L’interview « faux cul » de Sarkozy au Nouvel Observateur
Grillé dans les sondages, conchié sur internet, cordialement détesté par ses contemporains, Sarko a répondu aux questions du très avenant Denis Olivennes du Nouvel Observateur. Au premier jour des vacances scolaires d’été le plan estival des services de communication de l’Élysée ne manque pas de pertinence. Les insurgés de l’éducation nationale, les chercheurs en grève, les étudiants en colère, les CSP+ appauvries, tout ce joli monde gauchiste qui s’est jeté sur la presse pour tuer le temps entre autoroutes, gares et aéroports, ne devrait pas échapper à la bonne parole du Grand Timonier. Avec un peu de chance ils pourraient même lire l’interview de "Sarko-notre-chef" dans un relais autoroutier qui a répercuté la baisse de la TVA sur les produits de restauration. L’effet de communication est parfaitement maîtrisé. Bien joué Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée.
TISSU DE MENSONGE
Mais que dit-il au Nouvel Observateur, Sarko le néo-communiste, qui vient de chanter les louanges du "modèle social Français" devant le congrès de Versailles ? Pas grand-chose en vérité. L’impact de ses effets de langage restera faible tant le tissu de mensonge est épais et surtout éloigné des préoccupations quotidiennes.
D’abord, le président du "bling-bling" prétend une nouvelle fois avoir "changé". Ce ne serait que la troisième ou la quatrième fois en deux ans. "Je n’avais pas attaché à la soirée du Fouquet’s une importance considérable. J’ai eu tort. Et si erreur il y a, ce n’est pas la peine de la recommencer". Les vacances luxueuses à Wolfeboro chez Bush, le voyage de noce pharaonique avec Carla à Louxour, et le périple mexicain de l’hiver dernier dans la résidence d’un baron de la cocaïne, c’était donc juste "pour du faux". Et vous êtes priés de croire "le président du pouvoir d’achat" sur parole. Ce n’est pas le malheureux Denis Olivennes qui dira le contraire, lui qui ne se fâchera jamais avec personne.
HAUTEUR DE LA CHARGE SUR TALONNETTES
Sarko, visiblement rassuré par l’évanescence de son interlocuteur, poursuit sur sa lancée en rejouant le sempiternel jeu des questions et des réponses sur le ton larmoyant du mea culpa : "J’ai commis des erreurs. Est-ce que tout ce qui m’est reproché l’est injustement ? Non. Il faut un temps pour se hisser à la hauteur d’une charge qui est, croyez-moi, proprement inhumaine". Las, les expériences récentes prouvent que les talonnettes et les communiqués pornographiques de Frédéric Lefebvre ne semblent pas plus efficaces pour se hisser à la hauteur de ladite charge. Quant à l’inhumanité, on suppose que le couperosé Brice Hortefeux et le traître Eric Besson ont récemment fait part à Sarko de leur expérience en matière de rafles d’enfants sans-papiers à la sortie des écoles de la République.
Dans la foulée Naboléon se sent obliger de s’expliquer sur ses discours quelque peu tendancieux en rapport avec la "rupture", ceux teintés d’expressions "qui ont suscité la polémique". "Ai-je jamais proposé d’être en rupture avec la République ?" Bonne question. A-t-il jamais voulu épurer les banlieues à coups de Kärcher, liquider "mai 68" et "le modèle social Français", contrevenir à l’avis du Conseil Constitutionnel en saisissant la cour de cassation pour invalider l’une de ses décisions, menacer de ses foudres la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État ? N’a-t-il jamais serré la pince de crabe du scientologue Tom Cruise parce que "les sectes ne sont pas un problème en France", accepté le collier en or de chanoine de Latran, invalidé le non au référendum sur la constitution européenne, ou fait entrer la France dans la servitude de l’OTAN. A le croire, non. Faux cul, va !
DES SALADES
Puis Sarko de verser des larmes de crocodiles en évoquant Laurent Joffrin, patron de Libé, qu’il "regrette" d’avoir malmené lors de la parodie de conférence de presse de janvier 2009 ("Carla et moi, c’est du sérieux"), de se flageller au souvenir du "pauvre con" du salon de l’Agriculture, et de dire absolument n’importe quoi pour évacuer les questions gênantes de l’enquête judiciaire sur l’attentat de Karachi. Tout cela et des tas d’autres salades sur huit pages qui ne font pas honneur au Nouvel Observateur devenu journal d’ouverture au Sarkozysme le plus primaire. On comprend maintenant pourquoi Denis Olivennes, propriétaire de l’hebdomadaire, n’a jamais possédé de carte de presse.
Peachy Carnehan www.nordenstar.com
55 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON