L’humanité vit à crédit depuis aujourd’hui
L'intervenant disait cela avec sérieux.
Il m'a rappelé le souvenir d'un article du Pèlerin dans lequel la parole avait été donné à un bénédictin qui disait en substance : "Dieu a mal fait sa création car il a permis aux enfants d'enfanter avant d'être adulte."
Voilà une ÉNORMITÉ dite de bonne fois. L'homme qui se croit supérieur à Dieu, à la nature.
L'exemple même de la mégalomanie de l'humain, qui croit que ce qu'il comprend de l'existence lui donne le droit de définir ce qu'est le monde objectif auquel il n'a pas accès, à ce que d'aucuns nomment Dieu et tous ses substituts.
Nous sommes en train de faire la même même chose à partir du constat énoncé en titre.
C'est connu depuis 1798 avec un ouvrage dans lequel Thomas Malthus définit la maîtrise de la population par l'abstinence.
Nous nous lançons donc dans le maltusianisme.
Il faut être prudent dans nos appréciations.
Savoir définir ce qui résulte d'une activité culturelle, et ce d'origine biologique.
Ensuite analyser dans quel cadre notre consommation est possible.
C'est-à-dire, quels moyens avons nous mis en œuvre pour consommer.
Ceux naturels du cueilleur dans un monde d'abondance.
Ou ceux tout aussi naturels d'être capable de produire face à la rareté de nouriture.
Sommes-nous capables de produire ce que nous consommons ?
Absolument !
Tout ce que nous obtenons par le TRAVAIL salarié, ou le non travail de loisir est une activité CULTURELLE.
Sans nous elle n'existerait pas.
Il n'y aurait ni culture, ni élevage, ni industrie, ni services.
L'humain n'est nullement carnivore, sauf à se nourrir de CHAROGNE, car il ne dispose d'aucun attribut biologique, que ce soit dents, griffes ou course à pied pour capturer et dépecer autre chose que des grenouilles.
Il a dû observer, comprendre pour inventer des outils et maîtriser le feu. Il a dû développer son intelligence.
L'humain ne sait pas nager d'instinct, aucune chance qu'il devienne pêcheur sans culture.
L'humain n'est pas agriculteur d'instinct, il a dû apprendre.
Est-il maçon, oui ! D'instinct il sait de trouver ou construire un abri.
Est-il métallurgiste d'instinct, non seulement depuis l'usage du feu par culture.
Pourquoi avons-nous développé de telles facilitées, dites culturelles ?
Quand la planète n'a plus FOURNI naturellement assez de nourriture pour les humains par la cueillette.
Cela se déduit des découvertes d'outils de chasse, d'objets en arrêtes de poissons, d'objets en bois de cerf, etc.
Plus tardivement, des premiers outils de travail de la terre, premières traces d'élevage.
Cela nous situe autour du Néolithique, il y a environ 10 000 ans.
Depuis lors nous devons en permanence AJUSTER notre consommation à la population par rapport aux terres arables, aux espèces que nous consommons, et aux blocages psychologiques et pratiques dînatoires et conviviales.
Concernant le dernier point, il y a une auto régulation de notre espèce mal connue. Je le développerai en conclusion.
Voilà des éléments nécessaires à la compréhension de vers quoi nous nous dirigeons.
Nous produisons donc notre alimentation par l'agriculture et l'élevage en FORÇANT la production naturelle.
Pour la pêche, le forçage est moins développé.
Si la production de saumon, bars, dorades sont connues, elles ne contribuent pas à l'accroissement de l'espèce.
Les difficultés de méthodologie, pour créer des nurseries afin d'assurer le renouvèlement des espèces, rend la pêche surexploitée.
Au même titre que l'a été l'agriculture naturelle que nous avons remplacée par une agriculture forcée, dite artificielle.
Idem dans l'élevage.
Le choix des espèces détermine la quantité de territoires disponibles pour leur alimentation.
Bref, il n'y a pas un revenu agricole ou maritime qui ne puisse être FORCÉ artificiellement.
Reste à le faire sans s'empoisonner, ou empoisonner les sols.
Nous connaissons le challenge mondial : "Nourrir 140 habitants au kilomètre carré durant un cycle de production."
Le club de Rome, créé en 1968, alertait la société mondiale sur la limite de la croissance, puis ses dangers pour la terre et la population en 1972.
Nous n'en avons eu rien à foutre, et à partir des années 73, après le choc pétrolier, nous avons assuré les EMPLOIS par la croissance de la consommation et nous continuons.
Pour y faire face et remplacer cette croissance productiviste en organisation capitaliste, ils faut développer une raison existentielle autre que basée sur la Consommation/Travail/Capital.
D'où orienter la science pour réaliser des aliments modifiés génétiquement pour produire plus sur un espace restreint sans effets secondaires en formant plus de chercheurs, et en confiant toute recherche, même industrielle à un institut national, sans imaginer que nous nous garantirons de ce que nous ignorons.
Ce qui est une tendance paranoïaque de gens qui ignorent qu'ils ne vivent que sur des monceaux de cadavres des découvreurs.
Toujours prisonniers du profit, nous avons laissé les industriels s'en occuper, genre (Mosanto) par la recherche appliquée qui ne visait pas à satisfaire les besoins de l'humanité, mais à les exploiter à des fins financières ou spéculatives.
Les pouvoirs politiques ont renoncé à définir et gérer des plans de développement, laissant le destin des citoyens aux seules mains de particuliers qui, qu'elles que soient leurs compétences, ne visent pas l'intérêt de l'humanité, si leurs applications, productions, services ne sont pas rentables.
Le politologue le plus en vue, qui prône depuis des années la décroissance et l'écologie politique, est Paul Ariès, auteur de plusieurs essais.
L'histoire lui donne raison, mais je crains qu'il ne s'adresse à des moulins à paroles que sont nos hommes politiques, et à notre nombrilisme.
Toute décroissance devra s'accompagner d'un programme de redéploiement d'emploi que ce soit par le TRAVAIL ou un REVENU d'activité.
Souci que n'ont pas les entrepreneurs.
Il faut que l'on cesse de croire qu'ils sont là pour CRÉER des emplois.
Psychologiquement, c'est aussi dur de se mettre cela en tête que demain avoir à manger des insectes.
La disponibilité des terres arables va manquer et nous incitera à les redéployer ou à augmenter la productivité agricole des plantes vivrières et autres par la recherche, comme cela existe déjà à l'INRA.
Une étude de l'Université libre de Bruxelles conclut que les terres cultivables et non cultivables présentes et future sont suffisantes.
Cependant une estimation de prise en compte du scénario par Agrimonde
(INRA-CIRAD) indique d'ici 2050 que le besoin en terre arable serait de 590 millions d'hectares.
Rien d'insurmontable sous réserve de le gérer et de ne pas laisser libre cours aux égoïsmes capitalistes.
Sur une superficie de 51 milliards hectares, la planète dispose de 15 milliards d'hectares de terres émergées, dont 5 milliards de surfaces cultivables utiles.
Repartis comme suit : 3,4 milliards de pâturages, 1,4 de terres arables, 140 millions de plantations, le reste en urbanisme.
Et une étendue nourricière maritime de 45 milliards d'hectares, dont l'exploitation correspondante au domaine maritime français est soutenue par la seule France Insoumise.
La dégradation des sols est estimée à 11.5 millions hectares par an.
La population mondiale et d'environ 7 milliards avec une progression de 89 millions par an.
Rapporté au SAU (surface agricole utile), cela fait 140 habitants au km2, naturellement inégalement repartis.
Sont à prendre en compte les superficies de terres arrables vouées à l'urbanisation individuelle et industrielle.
Obligatoirement celles, dont ce n'est pas le cas, des terres qui seront recouvertes par la montée des océans.
Ne pas disposer de projets ou de plans nationaux cohérents, en laissant cela aux seuls intérêts capitalistes, va générer d'énormes problèmes, car la cupidité est insatiable et ne trouve sa limite que dans l'explosion d'une BULLE.
Il me semble qu'aujourd'hui nous nous en foutons royalement, et que même les adhérents des partis à l'exception de la FI et des Verts ne posent même pas la question à leurs dirigeants.
Depuis 1984, avec l'abandon du plan, nous avons renoncé à l'anticipation, laissant les hommes être du BÉTAIL humain à la disposition du capital PRIVÉ (le plus triste c'est que, par l'épargne salariale, nous y participons).
Si nous regardions un boeuf se tailler un rumsteak pour le vendre, nous dirions qu'il se mutile.
Pourtant c'est ce que font les salariés avec le placement de leur épargne.
