L’Identité Nationale et les contradictions de la majorité présidentielle
Malgré les discours et les promesses tenues aujourd’hui par les cadres de l’UMP sur ce sujet comme sur tant d’autres, il est évident que tout cet océan de belles phrases et de bonnes intentions n’auront pas plus de valeurs que celles prononcées hier. Ainsi donc, pour les Français, le temps des illusions se dissout pour laisser la place à l’ère de l’amertume et de la réalité de la vie.
Il me semble utile de reproduire dans cette chronique certains propos qui ont été tenus par Nicolas Sarkozy et par quelques cadres de la droite libérale de l’époque du RPR mais aussi de l’UMP.
Chacun pourra se faire une approche de la vision que nos élites se font de cette certaine idée de l’identité nationale.
Dans le Monde du 9 décembre 2003, Jean-François Copé déclarait : « En cas de victoire aux élections régionales, je m’engage à créer un espace culturel berbère en Ile-de-France ».
L’ancien Premier Ministre, Dominique de Villepin, a témoigné, le 14 juin 2003 que « Riches de cette diversité, les mondes de l’Islam et de l’Occident s’entremêlent. Les cinq millions de musulmans de France nous le montrent : la dimension islamique fait partie intégrante de l’Europe. (…) Oui, l’islam a toute sa place dans l’Europe, d’ores et déjà et davantage encore à l’avenir (…) ».
Xavier Darcos a reconnu, à propos de la scolarisation des enfants clandestins ou de réfugiés qu’il s’agit d’ « Une fierté de la République que d’avoir fait ce choix très ancien. Nous prenons les enfants, sans question d’origine ».
Pour Patrick Devedjian, l’évidence est de mise : « C’est la banlieue qui est l’avenir de la France. C’est là où se fait la rencontre des populations et des cultures et où l’on veut transformer le monde ».
En janvier 2004, Alain Juppé a confessé que « L’islam a toute sa place en France » et que « La religion musulmane est une des grandes religions de France ».
La grandeur d’esprit de la droite parlementaire s’émancipe lorsque l’ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a déclaré au cours d’une visite à la mosquée de Paris : « On est Français que l’on vienne d’Auvergne ou du Maghreb » et que « L’islam a toute sa place en France. L’islam n’est pas un danger pour notre société ». En octobre 2002, il réitère ses propos en affirmant que « La France du XXIème siècle porte le métissage en son cœur ». En direct sur France-Inter, le 7 mai 2002, Raffarin atteste que « La France est métisse et elle le restera. Il faut mieux intégrer ceux qui partagent les valeurs de la République. [Je] souhaite nommer des Français d’origine maghrébine ou africaine à des postes symboliques : recteurs d’académie, préfets, commissaires de police. [Je souhaite] ouvrir les élections municipales aux étrangers ».
Quant à Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et porte-parole de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007, elle a dévoilé sa vision de la société Française dans le journal « Le Monde » dans l’édition du 23 août 2006 : « (…) notre avenir est la construction d’une société métissée (…) ».
En avril 2007, François Fillon, actuel Premier ministre de la France, a affirmé que « Chaque vague d’immigration enrichit l’identité française. Les Italiens, les Polonais, les Maghrébins, les Africains, les Asiatiques, tous ont enrichi l’identité française et cela va continuer avec le temps ».
Les déclarations et les actes mis en œuvre dans les faits, depuis l’avènement politique de Nicolas Sarkozy, démontrent que ses intentions sont aux antipodes de la posture patriote ainsi que du discours de droite qu’il veut incarner médiatiquement et qu’il s’acharne à mettre en valeur à la veille de chaque scrutins électoraux.
Rappelons tout d’abord que Conseil français du culte musulman (CFCM) a été officiellement créé et soutenu par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Lors d’une réunion du MEDEF, Dalil Boubakeur a été rassuré par la déclaration de Nicolas Sarkozy : « La République et la France vous empêchent de vivre votre religion, nous allons vous défendre ».
De nombreuses déclarations de l’actuel Président de la République vont également dans ce sens : « La France doit rester un pays d’immigration. Je crois au mélange, au métissage, à la rencontre des cultures ». « Le mythe de l’immigration zéro n’a aucun sens. Nous devons accueillir des étrangers (...) Bien qu’il ait beaucoup augmenté ces dernières années, le nombre de visas accordés par la France pourrait, dans certains pays, être plus élevé. Je pense notamment à l’Algérie, dont les liens avec notre pays sont si particuliers ». « Par ailleurs, je voudrais dire aux musulmans que si je me bats – toute mon action le prouve – pour les droits de l’Islam de France (...) je milite pour les droits des musulmans, pour la reconnaissance de leur identité et leur représentation juste dans le cadre de la République ». « Je regrette qu’il n’y ait pas de préfet musulman ».
