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Accueil du site > Tribune Libre > L’homo terminalus

L’homo terminalus

Je m’efforce de vous présenter le modèle d’élève idéal qu’aimerait les profs, l’ « homo terminalus » mais il me sert surtout d’appui pour dénoncer certaines aberrations du système scolaire français.

Terminale S
Se plaindre sur la terminale S est une sorte de thème récurrent, même si le sujet ne verse pas dans l’originalité, il est parfaitement justifié. Oui, la terminale S est un calvaire, et j’ai tout plein d’arguments dans ma besace pour le prouver, mais bon, vu que j’ai la flemme de tous les sortir, vous devrez patienter OU m’accorder une confiance aveugle sans poser de questions, la dernière proposition étant la moins contraignante, je vous recommande vivement de l’adopter.

Avec ma folle expérience d’écolier, de collégien puis de lycéen en phase terminale, j’ai pu rencontrer une multitude de professeurs qui consacrent leur vie à remplir les têtes (vides) de ce qu’on appelle avec fatalité l’avenir de la nation. Au cours de leur carrière, ils ont fréquenté des centaines d’élèves de tous niveaux qui ont modelé chez eux une certaine image abstraite de l’élève en général. En parallèle de cette image de l’élève moyen, les professeurs ont fabriqué de toutes pièces un modèle d’élève idéal : l’homo terminalus, auquel ils ont préféré adapter leur méthode de travail.

Alors que l’homo economicus est le sujet consommateur pur exempt d’autres paramètres qu’on utilise pour les études de marché, et que l’homo sovieticus est le modèle idéal d’ouvrier stakhanovien dont on faisait la propagande sous régime stalinien, l’homo terminalus est une chimère professorale de l’élève idéal destiné aux grandes écoles et vidé de toute vie extérieure au lycée. Parfois inconsciemment, souvent sous-entendu, le professeur fait souvent référence à l’homo terminalus lorsqu’il parle de travail personnel, d’orientation ou lorsqu’il rend des devoirs. Cet idéal est plutôt répandu dans l’inconscient collectif des professeurs de terminale S, j’ignore si cela est valable pour les autres filières, je n’y ai malheureusement jamais mis les pieds, si on pouvait me renseigner après avoir lu entièrement l’article, merci.

L’élève enthousiaste arrivant en première S est bourré de jolis a priori sur cette magnifique filière car on n’a pas manqué de lui en parler en termes mélioratifs : filière d’excellence, pour les meilleurs, on peut tout faire avec un bac S, c’est la filière qui a le plus de débouchés, L et ES sont des voies fermées, le professeur se sent bien aise de lui sortir le coup de l’homo terminalus. Mais alors, l’homo terminalus, concrètement c’est quoi cette abstraction qui se trame dans la têtes des profs ?

Il est toujours à l’heure, jamais en retard, ou bien alors pour une raison dûment justifiée. Il est ponctuel, alors que l’élève fréquemment en retard est négligent, on le soupçonne même de fainéanter au lit car il s’est couché trop tard hier soir, sans doute pour regarder un film ou quelque chose, ah la la, l’homo terminalus lui se couche toujours à 22h30 (maximum !) pour avoir ses huit heures de sommeil lui donnant la pêche le matin alors que ses camarades semblent toujours avoir les vertèbres lombaires et les cervicales distendues, ils donnent l’impression de glisser sur des serpillières imbibées de soupe.
En cours, il a l’oeil vif, le regard rivé sur le tableau, il boit les paroles des professeurs et gratte son papier comme nul autre. Son attention ne faiblit jamais, même à la huitième heure de cours de la journée. Il ne lui viendrait jamais à l’idée de parler avec son voisin pour perdre une miette de cours, il demeure extrêmement silencieux. Mais quand il est sollicité, c’est la main levée haut vers le plafond bourré de résidus d’amiante qu’il questionne sur le cours, sur quelque chose qu’il n’a pas compris, ou bien c’est pour répondre en moins de cinq secondes à une question du prof. Grand fantasme des professeurs de langues, l’homo terminalus participe de façon constructive et fait avancer le cours en incitant le groupe-classe à faire des échanges (langage IUFM, dit iouphme) tandis que les autres pioncent, les petits salauds, pas d’avenir pour ceux qui refusent de participer ! Car la première qualité de l’homo terminalus, c’est qu’il travaille, mais alors d’arrache-pied. Dès qu’il rentre chez lui, une légère collation et hop ! c’est parti pour faire les exercices du lendemain, réviser les cours comme chaque soir pour ne pas être largué le jour du contrôle, et puis s’avancer d’au moins une semaine évidemment. Persévérer quand on ne comprend pas, utiliser toutes les ressources disponibles pour résoudre une question ardue. Et si demain, c’est devoir, branle-bas de combat dans les chaumières, théorie et pratique doivent être connues sur le bout des doigts, Vous ne Pouvez Echouer.

Education Nationale

L’homo terminalus, c’est l’élève qui cumule toutes ces qualités, le prof aimerait voir fleurir sa classe de ces utopies vivantes afin de dire au moins une fois dans sa vie : “c’est une classe homogène” dans un conseil de classe. Si l’on suit ce schéma d’élève idéal, n’importe qui est en mesure de réussir s’il travaille de façon conséquente, et c’est une affirmation tenace dans le milieu scolaire. Même certains élèves, à qui on a rabâché l’axiome travail = réussite, essaient de se rapprocher de ce modèle d’homo terminalus, croyant que leurs résultats sont uniquement dû aux efforts qu’ils fournissent. Magnifique théorie, mais qu’en est-il en pratique, les élèves bossant comme des forcenés réussissent-ils pour autant ? J’ai vu quantité d’élèves travaillant énormément pour au final se taper des sales notes, et régulièrement, tandis que d’autres en font dix fois moins et obtiennent le double. Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de l’éducation nationale, une idée archaïque s’est scotchée dans l’inconscient collectif des bahuts et elle demeure engluée au mépris de toutes les dernières innovations psychologiques et sociologiques. En effet, dans ces sciences humaines on parle entre autres du capital culturel, déterminé par plusieurs facteurs dont l’origine sociale, et aussi de la volonté, qui est un mouvement spontané pour réaliser un désir, ce n’est pas se forcer ou faire des efforts, contrairement au sens commun qu’on lui donne. Ces deux caractéristiques sont inégalement réparties entre les êtres humains car personne n’a eu la même éducation et le même milieu social, mais le système scolaire ne le prend pas en compte, on assiste à des perplexités fâcheuses de la part des professeurs face à certains élèves qui persévèrent, qui ne relâchent jamais mais qui n’arrivent pourtant pas à percer, alors que ceux qui ont des facilités, pour ne pas dire une plus grande vivacité d’esprit, réussissent sans forcer. Ces derniers ont alors droit à moins de respect car ils travaillent moins que les autres, mais à quoi bon ? S’ils travaillaient plus, ils n’auraient pas de meilleures notes, eux aussi ont des limites, comme tout le monde. Sauf que leurs limites s’arrêtent à 18 tandis que celles d’autres s’arrêtent à 8. Tout semble être déterminé très tôt : le capital culturel de départ, la capacité de travail, d’écoute, de compréhension ainsi que la volonté. Tout cela forme des limites mentales très fortes, c’est en contradiction avec le modèle de l’homo terminalus. Lui, il veut aller en classe prépa donc il fera tout ce qui est possible pour y parvenir, il n’a théoriquement aucune limite, c’est la preuve qu’il appartient au domaine de l’imaginaire, chacun a un but provisoire plus ou moins fixé, allons-nous mettre notre vie en parenthèses pour autant ? Le dilemme pointe son nez lorsqu’il s’agit de s’avancer dans son travail pour réussir à un contrôle afin d’avoir une bonne moyenne ce trimestre, le but final étant de réussir son bac pour continuer de progresser, dégoter un bon boulot qui nous plaira et amasser la thune pour avoir une vie plutôt confortable, qui veut cela ? Tout le monde le veut, et pourtant combien vont renoncer à s’avancer et opter pour le divertissement à court terme à la place ?

Mammouth

Alors que nous devrions être motivés pour réussir et que le moyen d’y arriver semble simple (travailler), ce qui se déroule dans nos têtes n’est pas ce que les profs ont escomptés : nous sommes écrasés par le stress qui rythme le fond de notre vie, la petite voix si vraie et si terrible qui nous murmure “pense à ton avenir” mine notre volonté. Ceux qui ne réussissent pas ne comprennent pas, ils ont travaillé pourtant, ceux qui sont au sommet ne comprennnent pas non plus : ils n’ont pas fait grand-chose ; blocages pour certains, facilités pour d’autres, travailler pour réussir semble convenir à ceux qui sont dépourvus des deux, reste à savoir si de telles personnes existent, mais toute une administration ne doute pas de leur existence. Les trois quarts des profs votent à gauche et pourtant ils continuent de proférer un élitisme archaïque qui n’aide personne pour la construction de son avenir, sont-ce les grandes instances de l’éducation nationale qui donnent de telles directives ? Même si administrer un coup de pied au cul du mammouth semble laborieux, j’offre quelques suggestions pour que l’égalité des chances deviennent de plus en plus une réalité :

  • Engager de vrais psychologues, si possible psychanalystes, dans les bahuts pour qu’ils s’occupent des cas d’échecs scolaires.

  • En plus des étudiants désirant devenir enseignants, privilégier les étudiants psychologues comme surveillants dans les collèges.

  • Ne plus orienter le programme de terminale uniquement pour ceux qui veulent aller en prépa, honneur à la majorité.

  • Stopper la propagande pour les classes scientifiques et insister sur ce que signifie “scientifique”, afin d’éviter les mauvaises orientations et de rétablir un équilibre entre les différentes filières L, ES et S.

  • Arrêter de traiter les S comme une élite, certains professeurs vont jusqu’à être dégradants envers les autres filières.

  • Abolir des mentalités l’idée de l’homo terminalus, revenir à la réalité, s’intéresser plus à la santé mentale des élèves qu’à leur méthode de travail.

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24 réactions à cet article    


  • Reuillois 29 août 2007 12:36

    Bachelier scientifique 2004 (spécialité maths, faut voir le masochisme smiley ) étudiant en socio depuis, je garde le souvenir d’une période assez éprouvante ou j’étais subergé de travail, et où je faisais pas grand chose en dehors de mon travail scolaire...

    J’ai subi moi aussi la « propagande » de mon prof de physique concernant la voie royale du bac S et cela m’a fait changer d’avis (j’escomptais faire un bac ES). Certes, cela m’a permis de faire un meilleur bac et une meilleur mention, mais je me serais sûrement un poil moins ennuyé en ES. Surtout pour faire de la socio après smiley

    Par contre, des psys et étudiants psy au lycée... Pauvres élèves, vous voulez les achever ou quoi ??? smiley


    • wangpi wangpi 30 août 2007 10:26

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=28416

      un article qui devrait faire la fierté d’agoravox, et dont les commentaires sont tous élogieux, et qui a plus de 90% d’opinions positives... et qui traite d’un sujet brûlant...

      bizarement, cet article dérange. écrit hier, présenté comme il se doit en première page, et relégué le lendemain dans le dossier "international’...

      par contre, le torchon de demian ouest est remonté d’un cran sur cette même première page...

      agoravox, ça pue définitivement.

      je ne vous salue pas.


    • LE CHAT LE CHAT 29 août 2007 12:42

      ça me rapelle ma 4eme avec un quarteron de profs réacs qui avaient établi un planing de temps à consacrer au travail scolaire à la maison ( entre 4 et 5h par jour ! ), des précurseurs du sarkozysme avec des semaine de plus de 60h /semaine à l’âge de 14 ans ! smiley


      • LE CHAT LE CHAT 29 août 2007 12:46

        je n’ai évidemment pas obtempéré , faire travailler un chat ??? et suis arrivé quand même à décrocher un DUT en 1984 en passant plus de temps au babyfoot et au tarot que devant les bouquins .


