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La compétitivité, poil à gratter de François Hollande

S’il est un sujet actuellement qui pose bien des problèmes à François Hollande, c’est bien cette fâcheuse question de la compétitivité.

Le Président nouvellement élu sait que la problématique du redressement de l’industrie est essentielle : cheval de bataille en matière de communication, c’est, avec la sécurité, l’un des deux sujets incontournables de toute bonne campagne présidentielle. Afficher un bon bilan serait un gage de réélection dans cinq ans. Au pire, il permettrait de montrer que le Président a saisi les préoccupations des Français et a pris les choses en main pendant son mandat.

 

Mais François Hollande a un problème : il a donné des engagements trop nombreux, trop vite, et est à présent confronté à la réalité. L’homme qui expliquait qu’il comptait, très simplement, se rendre à Berlin, et dicter à Angela Merkel sa conduite, autour d’une table, comprend aujourd’hui que les choses ne sont pas si simples, et que si Nicolas Sarkozy a échoué, ça n’est pas par manque de volontarisme.

Le rapport de Louis Gallois devait constituer le socle de la relance de la compétitivité des entreprises. Le Figaro nous a appris en début de semaine que le plan drastique de l’ancien patron d’EADS s’articule autour d’une baisse des charges d’un montant avoisinant les 30 milliards d’euros. Ces 30 milliards se décomposeraient ainsi : vingt milliards concerneraient une baisse des cotisations patronales, les dix autres une réduction des cotisations salariales.

Le gouvernement refuse d’agir sur la compétitivité coût c’est à dire le gain de compétitivité par la baisse des coûts du travail, comme l’a par exemple fait l’Allemagne de Gerhard Schröder.

 

L’INSEE donne la définition de la compétitivité-coût  : « La compétitivité-coût compare l'évolution des coûts salariaux unitaires de la France (évolution du coût du travail corrigée de celle de la productivité) à celle de ses partenaires. Le poids donné à chacun des partenaires mesure la concurrence exercée par celui-ci sur chacun des marchés d'exportation de la France. Il prend en compte l'importance du marché pour la France (mesurée par son poids dans ses exportations) et la part détenue par le concurrent sur ce marché.

De la même manière, la compétitivité-prix à l'exportation compare l'évolution de nos prix d'exportation à celle de nos partenaires. Le taux de change peut avoir un impact important sur la compétitivité-prix : une dépréciation de la monnaie nationale entraînera une amélioration de la compétitivité-prix. »

 

Qui dit action sur les coûts du travail dit plus de flexibilité dans l’organisation de celui-ci, c’est à dire la capacité à mettre en sommeil l’économie d’une entreprise quand la demande n’est pas suffisante par rapport à l’offre. Cette idée est presque ce qui différencie économiquement la droite de la gauche dans notre pays, et l’on comprend aisément que le gouvernement ne veuille pas envoyer de signal aussi symbolique à l’électorat socialiste.

L'Assemblée nationale a voté mardi, par 319 voix contre 223, le volet recettes du projet de budget 2013, mêlant, selon le gouvernement, une rigueur inédite à un retour de la justice fiscale mais constituant un "matraquage fiscal" aux yeux de la droite. (AFP)

 Accusés par Jean-Marc Ayrault de « vouloir l’échec de la France », les députés UMP ont eux, quitté l’hémicycle. Goutte d’eau qui a fait déborder le vase, déjà bien rempli par l’actualité « Louis Gallois ». La droite reproche au gouvernement de vouloir enterrer le rapport dérangeant du patron d’EADS, alors qu’il contient selon eux les clés du redressement économique du pays. Deux semaines avant que ne fuite la teneur du rapport, Jean-François Copé demandait déjà à être reçu par Louis Gallois, avec les membres du groupe de travail UMP sur la compétitivité, expliquant :

 « Très inquiet de la dégradation de l'économie française, je demande à être reçu, au nom de l'UMP, par Louis Gallois afin de présenter les propositions de l'UMP sur la compétitivité. Alors que le gouvernement semble enfin découvrir ce sujet, cela fait longtemps que notre famille politique a fait de cet enjeu la mère de toutes les batailles. »

 

Jean-Marc Ayrault, pris entre deux feux, affirme mercredi 24 octobre « ne pas vouloir enterrer le rapport Gallois ». « Il y a des choses, beaucoup de choses, qui seront reprises et d’autres qui ne le seront pas  ». Il n’est pas certain que le flou et l’absence de cap soit une bonne stratégie pour coiffer la droite sur son propre terrain tout en rassurant son électorat. Le gouvernement aura une prise de position très claire à prendre, risquée, peut-être la première depuis qu’il est au pouvoir, sur la question du travail.


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13 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 24 octobre 2012 12:52

    "Qui dit action sur les coûts du travail dit plus de flexibilité dans l’organisation de celui-ci, c’est à dire la capacité à mettre en sommeil l’économie d’une entreprise quand la demande n’est pas suffisante par rapport à l’offre.« 

    virer le patron incompetent ?
    diminuer son salaire ?

    ou des beaux camps pour ramasser les betteraves ?
    on serait »competitif" avec tout le monde
    meme plus besoin d’importer du roumain comme en allemagne


    • F-H-R F-H-R 24 octobre 2012 18:06

      Ce sont les entreprises et les salariés du secteur privé qui réalisent les plus-values financières nécessaires au fonctionnement de l’économie et du social.
      Si les salariés avait plus d’argent en poche et les entreprises plus de fonds pour investir, le circuit économique fonctionnerait beaucoup mieux. Baisser les charges salariales et patronales, c’est injecter de l’argent dans le circuit, donc augmenter la consommation, développer la production, favoriser l’emploi.
      Seul frein à l’investissement et aux salaires : L’appétit des actionnaires pour le profit mais cela pourrait se réguler par des mesures fiscales d’incitation au développement.

      Malheureusement, la gouvernance de la France est aux mains des énarques, formés par cette école inepte (ENA) qui n’enseigne rien d’autre que la nécessité d’une puissance absolue de l’Etat et d’une fonction publique pléthorique. Cette école dépense toute son énergie à sélectionne l’ « élite » qui fera perdurer ce système oligarchique mafieux.
      Il est urgent de fermer cette école aussi inutile que nuisible. Nous avons des universités et des écoles qui forment des futures cadres opérationnels et compétents dans tous les domaines.
      Il faut également auditer l’ensemble des ministères et de la fonction publique afin de rééquilibrer les postes en fonction des besoins réels : Amélioration de l’éducation, de la santé, de la sécurité ; suppression des niveaux inutiles de représentation locales (collectivités) et surtout des agences de l’Etat qui sont un gouffre financier. Ce sont des dizaines de milliards d’euros qui pourraient être économisé tous les ans et qui permettraient non seulement de réduire la dette mais encore de financer des dépenses plus essentielles que des commissions et des postes administratifs stériles.
      Il ne s’agit pas d’augmenter les taxes et impôts comme le fait le gouvernement mais bien au contraire de réduire drastiquement le train de vie de l’Etat. Il faut un Etat au service des Français et non l’inverse.
      Mais cela, c’est prêcher dans le désert. Les Français préférant voter « utile » et ainsi, faire ce qu’attendent d’eux les professionnels de la politique.


      • logan 24 octobre 2012 20:58

        Votre raisonnement n’a aucun sens F-H-R, les cotisations servent à financer la sécurité sociale. L’argent qui passe par la sécurité sociale retourne directement dans les poches des citoyens français sous forme de retraites, de soins remboursés, ou d’assurance chômage, entre autres choses. Cet argent retourne donc déjà dans l’économie.

        Si vous baissez les cotisations, alors cela implique deux possibilités. Soit vous baissez tout simplement les dépenses sociales, c’est à dire les retraites, les soins et les assurances chômage, bref vous baissez considérablement le pouvoir d’achat de millions de français, en plus de générer de la précarité et de la souffrance au passage, en tout cas une dégradation des services financés par la sécurité sociale.

        Soit vous compensez ces baisses par d’autres ressources prises ailleurs pour continuer d’assurer les mêmes services au niveau de la sécurité sociale. Dans ce cas, les conséquences de cette mesure dépendent d’où vous prenez cet argent. Hors, vu que vous êtes dans l’esprit de réduire les coûts pour les entreprises ( et donc du capital ), vous souhaiterez donc prendre cet argent là encore aux citoyens français. C’est bien ce que propose le rapport Gallois, avec une hausse de la TVA etc ...

        Dans les deux cas donc, vous prenez aux français sur leur pouvoir d’achat, pour financer les baisses pour les entreprises au nom de cette soit disante compétitivité. Vous ne réinjectez donc pas dutout de l’argent dans l’économie, au contraire, vous ne faites que transférer cet argent entre des mains différentes, sachant que les capitalistes auront plus tendance à épargner, à spéculer et à utiliser leur argent à l’étranger que le reste des français. Cela aura donc l’effet inverse.

