• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > La bourse européenne aux esclaves. Europe et quota(s), réfugiés et (...)

La bourse européenne aux esclaves. Europe et quota(s), réfugiés et migrants : le « matching », vrai visage de l’ultralibéralisme humanitaire ou comment faire face à l’accélération de la crise des réfugiés en Europe ?

« Civilisation esclavagiste par excellence » comme l'écrit F. Braudel, l'islam et ses pratiquants arabo-mahométans/musulmans sont peut-être à la veille de redécouvrir au XXIè siècle, en Europe, une version modernisée mais inversée de ce qui fut, entre le VIIIè et le XVIIIè siècle, la version continentale européenne du marché aux esclaves. 

JPEG

Triste et implacable constat que celui qui force à admettre que, s'agissant de trafic de chair humaine et de main-d'oeuvre, personne n'est indemne et que cette horreur que constitue l'asservissement semble impérissable, le marché du Coke en Stock demeurant florissant et supposant, comme tout marché, des vendeurs et des acheteurs avec des mécanismes de régulation financiers et humains dédiés et parfaitement opérationnels. Sait-on par exemple que l'absence de « problème noir » dans les pays des aires ottomane et arabique tient au fait que, pour se prémunir d'une submersion démographique d'une main d'oeuvre asservie, la castration était de rigueur ? Certes, nous n'en sommes pas là (ou plus là) en Europe, mais pour autant l'idée d'un retour - avec les traites occidentale et orientale des Slaves en relation avec le monde arabo-musulman comme clientèle et débouché économique -, à ce qui fut l'apparition de « hubs » esclavagistes (l'emporium de Prague et celui de Verdun), est peut-être en train de resurgir sous nos yeux avec l'aubaine d'une main-d'oeuvre islamisée fuyant des régions africaines et moyen-orientales devenues invivables pour un futur européen peut-être incertain.

Les migrants acteurs de ces mouvements gigantesque de populations qui se sont abattus sur l'Europe, tels des vols de criquets attirés par la lumière et le mirage économique de l'Eldorado allemand, réalisent-ils vraiment dans quel piège ils sont tombés ? Et quant aux nations, peuples et citoyens européens, inconscients, naïfs mais en tout cas déjà victimes socialo-christiques de l'installation forcée de ces nouveaux voisins musulmans qu'ils n'ont pas choisis - faut-il le rappeler - ont-ils la moindre idée de la réalité du développement et des modalités de gestion de la monstrueuse mécanique économique humanitaro-esclavagiste qui sous-tend ce tsunami démographique qui leur a été unilatéralement imposé par Allemagne interposée et auquel on va les contraindre à participer financièrement, matériellement, en perdant leurs biens, leur identité et leur âme ? Probablement pas.

De quoi donc peut-il bien s'agir ?Tout simplement de gestion de flux de main-d'oeuvre à l'échelle européenne, avec des méthodes à la hauteur de l'enjeu écon omique et financier que représente pour certains ce qu'ils imaginent être l'aubaine d'une chasse d'eau migratoire qui en réalité emportera tout.

Dans le cadre de ces « configurations enchevêtrées » (Norel et alii, 2004) qui président à l'intégration financière, politique, sociale et économique internationale dont l'Europe et ses habitants sont devenus le jouet du fait des agissements criminels de ses pseudo-dirigeants, voici que se pose une extraordinaire question : quels pays seraient gagnants ou perdants à l’introduction d’un marché des droits d’admission échangeables selon certaines hypothèses retenues pour simuler les fonctions de coûts d’accueil desdits réfugiés ?

Car il s'agit de répondre à une question topique : comment et sur quelles bases les pays de l'UE vont-ils se répartir les réfugiés ?La solution existe, développée sous la forme d'un « modèle économique » dont il n'y aurait plus qu'à hâter la mise en oeuvre et le développement généralisé, un modèle construit sur un marché de quotas d'immigration échangeables, un mécanisme d'appariement (un « matching », en langage technolangue) qui tiendrait compte des « préférences »(sic) des réfugiés et des pays dits d'accueil.

Ce modèle est celui développé par M.Hillel Rapoport, membre associé à PSE-Ecole d’économie de Paris et professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et co-directeur du groupe de recherche G-MonD.

Un examen plus attentif des motifs de l'exposé permet ainsi de voir que l'une des préoccupations majeures est constituée, le contraire serait surprenant, par cette « préférence » des pays d'accueil qui se traduirait par leur indication expresse d'un choix quant aux types de migrants que l'on considèrerait comme éligibles à l'accueil.Le monde étant imparfait, comme chacun sait, le cas des pays que leur situation économique ou leur réticence conduirait à manifester une muvaise volonté ou plus simplement un rejet de ce mécanisme destiné à parfaire la solidarité économique humanitaire est bien entendu pris en compte. A chaque question correspond une réponse !

Un pays dont les quotas resteraient par extraordinaire non pourvus faute d’être listé par les migrants (les ingrats...) comme destination possible (la France, par exemple...) devrait s’acquitter d’une pénalité égale à la part non pourvue de son quota fois le prix déterminé sur le marché des droits d’admission échangeables, étant précisé que par définition, ce montant est supérieur au coût véritable (matériel, social) de l’accueil des réfugiés. La sanction – Ah ! Magie de la supranationalité ! -, constituerait donc une incitation à devenir plus attractif à moyen terme, par exemple en améliorant ses conditions d’accueil (ce qui inclut la rhétorique qui accompagne celle-ci).Est-il encore besoin de préciser que l'avis des citoyens européens importe peu ?