Là vous me pardonnerez, ils le méritent bien, ils sont trop "Cons" pour le comprendre.
Mais ça fait parti de la vie guidée par les seuls intérêts égoïstes (égologisme), qui forcement influencent nos jugements pour pouvoir prendre en compte l'intérêt d'agir écologiquement d'ici 2050, c'est-à-dire DEMAIN.
J'espère, par ce court exposé, avoir fait toucher où sont les urgences et leurs enchevêtrements.
L'incidence du réchauffement est un fait que nous n'arrêterons pas avec nos mesures taxatrices de bonne conscience.
Face a l'ampleur du problème, c'est du pipi de sansonnet.
Sommes-nous capables d'une réponse politique, au lieu d'attendre la réponse du capital privé auquel il a associé les salariés, par abus de vulnérabilité intellectuelle (en leur faisant croire qu'ils y gagnaient) ?
Nous allons donc devoir AJUSTER nos jugements, nos consommations, non plus pour faire du pognon mais pour le BIEN-ÊTRE de l'humanité et cela sans épuiser nos terres par des additifs chimiques ou les recouvrir de béton.
Ajuster des surfaces disponibles réservées à des animaux. Réansemencer les océans.
Il y a foule d'ajustement à faire.
Mais encore faut-il mener une écologie politique.
Ce qui n'est pas le cas.
Beaucoup de problèmes d'ajustements vont exiger des choix politiques idéologiques.
Par exemple, la création d'un capital public sans lequel les capitalistes vont nous proposer de DIMINUER la population.
Prôner l'abstinence avec nos moyens modernes, comme en 1798.
Çà c'est indéniablement un progrès d'illusionnistes, un progrès d'esprits bloqués.
Cela démontre les méfaits d'une pensée unique, d'une absence de transdisciplinarité, de têtes vides de Savoirs.
Nous sommes devant l'exemple même que rien ne vient de rien.
Quand nous n'avons pas instruit le cerveau par une pluralité de savoirs, il ne peut pas les croiser pour INVENTER DEMAIN.
Alors il regarde en arrière, se tourne vers le passé pour trouver des solutions avec un passé fini, dont nous savons qu'il n'a pas donné de copier coller.
En matière de justice, nous faisons pareil, étonnés de ne pas avoir de résultats.
Il n'y avait que les "SOTS" pour croire que Macron allait INVENTER DEMAIN. Comme depuis les élections européenne nous savons qu'il y a une magicienne qui nous réinvente le passé qui a échoué,
De la même manière que nous nous retournons vers Malthus pour réguler la population.
Nous pouvions faire mieux, mais fallait-il comprendre la clé de la formation du capital.
Car le capital privé ne sert pas l'intérêt public ou collectif, pour ceux qui n'ont pas peur de ce mot, pendant que les ignorants croient qu'ils choisissent leurs existences.
C'est totalement désespérant, alors que la conscience de la multiplication de nos interactions qui s'opèrent nous permettrait des "miracles".
Alors que nous les limitons s'ils ne s'incluent pas dans l'intérêt d'un Capital PRIVÉ.
C'est la conséquence d'une pensée unique qui, en 30 ans, à détruit et appauvri la solidarité égoïste.
Déjà, en 1798, la solution de Malthus était économique.
Il était convaincu de la suprématie rationnelle comptable sur l'intelligence humaine.
C'est exactement ce que nous faisons encore aujourd'hui en écoutant ceux qui nous disent de réduire la dette.
Incapable que nous sommes de traduire que cela signifie détruire des VIES.
Est-ce difficile de comprendre que si la dette nourrit des gens, quand on l'arrête ils "meurent" ?
Incapable de mesurer la gravité de nos décisions.
Disposer de mesures est nécessaire, se laisser guider par elles peut être monstrueux si elles ne servent pas l'humanité, telle l'arme nucléaire.
Souvent, certains disent qu'ils ne veulent pas d'un ordre mondial, alors qu'ils le servent tous les jours.
Le seul ordre au monde aujourd'hui est l'économie capitaliste.
Et le conflit inéluctable, vers lequel nous courons, est un combat entre capitalistes.
Les évènements ne sont pas instantanés. Ils se construisent hors de notre regard par nos choix journaliers, sans savoir avec quels autres ils vont interagir pour faire surgir un d'entre nous qui le portera, bons ou mauvais.
