L’IVG ou l’IMG (Interruption Médicalisée de Grossesse) ?
Monsieur le Président,
Si la loi de 1974, voulue par Valéry Giscard d’Estaing (VGE) et portée par l’Honorable Simone Veil, ne s’était pas appelée IVG (interruption volontaire de grossesse) mais plutôt IMG (interruption médicalisée de grossesse) ou bien IGM (interruption de grossesse médicalisée) ou encore AM (avortement médicalisé), les débats des « pours » et des « contres » auraient probablement été d’une autre nature, d’une autre intelligence, d’une autre rationalité et d’une ampleur limitée.
En effet, l’interruption de grossesse, n’ayons pas peur des mots : l’avortement, ne date pas de la loi de 1974. La pratique existe depuis des siècles, voire peut-être des millénaires !
La grande avancée qu’a permise la loi de 1974, c’est sa médicalisation ! C'est-à-dire le fait qu’elle soit pratiquée dans un établissement de santé, par une équipe de personnes spécialisées.
Le désir d’enfant, comme le non-désir d’enfant, est un droit fondamental, inaliénable et irréfragable de la femme.
Qui peut autre que la femme, lui dire si elle a, ou n’a pas, l’autorisation d’avoir ou de ne pas avoir d’enfants ?
Qui peut autre qu’elle-même, la femme, lui dire si elle a, ou non, le droit d’interrompre ou non une grossesse non désirée ?
Quelle est donc, cette puissance terrestre ou céleste, qui impose à la femme ce qu’elle peut faire ou ne pas faire ?
La réponse a été apportée, depuis quelque 2 millénaires, par la « civilisation » judéo-chréto-musulmane ».
Le verset d’un célèbre grand livre religieux reconnu par les 3 religions, celles qui se prétendent monothéistes, leur impose sa loi. En parlant de la femme, ce verset (Berechit 3.16), sentencieux, déclare : « "...tes désirs se porteront vers ton mari et il dominera sur toi ».
Ainsi, le corps de la femme ne lui appartient plus depuis environ 2 000 ans. C’est la religion qui décide pour elle ce quel peut faire ou ne pas faire !
La religion : en fait un prétexte masculin pour assoir une domination, tel que les livres religieux le prétendent en ne laissant à la femme qu’une place proche d’epsilon.
N’est-il pas vrai que dans la religion musulmane : les hommes ont autorité sur les femmes… qu’ils peuvent battre (sourate « les femmes 4-34 ») et qu’un homme vaut 2 femmes (sourate « les femmes 4-176 ») ?
Ainsi, sans discontinuer, les pays dominés par l’une des 3 religions prétendues monothéistes, interdiront à la femme la liberté d’avoir ou de ne pas avoir d’enfant. Et l’impossible liberté d’interrompre sa grossesse, quand elle le souhaite, même quand le désir d’enfant n’est pas présent !
Tout porte à croire que tous les livres religieux des croyances monothéistes ont été écrits par des mâles hyper dominants.
La France et d’autres pays ont attendu 19 siècles pour rompre avec la loi religieuse qui leur disait comment ils devaient légiférer à propos du droit des femmes.
Pour rompre cette dépendance absurde, irrationnelle et parfois mortifère, il leur a fallu passer du conservatisme au progressisme.
La France l’a fait courageusement, en 1974, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. La grande majorité des députés conservateurs (que l’on appellerait aujourd’hui zemmouristes) de cette époque ont voté contre. La loi fut finalement adoptée grâce à la gauche et à quels conservateurs progressistes.
Il faut rappeler que chez nous, en France, avant 1974, la femme qui voulait interrompre une grossesse non désirée n’avait pas le choix :
- Soit elle portait l’enfant jusqu’à l’accouchement, et puis le garder en l’aimant ou ne l’aimant pas ;
- Soit, après l’accouchement, elle demandait à l’État de s’en occuper ;
- …
- Soit, quand elle était fortunée, elle allait à l’étranger pour avoir une IMG ;
- …
- Soit, quand elle ne pouvait aller à l’étranger, elle allait voir, clandestinement, une « faiseuse d’anges » pour se faire avorter. Aux risques et périls des 2 personnes. L’une pour sa santé, l’autre du point de vue pénal, en risquant la prison ou même d’être guillotinée ! L’acte se faisait souvent dans les pires conditions sanitaires. Quelques-unes en mourraient, d’autres restaient infirmes (un cas dans ma famille : ma belle-sœur, devenue hémiplégique), d’autres, heureusement, n’avaient aucune séquelle physique.
L’IVG a-t-elle eu un impact sur le nombre d’enfants « perdus » ?
Dans les années 1960, il y avait, chaque année, entre 250 000 et 800 000 (lien) avortements en France et quelque 250 femmes décédaient. Combien survivaient en étant paralysées… à vie ? Certainement plusieurs dizaines de milliers !
L’Honorable Simone Veil, dans son discours devant l’Assemblée nationale, en 1974, reprend le chiffre officiel de 300 000 avortements annuels !
En 2002, les chiffres officiels étaient de seulement 206 596 IVG (page 18 du document du lien ci-dessus).
Il apparaître donc incontestable que la loi de 1974 n’a pas dépeuplé la France à cause de l’IVG, comme bigotes et réactionnaires veulent encore nous le faire croire. Si baisse des naissances il y a eu, cela ressort notamment :
- de l’évolution naturelle et normale d’un pays de plus en plus développé où la place de la femme mariée n’est plus celle d’un objet de consommation chaque fois que son mari baisse son pantalon. D’ailleurs, jadis, ne disait-on pas qu’un mariage devait être consommé. Pour être consommé, la femme devait être introduite par son mari la nuit de noces. Ah religion barbare quand tu nous tiens !
- qu’il y a de moins en moins de mariages religieux ou même civil, et donc de plus en plus de naissances hors mariage (63% des naissances en 2021 l’étaient hors mariage (Insee)) ;
- que l’homme moderne accepte de ne plus être le chef de famille irrévocable. Accepte de partager, de plein gré, l’autorité parentale, comme le Code civil le spécifie dans la loi de 1977 voulue par Giscard d’Estaing (encore lui !). Décidément les femmes doivent beaucoup à ce Président trop vite oublié… à cause des diamants de Bokassa !
Aucun autre Président que VGE, pour l’instant, n’a fait autant pour les femmes !
Monsieur le président Macron, vous avez donc du pain sur la planche ! J’espère que les paroles prononcées, le 19 janvier 2022, devant le Parlement européen, ne resteront pas lettre morte. Réussir à inclure l’IVG dans la Charte de droits fondamentaux fera de vous légal de Valéry Giscard d’Estaing. Dans le cas contraire, vous rejoindrez la cohorte des Présidents qui n’en sont restés qu’aux promesses stériles de vieux politiciens.
Crédit photo : lien.
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