La Charte d’accueil et d’assistance aux victimes, vue par la Gendarmerie...
Victime d’un vol dans le Var, je me dirige naturellement vers la Gendarmerie, où mon expérience pourrait encourager plus d’une personne à baisser les bras. Par la suite, je découvre qu’il existe une charte d’accueil et d’assistance, qui, vous allez le découvrir, n’a pas été suivie à la lettre par mes interlocuteurs. Voici une copie de la lettre de réclamation que j’ai envoyée au ministre. J’attends la réponse.
Dimanche 3 septembre dernier, ma
voiture (anglaise) a été forcée à Callas dans le Var (83). Il a été volé, entre
autres, une carte d’identité, un permis de conduire et du liquide. Quand je m’en
aperçois, à midi, j’appelle la Gendarmerie locale (Bargemon- 15km). Ce qui se
passe après est surréaliste !
1) J’ai dû faire totalement la conversation, car les réponses étaient la plupart du temps : "Ouais" ou "C’est comme vous voulez", à aucun moment ce gendarme, qui ne s’est pas présenté, a paru intéressé par le sujet, et aucune question ne m’a été posée !
2) Quand j’ai dit que j’appelais de Callas, la réponse a été : "Ah ouais, y en a eu plein c’te nuit, quatre ou cinq".
3) La voiture à côté de la mienne avait aussi été forcée, et il semblait que les propriétaires n’étaient pas encore au courant. Quand je l’ai dit au gendarme (prête à lui donner le numéro d’immatriculation), il m’a coupé la parole pour dire : "Ah ouais, oh, ils vont bien nous appeler..."
4) Nous ne pouvions pas monter
jusqu’à Bargemon aux heures indiquées (entre 15h et 18h), car nous devions
prendre la route le soir-même, j’ai donc demandé s’il était possible de faire
les démarches à la gendarmerie du Muy (15km dans l’autre sens) où nous logions.
Il m’a été répondu : "Ouais,
c’est comme vous voulez, mais bon dans ce cas on va rien faire, avec le temps
que les autres nous envoient le dossier..."
Peu contente de cette conversation inutile, je me suis donc rendue au Muy
(ouvert également entre 15h et 18h). Et comble du comble, l’expérience a été pire !
1) A l’entrée, un gendarme nous demande : "Qu’est-ce qu’on veut ?" et avant même que j’aie pu finir ma
phrase, il dit que le gendarme de garde va nous recevoir, et se précipite pour
se disputer avec un collègue à propos de l’emploi du temps de la semaine. Quinze
minutes après, une gendarme entre, et passe devant nous sans nous voir. Encore cinq
minutes, et elle vient nous voir en nous demandant encore une fois ce
qu’on veut. Je le lui explique, alors qu’elle commence déjà à sortir de la pièce.
Au moment où j’aborde le sujet de l’argent qui avait aussi été volé, elle me
coupe la parole pour me dire : "J’ai
pas de formulaire pour ça",
et part avant que j’aie eu le temps de lui dire que c’était important pour l’assurance !
2) Elle revient, pose deux formulaires sur le comptoir, et dit : "Faut remplir ça", avant d’aller dans
une autre partie du bureau. Mon ami doit prendre lui-même un stylo derrière le
comptoir. Et pendant que nous tentons de remplir les papiers et d’y détailler
tout ce qui a été volé, la gendarme répond à un appel, et voici ce que nous
avons entendu :
"Il
est à l’hosto ! Mais c’est une histoire de fesse ou de shit ? Ben, une
histoire de fesse, de cul quoi !"
3) Un supérieur (?) arrive, et nous sautons sur l’occasion pour lui demander des détails pour la suite ; il nous sourit, appelle la gendarme de garde et... commence à lui parler de l’emploi du temps de la semaine (apparemment, c’est un sujet qui leur posait problème !). Après cette conversation, le gendarme daigne enfin nous prêter attention, et nous dit simplement qu’il ne peut rien faire, car ce n’est pas son secteur, et qu’un des papiers nous servira de permis de conduire, et il part.
4) La gendarme signe et tamponne nos papiers, et nous dit : "Voilà, c’est fait." Et nous comprenons qu’il faut partir quand elle part. A aucun moment il ne nous a été demandé si nous voulions porter plainte, ou même expliqué le processus pour la déclaration de vol ou les assurances.
Je sais pertinemment qu’un vol dans une voiture ne nécessite pas
l’intervention de la brigade spéciale, et qu’il n’y a pas grand-chance de
retrouver quoi que ce soit. Mais un peu de compassion et surtout d’attention
est un minimum, surtout dans une administration qui se vante d’être plus
aimable avec les citoyens (dixit la Charte de l’accueil du public et de
l’assistance aux victimes).
Nous avons tout de même été volés, et au bout du compte, j’étais plus en colère contre les gendarmes qui étaient
censés m’aider que contre les voleurs qui ont forcé ma voiture, trouvez-vous ça
normal ?
31 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON