L’immigration ou l’art de la polémique par la mauvaise question
Il en est de certaines questions comme du monstre du Loch Ness. On ne les voit jamais vraiment, elles serpentent, sont toujours là, ignorées et pourtant inévitables. Dans cette catégorie, l’immigration tient le haut du panier.
Ce sera sûrement l’un des grands thèmes d’invectives de dimanche prochain, alors pourquoi ne pas le revisiter ?
Une fois n’est pas coutume, je vais devoir implorer l’assistance du parti animaliste, car depuis l’élection les malheureux castors doivent avoir les oreilles qui sifflent tant on parle d’eux. Pauvres bêtes appelées à sauver la république avec un de leurs barrages à chaque vote tant la bête immonde menace de submerger un régime dont le soutien populaire se réduit à peau de chagrin.
Peut-être, pour épargner à ces sympathiques rongeurs de tels tourments devrions-nous nous interroger sur les raisons qui poussent une partie des Français à voter pour la haine (Avec un grand H, si vous voulez être politiquement correct et obtenir votre diplôme de résistant de plateau avec les honneurs).
Poser cette question revient à découvrir l’équation suivante : Haine= Racisme= refus/limitation de l’immigration. Bref la demande d’une autre politique d’immigration est dans l’esprit de certains l’équivalent d’une réouverture des camps pour j’imagine, gazer les immigrés déjà en France ou les conduire à mourir de faim.
Amusant de la part de personnes que l’on pourrait justement soupçonner de vouloir infliger de tels tourments à leurs opposants politiques s’ils en avaient le pouvoir, mais passons. Comme on le voit débattre de politique d’immigration en fait un objet politique. Un discours où se mêle le racisme, la haine et transfère le débat sur les valeurs avec la fameuse question : Êtes-vous pour ou contre l’immigration ?
Mal poser une question ainsi est le plus sur moyen de tuer le débat, donc, nous allons évaluer la manière dont ce sujet devrait être posée puis les raisons de l’immigration dans le monde, ensuite, nous distinguerons les intérêts des agents de l’hystérisation et enfin, nous réfléchirons à une manière différente d’envisager une véritable politique d’immigration.
Le rôle de l’immigration ou de l’émigration
Comme autrefois dans l’affaire Dreyfus, cette question ne sera pas posée et le meilleur moyen de l’éviter est d’hystériser le débat. Êtes-vous pour ou contre les marteaux ? Non, pas de nuances, condamnez-vous les marteaux qui tapent sur les doigts et écrasent des ongles ?
Fermez là avec vos histoires de vis et de clous, si vous soutenez les marteaux vous êtes tournevisophobe. Honte à vous intolérant qui préparez le retour des barbares armés de leurs masses !
J’espère que désormais tous les bricoleurs ont le tournis, mais nous cessons de parler clous et vis, pour revenir à la politique de migration. Pas d’immigration, mais de migration, émigration comme immigration, car il convient de traiter les problèmes dans leur totalité !
A quoi sert-elle ? Cela dépend des acteurs bien sûr. Il y en a deux essentiels, le citoyen et l’état.
Pour les individus les motivations peuvent être de deux ordres : La réalisation de projets individuels ou la recherche d’une région correspondant à leur personnalité. Par exemple ces anglais venus construire leur maison sur la côte d’Azur pour échapper à la pluie britannique ou se rapprocher de leurs vignobles favoris. Elle demeure assez limitée et dans la suite de la discussion nous traiterons cet aspect comme une quantité négligeable, puissent nos amis d’Albion me pardonner.
Ensuite, se trouve tous ceux désireux de rejoindre une région dont le niveau de vie ou de sécurité dépassent celui de leur zone d’origine. Par exemple, si les Africains viennent s’entasser dans de minuscules appartements en île de France, vous pouvez parier avec de bonne probabilité qu’ils ne sont pas venus chercher le soleil de Montmartre. Je sais, c’est cruel, mais dans un monde correctement développé où toute l’humanité partagerait des niveaux de vie proches, ces gens ne se seraient pas infligé le traumatisme du déracinement. Il en va de même pour ces Français qui chaque année quittent notre pays pour trouver des emplois bien payés à l’étranger. Combien auraient fait ce choix, si les conditions d’imposition et le chômage étaient plus basses[1] ?
Pour l’état, les conditions sont-elles les mêmes ? À l’échelle globale, l’enjeu est d’ajuster la progression démographique et le besoin de main d’œuvre de l’économie. Les pays africains, confrontés à une forte croissance démographique née d’une transition démographique brutale ont intérêt à un certain niveau d’émigration, car ces départs réduisent la pression sur des infrastructures déjà très insuffisantes et procurent de plus des rentrées de devises précieuses pour des pays en manque de celles-ci et contraint d’acquérir biens industriels et d’investissements sur le marché mondial[2].
La politique d’émigration ou d’immigration, peut aussi servir de moyen de développer des communautés familiarisées avec le pays grâce à des séjours temporaires. Les visas étudiants sont d’ailleurs censés couvrir cette fonction.
Enfin, il existe les causes humanitaires : Ouvrir les frontières aux damnés de la terre, contraint de fuir la répression ou la guerre dans leur pays. La France proclame de tels principes[3], fort généreux, si vous ne vous appelez pas Assange poursuivi par la vindicte américaine. Nous sommes plus tolérants avec les Tchéchènes et les opposants à Vladimir Poutine, même si, de temps en temps, par inadvertance l’un d’eux égorge un enseignant. Qu’importe bien sûr, l’essentiel est d’être généreux et de défendre les grands principes sans se perdre dans des arguties inutiles sur les détails de sa mise en œuvre !
Pourtant cette condition d’entrée est limitée seulement à ceux persécutés, dieux, combien y a-t-il de damnés sur terre désireux de venir en France. En réalité, nous sommes dans le premier cas, celui de l’ajustement entre l’économie et la démographie. Notre vieux monde occupé à vieillir et dont la croissance démographique tomberait à un rythme d’escargot sans l’apport de l’immigration et il a donc besoin de ce renfort.
Les gagnants de l’hystérisation :
Si le débat sur l’immigration, peut se poser en des termes raisonnables de démographie et d’économie, pourquoi toute discussion déclenche-t-elle immédiatement des accusations de racisme et de volonté de revenir aux années trente ?
L’hystérisation d’un débat est en général l’indication d’intérêt dissimulés avec soin, car assez peu avouables. (Je sais, Rudy, je suis un vilain complotiste, couché, retourne à la niche, j’ai du travail et pas le temps de te lancer ton jouet.)
On reconnaît un arbre à ses fruits, il convient donc d’évaluer ceux de la politique de l’immigration. Quantitativement, la France en situation de plein emploi dans les années soixante affronte désormais un chômage structurel. Chiffres pour chiffres, si tous les individus étaient substituables, la France serait en plein emploi. Bien sûr, l’argument, bien utile au racisme de classe, est celui du refus de certaines tâches, pas assez glorieuses ou bien payées à leurs yeux par les français.
Tiens, pas bien payées ? En effets, voyons la courbe des salaires et des gains de productivité[4] :
Comme vous le constatez dans le lien, progression des salaires et gains de productivité sont décorrélés à partir de 2007. Le chômage de masse peut avoir joué un rôle favorable dans cette évolution si profitable au patronat français.
Pour sûr, le chantage à l’emploi a aussi évité aux dirigeants du monde économique français de remettre en question leurs modes de management parfois un peu verticaux[5].
Alors, bien sûr, il convient de traverser la rue, mais s’il vous plaît, aux horaires qui arrangent votre patron, car la journée de travail dans la restauration se déroule en deux blocs. Si vous ajoutez les temps de transports déments dans la région parisienne un travail 11H-14H et 17H-22H, certes une journée de 8 heures parfaitement supportable en théorie, vous conduit en réalité à être hors de chez vous durant 11H. Les conditions de repos sont donc déplorables. Evidemment, le sans-papier, prêt à dormir dans la cuisine, sans enfants à l’école ni rendez-vous administratif s’avère bien plus compétitif, mais devons-nous seulement nous attarder sur de tels détails ?