La caution scientifique étant donnée par une évocation du fait que ledit modèle a, nous dit-on, été favorablement accueilli par le monde universitaire et éprouvé dans des domaines connexes tels que les quotas en matière de pollution, d'échange de dons d'organes et de risques climatiques (caution écologique oblige, n'est-ce pas ?), le reste devient superflu, l'auteur dudit modèle prenant soin de border son rôle en déclarant (je cite) : « Dès lors que cette proposition était sur la table, il m’a semblé pertinent de prendre position. Je parle bien ici du strict point de vue de l’économiste : je n’ai pas à commenter le nombre de personnes que les pays européens choisissent d’accueillir – il s’agit d’un volet politique – mais mon rôle peut être d’analyser les meilleures solutions possibles, une fois ce chiffre connu, dans le but de convaincre davantage de pays européens de participer à la politique des quotas. Plusieurs questions se posent : quels choix faire pour rendre la proposition de la Commission européenne à la fois efficace et équitable ? Comment minimiser le coût total d’accueil des réfugiés ? Comment parvenir à intégrer les désirs des réfugiés et les standards d’accueil des Etats européens ? »

Quid cependant de la seule question que chacun pourrait aussi être en droit de faire valoir face à ces apprentis sorciers  : comment parvenir à intégrer les avis et désirs des citoyens européens face à ces clandestins/migrants/réfugiés/demandeurs d'asile dont le flot ne constitue que les avant-gardes annonciatrices d'un désastre géopoliticodémographique qui balaiera les standards comme les capacités d’accueil des Etats européens ? 

Chacun aura compris que cette question n'est pas à l'ordre du jour et ne sera jamais posée.

Le marché aux esclaves est bien de retour en Europe, mais rassurez-vous, chers réfugiés : il ne s'agit en aucun cas d'une marchandisation de la personne humaine. Qu'allez-vous imaginer ? L'Europe a des valeurs et des principes, voyez-vous, et puis songez que la prospérité est au coin de la rue et que votre rêve d'acquérir une Audi ou une Mercédès est à portée de main.

 

On laissera au lecteur dont les observations sont les bienvenues le meilleur pour la fin, avec nos propres réflexions en italique.

« Si, demain, votre proposition était acceptée, comment cela se passerait-il ?

« Notre proposition pourrait être mise en œuvre à deux niveaux - qui correspondent aux deux composantes du modèle décrites précédemment.

D’une part, un marché des droits d’admission, par exemple sur la base des 160 000 migrants que l’Union souhaite accueillir dans les prochains mois. Je tiens ici à préciser un élément essentiel : il ne s’agit en aucun cas d’une marchandisation de la personne humaine. Bien sûr que non ! Qu'allez-vous imaginer ? S'il ne s'agit pas de marchandisation, mais alors de quoi s'agit-il ?Ce ne sont pas des individus qui sont échangés mais des droits d’admission, et l’échange intervient en amont, avant même l’arrivée des réfugiés.Pareille malhonnêteté laisse pantois.Comme si les droits d'admission ne reposaient sur rien.

D’autre part, notre système permet de tenir compte des préférences de chacun. Au niveau des pays, ces préférences doivent bien entendu relever de critères recevables et identifiés lors de discussions collectives : langue parlée par les réfugiés, pays d’origine, niveau de qualification, professions exercées, voire statut familial. On y arrive  ! A quand le regroupement familial, sans doute pour assurer la pérennité de la génération suivante d'ilotes ?Quant aux migrants, ils pourraient indiquer par ordre de préférence les pays dans lesquels ils souhaitent se rendre. A partir de là, plusieurs algorithmes sont envisageables pour effectuer l’appariement ; Et pourquoi pas un appariement homme-femme ?il est difficile de détailler leurs différences sans entrer dans des considérations techniques complexes. De notre point de vue, tant que l’on n’attribue pas à un réfugié une destination non-souhaitée, nous n’avons pas de préférence forte pour un mécanisme plutôt qu’un autre.

Le gouvernement suédois - dont le pays accueille actuellement, en proportion de sa population, le plus de réfugiés - vient de nous mandater pour lui remettre en décembre un rapport évaluant les différentes possibilités de notre modèle : à quoi peut-on s’attendre selon le type de mécanisme de matching adopté ? Quels pays seraient gagnants ou perdants à l’introduction d’un marché des droits d’admission échangeables selon les hypothèses que l’on retient pour simuler les fonctions de coûts d’accueil ? »

Notes et sources :

http://nouvellelanguefrancaise.hautetfort.com/archive/2010/04/17/mahometan-note-blasplematoire.html

http://www.polemia.com/la-traite-des-slaves-lesclavage-des-blancs-du-viiie-au-xviiie-siecle-de-alexandre-skirda/

Alexandre Skirda, La Traite des Slaves : l’esclavage des Blancs du VIIIe au XVIIIe siècle, Editions de Paris Max Chaleil, octobre 2010.

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150729.OBS3326/plusieurs-centaines-de-mauritaniennes-destinees-a-l-esclavage-en-arabie-saoudite.html

http://www.ritimo.org/Le-trafic-de-travailleurs-le-commerce-moderne-des-esclaves

Walden Bello, Labor Trafficking : Modern-day : Slave Trade. Migrant workers are the slaves of the modern world.Foreign Policy in Focus, May 11, 2012.

http://fpif.org/labor_trafficking_modern-day_slave_trade/

Alain Morice,« Bales,Kevin. – Disposable People. New Slavery in the Global Economy. Berkeley, University Press of California, 2004 [1999], xiv + 298 p. »,Cahiers d’études africaines [En ligne], 179-180 | 2005, mis en ligne le 03 février 2006.

http://etudesafricaines.revues.org/5790

Hergé,Coke en Stock, 1958, 19è album des aventures de Tintin. Trafic d'esclaves en Mer Rouge.