        Peut-être devriez-vous vous interroger sur le bienfondé de cette quête à la compétitivité, car faire de cette question l’alpha et l’oméga de la politique industrielle est fortement contestable, surtout quand on comprend que les exportations ne représentent que 20% de notre économie.
        Saborder ce qui fait le moteur de notre économie ( le pouvoir d’achat des français ) pour essayer de grappiller qqs % via les exportations, c’est incensé selon moi.
        Enfin pas incencé pour tout le monde, toute cette histoire est une veille revendication de la droite et du MEDEF.
        On voit donc pour qui roule le gouvernement.


      • F-H-R F-H-R 24 octobre 2012 22:40

        @logan
        Si je réfléchi de manière statique, c’est-à-dire en prenant comme hypothèses les origines et les destinations actuelles des prélèvements, je suis parfaitement votre raisonnement.
        Si j’envisage un nouveau système de prélèvement et de redistribution sur la base de paramètres actualisés (à mon sens), tels que, par exemple, l’obsolescence du système de retraite par répartition, l’incapacité du système de sécurité sociale à jouer correctement son rôle, l’augmentation constante et nécessaire des prélèvements sociaux jusqu’à atteindre ses limites, alors le raisonnement est différent.

        L’objectif fondamental, in fine, c’est-à-dire le but que devrait se fixer tout gouvernement digne de ce nom, est que chaque citoyen puisse vivre décemment (qu’il est une éducation, un toit, qu’il accède à l’énergie, à la sécurité, etc.), quel que soit son environnement. Il s’agit donc de s’adapter au contexte économique.

        Le moteur de l’économie est constitué par les entreprises au sens large (toute entité capable de créer de la richesse). Il convient donc de veiller à ce que les entreprises prospèrent et que les salariés en tirent un bénéfice afin de perpétuer le cycle de production/consommation. Or à ce jour, les entreprises Françaises vont mal et ce n’est pas en surtaxant le système de production et les consommateurs potentiels que cela s’arrangera, bien au contraire.
        Je pense qu’il faut trouver une partie du budget nécessaire aux financements sociaux ailleurs que dans ce qui fait tourner l’économie. Les prélèvements sociaux sur les salariés et les entreprises ont trouvé depuis longtemps leurs limites.

        Or il se trouve que l’Etat persiste à considérer l’argent public comme une manne inépuisable qui lui est due et ne pense à résoudre les problèmes de budget qu’en augmentant taxes et impôts.
        Comme je l’écris dans mon premier post, l’argent qui manque (des milliards d’euros) doit se trouver dans la restructuration de l’Etat, de la fonction publique, de son organisation et de son fonctionnement. Une partie des cotisations sociales ne doit plus être prélevée au niveau des entreprises et des salariés mais au niveau des économies attendues d’une refonte de l’Etat.
        Tel que nous sommes parti, l’Etat sera toujours de plus en plus lourd et coûteux et la machine à fabriquer de la richesse de plus en plus affaiblie. L’Etat est une charge les entreprises un revenu. Les entreprises qui prospèrent créent de l’emploi, donc moins de charges pour la société, plus d’emploi génère plus de consommation donc plus de débouchés pour les entreprises. C’est un cercle vertueux.
        Quand j’entends que l’Etat va raboter les avantages fiscaux de ceux qui emploient des salariés à domicile pour récupérer un manque à gagner, alors que de la sorte des milliers de petites entreprises vont être obligées de mettre la clé sous la porte et licencier des dizaines de milliers de salariés générant ainsi du chômage (coût pour la société) et privant l’Etat d’un revenu 5 fois supérieur au manque à gagner, alors là, je trouve qu’il y a un sacré non-sens.
        Quand j’entends que l’Etat va embaucher 2000 fonctionnaires (charge supplémentaire) à pôle emploi pour résoudre le problème du chômage, alors là, je trouve qu’il y a encore un sacré non-sens.


      • taberleroi 25 octobre 2012 09:22

        Bonjour,
        Le but de l’économie n’est pas la production mais la consommation !
        On donne des milliards aux patrons pour soutenir les entreprises et elles finissent par fermer. Pourquoi ? Si ce n’est pas pour avoir pris les subventions et autres, fabriqué un peu puis fermé par manque de clients ? L’argent reçu par les patrons est resté dans leurs poches et dans les pays fiscalement intéressants. C’est du détournement de l’argent public dont il s’agit.

