L’Ukraine se dirige-t-elle, aujourd’hui, vers la fin de la guerre ? Vers une Ukraine plus unie
Tout humain que nous sommes doit tenter, doit s’efforcer de comprendre comment l’Occident et la Russie en sont arrivés à la guerre via l’Ukraine ? Qui pouvait s’imaginer que la Russie qui avait amassé 150 000 hommes allait envahir, le 24 février 2022, l’Ukraine ? Malgré l’annonce répétée du président américaine d’une invasion imminente de l’Ukraine par la Russie, il faut le dire, personne n’y croyait réellement. La pensée allait plus à une tactique de pression, à une invasion partielle limitée à la région du Donbass puisque les deux républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk ont été reconnus officiellement des « républiques indépendantes » par la Russie qu’à une invasion de grande envergure qui est en train de changer l’équilibre géostratégique en Europe, affectant inévitablement l’équilibre de puissance mondiale.
Aujourd’hui, la guerre se poursuit à l’Est et au Sud de l’Ukraine ; malgré les bombardements, la forte défense de l’armée ukrainienne tient, et même remporte quelques succès, en libérant plusieurs localités dans cette région de guerre. Au point que le président russe Vladimir Poutine a décrété, le 21 septembre 2022, une mobilisation partielle de 300 000 hommes.
Et la situation de guerre est très mal vécue en Ukraine, l’ONU fait état de 13 millions d’Ukrainiens déplacés par la guerre, dont une grande partie a trouvé refuge auprès des pays européens frontaliers de l’Ukraine. Une autre partie s’est dirigée en Europe de l’Ouest jusqu’aux États-Unis. Une guerre inexorable en Ukraine ; des pertes qui se comptent par milliers de vies humaines et qui concernent enfants, femmes, vieillards et pas seulement des soldats.
Des destructions en vies humaines et en villes qui rappellent l’invasion de l’Union soviétique, en 1941, par l’Allemagne nazie, bien sûr sans aucune équivalence, à l’époque 3 millions de soldats allemands étaient alignés contre l’URSS, de plus soutenus par 650 000 hommes issus des pays alliés de l’Allemagne nazie dont l’Italie, la Finlande… Aujourd’hui, c’est complètement différent avec les armes nucléaires où le facteur humain joue beaucoup moins. Une autre guerre beaucoup plus proche, la guerre civile qui s’est internationalisée et a détruit une grande partie des villes syriennes, plus de 6 millions de Syriens déplacés en Syrie ou ont fui à l’étranger.
Étrangeté de la marche du monde, ce qui était inimaginable en Europe, avec le déploiement de l’OTAN en Europe, et même si l’Ukraine n’en faisait pas partie, la promesse de son intégration aurait dû faire reculer tout adversaire, y compris la Russie. Or, ce qui est incroyable, la Russie ne l’entendait pas de cette oreille et, faute que des exigences stratégiques adressées à l’OTAN, et donc à l’Europe et aux États-Unis, n’ont pas été satisfaites, la Russie n’a pas hésité, elle a envahi l’Ukraine.
Depuis une guerre atroce se déroule en Ukraine ; malgré l’avalanche de sanctions occidentales, la Russie poursuit son « opération spéciale ». Cependant relevons une phrase que le président Vladimir Poutine avait ajouté dans une déclaration publique : « « Ces sanctions qui sont mises en place, cela s'apparente à une déclaration de la guerre », a estimé Vladimir Poutine. « Mais Dieu merci, on n'en est pas encore arrivé là », a-t-il ajouté. (1)
On doit comprendre que dans ce « Mais Dieu merci, on n'en est pas encore arrivé là », les sanctions occidentales s’apparentant à une déclaration de guerre, la guerre pourrait s’étendre aux autres pays d’Europe. Force de dire que la Russie, en procédant à l’invasion de l’Ukraine, a certainement, dans son plan de guerre, a intégré tous les cas de figure de guerre qui pouvaient survenir. L’objectif de l’armée russe comme d’ailleurs est l’objectif de toute armée qui entre en guerre est de s’assurer que ses objectifs soient atteints. Et le problème avec la Russie est qu’elle est la deuxième puissance nucléaire du monde ; elle est pratiquement à parité sur le nombre d’ogives nucléaires avec les États-Unis.
Dès lors, il est clair que toutes les options de guerre contre l’Ukraine et ses alliés ont été étudiées conjointement entre l’état-major russe, les politiques et ceux qui ont la charge de l’économie russe, et le dernier mot revient évidemment à la défense et au Conseil de sécurité de la Fédération de Russie. Pourquoi le Conseil de Sécurité et la Défense russe ? Parce que ce sont eux à qui reviennent la décision et la charge des opérations de guerre, et le suivi des événements face à l’OTAN et la puissance américaine.
L’OTAN regroupe 31 pays aujourd’hui avec la Finlande. Au sein de l’OTAN, ce sont les États-Unis qui sont le vrai pilier de la force otanienne, ce qui signifie que la Russie vise avant tout ce que sera la réponse des États-Unis sur la guerre en Ukraine, bien entendu aussi la réponse des principaux pays de l’Otan, au niveau européen, essentiellement la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Mais, globalement, sur l’issue de la guerre, la guerre se joue essentiellement entre les États-Unis et la Russie. Si, par exemple, les États-Unis décidaient de mettre fin à la guerre, en décidant, par exemple, de diminuer d’armer l’armée ukrainienne, ou en intimant à Kiev d’entamer des pourparlers avec la Russie, pour mettre fin à la guerre, l’Ukraine ne peut refuser, elle se conformera à son principal soutien.
Et c’est la raison pour laquelle les pays européens ont agi à leur guise dans leurs contacts téléphoniques avec Moscou, en 2022, ou, dans leurs déclarations. Que ce soit de la part du président français ou du chancelier allemand Olaf Scholtz pour garder le contact avec le président russe Vladimir Poutine. Le risque que le conflit russo-ukrainien dérape est une réalité puisqu’il existe une menace omniprésente de recourir à l’arme nucléaire. D’autre part, le risque d’extension du conflit existe, au cas où la guerre toucherait un pays d’Europe, membre de l’OTAN ? Que sera alors la réponse à la Russie ? Si les forces de l’OTAN interviennent contre la Russie, pourront-ils renverser l’équilibre des forces ? Il est évident que toute la puissance de l’OTAN, dont la principale force relève des États-Unis, viendra à contrer la puissance russe.
Une telle situation de guerre en Ukraine qui se serait étendue à l’Europe et à la Russie changera alors fondamentalement la guerre. La Russie, dans son plan d’invasion, a étudié en détail tous les cas de guerre qui pourraient se présenter. Et dans l’atteinte de ses objectifs, en Ukraine, il est certain qu’elle ne reculera pas parce qu’une défaite face à l’Occident est inacceptable pour la Russie ; il est clair qu’il en va de même pour les États-Unis.
Il faut aussi se rappeler qu’en Syrie, l’intervention de l’armée russe, à partir de fin septembre 2015, a remis en cause toute la stratégie de l’Europe et des États-Unis pour renverser le président Bachar el-Assad.
De même, vingt années de guerre en Afghanistan se sont terminées en catastrophe pour les États-Unis et l’OTAN. Une déroute pour les forces occidentales à l’été 2021. Et de ces échecs, l’Occident n’a pas tiré des leçons. On lit dans « Après la débâcle en Afghanistan, l’OTAN à l’heure des doutes » :
« Le retrait des troupes américaines n’a jamais été vraiment débattu entre alliés, alors que 1 100 soldats allemands, 800 britanniques et 750 italiens étaient encore présents.
Certaines relectures sont cruelles, comme celle de la longue déclaration commune des ministres des affaires étrangères de l’OTAN réunis le 14 avril, consacrée à l’Afghanistan, ce pays où l’Organisation transatlantique était présente depuis les attentats anti-américains de 2001. Il s’agissait, cette fois, d’acter le retrait des forces internationales à la suite de l’accord de Doha, signé, en février 2020, par les Etats-Unis et les talibans. […]
Vingt années de présence continue dans le pays n’auraient donc pas permis de jauger l’état exact des forces en présence, de mesurer l’échec patent du nation building, la reconstruction d’un Etat défaillant. Ni même d’estimer la faiblesse d’une armée et d’un appareil sécuritaire formés, à coups de milliards de dollars, depuis 2015, dans le cadre de la mission Resolute Support de l’Alliance atlantique.
