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Accueil du site > Tribune Libre > L’Univers est-il unique ? Ou non ? Et notre cerveau, quel est-il (...)

L’Univers est-il unique ? Ou non ? Et notre cerveau, quel est-il ?

Regards récents sur la cosmologie. Ils diffèrent les uns des autres, mais en fait ne seraient pas compatibles dans notre cerveau ?. Celui-ci est peut-être plus adapté à se représenter les complexités de l'univers que nous le croyons encore

Jean-Paul Baquiast 08/12/2014

 

Première partie. Trois ouvrages

Trois ouvrages remarquables, parus presque simultanément, invitent le lecteur, qu'il soit ou ne soit pas scientifique, à se poser la question en termes nouveaux. Bien que leurs conclusions soient différentes, elles pourraient en fait s'avérer comme complémentaires. Par ce terme nous voulons dire qu'elles pourraient être retenues et développées simultanément par un esprit humain s'intéressant à la question de l'univers.

Aurélien Barrau. Des univers multiples. A l'aube d'une nouvelle cosmologie. Dunod 2014

Dans ce livre, Aurélien Barrau, physicien et cosmologiste français, que nous avions précédemment présenté à nos lecteurs développe les hypothèses relatives à la question des univers multiples, dite aussi du multivers, dont il est, entre autres questions intéressant la cosmologie, un spécialiste très réputé.

Nos lecteurs connaissent déjà passablement la question, que nous avons abordée dans divers articles ou recensions d'ouvrages. Le livre d'Aurélien Barrau présenté ici constitue en premier lieu un inventaire des diverses approches de la question du multivers. Il s'agit d'abord des théories (ou plutôt théories hypothétiques) ayant été formulée depuis une centaine d'années. Elles sont très différentes. En l'absence de preuves expérimentales indiscutables, elles méritent dont toutes d'être étudiées ou du moins gardées en l'esprit, sans en éliminer a priori aucune.

L'auteur en fait la liste : multivers parallèles, multivers temporels sans changement de lois, multivers temporels avec changement de lois, multivers de trous noirs sans changement de lois, multivers de trous noirs avec changement de lois, multivers spatiaux sans changement de lois, multivers spatiaux avec changement de lois, multivers spatiaux avec possible changement de lois. Nous reviendrons sur l'hypothèse du changement des lois (lois fondamentales de la physique) à propos des deux livres suivants.

Rappelons que ces théories, bien qu'hypothétiques, ne sont pas sans justifications, puisqu'elles découlent pour la plupart d'extensions de la mécanique quantique et de la relativité générale. Ainsi, en mécanique quantique, elles permettent de donner un sens à ce qu'il advient à certains états d'un observable quantique, notamment dans l'effondrement de la fonction d'onde ou dans l'intrication. En relativité générale, les hypothèses sur le multivers sont aujourd'hui indispensables à la compréhension que nous pouvons avoir de phénomènes tels le(s) Big bang(s) ou les trous noirs.

Rien n'exclue évidemment que, subitement, telle ou telle nouvelle recherche ne fournisse des preuves expérimentales indiscutables relatives à la « réalité » des multivers. Ainsi progresse la science.

Mais le livre est aussi, ce qui pourra surprendre certains lecteurs, un essai historique et littéraire sur la question du multivers. En effet, dès l'Antiquité grecque, avec notamment Anaximandre de Milet, sinon même dans la pensée mythologique primitive, l'existence des univers multiples avait été considérée par certains comme indiscutable. Il en fut ainsi tout au long de l'histoire de la pensée européenne. Aujourd'hui, la littérature, la poésie et bien entendu la science fiction, abordent constamment le thème. S'agit-il d'une préscience inconsciente du cerveau humain plongé dans un cosmos dont la compréhension rationnelle lui échappe, ( nous y reviendrons in fine) ou de simples productions de l'imagination ? En tous cas, le phénomène mérite d'être sérieusement étudié, comme le fait Aurélien Barrau.

Concernant la physique et plus largement la cosmologie, Aurélien Barrau rappelle que la question des multivers pose directement celle de savoir si l'univers est infini (autrement dit sans limites dans le temps et dans l'espace), et si par ailleurs il manifeste une expansion elle-même infinie, les deux phénomènes ne se confondant pas. Inévitablement il aborde aussi la question dite de la gravitation quantique, c'est-à-dire concernant l'espoir d'obtenir un jour une synthèse entre ces deux composantes fondamentales, et constamment vérifiées à leur échelle, bien apparemment incompatibles, que sont la mécanique quantique et la relativité générale.

Quelles que soient les difficultés, il est clair que pour Aurélien Barrau, il n'y aurait pas de cosmologie possible, ni même de physique, si l'on ne prenait pas en compte ce que l'on pourrait appeler, en termes de philosophie dite réaliste, la « réalité » des multivers.

Carlo Rovelli, Et si le Temps n'existait pas Nouvelle édition mise à jour Dunod 2014

Carlo Rovelli est un physicien italien et français de renommée mondiale, mais encore insuffisamment reconnue en France. Il est actuellement, entre autres titres, directeur de recherche au CNRS au Centre de Physique Théorique de Luminy à Marseille.
Il est le principal auteur, avec Lee Smolin, souvent mentionné sur notre site, de la Théorie de la Gravitation Quantique à Boucles (Loop quantum gravity) Il s'agit de la version la moins connue de la gravitation quantique, l'autre étant celle dite de la Théorie des cordes. Bien que plus récente, et moins bien vendue en termes susceptibles d'attirer les financements de recherche, la Gravitation Quantique à Boucles représente aujourd'hui, selon nous, la forme la plus accomplie, bien qu'encore évidemment 'hypothétique, de la gravitation quantique.

