’avoir été commis aux moyens d’instruments économiques (financiers, industriels, commerciaux) dans le cadre de la persécution et de l’élimination physique d’hommes, de femmes et d’enfants à raison de leur appartenance à des groupes raciaux, ethniques et religieux. A la barbarie s’ajoute ici l’ignominie : en s’associant au programme génocidaire de l’Allemagne nazie, les auteurs de « crimes économiques » en retirent des avantages matériels. La collaboration économique revêt un aspect dramatique par son association à la solution finale de la question juive.

JCG : C’est Heinrich Himmler qui a crée le Sicherheitsdienst des Reichsführer SS, à savoir le service de sécurité du chef des SS. Une antenne de ce SD s’installe à Paris dès le début de la guerre. Et vous avez découvert qu’ils ont financé, par son biais, de terribles exactions en Ukraine (des milliers de Juifs assassinés). La France et particulièrement Paris étaient une plaque tournante centrale des flux financiers nazis ?

FC : C’est une des révélations de notre ouvrage. Des archives récemment remises au Musée de l’ Holocauste de Washington révèlent d’étranges opérations financières entre Paris et Kiev. Elles ont pour acteur principal le Sturmbannführer SS Kuhn, responsable administratif du bureau exécutif du SD à Paris, dont le patron est le colonel Helmut Knochen qui, lui, dépend de Max Thomas jusqu’en septembre 1941, et, après, directement de Reinhardt Heydrich. Les sommes ne sont pas considérables ; il n’en est pas moins surprenant que l’antenne du SD à Paris avance des fonds pour une opération qui se déroule "à l’Est" et concernant le « Kommando Kiev ». Les archives que nous avons consultées révèlent que le SD-Paris a financé en partie les activités du SD-Kiev . Pourquoi ? Durant l’hiver 1941, l’Einsatzgruppe C et le SD éprouvent des difficultés à soutenir le rythme effréné des exécutions de masse. Le SD a besoin d’encore plus de moyens pour accomplir la mission de destruction des Juifs d’Ukraine qui lui a été confiée. Quel est le lien entre les tueries perpétrées par les unités mobiles et le SD en Ukraine et l’envoi de fonds par le SD de Paris ? Un document essentiel permet de le comprendre. Il mentionne « l’opération Madagascar », nom de code à forte charge symbolique. On se souvient qu’en 1939 Eichmann et ses collègues du RSHA envisageaient de parquer les Juifs d’Europe dans la grande île de l’océan Indien. « Madagascar » évoque donc une action d’évacuation des Juifs hors des territoires occupés par les nazis. Or ce projet a été abandonné par les planificateurs de la « solution finale » entre l’automne 1940 et l’été de 1941. A l’hiver 1942, en Ukraine, la référence à l’« opération Madagascar » a une signification bien plus sombre. Les responsables de la « solution finale de la question juive » se complaisent dans l’emploi d’euphémismes pour décrire la planification de leur campagne d’élimination physique de la communauté juive d’Europe et d’Afrique du Nord. Si « Madagascar » est un nom de code pour désigner l’« évacuation des Juifs » d’Ukraine, c’est bien d’une « évacuation » vers la mort qu’il est question. A partir de 1942, Max Thomas est chargé de parachever la campagne de liquidation systématique de la communauté juive d’Ukraine par voie de déportation vers des camps de la mort. Dans la mesure où il existe bel et bien une filière parisienne de financement du SD en Ukraine, il n’y a plus qu’un petit pas à franchir pour affirmer que Berlin se sert de la France occupée comme base de soutien logistique et opérationnel pour la campagne d’extermination des Juifs menée par le SD en Ukraine. Si cette hypothèse est exacte, les fonds transférés par l’entremise des bureaux parisiens de la Reichskreditkasse de Berlin, collectés par l’antenne parisienne du SD afin d’être acheminés vers le SD de Kiev, donc les unités de Thomas affiliées à l’Einsatzgruppe C, alimentent bel et bien la machine d’extermination nazie en Ukraine.

JCG : Que ce soit les principaux dirigeants nazis ou les responsables de la SS ou de la Gestapo, votre livre démontre qu’ils connaissent parfaitement les rouages capitalistiques et, bien sûr, principalement bancaires, qu’ils ont fait des affaires avec des entrepreneurs européens, qu’ils ont fait faire des affaires à ces mêmes entrepreneurs. L’alliance du nazisme avec le capitalisme est structurel, et on s’aperçoit dans votre livre que, même si les Etats-Unis ont joué le rôle décisif que l’on sait dans la défaite de l’Allemagne nazie (mais les victoires de l’Armée rouge l’ont été autant), les nazis et les Américains se rejoignaient dans cet anticommunisme viscéral. Un chargé d’affaires à Vichy, Robert Murphy, est emblématique de cette situation ambivalente.

FC : Pour la première fois, grâce à l’ouverture de certaines archives américaines, il a été enfin possible de dévoiler les dessous du pillage de la France occupée par les nazis. En même temps, nous avons l’occasion inespérée d’explorer les coulisses de la politique américaine face à l’instauration et le développement de la collaboration franco-allemande sous l’égide du maréchal Pétain. Cet examen nous a permis de brosser un insolite portrait des milieux dirigeants américains dans leurs rapports complexes et complices avec les autorités vichyssoises. Un personnage se détache du lot, dont on n’avait pas mesuré jusqu’ici le rôle néfaste : Robert Murphy, attaché auprès de l’ambassade des Etats-Unis à Paris et à Vichy, puis envoyé spécial du président Roosevelt en Afrique du Nord, enfin conseiller politique du général Eisenhower dans l’Allemagne occupée. Trois saisons de la vie d’un homme, trois postes stratégiques, mais, à chaque fois, les mêmes liaisons dangereuses avec les plus nationalistes parmi les extrémistes et les hommes d’affaires les moins scrupuleux comme le banquier franco-suisse Pierre du Pasquier. Pierre du Pasquier a été au centre des enquêtes menées par le FBI et le Trésor aux Etats-Unis au début des années 1940 dans le cadre de la traque du magot de Pierre Laval Ces enquêtes révèlent d’inquiétantes connexions avec un milliardaire en affaires - sinon plus - avec les nazis (Ben Smith), et l’existence d’un réseau de « blanchiment » d’argent. Pourtant Robert Murphy aide du Pasquier à contourner la censure britannique en 1940, les Etats-Unis ne sont pas encore en guerre et considèrent déjà Vichy comme un Etat « neutre ». En revanche, Murphy ne peut plus plaider la bonne foi dès lors que du Pasquier se sert de son nom, en 1943, pour tenter de rétablir le contact avec les Etats-Unis. Le banquier franco-suisse est alors engagé dans des affaires plus que douteuses avec deux des puissances de l’Axe (l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste). Robert Murphy nourrissait des sympathies coupables pour les éléments les plus extrémistes parmi les collaborationnistes à Vichy, puis en Afrique du Nord. Nous révélons que Robert Murphy s’est penché sur les fonts baptismaux du Rassemblement national populaire (RNP), qui doit être à Vichy ce que les partis nazi, fasciste et franquiste sont à l’Allemagne, à l’Italie et à l’Espagne en même temps que son ami, le redoutable Otto Abetz, ambassadeur d’ Allemagne à Paris. Murphy appartenait à un courant de pensée très en vogue à l’époque au sein du Département d’Etat. C’était un des plus farouches tenants des « axiomes de Riga » - par opposition aux « axiomes de Yalta » du président Roosevelt . Il faisait partie du courant dit « réaliste », qui estimait que l’URSS était un ennemi autrement plus dangereux que l’Allemagne nazie, et que l’Europe centrale devait servir de cordon sanitaire dans la lutte antibolchevique. Farouches partisans de la guerre froide, les « réalistes » se réclamaient d’un groupe de diplomates en poste dans les années 1920, notamment au consulat américain de Riga.


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49 réactions à cet article    


  • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 12:33

    Oui, mais Demian West, tout le monde sait que, vous, vous savez tout sur tout. Il y a des hommes et des femmes, différents de vous, alors... Un, je ne savais pas qu’Agoravox était un lieu de publication de « scoop only », et deux, l’interview complète est à lire ici (trop longue pour agoravox) :

    http://jeanchristophegrellety.typepad.com/lactionlitteraire/2007/03/le_fest in_du_re.html#comments


  • L’exilé (---.---.110.163) 5 mars 2007 12:16

    Bof !...

    C’est bien beau cette histoire, mais ce n’est pas comme si c’était un scoop...

    Ca fait longtemps qu’on sait que les Nazis se sont goinfrés comme des porcs pendant l’occupation de l’Europe.

    D’un autre côté il faut également bien reconnaitre qu’ils ne l’ont pas emporté au Paradis : L’Allemagne a été rasée jusqu’aux fondations, les collaborateurs se sont fait flinguer par les partisants à la libération et les chefs Nazis ont été tous passés à la baillonnette.

    Dans un sens justice a déjà été faite.

    Il est peut-être désormais temps de laisser refroidir les cendres de ce conflit et ses morts reposer enfin en paix.


    • Malkut Malkut 5 mars 2007 12:43

      « L’Allemagne a été rasée jusqu’aux fondations »

      et pillée sans vergogne ! Oeuvres d’art certes, mais également des usines entières ont été déplacées. Le programme spatial américain dit merci au pillage de l’Allemagne.

      « les collaborateurs se sont fait flinguer par les partisans à la libération et les chefs Nazis ont été tous passés à la baïonnette. »

      Si il n’y avait eu qu’eux ! Des centaines de millier de prisonniers de guerre sont morts après la victoire, en URSS. http://www.icrc.org/Web/fre/sitefre0.nsf/html/5FZGSQ

      D’autre part, la « dégermanification » des pays de l’Est est un sujet encore tabou, même pour les historiens...Voilà une bonne idée de livre, plutôt que de nous confirmer pour la Nième fois que les nazis étaient des salauds : que sont devenues les fortes minorité allemandes des pays de l’Est (plusieurs million de personnes).


    • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 12:47

      Effectivement, la Seconde Guerre Mondiale s’est bien, officiellement, terminée, le 8 mai 1945, et je n’ai pas de scoop qui infirme cette conviction internationale... Par contre, l’ouvrage de ces deux auteurs fourmille de révélations, puisqu’ils sont allés travailler sur des archives qui sont ouvertes depuis peu. Pour mieux percevoir cela, il faut donc lire l’entretien complet (10 pages word), ici

      http://jeanchristophegrellety.typepad.com/lactionlitteraire/2007/03/le_fest in_du_re.html#comments

      Lorsque vous écrivez :

      "D’un autre côté il faut également bien reconnaitre qu’ils ne l’ont pas emporté au Paradis : L’Allemagne a été rasée jusqu’aux fondations, les collaborateurs se sont fait flinguer par les partisants à la libération et les chefs Nazis ont été tous passés à la baillonnette.

      Dans un sens justice a déjà été faite.

      Il est peut-être désormais temps de laisser refroidir les cendres de ce conflit et ses morts reposer enfin en paix."

      non, ce n’est pas exacts que les collaborateurs ont été flingués par les partisans, puisqu’un Papon et tant d’autres, notamment riches et puissants, sont passés entre les mailles du filet. L’épuration a été totalement ratée, en particulier par la volonté de De Gaulle. Je m’étonne de votre utilisation du terme de « partisans », car c’est le mot que les allemands utilisaient pour désigner les résistants. Les chefs nazis ont tous été... pendus, sauf ceux qui ont réussi à disparaître, parfois définitivement, et ceux que les différentes organisations de justice ont décidé de laisser tranquilles, souvent parce que leurs responsables ignoraient l’étendue de leurs crimes. Enfin, c’est oublier ceux qui n’étaient pas des chefs, les bourreaux anonymes d’Hitler et qui ont commis directement, personnellement, des crimes, sans jamais avoir été poursuivis.

      Non, « justice » n’a pas été faite, et ce n’est pas étonnant de voir, 60 ans plus tard, une droite pétainiste et une extrême-droite, germanophile, aussi performantes en France.

      Non, il n’est pas temps de « laisser refroidir », car c’est ce qui a été fait depuis 60 ans, par la volonté des dirigeants français et européens, et cela a permis à trop d’individus responsables de ne jamais être inquiétés, et cela a permis à cette extrême-droite idéologique de rester à l’oeuvre et d’être aujourd’hui si active, dans l’espace public, dans la vie économique.


    • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 12:52

      Malkut, un français germanophile, comme Jean-Marie ? Vous voulez oser la comparaison des crimes commis par les Nazis à travers toute l’Europe et ceux commis contre les Allemands, par vengeance ? Je vous rappelle que l’URSS, c’est 20 millions de victimes à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. La vengeance anti-allemande est donc tout à fait intelligible, même si, une fois de plus, ce sont les civils qui ont payé pour les crimes commis par les soldats.


    • Malkut Malkut 5 mars 2007 15:43

      @ grellety

      La germanophilie est donc un crime ?

      Je vais être outrancier quelques instants moi aussi : vous voulez organiser des descentes chez les particuliers, pour voir si il ne cachent pas quelques disques de Bach, ou quelques bière blanches bavaroises ? Pour pouvoir les inculper de jean marisme ?

      Que proposez vous pour les allemands d’aujourd’hui ? Le suicide collectif ?

      « Vous osez la comparaison » non, je commentais le commentaire du dessus, mais je vous trouve gonflé de parler de comparaisons mal à propos, puisque c’est tout votre argumentaire : des comparaisons vaseuses entre l’extrême droite d’aujourd’hui et les nazis.

      Vous dites (et vous ne dites que ça d’ailleurs) : « Non, « justice » n’a pas été faite »

      Sachant que tous les protagonistes de cette époque sont morts ou le serons bientôt, QUE PROPOSEZ VOUS DONC ? Encore une fois : le suicide collectif des allemands ?


    • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 16:01

      Cette germanophilie qui m’étonne chez certains Français, c’est celle qu’un Le Pen a exprimé et pour laquelle il sera jugé après les élections : « les Français n’ont pas tant souffert que cela pendant la guerre, les bavures des allemands étaient inévitables, ... ». Le pseudo-patriote révèle son vrai visage : oui, il n’est pas xénophobe, puisqu’il y a de bons étrangers et de mauvais étrangers pour lui, et que, dans ce cas, il y avait de « bons allemands », les nazis. Mais vous avez raison sur un point : en étant ironique, j’utilise, à tort, la racine germano, alors que les Nazis n’étaient pas représentatifs de ce qu’étaient et de ce que sont les Allemands. Le suicide collectif pour les Allemands, eux qui sont les frères des « francs » ? Non, évidemment ! Mais qu’ils continuent, comme nous, à s’intéresser de très près à cette Histoire, à leur Histoire, à notre Histoire, car certains responsables ne sont pas morts, sans compter qu’ils ont travaillé à léguer leurs richesses, leurs « idées » à quelques jeunes européens...

      Un très beau livre sur les rapports, complexes, terribles, entre des Français cultivés et un Allemand cultivé : « Le silence de la mer » de Vercors.

      A propos des Allemands qui ont résisté au nazisme, et qui sont méconnus en France :

      http://resistanceallemande.online.fr/ http://www.pcn-ncp.com/Widerstand.htm


    • (---.---.37.71) 5 mars 2007 12:36

      Le pillage des pays occupés est le but de la guerre, afin de pouvoir financer la politique Socialiste d’Hitler.


      • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 12:54

        J’avais entendu dire qu’ici, il y a des extrémistes de droite, et en voilà un. Bon, avec l’IP, il ne sera jamais vraiment anonyme...


      • Dryss (---.---.52.140) 5 mars 2007 13:24

        Juste une petite correction pour ne pas faire d’amalgamme : Hitler ne menait pas une politique socialiste bien que ce mot figure dans le nom de son parti. Son parti était d’extrême droite et non de gauche. De plus, je ne suis pas d’accord avec toute la phrase : Hitler n’a pas occupé des pays pour avoir de l’argent, ce qui est beaucoup trop simpliste mais pour :
        - exterminer tous les juifs d’Europe : sa haine était un facteur très important
        - Etre le maître de l’Europe tout simplement
        - Venger la défaite de l’Allemagne lors de la 1ère GM
        - Préparer une armée contre l’URSS de Staline
        - et plein d’autres raisons encore...

        @demian west

        Je vous trouve un peu aggressif : même si ce n’est effectivement pas nouveau, j’ai lu l’interview de M.Calzi avec une grande attention et elle m’a appris de nombreux détails intéressants. Et puis ne pensez vous pas que ce n’est pas cela, l’Histoire : approfondir toujours les connaissances déjà acquises. Donc si M.Calvi ne s’est pas trompé, alors on pourra réviser l’histoire de la seconde GM en ajoutant le rôle de M.Murphy, qui était à ce jour presque inconnu si j’ai bien compris. C’est en rajoutant toujours des petits détails que l’on arrive à créer une histoire complète, non ?

        Sinon, je voudrais remercier l’auteur pour nous faire partager son interview avec cet historien assez instructive.


      • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 13:42

        Depuis plusieurs années, une partie substantielle de l’extrême-droite européenne et notamment française tente de réécrire l’Histoire, de réaliser un révisionnisme complet : selon lequel les Nazis et les fascistes étaient socialistes, ou de gauche, au mépris des réalités historiques, politiques, de l’époque. Vous trouvez cela même chez des jeunes gens de Sciences-Po Paris, c’est vous dire !


      • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 14:02

        Comment la « politique d’Hitler » pourrait être socialiste, alors que les socialistes et les communistes allemands ont été les premiers civils à être dirigés vers les premiers camps de concentration qui ont été crée pour eux ? ! S’il vous suffit de trouver le mot « socialiste » dans le sigle NSDAP pour en conclure que « la politique d’Hitler est socialiste », c’est qu’il n’y a que les mots dans la vie, selon vous, sans les actes. La doctrine hitlérienne ne pouvait pas être socialiste puisqu’elle était nationaliste, anti-internationaliste, antisémite, et beaucoup de Juifs allemands, comme de Juifs européens, étaient socialistes ou communistes ! Hitler a rassemblé autour de lui toute la droite et l’extrême-droite, économiques et politiques. Voilà les faits. Votre commentaire, comme je l’ai signalé à Agoravox, relève du révisionnisme.


      • (---.---.37.71) 5 mars 2007 14:17

        « Comment la »politique d’Hitler« pourrait être socialiste, alors que les socialistes et les communistes allemands ont été les premiers civils à être dirigés vers les premiers camps de concentration qui ont été crée pour eux ? ! »

        Non, créé pour les catholique et les prétres. Quand au division internes à la gauche, alors la fin de Roem, c’est quoi ? Ca prouve quoi ? Rien du tout. relisez en plus le programme des année 20 ! Rien de droite la dedans !

        « c’est qu’il n’y a que les mots dans la vie, selon vous, sans les actes »

        Justement, il y a les actes. Hitler EST socialiste, et FAIT une politique socialiste, contre les riches, pour les pauvres. D’abord contre les riches, puis contre les juifs, puis contre les Tcheque, les polonais, les français etc.. D’ailleur, sous Hitler, les allemands recevait plus d’argent avec leur enfant dans l’armée que lorsque ceux ci travaillaient..

        « La doctrine hitlérienne ne pouvait pas être socialiste puisqu’elle était nationaliste, anti-internationaliste, antisémite, et beaucoup de Juifs allemands, comme de Juifs européens, étaient socialistes ou communistes ! »

        Hitler est socialiste, pour les allemand. Il est même farouchement pour l’Egalité des Allemands. C’est un socialiste NATIONAL, pas INTERNATIONNAl, c’est pourtant assez claire. Le reste...

        « Hitler a rassemblé autour de lui toute la droite et l’extrême-droite, économiques et politiques. Voilà les faits. Votre commentaire, comme je l’ai signalé à Agoravox, relève du révisionnisme. »

        La droite, les conservateurs, n’ont jamais été pour hitler, c’est ridicule ! (A part Tysen, certes, seul des grand patrons à avoir soutenue et financé Hitler : c’est son probléme). Pourquoi la droite serait-elle pour une étatisation de l’économie ? Pour des impots suplémentaires ? Pour des lois empéchant le libre fonctionnement du marché et favorisant les parasites sociaux ?

        Quand à signaler un révisionisme, c’est débile : l’histoire progresse par révisionisme (différent du négationisme). Par ailleur, qu’est-ce que ca peut vous faire qu’Hitler fut socialiste ? Les socialistes de toute façons ne sont pas à quelques dizaines de millions de cadavres de plus ou de mois...


      • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 14:58

        Ok, vous ne connaissez rien au sujet dont vous parlez. Alors, il faut vous faire le cours.

        « Les premiers camps nazis furent créés dès 1933, l’année de l’arrivée de Hitler au pouvoir, pour enfermer les Allemands opposés à Hitler : communistes, sociaux-démocrates, syndicalistes... Les premiers furent Dachau et Oranienburg. »

        http://perso.orange.fr/d-d.natanson/camps_concentration.htm

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_camps_de_concentration_nazis

        "Vous voulez donc dire que les nazis étaient sur le plan économique proches de Keynes ?

        Les nazis, certainement pas. Je ne suis pas sûr, d’ailleurs, qu’ils aient eu des idées très arrêtées en matière d’économie. Certains penchaient vers les thèses de la droite la plus conservatrice, d’autres se disaient socialistes.

        Leur programme économique était plus un patchwork qu’autre chose. Le sort fait aux thèses sur l’expropriation des capitalistes et la nationalisation des grandes entreprises en est une bonne illustration. Au début des années 20, le ton est très anti-capitaliste. Mais en 1928, on ne parle plus que d’exproprier les capitalistes juifs, ce qui n’est pas la même chose. "

        http://www.bernardgirard.com/aligre/nazisme.html

        http://resistanceallemande.online.fr/montee.htm

        "programme économique et social Le programme économique et social était anticapitaliste et antilibéral ; il prévoyait la protection des classes moyennes menacées par le capitalisme, le droit et devoir de travailler, la nationalisation des trusts, l’obligation pour les patrons de grandes entreprises de faire participer les employés aux bénéfices, et une réforme agraire consistant en la réquisition sans indemnités des grands domaines. Ces points n’ont pas été rédigés par Hitler. Les aspects socialistes furent nuancés en 1927 par la reconnaissance de la propriété privée, le parti étant financé par des industriels."

        Or Hitler et les nazis n’ont pas le pouvoir dans les années 20, mais à partir de 33. Et parce qu’ils sont si grassement soutenus par les industriels allemands, ils leur offrent des salariés-esclaves, sans syndicats, sans hausses de salaire, ... S’il y avait des « idées » et des intentions socialistes dans le NSDAP au début des années 20 et chez quelques personnes de l’entourage d’Hitler, y compris le patron des SA, celui-ci est éliminé, et la « politique d’Hitler » est celle qu’il a claironné dans Mein Kampf, à savoir fondée sur l’inégalité « entre les races et les individus ».