En juin, une semaine avant un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui devait, à Bruxelles, confirmer la décision du retrait des troupes, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, était à Washington pour rencontrer le président Joe Biden. A cette occasion, il ne formulait, semble-t-il, aucune objection au retrait envisagé, qui n’avait pourtant jamais été vraiment débattu entre alliés.
Impréparation générale
Lors d’une réunion des ministres de la défense, en février, la délégation américaine avait en effet soutenu qu’elle n’était « pas prête » pour cette discussion, qui, finalement, n’aura jamais lieu, laissant les Européens à leurs questions, alors que 1 100 soldats allemands, 800 britanniques et 750 italiens, notamment, étaient encore présents en Afghanistan. Le mantra otanien « in together, out together » – « tous ensemble au début, tous ensemble à la fin » – avait, apparemment, vécu. » (2)
Bien avant cette situation lamentable vécue par les forces américaines et de l’OTAN, après 20 années de guerre en Afghanistan, le président français Emmanuel Macron, dans une déclaration publique, jugeait l'OTAN obsolète. Et cette déclaration, comme l’écrit la chaîne de télévision française d’information internationale en continu, France 24, le 8 novembre 2019, soit une année et huit mois avant la débâcle américaine et de l’OTAN, en Afghanistan.
« Le président français Emmanuel Macron a dressé, jeudi, un tableau sombre de l'OTAN, déplorant notamment le comportement de la Turquie en Syrie. Au passage, il a également plaidé pour une « Europe de la défense ».
Déplorant le manque de coordination entre les États-Unis et l'Europe mais aussi le comportement unilatéral de la Turquie en Syrie, le président français Emmanuel Macron a jugé l'alliance en état de « mort cérébrale » dans un entretien publié jeudi 7 novembre dans l'hebdomadaire britannique The Economist.
Un jugement qui s'explique d'abord par la méfiance croissante de la France envers les États-Unis, comme le souligne notre journaliste, Baptiste Fallevoz. Si la relation transatlantique était autrefois la force de l'OTAN, les paroles et les actes de Donald Trump n'ont fait que détériorer l'alliance. Le retrait d’une grande partie des forces américaines en Syrie ont laissé le champ libre à une offensive turque contre les forces kurdes. Une décision américaine qui a été prise sans aucune coordination, souligne Emmanuel Macron. » (3)
Précisément, à la lecture des événements récents qui se sont opérés au Moyen-Orient et en Asie centrale, en 2021, on comprend pourquoi la Russie a imposé ses exigences à l’Occident, concernant son proche-immédiat de ses frontières. Une prise de conscience du pouvoir russe dans leur nouvelle position géostratégique qui est à lier à la sécurité de leur environnement immédiat frontalier et au recul de l’OTAN et de la puissance militaire des États-Unis dans des théâtres de guerre éloignés. Le rapport des forces dans ces théâtres de guerre est sans commune mesure entre les armements dont disposaient les forces de la coalition internationale (OTAN) et l’armée américaine et ceux des forces autochtones des régions envahies qui luttaient contre l’occupant ; des décennies de guerre pour se terminer par une débâcle militaire occidentale.
Ce que l’on doit souligner sur l’échec des plans occidentaux dans leur objectif de domination, c’est que les peuples qui les ont combattu, que ce soit, dans les années 1960-1970, au Vietnam, ou plus proche, en Irak, en Syrie, en Afghanistan et ailleurs, le processus est le même ; ces peuples aidés par les puissances adverses ont une combativité et une patience qui n’est pas la même que celles des forces de l’occupant malgré le fort décalage dans les armements. C’est précisément cette force de résistance à toute épreuve des peuples envahis qui finit par affaiblir la puissance occupante et in fine la pousser à dégager ses forces de ce théâtre de combat, en clair « battre en retraite ». D’autant plus que l’absence de résolution du conflit armé, les facteurs stratégiques s’éternisant dans la durée et sans issue, l’absence de gains politiques et militaires, amènent la puissance occupante à prendre conscience de son échec militaro-stratégique.
On comprend dès lors que tous ces facteurs qu’ont vécus les États-Unis et l’OTAN dans leurs guerres passées ne peuvent qu’être pris en compte par l’état-major de l’armée et du pouvoir politique russe ; l’invasion de l’Ukraine a donc été mûrement réfléchie. Surtout que l’enjeu pour la Russie porte sur la « situation sécuritaire immédiate à ses frontières » d’une part, et des populations qui vivent dans le Donetsk et le Lougansk, en majorité d’origine russe, d’autre part.
La situation n’est pas comparable, comme dans les années 1980, lorsque l’Union soviétique avait envahi l’Afghanistan, et après pratiquement une décennie de guerre, elle s’est retirée, laissant un pays dans la désolation, un pays en ruine ; l’URSS a cependant enregistré un échec magistral en Afghanistan, un échec qui l’a marqué et, dans un certain sens, a concouru à son éclatement, en décembre 1991.
Aujourd’hui, la guerre a bouclé son quatorzième mois, en Ukraine, et la situation est toujours bloquée, tout laisse penser que les combats vont se poursuivre ; la guerre ne va pas s’arrêter et chaque camp vise à atteindre ses objectifs. Cependant, pour la Russie comme pour l’Europe et les États-Unis, l’enlisement qui se précise de plus en plus ne sera pas porteur. En effet, une situation de blocage et très peu de changement, la ville de Kherson est revenue à l’Ukraine sans combats, les lignes de front ont peu bougé ; la contre-offensive de l’armée ukrainienne même si elle a remporté quelques succès avance très peu ; de même l’armée russe est freinée dans son offensive ; le front à Bakhmout, assiégée depuis six mois, dont trois-quarts de la ville sont aux mains des Russes, un quart toujours tenu par l’armée ukrainienne.
La guerre en Ukraine s’est transformée en guerre d’usure ; les lignes de front vont probablement peu bouger compte tenu que les forces russes cherchent surtout à renforcer leurs lignes de défense puisqu’ils ont déjà déclaré que leurs objectifs de l’opération spéciale ont été atteints. La guerre va aboutir à une guerre de tranchées dans le sud et l’est de l’Ukraine. La situation est difficile aujourd’hui, l’armée ukrainienne dépendante de l’armement occidental et la Russie qui a la capacité de conserver les territoires conquis, ne cherchera pas à aller au-delà des régions annexées, tout au plus à les renforcer. Ce qui explique la guerre d’usure à Bakhmout. Donc les deux camps qui chercheront à gagner chaque jour un morceau de terre, le sera au prix de durs combats et de lourdes pertes.
Le problème est que la guerre risque d’être gelée, bloquée, de part et d’autre, tant en Russie qu’en Occident, la situation va devenir intenable. Le doute risque de prendre en Occident, les États-Unis comme les pays d’Europe constateront de plus en plus qu’il n’y a pas d’évolution dans le cours de la guerre. De même en Russie, le doute gagne les dirigeants russes. Comment pourront-ils expliquer à leurs citoyens cette guerre qui s’éternise en Europe ? D’autant plus que, sur le plan économique, la situation va très probablement se dégrader, il existe un risque sérieux de récession dans le monde. La Russie affectée par les sanctions économiques occidentales, mais l’Occident lui aussi sera affecté par la politique des sanctions et la politique monétaire restrictive des Banques centrales occidentales.
L’inflation, la menace de récession et la guerre en Ukraine qui demande un soutien permanent en finances et en armements sans gains réels sur les lignes de front auront des répercussions très négatives tant sur l’Occident que sur la Russie. Quant à la rhétorique d’utiliser des armes nucléaires, plusieurs fois rappelée par la Russie, elle ne fonctionnera pas, ni d’ailleurs il n’y aura d’extension du conflit sur d’autres fronts en Europe occidentale, des pays qui peuvent être considérés par la Russie comme cobelligérants dans la guerre. Le conflit sera une guerre d’usure sans évolution comme il l’est aujourd’hui malgré l’annonce d’une contre-offensive ukrainienne qui tarde. Et probablement, elle sera reportée, un échec sera très mal perçu pour l’Ukraine comme pour ses soutiens occidentaux.
