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Accueil du site > Tribune Libre > La baie de Lannion menacée : merci, monsieur Macron !

La baie de Lannion menacée : merci, monsieur Macron !

Parmi les initiatives qu’a prises Emmanuel Macron dans le cadre de son ministère figure l’exploitation des sables coquilliers au nord de la baie de Lannion. Avec à la clé de graves risques de dégradation d’un biotope marin fragile aux abords de deux espaces classés Natura 2000, directement menacés par l’extraction des sables sur les fonds marins. Outre ces espaces classés, c’est l’activité de pêche du secteur qui risque d’être impactée...

Le 14 septembre 2015, sur proposition d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Manuel Valls signait un décret « accordant la concession de sables calcaires coquilliers, dite ʺconcession de la Pointe d’Armorʺ, à la Compagnie armoricaine de navigation », une filiale du puissant groupe Roullier, spécialisé dans l’agro-alimentaire et la chimie.

Les préfets des Côtes d’Armor et du Finistère ayant ensuite cosigné le 1er décembre 2015 un arrêté autorisant cette extraction de sable coquillier, l’exploitation par la CAN aurait dû commencer dès aujourd’hui, lundi 1er septembre 2016. C’était compter sans les recours qui ont été engagés, et notamment une saisine du Tribunal administratif de Rennes dont les juges rendront leur décision en début de semaine prochaine.

De quoi parle-t-on ? Comme son nom l’indique, le sable coquillier est principalement constitué de coquillages pilés par l’action de la mer. Les bancs qu’il a édifiés au fil du temps sont à juste titre considérés comme des biotopes à part entière, particulièrement riches d’une microfaune ayant besoin de calcium pour vivre et se développer. Outre cette particularité, les bancs de sable coquillier produisent des oligo-éléments qui favorisent la présence de plancton, et par conséquent d’une vie marine riche en faune et en flore.

Or, c’est très clairement un banc de ce type qui risque d’être gravement mis en danger par la future extraction des sables coquilliers si la justice valide la concession accordée à la CAN. À cette accusation venue des associations de défense de l’environnement, les défenseurs du projet objectent que le banc de la « Pointe d’Armor » ne serait que partiellement touché, l’extraction actée dans le décret portant sur un domaine sous-marin de 4 km² exploité chaque année sur une superficie de 1,5 km².

En volume, cette exploitation devrait, toujours selon les termes du décret, être de 50 000 m3 la 1ère année, puis de 100 000 m3 la 2e année, et 150 000 m3 les trois années suivantes. Après quoi, le quota maximal de production serait porté à 250 000 m3 par an. Interdite de mai à août pour limiter notamment l’impact sur l’activité touristique et la navigation de plaisance, l’exploitation pourrait en revanche être opérationnelle à tout moment hors de cette période, de jour comme de nuit !

Quand Macron joue du pipeau

Quel intérêt d’extraire du sable coquillier ? L’objectif, outre de permettre à la CAN de réaliser de juteux profits – on parle d’une redevance de 0,63 € par m3, dérisoire en regard des prix de commercialisation – est de limiter l’usage des engrais dans les exploitations agricoles en favorisant leur remplacement par cet amendement naturel. Certes ! Mais ce n’est évidemment pas dans cette voie que doit aller prioritairement l’agriculture française pour sortir de la destruction des sols née de l’exploitation intensive des terres cultivables : les solutions sont à rechercher dans l’agriculture durable, basée sur l’abandon des labours profonds et la rotation des cultures, voire dans l’approche encore expérimentale de la permaculture.

S’il peut y avoir des aspects positifs dans l’usage d’amendements issus de l’exploitation du sable coquillier, force est de constater que des impacts négatifs sont a contrario prévisibles. Impact négatif tout d’abord sur les activités de pêche dans les zones situées à proximité des lieux d’extraction, forcément soumises à des modifications des ressources halieutiques du fait des atteintes significatives portées au biotope des bancs coquilliers de la Pointe d’Armor. Impact négatif ensuite sur les activités touristiques et plaisancières du fait des troubles créés si près des côtes dans les eaux de la baie par les techniques d’extraction, troubles particulièrement pénalisants de surcroît pour les clubs de plongée. Impact négatif enfin sur les côtes du fait de la diminution des obstacles naturels aux courants marins, avec un risque d’érosion accélérée des zones les plus exposées et les plus fragiles.

Ces arguments, et d’autres encore avaient été mis en avant lors de la visite d’Emmanuel Macron à Lannion en juin 2015. Un ministre apparemment à l’écoute : il avait à l’époque promis la mise en œuvre de deux études indépendantes, portant l’une sur l’impact environnemental, l’autre sur l’impact socioéconomique pour la région et les 13 communes concernées. Le ministre était même allé plus loin en déclarant vouloir imposer à la CAN une « feuille de route » interdisant toute exploitation à moins de 40 km des côtes.

Du pipeau ! Les études en question ont été réalisées par... la CAN elle-même, sans que M. Macron y trouve quoi que ce soit à redire. Ce qui démontre une fois de plus qu’en politique l’« indépendance » est un concept à géométrie variable. Et pour faire bonne mesure, la CAN a, en outre, balayé sans vergogne l’obligation d’exploiter loin des côtes du Trégor pour fixer unilatéralement des limites se situant à 7,5 km de la côte costarmoricaine et à moins de 10 km de la côte finistérienne. Avec pour conséquence d’augmenter de facto les impacts négatifs sur les activités humaines et sur l’érosion des zones côtières les plus fragiles.

Pour en savoir plus, et tenter de peser avant qu’il ne soit trop tard sur la décision de justice à venir, j’invite tous ceux qui sont sensibilisés à cette question à se rendre sur le site peupledesdunesentregor. La carte destinée à Emmanuel Macron n’est plus d’actualité pour ce qui concerne sa personne, mais elle le reste pour son successeur, Christophe Sirugue, nommé aujourd’hui même, jeudi 1er septembre, au Secrétariat d’État à l’Industrie.

Halte à la destruction des biotopes marins à des fins industrielles !

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Zone d’extraction des sables coquilliers (photo Ouest-France)

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35 réactions à cet article    


  • Gabriel Gabriel 2 septembre 2016 09:50

    Bonjour Fergus,

    Je crois avoir trouvé un moyen de réunir une importante somme d’argent pour protéger le littoral. En effet, il suffit d’acheter les politiques à leur valeur réelle et de les revendre à celle qu’ils s’estiment.
    Vous allez voir le Macron (animal à sang froid), vous faire de belles promesses écologiques. De toute facon, ils vendraient tous pères et mères pour pouvoir et possession.
    Bien à vous... 

    • Fergus Fergus 2 septembre 2016 09:57

      Bonjour, Gabriel

      « ils vendraient tous pères et mères pour pouvoir et possession »

      Hélas ! Et pourtant, l’on reconduit toujours les mêmes, ou ceux qui leur ressemblent. Quand ouvrirons-nous collectivement les yeux pour sortir de ce cycle infernal ?


    • Iren-Nao 2 septembre 2016 10:29

      @Fergus
      Fergus, je suis a 1000% avec vous sur ce sujet, mais vous je vous vois pas mal reconduire les memes malfaisants, eventuellement pour faire barage a certaine...
      Iren-Nao


    • Fergus Fergus 2 septembre 2016 11:28

      Bonjour, Iren-Nao

      Merci pour le soutien à cette cause.

      « je vous vois pas mal reconduire les memes malfaisants, eventuellement pour faire barage a certaine... »

      Je ne reconduis aucun de ces malfaisants par mon vote de 1er tour (gauche radicale). Quant au vote de 2e tour, il consiste à écarter le pire - ou supposé tel - des candidats en présence. Pour ce qui est de Le Pen, je ne pourrais, le cas échéant, me résoudre à voter pour elle que si elle présentait un programme crédible sur le plan socioéconomique et cessait de tenir des propos xénophobes assez largement basées sur des clichés et des manipulations du solde migratoire. Bref, ce n’est pas pour demain. Cela dit, dans le cas d’un très probable 2e tour LR vs FN, je m’abstiendrai.


    • Fergus Fergus 2 septembre 2016 09:52

      Bonjour, Verdi

      Merci pour votre commentaire.

      En venant à Lannion et en délivrant aux autorités locales et aux associations les propos qu’il leur a tenus en 2015, Macron s’est clairement moqué de ses interlocteurs.

      Rien de surprenant malheureusement dans cette attitude, l’homme étant nettement plus porté par son tempérament, et nettement plus enclin par son parcours professionnel, à soutenir en sous-main les intérêts d’un grand groupe industriel que ceux - dérisoires à ses yeux- des personnes qui, en baie de Lannion, vivent de la richesse naturelle préservée du lieu.

      Macron est, sur ce plan, une sorte d’avatar de Sarkozy, rompu aux mêmes ficelles de communication et tout aussi inféodé aux puissances de la finance et de l’industrie.


      • fred.foyn 2 septembre 2016 10:19

        Belle initiative, mais comment se fait il que vous ne dites jamais rien sur les algues vertes dues à l’empoisonnement des sols par les agriculteurs, et qui coûtent des centaines de millions aux contribuables de votre pays chaque années ?

        Algues vertes en Bretagne : des vérités qui dérangentLes algues vertes : une pollution qui infeste les plages de Bretagne depuis un demi-siècle. Ultra-toxique, elle fait fuir les touristes et a déjà tué. C’est le résultat de plusieurs décennies d’aveuglement des pouvoirs publics face à un phénomène qui oppose tenants de l’agriculture intensive et défenseurs de l’environnement....

        • Fergus Fergus 2 septembre 2016 11:38

          Bonjour, fred.foyn

          Ayant habité 10 ans à Morlaix, j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur les algues vertes, bien évidemment pour dénoncer les scandaleuses pratiques agricoles qui prévalent en Bretagne avec les conséquences que l’on connaît sur les zones côtières. J’ai même participé à des actions de protestation, notamment à Locquirec (29) et Plestin-les-Grèves (22), contre ces pratiques et l’incurie des pouvoirs publics.

          Cela dit, vous avez raison : il serait sans doute temps pour moi de remettre le sujet sur la table, encore que la période soit moins porteuse du fait de la fin de la saison touristique. Tout bien pensé, je note cela sur mes tablettes pour mai ou juin 2017.


        • Sozenz 2 septembre 2016 14:01

          @Fergus
          Vous pouvez toujours relancer le sujet , car il en va de la santé public et pas uniquement une affaire de tourisme .


        • Fergus Fergus 2 septembre 2016 14:25

          Bonjour, Sozenz

          « il en va de la santé public et pas uniquement une affaire de tourisme »

          En effet. Sans compter les aspects écologiques et environnementaux. 


        • clostra 2 septembre 2016 19:20

          @Fergus
          Il me semblait avoir lu que ces algues vertes, véritable « salade de la mer », bonnes pour la santé allaient être exploitées ... quid ?

          Bon passons

          Nous avons traîné nos basques (euh) cet été de Trebeurden à Perros Guirec / Ploumanach (sans trop voir d’algues vertes, d’ailleurs mais sans trop se baigner gla gla, tant qu’ils ne frittent pas les rochers de granit rose, l’espoir est permis ?


        • Fergus Fergus 2 septembre 2016 20:02

          Bonsoir, clostra

          Oui, il y a des études sur la valorisation des algues bretonnes. Certaines variétés sont d’ores et déjà utilisées, notamment dans l’alimentation, la cosmétique et la pharmacopée.

          Mais à ma connaissance, rien de probant n’a encore abouti concernant les algues vertes. Et si tel était le cas, ce pourrait être un piège environnemental car il est certain que les lobbies agricoles se saisiraient de ce type d’avancée pour justifier la continuation de leurs pratiques polluantes.

          Trébeurden, j’en suis revenu mercredi après y avoir passé trois jours consacrés à des balades, à des photos et à une nouvelle visite à la station LPO de l’Ile Grande.

          Cette côte et sa baie sont extraordinaires à bien des égards, et c’est pourquoi je suis très remonté contre ceux qui envisagent de les exploiter à des fins industrielles, au risque de les dégrader.

          Carte postale : Balades en Bretagne : Au pays du granit rose.



        • clostra 3 septembre 2016 18:48

          @Fergus
          merci Fergus pour ce lien qui m’a entraînée ensuite vers Erquy, deuxième escale 2016 ... où un escalier monte désormais du port vers les lacs bleus.
          (mon vieux commentaire parlait de « La Cotentin » et non pas du Cotentin, La Cotentin est située je crois sur la commune de Planguénoual) une merveille !

          pas eu le courage d’arpenter l’Ile Grande. Promesse d’y retourner !


        • Fergus Fergus 3 septembre 2016 20:14

          @ clostra

          Je n’étais pas au courant pour l’escalier, une vieille demande à la municipalité restée jusque-là sans effet. Merci pour cette bonne nouvelle.

          Je ne connais pas ce lieudit La Cotentin. Il est vrai que je n’ai arpenté qu’une seule fois le sentier côtier de Planguenoual, entre Morieux et Pléneuf.

          Cette région est décidément superbe, et ce n’est pas un hasard si mon épouse et moi avons choisi de nous installer. D’autant plus que les Bretons sont des gens très ouverts.

          Bonne soirée.


        • mmbbb 4 septembre 2016 12:56

          @Fergus ce phenomene s’appelle eutrophisation lorsqu un nutriment en particulier en excès le nitrate favorise le developpement exacerbé en l occurrence les algues vertes Ce processus est connu depuis tres longtemps et etait previsible en Bretagne Mais productivisme oblige les eleveurs ont mis des oeilleres Quant a l’exploitation des algues le japon exploite les algues a des fins alimentaires depuis fort longtemps. Danette par exemple utilise les carraghénanes ( algues ) afin de donner du liant a ses desserts . 


        • Fergus Fergus 4 septembre 2016 16:05

          Bonjour, mmbbb

          « productivisme oblige les eleveurs ont mis des oeilleres » 

          Effectivement, et cela avec la complicité des pouvoirs publics qui, ici et là, ont donné des autorisations d’extension d’élevages industriels de porcs alors que le phénomène des algues vertes était déjà devenu un problème aigus sur certaines parties de rivage, particulièrement exposés par le déversements d’effluents indésirables via les rivières côtières.

          On utilise également certaines variétés d’algues directement dans l’alimentation, y compris à la table de chefs renommés comme Roellinger à Cancale ou Jeffroy à Carantec. A propos de la valorisation des algues, la visite du Centre de découverte des algues de Roscoff est particulièrement intéressante.


        • mmbbb 4 septembre 2016 16:48

          @Fergus le Monde avait publie un rapport de l inspection generale des finances sur la dépollution l ’eau en Bretagne Nous étions à l’époque du francs, plusieurs milliards le cout de cette remise aux normes Quant au femmes allaitantes et nourrissant leurs enfants au biberon l eau du robinet est deconseille Du beau travail In fine l ’etat paie toujours les pertes. Helas la FNSEA ne semble pas avoir changer de logiciel c’est l etat qui paie Salutations
           


        • Fergus Fergus 4 septembre 2016 17:23

          @ mmbbb

          Le fait est que des sommes considérables ont été investies, le plus souvent en pure perte pour ce qui est de la limitation des effluents polluants. Le problème est que le lobby agricole conduit par la FNSEA est beaucoup trop puissant en Bretagne, et les élus beaucoup trop frileux pour s’y opposer.

          Cela dit, sur la qualité des eaux de consommations, il ne faut pas exagérer comme le font certains : depuis 18 ans que je vis en Bretagne (Finistère nord puis Ille-et-Vilaine et Côtes d’Armor), mon épouse et moi n’avons jamais rien bu d’autre que l’eau du robinet, et il en va de même pour ma sœur et mon beau-frère dans le Finistère sud.

          Bonne fin de journée.


        • bernard29 bernard29 2 septembre 2016 14:38
          Bonjour Fergus ;
          voici un article intéressant sur la production et consommation de sable et les risques de disparition ; http://www.consoglobe.com/le-sable-une-ressource-en-voie-de-disparition-cg

          le combat contre l’exploitation de sable en Bretagne est toujours à renouveler ; site de Kerfanao près de l’Ile de sein, site des Glénans , en particulier. 
          Le sable marin , le maerl sont des sites importants pour la vie marine ( lieux de reproduction et d’habitat pour des espèces qui sont à la base de chaîne alimentaire marine ; (lançons etc...).
          Oui il faut manifester pour la baie de Lannion, mais je crois que la mobilisation s’intensifie de manière remarquable. Pétitions, marches, rassemblements etc etc..


          • Fergus Fergus 2 septembre 2016 14:52

            Bonjour, bernard29

            Merci pour ce lien sur l’article de ConsoGlobe et pour le lien sur la pétition.

            Le fait est qu’il n’y a pas que la baie de Lannion qui soit menacée par les appétits industriels. D’où la nécessité de se mobiliser, chacun en fonction de ses moyens d’action.


          • bernard29 bernard29 2 septembre 2016 15:38
            @Fergus
            peut être que l’on pourrait leur conseiller d’aller pomper le sable en Baie de Somme : voir article ;

            Ensablement de la baie de somme. ( http://www.baie-de-somme-libre-de-sable.fr/pourquoi-l-ensablement/)

            L’ensablement de la baie de Somme est dû à des sables apportés par la mer, non pas à des alluvions charriées par le fleuve.
            L’accumulation de sable sur le delta externe peut être estimé :  sa surface s’étend sur près de 100 km2, et son épaisseur moyenne serait d’une dizaine de mètres (ce qui représente environ 1 milliard de mètres cubes).

            Laissé à lui-même, le fleuve a toujours fait le ménage dans la baie.

            L’exhaussement moyen des fonds, depuis 1963, a été de +2,3cm/an (plus de 1m).

            Pour accélérer l’écoulement de l’eau en baie, il faut créer une pente, comme si l’on soulève le côté d’une table pour en faire couler l’eau qui est dessus.   Il est plus logique de creuser en aval du courant, vers l’endroit où l’on veut que l’eau s’écoule.

            La solution est de draguer les bancs de sable en mer, à l’ouvert de la baie, pour vider la baie.

            Ainsi, la baie peut redevenir la nourricerie qu’elle a longtemps été pour les vers, larves, alevins, sinon plus de 700 000m3 de sable continuent à s’accumuler en plus chaque année,  confortant l’exhaussement de la baie, la progression des mollières , jusqu’à ce que la baie ne soit plus qu’un souvenir.

            Le sable de baie est un mélange utile à l’économie, une matière recherchée. L’extraction en mer est aujourd’hui la seule solution pour les carriers.


          • Fergus Fergus 2 septembre 2016 20:13

            @ bernard29

            L’ensablement de la baie de Somme est un réel problème dont les habitants parlent volontiers comme j’ai pu le constater au mois d’avril à Saint-Valéry en me rendant à Bruges. Selon eux, le problème, lié au courant insuffisant de la Somme, se présente sous la forme d’un cercle vicieux : plus il y a ensablement, plus il y a développent de végétaux colonisateurs dont la « spartine » ; et plus il y a de végétaux, plus le sable est fixé dans la baie. L’avis est qu’en effet, il conviendrait de planifier des extractions de ce sable de mer qui empêche l’effet naturel de « chasse d’eau » normalement dévolu au courant de la Somme.


          • clostra 3 septembre 2016 18:57

            @bernard29
            autre idée : on pourrait aller balayer les débris de l’érosion des falaises de la côte d’Albâtre ... au lieu de draguer en baie de Lannion


          • Fergus Fergus 3 septembre 2016 20:02

            Bonsoir, clostra

            Le problème est qu’il s’agit là de calcaire pur sans la moindre valeur nutritive, contrairement aux sables coquillliers.


          • hunter hunter 2 septembre 2016 15:01

            Salut Fergus !

            Merci de nous informer sur ce énième scandale environnemental, encore issu de l’imagination infinie de nos petits politicards, qui feraient n’importe quoi pour avoir deux personnes de moins à Pôle Emploi !

            Pour ça, je pense qu’ils iraient jusqu’à rendre l’aire irrespirable, jusqu’à même tuer leur mère, pour un petit pot de vin de plus, un peu plus de CROASSANCE !!!!

            Tu le sais, je suis très radical sur ce genre de points ; tu vas évoquer les recours en justice, les réunions, les appels, les pourvois, les recours.......je dis BASTA !

            La méthode à appliquer est là : https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_boues_rouges

            Et c’est direct, pas de frais d’avocats, pas besoin de juges à la solde, juste un peu de matos et de l’organisation, ainsi que quelques bonnes paires de cojones bien entendu !

            Bonne lecture, imprime le texte, réunit des potes, réfléchissez, observez, organisez-vous et passez à l’action !

            Les États sont dorénavant TOUJOURS dans le camp de pognon et des pouvoirs du pognon, parce que ça aligne du billet et que les « élus » palpent !

            Les juges sont TOUJOURS du côté de l’État (donc par transitivité, du côté du pognon...) et contre les populos !

            Donc pas la peine de chercher de l’aide de ce côté, et passez direct à l’action, car celui qui a du pouvoir respecte un contre-pouvoir, la force, pas les gémissements et les manifs’, et les recours en justice !

            Les Corses l’ont fait il y a 40 piges, les Bretons peuvent le faire 40 piges plus tard !

            Bon courage et bon combat à vous !

            Adishatz

            H/


            • Fergus Fergus 2 septembre 2016 17:10

              Bonjour, hunter

              Avant d’en arriver à des solutions aussi radicales, il convient d’exercer d’autre moyens de pression, plus pacifiques. Et cela d’autant plus qu’il n’y a pas en baie de Lannion de problème de santé publique comme c’était le cas avec les saloperies déversées en Méditerranée par Montedison.

              Cela dit, quand la population bretonne est exaspérée, elle peut se mobiliser de manière très déterminée, voire musclée. Cela avait été le cas avec le projet de centrale nucléaire à Plogoff, et il n’est pas dit que d’autres actions d’envergure ne puissent pas surgir dans l’avenir si les habitants de la région ont l’impression qu’on les prend pour des abrutis en méprisant leurs revendications.

              A suivre...


            • alinea alinea 2 septembre 2016 15:44

              Seul le gigantisme génère du profit, il faut donc en finir avec le gigantisme. Que les Bretons puissent jouir de leurs richesses, que ses agriculteurs puissent passer en bio de cette manière, pourquoi pas ?
              Mais imaginer le trafic routier pour épandre cette richesse volée dans les terres de Brie ou de Beauce, non !!!


              • Fergus Fergus 2 septembre 2016 17:02

                Bonjour, alinea

                C’est pourtant ce qui risque de se passer si le TA de Rennes confirme la concession. Les terres agricoles bretonnes sont en effet très largement de nature acide, et les cultures qui y sont produites s’accommoderaient mal, à mon avis, d’un amendement calcaire. A contrario, il serait parfait pour les zones agricoles de Beauce, de Brie ou de Picardie. Cela dit, je ne suis pas spécialiste de cette question.

                Quoi qu’il en soit, je partage ton indignation.


              • baldis30 2 septembre 2016 21:15

                bonsoir à tous

                meuh non ce n’est pas grave ... il suffit de remplacer le sable manquant par de la vase extraite du port de Rotterdam ( pour 20 millions de m3 par an) alors que celle-ci est dispersée en mer ...

                 :->


                • Fergus Fergus 2 septembre 2016 22:36

                  Bonsoir, baldis30

                  Et surtout ne pas se soucier des écosystèmes...


                • eugene eugene 3 septembre 2016 19:31

                  Bravo pour cet article, espérons qu’il mobilisera. Dans le Morbihan « le peuple des dunes », a jeté ces connards à la mer. Malheureusement ils ont maintenant jeté leur dévolu sur les cotes du nord. Triste, déplorable, quand on sait que le sable est un des agents de construction de l’espace dunaire, des fonds marins, autre chose que des mètres cubes destinés au BTP. 


                  • Fergus Fergus 3 septembre 2016 20:00

                    Bonsoir, eugene

                    100 % d’accord avec vous : pas question de laisser les industriels saccager les côtes et les fonds marins pour le seul profit des groupes de BTP et de l’agroalimentaire.


                  • smilodon smilodon 4 septembre 2016 15:06

                    @ l’auteur : Il est pareil que les autres, Macron ??.. Prouvez-moi qu’il est pire si vous pouvez !... Il est juste « PAREIL » !.... Plus jeune, plus beau, plus mince !.... Mais PAREIL !.....Tout pareil !.. Que « l’appareil » !....Et nous, comme d’hab, on va croire aux fées !..... On est vraiment des cons !... Ils ont bien raison d’en profiter comme ils en profitent !...... On est qu’une bande de cons !... Rien de plus !... Faudra bien le reconnaitre un jour quand même !...... Y’a pas de honte !... On est des cons !... Point !....Adishatz.


                    • Fergus Fergus 4 septembre 2016 16:09

                      Bonjour, smilodon

                      « Prouvez-moi qu’il est pire si vous pouvez !... »

                      Nulle part je n’ai prétendu que Macron était pire : il est en effet dans la même veine que la plupart des autres politiciens de premier plan.


                    • pemile pemile 14 septembre 2016 17:44

                      Pour info, la CAN annonce qu’elle suspend l’extraction jusqu’au prochain commité de suivi en novembre pour apaiser les tensions (manif de 4000 personnes le we dernier) et préserver la sécurité de ses sites.

                      http://www.ouest-france.fr/bretagne/lannion-22300/la-can-decide-de-suspendre-lextraction-de-sable-en-baie-de-lannion-4471270


                      • Fergus Fergus 14 septembre 2016 17:53

                        Bonjour, pemile

                        Merci pour le lien. J’ai appris cela dans l’après-midi par un ami de Plestin-les-Grèves. Cela montre que la mobilisation n’est pas sans effet sur la CAN. Il faut maintenant d’aller encore plus loin pour obtenir une décision favorable du Conseil d’Etat.

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