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Accueil du site > Tribune Libre > L’imposture du mot « flexibilité »

L’imposture du mot « flexibilité »

Il n’est plus un article de presse, de télévision, (ou de tout autre média) qui, au moment de traiter du monde du travail n’emploie les expressions : flexi-sécurité, flexibilisation des rapports sociaux. Mais quel est le sens de ce mot ?

Il est utilisé en référence à des modèles sociaux étrangers, se distinguant essentiellement du notre par une facilité accrue pour l’employeur de licencier (pour schématiser).

De la comparaison entre ces modèles et le nôtre, il résulte le plus souvent de la part des auteurs un appel à plus de flexibilité en France, à l’image de ces modèles étrangers.

Dans ce contexte, l’utilisation de ce mot renvoie (selon Wikipédia) à "la capacité d’une entreprise à s’adapter aux évolutions de sa demande et de son environnement."

De cette notion générale de flexibilité découlerait celle de flexibilité quantitative externe qui consiste à faciliter la faculté de l’employeur à faire varier le volume de sa main-d’oeuvre.

Il faut donc comprendre que les revendications de flexibilisation traduisent une volonté de faciliter les règles de la rupture de la relation de travail.

Or quel est le sens premier du mot flexibilité ?

Le sens premier de ce mot est scientifique, il qualifie la propriété d’un matériau de se plier sans rompre. Plus il se pliera avant de céder, plus il sera flexible.

Il est étonnant qu’appliqué aux rapports sociaux, ce mot prend un sens opposé puisque alors, plus il sera facile de rompre un contrat, plus ce dernier sera flexible....

Une manipulation évidemment volontaire.

Cette « erreur » de langage, ne saurait être causé par une sorte d’illettrisme de nos chers gouvernants. Il faut y voir donc un acte totalement volontaire, une « manipulation ».

Cela est d’autant plus vrai que l’erreur ici relevée n’est pas isolée et constitue même une technique coutumière de communication politique. Les exemples ne manquent pas ainsi on peut citer les récents « contrats nouvelles embauches » ou encore le « ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale ». Si le dernier a déjà fait couler beaucoup d’encre, par cette étrange apposition de mots, le CNE est une preuve encore plus flagrante de cette manipulation lexicale.

CNE : Contrat nouvelles embauches. Contrat : oui c’est effectivement un contrat. Nouvelles embauches : ici se pose le problème, il est tout a fait possible de conclure un CNE avec un salarié qui vient d’achever un CDD (ou tout autre type de contrat précaire) au sein de la même entreprise. L’embauche n’a alors aucun besoin d’être nouvelle. C’est une nouvelle manipulation.

Quel est le but de cette manipulation ?

Son but est immédiat, il consiste à susciter chez les auditeurs un a priori instinctif, spontané. Cela car l’auditeur comprend l’expression « manipulée » selon le propre sens qu’il accorde à son intitulé. S’il peut être rapidement remis en cause par une simple analyse du contenu de la proposition, le problème est qu’une catégorie de personnes s’arrêtera à cette première impression. Celle-ci conservera chez eux une certaine vigueur en tant qu’impression première, presque instinctive.

La conséquence est de parfois parvenir à créer de fortes oppositions entre les personnes, je ne prendrai qu’un exemple, celui du service minimum notamment à la SNCF qui va bientôt cristalliser les antagonismes. Il y aura d’un côté les grévistes et de l’autres les non grévistes appuyés par des nuées d’utilisateurs (très souvent hostiles à la grève). Ces derniers s’exclameront : « Comment ? Vous refusez de rendre un service (minimum) alors que vous êtes censé être un service public ! ». Il est évident que la situation serait autre si le projet s’était appelé « modification des modalités du droit de grève »...

Il ne faut toutefois pas être crédule, ce fait est là, l’homme politique use, abuse et déforme le langage afin de rendre le plus efficace possible ses idées. Ce phénomène n’est ni propre à la France (songez au magnifique exemple du Patriot Act) ni propre à notre époque, les sophistes utilisaient déjà ce travers de la communication.

Je terminerai avec cette citation de Georges Orwell : « Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent ».

La novlangue est en route...


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21 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 13 juillet 2007 14:03

    Pour les plus jeunes ici,rappelons nous de ce mot nouveau apparu sous la gauche en 1984,qui voulait déjà flexibilisé le marché du travail.

    Etonnant d’ailleurs que ce mot soit apparu avec un gouvernement socialiste dirigé à l’époque par Laurent Fabius,qui vouler « moderniser les rapports sociaux »

    Une courte page d’histoire que vous retrouverez sous le net


    • Djanel 13 juillet 2007 18:49

      le salarié est un flexible parce que pour les patrons, il ne vit que d’air pur et d’eau fraiche . Il n’a pas besoin de salaire constant. En période de disette, il agira comme les arbres, il attendra sagement que la pluie revienne. S’il a survécu, il trouvera plus facilement du travail parce que les non flexibles seront abonné au RMI. Vive le capitalisme champion de la flexibilité.

      Flexible tout le monde l’oubli veut dire : qui peut se plier.http://agoravox.fr/smileys/diable.png http://agoravox.fr/smileys/diable.png


    • emmanuel 13 juillet 2007 15:31

      Tu ne decris qu’une seule partie du probleme. On parle de flexibilite parce que : - cela aide a licencier plus facilement - cela aide a embaucher plus facilement

      Mecaniquement, quand tu peux licencier facilement, l’employeur embauche plus facilement parce qu’il prend moins de risque (s’il se trompe de personne ou dans ses previsions, il ne va pas couler la boite entiere). Mais cela doit aller au dela : toute reforme de flexibilite dois aussi faciliter l’embauche, sinon elle ne sera qu’a moitie utile. La flexibilite doit diminuer la barriere a l’entree et la barriere a la sortie.

      La flexibilite aide aussi a remettre droit quelque chose qui etait tordu :)

      Apres on peut voir le verre a moitie plein ou a moitie vide.


      • RilaX RilaX 13 juillet 2007 16:02

        On est déja hyper flexible pendant 2 mois a 2 ans suivant le contrat qu’on a et la taille de l’entreprise.
        Pour les entreprise de moins de 20 salariés (90% des entreprises francaise), il y a donc le CNE qui permet d’etre plus que flexible pendant 2 ans. N’est ce pas suffisant ?
        Donc plus de flexibilité serait destiné a quelle genre d’entreprises ? Les grosses, les multinationales qui ont tendance a faire des profits monstres sur le dos des salariés, et qui délocalisent dès que ces profits n’augmentent plus de 15% chaque année. Et c’est pas le genre de profits qui restent en france ...


      • jice 13 juillet 2007 16:36

        A mon avis, l’idée qu’avec plus de flexibilité, l’embauche serait plus facile et compenserait les licenciements est une arnaque complète.
        Depuis 1973, date de l’invention du CDD, la « flexibilité » des employés n’a pas cessé d’augmenter. Et les résultats que l’on peut voir sur le chômage sont plus que mitigés.
        En réalité, cela permet de se débarrasser à moindre frais de certains employés pour les remplacer par d’autres plus jeunes (et moins cher) plutôt que de former les premiers (trop cher). Par exemple, j’ai pu voir toute une génération d’informaticiens de 40 ans (à l’époque, c’était il y a une dizaine d’années) foutu au rebus parce que le langage qu’ils connaissaient était périmé (le cobol). On a préféré embaucher des tas de jeunes qui connaissaient JAVA.
        Ca fait 40 ans (67) que Pompidou a mis la concurrence comme une valeur de progrès. 40 ans que l’on a mis sur les rails un libéralisme de plus en plus « libre » avec, en particulier, la création en 94 de l’OMC, du FMI et de la BM. 40 ans qu’un monde de gogos gobe les mirages des marchands de bonheurs de la bourse qui prétendent qu’en leur laissant les pleins pouvoirs, tout ira mieux.
        Notez au passage que la fameuse période des 30 glorieuses a pris fin avec le retour du libéralisme (théorie qui existait déjà au XIXè siècle).
        Alors, la flexibilité comme solution au chômage. Je rigole.


      • emmanuel 13 juillet 2007 23:42

        Le probleme de la bourse est different. Toutes les societes ne sont pas cotees en bourse, il y a d’autres moyens de se financer. A noter aussi que relativement souvent les « benefices monstrueux » sont reinvestis dans l’entreprise meme pour investir dans son futur. Au final cela revient a tout l’ecosysteme y compris aux salaries presents ou futurs.

        Mais pour revenir a la flexibilite du travail. Je travaille a l’etranger dans un pays ou l’on a ce qu’on appelle le plein emploi. Ici le rapport de force employeur / employe est completement different, la flexibilite qui permet de garder le plein emploi joue aussi en la faveur de l’employe. Si l’on n’est pas content, on trouve un autre employeur en quelques semaines.

        A moitie vide, a moitie plein.


      • faxtronic faxtronic 17 juillet 2007 22:57

        les coboliste n’avait qu’a apprendre Java. Java c’est pas sorcier. Si une personne s’endort sur ses lauriers, elle est condamner a disparaitre pour etre remplacer par soit des mailleurs, soit des nouveaux. Ce n’est pas parce que tu as 40 ans que tu ne doit pas apprendre. Le bide et la calvitie ne fait pas la richesse d’une entreprise, mais l’experience et la pertinence.

        Soit tous les jours meilleur que hier et tu vivras.


      • jice 13 juillet 2007 22:06

        Et pourquoi, comme plomb du chiffre d’affaire, ne parle-t-on jamais de la bourse et de la rentabilité délirante demandée par les fonds de pension et autres investisseurs, ni de leurs dividendes énormes ?
        Pourtant, ça plombe :
        http://tf1.lci.fr/infos/economie/argent/0,,3490860,00-beaucoup-plus-milliardaires-francais-.html


      • jice 15 juillet 2007 12:43

        Certes, ces histoires de bourse concernent les entreprises qui y sont cotées (et pas uniquement celles du CAC 40). Cependant, ces entreprises donnent le pas à nombre de PME soit en étant concurrentes (déloyales), soit en les utilisant comme sous-traitant... En fait, elles étranglent nombre de PME.

        Quant aux réinvestissements... On investit uniquement si les rendements et dividendes sont suffisants. Sinon, on investit ailleurs. Du coup, une entreprise peut perdre une bonne partie de son capital en très peu de temps uniquement parce que sa rentabilité n’est pas suffisante. C’est déjà arrivé plusieurs fois... Et les PME sont les premières à tomber. Suivent les salariés des entreprises en question. Les investisseurs et les dirigeants, eux, s’en sortent la plupart du temps, quant ils ne s’enrichissent pas encore dans l’opération.

        Mais je m’égare.


      • faxtronic faxtronic 17 juillet 2007 23:01

        Pareil ; ta boite meurt, change de boite. Changer de job tous les 5 ans n’est plus une honte, mais c’est normal. Considere que la recherche d’emploi est une activité courante. Pense tous les jours a changer de société, pour etre pret le jour ou cela sera une necessité.


      • Reinette Reinette 13 juillet 2007 17:12

        La novlangue est en route...

        Le voisin de comptoir vous parle de la croissance qui « devrait tout arranger » ? ; Tonton Jean-Paul déplore « l’échec de l’intégration à la française » ? Le collègue de boulot évoque « l’impossiblité de faire des réformes dans ce pays » ? : Vocabulaire de marché, catalogue du prêt-à-penser...

        La propagande du quotidien est élaborée et répandue par des milliers de personnes, à des places très variées - membres de cabinets ministériels, juges anti-terroristes, chroniqueurs de radio, directeurs de la communication chez les lessiviers, etc. - qui sont sortis des mêmes écoles et qui s’échangent en permanence postes et compétences. Ce groupe est homogène par sa formation et surtout par un intérêt commun à ce que rien ne bouge.

        L’essentiel est de gommer, d’estomper le litige. Pour cela, l’un des procédés les plus utilisés par la « propagande du quotidien » est l’euphémisme : il n’y a plus de grèves mais des mouvements sociaux, plus de chômeurs mais des demandeurs d’emploi. Et il n’y a même plus de pauvres : ils sont remplacés par des gens « de condition modeste ». Il n’y a plus d’opprimés, seulement des « exclus », il n’y a plus de classes, encore moins de lutte qui les opposerait, il n’y a que des couches, des catégories, des tranches...