Non, les pauvres journalistes de BFM ou le pauvre monsieur Veran si sensibles au sort tragique des restaurateurs (Et peut-être de leur addition) pourraient être troublés dans leur digestion. Ma bienveillance naturelle envers ces individus (légèrement nuancée par leur comportement scandaleux durant la crise covid) m’interdit bien sûr de vous déranger avec cette réalité.
L’intérêt caché du NAIRU
Pourtant, cette politique est quasiment la politique officielle de l’Europe et de Bercy, car cette pression qui fait du salarié la variable d’ajustement du système permet d’ajuster les profits à la hausse ou tout du moins de les maintenir dans le cadre de la concurrence effrénée que nous connaissons.
Ces profits peuvent ensuite être réinvestis, mais pas forcément en France. Demandez-vous où sont passés vos délirants paniers de courses après la fusion Carrefour-Promodès autorisée par le gouvernement Jospin ? Dix ans plus tard, je me trouvais en Thaïlande et je peux vous assurer que je les ai retrouvés dans les Carrefour et les casinos tous neufs, construit avec vos tickets de caisse et les salaires modérés des caissières grâce à la concurrence des immigrés.
Certes, ces investissements à l’étranger n’ont pas toujours été parfaitement rentables, mais rassurez-vous, vous les avez payés, pas les responsables de ces erreurs d’investissement.
N’oubliez pas que la politique de guerre aux salaires, a pour corollaire, les profits et que ceux-ci sont utilisés par dizaines de milliards pour acquérir avec plus ou moins de bonheur des placements à l’étranger.
Bercy soutient cette politique qui favorise le secteur financier français avec lequel notre administration entretient des rapports consanguins[6].
D’ailleurs, pour éviter toute remise en cause la politique d’immigration a été largement mise sous tutelles de l’union européenne chargée de veiller au maintien de l’ouverture des vannes. La technostructure, dont les salaires sont garantis bénéficie des gains de pouvoir d’achat et la grande bourgeoisie des profits croissants.
Qu’importe que la modicité des salaires et l’afflux d’entrants dans le pays rendent le marché immobilier insupportablement cher pour les familles. Il suffit d’acheter des appartements et votre patrimoine augmente chaque année, effet de richesse passionnant.
Bref, le grand capital et ses laquais gagnent à cette immigration réglée au-dessus des besoins de l’économie pour déprimer les salaires. Cette politique, exécutée avec zèle se nomme d’ailleurs NAIRU : Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment[7].
En bref, une relation mathématique pour arbitrer entre chômage et inflation !
Le choix a donc été fait d’un chômage important au prix de terribles souffrances sociales pour arbitrer en faveur de la préservation des patrimoines contre les intérêts des travailleurs. La population qui subit de plein fouet les effets de cette politique ne fut bien sûr jamais invitée à se prononcer sur le sujet.
L’hystérisation du débat sert parfaitement ce verrouillage d’une des principales variables économiques et la financiarisation imposée au monde occidental exige la poursuite de cette politique dont les gagnants sont clairs :
- Les employés de la haute fonction publique dont les salaires sont protégés. (Jackpot si vous intégrez une institution supranationale ou votre salaire de fonctionnaire international sera exonéré d’impôts.)
- Les détenteurs de capital (Y compris beaucoup de retraités dont le patrimoine accumulé durant toute une vie se valorise, tandis que le coût de la vie demeure sous contrôle)
Cette faction des retraités qui bénéficie à la fois de la valorisation de ses biens et de la modération du coût des services grâce à une main d’œuvre moins chère, profitent bien de la situation et ils constituent l’une des clientèles électorales du système.
L’intérêt caché des clientèles électorales prisonnières
Car bien sûr, vendre une politique avec des gagnants économiques si clairs serait impossible, il faut donc la parer des vertus du partage et de la bienveillance. Tâche irréaliste autrefois, car les partis de gauches protégeaient les travailleurs et leurs salaires.
Depuis, grâce en soit rendu à Terra nova et les autres acteurs de la trahison de la gauche, ces partis ont troqué les votes des ouvriers et des employés pour ceux de nouvelles catégories sociales qui ont émergées avec la généralisation de l’enseignement supérieur.
Ces bobos, ou personnes diplômées bénéficient un peu des besoins de personnels qualifiés du système. Surtout, conduits par des valeurs, il leur fallait une bonne raison de soutenir les politiques antisociales et la pauvreté des régions du tiers monde leur fournit une excuse en or. Quiconque s’oppose à l’immigration serait une brute sans cœur, insensible à la misère des pauvres du monde.
Ensuite, les immigrés ont des enfants et grâce au droit du sol, ceux-ci sont français s’ils naissent sur notre territoire. Remerciez les promoteurs du regroupement familial, il suffit de tenir ces populations par les aides sociales, les attributions de logements et les quartiers voteront conformément aux besoins des partis de la soi-disant gauche, soi-disant héritière de Jaurès, mais peut-être davantage influencée par Talleyrand pour sa capacité à trahir le peuple Français[8].
Vivre (confortablement) de l’immigration
Surtout que l’université française forme à tour de bras des diplômés sans jamais s’interroger sur leur adéquation avec le marché du travail. Voilà une clientèle toute trouvée pour assister ces malheureux sans papiers[9]. Centre d’aides, associations, combien de personnes travaillent dans cette nébuleuse dont les contrats dépendent de la poursuite de la distribution d’argent publique pour poursuivre la mission de faire entrer et d’intégrer (Enfin a minima) les pauvres du monde entiers. Alors, bien sûr, dès que le cœur et le portefeuille se retrouvent, vous évitez de poser des questions.
Par exemple : Comment les pays asiatiques pourtant confrontés eux aussi à une violente transition démographique ont-ils réussi à se développer ? Cette question et son corollaire en Afrique ne seront pas posés[10].
Avions-nous besoin de détruire des pays comme la Libye, la Syrie[11], dont les réfugiés attendent à nos portes ? Là encore la question de l’usage des bombes de notre aviation ou comment des dizaines de milliers de djihadistes[12] ont pu se retrouver là ?
Une fois de plus la question ne sera pas posée et l’argent des citoyens français continue à abreuver les ONG chargées d’aider les migrants[13]. Une partie paie les salaires des permanents, donc, les critiques sont d’immondes sicaires du nazisme pour le moins !
Une véritable politique d’immigration
Comme nous le voyons, dans l’ensemble du spectre politique, la question de l’immigration trouve des avocats zélés dont les intérêts bien compris passent par le maintien d’une large ouverture de nos frontières.
Inutile de rêver, les catégories populaires qui subissent les dommages quotidiens de cette politique se sont retranchées au Rassemblement national, marqué du chiffre de la Bête par une efficace propagande où définitivement dégoûtées par leur incapacité à obtenir un changement démocratique par ce système bien trop efficace[14], se sont réfugiées dans l’abstention.
Ces intérêts croisés peuvent-ils être déconstruits ? Vaste sujet !
La bourgeoisie, est tout à fait prête à l’accepter si le chômage de masse perdure. La robotisation et la modernisation technologique peuvent la convaincre. De plus, elle constate l’affaiblissement de son pouvoir en raison de l’abus de délocalisation.
Surtout, l’immigration progresse grâce à un système d’aides ouvertes à beaucoup d’immigrés qui coûte de plus en plus cher[15]. Certes, cela se paie sur le dos des salariés, mais la crise financière devant nous rend le maintien d’une telle libéralité difficile.
Peut-on absorber toute l’immigration ?
Si en interne, la pression peut être réduite, qu’en est-il de la haute pression du reste du monde désireux de rejoindre le niveau de vie du milliard doré occidental ? Il y a sur Terre 700 millions de personnes en situation d’extrême pauvreté[16], 110 millions de réfugiés[17]. L’UE dans ses documents parle d’"assurer un partage équitable de la charge entre les États membres"[18].
