L’hébergement alterné, plus qu’une alternative
Quel plaisir que de voir ses enfants évoluer et grandir. Et pourtant, pour bien des parents, des pères principalement, ce plaisir est quelque peu gâché car ils n’ont pas le droit de voir leurs enfants plus de 4 jours par mois... Il existe pourtant une solution : l’hébergement alterné. Mais opter pour ce mode d’hébergement implique énormément de contraintes, de concessions et de sacrifices. On ne peut pas considérer cela à la légère...
Par le biais de cet article, je vais tenter de vous exposer mon point de vue sur l’hébergement alterné. Aucune solution toute faite n’est apportée. Je souhaite juste ouvrir le débat sur cette thématique. Je vous engage à réagir face à mes opinions afin d’entamer un débat constructif.
Pour certains, c’est leur choix, ne voir leur enfant qu’un week-end sur deux et la moitié des congés scolaires est tout à fait normal. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont de mauvais parents, loin de là.
D’autres n’ont pas la possibilité d’assumer la responsabilité d’un enfant pendant la semaine et ce pour diverses raisons ; professionnelles pour la plupart, mais également à cause de leur nouvelle vie. Un nouveau conjoint n’acceptera peut-être pas toujours très aisément qu’un enfant vienne troubler sa vie.
Pour d’autres, il s’agit du meilleur compromis ; ils considèrent qu’un hébergement alterné serait préjudiciable pour l’équilibre psychologique de l’enfant. En effet, nous avons tous notre propre vision des choses en ce qui concerne l’éducation. Dans le cas d’un hébergement alterné, l’enfant devra accepter deux « façons de faire les choses ». Certains préfèrent donc que cela soit leur ex-conjoint qui assume le principal de l’éducation de leur enfant.
Mais posons-nous la question suivante : n’est-il pas préférable pour l’enfant de bénéficier de l’éducation de ses deux parents ? Je n’ai pas de réponse formelle à cela, mais je pense qu’il y a là matière à réflexion et à débat.
Mon avis personnel est qu’il faudrait privilégier l’équité en matière de droit de garde. Je suis un père qui souffre de ne pas pouvoir éduquer sa fille et par conséquent mon jugement est sans nul doute influencé par cela.
En réalité, et pour rester tout à fait objectif, j’estime qu’il n’y a aucune réponse toute faite pour cette question. C’est en fonction de chaque cas, de chaque donnée, de chaque situation que l’on peut émettre un jugement.
Pour qu’un hébergement alterné soit source de satisfaction pour l’enfant et les parents et non un nid à problème, plusieurs conditions doivent être remplies.
Avant toute chose, l’enfant doit être demandeur. Il doit en ressentir le besoin. Cela est primordial car l’intérêt de l’enfant doit toujours primer avant, pendant et après la séparation. On ne peut pas imposer à son enfant de changer de nid familial toutes les semaines ou tous les quinze jours.
Entre les deux ex-conjoints, il est vital que subsiste encore une communication ouverte pour, à tout le moins, ce qui concerne leur enfant ; cela est, à mon sens, indispensable et vital ; malheureusement c’est une condition extrêmement précaire. Si la communication est si importante c’est qu’un hébergement alterné implique une organisation sans faille : « transmission » du cartable, exécution des devoirs, suivi médical... Il faut également envisager ce mode d’hébergement avec une certaine souplesse : ne pas établir un planning strict sans se laisser la possibilité d’y déroger en fonction d’un événement particulier.
Ensuite, il y a la problématique de l’éloignement entre les deux domiciles ; cela peut paraître ridicule de soulever ce point, mais qui d’entre nous est capable de prédire l’avenir ? Imaginons... Un couple se sépare et opte pour l’hébergement alterné. Au début, il n’y a aucun soucis et tout se passe à merveille : en effet les deux ex-conjoints habitent à peu de distance l’un de l’autre et par conséquent il n’y a aucun problème pour la scolarité, les activités extra scolaires (on suppose qu’une communication ouverte est toujours établie et que l’enfant est demandeur)... Puis madame, ou monsieur, et ce pour une raison x, y ou z doit déménager, à 50 ou 100 km (voire plus, et cela n’est pas utopique). Imaginez-vous la somme de tous les ennuis que cela va causer ?
Mais, pour l’enfant, je suis convaincu qu’opter pour ce type d’hébergement reste à terme extrêmement favorable pour son développement personnel et son épanouissement. En effet, il pourra tirer profit de deux conceptions différentes de l’éducation et garder les aspects positifs des deux.
Opter pour l’hébergement alterné est lourd de conséquences et suppose beaucoup d’engagement, de concessions et de sacrifices. Il ne s’agit pas non plus de LA solution idéale, mais d’une possibilité à envisager parmi tant d’autres.
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