La France n’est pas la fille aînée de l’Église
L’affirmation selon laquelle la France n’est pas la « Fille aînée de l’Église », dès le titre de cet article, surprendra plus d’un lecteur, tant cette expression apparaît régulièrement dans les discours politiques et religieux. Au fil du temps, sa répétition constante a fini par la transformer en une sorte de vérité acceptée, rarement remise en question, même si son origine historique et politique semble souvent oubliée et méconnue.
Je précise d’emblée que j’ai moi-même employé cette formule par le passé, aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Maintenant, je ne l’utiliserai plus. En tant que catholique français, cette phrase semble nous rappeler l’entente particulière qui existait entre l’Église et la France. Toutefois, comme beaucoup, je ne m’étais jamais véritablement interrogé sur la validité de cette assertion me contentant de la répéter…
En approfondissant mes lectures et mes réflexions sur ce sujet fascinant et instructif, j’ai réalisé que cette formule, en apparence évidente et flatteuse, se montrait en fin de compte piégeante, voire trompeuse. En choisissant de ne plus y avoir recours, je souhaite éviter la confusion intellectuelle qu'elle génère. Je préfère rester fidèle à une compréhension plus juste de l’Histoire de France et de son lien avec l’Église (1).
Dans cet article, j'explique pourquoi cette affirmation mérite d'être réexaminée, afin de mieux comprendre les fondamentaux doctrinaux que sous-tendent cette déclaration. Tout d'abord, il est primordial de revenir sur l’origine de cette expression. En réalité, tous ou presque ignorent qui l’a lancée pour la première fois. Ce triste constat me paraît particulièrement révélateur. Effectivement, beaucoup attribueront cette phrase à Jean-Paul II, parce qu’ils se souviennent de sa célèbre interpellation : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? ».
Or, bien que Jean-Paul II ait prononcé ces paroles, leur donnant un écho considérable, il n’est pas l’inventeur de l’expression « France fille aînée de l’Église ». Malheureusement, il ne précisa pas cette vérité dans sa célèbre allocution. Il convient de noter que le Pape polonais s’adressait au peuple français lors de son premier voyage apostolique en France, au Bourget en 1980. Avec cette formule percutante, largement reprise mais peu comprise, Jean-Paul II convoqua les racines chrétiennes de la France et les engagements qui découlent de ce baptême historique, celui de Clovis en 496.
Cependant, il m’importe de souligner un point capital : Jean-Paul II ne prit nullement le soin d’enseigner que ces engagements, qui scellèrent l’alliance entre la France et l’Église, se réalisèrent sous et grâce à la monarchie catholique. Cette omission regrettable peut être perçue comme une volonté d’éviter un débat historique ou politique lors d’un discours pastoral écouté ou suivi par des millions de personnes. Pourtant, n’était-ce pas une opportunité idéale pour évoquer ces vérités fondatrices ? À mon sens, il est essentiel de toujours promouvoir la vérité historique et de ne pas associer, consciemment ou inconsciemment, des systèmes politiques à des principes moraux, religieux ou philosophiques qu’ils n’incarnèrent jamais.
De fait, la lumière ne pouvant être mise sous le boisseau (2), il me paraît fondamental d’écrire, sans aucune réserve, que les promesses du baptême de la France ne peuvent être dissociées de l’institution monarchique qui en fut l’instrument. En effet, c’est sous la monarchie catholique que ces engagements se pratiquèrent, la France s’imposant alors comme l’épée de la chrétienté.
Prenons l’exemple de Clovis, baptisé dans l’Église de Rome à une époque où la majorité des rois et chefs de tribus barbares suivait l'arianisme, une hérésie qui niait la divinité de Jésus-Christ. Ce choix de la foi catholique, encouragé notamment par Saint Clotilde, permit à Clovis et à ses successeurs d’établir une relation forte avec la papauté, transformant le Royaume des Francs en rempart contre les hérésies et les menaces guerrières (3).
De plus, Charlemagne, dans la continuité de cette tradition, défendit la Papauté les armes à la main contre ses ennemis. Il renforça l’alliance entre les Francs et l’Église en œuvrant pour une chrétienté unie sous l'autorité papale (4). Plus tard, plusieurs rois et des milliers de Français, de toutes conditions, répondirent aux appels des Papes pour délivrer le Saint-Sépulcre tombé aux mains des Infidèles suite aux invasions islamiques.