Si comme nous l’expliquait Michel Rocard, les pays riches doivent assurer « leur juste part », il faudrait accueillir tout le monde, soit une augmentation de 10% de la population si vous vous contentez d’intégrer les réfugiés et 70% si vous prenez tous les pauvres. La générosité est une fort belle chose, mais ceux qui décrètent les principes devraient alors les assumer, or, détail curieux, les politiques de ghettoïsation sociales les protègent des conséquences de leurs choix[19].
Dans la réalité, la plupart des migrations sont économiques et la structure mondiale du capitalisme laisse subsister de grandes quantités de chômeurs officiellement l’OIT note 5,13% de chômage, à comparer à nos 7,32% en France.
En réalité, nombre d’emplois sont des petits boulots, comme ceux des vendeurs de rue dans le tiers monde, sont incapables d’assurer aux populations un niveau de vie occidental et permettent juste la simple survie. Cette pression nourrira les migrations tant que l’ensemble de la planète n’aura pas développé ses structures pour offrir à toutes les habitants de la Terre des conditions d’existence dignes.
Certes, mais devons-nous importer le chômage et les retards de développement des autres ? Si la France et d’autres pays sont développés cela vient d’une accumulation capitalistique réalisée durant des générations par les travailleurs français. L’ont-ils fait pour l’ensemble du monde ? Non, pour permettre à leurs enfants d’en bénéficier et les autres pays accompliront les mêmes efforts. Cette expérience leur fera découvrir et apprécier à sa juste valeur le capital créé de leurs mains, car la charité engendre racisme et ressentiment !
En pratique, les candidats à une vie, ne serait-ce qu’à la moitié du niveau de vie occidental sont légion et les intégrer implique le sacrifice du niveau de vie des français. Je doute que ceux déjà dans le rouge à la moitié du mois soient d’accords et leur avis m’importe davantage que celui d’une caste gavée de subvention publique occupée à dissimuler son égoïsme derrière une façade hypocrite de discours généreux !
Comment faire ?
Dans la réalité, tant que le taux de chômage français sera au-dessus de la moyenne mondiale, il convient de freiner les flux pour revenir à la norme. Plus tard, s’il s’avère qu’un besoin de main d’œuvre apparait dans plusieurs décennies, il sera toujours temps de réviser les objectifs. La politique de migration soit restée un outil flexible et non se trouver comme aujourd’hui otage d’une logique idéologique indifférentes aux réalité du quotidien de notre pays.
Bien sûr, une telle rupture politique implique de revenir sur nombre de cadres institutionnels mis en place durant les dernières décennies. Donc, de rompre avec ce soi-disant état de droit qui sanctifie les règles du passé pour protéger le statut quo. Si elles ont pu être placées sans heurts civils, alors, leur révision peut se faire par la même voie, même si bien sur l’empilement de textes à démanteler représente une tâche herculéenne.
Premier obstacle, l’Europe. Ignorons ici le débat intrinsèque sur les vertus ou les tares de l’idée européenne, car seule son incarnation compte. L’UE et les institutions européennes (BCE ; CEDH…) ont été mises en place au service d’une seule mission ou presque : Réduire les salaires des populations occidentales !
Il convient de l’assumer, l’UE et une politique de réduction de l’immigration sont aujourd’hui incompatibles. L’UE est un bastion des politiques orientées en faveur des classes supérieures de la société, ceux favorisés par l’argent ou le diplôme autorisés à accroître leur prédation sur les travailleurs.
Il convient de changer tout cet équilibre et cela passe par un renversement du rapport de force politique dont nous devons laisser le choix aux élections[20].
Pour les besoins de la cause, supposons cette condition remplie pour dérouler le raisonnement.
Maitriser l’immigration
L’essentiel de l’immigration dans notre pays vient d’Afrique[21]. Il nous revient donc de concentrer nos efforts sur cette zone géographique. Comme nous l’avons-vu ce continent affronte des problèmes immenses dont la solution conditionne la réussite ou l’échec de toute politique de restriction à l’immigration.
Il convient d’ailleurs de se montrer prudent dans notre manière d’aborder le problème, car les difficultés d’aujourd’hui sont certainement transitoires. La croissance démographique africaine ralenti et celle du capital va donc probablement finir par l’emporter sur celle de la fécondité. L’Afrique se développera alors et appuyée sur ses immenses ressources, l’intelligence et la créativité de ses peuples elle pourrait connaitre un épanouissement exceptionnel.
Le XXIIème siècle pourrait être africain comme le XXIème sera probablement asiatique et nous devons éviter de blesser la sensibilité des peuples africains par une politique agressive et inutile.
En ce sens, les obligations de non-discrimination de l’UE peuvent au moins constituer un guide moral à suivre pour éviter une agressivité inutile. L’Afrique comprendra parfaitement que nos pays n’ont aucune obligation de l’aider à soulager ses maux.
Alors bien sûr, notre politique de droits ouverts dès le premier jour doit être réformée. S’il est normal de permettre à chacun de bénéficier d’une protection sociale, les droits sociaux ne doivent être ouverts qu’après une période de résidence accompagnée d’une contribution effective.
De même les fraudes aux systèmes sociaux qui font vivre les gangs doivent être combattues sans faiblesses. De tels comportement seraient inacceptables de la part de nationaux, traitons les ressortissants des autres pays de la même façon au lieu de dissimuler une mauvaise charité qui détruit le sens civique derrière une complaisance destructrice du sens civique.
Ce volet policier et répressif[22] traité, il convient de donner aux Africains l’envie de rester chez eux. Nous avons encore, malgré nos difficultés un certain stock de capital. Les retraites doivent être adossées à un système de capitalisation, mais si celui-ci se réduit à un achat d’actions sur le marché secondaire, il se réduira à un enrichissement des détenteurs actuels de ces titres. Cette solution nourrira les bulles et les enrichissements sans causes, mais elle ne crée pas de développement.
Essayons autres choses : De grands projets pour lesquels l’ampleur des budgets en jeu permettrait de créer de la richesse et du développement. L’état français via une société réaliserait de grands investissements et ceux-ci seraient totalement exonérés d’impôts et les bénéfices reviendraient en France. En contrepartie, les actifs seraient transférés petit à petit aux états où ils seraient installés. Les deux parties sont gagnantes et le capital reconstitué en France peut de nouveau être investit.
Illusions ? Que faire en Afrique ? Eh bien envisageons le ?
Par exemple : La dépression de Quattara en Egypte se trouve à 134m sous le niveau de la méditerranée[23]. Le projet est certes estimé non rentable, mais s’il permet de rentabiliser de l’immobilier, car les zones autour de la dépression vont sûrement devenir plus pluvieuse du fait de l’évaporation, alors on peut amortir une partie du projet[24]. A nos ingénieurs de trouver un moyen de creuser les canaux pour moins cher. La France a creusé le canal de Suez en Égypte, elle peut bien en creuser un second dans une coopération pacifique qui nourrirait l’entente entre nos deux nations.
Nous pourrions de même accélérer les travaux en cours du l’électricité osmotique pour là encore proposer aux pays où se trouvent les fleuves africains de mettre en place de telles centrales pour aider à mettre en place de nouvelles capacités électriques[25].
Apporter l’électricité, c’est assurer le développement, un prérequis pour créer des activités économiques[26]. Le montage proposé permettrait d’apporter le capital dont l’Afrique a besoin maintenant, d’adosser nos systèmes de retraites à des revenus de long termes adaptés à de telles activités[27]. Nous devons sortir d’une relation dédiée aux bénéfices de grands groupes post coloniaux et de guerres pour entrer dans une autre logique, capable de stabiliser les populations.
Bien sur ces projets sont indicatifs, la France possède des ingénieurs talentueux capable de proposer bien mieux, mais ils ont le mérite d’aider à dessiner une image claire de la direction à prendre.