Aussi se pose-t-on la question : « Cette situation de blocage a-t-elle des chances d’être débloquée ? Pour le pouvoir russe comme pour les décideurs américains et européens vont-ils trouver un compromis qui aiderait à mettre fin à la guerre ? Il est pratiquement impossible pour la Russie de reculer, tout compromis pour elle doit passer pour l’Occident et l’Ukraine par l’acceptation des annexions des quatre régions qu’elle a décrétées. Et cette clause phare de la Russie ne sera pas acceptée par l’Ukraine ni par l’Occident – l’armée ukrainienne dépendant entièrement du soutien occidental, surtout américain.
En fait, la guerre en Ukraine est une « guerre par procuration » pour l’Occident. Donc le conflit, puisqu’il n’y a pas possibilité de négocier du fait qu’il n’y a pas de compromis, va durer et le discours d’aller vers une ouverture de négociation ne va pas s’arrêter tout au plus pour dire que chaque camp est prêt à négocier mais en fait il n’y a pas de négociation. Chaque partie campe sur ses positions, et on comprend qu’en fait ce sont les enjeux qui le commandent. Personne ne veut perdre la guerre. Ni la Russie ni l’Occident. D’autant plus que la guerre qui se joue en Ukraine, par les enjeux, « dépasse l’Ukraine et les régions annexées par la Russie. »
En réalité, l’enjeu ukrainien se trouve dans la division géostratégique entre les trois grands pôles de puissance mondiale que sont la Russie, les États-Unis et la Chine ; ce sont ces trois pôles de puissances qui décident de l’avenir du monde. On comprend pourquoi les peuples tant en Occident que dans le reste du monde n’arrivent pas à comprendre le conflit et ne voit dans l’invasion de l’Ukraine qu’une guerre d’agression. Dans les rapports entre ces grandes puissances, chaque pôle veut renforcer son aire stratégique et cela passe par une maîtrise de son aire d’influence, et pour la Russie, les régions de Crimée, du Donbass, de Kherson et de Zaporijjia sont considérées des territoires russophones, et par référendum autoproclamé, ces régions ont été rattachées à la Fédération de Russie, par décret.
Aussi peut-on dire, dès lors que ces trois grandes puissances sont lestées d’arsenaux nucléaires les plus importants du monde, et le conflit oppose essentiellement aujourd’hui la Russie aux États-Unis, ces deux pôles de puissance vont éviter à tout prix un affrontement direct. Il est clair qu’il s’agirait de leur destruction mutuelle, et il n’y a pas de médiation malgré que la Chine ait proposé d’être le médiateur entre la Russie et les États-Unis, et elle n’a pas été écoutée, bien sûr par les États-Unis. Et c’est tout à fait normal qu’il n’y aura pas d’accord puisque la Russie imposant les annexions comme base de départ des négociations, signifierait que toute l’aide occidentale apportée à l’Ukraine n’aurait servi à rien si la Russie maintenait les territoires annexés. Partant de là, un retour à la paix constituerait encore une déroute pour l’Occident, comme pour les guerres passées.
D’où va venir la réponse, la solution pour mettre fin aux souffrances du peuple ukrainien qui se trouve pris en « otage » dans les conflits entre puissances ? Comment va s’opérer le déblocage de la situation de guerre en Ukraine pour que des concessions raisonnables soient prises de part et d’autre et mettent fin à la guerre ? D’autant plus qu’armer l’Ukraine, et la laisser seule en guerre face à la deuxième puissance nucléaire du monde et que la guerre s’enlise n’aurait pas de sens. Les sanctions économiques et le soutien financier et en armements à l’Ukraine ne feront que faire durer le conflit alors que le conflit n’avance pas, il est en train de se bloquer. Et le temps est contre la Russie mais aussi contre l’Occident si l’armée ukrainienne n’avance pas ; une guerre d’usure serait extrêmement négative pour les deux camps, cependant en particulier pour l’Occident. La Russie certes est touchée mais elle laissera pourrir le conflit jusqu’à ce que les résistances opposées s’affaissent.