      • thirqual 29 août 2007 13:02

        Etant passé par terminale sans trop me fouler, puis par prépa pc et enfin en grande école, je trouve que l’auteur a oublié un élément clé dans sa description de l’axiome réussite = travail. Il s’agit de la méthode de travail.

        En terminale comme en prépa, de très nombreuses personnes font du rabâchage par coeur de leurs cours, refont des exercices, relisent des corrigés, etc... avec une efficacité nulle. Sans compter ceux qui bossent pour se donner bonne conscience. Si peu d’évolution quelle que soit la quantité de travail effectuée, à moins de devoir recracher mot pour mot ce qu’ils ont vu.

        A l’inverse, d’autres, consciemment ou pas, synthétisent les informations des profs, les outils qui servent à résoudre les problèmes, les principes qui permettent de faire le lien question-cheminement intellectuel-réponse. Pourtant, je n’ai eu aucun, aucun professeur capable d’orienter ses élèves dans cette direction ! Bosser comme ça m’a permis de passer ma prépa avec succès (le choix entre Normale Sup, les Ponts, Sup Aéro ou l’X) avec deux heures de boulot par jour en plus des cours. Une quantité de travail que la plupart des profs vous diront insuffisante pour un individu en première smiley

        (pour ceux qui se poseraient la question, mes parents ne sont pas profs, ils sont infirmier et laborantine, mes grands-parents tous ouvriers, alors le capital culturel me semble aussi très surfait)


        • tjouffli tjouffli 29 août 2007 13:12

          Bachelier S Spé math de 96 (donc moi aussi un peu maso sur les bords), je me suis pourtant reconverti jusqu’à être aujourd’hui prof d’anglais en collège. Comme quoi, tout peut arriver ! Alors oui, je serais d’accord avec toi sur le fait qu’il y a un problème à valoriser perpétuellement une filière en déconsidérant les autres. Cependant, il s’avère que les élèves de S semblent mieux préparés à divers débouchés que les autres, notamment en termes de rigueur. Je prends un exemple : un élève de S réussit génralement mieux ses dissertations ou commentaires littéraires car il sait faire une démonstration, un plan correct. Bien sûr, je ne dis pas qu’aucun élève de L ou de ES ne sait le faire, mais lorsqu’on regarde à plus grande échelle, c’est ce que l’on constate. On peut donc se demander si cette formation de l’esprit que constitue les mathématiques ne devrait pas être plus profondément analysée au sein du monde éducatif afin d’en fournir une équivalente pour les autres filières.

          Bien entendu, le système valorise ainsi les études scientifiques. On incitera toujours un bon élève a choisir S plutôt que L car il aura ainsi plus de portes ouvertes au sortir du lycée. Là encore, je ne pense pas que celà soit bien ou juste, je pointe juste ce phénomène il est vrai un peu incohérent.

          Cependant, je ne pense pas non plus que les professeurs attendent systématiquement un élève stéréotype. Nous sommes souvent (enfin c’est ce que je constate à mon avis, au sein de mon collège) conscients des limites de certains élèves, malgré leur volonté de réussir, et des capacités d’autres. Tout le monde n’est pas pas égal devant l’apprentissage, c’est un fait, et il est peu probable qu’on puisse vraiment réparer cette inégalité. Les classes de S se trouvant, de fait, être bien souvent des classes de niveau (regroupant en leur sein de « bons élèves »), les professeurs nourissent bien souvent à leur encontre de fortes attentes,des grandes espérances. Les pousser à l’effort n’est pas forcément un mal, si l’on prend un peu soin de rester humain, de ne pas humilier ni brimer ses élèves (comme j’admets aussi que certains de mes collègues peuvent être amenés à le faire, malheureusement)


          • ripouette ripouette 29 août 2007 13:21

            « Je prends un exemple : un élève de S réussit génralement mieux ses dissertations ou commentaires littéraires car il sait faire une démonstration, un plan correct. »

            C’est la plus grosse connerie que j’ai vu dans un commentaire depuis que je parcours agoravox, et pourtant j’en ai vu des conneries, troll et autres allumés du bulbe !

            Hey machin ! Il faut se relire avant d’écrire n’importe quoi !


          • tjouffli tjouffli 29 août 2007 14:09

            Holaaa... du calme ! Si vous n’êtes pas d’accord, on peut en discuter, mais pas la peine de m’insulter ou de me traiter de « machin ». C’est ce que j’ai pu en général constater avec ma petite expérience (de lycéen, étudiant, et enseignant). Ou plutôt, et je vais préciser ma pensée, on peut avancer que sur une dissertation correcte et cultivée (ce qui n’est bien sûr pas le cas de tous), le plan et l’argumentation seront en général assez solide. Les prépas littéraires recrutent d’ailleurs fréquemment dans les terminales scientifiques et il n’est pas rare de retrouver ces mêmes élèves à Normale Sup (et là je me base sur une bonne demi-douzaine d’exemples personnels qu’ils ont eux-même corroborés) Ce qui n’empêche pas bien sûr que certains autres élèves de S soient des quiches en matière de dissert... Mais nul besoin de s’énerver à ce point pour réagir, là c’en est ridicule ! Attention au ton quand même...


          • nipalm nipalm 29 août 2007 13:37

            Article agréable à lire même si (comme l’a fait remarquer l’auteur) on à déjà entendu sa 100x.

            Sinon pour cette manie de faire passer le travail scolaire avant tout, ce que les profs ne disent pas c’est qu’eux ils ont réussis comme sa mais dans la pluspart des fonctions le relationnel (que l’on apprend dans la cours de récré ou en sortant avec les autres, mais en tous cas pas dans les bouquins) est au moins aussi important que les connaissances et il est vitale pour réussir sa vie non proffessionnel. A ce sujet d’ailleur je me souviens d’une interview intéressante d’un des auteur de south park dans ’booling for colomby" ou il disait que les personnes exellant au lycée devenaient souvent cadre dans l’administration, mais pas l’élite en générale.

            Sinon pour ma part (j’avoue avoir une vision du monde peu partagée) je pense que c’est normal que l’éducation nationale fonctionne comme sa car son but n’est pas de former des citoyens ou de sélectionner la crème de toute une génération pour former la nouvelle élite mais de reproduire les inégalités de classes tout en les légitimant (ce que je regrette naturellement).


            • ka 29 août 2007 16:35

              « Stopper la propagande pour les classes scientifiques ».

              Ca va être difficile ça fait des années que ça dure et ça commence très tôt dès le primaire avec nettement plus d’heures de maths que pour les autres matières.

              Les profs ne peuvent pas saquer l’élève qui réussit mais qui est souvent en retard ou absent, qui quand il est là à l’air d’être dans les nuages et qui ne lèche pas le cul des profs. Ils ont l’impression d’être inutiles pour ce type d’élève et en plus de se faire narguer.

              A la question est-ce que l’homo terminalus existe aussi dans les autres filières ? je répondrais que oui mais il a peut-être moins de pression que l’homo terminalus S. Ca doit être dur d’être élève de terminale S entre la pression des profs qui veulent en faire des athlètes olympiques version scientifiques et celle des parents qui voient déjà en leur enfant un futur médecin ou physicien de renom.

              Contente d’y avoir échappé.


              • ka 29 août 2007 17:00

                @ l’auteur

                Ca doit être un gros changement de passer d’une filière scientifique à la LLCE.


                • RaZ RaZ 29 août 2007 18:51

                  C’est le jour et la nuit, et un soulagement énorme. Ne croyez pas ce qu’on vous dit : il y a des gens qui font le bon choix dès le premier coup à la fac.


                • ka 29 août 2007 19:38

                  Ouè c’est sûr, moi j’ai d’abord fait un tour en BTS avant d’aller à la fac en LLCE espagnol et j’ai préféré la fac mais bon chacun son truc, mais c’est cool de pouvoir changer de filière sans que ce soit le parcours du combattant.


                • Angelus 29 août 2007 17:17

                  « - Engager de vrais psychologues, si possible psychanalystes, dans les bahuts pour qu’ils s’occupent des cas d’échecs scolaires. » ---> ça s’appelle le conseiller d’orientation et ça existe déjà.

                  « - En plus des étudiants désirant devenir enseignants, privilégier les étudiants psychologues comme surveillants dans les collèges. » ---> Sans aller jusque là, il faudrait certainement mieux former les équipes pédagogiques à la psychologie des enfants.

                  « - Ne plus orienter le programme de terminale uniquement pour ceux qui veulent aller en prépa, honneur à la majorité. » ---> A savoir si on veut tirer le niveau vers la haut, la moyen ou le bas.

                  « - Stopper la propagande pour les classes scientifiques et insister sur ce que signifie “scientifique”, afin d’éviter les mauvaises orientations et de rétablir un équilibre entre les différentes filières L, ES et S. » ---> C’est vrai, il existe de vraies débouchées pour toutes les filières et aucune n’est plus valorisante que les autres. Néanmoins, il ne faut pas se leurer, on a plus besoin (en nombre) d’ingénieurs informatiques que de sociologues. Le débat se siturait sur la sélection à l’entrée de l’université. Si chacun faisait ce qu’il voulait, on aurait que des pompiers, des cosmonautes, des chanteurs, des manequins et au moins 12 Présidents.

                  « Arrêter de traiter les S comme une élite, certains professeurs vont jusqu’à être dégradants envers les autres filières. » ---> Ceci n’est effectivement pas acceptable. Entièrement d’accord avec vous.

                  « Abolir des mentalités l’idée de l’homo terminalus, revenir à la réalité, s’intéresser plus à la santé mentale des élèves qu’à leur méthode de travail. » ---> Je pense qu’il faut surtout se demander quel doit être le rôle de l’école et des filières enseignantes en général. Doit-on uniquement transmettre des connaissances avec le mode d’emploi ? Je pense que c’est l’objectif aujourd’hui mais ceci devrait l’objet d’un débat.

                  Maintenant, il est clair que l’objectif du collège et lycée est d’envoyer le plus possible d’élèves jusqu’au BAC et de préférence en S. La faute à qui ? Très certainement celle de chacun. Il faut savoir que en 2005 seul 70 % d’une tranche d’âge accèdait au BAC et seulement 50 % aux études supérieures. Donc il est clair que le BAC n’est pas la seule voie (et hereusement).

                  Plusieurs questions restent en suspends.
                  - L’EN doit-elle servir les réalités économiques (formations adaptées) ?
                  - L’EN doit-elle uniquement permettre le libre épanouissement cérébral et physique de nos bambins quelque en soit la finalité ?

                  Je penche pour un savant équilibre entre les deux qui n’est pour l’instant en place dans aucun système éducatif au monde.

                  On pourrait également ajouter d’autres questions :
                  - Quel encadrement pour les élèves ? Aujourd’hui 12 000 suppressions de postes, est-ce le bon chemin ?
                  - Quelles méthodes ? Sommes-nous prêts à allonger la durée des études afin de laisser plus d’autonomie à l’élève ?


                  • nipalm nipalm 29 août 2007 21:41

                    Pour répondre à ton avant dernière question, il est vrai que l’on supprime des postes et des classes dans l’EN, mais ne t’inquiète pas, ils serons encadré dans les prisons pour mineurs (et pour adulte pour les plus vieux) que l’on construit actuellement.


                  • nipalm nipalm 29 août 2007 21:43

                    Désolé j’ai oublier les guillemets pour « encadré ».


                  • bart153 bart153 29 août 2007 22:05

                    La section scientifique est réservée à ceux qui se sentent prêts à bosser énormément, et n’a pa spour vocation d’être accesible à tous. A chauc sa filière, ses goûts et ses capacités. On ne peut pas critiquer une filière car certains réussissent avec plus de facilité que d’autres. Si ce que vous défendez c’est l’égalité de chaque être, fermer les yeux et refuser le principe d’une filière plus exigeante et restrictive n’est pas une solution, et ne peut représenter qu’une baisse globale du niveau. Ceux qui souhaitent suivre avec une prépa doivent en passer par là, pour les autres il y a d’autres filières existantes.


                    • Iceman75 Iceman75 30 août 2007 04:51

                      L’excellent commentaire de thirqual montre que le vrai problème est que l’on ne montre pas que la quantité de travail n’est pas la bonne solution. C’est la qualité de celui ci qui doit amener à l’excellence.

                      Mais a-t-on clairement dit aux élèves comment travailler chez eux ? Non, jamais. On leur apprend vaguement à faire un plan une synthèse, une conclusion, dans le meilleur des cas, sinon, il faut que cela vienne tout seul. Malheur au vaincu.

                      Et ne parlons pas non plus des langues vivantes où l’on se fiche bien de quel accent l’élève peut avoir. Qu’il baragouine un franglais au bac mais avec des idées et il aura une meilleure note que celui qui prend soin d’avoir un bon accent mais que la timidité empêche de s’exprimer. Arrivés dans les filières supérieures, ceux qui avaient des facilités sans les méthodes adaptées sombrent jusqu’à une eventuelle lumière divine leur disant : « c’est comme cela que tu dois travailler »

                      Mais cette élite formatée, sortie de son contexte, que devient elle ? Rarement quelque chose de bien comme mon expérience me l’a prouvé dans des filières d’enseignement ou bien dans le milieu professionnel. Hors justement, le monde du travail est très éloigné du monde idéal de l’homo terminalus


                      • gaamin 30 août 2007 11:31

                        L’idée travail -> réussite n’est pas suffisamment claire, et malheureusement les profs de lycée (qui pour la majorité n’ont pas « réussi », sinon ils enseigneraient dans le supérieur) ne définissent pas ce qu’est ledit « travail ».

                        Sûr, sans travail, pas de réussite.

                        Mais pour qu’il y ait réussite, épanouissement, il faut recul, méthode, envie, et pas rebâchage des heure durant.

                        BacS, prépa, école d’ingé... à tous les stades on croise des collègues marqués par l’empreinte « quantité (de travail) = réussite ». D’autres privilégient une vie riche, des temps de réflexion, et une excellente concentration lorsqu’ils se consacrent à tel ou tel sujet. Malgré mes résultats (bons) d’alors, mes profs principaux n’ont cessé d’estimer que j’avais trop d’activités extrascolaires. Quand eux-mêmes sont si formatés dans leur tête, rien d’étonnant à ce que les élèves les moins libres-penseurs se laissent embrigader et perpétuent le schéma, plutôt que penser par eux-mêmes.


                        • Leveque 30 août 2007 11:40

                          L’éducation Nationnale a bien des problémes, mais vous ne voyez que le bout de votre nez...

                          Vous considérez avoir trop de travail ? Attendez d’être en Licence, vous allez comprendre ce que c’est « avoir du travail » ainsi qu’avoir du stress...

                          Ensuite, oui , les profs se basent peut être sur un modéle d’un éléve qui écoute en cours, qui arrive à l’heure, qui ne discute pas. c’est trés ambitieux.

                          Mais je les vois mal prendre en compte les soirées des terminales qui se couchent tard et l’interet des conversation des éléves, etc ...

                          Arretez aussi de croire que tout peut se résoudre avec des sociologies et des psychologues ! Nous sommes dans une sociéte hyperconcurrentielle, on charge la mule (l’éléve) tant qu’on peut, et ceux qui tiennent le mieux seront conservés pour aller plus loin...

                          Tu en récoltera les bénéfices dans dix ans, quand tu bosseras ! Tu voudrais plus de temps, pour pouvoir profiter de ta vie privée, moins de travail, etc...

                          Mais c’est justement une question de choix ! Soit tu réléves le défi, tu vas le plus loins que tu peux, et crois moi tu vas en baver à l’université ! Soit tu te laisse vivre, tu profites, et tu auras un petit boulot pépére, sans responsabilité, et payé en conséquence.

                          Ce qui est certain, c’est que si c’était si facile, tout le monde serait ingénieur, docteur, etc... Or ces travails là ne peuvent pas etre pour tout le monde !


                          • RaZ RaZ 2 septembre 2007 12:09

                            Je suis en licence à l’université et franchement il y a dix fois moins de stress et de boulot qu’en terminale S, et c’est une aubaine car on peut enfin se concentrer sur son travail tout en ayant une vie à côté.


                          • Jeremy 30 août 2007 13:20

                            Permets moi de doucement rigoler.. Bachelier S 2003, je n’ai, comme tout mes amis, « jamais rien branler » comme on s’amuse à le dire... Allez ouai on a vite fait eu la pression deux semaines avant le bac, mais pour tous avoir entre mention B et TB (lycée pro de ZUP pourtant) au final. Bref, quant à ton histoire de travail=réussite, figure toi qu’on a pas trouver mieux depuis que l’homme est homme c’est dingue non ? Allez, tant qu’a faire autant laisser entendre a la nouvelle génération de lycéen que s’ils n’ont pas de bonnes notes c’est culturel ou « génétique », de l’un à l’autre il n’y a qu’un pas...Ca leur ferais tellement plaisir d’avoir une excuse pour ne rien foutre.

                            Et quand au « piedestal » sur lequel on met les « S », ca peut se comprendre, on leur demande d’être à l’avenir d’être les successeurs d’Einstein,Descartes,Galilée ou Darwin. Une dernière chose, nous les « S » la plupart du temps dans nos métiers nous avons la responsabilité de millions/milliards de produits et de vies derrière, et un peu de reconnaissance fait toujours plaisir parce que derriére ton PC là, tu t’imagineras jamais de ta vie entière ne serait-ce que 1% de la complexité du bordel et des milliers de génies humains mis en oeuvre...

                            Sur ce je te salue, merci pour ton article, et pour le prochain essaye d’aérer le texte un poil plus pour la lisibilité smiley


                            • bart153 bart153 30 août 2007 16:36

                              Dis don ça va, tu gardes les pieds sur terre là au moins...

                              Bien que l’on soit entré depuis quelques décennies dans l’ère affichée de la toute puissante science, tu t’apercevras quand tu auras plus de recul tu déifies un peu trop cette section...


                            • titemarmotte 30 août 2007 14:00

                              Je vais essayer d’apporter un témoignage d’une élève hors bac « S » sur le sujet. Voilà dans ma vie de collégienne est venue l’heure de l’orientation en 3ème. J’étais une assez bonne élève donc on m’a tout de suite dit que je devrais faire S car c’est le mieux pour moi. Mais j’avais une toute autre idée en tête : un BAC STL (Sciences et Techniques de Laboratoire)... Rendez-vous compte, un bac technologique !! On m’a dit que j’allais gâcher ma vie mais j’ai persévéré car c’était mon choix de vie. J’ai obtenu mon bac STL en ayant passé trois années passionantes (oui, vraiment !). Seul le prof de physique avait tenté de nous « ouvrir les yeux » sur notre avenir : « Avec votre bac vous pouvez espérer faire caissières (nous étions des filles en majorité) ou chef de rayon pour les meilleures ! ». Tout était dit, la sentence était tombée, nous n’étions pas des bac « S ». Personnellement, j’ai décidé de poursuivre mes études. J’ai donc commencé un IUT Agro Alimentaire avec une quasi totalité de bac « S ». Tout le monde m’avait prédit l’échec, il se trouve que j’en suis sortie dans le peloton de tête... Là encore les débouchés ne me satisfaisant pas, j’ai décidé de poursuivre... Vers un IUP de bio-informatique. L’échec garanti encore une fois, c’est vrai que fait-on avec un bac « technologique » ??? J’ai finalement obtenu un master 2 et j’ai été embauchée avant ma sortie de l’école pour être... Consultante en informatique !! Et oui, ce n’était pas forcément ce a quoi on aurait pu s’attendre mais c’est comme ça. Mes recruteurs ont trouvé mon expérience variée intéressante, le labo c’est la rigueur ! Alors oui je viens d’une famille dont le père est sur diplômé, cela m’a sûrement aidée à résister à la pression du « tu vas te planter, t’as pas fait un bac S ». Je n’ai pas travaillé comme une dingue, mais j’ai simplement été intéressée par la plupart de mon enseignement. Et à mon avis c’est là qu’est le réel problème. Pourquoi orienter les élèves vers le bas « S » alors qu’ils n’y voient aucun intérêt ? Ce n’est pas source de motivation...

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