Je n’oublie pas de mentionner que la République, à travers sa rupture radicale de 1789, renversa le Trône et l’Autel, avec de multiples profanations et persécutions religieuses (5). Par la suite, les idéologues républicains travaillèrent également à la disparition du catholicisme de la sphère publique. Cette volonté laïciste s’illustra expressément par la séparation des Églises et de l’État en 1905, une décision qui marqua un tournant décisif dans la sécularisation de la France.
Or, cette fracture politico-historique, bien que décisive et dommageable, n’a ni été condamnée ni même abordée dans le discours de Jean-Paul II mentionné plus haut. C’est pourquoi, aussi percutante soit-elle, la formule « France fille aînée de l’Église » énoncée par Jean-Paul II nécessite d’être véritablement expliquée afin de bien saisir tous les enjeux qu’elle soulève.
Cette phrase, devenue slogan, ne doit pas se limiter au souvenir d’un lointain passé religieux, si prestigieux soit-il. De fait, elle devrait inviter chaque Français à réfléchir sur la forme politique qui permit à la France d’accomplir les fameuses promesses du baptême de Clovis. Comprenez bien que c’est la monarchie, en tant qu’institution politique, religieuse et sociale, qui a conduit la France à jouer ce rôle particulier auprès de l’Église.
Maintenant, répondons à la véritable question que pose l’assertion de Jean-Paul II : la formule « France fille aînée de l’Église » a-t-elle été utilisée tout au long de notre histoire ? La réponse est non. Contrairement à ce que certains pourraient croire, jamais les Papes avant Jean-Paul II n’employèrent cette expression. Pourquoi cela ? Historiquement, seul le roi de France était considéré comme le « Fils aîné de l’Église » et non la France elle-même. Ce titre accordé au monarque exprimait le lien personnel entre le roi et l’Église, incarnant non seulement l’autorité temporelle mais aussi la mission spirituelle du roi. Ce dernier devait défendre et promouvoir la foi catholique, tout en s’engageant à combattre l’hérésie, conformément au serment prononcé lors de son Sacre.
Parler de la France comme « fille aînée de l’Église » sans mentionner le rôle central du roi revient à occulter l’essence même de la glorieuse histoire française. Cette expression engendre surtout une confusion intellectuelle, laissant faussement croire que la France, sans l’institution monarchique, pourrait encore recueillir pleinement les fruits du baptême de Clovis. Or, il n’en fut jamais question : l’histoire de la République en France démontre clairement que les républicains n’assumèrent jamais cet héritage. Il est indéniable que ce sont les rois de France, en tant que défenseurs de la foi catholique, qui remplirent pleinement cette mission historique.
L’expression « France fille aînée de l’Église » remonte au 14 février 1841, lorsque le père Henri-Dominique Lacordaire prononça son Discours sur la vocation de la nation française (6). Cette formule fut utilisée pour la première fois de manière explicite lors de cette allocution. Toutefois, une variante de cette expression avait déjà été employée. Le bienheureux Frédéric Ozanam, le 4 décembre 1836, qualifiait la France de « fille aînée de l'Église de Jésus », évoquant lui aussi ces rapports singuliers unissant notre pays à l’Église catholique (7).
Dans le contexte révolutionnaire des années 1830, plusieurs catholiques défendirent cette union sacrée entre la France et l’Église, alors que la bourgeoisie montante et aux affaires tentait de briser cette union historique, poursuivant les idéaux de 1789 et 1793 (8). Pour ces catholiques, il s'agissait de défendre la vocation chrétienne de la nation française face aux tentations laïcistes et républicaines d’une société qui tournait de plus en plus le dos à son histoire, tout en évitant de couper totalement les ponts avec la Révolution.
Malheureusement, l'influence de la Révolution continuait d'imprégner de nombreuses consciences. Lacordaire devint l'une des figures emblématiques du catholicisme libéral, en voulant concilier la foi catholique avec les principes modernistes issus de la Révolution dite française. Il était convaincu que le christianisme devrait évoluer avec les idées dites nouvelles et non se replier sur lui-même, deux positions que peu de catholiques conséquents promouvaient à l’époque. Sa promotion de la liberté religieuse, de la liberté d'expression et de conscience illustrait sa vision d'un catholicisme conciliant, ou plus exactement d’un catholicisme reniant ses fondamentaux, capable de s’adapter pour survivre au sein des régimes libéraux.