« Je suis pour la discrimination positive. En quoi est-ce communautariste de dire cela ? Des catégories de population accumulent plus de handicaps que d’autres. Elles doivent donc bénéficier de plus d’avantages et de travail de notre part ».
Le 11 mars 2004, Nicolas Sarkozy « Pense que le fils de Mohamed et de Latifa peut être aidé davantage que le fils de Cécilia et Nicolas ».
Dans son livre Témoignage, à la page 280, Sarkozy « Pense [également] que les Français attendent une France d’après (…), une France où l’expression “Français de souche” aura disparu ». Plus récemment, dans son discours d’investiture, lors du congrès de l’UMP du 14 janvier 2007, Sarkozy a affirmé ceci : « Je veux être le président d’une France qui aura compris que la création sera dans le mélange, dans l’ouverture, dans la rencontre, je n’ai pas peur du mot, dans le métissage ». Il a également déclaré au cours de l’émission de Michel Drucker « Vivement Dimanche ! » sur France 2 que « La France doit s’ouvrir aux autres. Il ne faut pas avoir peur des gens différents. La consanguinité, c’est la fin d’une civilisation ».
Inquiétant ! Pourtant vous venez de lire des déclarations officielles que vous pouvez retrouver facilement sur Internet et dans les archives des sites des journaux en ligne.
Que dire également de nos ministres issus de l’immigration, sur les propos qu’ils ont tenus en affirmant systématiquement leur attachement et leur amour pour leur pays… d’origine ? Où est l’amour de la France ? Où est le sentiment d’appartenance à la communauté nationale ?
Rama Yade a déclaré lors de sa visite officielle à Haïti, devant le gouvernement : « Dans mon Pays, le Sénégal […] ». Que dire également de Fadela Amara lorsqu’elle affirme dans quotidien arabophone algérien Al-Akhbar : « Oui, je suis musulmane, j’observe les obligations de l’islam, j’accomplis les cinq prières quotidiennes depuis mon enfance - malgré la difficulté que j’éprouve de les effectuer aux heures rituelles prévues - et j’observe le jeûne du ramadan, qui est un mois très important pour moi. Depuis que je suis entrée dans la vie associative, je n’ai jamais caché que j’étais musulmane pratiquante. C’est une affaire privée, qui ne m’empêche pas d’être laïque en politique » et d’ajouter « Je suis très fière de mes origines algériennes et de la nationalité algérienne que j’ai conservée, bien que j’occupe un poste ministériel en France, étant naturellement française. J’ai ma fierté, je suis algérienne à 50% et française à 50%, et je n’accepte aucune remarque concernant mes origines algériennes et ma religion musulmane ».
Face a un tel comportement, Nicolas Sarkozy aurait dû prendre les mesures adéquates face à de tels comportements et agissements, c’est-à-dire, exiger leur démission de toute responsabilité d’Etat. Il ne l’a pas fait !
Il est inutile de revenir sur les propos communautaristes, égoïstes et démagogues de Brice Hortefeux et de Nadine Morano. Tout ceci est bien affligeant.
Il est évident maintenant que le débat amorcé par l’UMP et le gouvernement de centre-gauche sur l’identité nationale n’a que pour objectif d’étouffer l’inquiétude et la véritable opinion des citoyens et d’empêcher le sentiment populaire et national de s’affirmer dans l’espace politique.
Face aux risques et au danger de l’éclatement de la nation et de la République Française, pour riposter aux tentations et aux exigences communautaires quelles qu’elles soient, l’Etat se doit de s’imposer comme le garant de l’unité républicaine. Il ne doit pas céder aux menaces et aux chantages. L’Etat se doit d’imposer ses règles politiques, culturelles et linguistiques. De plus, il doit s’appliquer à reconnaître la communauté nationale et rien que la communauté nationale. La Justice française doit quant à elle prendre les mesures exemplaires adéquates et sanctionner avec la plus grande sévérité les éléments prônant la division nationale et l’expansion du communautarisme par la haine et la violence.
L’identité nationale intimement liée à l’unité de la Patrie républicaine ne peut acquérir toute sa force et sa valeur qu’à travers une ligne politique d’attachement du patriotisme, de la République, et de la fraternité nationale. Ce n’est qu’à travers ces valeurs que se perpétue la vie et le destin de notre communauté nationale.
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