Or, tout blocage finirait par se débloquer, c’est une Loi de la Nature. Toute guerre finira par se terminer d’une manière ou d’une autre. Forcément, pour débloquer un conflit, une guerre, lorsque les êtres humains se trouveraient bloqués, arriverait (aient) comme dans toutes les guerres passées, un événement ou des événements qui surgiraient et se succèderaient, en 2023, qui débloqueraient la situation en Ukraine. Et ces événements ont déjà surgi, et même plusieurs événements comme ils se sont montrés au grand jour, au mois de mars et d’avril, et ils vont continuer les mois suivants, et la solution va certainement apparaître, parce que seule pourrait mettre fin à l’impasse où se trouvent les camps belligérants et leurs soutiens.
Et ces événements qui ont surgi relèvent en fait de la Nature qui les a fait surgir. Pourquoi ? Ils n’étaient pas attendus, ils ont surgi tout simplement, ils n’étaient pas prévus. Le hasard ? Non, ils ne peuvent être portés sur le compte du hasard, et ces événements qui se sont succédé par eux-mêmes et qui ont eu lieu ont été pratiquement une « bouée de sauvetage » pour les deux camps, et comme on l’a dit, certainement plus pour l’Occident comme pour le gouvernement de Kiev qui n’arrive plus à trouver comment s’en sortir de cette guerre. Il s’est piégé par lui-même, si, à ce gouvernement de Kiev, on lui aurait dit « si par fatalité, la même situation réapparaîtrait, les mêmes enjeux, refera-t-il la même politique ? » La réponse est certainement « jamais », « une fois ça suffit ». De même pour l’Occident, même réponse.
Aussi, on peut dire que les deux camps iront certainement vers la paix, cela demandera encore un peu de temps, mais la guerre va se terminer. Et ce sera à la Nature de trancher et de ramener la paix entre les hommes. Ce qui est dit sur ce qui va arriver pour l’Ukraine n’est pas une « prédiction », ni l’auteur ne la considère « prophétique », non ce qu’il retrace ici et qu’il va l’étayer dans un prochain article, ce ne sont là que les faits qui ont surgi ces deux derniers mois et qui sont basés, que ma conscience, ma pensée tout à fait humaine m’a permis de m’informer sur ce qui se joue aujourd’hui, de tractations en tractations entre les trois pôles Occident, Chine-Russie et le pôle où se joue le conflit, i.e. l’Ukraine.
Une Ukraine qui doit être assainie, rendre plus unie, car elle a été construite avec des vides, des fissures. Et un pays divisé ethniquement sans compter la corruption à tous les niveaux, ne peut que ressembler à un édifice mal construit, mal cimenté, mal ferraillé, avec des fissures non visibles à l’œil nu mais présentes dans le béton, dans les fers ronds (mauvais acier), et pour peu qu’un séisme suffisamment fort arrive, cet édifice va s’effondrer entièrement ou en partie, celles qui ne tenaient pas. C’est un peu ce qui s’est passé et se passe aujourd’hui en Ukraine qui subit un séisme de la guerre.
Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective
Notes :
1. « Guerre en Ukraine : nouvelles menaces de Poutine envers l'Europe », par le quotidien français La tribune. Le 6 mars 2022
https://www.latribune.fr/economie/international/guerre-en-ukraine-nouvelles-menaces-de-poutine-envers-l-europe-905496.html#xtor=AL-13
2. « Après la débâcle en Afghanistan, l’OTAN à l’heure des doutes », par le journal Le Monde. Le 4 septembre 2021
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/04/apres-la-debacle-en-afghanistan-l-otan-a-l-heure-des-doutes_6093364_3210.html
3. « Pourquoi Emmanuel Macron juge l'Otan obsolète », par France24. Le 8 novembre 2019
https://www.france24.com/fr/20191108-otan-emmanuel-macron-obsolete-turquie-syrie-etats-unis-defense-europe
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