La fin de l’Histoire
Quelques menues réflexions nocturnes après avoir pu contempler l’étendue de la bassesse du cinéma Français...
Devinez quoi ? Être ouvreur dans un cinéma vous offre toute une série d’opportunités. Personnellement, j’ai eu la chance infinie de voir ce chef d’œuvre du septième art ce Samedi soir : « LOL ».
22h : j’entre par la porte vitrée, en haut de l’escalier carrelé, qui m’ouvre la possibilité de me mouvoir dans l’antichambre de la salle. Il n’y a personne, hormis l’ouvreuse de la séance précédente, quelques joyeux bénévoles, et le caissier.
22h-22h30 : plusieurs groupes de joyeux drilles viennent déposer leur obole à l’honorable hôte de caisse, qui en échange, leur fournit un billet leur permettant de passer quelques temps dans une salle confortable, le céans sur un siège ergonomique, les yeux fixés sur un écran encore blanc.
22h30 : les bandes annonces démarrent. Quelques films sont présentés, qui n’attirent guère mon attention. Je suis trop occupé à faire le va-et-vient entre la salle et l’escalier recouvert de moquette rouge qui mène à la salle. 21 spectateurs avides (nous sommes tard) sont présents. Un seul homme les surveille… en l’espèce, c’est moi.
Le film débute. Je n’ai pas vu l’heure précise, veuillez excuser cette lacune sans importance…
Je ne vous le raconte pas, de toute façon, ce film n’a pas la moindre espèce d’intérêt. Je dirais même qu’il s’agit d’une bobine de matière fécale que l’on a ici projeté. Une heure quarante sept minutes d’un langage néo-bobo-débilo-crétino-scandalo-inadmissible.
En un bref instant, recueillons-nous devant les restes de la civilisation. A votre droite, la tombe de Pascal, Descartes, Voltaire, Tocqueville. A votre gauche, celle de Balzac, Hugo, Zola, Clemenceau…. J’en passe. Les deux dépouilles que nous enterrons ici sont M. Bon Goût et Mme. Culture. Tous deux n’ont pu supporter la si longue absence de Mme Education, dont ce « film » vient leur rappeler le décès, un mois de mai de la fin des années 1960.
Ce « navet », si vous me permettez cet emprunt à un fruit de la culture potagère, nous pose une question assez grave. Voulons-nous devenir comme ça ? Qu’y a-t-il de plus immonde que de voir ces boutonneux, vêtus de manière si ridicule que n’importe quelle personne dotée de sens commun en fasse des chiffons, se goberger comme des animaux de ferme dans l’institution républicaine ? Imaginez la déliquescence de leurs propos. Imaginez leur indifférence devant un énième 5 en français. Imaginez leur ignorance crasse, à ces crétins qui passent plus de temps à se chercher un camarade de caleçon qu’à s’instruire. Pour le coup, je suis pas d’accord avec le Pape : heureusement que la capote et l’avortement existe, il manquerait plus qu’ils se reproduisent.
Certes, il ne s’agit que d’un film. Un divertissement de masse. Un objet « culturel » que de nombreux jeunes vont voir dans les salles obscures. Voilà ce que l’on y voit, outre ces quelques menus détails susmentionnés : Leurs parents démissionnaires s’alarment un temps, sévissent un temps plus court encore, et oublient… et voilà le résultat. Imaginez un gamin de douze ans aller voir cette merde… Je n’ose imaginer ce qu’il va faire endurer par la suite à ses parents. En effet, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que tous ne sont pas comme ça. Non ! Dieu nous en préserve le plus longtemps possible ! Heureusement que certains parents prennent encore leur rôle de parents à cœur. Heureusement qu’ils savent imposer des limites !
Pour illustrer ce propos haineux et d’une rare violence, je tenais à glisser un morceau de la critique de l’éminent journal Le Monde : « Liza Azuelos (...) dépeint ici le tout petit milieu de la jeunesse dorée(...) Elle donne le sentiment de ne pas s’en rendre compte et de vouloir au contraire brosser le portrait d’une génération (...) Portées par des personnages sans grand relief, et des dialogues qui n’en ont guère plus, les situations sont sans enjeu. » Voilà… Tout est dit. Ces modèles actuels sont ceux – encore – d’une classe sociale supérieure, de gauche, la plupart du temps. Leur devise est « prends, fais ce que tu veux, essaie ».
Quoi de plus horrible encore que d’entendre ce péremptoire « fumer un joint, ce n’est pas se droguer, c’est seulement toucher les limites » DE LA BOUCHE D’UN POLICIER ! Mais on va où, là ?
Pour terminer, je tiens à citer Pierre Desproges, qui, en 1986, disait ceci sur France Inter :
« Leur servilité (aux jeunes) sans faille aux consternantes musiques mort-nées que leurs imposent les marchands de vinyle n’a d’égale que leur soumission béate au port des plus grotesques uniformes auquel les soumettent les maquignons de la fripe. Il faut remonter à l’Allemagne des années 1930 pour retrouver chez des boutonneux un tel engouement collectif pour la veste à brandebourgs et le rythme des grosses caisses.
Et comment ne pas claquer ces têtes à claques devant l’irréelle sérénité de la nullité intello-culturelle qui les nimbe ? Et s’ils n’étaient que nuls, incultes et creux, par la grâce d’un quart de siècle de crétinisme marxisme scolaire, renforcé par autant de démission parentale passe encore. Mais le pire est qu’ils sont fiers de leur obscurantisme, ces minables.
Ils sont fiers d’être cons […] »
Certes me direz-vous, il ne s’agit que d’un film, et, de plus, il se fait tard… Mais la production « culturelle » n’est-elle pas le reflet d’une société ? Ne sommes nous pas tombé déjà dans l’irréversible ? J’ose espérer que non, et que tout ceci sera rattrapable, à grand coups de bled, de punitions et de paires de claques…
En tous les cas, je pense que ce discours de Pierre Desproges est plus que jamais d’actualité… étonnant, non ?
Jean Marie Thiebert d’Argentré
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