La France, le naufrage de son école et de son Capital Humain
L'économie de la connaissance et les crises successives ont fait réapparaître en France les béances éducatives qui ont prédominé durant des siècles et qui furent occultées par la société industrielle
La France a presque toujours eu du mal avec son éducation et sa culture
Face aux génies français que furent Montaigne, Pascal, Hugo ou Proust notre pays fut souvent en Europe celui des retards politiques, économiques et sociaux. Un pays de paysans à la mentalité rurales qui incorporait le changement à toute petite dose et sans enthousiasme.
Parmentier eu toutes les peines du monde à imposer sa pomme de terre que des croyances anciennes (une tubercule) assimilait à une nourriture du diable, les droits de l'homme ne furent adoptés que 100 années après l'Habeas corpus, la vaccination (Vaccine) contre la rougeole ou l'enclosure bien des décennies après qu'elles furent populaire en Angleterre. Quant à la révolution industrielle (et même le train) c'est avec des années de retard (la guerre 14-18 accéléra le mouvement) que notre pays s'industrialisa, s'urbanisa (avec la généralisation par Haussmann d'un urbanisme à l'anglaise).
L'école, avant d'être prise en main par la IIIe République, Jules Ferry et Camille Sée, fut longtemps réservée aux seuls riches et il fallut parfois la force républicaine pour extraire les petits Français des champs et leur faire ingurgiter l'arithmétique, l'orthographe et la géographie pour préparer le certif.
Nos retards éducatifs anciens et récurrents furent à peu près comblés au XXe siècle
L'école (publique mais aussi confessionnelle) se développa et se modernisa (pédagogie Freinet), les établissements scolaires fleurirent partout sur le territoire, les facs se développèrent (en 1960, 10 % de la population disposait du Bac) et en 1971 une loi (Delors/Chaban) réinventait (après Condorcet) une formation moderne pour les adultes.
Deux phénomènes ont brisé net à la fin du XXe siècle cette marche vers une éducation à la fois massive, qualitative et émancipatrice
Il y a 50 ans le raout estudiantin de mai 68 non seulement déstabilisa la société et le travail (avec de nouvelles valeurs comme le temps libre ou la société de la consommation) mais surtout il sapa dès les années 70 l'école dans ses fondements
- le collège unique qui sous prétexte de démocratisation nivela vers le bas le niveau d'éducation des Français
- la déconstruction (destruction en fait) de la langue et de la lecture (globale), de l'histoire chronologique, du calcul (devenu maths modernes) et de la discipline avec la mise en avant d'une nouvelle égérie française : le mauvais élève.
Le mauvais élève (appelé cancre autrefois) n'était plus ce paresseux, cet asocial ou ce déviant qui le paierait plus tard dans sa vie sociale et professionnelle mais une victime. Victime tour à tour de la sélection, du capitalisme, de la bourgeoisie, le mauvais élève entraîna donc tout le système scolaire dans sa descente aux enfers victimaire.
On supprima donc à l'école, pour ne pas le "pénaliser" ou le "stigmatiser", les classements, les notes, les prix et les filières d'excellence pour mélanger tout : les matières, les élèves, les milieux sociaux afin d'obtenir un "melting pot" supposé meilleur que le système méritocratique qui l'avait précédé.
Le second phénomène de destruction de l'éducation vint de l'école elle-même face à la société
Alors qu'on sait depuis toujours qu"'il faut tout un village pour éduquer un enfant", on décréta que l'institution scolaire était la seule garante de l'éducation des enfants (autrefois ce ministère s'appelait très justement "ministère de l'Instruction publique"). Au lieu de travailler avec les familles et les entreprises pour développer une école ouverte sur la société et s'enrichissant des apports de l'extérieur, on développa après 68 une école autiste, composée de supposés professionnels de l'éducation à qui on allait confier l'ensemble de la population (tentative de nationalisation des écoles privées par la Gauche en 1984) et surtout l'ensemble de l'éducation : éducation sexuelle, sociale, civique, morale, routière, alimentaire, professionnelle....).
L'école a naturellement échoué à tout faire depuis les années 80
Un célèbre dicton conseille de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, pourtant un (ex) grand pays comme la France a confié depuis 50 ans l'ensemble de ses tâches et responsabilités éducatives à une institution (qui n'a pas su changer, s'adapter et évoluer).
Aujourd'hui l'école a perdu la main dans la société, elle conserve son million d'enseignants (désabusés souvent) et le premier budget de la Nation mais elle est devenue incapable
- la crise du recrutement va s'intensifier au risque de devoir complètement privatiser (sans le dire) l'administration
- elle est responsable des 20 % d'illettrés et/ou asociaux qui sortent chaque année de l'école (au moins 200 000 enfants sans éducation et qui coûteront une fortune en ré-insertion et assistance tout au long de leur vie)
- elle forme de futurs chômeurs dans ses lycées "professionnels"
- elle entretient une armée de profs qui ne connaissent ni les entreprises ni le monde du travail (hors des bancs de l'école) et qui souvent propagent une idéologie niant l'Europe libérale et ouverte (au profit d'un socialisme introuvable ou d'un communisme ruineux et liberticide)
- elle est concurrencée par la société et l'économie de la connaissance qui mettent à la portée de chacun toutes les connaissances et informations du monde (qu'il s'agit il est vrai d'ordonner et d'utiliser au mieux)
Pour rétablir l'école et l'éducation pour tous il faudrait adopter des remèdes qui choquent encore en France
- la mise en concurrence frontale de toutes les écoles, privées comme publiques, avec la fermeture des établissements incapables de faire progresser les enfants ou vidés de leurs publics
- un chèque éducation pour chaque famille qui serait libre de l'utiliser dans l'établissement de son choix (public ou privé)
- la décentralisation totale des établissements avec un chef d'établissement libre de recruter, de licencier et de promouvoir ses personnels (lui aussi étant évalué et licenciable tout comme un PDG salarié dans une entreprise)
- l'ouverture de l'apprentissage dès 14 ans (avec un droit financéà une seconde éducation à l'âge adulte)
- des études payantes (au delà de 16 ans), avec des bourses pour les meilleurs et un système de prêt bonifié pour les autres.
Le libéralisme scolaire c'est la liberté retrouvée d'apprendre et de comprendre loin des errrances de gauche
Les solutions libérales pour l'école réintroduisent l'équité sociale car elles favorisent l'effort, l'émulation et le travail (loin de l'idéologie soixante huitarde en vogue depuis 50 ans) mais notre pays attendra sans doute de d'effondrer pour réintroduire ces valeurs anciennes dans ses systèmes d'éducation et de transmission.
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