        Bref, il s’agit de remplacer le peuple - mot porteur d’un litige fondamental - par un ensemble comptabilisable de consommateurs, de sondés, d’usagers, d’électeurs et de contribuables. Dans le même temps, on utilise l’emphase pour discréditer les grèves qui sont comparées à des prises d’otage. Ça relève du même mécanisme, celui de l’anesthésie. Tout devient dérisoire et absurde.

        Beaucoup de ces « concepts » sont issus du langage des publicitaires. D’ailleurs les échanges entre le langage des publicitaires et celui des politiques sont constants.

        À quoi sert cette mascarade ? À nous convaincre que l’oligarchie médiatico-politico-financière qui régit ce pays n’est pas seulement « rigoureuse », « déterminée », « inflexible », mais qu’elle est aussi « à l’écoute », soucieuse de « solidarité », proche du « terrain »... Bref, que le bon-papa collectif qui règne sur la grande cité pacifiée est non seulement sévère mais aussi proche de nous et même affectueux.

        (Un mot sur la concentration de l’édition et de la presse : Les ordonnances de 1945 qui prévoyaient que les puissances d’argent n’aient plus la mainmise sur la presse d’opinion ont été totalement oubliées. La presse française est dans une situation pire qu’avant-guerre, au temps des « deux cents familles » : que les 3 principaux quotidiens nationaux soient dans les mains de Lagardère, Dassault et Rothschild est tout à fait exorbitant.)


        • Bulgroz 13 juillet 2007 18:49

          Red Peter, étudiant en droit du travail, je sens en vous de la graine du célébrissime (avec l’infame Porletti) Gérard Filoche, inspecteur du travail et membre du bureau national du PS et ancien journaliste (comme vous donc) de Rouge.

          Vous avez dans un même artcile sur la flexibilité du travail cité à la fois les « contrats nouvelles embauches » et « ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale ». C’est bien, la gauche super unitaire vous remercie.

          Après avoir été pendant 25 ans un dirigeant de la Ligue communiste révolutionnaire, Gérard Filoche rejoint en 1995 le Parti socialiste et intègre immédiatement son conseil national. Depuis 2000, il est membre du bureau national du Parti socialiste. Engagé depuis 1995 au courant Gauche socialiste, il rejoint en 2002 le courant Nouveau Parti socialiste.

          Son CV est là, sur le site de démocratie et Socialisme (le mensuel pour ancrer le PS à gauche !!).

          Le CV est impressionnant, c’est un sans faute.

          http://www.democratie-socialisme.org/article.php3?id_article=61

          Activités professionnelles multiples de 1962 à 1982 : dont facteur, conducteur de train, manutentionnaire, chauffeur-livreur, maître-auxiliaire, enseignant de philosophie, journaliste et l’un des dirigeants du quotidien « Rouge » du 15-3-1975 au 29-1-79, ouvrier du livre, puis

          contrôleur du travail à la formation professionnelle de 1982 à 1985

          inspecteur du travail de 1985 à aujourd’hui, d’abord en agriculture en Champagne Ardennes de 1987 à 1989, ensuite à Paris 3° arrondissement à partir de mars 1989 dans le 2° arrondissement depuis avril 2003

          Militant syndical

          à la CGT depuis 1962

          dirigeant de l’UNEF, à Rouen, de 1964 à 1969

          co-animateur du comité de grève des étudiants de Rouen en mai 68

          co-fondateur et dirigeant des JCR à partir de 1965,

          co-fondateur et membre du Bureau politique de la LCR de 1969 à 1994

          membre du secrétariat unifié de la Quatrième internationale de 1979 à 1994 (Putain, il fallait le faire ce poste !!, Filoche était vraiment prédestiné pour contrôler le monde du travail)

          membre du Parti socialiste depuis 1994

          membre du Conseil national du Parti socialiste depuis 1994

          secrétaire de section à Combs-la-Ville, en Seine et Marne, 1997-2001

          membre de la section travail du Conseil économique et social, sept 1999-août 2001

          membre du Bureau national du Parti socialiste novembre 2000-novembre 2005

          Red Peter, vous avez là votre modèle, vite un poste dans la fonction publique (le monde du vrai travail) et le tour est joué.


          • Herve 13 juillet 2007 21:22

            On dirait le language des Inquisiteurs du 16° siècle : TOUT est retors « en face ». Et ça émis par un étudiant ...qui n’a jamais encore travaillé ! On verra ses pensées dans 40ans avec l’expérience acquise et je vous fiche mon billet qu’il aura changé d’avis, comme des tonnes d’autres d’ailleurs. Qu’il fonde une entreprise et il verra ce qu’est la réalité, trouvera bien meilleures les lois à côté, pas si loin, en Suisse, meilleures pour tous, y compris le gagne petit. Je dis ça et suis français. Pas de flexibilité, d’accord, alors restons inflexibles,..... comme les fossiles.


            • Anthony Tabet 13 juillet 2007 23:06

              C’est marrant, toute une partie de ma famille travaille et/ou vit en Suisse, la flexibilité n’est pas franchement ce que j’aurais associé aux relations de travail dans ce pays ! Par contre je suis d’accord que les petits salaires y vivent mieux qu’en France. Mais plutôt justement parce que les travailleurs y sont beaucoup plus en sécurité professionnellement que le contraire...


            • faxtronic faxtronic 17 juillet 2007 23:03

              Oui mais la Suisse c’est special. Elle a bonne reputation pour gérer l’argent : par exemple l’or des juifs spoliés...


            • moebius 13 juillet 2007 22:03

              Excellent article. le mot flexible conserve cependant tout de son imposture. « TVA social » n’est pas mal... sans commentaire. « Bouclier fiscal » pas mal non plus, on remercie au passage le percepteur qui vous fournit un bouclier, sans doute pour nous protéger de son redoutable croc à phynance ; Vraiment un bon fond, ce percepteur, que ne nous donne t’il pas un marteau ou une faucille pour le faire passer de vie à trépas ?


              • Anthony Tabet 13 juillet 2007 23:07

                Et le remplacement de « cotisations sociales » par « charges sociales » n’est pas mal non plus...


              • ARTEMIS voix libre 13 juillet 2007 22:18

                je vous invite à lire le billet ci dessous publié dans mon blog en mars dernier la flexisécurité tout le monde s’en gargarise c’est le remède miracle contre le chomage la aussi quelle imposture !!!!!

                dans mon dernier billet nous avons examiné les premières propositions du candidat de l’UMP pour atteindre le plein emploi et nous avons pu constater qu’elles s’articulent autour d’un thème principal à savoir permettre à tous (séniors,jeunes,étudiants, actifs....) de travailler plus pour gagner plus. j’aurais du intituler ce billet : l’UMP veut remettre les Français au travail ! louable intention de Monsieur SARKOZY de vouloir nous dynamiser nous secouer en quelque sorte, pour que les chômeurs trouvent tous un job ,que les seniors en dispense de recherche d’emploi ne se la coulent plus douce , que les étudiants puissent travailler tout en étudiant, et que les actifs fassent tous des heures supplémentaires . aujourd’hui je suis moins patiente et je suis tentée de crier de qui se moque t-on !!!!!

                il n’y a pas qu’à vouloir que tout le monde travaille pour diminuer le chômage si la croissance n’est pas au rendez vous et si les emplois ne se créent pas , le chômage sera toujours présent. bien plus les mesures préconisées auront un effet inverse : croissance du chômage accentuation de la fracture sociale par marginalisation d’une partie encore plus importante de la population émiettement du droit du travail et remise en cause de toutes les avancées sociales .

                mais l’UMP a un remède miracle pour créer la dynamique nécessaire à la croissance : l’exemple Danois et son système de « flexisécurité » de l’emploi . en effet les autres propositions visent à donner aux entreprises plus de souplesse pour qu’elles embauchent et aux salariés plus de sécurité.

                * plus de souplesse aux entreprises :

                en créant un contrat à durée indéterminée plus souple en les libérant du carcan des 35 heures ( nous avons examiné ce point dans le denier billet) en poursuivant le programme des allègements des charges sociales en permettant aux PME de grandir en se libérant pour une période d’essai de deux ans des différents seuils

                * plus de sécurité pour les salariés par l’assurance d’allocations chômage plus élevées et un réel accompagnement pour le retour à l’emploi.

                le système danois peut il être transposé à notre pays ? il est vrai comme le souligne Jean Claude BARBIER dans un rapport du CNRS de 2005 qu’une véritable vogue du modèle danois s’est emparé de notre classe politique les parlementaires les économistes et même les journalistes ont succombé à cet engouement.

                il s’agit en cette période électorale d’un modèle idéal puisqu’il mêle de manière astucieuse libéralisme et sécurité il est à l’opposé du système britannique qui est redouté par beaucoup de français.

                le Danemark compte 5 410 000 personnes et une population active de 2.800 000 personnes avec un taux de chômage exceptionnellement bas soit 6% alors qu’en 1994 il était de 12%

                La population active est très mobile ( 600000 à 700000 personnes changent d’emploi chaque année .

                tout est mis en oeuvre pour atteindre cette flexibilité qui permet une forte coincidence de l’offre et de la demande et de ce fait donnant aux entreprises la possibilité d’être réactives aux mutations du marché tout est fait pour faciliter cette mobilité notamment par la formation professionnelle adaptée et intensive.

                le système danois est un système totalement négocié il n’y a pas de droit du travail au sens où nous l’entendons : l’essentiel des règles régissant les rapports entre employeurs et salariés est fait d’accords négociés et le taux de syndicalisation est très important ( la centrale L.O compte 1.700.000 membres ) contrairement à notre culture syndicale ( et ce n’est pas une critique) les négociations de branche et d’entreprises ne sont pas faites sur une logique d’affrontement

                enfin point essentiel du système l’indemnisation du chômage ouvre droit à une période d’indemnisation d’ un an et d’activation de 3 ans soit 4 années d’indemnisation ( durée maximale) pendant laquelle le chômeur est véritablement accompagné par tous les acteurs sociaux ( agence pour l’emploi, municipalités etc...)pour retrouver un emploi.

                il faut ajouter que le système de protection sociale, dont le chômage, est élevé évitant la marginalisation voir l’exclusion de la plupart.

                tout le système danois s’inscrit dans une réalité spécifique reposant sur un fort degré de socialisation, au sein des entreprises, de la part des contribuables comme dans le dialogue entre les partenaires sociaux c’est un modèle très fortement empreint de libéralisme économique mais aussi d’égalitarisme social ( haut niveau de vie, l’échelle des salaires est la plus resserrée des pays de l’OCDE)

                comme le souligne si bien Monsieur BARBIER dans son rapport du CNRS de 2005

                « apprendre de l’exemple danois c’est assimiler une leçon simple à savoir que toute réforme d’un système d’emploi et de protection sociale doit pouvoir s’inscrire dans une réalité sociétale propre » c’est un ensemble malheureusement trop souvent ignoré par les discours politiques que nous entendons aujourd’hui il ne s’agit pas de prendre une mesure ou une autre. c’est un tout dans une réalité culturelle sociale , économique et historique propre.

                le discours de l’UMP retient essentiellement la flexibilité des contrats ,la facilité d’embaucher et de licencier mais il en gomme volontairement les autres aspects ( notamment protection sociale forte) pour aboutir à une complète déréglementation du droit du travail secret espoir depuis des années du MEDEF !!!!

                mon billet étant encore fort long je termine donc ici et laisse à votre réflexion mon analyse.

                à bientot je l’espère sur mon site pour la suite ......


                • Emile Red Emile Red 14 juillet 2007 18:48

                  Aurais-je trouvé une filiation inconnue ici ? Et Bordelaise de surcroit ...

                  Enchanté de vous connaître M. Red, très bon article, dommage que vous n’ayez pas ajouté le pire des euphémismes(arnaque) qu’est le « travailler plus .... », comme si cette évidence devenait une nouveauté, je ne me souviens pas avoir connu quelqu’un voulant travailler plus pour ne pas gagner plus, le temps étant de l’argent aussi pour l’employé.

                  On pousse le délire jusqu’à annoncer que les heures sup seraient, dorénavant, payées plus, rien de différent de ce qui été jusqu’à présent.

                  La manipulation élevée au rang du discour suprême...


                  • la.roche.de.roche 15 juillet 2007 02:07

                    Imaginez une troupe de rats qui fuit l’inondation. Il arrive un moment où le chemin de tous ces rats rencontre une chute, une falaise, un précipice. Chaque rat a la capacité de voir et de savoir. Mais laisser faire, ce serait alors la déBandade à la vue de l’horreur du précipice ! Les leaders pensent aussitôt qu’il est de leur devoir de détourner l’attention de tous... par des artifices : le mensonge, l’euphémisme... afin de garder le contrôle du groupe.

                    Le GROUPE, c’est leur Fait ! Et c’est cela qui les importe ! Le précipice, on verra toujours après ! Gardons le contrôle !

                    Que pratique la classe politique quand elle ment, quand elle détourne, quand elle manipule... Elle dénote en premier qu’il y a quelque part... un précipice derrière tous ces mensonges. Elle démontre que le chemin qu’ont pris les hommes, grâce à eux ou malgré eux, va à la faillite, au suicide.

                    Quand vous voyez ce phénomène, ce n’est pas le moment de critiquer les leaders oBnuBilés par la survie du GROUPE, (ce que sont les hommes et femmes politiques,) mais Bien de vite les quitter... Eux et leurs néologismes !

                    Et surtout de ne jamais imaginer que de les remplacer sous n’importe quelle couleur... changerait quoi que ce soit...

                    Alors « flexiBilité », et autres aBus de langage, laissez-les -leur... et vous..., mettez vous à sauver votre peau !

                    la Roche de roche


                    • Flo2105 17 juillet 2007 10:43

                      Le mot flexibilité à mon sens est a mettre au compte de l’entreprise. En effet celle-ci doit l’être pour survivre. Il est essentielle de préserver les entreprises qui sont elles seules responsable des embauches et des capacités d’un pays a procurer des sources de revenues à l’ensemble de ses concitoyens.

                      Que le capitalisme à l’extreme soit bourré de defaut est certain. La vision non patrimonial des fonds de pension est catastrophique et n’a plus que pour but de vider de ses ressources une entreprise. C’est une vision ultra court terme, qui n’a pas pour objectif de rendre perenne une activité.

                      Pour autant la vision ultra gauche du patron qui n’est la que pour se remplir les poches est stupide et est un cliché qui ne vaut pas mieux et répond au même pulsion que leur voisin d’extréme droite. Oui certains employeurs sont voyous, pour autant un nombre considérable de dirigeant de PME sont responsables et ne cherche qu’a préserver leur entreprise et les emplois qu’elle fourni. Il y a plusieur raison a cela, d’un la valeur de leur entreprise constitue leur seul capital retraite et leur unique source de revenu, de deux l’entreprise constitue le travail d’une vie (bien au delà des 35heures hebdo) et ne peut etre soldé du jour au lendemain comme on vend une voiture, de trois l’aspect humain et la responsabilité vis à vis des salariés est présente chez bon nombre de dirigeants (de PME et de Grand groupe).

                      Enfin les Français on la pénible tendance à vouloir conserver des emplois peu qualifiés sur des produits à faible valeur ajouté, la ou les chinois sont imbatable. Le problème c’est que ces même Français consomment ces même bien chinois... Tuant du même cout leur emplois. Il est facile de blamer le monde entier quand soit même ont fait le jeu de la mondialisation.

                      En France 90% a accès à l’ensemble des biens de consomation, rare sont ceux a ne pas avoir cédé à a tentation de l’écran plats, de la seconde voiture, du téléphone portable, du petit pavillon. Le Français pauvre c’est embourgoisé sur le dos des chinois, et voudrait faire porter la responsabilité sur les patrons français. On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre ! La mondialisation a rendu les français modestes beaucoup plus riche que le reste du monde... et celui-ci pleure de ne pas l’étre assez.

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