Ce positionnement a conduit Lacordaire à évoluer d’un monarchisme qu’il défendait dans sa jeunesse vers un soutien à la République, tout en restant un ardent défenseur de l’Église et de son rôle dans la société. Nonobstant cette transition politique, il ne renia jamais son catholicisme. Son action pour la restauration de l'Ordre des Dominicains en France et ses célèbres prédications à Notre-Dame de Paris l’établirent comme l'un des grands orateurs de son époque.
Il ne pouvait se douter que l’expression « fille aînée de l'Église » traverserait les siècles, et serait reprise par des figures politiques telles que René Coty, Charles de Gaulle (9), Jacques Chirac, et même Nicolas Sarkozy (10). Chacun l’a citée pour rappeler le rôle historique du christianisme en France, mais aussi dans le but de séduire l’électorat catholique…
Cette formule très ambiguë, déclamée par Jean-Paul II, dans un contexte républicain et laïciste, ne favorise pas une compréhension claire de la vérité historique. Comme défini précédemment, son utilisation sans reconnaissance formelle du rôle clé de la monarchie catholique brouille la profondeur du lien entre la France et l’Église. En somme, la paternité de cette expression revient effectivement à Ozanam et à Lacordaire, qui, chacun à leur manière, tentèrent de défendre l’héritage chrétien de la France, ce dernier s’efforçant de l’adapter aux idées issues de la modernité philosophique. Cruelle erreur !
À la lumière de cette présentation factuelle, Lacordaire ne peut être considéré comme un défenseur du traditionalisme politique français reposant sur l’alliance du catholicisme et du monarchisme. Bien qu'il ait revendiqué une pensée enracinée dans la culture chrétienne, ses idées sur la liberté et son soutien au régime républicain le plaçaient en dehors de la ligne traditionnelle qui liait le Trône et l’Autel.
Je souligne pareillement que Lacordaire vit certaines de ses positions désavouées par le Pape Grégoire XVI dans l'encyclique Mirari Vos du 15 août 1832. Ce document pontifical condamnait, notamment, les revendications relatives à la liberté de conscience, la liberté de la presse et le libéralisme, des idées que Lacordaire avait pourtant défendues avec vigueur. Ces divergences montrent clairement que Lacordaire a entretenu des relations complexes et de défiance avec l'autorité romaine.
Ainsi, en constatant que Jean-Paul II emprunta cette phrase à un dominicain tel que Lacordaire, il est pertinent de souligner qu’il s’agissait d’un prêtre qui, dans son temps, défendit le rapprochement entre les idées nouvelles et le catholicisme romain. Loin d'être un gardien rigoureux de la sainte doctrine, Lacordaire s’efforça d’adapter le christianisme aux initiatives intellectuelles, politiques et sociales de son époque. Cette tentative d’harmonisation ne manqua pas de provoquer des tensions avec la hiérarchie vaticane, qui voyait dans cette ouverture le risque d'une dilution des fondements traditionnels de la foi.
Le fait de mentionner ce contexte éclaire les idées que Jean-Paul II a implicitement diffusées, de manière volontaire ou non, en s’appropriant la formule « France fille aînée de l’Église ». Loin d’un retour à une vision classique du lien entre la France et l’Église, cette reprise en 1980 met en lumière une tentative d’articuler un christianisme en phase avec les libertés modernes, tout en rappelant l’héritage spirituel de la France. En réutilisant cette expression, Jean-Paul II cherchait probablement à réaffirmer la place historique du catholicisme dans la culture française, sans pour autant s’opposer frontalement aux valeurs contemporaines des Droits de l’Homme et de la laïcité qui imprègnent la République. Quand Jean-Paul II revint en France en 1996 pour l’anniversaire du baptême de Clovis, il s’abstint d’employer la trop fameuse expression.
De même, la France, ou plus exactement le Royaume franc, ne fut pas le premier à adopter le christianisme comme religion officielle. Dès à présent, clarifions la chronologie. Le premier pays dont le roi se fit baptiser et proclama le christianisme comme religion d’État fut l’Arménie en 301. Suivirent l’Éthiopie vers 330, peu après le Concile de Nicée, puis l’Empire romain en 380, lorsque l’empereur Théodose décréta le christianisme religion officielle, poursuivant ainsi la logique de l'édit de Milan de 313. Le Royaume franc arrivait en quatrième position…
Cette réalité historique, bien qu’elle ne diminue en rien la portée religieuse, culturelle, symbolique et politique du baptême de Clovis, invite à nuancer les perceptions courantes sur une prétendue primauté des Francs dans leur adhésion au christianisme. Ces conversions soulignent non seulement la richesse de l'histoire chrétienne, mais aussi la diversité des chemins menant à la foi au sein des cultures et des peuples qui composent l’Humanité..
Néanmoins, comme la décision de Clovis intervint après le sac de Rome en 410 et l’effondrement de l’Empire d’Occident en 476, ainsi qu’après les Conciles d'Éphèse et de Chalcédoine en 431 et 451, certains avancèrent l’idée que le peuple franc devait être considéré comme le premier des peuples barbares païens à avoir été baptisé dans la foi de Nicée, tout en déclarant son attachement à l’Église de Rome (11). Cette interprétation me semble plus que discutable…
Ces faits historiques ne sont plus enseignés, mais je rappelle que, le 19 janvier 1494, le Pape Alexandre VI accueillit les vœux d’obédience du roi Charles VIII en l’appelant : « Fils aîné ». La filiation fut renouvelée à cette occasion, non pas entre la France et l’Église, mais entre l’Église et le roi. Les successeurs de l’Affable sur le trône reprirent ce titre, François Ier se déclarant « premier et souverain fils de l’Église ». Les héritiers royaux maintiendront cette tradition, malgré les vicissitudes de l’histoire…
Cependant, ce lien privilégié ne naquit pas au XVème siècle. Il existait déjà avec Clovis. Pépin le Bref fut proclamé « Défenseur de l’Église romaine » par Étienne II lors de son sacre, le 28 juillet 754. Plusieurs rois de France reçurent des titres particuliers qui consolidèrent leur place unique au sein de la Chrétienté. Par exemple, en 1239, Grégoire IX écrivit à Saint Louis pour le remercier de son action contre les ennemis de la religion chrétienne : « Le Royaume de France a été placé par Dieu au-dessus de tous les peuples ; Jésus-Christ l’a choisi comme l’exécuteur spécial des volontés divines » (12).
Beaucoup l’ignorent mais l’expression « Fille Aînée » fut bien employée, non par un Pape, mais par un nonce apostolique suite à une visite diplomatique en France. Prospero Santacroce relata, dans une lettre, sa rencontre avec Charles IX et sa mère, au cours de laquelle il leur demanda de promulguer les décrets du Concile de Trente : « Je priai instamment Sa Majesté de vouloir bien, en tant que reine Très Chrétienne et Fille ainée de l’Eglise, préparer la voie aux autres princes chrétiens ». Il s'agit là de la première mention littérale de « Fille aînée », mais chacun comprend à sa lecture qu’elle désignait la reine de France, et non la France, par écho au roi « Fils aîné de l'Église ».
Henri IV lui-même, l’ancien chef des prétendus réformés, écrivit le 27 décembre 1593 pour évoquer la satisfaction de l’Église catholique apprenant la nouvelle de sa conversion : « La réconciliation avec elle et le Saint Siège du Fils aîné de l’Église ». Louis XIII et Louis XIV, entre autres, reprendront cette expression de « Fils aîné de l’Église » dans des actes royaux. Napoléon l’utilisa aussi dans sa correspondance avec Pie VII qui n’abonda jamais en ce sens sur cette question…
L’expression « France fille aînée de l’Église », bien qu’elle soit souvent reprise dans les discours politiques et religieux, ne traduit que de manière imparfaite une réalité où se mêlent religion, politique et histoire. En effet, tous ceux qui l’utilisent, à de rares exceptions près, la détachent de ses véritables origines en oubliant de mentionner le rôle central joué par la monarchie dans l’accomplissement des promesses du baptême de Clovis.
