La France libre doit saboter le projet de loi des retraites
Le projet de loi de régression sociale sur les retraites est en cours. Cette tentative de réforme est la énième depuis une vingtaine d’années, son "urgence" semble donc bien relative.
Le contexte de cette nouvelle régression en cours est bien plus intéressant que la réforme en elle-même. En effet, le gouvernement nous cache jalousement sa copie, en accusant cependant l’opposition de ne pas dévoiler les siens. Un comble, mais certainement pas un trop-plein de démocratie.
L’équation est pourtant simple : comment faire passer une loi de régression supplémentaire en l’enrubannant du pompeux intitulé de :" sauvetage des retraites".
La nov’ langue à l’usage est toujours d’une exquise délectation depuis quelques années. Le contexte, comme je viens de le dire prend le pas sur le débat. Celui-ci est d’ailleurs d’ores et déjà faussé puisque l’on ne connait pas encore la copie du gouvernement.
Il convient donc de faire deux pas en arrière et un en biais pour saisir le contexte :
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Le gouvernement et le président n’ont plus aucune légitimité depuis les élections régionales. Le pouvoir est semi-vacant avec un président-Ovni à son bord. Cette loi de régression sociale si elle est validée en conseil des ministre au mois de juillet, et donc durant les vacances, sera donc un casus belli doublé d’une attaque personnelle pour une grande majorité des citoyens (dont moi).
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L’Elysée instrumentalise cette proposition de loi pour pouvoir draper ensuite son triste sire de la couronne de lauriers du "sauvetage des retraites". C’est donc d’une remise en selle dont il s’agit.
La logique dépassée du rapport de force social
C’est implacable, le premier mai, les syndicats montrent leur pectoraux bien mal en point, et les forces conservatrices observent avec minuties la musculature. Cette cérémonie est pourtant dépassée depuis fort longtemps, mais tous et toutes tentent encore d’y croire. Samedi a donc été une journée pluvieuse pour les syndicats, la météo Elyséenne signale donc un beau soleil sur le dernier joujou présidentiel sujet à un rebond technique.
Qui croire, les syndicats ? la CFDT a déjà signée le dernier recul social en date de 2005. Le PS ? celui-ci se cache derrière une désunion marquée à ce sujet. Nous ne pouvons faire confiance qu’à notre bon sens. Et le mien est vite pesé. Croire à un gouvernement arc-bouté sur la réélection du président actuel est une manipulation supplémentaire. Et pourtant le conseiller "social" de L’Elysée déclarait hier, suite à la faible mobilisation de samedi, que la réforme est inéluctable .
L’individualisation marquée de notre société est le leurre le plus puissant du gouvernement sur cette nouvelle régression. La publicité sur le thème travailler au delà de 65 ans, a envahie nos écrans radars, le tout payé par le contribuable. Je le dis et le répète encore, il ne s’agit plus de la retraite à 60 ans, mais de celle après 65 ans. En effet, au tarif actuel, et après des études longues, je dois aller pour ma part déjà à 65 ans pour espérer prendre cette damnée retraite. Et je suppose que je ne suis pas un cas isolé (25 + 40 = 65).
L’objectif est pourtant clair comme le déclarait Denis Kessler au sujet de la politique actuelle en 2007 :
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"Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance.
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Ce compromis se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite
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Adieu 1945, raccrochons nous au monde."
Le seul argument que nous avons pour nous est notre bon sens, et nous savons bien que nous sommes en train d’en prendre pour perpète ce coup-ci. Personne ne prendra notre défense. Un webmaster de retraite2010 est venu me féliciter pour ma participation au débat sur les retraites, sur le ton actuel et policé du "attention ce n’est pas sale". Il n’a pas réalisé que ma révolte actuelle dépasse son entendement et sa bienséance de rigueur. Je me considère donc à 41 ans, et en toute modestie, de la filiation de ces quelques Français qui ont modelé la France telle qu’elle est aujourd’hui. Seul, le bon sens les a guidé, notre bons sens doit nous guider également.
Concernant le volet économique, il y’ a des bien des solutions à envisager, mais aucune formation politique n’est prête à une discussion sur cette thématique.
Saboter cette nouvelle régression est l’unique solution pour nous tous
En observant une minute de réflexion, pas davantage, la conclusion semble relativement aisée : cette réforme nécessaire ne peut aboutir dans ces conditions là. Elle doit intervenir après 2012 et en début de mandat avec un président fraîchement élu sur cette thématique-là.
Nous nous devons donc d’interdire à ce gouvernement cette énième mauvaise réforme qui sera comme d’habitude mal ficelée, pour replacer les retraites à nouveau sous la lumière du débat démocratique avec comme perspective 2012.
To do list :
1-Il faut donc tuer dans l’oeuf, et cela se fera uniquement dans la rue, cette proposition de loi issue d’un quarteron d’idéologues gravitant autour du président.
2-Il faut ensuite poser ce dossier comme enjeu prioritaire pour 2012 afin d’obliger les partis politiques à se positionner lors des primaires de 2012.
3-Le peuple n’est plus correctement représenté sur l’échiquier politique actuel. On ne négocie plus : on manifeste jusqu’au retrait pur et simple de ce projet.
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