Pour éviter tout mécontentement ultérieur, ces investissements doivent demeurer de pures relations économiques non liées à un quelconque chantage sociétal. Ce que nous voulons est des africains capable d’assurer leur avenir économique. Leur bonheur est leur problème, pas le nôtre[28].
Est-ce suffisant ? Non, comme nous l’avons vu, le présent texte fait l’impasse sur les mesures policières. Si celles-ci seront nécessaires pour casser les logiques actuellement à l’œuvre, elles seront incapables de briser la différence de pression. Là était objectif, esquisser les moyens à court moyens termes pour réduire la dite pression.
Gérer les présents
Peut-on parler d’immigration sans évoquer les présents sur notre territoire. Qu’en faire, et comment, telles sont les questions à se poser.
Il semble évident que si l’objectif est une diminution du flux d’entrée et que sa réduction à zéros est hors de portée, l’inversion des flux relève de la douce illusion et de la pensée magique. Oubliez toute rée migration, il fallait maitriser nos choix politiques avant. Ces gens venus s’installer en France qui y ont investi leurs existences ne repartiront pas dans leur grande majorité.
Nous allons devoir vivre avec eux et les intégrer dans notre société au mieux de la situation. L’immense majorité, désireuse d’élever ses enfants le fera sans peine sous deux conditions :
- Que nous arrêtions notre politique anti sociale destinée à assurer les profits de quelques grandes fortunes dont tous, français de souche, comme immigrés installés en France souffrent.
- Que nous cessions de nous mépriser nous-même. Je comprends que certains individus, traumatisés par les guerres mondiales ressentent une angoisse face au nationalisme, mais il en va dans ce domaine comme en tout : Le danger naît de l’abus, pas de la présence d’une dose raisonnable. Votre antinationalisme qui revient à le détruire totalement prive la population d’un outil pour se construire socialement et mentalement. Comment voulez-vous que les immigrés nous respectent si nous-mêmes ne nous respectons pas ?
Dans ce domaine, nous avons d’ailleurs triomphé. La France, riche d’une grande histoire, peut offrir à ceux qu’elle accueille une communauté de destin pour construire notre histoire dans les siècles à venir. La patrie de Chambord, de Versailles, des droits de l’homme, de la tour Eiffel, de la ville lumière représente un défi à la hauteur de l’inventivité et du talent des nouvelles générations. À eux de s’intégrer par leurs œuvres et non en vertu d’un droit fallacieux conféré par votre mauvaise conscience.
Droit d’ailleurs destructeur. L’immigration, pour avoir vécu une large partie de ma vie, je la connais et aucune nation ne tolérerait ce que nous tolérons de nos protégés. En Thaïlande, pays pourtant habitués aux musulmans les seconds touristes les plus insupportables sont les arabic French. Pas Arabic, mais arabic French. Le pays reçoit les touristes des pays du golfe, voisine avec l’Indonésie, vaste pays musulman, ils sont donc en état d’évaluer l’ampleur de notre échec.
Il nous revient de traiter ce monstre nourri en notre sein. Ce qui une fois de plus passe par des mesures policières vu l’ampleur de la dérive que nous avons tolérée !
Ces enfants d’immigrés dont les parents furent importés dans le cadre d’une lutte sociale qui les dépassent et auxquels nous n’offrons que le maintien d’un pâle ersatz de leur culture d’origine ou une intégration dans une tradition que nous déprécions nous-mêmes !
Ce n’est rendre service à personne !
[2]Certes, la corruptions épuise les ressources locales déjà bien insuffisantes, mais même dans un monde parfait et vertueux, l’ampleur des investissement de développement est tout simplement gigantesque. Le texte se concentre donc sur cet aspect.
[3] Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 | Conseil constitutionnel (conseil-constitutionnel.fr)
4. Tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d'asile sur les territoires de la République.
[4] Evolution du coût salarial et de la productivité horaire du travail en France, base 100 en 1998 | Alternatives Economiques (alternatives-economiques.fr)
[5] Quand on parles du déplorable climat social en France vous noterez que les médias détenus par les milliardaires se contentent d’évoquer le rôle des syndicats pourtant assez peu combatif lorsque l’on regarde la courbe des salaires, mais jamais l’attitude des dirigeants du monde économique français.
[6] Eh oui, nombre de patrons de banques françaises font des allez-retours entre l’inspection des finances et la direction des établissements financiers. L’ENA mène à tout, sauf si vous n’êtes pas doué. Alors, vous finissez chez Rothschild et ensuite président de la république pour exécuter les instructions de Bruxelles !
[8] Et encore, si Talleyrand a trahi tous les régimes, la question de sa trahison envers la France se pose, tant son action au congrès de Vienne fut essentielle. La gauche d’aujourd’hui, clientèle grabataire d’élus accrochés à leurs prébendes, vomie par la population, ne saurait prétendre à de telles lettres de noblesse.
[9] En plus maintenant, nous avons avec les Ukrainiens une émigration de qualité, merci monsieur Bourlange d’avoir introduit une bonne dose de racisme dans votre politique anti sociale !
[10]Elle interroge pourtant, de manière passionnante sur la constitution des sociétés et de l’état, mais passons, nous pourrons y revenir une autre fois.
[11] Ah non, la Syrie, c’est du à un horrible dictateur, pas au refus du président Syrien de laisser passer le projet de gazoduc Qatari. Ce n’est pas moi qui le dit, mais Cédric Mas des décodeurs du Monde :
Les pipelines et les gazoducs sont-ils à l’origine de la guerre en Syrie, comme l’affirme Jean-Luc Mélenchon ? (lemonde.fr)
Donc, comme pour toute thèse défendue par les décodeurs nous devons pieusement croire le dogme officiels (Sinon, vous êtes un complotiste qui refuse la vérité journalistiquement établie)
[12] Bien sur, nos services sont innocents, vous avez le droit d’y croire ! Nous avons vu la même légende urbaine en Afghanistan (Sauf que là, les américains l’ont reconnus)
Djihadistes étrangers pendant les guerres civiles syrienne et irakienne — Wikipédia (wikipedia.org)
[14] En France, on ne gagne pas contre la haute bourgeoisie. Il suffit d’observer comment en 1945 elle a su échapper à sa punition après sa collaboration de 40-45 !
[15]Même si on évite d’avoir une trop grande transparence : https://observatoire-immigration.fr/wp-content/uploads/2020/07/couts-imm.pdf
La progression de l’AME donne cependant une idée de la direction des coûts :
https://www.publicsenat.fr/actualites/sante/budget-un-rapport-du-senat-epingle-la-progression-du-cout-de-laide-medicale-detat
[18] Comment le Conseil coordonne-t-il la réaction de l'UE dans les situations de crise ? - Consilium (europa.eu)
[19] Mention spéciale aux artistes qui dans le cinéma bénéficient d’un programme protectionniste complet et se permettent de régulièrement venir enseigner aux ouvriers les bienfaits de l’ouverture au monde. Chiche, supprimons le CNC ?
[20] Si tant est que des partis capables de réellement porter une telle alternative puissent naître et se développer, tant le blocage politique est intense de nos jours !
[22] J’ignore ici les mesures à prendre sur le droit d’asile, ses procédures et ses méthodes pour lesquels ma compétence technique est insuffisante. L’objectif est de demeurer au niveau des incitatifs économiques. Un groupe de travail devra traiter les réformes á accomplir une fois de nouveau souverain.
[26] Les ingénieurs auront certainement d‘autres idée, des réseaux haute tension entre les pays sont parfaitement envisageables pour ajuster les bassins de consommation aux bassins de production.
[27] Bien sûr, rien ne nous empêche d’investir aussi chez nous, il y a tant à faire !
[28] Si tant est que la politique puisse décréter le bonheur ! Son rôle doit se limiter à développer le niveau de vie des citoyens et les laisser vivre leur existence comme ils l’entendent !
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