Philippe Norel,Claire Aslangul,Paloma Moreno,Carina Van Vliet,Olivier Bouba-Olga, L'Invention du marché. Une histoire économique de la mondialisation, Seuil, Février 2004

Hillel Rapoport : « Pour une réponse européenne efficace et équitable à la crise des réfugiés » 

Comment faire face à l’accélération de la crise des réfugiés en Europe ? Selon Hillel Rapoport, « […] les derniers pas effectués par la Commission européenne vont dans le bon sens » mais les mesures sont trop timides pour être efficaces. Marché de quotas échangeables, mécanisme d’appariement tenant compte des « préférences » des réfugiés et des pays… PSE l’a interrogé sur les alternatives qu’il propose.

Hillel Rapoport est membre associé à PSE-Ecole d’économie de Paris et professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est co-directeur du groupe de recherche G-MonD.

Pour télécharger cette interview en pdf, suivre ce lien
Pour lire cette interview en ligne, suivre ce lien

 

Quand avez-vous commencé à étudier la question des migrations ?

Mes premiers travaux sur les migrations datent de la fin des années 1990. J’ai d’abord travaillé sur les envois de fonds des migrants, sur la question du brain drain, et sur les effets des migrations en termes d’inégalités au sein et entre pays. A partir de 2008, j’ai commencé à réfléchir, avec mon co-auteur Jesus Fernandez-Huertas Moraga, à l’application de modèles d’économie publique (système de droits échangeables, mécanismes de matching) à la question de la répartition des réfugiés au sein de l’Union Européenne, et à partir de 2010, nous avons commencé à écrire sur cette question. Notre point de départ est que les migrations internationales permettent de réduire la pauvreté globale, comme le montrent de nombreuses études. Il en découle que lorsqu’un pays admet des migrants pauvres originaires de pays pauvres, il contribue à un bien public international, la lutte contre la pauvreté. Mais cette dimension est négligée dans la conception des politiques d’immigration nationales, il s’agit d’une « externalité ». De ce fait, l’offre de visas d’immigration (ou de permis accordés au titre du droit d’asile) est inférieure à ce qui serait souhaitable du point de vue des pays d’accueil pris collectivement. Dans notre article intitulé « Tradable Immigration Quotas », publié en 2014 (1), nous développons un modèle complet de quotas d’immigration échangeables d’une part, et détaillons d’autre part un mécanisme d’appariement (« matching ») qui tient compte des préférences des migrants et des pays d’accueil dans la répartition finale. Nous proposons également des applications concrètes, notamment dans le contexte de la crise des réfugiés en Europe ou dans celui des « réfugiés climatiques ».

Pourriez-vous détailler votre modèle ? Comment a-t-il été accueilli par les autres chercheurs ?

Notre modèle a deux composantes distinctes mais très complémentaires. Tout d’abord, nous étudions les modalités d’un « marché de quotas » via lequel les pays, une fois connue et répartie la somme totale de migrants, ont la possibilité de réduire ou d’augmenter par l’échange leurs quotas respectifs. Cela revient à donner à chacun le choix des modalités de sa solidarité : par l’accueil de migrants, ou par le financement de cet accueil par d’autres, à un prix qui rende les décisions des uns et des autres compatibles. Une fois les quotas de chacun connus, nous détaillons un modèle intégrant les préférences des uns et des autres : les migrants classent les pays dans lesquels ils souhaitent aller, et les pays indiquent leurs choix quant au type de migrants qu’ils souhaitent accueillir. Tout l’enjeu est d’aboutir à un appariement (matching) idéal. Un dernier point concerne le cas d’un pays dont les quotas resteraient non pourvus faute d’être listé par les migrants comme destination possible : ce pays devrait s’acquitter d’une pénalité égale à la part non pourvue de son quota fois le prix déterminé sur le marché des droits d’admission échangeables ; par définition, ce montant est supérieur au coût véritable (matériel, social) de l’accueil des réfugiés. La sanction constitue donc une incitation à devenir plus attractif à moyen terme, par exemple en améliorant ses conditions d’accueil (ce qui inclut la rhétorique qui accompagne celle-ci).

Ce type de modèle dit de « matching » s’appuie notamment sur les travaux d’Alvin Roth, prix Nobel d’économie 2012, qui suit également de près les débats en cours sur la crise des réfugiés (2). Plusieurs applications de ces modèles ont été mises en place dans des domaines tels que les dons d’organes, ou encore l’affectation d’internes en médecine à des hôpitaux ; quant aux marchés des droits échangeables, leur principale application concerne la dépollution et la préservation de l’environnement. Notre proposition de quotas échangeables avec matching a été accueillie très favorablement par les universitaires lors de divers séminaires, mais bien sûr ceux-ci sont plus sensibles aux arguments théoriques que les décideurs politiques. J’espère faire avancer le débat sur nos propositions, à la fois sur un plan théorique et sur un plan pratique, à l’occasion de la conférence « Matching in Practice » qui aura lieu à TSE en décembre 2015.

Quel regard portez-vous sur les évolutions des derniers mois ?

Mi-mai 2015, l’Union européenne a proposé d’instaurer des quotas d’accueil des réfugiés par pays membres. Inscrit dans l’Agenda européen en matière de migration, cette nouvelle obligation était accompagnée d’un volet sécuritaire et d’une volonté de lutter contre les passeurs. On parlait alors de répartir 40 000 demandeurs d’asile (prioritairement Syriens et Erythréens) massés principalement en Italie et en Grèce, ainsi que 20 000 personnes ayant obtenu le statut de réfugié et restées dans les camps de réfugiés au Moyen-Orient. Quatre critères présidaient à la définition des quotas par pays : la richesse du pays d’accueil (PIB), sa population, son taux de chômage et ses efforts passés dans l’accueil des réfugiés.