L'avènement du christianisme a demandé 3000 ans par rapport au judaïsme, 8000 par rapport au début du Néolithique, et Hitler 200 ans.
Naturellement ce parallèle n'est pas évident si nous pensons tout maîtriser.
Si nous regardons l'histoire à travers son acteur, c'est une autre lecture de l'histoire si nous lisons, même imparfaitement, les événements qui se sont agrégés pour qu'il SURGISSE.
Il a fallu 200 ans de pseudo sciences erronées autour des races pour conduire à une prise de conscience collective, du crime contre l'humanité, après le drame de la Shoah.
Cela mettait fin à des pratiques guerrières devenues inacceptables par les moyens mis en œuvre, L'INDUSTRIALISATION de la MORT.
Nous allons faire la même chose en réclamant la régularisation des naissances, pour sauver l'espèce humaine d'une classe supérieure économiquement nantie.
Hitler voulait la sauver par la race supérieure.
À chacun ses moyens.
Quel type de four allons-nous créer, que nous ne reconnaîtrons pas parce qu'il sera plus moderne ?
Le parallèle peut paraître déplacé, mais je ne vois pas quelle classe économique nous voulons protéger.
Si ce n'est celle des nantis, quand 5 millions d'humains meurent de faim dans une année, ce qui démontre que nous ne sommes pas partageurs.
Serions-nous, dans ce parallèle, la "race" consommatrice supérieure, et bien OUI.
Est c'est grâce à cette INÉGALITÉ que nous pourrons peut-être ne pas devenir des Hitler modernes et recourir à des concepts de 1798.
Toutes les espèces disposent d'un processus d'auto-régulation.
Il nous est plus facile d'observer celui des autres que le nôtre.
Tout système prend en compte l'espace, la quantité de nourriture disponible, la prédation, la fécondité.
Nous connaissons tous ces éléments.
Lors d'une études que j'avais réalisée en 1998 à partir des taux de fécondité des pays occidentaux, j'ai observé que tous les pays RICHES ne renouvelaient pas leurs populations quand ils étaient dans un bien-être relatif, et quand régnait un stress nourricier.
Je vais synthétiser.
Dans le bien-être, l'humain se réjouit de son existence, et ralentit de fait le processus de procréation qui vise à faire survivre l'espèce face aux taux de mortalité et non de flatter l'esprit familial. L'humain ne procréait pas pour procréer, comme le raconte la Bible, la procréation est faite pour la survie de l'espèce dans son environnement.
Trop d'enfants limitent cette réjouissance, comme l'accession pour les femmes à l'autonomie économique la favorise.
À l'inverse, dans des catégories ou classes moins aisées, c'est le manque d'avenir qui restreint la procréation (pourquoi faire des enfants s'ils ne trouvent pas de travail ?).
Pourtant, l'analyse précédente démontre que, face à l'abondance, les couples n'enfantent pas plus.
Ces deux approches ne peuvent pas être séparées du niveau de connaissance général et de l'organisation familiale.
Pour les pays africains ou indiens, les mêmes critères conduisent à des taux de fécondité supérieurs.
Je n'avais pas eu de données pour apprécier le fécondité dans les classes supérieures où se mesurerait l'impact culturel et cultuel.
Je n'avais pas pris en compte la Chine, qui avait pris des mesures de dénatalité.
Dans les familles élargies d'Afrique, une grande famille et le moyen d'être "une caisse de retraite" pour les parents, les enfants les prennent à charge.
Nous pouvons imaginer l'impact que cela aurait sur eux si l'organisation capitaliste du travail n'avait pas restreint l'accès au bien-être auquel il a concouru dans son seul intérêt en Occident.
Il y a là une piste à explorer plutôt que d'imposer des taxes.
Puisque Réjouissance de l'Existence égale Dénatalité.
Nous ferions d'une Pierre deux Coups.
Il ne nous reste plus qu'à le faire en conscience, proprement, pour entrer dans une décroissance créatrice d'auto-régulation.
Que cela nous plaise ou pas, nous avons changé de mesures, en vitesse, en circulation. La nation ne peut pas s'enfermer, et le capitalisme est dépassé.
Il ne reste qu'à remplir les cerveaux des hommes pour qu'ils inventent DEMAIN.
Alors allons-nous nous assoir sur les bancs d'universités ou attendre une nouvelle Shoah ?
En écrivant tout cela je n'ai rien découvert, Gandhi l'a résumé en une phrase.
Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous.
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