La grippe verte gagne insidieusement le pays et la classe politique éternue
Ils se sont infiltrés partout, dans le commerce, la publicité, l’école, la politique ! Les écologistes de tout bord, de toute obédience s’imposent insidieusement à l’opinion publique. Depuis le Grenelle de l’environnement, il n’est plus possible d’exister politiquement sans se référer à l’idéologie verte. Pas une publicité sans référence au bio, au carbone, aux économies d’énergie, à la vie saine avec ses cinq légumes. Pas un parti ou mouvement politique qui n’y aille de son couplet écologiste, moralisateur et pontifiant. Les enfants ne sont pas épargnés et répètent comme de petits perroquets ce qu’ils ont entendu à la télévision, appris à l’école lors de leurs leçons d’éveil à la nature, au civisme vert. Les enseignants sont devenus les supplétifs de l’idéologie verte. La société presque toute entière bat à l’unisson du réchauffement climatique, du méchant carbone, des méfaits paradoxaux de l’ozone qui lorsqu’il ne se troue pas la couche menace quotidiennement nos poumons. Le vert, le bio, l’écolo font vendre, attirent voix et sympathie électorale et développent un marché porteur qui peut rapporter gros.
Tous les partis politiques doivent désormais chanter les louanges de la croissance verte, des économies d’énergie, du développement durable et du commerce équitable au risque de perdre en audience et audibilité. C’en est devenu une question de survie politique, commerciale et bientôt sociale. Sarkozy l’a bien compris et s’est affublé d’une fausse barbe écolo en nommant Borloo et Kosciusko-Morizet au gouvernement. Gouvernement qui pond des mesures vertes, à tout bout de champ sans pesticide, pour se donner une image agréable, dans le sens du vent. Seule erreur de scénario, la taxe carbone, car même en ayant la fibre verte, le Français est aussi un contribuable qui n’a pas trop envie de payer. Le cœur peut rester vert si le portefeuille n’en soufre pas trop. Le pouvoir n’a pas pris cette opinion à la hauteur de son importance dans le sentiment des Français et risque de le regretter sous peu.
Les socialistes sont à la même enseigne et se répandent en incantation, pour aller encore plus loin pour ne pas se faire lâcher par les Verts rebaptisés ou nom Génération Ecologie. Le PS devra passer sous les fourches caudines des écolos s’il veut garder une majorité de ses 20 présidences aux prochaines élections Régionales. Delanoë va devoir subir les caprices et les exigences de plus en plus farfelues des Verts s’il veut continuer à contrôler Paris. Quant aux éléphants, jeunes loups et autre faune de la direction du PS, ils devront peser chaque mot pour ne pas se faire poignarder dans le dos par de soi-disant alliés qui veulent imposer leurs diktats. « Ils sont tous verts ils sont tous là, même ceux du sud de
Le MoDem de François Bayrou, au risque de disparaître devra faire de même. Il a déjà intégré Corinne Lepage et récupéré Benhamias et se doit de chanter les mêmes couplets verts pour continuer d’exister et d’avoir une chance de représentation.
Même les trotskistes s’y sont mis. Eux qui jadis condamnaient la pollution dans une optique populiste de défense de la classe ouvrière intoxiquée par le patronat dans des usines dignes du temps de Zola a du changer son fusil d’épaule et abandonner la lutte des classes pour la défense des prés, des semences et de la qualité de l’air. Le Parti Communiste a suivi, quasi moribond, il serait déjà mort sans son adhésion soudaine aux thèses vertes.
Car de nos jours, réfuter le réchauffement climatique, ou même en contester l’importance est considérer comme une hérésie, un crime de lèse nature. Dire que l’impact de l’homme sur le climat est un point de détail comparé à la bombe démographique est considéré comme du révisionnisme. Quasiment du même niveau que de minimiser l’holocauste. Claude Allègre est devenu le nouveau Faurisson des chantres du réchauffement climatique. Peu importe les questions que peuvent poser certains scientifiques sur le niveau potentiel de la montée des eaux, sur le « silence » solaire pouvant entraîner un refroidissement par simple ralentissement d’activité de l’astre, sur la possibilité de refroidissement en Europe si le Gulf Stream est repoussé plus au sud par une masse d’eau froide. Celui qui doute, même sans nier est un dangereux révisionniste pour les ayatollahs verts.
Rares sont ceux qui ne se gargarisent pas (encore) de slogans et d’aphorismes verts. Dominique de Villepin est de ceux là. S’il n’est pas officiellement pas hostile à la nouvelle idéologie obligatoire et passe partout, il ne déblatère pas quotidiennement pas des poncifs sur la planète et la nature à longueur de discours. Va-t-il s’y mettre lui aussi, si débarrassé de Clearstream, il ose affronter Nicolas Sarkozy en 2012 ? Possible, mais pas obligatoire. Ce n’est pas dans la nature du personnage que de suivre une mode pour plaire. Dupont-Aignan non plus ne se met pas à réer du fond des bois des odes à la nature. Ils sont probablement les derniers à ne pas suivre le chant ses sirènes. Et même si celle du Poitou s’est démarquée récemment sur la taxe carbone, elle n’en continue pas moins à scander les mêmes refrains et couplets sur une « nature juste » et le gagnant-gagnant écologique.
Reste le paradoxe Le Pen, conspué en permanence pour ses idées qui rappellent une autre époque. Et pourtant, celui que nombreux traitent de néonazi n’a jamais été attiré par l’idéologie du retour à la nature, des grands rassemblements de jeunesse en plein air, du renouveau d’un néo paganisme en short faisant de la gymnastique rythmique dans
Par contre aucun ou presque n’ose parler de la bombe démographique qui annihile tout ou partie de la croissance actuelle. Qui ose déclarer que le simple fait d’exister nécessite une dépense d’énergie pour se nourrir, se vêtir, se loger, se déplacer même en transport en commun. Que l’individu, sans même ne rien faire d’autre que respirer, déféquer, flatuler, consomme et pollue. Et que 7 milliards d’individus, même réduits à vivre dans un état de nature rousseauiste nécessitent et utilisent plus d’énergie qu’un milliard de personnes vivant dans un environnement industrialisé. Presque tous les écolos préfèrent la décroissance, les règlementations restrictives sur les libertés individuelles plutôt que de toucher au tabou de la surpopulation mondiale. Cependant, Cécile Duflot et sa famille recomposée de sept enfants consomment plus d’énergie qu’un célibataire en 4 x4. Quant à Daniel Cohn-Bendit on peut se demander s’il croit véritablement aux fables débitées par ses nouveaux amis.
Il est d’ailleurs curieux de constater que des individus qui sont hostiles à la double peine sont prêts à protester contre l’expulsion d’un proxénète albanais à sa sortie de prison, mais en même temps n’ont aucun état d’âme à saccager la parcelle d’un paysan du Gers qui a osé essayer le maïs OGM, quitte à l’acculer à la faillite, au dépôt de bilan et éventuellement au suicide. Compassion sélective !
Désormais ceux qui ne penseront pas écologiquement correct risquent bien de se faire engueuler « vertement » par les nouveaux tenants de la pensée unique.
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