Dès lors que cette proposition était sur la table, il m’a semblé pertinent de prendre position. Je parle bien ici du strict point de vue de l’économiste : je n’ai pas à commenter le nombre de personnes que les pays européens choisissent d’accueillir – il s’agit d’un volet politique – mais mon rôle peut être d’analyser les meilleures solutions possibles, une fois ce chiffre connu, dans le but de convaincre davantage de pays européens de participer à la politique des quotas. Plusieurs questions se posent : quels choix faire pour rendre la proposition de la Commission européenne à la fois efficace et équitable ? Comment minimiser le coût total d’accueil des réfugiés ? Comment parvenir à intégrer les désirs des réfugiés et les standards d’accueil des Etats européens ?

Début juin, vous avez formulé une série de propositions lors d’une audition au Parlement Européen…

Effectivement, j’ai été invité le 3 juin à une audience publique du Parlement européen (3), pour détailler les implications de notre modèle. Cette audience, à l’initiative du Groupe des Verts/Alliance Libre européenne, avait pour but principal de repenser le système européen d’asile. A date, ce dernier est toujours régi par la Convention de Dublin de 1990, laquelle octroie la responsabilité des réfugiés au pays européen de première entrée. Or nombre de réfugiés font le choix de rester clandestins jusqu’à ce qu’ils atteignent le pays dans lequel ils veulent effectivement demander l’asile. En outre, ce système devenait chaque jour plus obsolète avec l’afflux continu de réfugiés. Ce premier contact nous avait semblé concluant, et les rapports issus de l’audience publique faisaient mention de nos recommandations - sans aller plus loin. Fin juin, juste avant un conseil européen dédié à ces questions, j’ai publié une tribune (4) sur le blog EUROPP - European Politics and Policy - de la London School of Economics pour expliquer en quoi notre modèle - qui est à nos yeux plus efficace et plus juste - pourrait contribuer à améliorer la réponse politique face à la crise des réfugiés.

Depuis quelques semaines, tout s’accélère : comment jugez-vous les dernières propositions du plan Juncker ?

Sincèrement, je ne pensais pas que la Commission européenne arriverait à instaurer des quotas. En effet, pour certains pays membres, cela peut paraître très couteux d’accueillir des réfugiés - que ce soit en termes matériels, politiques ou sociaux. Mais, début septembre, la photo d’Aylan retrouvé sans vie sur une plage turque, a participé à l’impressionnant retournement des opinions. Le rapport de force entre les pays favorables à l’ouverture et ceux qui maintiennent une vision sécuritaire et identitaire a également évolué - semblant se polariser. D’un côté, le 5 septembre, Allemagne et Autriche accueillent des milliers de réfugiés. De l’autre, le 9 septembre, le Danemark ferme ses frontières ferroviaires à l’Allemagne pour éviter l’entrée des migrants sur son territoire.

Pour répondre plus précisément à votre question, le pas effectué par la Commission européenne le 9 septembre va dans le bon sens. M. Juncker a présenté un panel de propositions réalistes face à l’urgence de la situation. Le nombre de demandeurs d’asile à répartir a été revu à 160 000 et un mécanisme coercitif est prévu pour les pays qui refuseraient d’accueillir des réfugiés. Après s’être justifiés auprès de la Commission, ces pays pourraient avoir à payer une amende de l’ordre de 2 millièmes de points de pourcentage (0,002%) de leur PIB. Les propositions mentionnent également la volonté de l’Europe de prendre en compte les besoins des Etats et des réfugiés dans l’allocation globale.

Que manque-t-il à ce plan ?

Là encore, je n’ai pas à me prononcer sur le nombre de demandeurs d’asile concernés. Si l’idée d’une compensation monétaire est intéressante, elle présente une rigidité d’application qui réduit la pertinence du système. Avec mon co-auteur, Jesús Fernández-Huertas Moraga, nous avons effectué des simulations montrant que si l’Espagne décidait de ne pas se conformer à la politique des quotas, l’amende qu’elle aurait à payer s’élèverait à 1000€ par réfugié non accueilli. Pour la France, le montant serait de l’ordre de 2000€. Il s’agit là de sommes très faibles en comparaison des mécanismes européens actuels de soutien des réfugiés qui prévoient un budget de 6 à 8 000€ par individu, et un marché des droits d’admission échangeables aboutirait sans doute à des sommes bien plus élevées. Par ailleurs, de nombreuses recherches montrent que le meilleur indice d’intégration future des migrants est leur préférence exprimée pour tel ou tel pays - malheureusement, cette composante est pour l’heure jugée secondaire, rien n’est fait pour en tenir compte de façon systématique.

Les deux principales faiblesses des propositions de la Commission portent donc sur l’absence d’un mécanisme permettant de répartir les réfugiés de manière efficace, et la non-prise en compte des préférences des migrants, qui préfèreront dans de nombreux cas la clandestinité dans la destination de leur choix que le statut de réfugié dans la destination qu’on voudra leur imposer. Nos propositions permettent précisément de solutionner ces deux aspects, totalement pour le premier (par le marché des droits d’admission échangeables), et partiellement pour le second (grâce au mécanisme d’appariement).

Le système mis en place par la Commission et adopté dans les grandes lignes (même si les quotas obligatoires ont été remplacés par des quotas volontaires, ce qui ne trompe pas grand monde) par le Conseil Européen du 23 septembre est donc un premier pas dans la bonne direction. Mais ce système ne peut être efficace et pérenne qu’à condition d’être transparent : il faut donc le compléter par des mécanismes qui, tout en évitant le moins-disant humanitaire (ce que permet la juxtaposition de nos deux composantes), permettent de « révéler » les coûts véritables de l’accueil des réfugiés selon les pays, de réduire les coûts effectifs par l’introduction de compensations entre pays et par la prise en compte des préférences des pays pour tel ou tel type de réfugiés (par exemple selon le statut familial, le pays d’origine) et des migrants pour telle ou telle destination.

Si, demain, votre proposition était acceptée, comment cela se passerait-il ?

Notre proposition pourrait être mise en œuvre à deux niveaux - qui correspondent aux deux composantes du modèle décrites précédemment.

D’une part, un marché des droits d’admission, par exemple sur la base des 160 000 migrants que l’Union souhaite accueillir dans les prochains mois. Je tiens ici à préciser un élément essentiel : il ne s’agit en aucun cas d’une marchandisation de la personne humaine. Bien sûr que non, mais alors de quoi s'agit-il ?Ce ne sont pas des individus qui sont échangés mais des droits d’admission, et l’échange intervient en amont, avant même l’arrivée des réfugiés.Pareille malhonnêteté laisse pantois.Comme si les droits d'admission ne reposaient sur rien.

D’autre part, notre système permet de tenir compte des préférences de chacun. Au niveau des pays, ces préférences doivent bien entendu relever de critères recevables et identifiés lors de discussions collectives : langue parlée par les réfugiés, pays d’origine, niveau de qualification, professions exercées, voire statut familial. On y arrive ! A quand le regroupement familial, sans doute pour assurer la pérennité de la génération suivante d'ilotes ?,Quant aux migrants, ils pourraient indiquer par ordre de préférence les pays dans lesquels ils souhaitent se rendre. A partir de là, plusieurs algorithmes sont envisageables pour effectuer l’appariement ; Et pourquoi pas un appariement homme-femme ?il est difficile de détailler leurs différences sans entrer dans des considérations techniques complexes. De notre point de vue, tant que l’on n’attribue pas à un réfugié une destination non-souhaitée, nous n’avons pas de préférence forte pour un mécanisme plutôt qu’un autre.

Le gouvernement suédois - dont le pays accueille actuellement, en proportion de sa population, le plus de réfugiés - vient de nous mandater pour lui remettre en décembre un rapport évaluant les différentes possibilités de notre modèle : à quoi peut-on s’attendre selon le type de mécanisme de matching adopté ? Quels pays seraient gagnants ou perdants à l’introduction d’un marché des droits d’admission échangeables selon les hypothèses que l’on retient pour simuler les fonctions de coûts d’accueil ?

Propos recueillis en septembre 2015


(1) « Tradable immigration quotas », Journal of Public Economics - Volume 115, July 2014, Pages 94–108
(2) http://marketdesigner.blogspot.fr/2015/09/refugee-resettlement-long-term-policy.html
(3) “Beyond Dublin : Rethinking Europe’s Asylum System” http://greenmediabox.eu/en/ct/90
(4) “How a tradable refugee-admission quota system could help solve the EU’s migration crisis” http://blogs.lse.ac.uk/europpblog/2015/06/22/how-a-tradable-refugee-admission-quota-system-could-help-solve-the-eus-migration-crisis/

……………………………..
Cette interview vous a été proposée par PSE-Ecole d’économie de Paris, via la rubrique « L’économie pour tous ».

 


Moyenne des avis sur cet article :  1.2/5   (20 votes)




Réagissez à l'article

19 réactions à cet article    


  • bakerstreet bakerstreet 17 octobre 2015 19:05
    9 Irak : comment Daech fixe les prix de vente des femmes ...
    Voilà pour moi le plus grand scandale ! Cette horreur absolue que fuit d’ailleurs entre autres raisons les migrants. Donc, attention tout de même au poids des mots, car si vous appelez « esclave », un homme qui cherche à obtenir sa liberté, quel mot restera t’il pour qualifier l’ignoble ?....De la notion de fragilité liée à la migration, personne ne la contestera, et il suffisait simplement de se rendre à Montparnasse, au début du siècle, pour avoir une approche d’un marché aux domestiques. Je ne dirais pas « esclave »,en rapport à leur dignité, et aussi par rapport à la réalité têtue, à l’objectivité des faits.
     Rien ne sert de faire des l’esbroufe ! Tout de même ces bretonnes n’avaient guère de droits, et quand elles se faisaient engrosser par le chef de famille et par le fils, elles n’avaient plus qu’à rentrer au pays. Tout de même elle ne recevaient pas 100 coups de fouet comme ça se fait actuellement dans les pays du golfe....Pour dire que je trouve honteux cette comparaison qui me parait infamante pour les pays d’accueil, comme l’Allemagne, qui ont tout de même une politique d’accueil très digne. Il suffit d’ailleurs de demander leur avis aux migrants, aux esclaves comme vous dites. 
    Apparemment ils préfèrent la Bavière à l’Arabie Saoudite. 
    J’entend bien que votre réflexion ne s’arrête pas là. Mais toutes ces arabesques et ces travaux sont ils d’actualité. Nous ne sommes pas là que face à des migrants pauvres, mais plus face à plusieurs types de migrations : L’une comparable à celle des vietnamiens fuyant un régime, l’autre avec une résonance économique qui sera centrifugée par le problème climatique, une autre d’obédience religieuse....Difficile de voir la dedans quelque chose de commun et de préparé. La gestion du désastre ne pourra affaiblir que tout le monde si l’on se contente de traiter en accueillant simplement. Il faut à mon avis une volonté de politique européenne, qui s’appuie sur un projet, et qui n’hésite pas à s’investir aussi au niveau militaire, et économique, donnant une bonne raison à ces gens de rester en leur pays

    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 19 octobre 2015 22:24

      @bakerstreet« 


      Apparemment ils préfèrent la Bavière à l’Arabie Saoudite », et sans doute la Corrèze au avant le) Zambèze, comme le disait Jean Montalat (et non Raymond Cartier).

