La France sera-t-elle le détonateur de l’Europe ?
Il est clair désormais que la France n’aura pas de Budget en 2025, le gouvernement Barnier est tombé sur celui de la Sécu, il y a peu de chance pour que le nouveau gouvernement Bayrou réussisse à régler plus facilement la question, alors nous rapprochons-nous d’un défaut de paiement et quelles seraient les conséquences en Europe ?
Le parlement a voté de la loi « spéciale » sur le budget 2025 qui donnera à l'exécutif le droit de lever l’impôt et reportera les plafonds de dépenses de 2024 en 2025. Traduction, nous avons un déficit à 6 % du PIB en 2024, et le gouvernement sera autorisé à conserver le même déficit en 2025, sauf que …
Sauf que nous arrivons probablement à la fin de la plaisanterie : l’agence de notation Moody’s a fait passer la note de l’État Français de Aa2 à Aa3. Ce qui va sûrement contribuer à augmenter les taux d’intérêt auxquels nous empruntons. Ces derniers sont désormais supérieurs à ceux de la Grèce ou du Portugal, et surtout ils sont nettement au-dessus de l’Allemagne : nous empruntons à 3 % sur 10 ans et les allemands à 2,2 %, preuve de la défiance croissante dans notre dette.
Pas d’économies importantes en vue, car il n’y a pas de consensus politique possible et il y a un blocage clair sur les hausses d’impôts, la France ayant un des taux les plus élevés du monde à environ 48 % !
Moralité, comment trouver de plus en plus d’argent en empruntant de plus plus cher ? Cela devient difficile, sur le principe nous aurons besoin de 350 à 370 milliards d’euros en 2025 pour rembourser les emprunts arrivant à échéance et couvrir le déficit, cela sera-t-il possible ? Rien n’est moins sûr.
Les préteurs ne nous font plus confiance, car nos 3200 milliards de dettes les inquiètent et avec la dégradation de notre note, certains fonds d’investissement d’État ou de fonds de pension ne pourrons plus nous prêter car ce serait trop risqué. Donc il sera difficile d’emprunter autant.
La BCE peut-elle continuer à faire tourner la planche à billet ? Ce sera difficile aussi : le gouverneur de la Banque de France, M. Villeroy de Galhau, a averti que cette dernière serait réticente (et les allemands encore plus) du fait des risques d’inflation.
Que va-t-il donc se passer ?
Il est probable qu’il risque d’y avoir des incidents de paiement à partir de mars-avril : nous pourrions avoir des fonds insuffisants pour payer les retraites ou les salaires voire même à ne pouvoir honorer le remboursement de nos emprunts (et dans ce cas on cesserait de nous prêter).
La France est-elle trop grosse pour tomber ? Va-t-on nous sauver à tout prix ? Ce n’est pas sûr, nous pourrions aussi être trop gros pour être sauvé ! Face à notre dette de 3200 milliards d’euros les disponibilités du FMI sont de 932 Milliards de Dollars (environ 890 milliards d’euros D’OÙ PROVIENNENT LES RESSOURCES FINANCIÈRES DU FMI ?) et celui-ci doit potentiellement pouvoir aider d’autres pays ! La plus grosse intervention a eu lieu en Grèce en 2010 avec 139 milliards de dollars d’aide.
Que se passerait-il dans le cas où une intervention du FMI et de nos créanciers serait insuffisante ? Nous ne serions plus en capacité d’emprunter d’où une double nécessité de diminuer nos dépenses publiques mais aussi nos importations car les capitaux venant financer notre déficit ne rentreraient plus (or nous avons aussi un fort déficit commercial : 100 milliards d’Euros).
Dans ce cas, une longue période de vaches maigres débuterait avant de lancer un redressement de long terme fort difficile. Et il est probable qu’à l’international, une forte baisse de la bourse de Paris et des autres bourses auraient lieu ainsi que de fortes difficultés sur les dettes britanniques et américaines.
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