Elle propose que l'espace possède une structure discrète à très petite échelle (celle dite de Planck), c'est à dire qu'il n'a pas une structure continue,comme celle de l'espace de Newton. D'autre part elle fait une proposition qui paraitra plus surprenante, selon laquelle le Temps n'existe pas, tout au moins au plan fondamental. Dans cette approche, le Temps serait une perspective émergente, apparue dans le cadre d'une physique de la thermodynamique. Dans l'intérieur d'un Trou noir, doté d'une thermodynamique différente, le Temps n'existerait pas. Mais cela n'empêcherait pas le trou noir d'évoluer, dans notre propre référentiel relativiste.

Un livre consacré à la gravitation quantique doit rappeler les bases, incompatibles, tant de la mécanique quantique que de la cosmologie relativiste. Carlo Rovelli le fait très clairement. La première, au niveau de la physique dite microscopique, c'est-à-dire portant sur des entités quantiques à la fois ondes et particules, ne fait pas appel à la notion d'espace non plus qu'à celle de temps. Ceci est aujourd'hui admis sans discussion, mais peut paraître curieux.

Comment accepter qu'une physique dont les applications bouleversent quotidiennement nos vies, puisse être a-spatial et a-temporelle ? En conséquence d'ailleurs, elle refuse le déterminisme sauf au niveau probabiliste. Les entités quantiques ne peuvent être décrites individuellement non plus que les relations susceptibles de s'établir de l'une à l'autre. Au niveau des grands nombres au contraire, à la suite des calculs probabilistes conduits par l'esprit humain, on voit émerger le temps, l'espace et les relations de cause à effet. De là à dire que le temps et l'espace n'existent que pour l'esprit humain, incapable de pénétrer la nature profonde de l'univers quantique, il n'a qu'un pas.

La physique einsténienne ou cosmologie relativiste, au contraire, tout au moins dans ses développementscontemporains, inscrit tous les évènements dans une histoire, ayant nécessairement un début et un cours bien défini. L'univers a commencé par un big bang ou quelque phénomène analogue, il s'est brutalement étendu aux dimensions actuelles (lesquelles dépasse largement, rappelons le, celles du seul univers visible). Cette extension se poursuivra indéfiniment ou sera suivie d'une grande contraction à la suite de laquelle pourra renaitre un autre univers. Ceci se fera, selon la théorie, dans un temps bien déterminé, même si l'évaluation de ce temps est hors de portée de nos instruments et même de nos cerveaux.

Or rappelle Carlo Rovelli, les incompatibilités propres à chacune des deux théories font que nous ne pouvons rien dire de précis, ni sur l'origine de notre univers (d'où vient-il sinon d'un monde quantique indescriptible), ni sur sa fin, non plus que sur la fin d'un trou noir, ni même sur la question des multivers : les instabilités du monde quantique génèrent-elles, comme le suggère l'hypothèse des multivers, une infinité d'autres univers ? On aboutit à ce qui a été nommé des Singularités, dans lesquelles la science renonce s'exprimer. Il s'agit d'une démission certes prudente mais difficilement supportable, car elle ouvre la voie à toutes les interprétations non scientifiques imaginables.

Confronté à cette question, Carlo Rovelli décrit comment, dès sa jeunesse de chercheur, il a entrepris de tenter de la résoudre. Malgré les difficultés de la démarche, qui suppose l'appel à des mathématiques d'une difficulté exceptionnelle, il pense pourvoir aujourd'hui proposer une synthèse, sous le nom de gravitation quantique à boucle. Il l'a fait dans la suite de travaux précédents, dont celui du physicien indien Abhay Ashtekar. avec l'américain Lee Smolin, dont nous avons ici présenté plusieurs ouvrages. Il s'est rapproché aussi, fait plus inattendu, du mathématicien français Alain Connes, incontestablement le plus fécond des mathématiciens vivants, père entre autres de ce qu'il a nommé la géométrie non commutative. Celle-ci trouve des applications dans les recherches intéressant la gravitation quantique à boucles.

Pour des raisons qu'il évoque dans le troisième livre mentionné ici, dont il est un des deux auteurs, Lee Smolin s'est détaché de la gravitation quantique à boucle. Carlo Rovelli a par contre poursuivi ce travail entouré notamment en France et en Italie d'équipes de jeunes chercheurs(euses) dynamiques (et désintéressé(e)s car faute de crédits de recherche suffisants, il est à peine possible de survivre décemment dans de telles activités).

Une description, même très simplifiée, des bases de la théorie de la gravitation quantique à boucles, est quasiment incompréhensible pour un lecteur moyen, comme le montre l'article de Futura Sciences pourtant destiné à la vulgarisation. Nous préférons pour notre part renvoyer le lecteur curieux à un article d'abord plus facile, celui de Bernard Romney pour la revue La Recherche. . Cependant Carlo Rovelli en donne une image tout à fait significative pour un non-physicien, ce qui est un des grands attraits de son livre.

Nous ne prétendrons évidemment pas résumer ce dernier ici, ce qui dépasserait le cadre de cet article. Il faut lire le livre, d'autant plus que c'est aussi une profession de foi en la science, généreuse et passionnée, bien utile en notre époque de négationnismes politiques et surtout religieux.

Ajoutons un mot cependant, concernant le titre qui intrigue beaucoup de personnes. Comment arriver, dans les équations intéressant finalement notre vie de tous les jours, à se passer du temps ? Sans doute en renonçant à postuler l'existence d'un cadre temporel continu s'imposant à tous, mais en situant les évènements dans un cadre relationnel, l'observation de tel événement visant à rechercher s'il est relation avec un autre événement, et dans quelles conditions.

Roberto Mangabeira Unger et Lee Smolin - The Singular Universe and the Reality of Time Cambridge University Press 2014

Le troisième ouvrage évoqué ici présente l'intérêt de s'opposer aux deux précédents. Il postule que l'Univers est unique et qu'il existe un Temps, également unique, dans lequel s'inscrivent les lois fondamentales et les phénomènes ayant donné naissance à notre univers .

Roberto Mangabeira Unger est un épistémologue. Lee Smolin est un cosmologiste extrêmement productif. Nous avons commenté plusieurs de ses ouvrages sur ce site. Voir notamment Time reborn The trouble with physics et Three roads to quantum gravity

Ces derniers mois, après avoir travaillé très étroitement avec Carlo Rovelli sur la question de la gravitation quantique à boucles,Lee Smolin est revenu plus directement à la cosmologie, en reprenant l'idée qu'il avait développée dans deux des ouvrages précités : le concept d'espace-temps einsténien n'est plus acceptable. Il faut revenir à la vieille hypothèse newtonienne et pré-newtonienne selon laquelle le temps est le référentiel absolu dans lequel s'inscrivent tous les évènements cosmologiques. Le temps est donné, rien ne peut éclairer son origine ni rien son avenir.

Ceci admis, les deux auteurs du livre montrent que le paysage cosmologique se simplifie beaucoup. Il n'y a plus lieu de parler de multivers. Il n'y a plus qu'un univers, celui dont nous observons l'existence, s'étendant à celui que nous ne pouvons pas observer directement mais dont nous pouvons légitimement supposer la présence. Mais cet univers évolue tout au long du temps.

Les lois fondamentales de la physiques évoluent elles-aussi, parallèlement à l'univers dont elles déterminent les propriétés. Si l'univers est unique et si l'on admet le concept non de Big bang (provenant de rien) mais de début de notre univers, éventuellement suivi d'inflation, il faut admettre qu'une version antérieure de cet univers existait dans un temps précédent, dotée éventuellement de lois fondamentales différentes.

On admettra également que notre univers se poursuivra dans un temps futur donné (et non pas dans un temps infini) par une nouvelle version, obéissant à son tour aux lois du moment, lesquelles auront évolué parallèlement. Comment se font les passages d'une version à l'autre, contractions suivies de réexpansions ou autrement ? La cosmologie ne permet pas de répondre à cette question, mais au moins des hypothèse en ce sens pourraient être simulées en laboratoire.

La question des Singularités disparaît aussi. Le terme de Singularité désigne une situation où l'ensemble des lois fondamentales de l'univers ne s'applique plus. Mais si l'on admet que ces lois se transforment, elles continuent à s'appliquer, notamment aux origines et aux termes de chaque version de l'univers unique., tout en se transformant.

La question de la relation éventuelle entre la gravitation einsténienne et le monde quantique n'est pas abordée directement dans le livre. Autrement dit, les auteurs ne s'intéressent plus dans l'immédiat à la question de la gravitation quantique. Disons que, si la gravitation quantique à boucle pourrait être conservée, la théorie des cordes, avec ses milliards d'option possibles, serait à exclure. Beaucoup de physiciens s'en réjouiront. Les fabricants d'horloges se réjouiront également. Un bel avenir cosmologique s'ouvre devant eux.

Nous verrons dans la deuxième partie ci-dessous qu'une réflexion sur la nature du cerveau humain pourrait peut-être justifier l'intérêt de prendre au sérieux, simultanément, des hypothèses aussi différentes.

Deuxième partie. Limites de la compréhension du cosmos tenant aux insuffisances du cerveau humain

La cosmologie, aujourd'hui, considère en général que seuls de nouveaux instruments plus performants lui permettront de mieux comprendre ce qui lui demeure encore inexplicable dans l'univers. Il s'agit notamment des questions que cherche à élucider la gravitation quantique, rappelées dans cet article. Par exemple, existe-t-il un temps universel dans lequel s'inscriraient les évènements, comme le suggère les physiciens relativistes ?.

Faut-il au contraire considérer que le temps, comme d'ailleurs l'espace, tels que nous les définissons dans le cadre de la physique macroscopique, sont des concepts émergents n'ayant pas de sens en terme de physique quantique ? . Mais alors, comme ces deux approches sont également validées par des expériences instrumentales indiscutables, comment notre cerveau peut-il se représenter l'univers s'il essaye d'y faire simultanément appel ?

La réponse aujourd'hui la plus souvent donnée est qu'il ne le peut pas. Si bien que la plupart des scientifiques démissionnent devant la difficulté, parlant de Singularités pour la compréhension desquelles aucune théorie ne peut, pour le moment, être utilisée.

Face à de tels aveux d'incompétence, puisqu'il faut bien les appeler par leur nom, la cosmologie attend de nouvelles ouvertures, à la fois au niveau des modèles utilisés par le cerveau pour se représenter l'univers, et au niveau des expériences instrumentales susceptibles de crédibiliser ces modèles. Mais ces ouvertures tardent à venir, malgré la grande créativité des physiciens théoriciens et instrumentaux qui s'y attachent.

Or nous avions dans des articles précédents fait remarquer que ces physiciens ne semblent pas encore, tout au moins dans leur grande majorité, tenter de mieux comprendre les limites de la capacité du cerveau humain à traiter de tels problèmes, cerveau s'exprimant au niveau de l'individu comme au plan global des communautés de chercheurs. Autant ils cherchent à perfectionner, grâce à l'expérimentation, les capacités de traitement des données sensorielles par le cerveau, autant ils ne semblent pas s'intéresser aux capacités de ce que l'on appellera pour simplifier le cerveau associatif, qu'il soit individuel ou collectif.

Il s'agit pourtant du premier instrument à prendre en considération, lorsqu'il s'agit, non pas seulement d'imaginer des hypothèses, mais de tenir compte d'une façon cohérente et communicable sur le mode langagier de toutes les données fournis par les sens et utilisées dans la mise à l'épreuve de ces hypothèses. Autrement dit, le perfectionnement des capacités du cerveau, qui est l'instrument essentiel dont se servent les scientifiques, ne semble pas préoccuper les cosmologistes.

Cela tient indiscutablement à des raisons culturelles, spécialisation des connaissances et manque d'interdisciplinarité. Le Pr MacFadden, auquel nous avons donné la parole dans un précédent article, déplore que les biologistes et les neurologues n'aient pas suffisamment de compétences relatives à la physique quantique pour détecter des phénomènes biologiques ou cérébraux dans lesquels interviennent des q.bits.

Il en est de même, et sur le mode inverse, des physiciens quantiques et des cosmologistes. Ils n'ont certainement pas assez de compétences fines sur le fonctionnement en profondeur des neurones, du cortex associatif et des grands modèles cognitifs collectifs à base de traitements neuronaux, pour mesurer les limites de ces « instruments biologiques de la cosmologie » et suggérer des améliorations.

Une hypothèse pessimiste serait qu'ils ne le pourront jamais, tant du moins que le cerveau restera lié à des bases biologiques qui sont à la fois mal connues, sinon inconnaissables, et non susceptibles d'amélioration car trop liées à l'organisation génétique et aux structures sociales propres à l'animal humain.

Prenons l'exemple d'un rat. Ce mammifère dispose d'un cerveau perfectionné, dont nous ne connaissons d'ailleurs pas toutes les arcanes. Néanmoins il y a des tâches qu'il ne pourra sans doute jamais accomplir (but never say never), tenant aux limites de son cerveau dans le domaine de la construction de grands modèles cognitifs.

Il se représente son monde. Ces représentations lui servent à y naviguer à l'aise. Eventuellement, il peut faire oeuvre d'imagination, son cerveau élaborant des hypothèses sur ce monde dont il vérifiera la pertinence par l'expérience :" il y a ici un orifice qui pourrait servir d'abri, ou une éventuelle source de nourriture". Il s'instruira de plus en plus par de telles opérations.

Mais imaginons que nous placions ce rat au bord de la mer. On peut penser que son cerveau, formé pour l'aider à survivre dans un milieu terrestre ou dans des espaces liquides de faible étendue, n'imaginera jamais qu'au delà de l'horizon marin puisse se trouver des terres fertiles au sein desquelles il pourrait s'abriter et se nourrir. Il imaginerait encore moins que la Terre soit une sphère où se trouvent simultanément des côtes et des océans.

Si dans le cadre d'un processus exploratoire peu conscient fonctionnant sur le mode essais et erreurs, il se jetait à l'eau pour élargir son horizon, il en reviendrait vite afin de ne pas se noyer. De plus, si avec des dispositifs optiques adaptés à sa vision, nous lui présentions des images de rivages lointains comportant d'appétissants morceaux de fromage, il ne serait probablement jamais capable (but never say never) de rattacher ces images aux modèles du monde que son cerveau à construit dans le cours de sa vie. Il ne chercherait donc pas à fabriquer un radeau pour tenter de s'y rendre.

De même, si un rat apprenait éventuellement à jouer d'un instrument de musique, il ne pourrait sans doute pas, son cerveau n'étant pas fait pour cela, inventer des mélodies.

Il est même à craindre qu'aussi adaptatif et perfectionné à son échelle que soit son cerveau, si nous réussissions à lui greffer des copies de réseaux de neurones extraites d'un cerveau de cosmologiste et comportant des modélisations du cosmos élaborés par celui-ci, son cerveau de rat ne pourrait rien en faire. Il ne les verrait même pas. Ceci a été souvent été dit à propos d'éventuelles communications avec des intelligences extraterrestres infiniment plus complexes que les nôtres. Nous ne les remarquerions même pas.

Mutatis mutandis, nous pourrions en conclure que notre cerveau ne sera jamais capable de seulement imaginer des modèles de l'univers suffisamment riches pour apporter des réponses aux mystères que sont pour nous les Singularités. En conséquence nous pourrions jamais les mettre à l'épreuve, avec nos instruments actuels ou d'autres à inventer. Comme le rat au bord de la mer qui n'imagine pas de lointains rivages, nous sommes peut-être immergé dans un univers où les Singularités trouveraient des explications toutes simples. Mais notre cerveau ne peut se représenter un tel univers.

Pourrait-on espérer améliorer les performances de ce cerveau, soit par des modifications génétiques soit par l'appel à l'intelligence artificielle ? En principe oui. En pratique non, car il faudrait auparavant savoir dans quelles directions chercher et le type d'améliorations nécessaires. Même en faisant appel à des améliorations inventées au hasard, afin de ne pas rester enfermé dans les postulats de départ, il faudrait sans doute des centaines d'années de tirage au hasard avant de trouver enfin une ouverture susceptible d'enrichir radicalement notre instrument cérébral et ses bases cognitives.

De plus, tel le rat à qui nous montrerions des images de lointains rivages et qui n'en tirerait aucune conclusion, même si une telle ouverture se produisait un jour dans nos cerveaux, serions nous capables de l'identifier et d'en tirer parti ? Ne rejetterions nous pas comme parasite, voire monstrueux et relevant de l'asile, tout enrichissement dans les associations neuronales et les modélisations du monde s'écartant d'une façon un tant soit peu révolutionnaire de nos façons de penser le monde, fussent-elles mathématiques ?

Faut-il en conclure que nous ne pourrons jamais nous représenter ce qu'il y a derrière les incohérences apparentes de l'univers tel que nous l'imaginons aujourd'hui, superpositions d'états, infinitudes et finitudes, indéterminations et déterminismes...Il y a bien quelque chose, tout ne peut être simplement création de nos cerveaux. Quelque chose qui nous affecte comme cette chose affecte tous les êtres vivants, y compris les rats. Mais très probablement nous ne pourrons jamais nous représenter ce quelque chose. Jamais.

Cependant il ne faut jamais dire jamais.


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33 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 14 décembre 2014 13:05

    Un multi-verre ça va...3 multi-verres salut les dégâts...
    A quoi bon naviguer dans des hypothèses de savants un peu fou.. ?
    Nous n’atteindrons jamais un niveau de conscience suffisant pour arriver à savoir le pourquoi du comment... ?


    • Le p’tit Charles 14 décembre 2014 15:37

      non..ce qui vous fais défaut...a savoir du bon sens.. !


    • Le p’tit Charles 15 décembre 2014 10:12

      Pauvre France.. !


    • Le Corbeau Magnifique Le Corbeau Magnifique 14 décembre 2014 13:24

      Ouaih, mais tu prends l’exemple du rat qu’a un cerveau évolué.

      Si tu fais la même chose avec un militant socialiste, t’obtiendras pas les mêmes résultats !

       smiley


      • Massada Massada 14 décembre 2014 14:01

        Enfin un article intéressant sur AV !
        Merci à l’auteur de nous faire découvrir ces livres qu’il m’a donné envie de me procurer




        • Massada Massada 14 décembre 2014 17:27

          J’ai une formation militaire mais je m’intéresse aux sciences.


          yavhe , vishnou , zeus ou gaîa ..... étant athée, les religions ne m’intéressent qu’en dilettante.
          La religion d’une époque constitue le divertissement littéraire de la suivante.

        • Tzecoatl Gandalf 14 décembre 2014 17:47

          C’est bien vrai, la physique est surhumaine. Cependant, il est préférable d’avoir des réserves à créer un surhumain afin de percer les secrets de la physique, car il s’agirait de découvrir une physique qui nous dessert plus qu’elle ne nous sert.


          Et si le temps relativiste est cher à Mr Smolin, laissons le temps au temps.

          • christophe nicolas christophe nicolas 14 décembre 2014 22:35

            Avant d’attaquer l’univers et la mécanique quantique, il faut expliquer le champ de potentiel d’une charge électrique.


            Avant la relativité qui vient de Maxwell, il faut expliquer le générateur homopolaire de Faraday de 1831 qui est surunitaire ou d’autres expériences plus modernes réalisées entre 1900 et 1930.

            C’est une question de méthode, on résout ce qui est proche avant d’attaquer ce qui est loin sinon, on risque de mauvaises surprises.

            Je considère que jusqu’au jeudi 12 mai 2016, Saint Achille et fête de la Bienheureuse Imelda Lambertini, on reste dans l’erreur de bonne foi. Après, les gens demanderont des comptes.

            • troletbuse troletbuse 15 décembre 2014 10:07

              Y’a une question qui me taraude : Un multivers est-il unique ?


              • riemann66 riemann66 15 décembre 2014 10:46

                A propos de temps qui n’existe pas, et donc qui ne peut avoir de sens (avant-après), qui ne peut pas s’écouler, qui ne peut pas être remonté, etc.. je voudrais faire remarquer qu’il existe dans les langages informatiques (au moins) deux types d’approches, impérative et fonctionnelle. La première fait appel au temps, la seconde non. La suite ici : NOTIME

                Qu’en pensez-vous ?


                • riemann66 riemann66 15 décembre 2014 12:39

                  Mais tu vois bien que tout le monde s’en fout. Chacun apporte son petit ego, et personne ne lit personne, même pas l’article bien souvent. Et toi le premier, mon ami, tu as survolé l’article et tu as parlé de ta lubie du moment, en fait tu as affiché ta science. N’attends aucun retour, aucun intérêt sur les sujets qui te passionnent, N’attends rien.


                • Hervé Hum Hervé Hum 15 décembre 2014 13:32

                  Je ne vois pas où vous avez éliminez le temps dans l’approche fonctionnelle ?

                  Vous avez changez de méthode, mais pas éliminé le temps.

                  que ce soit la méthode impérative ou fonctionnelle, nous sommes toujours face à une relation de causalité, ici une question -> réponse.

                  Dans les deux cas vous avez un calcul à effectuer, seulement la méthode fonctionnelle est plus efficace car elle fait en une seule opération de multiplication ce que l’autre fait en 6 opérations de multiplications successives.

                  Autrement dit, vous avez gagnez du temps pour trouver la réponse à la question, mais vous n’avez pas éliminé le temps, pour cela, il faudrait que la question ne soit pas posé, que vous n’ayez que la réponse...

                  En d’autres termes, pour qu’il n’y ait pas de temps il faut qu’il n’y ait pas de question posé, de relation causale ou pour moi d’itération de sens.

                  toutefois, votre remarque sur l’étalement dans l’espace de la méthode fonctionnelle par rapport à la méthode impérative est pertinente, la difficulté est d’en tirer « l’huile essentielle » !

                   


                • riemann66 riemann66 15 décembre 2014 14:31

                  Merci pour votre remarque. Mais je persiste à dire que le temps ne joue plus dans l’approche fonctionnelle. Dans le programme impératif suivant i=0 ; i=i+1 ; il y a un avant et un après pour la variable i, et surtout pour le registre de la mémoire associé. Dans un programme fonctionnel du genre Lisp, l’expression (+ 1 2) est équivalent à 3 qu’on peut voir comme étant sa valeur en fin de calcul. Mais en fait il n’y a pas d’avant et d’après, il y a équivalence. Autre exemple, l’expression ax2+bx+c=0 est équivalente à (x-x0)*(x-x1) où x0 et x1 sont les racines bien connues d’une équation du second degré. Libre à nous de préférer l’une à l’autre et de dire qu’on a résolu l’équation au bout d’un calcul dans le temps. C’est le cas en math de façon générale, le temps n’existe pas. Et à nouveau, pensez à l’exemple du tableur qui illustre parfaitement l’a-temporatlité des relations entre les cellules et qui est présenté comme l’exemple abouti et utile de l’approche fonctionnelle. Un petit détour par le lambda-calcul est assez instructif sur le sujet.
                  A une époque où les données et les outils qui agissent sur elles sont distribués dans une grille sans centre, il est devenu urgent de remplacer les langages séquentiels remplis d’effets de bord difficiles à régler (accès concurrents, sémaphores) par des langages où les valeurs sont immutables et étalées dans l’espace. Pour ma part, j’y vois une grille de lecture intéressante pour le fonctionnement du cerveau. En mode moins centralisé et moins lié à des processus de cause à effet. Les informations arrivent séquentiellement dans le cerveau, comme un train de wagons dans une gare, mais les wagons sont stockés sur des voies parallèles, comme dans une gare de triage. Les relations se feront entre wagons contigus sans aucune relation avec leur ordre d’arrivée. Est-ce bien sûr ? Je n’en sais rien mais ça peut servir de grille de lecture pour aborder certaines choses dans le fonctionnement du cerveau. Sans trop se croire au sérieux bien sûr :) :)


                • Hervé Hum Hervé Hum 15 décembre 2014 16:24

                  notez que je ne nie pas la pertinence de votre remarque, mais je vois pas l’intérêt là où vous le voyez, enfin à ce qu’il me semble.

                  Disons que vous regardez les moyens là où je vois la fin. Qu’est ce qui importe ? Le résultat et celui ci est une relation de causalité, une cause donne une conséquence et seul le temps permet de dire qu’il s’est passé quelque chose, que l’état du système à évolué. Votre méthode est plus rapide, si rapide que vous dites que le temps ne joue plus. Sauf que le simple fait de poser la multiplication nécessite un temps, celui de faire le calcul 6 * 5 * 4 * 3 * 2 * 1. Mais qui est bien moins long que de passer par des résultats intermédiaires.

                  La méthode fonctionnelle telle que vous la présenté, suppose que tous les éléments du calculs connaissent leur positions relatives entre eux et ne fait que les faire converger, suivant les besoins, au point de rencontre. En fait, un tel système ne fait pas bouger les positions qui restent statiques, mais indique la position égale au résultat. C’est il me semble le principe du calculateur quantique, qui n’effectue que le calcul de résultat à partir de tous les éléments déjà connus dans une grille tridimensionnelle sans centre et fixe, Ou plutôt, où le centre est le résultat attendu !

                  Mais cela n’invalide pas la relation de causalité, ce qui est affecté c’est le moyen de résoudre la relation de causalité, non celle ci.

                  Ce qu’il faut voir ici, c’est que vous avez distingué deux relations causales intriqués. La première, de poser la question du résultat, la seconde de donner deux méthodes de calcul du résultat dont l’une est plus rapide que l’autre. Le problème et qui explique la difficulté des scientifiques à comprendre la mécanique quantique,est que vous mettez ces deux relations sur le même plan, au même niveau pour finir par les confondre et n’en voir plus qu’une, alors que l’une est contenu dans l’autre. La méthode de calcul, en tant que moyen, est contenu dans la première relation causale car elle est crée par et pour elle. C’est le principe de relationalité.

                  Ce que j’écris n’a rien de complique en soi, mais la difficulté réside dans le changement de niveau d’observation que cela nécessite. Surtout que ces changements obéissent à des règles, dont les fractales en sont l’image fidèle.

                  enfin j’ai écris un article intitulé « la genèse des nombres premiers »’, c’est bourré de petites fautes et n’est pas de lecture agréable, mais cela explique que si on ne sait pas trouver un nombre premier, c’est qu’ici, la méthode fonctionnelle ne peut se faire qu’avec des calculateurs quantiques, c’est à dire où toutes les positions des nombres sont déjà connu du système.
                  Suivant cette approche, le temps ne peut être éliminé de l’Univers physique car cela signifie alors de s’affranchir de sa propre réalité physique. Ce que font les personnes en état de méditation profondes !


                • riemann66 riemann66 15 décembre 2014 16:54

                  Je ne chercherai pas davantage à vous convaincre. Je relèverai simplement une petite erreur dans l’analyse que vous avez faite sur mes deux exemples. La méthode impérative utilise donc une boucle et la méthode fonctionnelle utilise la récursion. Contrairement à ce que vous pensez la seconde est plus lente que la première, du moins dans son écriture naïve utilisée dans l’exemple. Pire, la méthode récursive inonde rapidement la pile du processeur jusqu’à la faire exploser. Ne dit-on pas que « l’itération est humaine, la récursion divine » ? Pas facile de comprendre vraiment comment ça marche, la récursion ! Quand on définit une fonction récursive, on écrit un chemin (dans l’espace) qui relit des expressions équivalentes. La dernière, le résultat, est contenue dans la définition même, elle n’en est pas l’aboutissement. Contrairement à ce qui se passe dans une itération où le résultat est le terme d’une séquence d’instructions se déroulant dans le temps. Pendant longtemps j’ai cru comme vous que ce n’étaient que pure spéculation sans réalité. Aujourd’hui, j’en suis moins sûr et ce que je découvre est surprenant. Je voulais simplement partager ce plaisir de la découverte dans le cadre d’un article sérieux sur l’espace et le temps.

                  Pour ne pas encombrer davantage la liste des commentaires, si cela vous tente, je vous invite à continuer cette conversation par mail (vous le trouverez dans mon site epsilonwiki. Ou à parcourir cette courte page : information et quelques pages liées.


                • Hervé Hum Hervé Hum 15 décembre 2014 17:52

                  Merci pour votre proposition et votre précision. J’irai faire un tour sur vos liens et sans doute poursuivrai cette discussion avec vous.

                  En attendant, je viens de relire votre premier lien suite à votre commentaire et je pense que c’est plus affaire de compréhension que de désaccord.

                  @ plus


                • Neymare Neymare 15 décembre 2014 11:42

                  Concernant les connaissances que peut acquérir le cerveau humain : si l’on se réfère aux avancées les plus marquantes de la science (Newton, Einstein, Edison etc...), on se rend compte que le profil intellectuel des ces hommes de science est particulier.
                  La plupart du temps ces scientifiques sont des initiés : ils ont une ouverture d’esprit qui les fait sortir des normes intellectuelles de leurs époques respectives. Tant qu’un scientifique restent dans le paradigme de son époque, tant qu’il ne s’affranchit pas des dogmes en usage, il ne peut s’ouvrir a la véritable source de la connaissance.
                  Les plus grandes découvertes scientifiques ne sont pas le fait d’obscures raisonnements sur des bases déjà existantes, mais sont la résultante d’intuitions, de l’imagerie imaginative du mental.
                  Toute la connaissance de l’univers existe déjà, il ne s’agit, pour l’inventeur, que d’aller puiser par le biais de son mental dans cette banque de données universelles qui est présente partout et en tout.
                  Le cerveau humain est juste une mécanique, il ne peut créer, inventer quelque chose de nouveau.
                  Il en va de meme pour la musique : ainsi Mozart disait qu’iln’avait rien inventé, tout ce qu’il a écrit lui arrivait directement dans le cerveau, sans effort de conception. C’est l’information inhérente a l’univers qui nous fournit les avancées nécessaires quand l’humanité est prete : il en a été ainsi de l’écriture, de la science de Newton, de celle d’Einstein, de la physique quantique, de l’électricité etc... Et il en sera de meme de l’invention d’autres sources d’énergie quand l’humain sera assez sage pour ne pas en faire des armes.
                  Concernant la question des univers multiples, il faut bien comprendre que l’univers est avant tout psychique, qu’il n’a pas d’existence absolue en tant que matière fixe et immuable, et que dans sa réalité la plus subtile il ne ressemble absolument dans ses termes et conditions à ce que l’on peut observer par le biais de nos sens ou d’instruments de mesure, il en va de meme pour tout ce qui le compose y compris l’homme. L’Esprit étant infini, les possibilités d’univers différents et leur nombre le sont aussi.


                  • Hervé Hum Hervé Hum 15 décembre 2014 11:56

                    C’est assez étonnant, nous vivons à l’intérieur d’un Univers constitué de multivers dont l’évidence et la présence sont visible par tous et à tout instant. S’ils ne sont pas vus, c’est qu’il sont considères comme de simples changement d’échelles, quand il s’agit de changement d’univers sensible. Un univers est forcément séparé d’un autre par l’espace-temps, or, quid de la dimension de Planck avec la dimension atomique, moléculaire, et au delà ? Lorsque nous changeons de dimension de relation spatio temporelle, nous changeons d’univers, bien que tous soient liés entre eux de manière causale et s’interpénètrent selon des règles strictes mais pas absolu.

                    Une fois cela posé et admis, alors il n’y a plus d ’incompatibilité entre la mécanique quantique et la relativité.

                    Enfin, le principe de causalité est celui qui fait émerger la réalité physique. Autrement dit, sans le principe de causalité ou itération de sens, il n’y a pas de réalité physique, pas de matière physique. Mais en aucune manière la mécanique quantique ne peut s’affranchir du principe de causalité et donc y échapper.

                    De fait, aucune expérience n’échappe au principe de causalité. Si vous en avez une, je serai très curieux de la connaître ! Car toute expérience est le fait d’une relation causale ou itération de sens.

                    Il y a deux choses qui freinent voir interdisent la compréhension supérieure, ce sont les aberrations du cerveau humain et d’autre part, l’aporie généré entre le sens que nous voulons donner à la vie et le sens de la vie elle même. Et cette aporie n’est possible que par une chose... Le fait que nous vivons dans une dimension défini, soit, dans un multivers de l’Univers, qui nous fait comprendre et vouloir réduire l’Univers depuis ce multivers et non l’inverse.


                    • Crab2 15 décembre 2014 13:16

                      Science et morales

                      Faut-il enseigner que la terre est plate ?

                      L’enjeu c’est l’école, une ou un professeur ne répond pas par sa métaphysique personnelle à une contestation métaphysique pouvant aller jusqu’à la contestation du processus physico-chimique à l’origine de l’évolution des espèces dont l’espèce humaine émanant d’une ou d’un élève, la réponse laïque de l’enseignant-te relève de l’épistémologie

                      Suites :

                      http://laicite-moderne.blogspot.fr/2014/12/science-et-morales.html

                      ou sur :

                      http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2014/12/15/science-et-morales-5510861.html


                      • Crab2 15 décembre 2014 18:06

                        Tolérer - tolérance est un faux problème, en matière d’enseignement des savoirs, il n’y a pas de place pour la foi


                      • L'enfoiré L’enfoiré 15 décembre 2014 13:18

                        JP,

                         Si vous aimez la science, que vous aimez en plus une extrapolation par la fiction, un livre qui m’a accompagné pendant mes dernières vacances et dont je parle ici sous le titre de « la clé de psi ». 

                        • Hermes Hermes 15 décembre 2014 14:41

                          Etes vous unique ?
                           smiley


                          • Jean Keim Jean Keim 15 décembre 2014 14:41

                            Quelques pistes de réflexions :

                            > Quand un savant fait des recherches sur le cerveau, est-ce son cerveau qui cherche à se comprendre lui-même ? Autrement dit le cerveau peut-il se comprendre lui-même ? 
                            > Pour étudier une chose il faut prendre de la distance, l’intelligence est-elle localisée hors du cerveau voire non locale.
                            > La recherche qui s’appuie sur le savoir par la pensée qui prend ce qu’elle trouve dans les mémoires disponibles constituant un ensemble appartenant au connu peut-elle accoucher d’une découverte sur l’inconnu ?
                            > La pensée fait des allers et retours entre le passé et le futur, le futur est immaginé suivant les données de la mémoire qui n’est que du passé, la pensée est donc du temps, le temps existe-t-il en dehors de la pensée ?

                            • Aristoto Aristoto 15 décembre 2014 15:06

                              n’importe quoi ce charabia !

                              Tien je te conseille pour t’aérer le cerveau d’aller au bord d’un fleuve te dégotter un bateau et d’y lancer en plein course du haut du mat un poids qqconque !!!

                              Tu verras tu auras une vision bien plus clair sur ce qui t’entoure qu’en restant cloitrer devant ton écran à te prendre la tête sur des concepts et des mots vide de sens !

                              Tout ça est dis gentiment dans le seul but de te soulager un petit peu tes tourment existentielle


                            • Jean Keim Jean Keim 15 décembre 2014 17:24

                              Merci c’est gentil de vous inquiétez de ma santé.


                            • Jean Keim Jean Keim 15 décembre 2014 17:31

                              Bien entendu mon merci était pour Aristoto.


                            • Jean Keim Jean Keim 15 décembre 2014 18:08

                              Merci également Cyrus pour votre commentaire, certaines questions n’ont pas forcément de réponse, elles ont la propriété de rester ouverte ce qui aère d’un certaine façon les méninges (n’est-ce pas Aristoto), au sujet du temps, je repense à un article lu dans le mensuel Science & Vie d’octobre 2005 (n° 1057) dans lequel il est question de la prise de décision par le cerveau observée à l’aide d’une technologie d’imagerie médicale, par exemple sous IRM on demande à un patient d’appuyer quand il le veut sur un bouton et l’enregistrement montre que l’ordre est donné par le cerveau qq. centaines de millisecondes avant que le patient soit conscient de vouloir agir, ce qui laisse à penser que le cerveau décide avec un temps d’avance, en qq. sorte la décision semble venir du futur ???


                            • L'enfoiré L’enfoiré 15 décembre 2014 18:09
                              Jean,

                              Oui, Aristo avait, il est vrai quelques accents de vérité.
                              Il suffit d’aller sur Wiki qui dit que :
                              "La science (latin scientia, « connaissance ») est « ce que l’on sait pour l’avoir appris, ce que l’on tient pour vrai au sens large, l’ensemble de connaissances, d’études d’une valeur universelle, caractérisées par un objet (domaine) et une méthode déterminés, et fondés sur des relations objectives vérifiables [sens restreint] »

                            • L'enfoiré L’enfoiré 15 décembre 2014 18:14

                              Le 20ème siècle a été le siècle du coeur, 

                              Cette pompe était en fait bien le plus facile..
                              Le 21ème devrait apporter des avancées énormes au sujet du cerveau ou n’aura pas réussi son pari et les investissements auront été perdus.
                              Les maladies dues aux dégénérescences du cerveau coûtent énormément dans les budgets des états.



                            • Jean Keim Jean Keim 15 décembre 2014 20:27

                              Le cerveau effectivement ainsi que la cellule et les gènes qui sont aussi de bons candidats, surtout s’ils sont étudiés par des biologistes compétents également en physique quantique ; j’ai la conviction que la science va enfin s’intéresser aux champs d’énergie qui enveloppent les corps du vivant mais certaines activités prospérant sur le dos de la santé vont faire obstacle.


                              • Ruut Ruut 19 décembre 2014 09:43

                                Tout n’est que question de définition.
                                Le ciel c’est quoi tout ce qui se trouve au dessus de ma tète ou la faible partie de gaz respirable au dessus de ma tète ?
                                En fonction du choix la description est différente.
                                Il en vas de même pour l’univers, l’espace etc...


                                • JC_Lavau JC_Lavau 9 février 2015 22:30

                                  Commencer par remettre la quantique en ordre, les pieds en bas et la tête en haut, avant de se plaindre « Oh ! C’est pas compatible ! ». Au lieu d’aller divaguer sur la mauvaise qualité du cerveau humain en général.


                                  • JC_Lavau JC_Lavau 10 février 2015 09:07

                                    Sinon, que "le Temps soit une perspective émergente, apparue dans le cadre d’une physique de la thermodynamique, oui.

                                    Et Penrose avait démontré en 1971 que nos directions d’espace émergent de l’interaction dans un réseau de spineurs. Les progrès suivants , espérés, se sont faits attendre.

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