L’homme de Néanderthal vraisemblablement exterminé par Cro-Magnon
Une équipe multidisciplinaire franco-américaine, réunissant des archéologues, modélisateurs du climat du passé, paléoclimatologues et écologues du CNRS de Bordeaux et de l’Université du Kansas, a publié le résultat de ses recherches en décembre 2008. Elles montrent qu’une détérioration climatique brutale ne serait pas responsable de l’extinction des hommes de Neandertal, hypothèse plus couramment admise jusqu’alors, mais bien l’affrontement avec les Homo sapiens.[1]
Arte diffusait ce vendredi 28 janvier 2011, un documentaire sur notre ancêtre indirect Neandertal... Bien sûr, les spécialistes (paléoanthropologues et autres généticiens de l’Institut Max Planck) s’interrogeaient dans ce document sur les causes de la disparition brutale d’Homo neandertalensis, laquelle coïncide étrangement avec l’arrivée (d’Afrique !) d’Homo sapiens sapiens, petit cubage crânien en comparaison des aborigènes européens (1400 cm3 contre 1600) et cela, en dépit du prognathisme prononcé de Neandertal dont la présence en Eurasie est attestée depuis au moins 200000 ans avant l’arrivée des nomades issus de la vagina populorum subsaharienne.
Or que nous disent ces scientifiques si enfermés dans leurs spécialités qu’ils se révèlent à l’usage peu aptes à établir des relations de cause à effet (ou 2+2 = 4) ? Et bien qu’avec l’arrivée de Cro-Magnon, commencent les extinctions massives des grands mammifères (parmi lesquels le Mammouth)...
Or, nos “scientifiques” n’imaginent pas un seul instant que Neandertal eût pu constituer un gibier comme un autre pour l’homme moderne lorsqu’il s’installe sur les territoires de chasse néandertaliens…
Pourtant les savants auteurs du film (lesquels n’ont pas visiblement cherché de sources d’inspiration comparative dans les descriptions ethnographiques crûment réalistes des mœurs, avant la première grande mondialisation industrielle de la fin du XIXe siècle, de nombreux peuples premiers !*) concluent sur la multiplication de découvertes de sites où pullulent les os brisés et les squelettes démembrées portant traces de décarnisation et de fracturations multiples et parfois même de calcination (le plus célèbre de ces sites étant Krapina, en Croatie, ou encore le site des Pradelles où l’on a trouvé des traces de scalpation...), indices qui tendraient à accréditer, selon eux, l’idée que Neandertal pratiquait un cannibalisme extensif. [2]
Il ne viendrait cependant pas à l’esprit de ces “scientifiques” que les Néandertaliens aient pu ne pas pratiquer l’anthropophagie contre eux-mêmes, autrement dit se livrer à de l’autophagie autolytique en quelque sorte, pour ne pas dit autogénocidaire mais qu’ils aient pu être les proies d’une espèce plus avancée techniquement comme l’indiquent les industries lithiques plus complexes de Cro-Magon ?
D’ailleurs les dernièrs vestiges de la présence néandertalienne sont situés dans des zones froides telles le Sud de l’Espagne (nous sommes en période de petite glaciation), là ils résistent à la poussée d’Homo sapiens qui n’osent encore s’y aventurer.
Alors si 2+2 font toujours 4, il est à supposer que Cro-Magnon n’a pas seulement exterminé Neandertal mais qu’il en a également fait son ordinaire, tout comme dans certaines îles du pacifique, il existait encore au début du XXème siècle des « tribus garde-manger » !
Mais la science pour devenir adulte devra encore se dépouiller de certaines prévenances ou de certaines pudeurs trop politiquement correctes.
* On connaîtra des situations similaires tout récemment (à l’échelle des temps préhistoriques) avec la conquête de l’Ouest américain et celui du Veld australien... Les chasseurs-cueilleurs n’ont eut qu’à bien se tenir face aux bouche-à-feu des civilisés, et même avoir l’obligeance de disparaître corps et âme…
Notes :
Jared Diamond, professeur de géographie à l'Université de Los Angeles, a établi dans trois ouvrages incontournables, que les civilisations successives se sont livrées à une sorte de lutte pour la vie, d'abord entre hominidés, puis entre sociétés à niveaux technologiques différents. Ainsi, il rapporte que « Dès avant l'époque de Cro-Magnon, les inclinations de (notre) espèce au meurtre et au cannibalisme sont attestées par certains signes observables sur les crânes humains fossiles, telles des marques de coups infligés par des objets pointus sur la boite crânienne ou des traces de fractures de ces mêmes boites afin de récupérer de la matière cérébrale. La soudaineté de la disparition des néandertaliens après l'arrivée des hommes de Cro-Magnon laisse penser qu'ils ont été victimes d'une destruction massive, de type du génocide, et que notre espèce a témoigné de son efficacité meurtrière dès ce moment-là. »
David Raup, paléontologiste réputé, propose une théorie de l'extinction qui donne une grande place à la récurrence de l'extinction anarchique : « (Plusieurs) modes (d’extinction des espèces) opèrent sans aucun doute à certains moments et à certaines échelles, mais j'estime que le troisième, l'extinction anarchique a joué le plus grand rôle dans la façon dont s'est déroulé l'histoire de la vie, telle que nous la voyons dans les archives fossiles. »
Il est suivi dans cette conception par Stephen Jay Gould, également paléontologue américain, qui ne remet pas en cause la théorie darwinienne de l'évolution mais estime que « son mécanisme ne peut expliquer à lui seul la diversité des êtres vivants actuels ».
Louis de Bonis, anthropologue et paléontologue français, rappelle de son côté l'idée que l’éventualité de la disparition d'espèces originales ne s'est imposée que tardivement dans le monde scientifique. D'après le principe darwinien de la sélection naturelle, « une catégorie d'êtres vivants se maintient dans la nature grâce à certains avantages sur ses concurrents. […] Il a pu également arriver que le nombre de formes nouvelles ait été supérieur à celui des formes archaïques disparues mais, dans ce cas, la concurrence entre les nouveaux venus a certainement contribué à maintenir l'équilibre par élimination de certains de ces derniers. Cette concurrence, qui s'exerce d'autant plus que les formes en cause sont plus proches les uns des autres, a fortement participé à l'élimination des espèces souches par leurs propres descendants. » Louis de Bonis note également que la lente continuité de l'évolution et le caractère progressif des extinctions paraissent « quelquefois en contradiction avec les documents paléontologique »
http://www.leconflit.com/article-lutte-pour-la-vie-competition-dans-l-evolution-3-45309932.html
Références :
2. http://www.hominides.com/html/dossiers/cannibalisme-anthropophagie-prehistoire.php
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