Ce phénomène exista déjà sous la Deuxième République, avec Jules Bastide, ministre des Affaires étrangères. Ce dernier fut libéral et affilié aux sociétés secrètes, notamment la Charbonnerie. Il participa même à la rébellion contre Charles X en 1830. En 1848, Pie IX se débattait contre les tumultes de la révolution républicaine qui sévissait de l’autre côté des Alpes. Bastide écrivit alors à l’ambassadeur de France à Rome, François d’Harcourt : « Dites à Sa Sainteté qu’Elle peut venir avec confiance chez cette nation qui sera toujours la Fille aînée de l’Église ».
À Noël 1848, quelques jours après l'arrivée au pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte, le nouveau ministre Edmond Drouyn de Lhuys envoya une missive à son excellence d'Harcourt : « Je compte sur votre tact pour faire valoir aux yeux de Pie IX toutes les raisons capables de le déterminer à chercher momentanément asile au sein de notre nation éminemment catholique qui a mérité le nom de Fille aînée de l'Église ». Pie IX, comme nous le savons avec le recul des années, n'accepta pas cette invitation et se réfugia à Gaète (13).
L'ironie de l'Histoire et le pragmatisme de la Realpolitik expliquent sans doute que ce furent des troupes françaises - républicaines - qui permirent à Pie IX de regagner ses États en juillet 1849. La République, qui avait assassiné Louis XVI et chassé Dieu de la société française quelques décennies plus tôt, renouait-elle à cette occasion avec le rôle particulier de la France en tant que défenseur de la Papauté ? Non, bien sûr. En réalité, les pontes du système républicain désiraient davantage conserver une influence politique à Rome plutôt que d’endosser le rôle historique du royaume de France. Effectivement, la suite des événements confirma que la République, notamment la Troisième, n'entendait nullement accorder à Dieu la première place dans la vie de la Cité.
En explorant objectivement les origines de cette expression, ses conséquences intellectuelles et l’histoire de la République dans notre pays, il apparaît clairement que la France, privée de sa structure monarchique, ne peut incarner cette vocation chrétienne qui l’unit intimement à l’Église. La République a rompu cette filiation organique entre le Trône et l’Autel en combattant farouchement l’Église et la royauté. Elle ne peut donc pas faire revivre seule les fruits de cette alliance en se basant sur une formule, certes sympathique, mais totalement désincarnée politiquement et dénuée de fondements historiques (14).
Finalement, la question n’est pas tant de déterminer si la République en France peut légitimement se réclamer de l’expression « Fille aînée de l’Église », car la réponse ne souffre vraiment d’aucune ambiguïté. Le véritable enjeu est plutôt de se demander si les catholiques français assumeront, un jour prochain, avec courage et lucidité, le passé monarchiste de la France.
Je suis convaincu que la réappropriation intégrale de notre histoire, avec ses fondements chrétiens et royaux, rendra aux catholiques la légitimité indispensable pour jouer un rôle politique majeur dans le redressement de notre patrie.
En empruntant ce chemin spirituel et politique, les catholiques permettront à la France de renouer avec sa vocation naturelle d’éducatrice et d’évangélisatrice des peuples, rétablissant ainsi l’alliance sacrée entre le Trône et l’Autel, seule capable de préserver l’unité et la souveraineté de notre pays. Cela exige en premier lieu – condition sine qua non – d’œuvrer à la restauration du « Fils aîné de l’Église »…
(1) Pourquoi être royaliste ?, livre de l’auteur
(2) « On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau », Matthieu 5 : 15
(3) Clovis, Godefroid Kurth
(4) Charlemagne, Jean Favier
(5) Le Livre noir de la Révolution française, ouvrage rédigé par un collectif d'historiens et journalistes
(6) Henri Lacordaire, Anne Philibert
(7) Frédéric Ozanam, Philippe Charpentier de Beauville
(8) Histoire de la monarchie de Juillet 1830-1848, chronique littéraire de l’auteur
9) Charles de Gaulle, Arnaud Teyssier
10) Nicolas Sarkozy, Président de la République, Déclaration sur les racines chrétiennes de la France et sur sa conception de la laïcité, Rome, Palais du Latran, le 20 décembre 2007
11) Cette vision des faits fut, entre autres, présentée par le Cardinal Barbarin lors de la séance du lundi 15 avril 2013 au sein de l’Académie des Sciences Morales et Politiques.
12) Lettre pontificale Dei Filius de Grégoire IX à Saint Louis
13) Pie IX sa vie sa mort, Henry d'Ideville
14) De nombreuses lois anti-naturelles sont promues en République…
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