      On les comprend d’autant plus que les « frères Arabes » ne sont pas très chauds pour recevoir leurs coreligionnaires dont ils ne veulent pas assumer la présence et encore moins la prise en charge.

      Votre analyse est intéressante. 

      Il s’agit effectivement d’une émigration/Immigration protéiforme. Le fait est là, mais sa brusquerie n’a rien d’anodin.

      Ces déplacements gigantesques de populations qui fuient l’horreur et le malheur sont l’instrument d’une politique US d’affaiblissement et de déstabilisation d’une Europe dont les populations finiront par comprendre qu’elles sont devenues un enjeu et une variable d’ajustement de la reprise en main géopolitique des Etats-Unis qui ne peuvent se permettre de « perdre » l’UE.

      Considérez le véritable chantage qui se met en place et le déplacement du problème :

      - On s’attache à tenter de régler la question des réfugiés (le symptôme), mais qui se soucie de répondre à la seule question qui vaille et pour laquelle il n’y a pas de réponse officielle : pourquoi donc l’Allemagne (A. Merkel) a-t-elle pris la décision unilatérale d’ouvrir les frontières de son pays sans consulter les autres membres de l’UE ?(La maladie).

      -Qui a intérêt à ce que la Turquie puisse jouer le rôle d’un régulateur-tampon des flux migratoires incontrôlables vers l’UE tout en réclamant, en échange de son aide, outre une prise en charge financière, la reprise des négociations d’entrée dans l’UE ?

      Réponse : les Etats-Unis, qui savent ce que représente une puissance économique comme la Turquie (presque 80 millions d’habitants. http://countrymeters.info/fr/Turkey

      -Dernier point, vous dites très justement que - je vous cite - « La gestion du désastre ne pourra affaiblir que tout le monde si l’on se contente de traiter en accueillant simplement. Il faut à mon avis une volonté de politique européenne, qui s’appuie sur un projet, et qui n’hésite pas à s’investir aussi au niveau militaire, et économique, donnant une bonne raison à ces gens de rester en leur pays ».

      Parfaitement d’accord, simplement force est d’observer que cette volonté de politique européenne est inexistante et qu’elle ne trouve aucun relais dans une force économique inféodée à une finance mortifère et une force militaire intégralement dépendante de l’OTAN.

      A bientôt, RB

    • Sozenz 17 octobre 2015 19:24

      Désolée , mais il n y a pas à tortiller du Cul . faut SORTIR de L EUROPE ; monsieur le francais et européen.
      Vous voyez ce qui se passe, vous postez cet article et dans votre description .... POuwaaaaaaaaaaaaaa.
      franchement je ne comprends pas la logique des humains.
      ils ne font pas dans le Mentale , mais dans l ’ emmental . des trous de partout ...


      • cathy cathy 17 octobre 2015 19:32

        Prendre un tableau sur l’esclavage des blancs pour appuyer votre article, il faut le faire, j’y crois pas !


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 17 octobre 2015 21:43

          @cathy
          Nous sommes bel et bien des esclaves soumis à l’Impérialisme américain, ce qui ne semble pas vous empêcher de dormir... Et ces photos de villages syriens détruits par « les gentils coupeurs de tête modérés de la CIA », vous en pensez quoi ? C’est avec vos impôts, et en votre nom, que Hollande leur a livré des armes, et que notre Sinistre étranger aux Affaires a trouvé « qu’ils faisaient du bon boulot contre Assad ». Mais silence radio sur les causes, faisons diversion.


          Qui ne dit mot, consent. A quoi ? Aux discours « du choc des civilisations ».

        • cathy cathy 18 octobre 2015 00:08

          @Fifi Brind_acier
          Je pense que nous sommes tous dans une énorme galère. Quand à m’accuser de n’avoir aucune morale, je trouve cela un peu court. Notre tour vient. Parce que le but ultime, c’est nous. Détruire les sémites (la race blanche). C’est le but. Quant aux impôts, si vous saviez combien je donne ! Et je sais que ce n’est pas pour ma descendance. Dire quoi, que Hollande a été prendre sa feuille de route, le lendemain de son élection à la City ou la Scythie ?

          Voici la prophetie de Dieu qui leur déplait : 
          Genèse 9
           Puis il dit : Béni soit l’Éternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit leur serviteur ! 27 Que Dieu étende Japhet et qu’il habite dans les tentes de Sem ;


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 18 octobre 2015 08:17

          @cathy
          Le Bloc identitaire et ses 26 propositions ferait bien de se réveiller, cesser ses pleurnicheries « sur le grand remplacement », et soutenir la Russie et l’armée syrienne. En faisant comme s’il ne se passait rien en Syrie, on voit que les réfugiés vous arrangent bien, mais ils ne sont que de passage, va falloir vous recycler.

          - Russie : lutte contre le terrorisme et respect de la souveraineté des Etats

          - « Les alliés de Washington se pressent chez Poutine », les rats quittent le navire...