        « A la fois anticapitaliste et antimarxiste, et soucieux de se rallier la classe ouvrière, le régime nazi voulut comme tout fascisme expérimenter une troisième voie entre libéralisme et collectivisme. L’Etat nazi intervint ainsi largement dans l’économie. Il mena une politique de grands travaux (essor du réseau autoroutier), lança un programme ambitieux de logements sociaux, de réfection des cantines ouvrières, ou de loisirs de masse. En 1936, Hitler fit concevoir par Ferdinand Porsche les premières Volkswagen ou »voiture du peuple", censées être accessibles aux Allemands les plus modestes - en réalité, peu seront construites sous les IIIe Reich, leurs usines de montage étant vite affectés à la construction de chars. Mais aussi, le régime imposa la planification et une stricte autarcie, obligeant les industriels et les particuliers à remplacer par des ersatz de moindre qualité les produits interdits d’importation.

        Dès l’origine, l’économie du Troisième Reich s’est orientée vers la remilitarisation de l’Allemagne, puis la préparation de la guerre. Ce fut accentué à partir de 1936 avec le lancement du Plan de Quatre Ans confié à Hermann Göring. Celui-ci constitua le tout-puissant cartel des Hermann-Göring Reichswerke, devenu très vite l’une des plus grosses entreprises d’Allemagne puis, après la mise sous tutelle des industries des pays conquises, une des plus grosses du monde.

        Le développement de l’industrie de l’armement fut grandement facilité par la technologie de la mécanographie et de la carte perforée Hollerith, fournie par la Dehomag. Les méthodes de comptabilisation, qui permettaient de connaître avec précision la nature du travail effectué par les ouvriers, orientèrent l’industrialisation dans ce sens."

        http://fr.wikipedia.org/wiki/Allemagne_nazie#.C3.89conomie_sous_le_Troisi.C3.A8me_Reich

        "Le NSDAP n’interessa pas que les militaires. De nombreux industriels, des plus petites entreprises jusqu’aux plus grands groupes comme Borsig, Thyssen ou Stinnes voyaient deja dans le NSDAP, une organisation qui valait la peine d’etre soutenue. Ainsi dès l’automne 1923, le NSDAP recu de Frizt Thyssen un don astronomique, compte tenu de l’inflation de plus de 100 000 marks-or. L’industriel Stinnes, déclara lors d’un entretien, quelques semaines avant le putsch raté d’h*****, en septembre 1923 avec l’ambassadeur américain : « Il faut trouver un dictateur qui aurait le pouvoir de faire tout ce qui est nécessaire. Un tel homme doit parler la langue du peuple et être lui meme un civil. Nous avons un tel homme ; un grand mouvement issu de Bavière, décidé à restaurer les anciennes monarchies, approche. Sa venue signifiera avant tout le début d’un combat contre le communisme . »

        http://www.comlive.net/sujet-111708.html

        "Hitler rejetait dans un même mépris capitalisme et marxisme . Son nationalisme raciste transcendait le clivage traditionnel capital/social : il rêvait d’un peuple uni par une race et une culture communes. La propagande hitlérienne est essentiellement guidée par des considérations d’opportunité politique, mais comporte des points de fixation : le nationalisme et l’anti-marxisme, suivi de près par une obsession de la « pureté » raciale.

        Il est clairement préoccuppé par le problème de cohésion nationale et parle d’« espace vital » pour le développement des allemands en général. Ayant lui-même enduré des privations à l’époque où il vagabondait à Vienne dans sa jeunesse, il constate amèrement puis avec rage l’impéritie d’une démocratie affaiblie et méprisable.

        Pendant les années 1920, il dut louvoyer entre les tendances « droitistes » (de l’armée et de la droite traditionnelle, du patronat qui finançait son parti) et « gauchistes » (de certains de ses partisans, comme Ernst Röhm ou Gregor Strasser qui exigeait une révolution sociale autant que nationaliste). Après le lamentable échec du putsch de 1923 , son problème consiste à capter et conserver un maximum de voix en vue de conquérir électoralement le pouvoir.

        Le pragmatisme économique brutal de Hitler est mis en oeuvre grâce au pouvoir dictatorial qu’il s’est arrogé par la dissolution de fait de la République de Weimar en 1933-34. En quelques années, l’économie allemande est remise sur pied entre autre grâce à des emplois publics crées par l’État national-socialiste (autoroutes, travaux d’intérêt généraux, etc). Le réarmement n’interviendra que plus tard, après relance de l’économie.

        D’après William L. Shirer , dans son livre sur le Troisième Reich, il diminue également de 5% tous les salaires dans le pays, permettant de dégager des ressources pour relancer l’économie. Ce qui semble confirmer, toujours selon Shirer, la nature interventionniste, voire keynésienne de ses directives.

        Après la purge de Röhm et la liquidation des SA, Hitler refuse l’idée d’une révolution sociale. Il tient à garder de bons rapports avec ceux qui lui ont permis de prendre le pouvoir, c’est-à-dire les grands industriels, certains financiers et l’armée. On voit là également sa haine de toute idée marxiste. Ainsi, une de ses premières mesures à son arrivée au pouvoir sera la suppression de tous les syndicats . La politique économique et sociale doit encourager la propriété privée pour le plus grand nombre grâce à la main correctrice de l’État. Roosevelt a fait de même aux USA à la même époque avec son New Deal .

        La politique sociale et économique hitlérienne

        Dès mai 1933, Hitler fait dissoudre les syndicats , pour laisser la place au Deutsche Arbeitsfront (DAF), Front allemand du travail, organisation unitaire nazie, dirigée par Robert Ley . Le DAF permit aux patrons d’exiger davantage de leurs salariés, tout en garantissant à ceux-ci une sécurité de l’emploi et une sécurité sociale. Officiellement volontaire, l’adhésion au DAF est de fait obligatoire pour tout Allemand désirant travailler dans l’industrie et le commerce. Plusieurs sous-organisations dépendaient du DAF, dont Kraft durch Freude (la Force par la joie), chargée des loisirs des travailleurs.

        Entre 1934 et 1937, son ministre de l’Économie, Hjalmar Schacht , ancien directeur de la Reichsbank, a pour mission de soutenir l’intense effort de réarmement du Troisième Reich. Pour atteindre cet objectif, il met en place des montages financiers hasardeux, creusant le déficit de l’État. Par ailleurs une politique de grands travaux, portant notamment sur des autoroutes (déjà planifiées par les précédents gouvernements), est poursuivie, développant ainsi une politique keynésienne d’investissements de l’État.

        Le chômage baisse nettement, passant de 3,5 millions de chômeurs en 1930 à 200000 en 1938 . Cependant, Schacht considère que les investissements dans l’industrie militaire menacent à terme l’économie allemande et souhaite infléchir cette politique. Devant le refus de Hitler qui considère le réarmement comme une priorité absolue, Schacht quitte son poste."

        http://www.dark-stories.com/adolf_hitler.htm


      • Nicolas Proix (---.---.125.159) 5 mars 2007 15:24

        Avec une bonne orthographe, c’est plus lisible, merci.

        « Elu contre la droite » ? En quoi cela est-il une preuve que Hitler eût été (prétendument) de gauche ? Le 21 avril 2002 est là pour nous rappeler que droite et extrême-droite s’opposent plus souvent qu’elles s’accordent.

        Quant à Hindenburg, il était tout sauf en accord avec les idées du NSDAP en général et de Hitler en particulier. Et pourtant il était indéniablement de droite.

        Est-il nécessaire de rappeler qu’il n’y avait pas de régime plus détestable du point de vue d’Adolphe Hitler que le régime communiste ? C’est difficilement conciliable avec une politique « socialiste » . . .


      • Malkut Malkut 5 mars 2007 16:12

        Pourriez vous chacun, et avant tout, définir les termes « Extrême droite », « socialisme », « gauche » et « droite » ?


      • paul (---.---.92.212) 5 mars 2007 12:45

        il faut surtout laisser refroidir la famille bush, ford, général motors, ibm et consors qui ont bien collaborés avec l’allemagne nazie, comme ils collaborent bien aujourd’hui avec les saoud, les bin laden, etc... le festin continu


        • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 12:57

          1 : ne pas tout mélanger 2 : ne pas oublier que le capitalisme est international, et qu’il y a des profiteurs dans toutes les nations 3 : ne pas oublier les Français qui ont profité de ces « crimes économiques », parce qu’une tendance nette des Français est de rejeter leurs propres turpitudes sur les autres...


        • (---.---.37.71) 5 mars 2007 13:43

          « collaborés avec l’allemagne nazie »

          A, toi aussi tu es pour un embargo sur Cuba, l’Iran, l’Irak, etc.. ?


        • Internaute (---.---.215.58) 5 mars 2007 13:34

          Article sans intérêt dont tout le monde se fiche.


          • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 13:38

            Pseudo-commentaire sans intérêt et dont tout le monde se fiche ! A bon entendeur, salut !


          • maxim maxim 5 mars 2007 14:04

            pour la participation Americains > Allemands....

            une petite info....

            pour les avions Allemands Junker par exemple,certaines series etaient équipées de moteurs Pratt and Withney made in Usa et le Sav etait toujours assuré ,meme durant les hostilités .....

            les divisions SS utilisaient des camions fabriqués par Ford France , équipés du moteur v8 ford Dearbonne ,fournitures suivies par l’intermediaire de Vichy ,qui conservait des accords commerciaux avec les States.....


            • Malkut Malkut 5 mars 2007 16:16

              A noter que les états unis avait une ambassade à Vichy.

              De Gaulle n’a été reconnu par les américains qu’en octobre 1944. Deux mois après la libération de Paris...

              http://www.monde-diplomatique.fr/2003/05/LACROIX_RIZ/10168


            • ZEN zen 5 mars 2007 17:43

              Bonjour, Maxim

              Tu as raison. On ne parle pas assez de la participation de certaines firmes américaines (Texaco, Ford, ITT,) à l’effort économique du Reich, avant et pendant la guerre.

              Jacques R.Pauwells, historien belgo-canadien a fait une étude trés approfondie là-dessus :

              http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=13787


            • Nono (---.---.35.215) 5 mars 2007 18:45

              @ Maxim, Zen et Malkut,

              Avec la libération de certains archives US et/ou UE, on risque de découvrir pas mal des perles :

              LIEN 1

              LIEN 2

              Nono


            • Nono (---.---.35.215) 5 mars 2007 18:46

              à consommer avec modération, cela va de soi ! smiley

              Nono


            • roumi (---.---.74.206) 5 mars 2007 20:06

              de gaule avait fait le discours de bayeux contre l’AMGOT .

              il est certain que ce n’avais pas plus !


            • tugdual 5 mars 2007 20:29

              Très instructif Maxim ! Merci !


            • (---.---.74.206) 5 mars 2007 21:19

              et les meilleurs spécialiste de la chimie des explosifs étaient français !!


            • maxim maxim 5 mars 2007 23:19

              bonsoir Zen......

              une autre histoire de la collaboration Americano- Allemande...

              Patton avait envisagé de réarmer les troupes d’élite du Reich pour aller combattre l’union Sovietique ,d’ailleurs Patton avait toujours eu beaucoup d’admiration pour les Bataillons Allemands ,il avait eu beaucoup d’estime pour Rommel.......

              ceci dit des rumeurs avaient circulées comme quoi Hitler dans son ascension avait beneficié de fonds secrets Americains ,le but etait de combattre le Communisme et l’Allemagne representait le vecteur le plus sûr pour concretiser ce projet ......

              ne pas oublier que les grandes compagnies comme Krupp ,Siemens,Bayer,Daimler Benz ,Thyssen...ont bien aidées Tonton Adolf ,à mettre son projet sur pieds.....

              pour le clin d’oeil...notre ligne Maginot qui devait etre un redoutable rempart avait été equipée par Siemens pour tous les reseaux electriques et électro-magnétiques.....


            • maxim maxim 5 mars 2007 23:57

              cycliste Tucdual ?????

              d’apres le logo.....

              ici on est deja deux....Zen et moi meme......

              ( aux lecteurs.. mille excuses si je sors du sujet)


            • LE CHAT LE CHAT 5 mars 2007 15:15

              tout envahisseur pille les pays conquis , c’est vieux comme le monde !


              • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 15:56

                C’est une confusion parce que le pillage grec n’est pas comparable au pillage nazi : dans l’antiquité, les peuples vaincus par les peuples en guerre étaient souvent transformés en esclaves, et ramenés chez leurs maîtres. Parfois, les guerriers, assoiffés de haine, tuaient tout le monde. Les Nazis ont, eux, exploité autant que possible les richesses des pays vaincus, leurs victimes, tout en organisant leur élimination, leur assassinat - à grande échelle. Et après les Juifs, les tziganes, les homosexuels, les résistants, c’eut été au tour des Français, puisque, selon Hitler, les pires ennemis de l’Allemagne étaient le communisme et la France - quant à la France communiste, je n’en parle pas !


              • (---.---.225.122) 5 mars 2007 16:31

                Il ne faut pas oublier les deux millions de prisonniers de guerre français, qui ont été utilisé par l’économie allemande, sans parler des requis STO.


              • Jimmie Danger (---.---.164.192) 5 mars 2007 17:22

                « Tout envahisseur pille les pays conquis.. »

                Le régime nazi fonctionnait comme un empire voué à une extension perpétuelle sous peine d’écroulement.

                De plus, Goebbels, tenant de l’aile gauche du parti, tenait absolument à ce qu’en partie le programme social du nazisme soit préservé ce qui impliquait, l’économie etant toute entière absorbée par l’effort de guerre, de nourrir les Allemands grâce aussi bien à la spoliation des biens des catégories jugées « indésirables » qu’au pillage des pays qui tombaient sous son joug.

                Jimmie Danger


              • Briseur d’idoles (---.---.168.138) 5 mars 2007 23:31

                En matière de pillage, nos « victimes absolues » en connaissent un rayon !


              • maxim maxim 5 mars 2007 23:51

                @ Grellety.....Hitler en a toujours voulu à la France ..

                > 1 il n’avait pas admis l’armistice qui donnait le titre de vainqueur à la France ,Hitler avait combattu en 14 - 18 ,nommé caporal,blessé,titulaire de la croix de fer.... à l’epoque ,un mouvement communiste rongeait l’Allemagne de l’interieur et le pays ne pouvait plus faire face à cette crise interne et à la guerre.....

                > 2 le traité de Versailles obligeait l’Allemagne à verser des dommages de guerre exhorbitants à la France et elle n’arrivait plus à honorer sa dette ,cette situation mettait à plat toute son economie ,les autres nations voulaient relacher la bride conscientes de la situation,mais la France ne voulait rien entendre ....

                Hitler avait gardé une haine feroce contre la France et avait utilisé ces arguments et le sentiment de ses compatriotes pour lancer son mouvement....

                la suite ,on la connait.....


              • Vendeta (---.---.102.227) 5 mars 2007 16:06

                Encore un ènième livre sur 39-45...

                Heureusement qu’Hilter a exister pour pour faire vivre les pseudo écrivains, et les Editeurs !!!!!!

                Avec surtout pour accrocher l’oeil, de façon ignoble, une belle photo avec un Nazi et une croix gammée...hum on adore

                On se croirait sur Arté... ou Alexandre Adler n’a comme solution pour assurer un audimat raisonnable et couvrir les frais de diffusion des films scandinaves à 100 téléspectateurs, diffuse un documentaire par semaine sur la Nazi...

                Le fascisme, ça rapporte !!

                Même aujourdh’ui, les chefs de rédaction ont compris le principe en étudiant les données...ils suffit d’inviter Marine ou Jean Marie Lpen pour gagner 20% d’audience !!

                et après il viendront pleurez....

                V.


                • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 16:26

                  Il faut rappeler à ce genre de clowns qui publient des commentaires, de manière anonyme, et dans cette pauvreté intellectuelle, que la Seconde Guerre Mondiale a conduit 50 millions de personne à une mort, violente, que des crimes épouvantables ont été commis, par des fous, des psychopathes, des serial killers, que des crimes ont été commis, pour pouvoir voler les victimes, et que, si le nazisme a été vaincu comme vous le savez, ses racines, humaines, sociologiques, mentales, existent toujours, et que notre vigilance ne doit jamais cesser. Que vous ne soyez pas de celles et de ceux qui veillent, c’est un fait, dont acte, mais ne venez pas leur donner des leçons alors que vous invitez les citoyens du monde à être des autruches prêtes pour le sacrifice. Nous, nous n’irons pas vous faire pleurer, mais, à la différence de ce qui s’est passé dans les années 30, il faut et faudra être ferme envers les candidats à une répétition de l’Histoire. Donc, s’il faut en faire pleurer quelques-uns, du côté de ses aspirants bourreaux, il ne faudra pas hésiter !

                  La tonalité de la majorité des commentaires est intéressante, en sus d’être aussi écoeurante. 60 ans après les drames de la Seconde Guerre Mondiale, qui ont eu des responsables précis, avec des actes précis, pour des intentions et des justifications précises, on voit que, dans ce pays, les dérives révisionnistes sont profondes, et il n’est donc pas étonnant que les hauts fonctionnaires de Vichy soient si facilement passer à travers les mailles du filet, que Papon ait été bien seul à avoir des ennuis judiciaires archi-mérités, ni qu’il ait eu des soutiens jusqu’à la fin. Car les Pétainistes sont encore très présents et très actifs. Qu’ils se rassurent : ceux et celles pour qui la Résistance fut l’honneur de la France ne sont pas prêts de laisser endormir, d’oublier et de se taire.


                • Malkut Malkut 5 mars 2007 17:05

                  Grellety, qu’attendez vous pour prendre le maquis ?

                  L’hystérie tout comme la paranoïa se soignent.


                • grellety (---.---.160.179) 5 mars 2007 17:30

                  Le maquis se prend quand l’ennemi est très proche. La Résistance et les alliés n’ont pas travaillé pour rien. Mais si nous avons été libérés, il n’en reste pas moins qu’il existe de très et de trop nombreux sympathisants, actifs, du nazisme et du pétainisme, et que les fondements de la nouvelle République née à la Libération sont attaqués par des idéologues de droite et d’extrême-droite dont les inspirateurs, pendant la guerre, ont été d’actifs collaborateurs. Alors, même si la Résistance et les Alliés ont vaincu, ce travail de vigilance et de résistance ne peut jamais être suspendu, mis en veille, ne vous en déplaise. Alors s’il faut être paranoïaque pour être ainsi, il n’y aucun problème !


                • Briseur d’idoles (---.---.168.138) 5 mars 2007 19:32

                  Une question, mais à qui donc les « biens spoliés » ont-ils été spoliés ?

                  Je sais, je sais, je viens encore de mettre mes pieds dans le caviar !! smiley


                  • Bois-Guisbert (---.---.170.238) 5 mars 2007 22:00

                    L’exploitation nazie des corps et des biens des victimes...

                    Un bouquin sur le sujet, pourquoi pas ? Mais à condition que le prochain porte sur l’exploitation des corps et de la mémoire des victimes du nazisme !

                    Parce que là, c’est pas mal non plus !


                    • Briseur d’idoles (---.---.168.138) 5 mars 2007 22:09

                      Où plutôt sur les victimes du racisme juif. Je me propose comme votre conseiller littéraire bénévole !


                    • Malkut Malkut 5 mars 2007 22:31

                      « The Holocaust Industry, » de Norman G. Finkelstein.

                      « The son of an Auschwitz survivor accuses the »Holocaust industry,« Elie Wiesel and Jewish leaders worldwide of a vast shakedown. »

                      http://archive.salon.com/books/int/2000/08/30/finkelstein/index.html


                    • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 6 mars 2007 12:27

                      grellety, bravo pour votre excellent article !

                      « La Seconde Guerre mondiale, le nazisme et le régime de Vichy ont encore des secrets », écrivez-vous au début de votre papier, en commettant, soit par paresse, soit par manque évident de rigueur dans la dénomination des faits historiques, un amalgame insultant.

                      Aussi, permettez au Vichyssois que je suis, d’adresser à votre aimable attention, ce commentaire de protestation, qui sert de droit de réponse... En effet, je ne me sens pas, en tant que Vichyssois, l’héritier de ces criminels français, qui se firent les complices du nazisme...

                      Donc, je vous rappelle que :

                      -  que pour qualifier la France à cette époque, un seul nom administratif, constitutionnel et institutionnel lui fut officiellement attribué : l’Etat Français ;
                      -  que, sur décision du Maréchal Philippe Pétain et de son Gouvernement qui s’y étaient installés, la Ville de Vichy fut officiellement déclarée : ‘’Capitale politique, administrative et économique de l’Etat français’’ ;
                      -  que seuls trois hommes incarnèrent ce Régime collaborationniste, aux côtés du Maréchal Philippe Pétain, en gouvernant à sa tête : Pierre Laval, l’Amiral François Darlan, Pierre Etienne Flandin, qui furent, avec leurs ministres, leurs Secrétaires d’Etat, leurs collaborateurs, leurs partisans, les artisans de la collaboration active avec le Régime criminel d’Adolf Hitler ;
                      -  qu’aucun Président du Conseil des Ministres du Gouvernement de l’Etat Français ne s’est appelé Vichy ;
                      -  qu’aucun Vice Président du Conseil des Ministres du Gouvernement de l’Etat Français ne s’est appelé Vichy ;
                      -  qu’aucun Membre du Gouvernement de l’Etat français, qu’il ait été Ministre ou Secrétaire d’Etat, ne s’est appelé Vichy ;
                      -  que Vichy n’est, ni une nationalité, ni une personne, ni un régime : c’est une Ville !

                      Pour vous en convaincre définitivement, je vous invite à lire attentivement mes trois articles parus sur ‘’AgoraVox - Le Média citoyen’’ :

                      -  « Commémorer la Shoah ne doit pas servir de prétexte », publié le 25 juin 2005 : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=1206
                      -  « Quand l’histoire officielle occulte les noms des responsables de la Collaboration de l’Etat français avec le régime nazi », publié le 23 mai 2006 : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=9899
                      -  « Lettre ouverte à Antoine de Gaudemar, Editorialiste à ‘’Libération’’ », publié le 4 août 2006 : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11943

                      De plus, je vous invite à lire attentivement la Proposition de loi de Gérard Charasse, Député de l’Allier, visant à substituer, dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation « dictature de Pétain » Je vous en souhaite bonne lecture !

                      ______________________________________________________________________ __

                      Proposition de loi de Gérard Charasse, Député de l’Allier, visant à substituer, dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation « dictature de Pétain » Visible sur le lien : http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0729.asp

                      No 729

                      ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 DOUZIÈME LÉGISLATURE

                      Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 26 mars 2003 ; 13 février 2003.

                      PROPOSITION DE LOI visant à substituer, dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation « dictature de Pétain ». (Renvoyée à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles30 et 31 du Règlement.)

                      PRÉSENTÉE par M. Gérard CHARASSE, Député. Langue française.

                      EXPOSÉ DES MOTIFS

                      Mesdames, Messieurs, Depuis plus de cinquante années, diverses appellations utilisant le nom de la ville de Vichy servent à désigner le régime de l’État français né du vote du 10 juillet 1940. Tandis que, d’année en année, l’opposition des quatre-vingts parlementaires ayant voulu défendre la République reçoit un hommage grandissant, l’utilisation du nom de la ville de Vichy dans un sens négatif s’étend, allant jusqu’à prendre des formes substantivées censées désigner la trahison ou l’esprit de capitulation. Or, après l’appel du 18 juin du général de Gaulle, cette ville a accueilli le deuxième acte de résistance : celui des quatre-vingts parlementaires qui ont refusé d’installer un régime d’exception et xénophobe. Afin que ce second événement prenne le pas dans l’expression, comme il l’a pris dans l’Histoire, sur la seule installation du régime de l’État français à Vichy, il convient d’inciter, dans les textes d’origine privée, et d’obliger, dans les textes officiels, la substitution d’une dénomination de nature à rappeler le mode d’avènement de ce régime et son caractère autocratique à celles se référant à la ville de Vichy. Les travaux menés depuis plusieurs années par le Comité en l’honneur des quatre-vingts parlementaires du 10 juillet 1940, avec des historiens, des parlementaires et des citoyens, a permis de proposer l’appellation « dictature de Pétain ». Tel est l’objet de la présente proposition.

                      PROPOSITION DE LOI

                      - Article 1er La dénomination « dictature de Pétain « , de nature à rappeler le mode d’avènement du régime de l’État français et son caractère autocratique, est destinée à remplacer, dans les communications publiques, les références à la ville de Vichy.

                      - Article 2 La dénomination « dictature de Pétain » est adoptée pour tous les textes officiels se référant à cette période.

                      - Article 3 L’utilisation d’une appellation du régime de l’État français faisant référence à la ville de Vichy ou à ses habitants permet à toute personne y ayant intérêt l’utilisation du droit de réponse prévu à l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881.

                      - Article 4 Est considérée comme une imputation portant atteinte à l’honneur ou à la réputation, au sens de l’article 13-1 de la loi du 29 juillet 1881, toute appellation tendant à assimiler le nom de la ville ou de ses habitants à des comportements de trahison, de capitulation ou d’outrage au régime républicain.

                      - Article 5 Un décret en Conseil d’État fixe les modalités d’application de la présente loi.

                      N°729 - Proposition de loi de M. Gérard Charasse visant à substituer, dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation « dictature de Pétain ».

                      "Depuis plus de cinquante années, diverses appellations utilisant le nom de la ville de « Vichy » servent à désigner le régime de l’État français né du vote du 10 juillet 1940. Tandis que, d’année en année, l’opposition des quatre-vingts parlementaires ayant voulu défendre la République reçoit un hommage grandissant, l’utilisation du nom de la ville de « Vichy » dans un sens négatif s’étend, allant jusqu’à prendre des formes substantivées censées désigner la trahison ou l’esprit de capitulation. Or, après l’appel du 18 juin du général de Gaulle, notre ville a accueilli le deuxième acte de résistance : celui des quatre-vingts parlementaires qui ont refusé d’installer un régime d’exception et xénophobe. Afin que ce second événement prenne le pas dans l’expression, comme il l’a pris dans l’Histoire, sur la seule installation du régime de l’État français à « Vichy », il convient d’inciter, dans les textes d’origine privée, et d’obliger, dans les textes officiels, la substitution d’une dénomination de nature à rappeler le mode d’avènement de ce régime et son caractère autocratique à celles se référant à la ville de « Vichy ». Les travaux menés depuis plusieurs années par le Comité en l’honneur des quatre-vingts parlementaires du 10 juillet 1940, avec des historiens, des parlementaires et des citoyens, ont permis de proposer l’appellation « dictature de Pétain ». L’utilisation de cette expression peut vous choquer et il me semble utile de revenir sur sa genèse qui, finalement, rend aux faits leur place, quand cette période reste le plus souvent décrite sous une influence passionnée, l’histoire cédant alors par trop de terrain à des positionnements qui lui sont étrangers. Devant la débâcle de nos armées, en juin 1940, le gouvernement se replie à Bordeaux. Un débat se fait jour : signer l’armistice ou continuer le combat.

                      Cette deuxième position, qui peut étonner aujourd’hui, était liée à l’état des forces françaises en Afrique du Nord. Selon l’inventaire détaillé établi par le général Merglen, nous y comptons alors huit divisions d’infanterie, une division et deux brigades de cavalerie, plus des unités diverses soit 10.000 officiers et 400.000 hommes de troupes et sous-officiers entraînés depuis huit mois sur ce terrain. L’équipement des militaires est consitué de 400 chars, 1200 pièces d’artillerie et 800 avions modernes avec leurs équipages transférés, le 16 juin 1940, sur ordre du général Weygand. La Marine a reçu l’ordre de Darlan de gagner les ports d’Afrique du Nord. La logistique suit et l’on fait état de réserves en pièces de rechange et munitions pour plusieurs mois ainsi que de vingt pétroliers et plusieurs navires marchands. Il faut également rappeler qu’à la fin de1938, après Munich, Edouard Daladier, président du conseil des ministres, désireux de disposer d’une une aviation supérieure à celle l’Allemagne, avait fait commander 1.000 avions aux Etats-Unis et qu’une usine de montage avait été construite à Casablanca. Les premières livraisons avaient eu lieu en décembre 1939. De plus, les marines anglaise et française ont la maîtrise de la Méditerranée avec les bases de Gibraltar, Malte, Alexandrie, Tunis, Mers-el-Kébir et sur l’Atlantique Casablanca et Dakar. Le « pont espagnol » nécessaire à l’Allemagne pour venir combattre la France en Afrique du Nord est de plus fragile avant d’être catégoriquement refusé à Hitler par Franco le 3 octobre 1940. L’idée de continuer le combat n’était donc pas une utopie comme, encore maintenant, certains voudraient le faire croire. Néanmoins, une partie de ses ministres se ralliant à l’idée d’un armistice, le 16 juin 1940, Paul Reynaud démissionne. Le maréchal Pétain lui succède et forme un nouveau gouvernement composé de militaires et d’hommes politiques assez partisans d’un armistice. Le lendemain 17 juin, le maréchal Pétain dit de cesser le combat et s’adresse à l’Allemagne pour connaître ses conditions pour conclure un armistice. Les ministres du nouveau gouvernement Pétain, même s’ils étaient tous partisans de l’armistice, ne le souhaitaient pas à n’importe quelles conditions. Le 19 juin 1940, dès que l’Allemagne accepte de discuter des conditions d’un armistice, le gouvernement se réunit et décide, en accord avec Pétain, que, pour entamer les discussions, il convient que le gouvernement ne soit pas à la merci de l’ennemi. Il est donc décidé de son transfert à Alger avec un départ vers Port-Vendres dès le lendemain, 20 juin 1940, dans l’après midi. Le président de la République et les présidents des Chambres devaient partir pour Alger alors que Pétain resterait en France avec quelques ministres - essentiellement des militaires - pour discuter l’armistice. Les pouvoirs sont donc délégués à Camille Chautemps, vice-président du Conseil, pour gouverner depuis Alger si les conditions proposées par l’Allemagne sont jugées inacceptables. Un paquebot, le Massilia, est mis à la disposition des parlementaires décidant de suivre le gouvernement, ce paquebot devant également transférer les archives et le personnel des Chambres en Afrique du Nord. Pétain et Alibert, son secrétaire d’Etat, firent volontairement échouer ce départ auquel ils étaient opposés, en décidant de conclure l’armistice avant que son gouvernement ne soit à l’abri. Lorsque Paul Baudoin, ministre des affaires étrangères, demanda à Pétain ce qu’il ferait si le président de la République persistait dans cette décision de départ, Pétain répondit « Eh bien, je le ferai arrêter ». L’armistice fut signé le 22 juin avec l’Allemagne et le 24 avec l’Italie, prenant effet le 25 juin à zéro heure. Le 23 juin, Laval entrait au gouvernement comme ministre d’Etat et le 28 juin, il en devenait le vice-président en remplacement de Camille Chautemps qui avait démissionné de ce poste dès la signature de l’armistice..../... Le 10 juillet 1940, les parlementaires, réunis en Assemblée nationale accordèrent le pouvoir constituant au gouvernement de la République présidé par le maréchal Pétain en votant, par 569 voix contre 80, le projet de loi qui leur était présenté. Dans les jours qui précédèrent le vote, les déclarations successives de Laval affichant son désir d’une constitution calquée sur celles de l’Allemagne et de l’Italie, firent naître des contestations tant chez les députés que chez les sénateurs au point que le 9 juillet, Pétain et Laval n’étaient plus assurés de recueillir une majorité sur leur projet de loi. Ils lui ont donc apporté une modification majeure en ajoutant au début de la dernière phrase du projet de loi que « [la nouvelle constitution] sera ratifiée par la nation et appliquée par les assemblées qu’elle aura crées ». Le gouvernement présidé par Pétain devait donc, jusqu’à la ratification d’une nouvelle constitution, gouverner dans le cadre de la Constitution en vigueur. Cette modification du projet de loi explique, en grande partie, son approbation par 569 voix. Ces précisions démontrent, sans équivoque, que la vérité historique est un rien éloignée de ce que nous transmet la mémoire collective lorsqu’elle indique que « le 10 juillet 1940, les parlementaires ont accordé les pleins pouvoirs au maréchal Pétain ». En contradiction avec le texte voté et ses dispositions instaurant un contrôle des chambres législatives, Pétain va signer trois actes constitutionnels, non ratifiés. Par ceux-ci, le gouvernement de la République est censé ne plus exister car Pétain s’arroge le titre de Chef de l’Etat, supprimant le poste de Président de la République ; il ajourne les Chambres et abroge l’article de la Constitution qui en fixait les conditions de convocation. Pour terminer, il s’accorde les pouvoirs législatif, exécutif et in fine le pouvoir judiciaire. Les 12 et 13 juillet, il constitue un nouveau gouvernement à sa dévotion qui n’est plus le gouvernement de la République à qui le pouvoir constituant avait été délégué. Dans ce nouveau gouvernement, Laval reste vice-président et Alibert ministre de l’intérieur. Par deux remaniements ministériels des 17 juillet et du 6 septembre, Pétain élimine tous les parlementaires avant, le 4 octobre, de demander à rencontrer Hitler à Montoire, rencontre qui débouchera, le 30 octobre, sur « l’entrée de la France dans la collaboration », c’est-à-dire la mise au service de l’Allemagne nazie de tout le potentiel français (administration, police, agriculture, industrie) allant ainsi bien au delà du texte de l’armistice, signé dans les conditions décrites ci-dessus. L’accaparement du pouvoir judiciaire par Pétain est souvent discutée. L’histoire du régime est pourtant émaillée de preuves. Il peut s’agir de créer des juridictions d’exception où les droits ne sont plus garantis comme les 20 juillet 1940 avec la création de la Cour Suprême de Justice, 4 octobre 1941 avec le tribunal de justice politique qui propose des peines que Pétain prononce. Le régime multiplie également les peines administratives comme les 3 septembre avec la loi autorisant les préfets à prononcer des mesures d’internement administratif, le 7 août 1941 avec la création de sections spéciales par région qui peuvent condamner à mort, sans recours, les personnes désignées par le régime. Enfin, ce régime prend des mesures contraires aux textes constitutionnels comme le 27 août avec l’abrogation du décret réprimant les injures raciales et religieuses ou le 8 octobre avec la loi sur le statut des juifs. A lire froidement cette histoire, tout rapproche ce régime d’exception de la dictature. Qu’elle soit comprise dans sa définition de l’encyclopédie, comme un régime politique dans lequel les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont entre les mains d’un même individu, d’un même groupe d’individus, aucune forme de contestation du régime n’étant tolérée, ou dans celles, plus abouties, des philosophes politiques comme Hannah Arendt, Montesquieu et même Platon, le régime mis en place par Philippe Pétain a toutes les caractéristiques de cette forme de gouvernement. La présomption d’élection - qui est historiquement fausse mais assez répandue - n’y changerait rien, pas davantage d’ailleurs que l’histoire personnelle d’un héros de la Nation qui, l’âge et la veulerie alentour aidant, se retrouvera dans les habits d’un tyran ordinaire. Il ne sera ni le premier ni le dernier homme politique de l’histoire à servir avant de se servir et, sous le coup d’une dérive cent fois expliquée, à glisser, sûr que son jugement seul valait mieux que celui des Français réunis, vers le pouvoir personnel et les penchants détestables qui toujours l’accompagnent. La dictature, comme parenthèse dans un régime républicain, est répandue dans l’histoire. La dictature constitutionnelle, simple parenthèse de césarisme telle qu’elle exista à Rome ou sous le second Directoire (1797-1799), la Constitution de l’an VIII (13 décembre 1799 ) qui prévoyait la suspension de l’« empire de la Constitution » (art. 92 ), le recours abusif à ces ordonnances sous la présidence de Hindenburg, de 1925 à 1934 qui transforma progressivement la république de Weimar en un régime présidentiel autoritaire, les pleins pouvoirs donnés à Hitler en 1933 par le Reichstag pour refondre progressivement les « lois fondamentales » et installer le IIIe Reich, tous ces régimes répondent à cette définition. La France n’a qu’intérêt à reconnaître cette période telle qu’elle fut. Il ne s’agit pas de juger ceux qui, un instant ou plus longtemps, ont pu penser ou pensent encore du bien de cette parenthèse. Il ne s’agit pas davantage de nier l’histoire de Pétain qui reste un acteur de la première guerre mondiale. L’objet unique de ce texte est de faire que la France regarde enfin cette période en face et qu’elle dise, sans y attacher l’un ou l’autre, ce que fut ce régime afin que le mécanisme de cette dérive connu, les signes avant-coureurs en soient identifiés. Telles sont les raisons qui m’ont conduit à faire cette proposition. Elle choquera sans doute et je nourris l’espoir qu’elle puisse déboucher sur un débat qui puisse enfin faire accepter, comme un morceau de notre histoire, cet épisode dont nous devons tirer leçon. Dans le cadre de ce débat, l’appellation que je propose peut naturellement évoluer." Gérard Charasse, Député de l’Allier


                      • grellety (---.---.167.178) 6 mars 2007 12:51

                        J’accède à votre requête ; désormais, je parlerai systématiquement du régime pétainiste.


                      • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 6 mars 2007 13:28

                        Merci grellety pour votre réponse...

                        Vous pourrez également parler,

                        - comme le propose Gérard Charasse, du Régime de « La Dictature de Pétain »,
                        - tout simplement du Régime de « L’état Français »...

                        Bien entendu, les néologismes, « Pétainisme » et « Petainiste », existent officiellement, tout comme les deux autres tout aussi célèbres qui sont : « Gaullisme » et « Gaulliste » !!!

                        Cela dit, bonnes lectures de mes articles, que j’ai mentionnés dans mon commentaire !


                        • nephilim (---.---.59.105) 7 mars 2007 10:08

                          j’ai trouvé cet article fort interressant ainsi que les divers commentaires qui ont suivi. Mais je reste réellement consterné par le 1er commentaire du dénommé Demian West non seulement vous etes d’un egocentrisme sans limite,mais aussi d’une imbec.....rare !! il suffit de lire votre presentation (qui m’a bcp fait rire) mais aussi ttes vos réponses aux differents sujets. N’avez vous donc rien a faire d’autre ?

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