        Donner du pouvoir d’achat au peuple, diminuer les impôts et les taxes, le nombre de fonctionnaires, diminuer les dépenses tous ces organismes budgetivores, la gabegie administrative dans tous les échelons, le pillage de la sécurité sociale par tous les professionnels de la santé et les laboratoires avec les chercheurs orientés, etc. c’est la seule solution pour une réelle croissance et non la fausse créée par l’augmentation des prix, des impôts et des taxes à n’en plus finir, par les mesures d’austérité inadaptées.
        Les entreprises ne fabriquent que si elles ont des clients ; dans le cas contraire, les patrons ne mettent pas un euro pour une continuation de l’exploitation à perte et nous n’avons plus qu’à espérer que les chinois et autres pays sous développés n’augmentent pas trop leurs prix sans quoi nous ne pourrons même plus acheter leurs produits.


      • momo momo 25 octobre 2012 12:38

        il n’y a qu’un seul poil à gratter :http://poilagratter.over-blog.net 


      • logan 25 octobre 2012 14:31

        Il y a certainement des trucs à changer au niveau des cotisations pour les entreprises, par exemple, établir une meilleure progressivité pour permettre aux jeunes entreprises de se lancer plus facilement et mettre un terme à certaines injustices.

        Mais effectivement, faut arrêter avec cette vision toujours productiviste de l’économie. Ce qu’il faut aux entreprises c’est évidemment des clients ... Et des clients elles en auront dès lors que les français auront plus d’argent à dépenser ... Le plus gros problème de notre économie c’est la répartition des richesses. Ce n’est pas le prix du travail et des services sociaux.

        Réduire les cotisations c’est dans tous les cas réduire le pouvoir d’achat des français, et c’est donc transférer encore plus d’argent vers le capital, alors que le problème vient justement du prix ( pour la société ) du capital.
        Ce qu’il faut faire c’est réorienter une grosse partie de l’argent qui se perd dans la finance improductive vers l’économie réelle ( production et consommation ).


      • curieux curieux 25 octobre 2012 01:11

        Il vaudrait mieux mesurer la compétitivité de tous ces feignasses de politicards. Des parasites à virer illico presto.


        • spartacus spartacus 25 octobre 2012 10:00
          Notre pays est en compétition fiscale. et les pays ou les impôts sont plus faibles ne sont pas ceux ou les services publics sont moins bons et ou l’économie est moins bonne

          Les entreprises françaises ont la rentabilité la plus faible d’Europe
          Les actionnaires et les entreprises sont les plus surtaxés du monde !
          L’insécurité fiscale est la plus incroyable du monde (60% du code des impôt a été modifié sur ces 2 dernières années).
          Le coût salarial est plus élevé de nos 5 premier partenaires chez qui nous réalisons 70% de nos ventes export (Allemagne, USA, Italie, Angleterre, Espagne.
          Elles ne peuvent ni investir,ni innover et ni embaucher.

          Du fait du taux anormalement élevé de ces prélèvements, elles n’autofinancent leurs investissements qu’à hauteur de 70%. C’est le taux le plus faible du monde occidental !

          Le pays est dirigé par des haut fonctionnaires, tous en conflit d’intérêt.
          Comment ces personnes pourraient augmenter la productivité sans perdre de leurs prérogatives ?
          Comment ces personnes pourraient s’opposer aux « acquis sociaux » et « autres régimes spéciaux » qui ne sont qu’en réalité des injustices sociales offertes à des privilégiés dont ils sont les premiers bénéficiaires ?

          • foufouille foufouille 25 octobre 2012 12:55

            Allemagne, import de roumain

            USA, import de latino

             Italie, Espagne. import du maghreb voire bresil
            Angleterre, idem


          • Guy BELLOY Guy BELLOY 25 octobre 2012 12:15

            @SPARTACUS "les pays ou les impôts sont plus faibles ne sont pas ceux ou les services publics sont moins bons et ou l’économie est moins bonne. 

            Les entreprises françaises ont la rentabilité la plus faible d’Europe
            Les actionnaires et les entreprises sont les plus surtaxés du monde !
            Le coût salarial est plus élevé de nos 5 premier partenaires chez qui nous réalisons 70% de nos ventes export
            Du fait du taux anormalement élevé de ces prélèvements, elles n’autofinancent leurs investissements qu’à hauteur de 70%. C’est le taux le plus faible du monde occidental !

            Sans mettre votre parole en doute sur ces chiffres des liens seraient pourtant bienvenus.

            • foufouille foufouille 25 octobre 2012 12:56

              contrepoint ou un autre


            • spartacus spartacus 25 octobre 2012 15:22

              @guy belloy

              Comme demandé quelques sources :
              -Coût du travail plus élevé que nos partenaires :
              -taux de prélèvements obligatoires sur les entreprises :
              Y’en a d’autres !

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