          - « La finale de Poutine en Syrie »


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 17 octobre 2015 21:31

          à l’auteur,
          Il faudrait peut-être cesser de diviser les Français avec ces questions d’immigration...
          Les plus malheureux sont ceux qui ont tout perdu pour sauver leur vie et échapper aux guerres coloniales de l’ Occident. Mais tout à une fin.


          La Russie et l’armée syrienne sont en train de mettre l’ OTAN et ses vassaux, échec et mat, pour garantir les frontières et l’Etat Syrien, et sans doute irakien ensuite. Les réfugiés repartiront chez eux, et vous vous retrouverez au chômage !

          Faut vous tenir au courant...
          « Panique chez les égorgeurs de l’ OTAN ! Déconfiture impérialiste en Syrie.La légion djihadiste de la CIA, le Mossad, l’ OTAN, la Turquie, le Qatar, l’ Arabie Saoudite, sont laminés en Syrie par la Russie et l’armée syrienne. » Poutine est en train de vous enlever le pain de la bouche..., quel grooosse malheur... 

          Vous feriez mieux de vous occuper de la censure de l’ UPR au Point et à l’ Express qui refusent de citer les listes de l’ UPR aux élections régionales, plutôt que nous bassiner avec l’immigration, qui est gérée par les Traités européens, dont vous ne parlez pas de sortir.

          • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 19 octobre 2015 21:54

            @Fifi Brind-d’acier


            Merci de vos observations.
            Vous devriez lire celles de Cathy et ne pas formuler de griefs inconsidérés à l’encontre de gens dont vous ne savez rien de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font.

            Concentrez-vous plutôt sur le sujet du billet. La matière est riche et il y a beaucoup à dire.

            Je réponds toutefois à vos propos.

            -Je comprends que la censure de l’UPR soit importante à vos yeux (et elle l’est dans l’absolu, mais tout est relatif dès lors qu’il s’agit d’une presse qui n’a de presse que le nom et qui ne s’intéressera jamais à ce que dit V. Asselineau, ne se donnant même pas la peine de le lire).

            -S’agissant des Traités européens, l’état de grippage général de la machine économique, financière et politique conduira dans très peu de temps à les revoir sinon à les rejeter dans leur intégralité. 

            Tout est à reconstruire, en effet, et ce n’est pas la piètre conférence sociale d’un président inaudible et plus préoccupé par le dur désir de durer que par l’avenir de la France qui surmontera les difficultés.

            -S"agissant de l’immigration, je vais être très clair et ferme sur le sujet ; j’y suis fermement opposé, dès lors qu’il s’agit en réalité d’une submersion démographique de populations allogènes dont l’Europe n’a que faire, qui est source de difficultés ingérables sauf recours - hélas ! - à une violence qui sourd de tous côtés.

            L’ennemi, auteur et agent manipulateur de cette déstabilisation est parfaitement connu.

            Cependant, cette sorte de préoccupation n’est rien comparée à l’exceptionnelle machinerie géopolitique et géostratégique lancée par la Russie avec la Syrie, l’Iran, l’Irak avec la redistribution des cartes dans ce nouvel avatar du Grand Jeu moyen-oriental.

            Prenez le temps de lire très attentivement le remarquable document dont je vous communique le lien ci-après.


            V.V.Poutine ne me prive de rien, rassurez-vous.Quant aux réfugiés/clandestins, entrés de manière illégale par voie d’invasion, soyez-bien sûre que s’ils repartent un jour, dans l’hypothèse où ils s’installeraient en Europe, ce ne sera pas d’une manière souple, respectueuse et agréable, j’en ai bien peur.

            Bonne réflexion, et à très bientôt !

          • Le p’tit Charles 18 octobre 2015 08:43

            L’esclavage fut inventé par les noirs d’Afrique il y a des milliers d’années...ça décoiffe je sais, mais ..c’est la réalité, les blancs ayant copié les Africains simplement... !


            • Le p’tit Charles 18 octobre 2015 09:27

              @Le p’tit Charles...oupssssssss..un esclave blanc me moinsse.. ?..sans doute un ami de Morano.. ?


            • Le421... Refuznik !! Le421 18 octobre 2015 16:03

              comment et sur quelles bases les pays de l’UE vont-ils se répartir les réfugiés...

              Simple. L’Allemagne ouvre grand ses portes, trie tous ceux qui sont « intéressants » et envoie le reste en France ou ailleurs.
              Et comme de toute façon, le français moyen préfère crever d’une occlusion intestinale que de voir un « sale bougnoule » l’opérer dans l’hôpital du coin - qui, de toute façon, ferme faute de praticiens - tout va bien dans le meilleur des mondes !!

              Votons vite pour la blonde, on sera sauvés !!  smiley


              • eugene eugene 18 octobre 2015 22:14

                Esclave, facile à dire...On ne sait jamais qui mène l’autre par le bout du nez !


                • soi même 19 octobre 2015 16:08

                  Conne toujours avec vos articles vous jouez aux bons pères jésuite !

                  Rien de nouveaux sous le Soleil de Satan.... !


                  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 19 octobre 2015 19:44

                    @soi même

                    Ad Majorem Dei Gloriam.

                  • soi même 20 octobre 2015 00:59

                     Au moins vous avez le mérite d’être claire , du coup je comprends votre singulière attitude.
                    Heureusement que j’ai lue Pascal , un homme avertie en vaut deux .... !


                  • Corinne Colas Corinne Colas 19 octobre 2015 16:35
                    La guerre des gueux contre les gueux ne fait que commencer sous l’œil impavide de ceux qui trouvent le SMIC bien trop élevé.

                    Article lucide qui fait pendant à un autre billet de Fabrice Nicolino déjà paru en 2014 (Charlie Hebdo) dont voici un extrait :



                    « Il y aurait 232 millions de migrants dans le monde, et leur nombre explose. Mais l’Organisation mondiale du travail, un machin de l’ONU où siègent de curieux syndicalistes, juge l’exil forcé excellent « pour la croissance et le développement ». Demain, des esclaves au coin de la rue ?

                    « Nous sommes tous d’accord que les migrations peuvent contribuer dans une très large mesure à la croissance et au développement ». Qui a dit cette sombre connerie ? Un syndicaliste, Dieu du ciel éternel. Le Britannique Guy Rider a fait carrière dans les trade-unions d’outre-Manche avant de devenir directeur du bastringue mondial appelé Organisation mondiale du travail, ou OIT. »

                    (........)


                    « En réalité, la 103e conférence internationale de l’OIT, qui vient de se terminer, a permis à ce Ryder de sortir ce qu’un négrier n’oserait jamais dire à propos des « migrations internationales » (1). La thèse de Ryder, énoncée dans son discours d’ouverture, est limpide : c’est génial. 232 millions d’humains – le nombre est de lui – vivent loin de chez eux en 2013, mais c’est génial. Des millions de peigne-culs se font dépouiller, tabasser, surexploiter, emprisonner, mais c’est génial.

                    Attention, ne pas prendre Ryder pour plus salaud qu’il n’est : notre syndicaliste de combat note au passage que le discours raciste et les mauvaises conditions de travail – notamment – sont une bien mauvaise action. L’OIT va s’en occuper, exactement comme elle le fait depuis bientôt 100 ans. Lentement. D’ailleurs, le rapport qui accompagne le discours du chef précise : « Selon une estimation, une augmentation de 3 % du nombre de travailleurs migrants des pays en développement vers les pays à revenu élevé se traduirait en 2025 par des gains de 356 milliards de dollars [262 milliards d’euros] pour l’économie mondiale, soit une progression de 0,6 % du revenu mondial ». »

                    (...)

                    « Ce n’est pas seulement répugnant, c’est aussi instructif. Voilà comment les patrons et les syndicalistes qui leur ressemblent voient l’avenir. De plus en plus de pauvres quitteraient leur masure pour aller vers le bonheur d’un monde plein de wifi et de téléviseurs à écran plasma. Ne surtout pas leur parler, en plus, de la crise écologique. Un rapport publié en 2007 (2) chiffrait déjà à 163 millions le nombre de pégreleux chassés de chez eux par les changements climatiques, les beaux projets de « développement » comme les barrages, les mines, les biocarburants, ou encore les guerres. Demain 500 millions, demain un milliard ? »

                    ------------------------------------------------

                    « Dans les migrations, tout est bon » a écrit Nicolino. Il ne croyait pas si bien dire. Pression sur les salaires, confrontations diverses, haine et politique religieux qui s’affirme, montée du racisme et de la peur (réflexe de survie), justification de lois répressives pour mieux contrôler tout ça... 

                    Des guerres, des dégâts environnementaux ou des conditions de travail abjectes ailleurs qu’en Occident : un prix pas trop cher payé pendant longtemps et c’est fini ! Les Européens viennent de réaliser que la planète est petite et que nous ne sommes pas des peuples mais des cheptels d’humains que nos éleveurs déplacent d’un coin à un autre... Si Daech n’existait pas, il faudrait l’inventer....

                    Quand on craque une allumette pour faire chauffer sa boite de cassoulet, on n’imagine pas les enjeux de ce geste anodin alors un petit rappel aux humanistes qui se chauffent au gaz :

                    http://www.mondialisation.ca/syrie-le-trajet-des-gazoducs-qataris-decident-des-zones-de-combat/5311934




                    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 19 octobre 2015 19:56

                      @Corinne Colas


                      Merci pour vos observations et ce rappel de l’article de Fabrice Nicolino.

                      L’hebdomadaire le 1 publie un numéro glorifiant Angela Merkel.

                      Je ne suis pas sûr que ce rêve allemand s’accommode sans soubresauts de l’entrée d’une main d’oeuvre qu’il va falloir d’une manière ou d’une autre « contrôler », plier et « intégrer » avec un objectif de mise au travail.

                      .Nous n’avons encore rien vu.

                      35 millions de personnes en mouvement vers l’Europe ? Lisez ci-après :

                      http://www.express.co.uk/news/world/606211/35-MILLION-migrants-Europe-Hungary-builds-second-fence

                      The huge figure was revealed today by Hungary’s minister for foreign affairs and trade Peter Szijjártó.

                      Speaking as the country begins work on its second fence to stop migrants heading across its border he predicted the current crisis will continue for years.

                      Mr Szijjártó told the Hungarian Times : « The name of the fence is ’Temporary Security Border Fence’ but I think there is no question that in this case temporary means years. 

                       »It’s a self delusion to call this situation a migration crisis ; it is a massive migration of nations, with inexhaustible reserves. 

                      "I don’t think that the analysis results, stating that 30-35 million people out there could possibly become migrants, would be an exaggeration.


                      • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 19 octobre 2015 20:04

                        INFOGRAPHICSEUROPE’S REFUGEE CRISIS

                        INFOGRAPHIC : The tide of refugees from Syria, and where they’re heading to in Europe

                        About 4.8 million Syrians have fled a country ravaged by more than four years of civil war. Entire families have become stateless citizens in the worst refugee crisis since the genocide in Rwanda 20 years ago, according to experts.

                        Voir ici : http://www.scmp.com/infographics/article/1863735/infographic-tide-refugees


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité