La furtivité du F-35 révélée : un vieux procédé !
Cette photo-là, ils vont regretter de l'avoir laissée publier, au Pentagone. C'est celle d'un F-35 traînant dans un hangar de la base d'Eglin où il végète depuis un an, depuis le 23 juin 2014 exactement. Le jour où le réacteur de l'engin a pris feu, obligeant son pilote à décamper vite fait en attendant que les pompiers ne viennent éteindre l'incendie. Et ce qu'on découvre, outre le fait que l'avion toujours sur ses roues a été réduit à l'état d'épave, c'est que son fameux revêtement furtif, tenu secret jusqu'à ce jour, n'a finalement rien de sorcier. C'est ce que révèle en tout cas l'examen attentif du cliché réapparu hier. Retour sur un secret de polichinelle dont le dévoilement risque de coûter cher au Pentagone...
Le F-35 est selon ses concepteurs un engin brillant. On peut les croire d'emblée, à regarder le fini ultra-lisse de son revêtement.
Comme sur l'image de droite ici. Mais ça s'arrête là, en fait. Je vous ai déjà décrit ici ses lacunes, qui sont criantes, et qui risque d'avoir des conséquences catastrophiques pour le Pentagone tout entier, tant il a à lui seul pompé tous les crédits destinés à l'aviation militaire américaine. Après lui le déluge : s'il ne prend pas racine, dans les trois armes (Terre, Mer et Ciel) c'est tout le système qui s'effondre, tant on a focalisé sur lui les crédits militaires, au détriment d'autres armes. L'engin n'est qu'une suite d'erreurs de conception accumulées, de patchs et de correction de dernière minute pour en faire un objet volant... plus ou moins bien. Parmi ses déboires, celle de son réacteur, qui ce 23 juin 2014 a perdu des aubes alors qu'il était au point fixe, en s'apprêtant a décoller. Ce qui a entraîné sa destruction.
L'aube avait été expédiée par la rotation comme une balle de fusil, traversant à la fois le réservoir dorsal et des canalisaitons hydrauliques, provoquant un très vif incendie dont la vigueur, montréee ici sur une photo, avait failli devenir plus dangereuse encore.
Au final, l'appareil était resté sur son train, malgré qu'il ait été incendié aux deux tiers. Seule la partie avant contenant le cockpit avait échappé aux flammes, comme le montre ce cliché dont je vous ai éclairci les tons pour mieux distinguer la partie intacte de la partie... avec le revêtement carbonisé. Le F-35 d'Eglin est un grand brûlé, qui a été vite mis à l'écart pour qu'on ne puisse pas trop en parler. Il y va en effet de son avenir, qui vient aujourd'hui de s'obscurcir un peu plus avec cette énième révélation sur sa conception bien classique en définitive.
Le grand brûlé n'a pas été mis en soins intensifs. A cette date, il est considéré comme mort, et sera même peut-être enterré (où l'a déjà été, après autopsie), puisque c'est aussi le lot des appareils expérimentaux dont on se débarrasse, qu'ils aient ou non démontré de réelles capacités ou non.
Le général Bogdan, responsable du programme d'essai était bien entendu venu dire que ce ne serait pas le cas, et que l'avion était... "réparable"... (*) Ce dont on était en droit de douter, à voir le morceau de charbon encore sur son train d'atterrissage. C'est ce qui est arrivé par exemple au prototype du F-117, le Have Blue, qui après s'être écrasé à vu ses vestiges enfouis près de l'endroit où il avait été construit. Le premier cliché est déjà plein d'enseignements : il démontre que la fameuse couche de peinture "furtive" qui recouvre l'engin est... épaisse, ce qui se distingue au décrochage important et visible entre la partie avant restée saine et les deux tiers carbonisés. Une couche bien plus épaisse qu'on ne pouvait le laisser imaginer jusqu'ici, et qui nous fait automatiquement aux premières versions de la couche de revêtement furtif, composé de microbilles retenues par un enduit de résine.
C'était la définition donnée du revêtement du premier du genre, le F-117, rappelez-vous : celle de microbilles de ferrite noyées dans un revêtement. On a une bonne idée de son épaisseur avec les morceaux montrés par les serbes, au musée de l'aviation de Belgrade, après qu'ils aient abattu le F-117. Sur les morceaux de l'aile en particulier apparaissent bien le revêtement en nid d'abeille, le remplissage en mousse et l'épaisseur de résine époyy apposée au dessus des vis de montage. La légende indiquant en A les vis recouvertes, en B les deux couches de peinture, une gris clair et une une gris-noir, en C la mousse époxy, en D le nid d'abeille qui apparaît sur les endroits les plus usés. Ici une vidéo des débris retoruvés. Le procédé avait été choisi en lieu et place du premier modèle testé, celui d'une "grille" absorbante, qu'avait connue l'U-2. "la RAM, dont l'épaisseur varie de un quart de pouce à environ un pouce, est composée de fibre de verre en nid d'abeilles surmonté par des couches de Salisbury Screen,
une grille de graphite conductrice sur de la toile" avais-je écrit à propos de la mise au point -difficile- du procédé. Celle des fils de cuivres tendus autour de l'U-2 étant une pure hérésie ! Un quart de pouce faisant 6,35 mm, quand même. Aujourd'hui encore, cette épaisseur semble être celle qui recouvre tout l'appareil. Un cliché d'un modèle des Marines à décollage vertical, pris à l'emplacement de sa perche de ravitaillement extractibe, donne une idée de l'épaisseur de l'enduit recouvrant tout l'appareil. On rest dans le 1/4 de pouce, semble-t-il, pour l'avant de l'avion, en tout cas. Et un autre cliché nous révèle surtout que rien n'est nouveau sous le soleil. Car c'est cette photo-là qui dévoile le pot aux roses :
Un agrandissement de la zone dont seul le dessus du revêtement a échappé aux flammes les plus virulentes montre qu'en effet, ces fameuses "billes" composent toujours le revêtement "secret". Sur l'emplacement d'un "no step" indiquant qu'il vaut mieux éviter de marcher sur la trappe de visite de l'alimentation du canon de l'appareil (un F-35 A, le seul modèle à avoir un canon Gatling à bord en interne, voir ici les 3 versions) on peut en effet apercevoir sur l'agrandissement ces fameuses micro-billes ferriques, dont certaines renvoient le flash de l'appareil de prises de vues. Ce ne sont pas de simples boursouflures dues à la chaleur. L'appareil présenté comme révolutionnaire utllise le même procédé que celui qui recouvre le F-22 et le B-2, eux mêmes héritiers du premier du lot, le F-117, contrairement à ce qu'on a pu lire ici et là à son propos !!!
La fameuse furtivité des appareils cités, à savoir les B-2, F-22 et F-35 n'a donc connu aucune évolution depuis... 1981 : le procédé a 34 ans d'existence, et on laisserait croire qu'en 34 ans les radars adverses seraient incapables de percer la détection de ces avions ? Un F-117 s'était écrasé le 27 mars 1999 au Kosovo. Les morceaux avaient été transmis aussitôt aux russes et aux chinois. L'engin avait été abattu par un missile S-125 Neva-Pechora (SA-3 Goa), le successeur du Dvina S-75 ( SA-2). Le radar (un peu) modifié qui gérait la batterie de missiles était un modèle bien classique, pourtant, un P-18 ("Dry Rack" ou "Spoon Rest D"), accompagné de son petit NRS-12, fonctionnant encore avec des... tubes électroniques (ici à droite ses racks transistorisés), avec un mât à 16 antennes de type Yagi-Uda (fort proches des antennes de télévision et pas vraiment différentes des premiers radars de la seconde guerre mondiale) et un écran de visualisation classique également. Depuis, de nouveaux radars sont apparus, dont on a ici une vision assez précise. Le Nebo M, sorti en 2008, en particulier ; sur plateforme mobile, qui a été clairement "dessiné pour détecter le F-35", comme l'indique si justement le pertinent ausairpower.net. Il associe trois types de radars différents, chacun s'occupant d'une bande hertzienne précise. En prime, étant purement eux-mêmes passifs, ces trois radars sont... indétectables. "Le système Nebo-M est clairement destiné à chasser le F-35 Joint Strike Fighter. Le composant VHF-Band du système offre des fonctions de recherche du secteur et de suivi, et le X-Band et ses composants L-Band fournissant une capacité de suivi plus précis (...). Les tentatives visant à bloquer le Nebo-M seront problématiques, puisque tous ces radars ont une action passive contre les brouilleurs, à la suite de laquelle l'utilisation d'un brouilleur permet une triangulation passive de la cible sous trois angles. Le RLM-S et RLM-D ont une meilleure élévation précision de suivi que le RLM-M, et donc le Nebo M devraient être capable de produire un suivi de haute qualité adapté à mi-trajectoire de la direction des SAM modernes et d'orientation de la trajectoire complète des missiles hérités du SAM." En résumé, le F-35 vendu comme indétactable n'a aucune chance.... de ne pas être visible sur ce type de radar évolué, et sera surtout incapable de détruire ces derniers !
Voilà comment une seule photo peut ruiner des années de désinformation médiatique soigneusement entretenues, avec des annonces ou reportages sur les nouveaux procédés de peinture automatisée (ou manuelle), ou les sempiternelles remarques sur les pots de peinture de retouche qui sont gardés jalousement par des hommes en armes. L'engin n'est déjà plus invisible depuis longtemps, et ça ruine tous les efforts de design qui ont été faits pour le rendre ainsi, au détriment le plus souvent de ses capacités de vol ou de ses capacités d'emport, qui ont dû être fortement réduites, faute de place à l'intérieur de l'appareil. On est en face d'une brique, mais "furtive".
Ce bidule volant en trois déclinaisons dont tout le monde doute aujourd'hui, même chez les plus fidèles alliés des américains, on ne sait plus trop bien comment le vendre. Le Pentagone a trouvé une nouvelle idée, pour résoudre le problème. Il vient de répandre l'idée comme quoi l'engin est tellement simple à faire voler qu'une tétraplégique (Jan Scheuermann,) à qui on a implanté des électrodes dans le cerveau serait arrivée à le piloter, via les miracles prodigués par les chercheurs de la DARPA, une expérience revendiquée par son directeur Arati Prabhakar. Un vol en simulateur, bien sûr (à droite la dernière version du casque dédié à l'appareil). Quant on en arrive à de telles billevesées, c'est qu'on a vraiment un problème avec cet engin, dont il faut à tout prix prouver qu'il peut servir.
Le Pentagone, remarquez, a peut-être ainsi trouvé une façon de recycler les victimes des IEDs d'Irak ou d'Afghanistan, restées paralysées, qui sait. A moins que ce ne soit tout simplement une annonce destinée à nourrir la DARPA de millions de dollars, comme à l'habitude. Ça, ou les mules robots (de LS3) qui font un bruit de tondeuse à gazon (c'est discret, hein ?) mais qui depuis le mois dernier, savent même sauter au dessus des obstacle, ou courir plus vite qu'Usain Bolt... à quand une course du PMU robotisée ??? Et là encore, pourtant, ce n'est pas une nouveauté, comme le montre cette photo... mussolinienne, datant de 1933... "l'enquête sur l'accident est terminée" a-t-on appris aujourd'hui. On peut commencer à préparer les funérailles... car on vient d'annoncer qu'il ne sera pas réparé, contrairement aux propos rassurants l'année dernière du général Bogdan. Peut-être qu'un jour on cessera de mentir au sujet du F-35, mais ce jour ne semble pas encore arrivé.
http://theaviationist.com/2015/06/06/f-35-engine-fire-images/
http://warisaracket.org/text.html
https://www.youtube.com/watch?v=M8YjvHYbZ9w
on peut relire
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-guerre-comme-idiotie-10-la-150710
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/zone-51-cia-la-difficile-mise-au-139978
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/aviation-4-les-boulets-a-trainer-l-69242
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/aviation-14-l-avion-qui-devorera-159481
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/aviation-14-l-avion-qui-devorera-159518
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