La crise actuelle n’est pas une crise comme celles que nous avons connues depuis 1945. La croissance au quatrième trimestre 2009, en France et au Etats-Unis, n’est due (en partie) qu’a un facteur technique transitoire, le moindre déstockage des entreprises. Nous ne sommes pas dans un enchaînement cyclique normal.
Par bien des aspects celle-ci est plus grave que la crise de 1929, en ce qu’elle est doublement globale, affectant à la fois la planète entière et la sphère financière dans sa totalité. Le choc initial a été plus fort qu’en 1929.Pendant les neufs premiers mois, la chute de la production industrielle a été aussi violente qu’en 1929 ; la chute des cours de bourse deux fois plus rapide, de même que le recul du commerce mondial.
L’éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis a été amplifié par l’éclatement de la bulle des produits titrisés, ce qui a eu pour conséquence l’éclatement de la bulle de l’endettement des ménages. Des pertes énormes ont rendu le système financier international insolvable, il n’a pu être sauvé que grâce à l’aide des états, qui se sont endettés dans des proportions considérables.
Un modèle de croissance basé sur l’endettement des ménages afin de stimuler la croissance a atteint ses limites extrêmes. Une répartition très inégale des richesses et des revenus a fait du crédit un substitut à l’augmentation de ces derniers.
La crise actuelle de l’endettement des états (notamment la Grèce) montre que le risque systémique (risque d’écroulement global du système financier) n’est que le symptôme d’une maladie plus grave : la crise systémique.
La crise de la dette publique montre que notre modèle de croissance est inadapté : La raison du plus fort est toujours la meilleure.
La crise immobilière aux Etats-Unis a donc eu pour conséquence une crise financière et économique mondiale. Afin de juguler la crise financière les états ont mis en œuvre des politiques monétaires très expansionnistes : intérêts à taux zéro, mesures de détentes quantitatives, nouvelles facilités de crédit, émission d’obligations d’état et rachat d’actifs privés non liquides et à risque, auquel s’ajoute la dépense de sommes colossales pour stabiliser le système financier.
On a donc transformé les dettes des banques en dette publique (ou du moins une partie). Les états ont donc fait la pari risqué, que sauver les banques, c’était sauvé aussi la croissance et les emplois, en s’endettant massivement.
Afin de lutter, en outre, contre la crise économique, ils ont mis en œuvre des politiques budgétaires expansionnistes afin de soutenir la demande globale.
Ainsi selon le Fonds monétaire international (FMI), les pays du G20 ont consacré 17,6% de leur PIB au soutien direct du système bancaire et seulement, toujours en moyenne, 0,6% du PIB EN 2008, 1,5% en 2009 et 1% en 2010 en mesures budgétaires discrétionnaires.
Ajoutons à cela, que les pays de la zone Euro ont consacré 1,6% de leur PIB, sur les trois années considérées, alors que les Etats-Unis y ont consacré 5,2% de leur PIB.
On a caché donc le coût historique du sauvetage du système bancaire, qui constitue le plus gigantesque transfert de richesse, de l’histoire économique, du secteur public vers le secteur privé à l’échelle du monde ainsi que ses conséquences en terme de perte de croissance.
Il importe donc de poser le problème de l’endettement public dans ce contexte très particulier. Les agences de notations qui ont fait preuve d’une rare incompétence, avant la crise, en notant AAA (aucun risque de faillite) les produits titrisés, essentiellement parce qu’elles ont été grassement rémunérées par les grandes institutions financières ; s’attaquent aux états et leur font injonction de revenir à l’orthodoxie budgétaire.
Bien évidemment la Grèce est un pays en grandes difficultés : sa compétitivité est faible, la corruption fait partie des mœurs politiques. Elle a maquillé ses comptes afin d’intégrer la zone Eure (avec l’aide de Goldmann Sachs et un montage financier complexe qui reposait sur un swap de devises).
Mais, après tout, les pays qui ont des problèmes de déficits budgétaires et de dettes publics sont légion. Alors pour quoi la Grèce ?. Essentiellement parce qu’il s’agit d’un petit pays et que les marchés envoient ainsi un message aux états, en leur indiquant qu’ils doivent restructurer leurs dettes sans attendre ; alors que celle-ci résulte (comme nous l’avons vu), pour l’essentiel, du soutien direct apporté aux systèmes bancaires.
Cela permettra aussi aux grandes institutions financières de dégager de juteux profits grâce aux credit default swap (CDS) qui sont une sorte d’assurance contre le risque de défaut d’Athènes sur sa dette souveraine.
La chose n’a rien de surprenant, dans un remarquable ouvrage (« This time is different : Eight centuries of financial folly) Kenneth Rogoff explique que le phénomène récurrent, le plus significatif, est qu’une crise bancaire international est le plus souvent suivi d’une vague de défauts sur la dette souveraine qui a pour conséquence une restructuration de celle-ci.
En réalité le véritable problème de la crise de la dette publique, c’est le risque de la contagion, alors qu’il n’y pas de problème global de financement de la dette publique dans la zone Euro. A cause des CDS, on peut craindre que la crise ne s’étende a l’Espagne et au Portugal, puis à l’Irlande et l’Italie, enfin au Royaume-Uni.
L’Europe risque donc une nouvelle récession.
Le problème de la zone Euro est qu’il ne s’agit pas d’une véritable zone monétaire. En effet selon le critère de Mundell, une zone monétaire doit non seulement avoir une politique monétaire commune, mais aussi une politique budgétaire et fiscale commune (ou du moins coopérative). C’est précisément ce qui lui manque, comme le montre le cas Grec. Selon les traités constitutifs de l’Union Européenne, il n’existe pas de procédure d’aide entre états membres, et la BCE ne peut financer la dette publique d’un état membre. En outre le cas Espagnol montre que si l’Euro protége, dans un premier temps, l’économie dans le cas d’une grave récession ; il empêche celle-ci d’en sortir rapidement.
En Espagne l’augmentation des prix de l’immobilier (la bulle) a entraîné un afflux de capitaux ; alors qu’en Europe la balance courante allemande est devenue excédentaire, celle de l’Espagne s’est enfoncé dans un énorme déficit. L’augmentation de la demande de biens et service a eu pour conséquence une augmentation de l’inflation.
Lorsque la bulle a éclaté, l’Espagne a vu sa demande intérieure se réduire considérablement, et la hausse des prix et des coûts du travail, l’a rendue très peu compétitive dans la zone Euro. Si l’Espagne disposait de sa propre monnaie, celle-ci se serait appréciée durant le boom immobilier puis dépréciée à la fin de celui-ci. Comme cela n’a pas été le cas, elle semble condamnée a subir des années de déflation et de chômage massif (au environ de 20%). Le véritable problème, ce n’est pas la Grèce mais l’Espagne qui est la quatrième économie de la zone Euro.
Les grandes banques internationales spéculent donc sur la dette souveraine des états, cela même qui les ont sauvés de la faillite.
La crise de la dette publique montre que notre modèle de croissance est structurellement inadapté. Si on fait l’hypothèse que la répartition inéquitable des richesses et des revenus est la principale cause de la crise actuelle (croissance faible et chômage massif), la crise et les solutions apportées à celle-ci ont augmenté les inégalités, à l’intérieur de chaque état et entre les états (comme le montre la zone Euro), dans des proportions considérables et inconnues pour des sociétés démocratiques.
La crise systémique paraît inévitable.
La crise systémique paraît inéluctable : la mortelle randonnée des pays développés.
Les pays développés ne savent plus créer de la croissance que par l’endettement. On a construit des véritables « falaises de crédit », à la base de celles-ci se trouve l’endettement des ménages, le premier étage est constitué par l’endettement des entreprises et le dernier étage par l’endettement public. A peine a-t-on consolidé les fondations que le dernier étage menace de s’écrouler.
La période antérieur à la crise a été marquée par l’envolée de l’endettement des ménages et de la dette globale : celle-ci représentait aux Etat-Unis 350% du PIB.
Si on s’intéresse au bilan de la FED, on se rend compte, que ces tendances n’ont pas été remis en cause.
Le total des crédit titrisés des GSE (Fannie Mae et Freddie Mae) américains étaient de 4000 milliards de dollars en 2008. La Réserve fédérale aurait acheté, en 2009, prés du quart du portefeuille de créances anciennes titrisés. Cela n’a pas de sens ! La crise immobilière n’a jamais atteint une telle virulence. On peut donc faire l’hypothèse que la FED rachète une partie des nouveaux mortgage backed securities (MBS), postérieurs à la crise, émis par les GSE.
Il s’agirait par ce biais de stabiliser le marché immobilier et de relancer ainsi la consommation.
Dominique Srauss-Kahn, le directeur général du FMI, prévoyait une reprise au premier semestre 2010, en s’appuyant sur la stabilisation du marché immobilier américain.
Or d’après la note de conjoncture du Figaro du 21 janvier 2010, intitulé : immobilier situation préoccupante, on serait loin du compte : « En terme de transactions, que ce soit dans le neuf ou l’ancien, les chiffres font état d’une situation préoccupante, avec des chutes en décembre qui n’ont jamais été atteintes depuis que les indices ont été créés ».
En outre, la Société Générale dans une étude intitulée : « Worst case debt scenario : Protecting yourself against economic collapse », fait état d’un risque de crise systémique.
Elle part du constat que l’endettement américain est préoccupant à cause de l’écart croissant entre les dépenses et les recettes fiscales, creusant ainsi un déficit de 1600 milliards de dollars depuis 2009.
Dans les prochaines années, on peut faire l’hypothèse réaliste, que les recettes fiscales augmenteront moins vite que ne se creusera le déficit. Les auteurs mettent, en relief, à partir du cas Japonais, la corrélation négative qui existe entre la croissance et le niveau de la dette publique. L’augmentation du chômage et le vieillissement de la population devrait accentuer, en Europe et aux Etats-Unis, la tendance à la hausse des dépenses publics.
Elle fait aussi référence à l’accélération de la tendance au transfert de la richesse des économies développées ver les économies émergentes. Allons plus loin, on peut même supposer que la Chine va porter de moins en moins d’attention au marché américain et se recentrer sur son marché intérieur et sa zone d’influence (comme semble le montrer la récente baisse de ses achats de bons du trésors). Un tel revirement modifierait en profondeur le système économique et financier mondial, et forcerait les Etas-Unis a revoir, dans la douleur, leur problème de dette.
On peut donc dégager un élément clef de la crise systémique à venir :avant la crise, l’endettement des ménages a compensé les revenus que les pays riches ont perdu au fur et à mesure de leur désindustrialisation. Que va-t-il se passer maintenant, que ce mécanisme de compensation ne peut plus jouer ? La seule solution c’est que la dépense publique vienne compenser les pertes de revenus des pays riches qui s’accélèrent.
Un tel transfert de richesse amènera inéluctablement, à terme, au transfert de la recherche et développement et des emplois qualifiés vers les pays émergents.
EADS a signé un contrat avec la Chine afin d’installer une usine qui fabriquera des Airbus, les chinois ont exigé que celui-ci contienne des clauses de transfert de technologies. Areva a été devancé par un groupe Coréen dans l’attribution du marché du nucléaire à Singapour.
Enfin quant on lit le rapport de fin d’année d’IBM, on s’aperçoit que cette société n’a pas connu la crise grâce à la croissance des marchés émergents : IBM France représente 7800 personnes et IBM Inde 40.000 personnes.
On en revient donc au même point : un modèle de croissance inadapté basé sur la prédominance du secteur financier, qui nous oblige à substituer à l’endettement privé, l’endettement public.
La crise systémique pose donc le problème d’un secteur financier à la fois dominant et non viable.
Dominant parce que la crise a amené à la création de banques qui sont trop grosses pour faire faillite, elles bénéficient de ce que l’on appelle l’aléa moral : elles sont certaines en cas de crise grave d’être renflouées par l’état, autrement dit le contribuable.
Non seulement on n’ a pas remis en cause le système d’incitations perverses qui a poussé, avant la crise, à des prises de risque démesurées, mais on a institutionnalisé celui-ci.
La crise a, en outre, mis en lumière la relation fonctionnelle qui existe entre les grandes banques américaines et l’élite politique. Difficile d’être élu aux Etat-Unis sans l’appui des grandes sociétés ou des grandes banques.
Les états du G20 ont consacré 17,6% de leur PIB au soutien direct du système bancaire, il y avait donc une contrepartie implicite : les banques devaient soutenir l’activité.
Or elles ont détourné les sommes mises à leur disposition vers les marchés financiers afin de doper leurs profits de trading et ont contracté, parallèlement, leur encourt de crédit, de manière à restaurer leur rentabilité
On touche, ici, à un autre ressort essentielle de la crise systémique : le système bancaire n’alloue pas le capital et les risques de manière efficiente, mais en fonction de ses intérêt propres. Il tend à imposer ses règles même si elles se révèlent destructrices pour le système économique et les nations. Il perd toute utilité sociale.
Comme le faisait remarquer, non sans humour, Paul Volker (ancien patron de la fed ) : "La seule innovation financière dont l’utilité sociale est incontestable est le distributeur automatique de billets".
Il va falloir rajouter un nouveau chapitre à la crise : celui de la crise politique.
La crise politique va hâter le déclenchement de la crise systémique : 49éme parallèle.
Au vu de ce qui précède comment pourrait-on définir le secteur financier américain ?.
Comme un secteur qui jouit d’une rente de monopole car il est le seul à pouvoir assurer le financement de l’endettement global. La richesse passe par la détention d’actifs, qui sont comme le montre les CDS, la promesse de payer à quelqu’un une somme d’argent en cas de survenance d’un événement. La part de plus en plus importante dans le PIB, de paris sur les fluctuations des prix (produits dérivés, produits structurés ..etc), tend à évincer les activités socialement utiles au profit d’activités parasitaires qui ne créent aucune valeur. Il s’agit d’un jeu à somme nulle.
Ce prodigieux pouvoir s’appuie à la fois sur une grande influence politique et sur une maîtrise de l’information stratégique grâce aux agences de notation.
Maîtrise de l’information stratégique, dans le cas des marchés de produits titrisés qui sont des marchés de gré à gré, où il n’existe pas de chambre de compensation officielle et d’instance de régulation. Il était donc impossible, à un investisseur de pouvoir connaître le risque réel associé à ce type de produit, d’autant plus que les agences de notations leur assuraient qu’il s’agissait de produits sans risque.
Quant à l’influence politique, elle s’appuie avant tout sur un fabuleux effort de lobbying comme le montre une récente étude ("A Fistfull of dollars : lobbying and financial crisis" par Deniz Igan, Prachi Mishra et Thierry Tressel, Working Paper n° 287, FMI, 2009). Elle infirme l’idée selon laquelle, ce serait le gouvernement américain qui serait à l’origine de la création des subprimes, en obligeant les institutions financières à accorder des crédits aux classes défavorisés ainsi qu’aux minorités ethniques. Elle explique ainsi que : "les principales institutions impliquées dans les excès des "subprimes" sont également celle qui ont le plus dépensé d’argent dans le lobbying des députés américains. Entre 2000 et 2006 ; les institutions financières américaines ont investi de 60 à 100 millions de dollars pour faire du lobbying. La majeure partie de ces actions étaient ciblée sur les prêts immobiliers et leur titrisation"
Il n’est pas exagéré d’en déduire que ces institutions ont largement influé sur la qualité des régulations qui ont été mise en oeuvre sur ces marchés. Ajoutons à cela que la finance américaine s’est engagé dans un lobbying forcené afin de limiter la régulation sur les produits dérivés et sur le marché des CDS en particulier afin de protéger leur rente de situation. Leur puissance de feu est énorme puisque leur profit représente 40% des profits de l’ensemble des sociétés américaines (alors qu’il n’avait jamais excédé 16% de 1973 à 1985).
A partir de ce qui précède, on comprend mieux pourquoi les états du G20 ont consacré 17,6 % de leur PIB au soutien de l’activité directe des banques, sans exiger de contreparties explicites.
Les institutions économiques (les règles) et les acteurs de l’économie mondialisée ont réduit les institutions politiques et les institutions sociales, qui ne se conçoivent qu’à une échelle nationale, à des rouages subalternes.
Les grandes institutions financières internationales contrôlent plus le monde politique, que celui-ci ne les contrôle. Dés lors la régulation est un leurre.
Les démocraties occidentales ont perdu ce qui faisait leur force : l’efficience adaptative, qui résultait d’un long processus historique qui a commencé au 10ème siècle. Des institutions économiques, politiques et sociales cohérentes, souples et adaptatives qui permettaient de rechercher des solutions pertinentes, tout en limitant le coût des erreurs.
Dans une récente étude réalisée par Globescan dans 22 pays, on apprend que pour la majorité des personnes interrogées, les gouvernements sont considérés comme les principaux responsables de la crise.
Le reproche qui leur est adressé porte-t-il sur le fait qu’ils n’ont pas agi assez tôt, ou sur le fait qu’ils auraient trop aidé les banques.
Quoiqu’il en soit, il est certain que les populations considérés porteront au passif de leurs gouvernements les souffrances endurées.
Si on ajoute à cela que la situation greque est le film en accéléré, de ce qui va se passer dans la plupart des pays : baisse de la dépense publique et augmentations des impôts.
Ce qui aura pour conséquence un démembrement de la protection sociale, un gel des salaires et des retraites ; et une évolution similaire à celle du japon dans les années 1990, au mieux, et au pire, à une rechute dans la récession comme dans les années 1937-1938 au Etas-Unis.
On comprend que la défiance des gouvernés vis à vis des gouvernants ne peut aller qu’en augmentant.
Taine, dans les origines de la France contemporaine, expliquait la révolution française par le fait que les privilèges exorbitants de la noblesse et du clergé n’avaient pas de contreparties explicites ; alors que ceux-ci comportaient initialement des contreparties : s’occuper de la santé, de l’éducation, des indigents.
Évidemment, nous ne sommes pas à la veille d’une révolution. Mais il faut, toutefois, remarquer que le mécanisme évoqué plus haut peut s’appliquer à la situation actuelle : le système financier jouit de privilèges exorbitants (l’aléa moral par exemple) qui n’ont pas de contreparties explicites.
Prenons l’exemple de l’aléa moral. Il a été étudié par joseph Stiglitz en s’appuyant sur l’exemple du marché de l’assurance santé. Il repose sur l’asymétrie de l’information. En effet un individu peut avoir des conduites à risque à partir du moment où il a souscrit un contrat d’assurance contre ceux-ci, alors que l’assureur n’a aucun moyen d’avoir accès à cette information.
La solution consiste donc à imposer des pénalités tellement fortes qu’elles compensent la faible probabilité d’être découvert.
Si on applique ce raisonnement au système financier, il aurait fallu mettre en place un système de pénalités qui décourage celui-ci d’avoir recours à l’aléa moral.
Or l’état semble se comporter, comme un assureur, qui ne cherche pas à corriger le problème de l’aléa moral. Au contraire il l’augmente en créant des mastodontes bancaires qui sont « too big to fall ». Autrement dit on socialise les pertes et on privatise les profits.
L’existence de privilèges qui n’ont pas de contreparties explicites est un mécanisme destructeur pour tout système politique démocratique.
Quand les personnes interrogés (étude de Globalscan) rendent responsables les gouvernement de la crise actuelle, cela veut dire deux choses :
- Ils ne pensent pas que les gouvernements peuvent résoudre la crise et donc les problèmes auxquels ils sont confrontés.
- Il leur reproche surtout leur proximité avec le pouvoir financier, voit leur soumission à ce dernier.
La rupture de la relation mandants (électeurs) mandataires (élus) ne peut que se traduire par une crise politique. La crise a tracé un frontière infranchissable, un 49éme parallèle (d‘après le titre du très beau roman de John Dos Passos), entre les perdants (salariés, retraités, pme et à terme le système politique) et le grand gagnant de la crise : le système financier.
L’Amérique a évité une dépression, et les mesures de soutien adoptées par l’administration Obama y ont contribué, mais les rapporteurs du centre national du marché du travail constatent :" une véritable dépression de l’emploi touche ceux qui se situent en bas de la répartition des revenus( taux de chômage de 30,8%, supérieur de 5 point à celui de la grande dépression) , et une profonde récession prévaut dans les catégories situés au milieu de l’échelle de la répartition des revenu".
On peut donc penser que la crise politique va faire passer la crise systémique d’un stade latent à un stade aigu. En premier lieu parce qu’on a ébauché aucune solution aux problèmes de fond : répartition très inégalitaire des richesses et des revenus, déficit structurel des pays riches vis-à-vis des pays émergents, croissance tiré par l’endettement, système financier dominant et inefficient.
Notre modèle de croissance basé, sur la séquence : crédit - endettement - dette, est obsolète. En second lieu parce que les systèmes politiques et les gouvernements semblent incapables de jeter les bases d’un nouveau modèle de développement.
La crise actuelle a deux phases. La première phase, marquée par l’éclatement de la bulle immobilière, a été amplifiée par l’éclatement de la bulle des produits toxiques, ce qui a entraîné l’éclatement de la bulle de l’endettement des ménages.
Lors de la seconde phase, il y a un risque d’éclatement de la bulle de l’endettement publique à cause de la crise politique qui parait inéluctable, ce qui pourrait entraîner l’éclatement de la bulle de l’endettement global et provoquer ainsi un véritable « tsunami financier ».
Un Krach parait donc inévitable en 2010 puisque comme l’explique Kenneth Rogoff (dans son dernier ouvrage cité plus haut), la défaillance d’un état (ou de plusieurs) paraît inévitable : se posera alors de manière aigu le problème d’un modèle de croissance totalement inadapté (crise systémique).
La route 66 est la route du rêve américain. Immortalisée par « les raisins de la colère » de Steinbeck, elle traverse les Etats-Unis d’est en ouest, 3940 kilomètres de Chicago à Los Angeles. La misère est de retour : on y retrouve ceux qui s’étaient vu propriétaires d’une maison qui n’arrêtaient pas de monter, et qui se retrouvent sans rien, même pas un toit sur la tête. Les victimes de la titrisation du rêve américain.
La route 66 risque d’être une voie sans issue, tant que certain ont des privilèges exorbitants qui n’ont pas de contrepartie explicites.
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Excellent ! Le prof qui forme nos élites qui prennent toutes les décisions qui nous plongent dans la merde critique de manière raisonnée le système auquel il a participé. Culpabilité ? En tout cas j’ai vraiment apprécié.
C’est pas une attaque mais une reflexion Ca ne retire rien à la qualité de l’article Je trouve surprenant que cette dénonciation de ce systéme soit le fait d’une personne qui l’a au moins entretenu Stiglitz a également écrit pour critiquer le système alors que sous l’adminisration Clinton il en était un artisan Elle est là la question : comment des personnes aussi au fait et formant nos élites en arrivent à se faire si mal interpréter ?
La banque Lehman
Brothers a bénéficié de la complicité du Trésor américain et de la Fed
pour masquer ses pertes, en détournant des outils financiers déjà
louches...
Le rapport de 2200 pages mentionné établit clairement
que la crise financière qui ruine l’économie mondiale *n’est pas un
accident*...«
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Le 5
Mai 2009, Alain Grayson questionne l’Inspecteur Général, Elisabeth
Coleman,de la FED sur les 9,7 trillions de dollars qui ont disparu et
sur ceux ou celui qui ont bénéficié de cet argent.
L’Inspecteur
Général de la Réserve Fédérale (FED) dans la vidéo ci-dessus, reconnaît
que des trillions de dollars ne peuvent pas être retrouvés.
Ces
cinq minutes de vidéo proviennent d’une audition du Congrès où
l’Inspecteur Général de la FED, Elisabeth Coleman est interrogée par le
Membre Du Congrès, Alain Grayson, le 5 mai 2009, sur les sommes d’argent
énormes dont la FED est responsable.
L’Inspecteur Général évite
de répondre à chaque question demandée. En fait, elle semble en savoir
moins que le Membre du Congrès Grayson.
On sinquiétait pour la dette US, qui vient de dépasser les
11300 milliards de dollars US , mais on découvre avec stupéfaction que
la banque centrale des USA, la Federal Reserve, qui nest en fait rien
dautre quun cartel constitué par les plus grands établissements
bancaires des États-Unis dAmérique, aurait égaré pas moins de 9000
milliards de dollars !
Disparus. Volatilisés. Plus aucune trace
de ce qui représente une dette supplémentaire de 30 000 dollars par
citoyen des USA.
En 2001, le 10 Septembre, cest-à-dire la veille
des attentats du 11 Septembre 2001, Donald Rumsfeld déclarait que le
Pentagone avait égaré de manière inexplicable la somme de 2300 milliards
de dollars US.
Pourquoi les grands médias, CNN, FOX, MSNBC,
TF1, France 24, Itélé, BFMtv, Canal+, et LCI n’osent-ils pas en parler ?
Que va faire Mr.Obama ? Qu’elle est la responsabilité de
l’administration Bush ? Cette histoire est-elle une « Secret Story » de la
finance internationale ?
au contraire, etant du domaine, il peut éventuellement avoir un regard plus renseigné.
Apres tout, tous les employés de banque, sont-ils aussi complices et coupables, les vendeurs de crédit, les constructeurs de maisons...
Mais aussi tous les ménages qui placent leur épargne depuis des années sur des actions et des produits car tout est speculatif (on fait un pari sur l’avenir) et quand on bloque son argent sur 8 ans pour obtenir 8% on ne demande pas de détail sur la mécanique qui permet de générer de l’argent sur l’argent.
En fait nous sommes tous complices selon une logique consensuelle de masse.
Les vraies questions sont que fait-on maintenant pour rebatir l’avenir ; que fait-on réellement et QUAND ?
J’attends des réponses.
La mienne étant pragmatique et intuitive : - insurrection des peuples au niveau européen - Etat d’urgence et mise en place d’institutions venant des ciyoyens ou controllées par eux. - redéfinition d’une politique economique intérieure (concernant les biens fondamentaux) sur la base d’un noyau dur inaliénable ce qui suppose reprendre les grandes infrastructures passées au privé.
... sachant que nous devront rebatir sur la réalité avec un rabaissement généralisé de la richesse.
finallement les trente glorieuses n’ont été qu’une exception dans l’histoire et la suite, une deviance de la financiarisation.
Je crois comprendre que les banques vont fermer, parce qu’elles ont des dents qui rayent le parquet et qu’elles ont réussi à nous mettre collectivement en sur-endettement ?
Bon, ben, je vais sortir mes euros de la Caisse d’Épargne pour les mettre entre les draps dans le placard
90% de l’article nous donne une analyse « après-coup » de la situation, analyse assez banale car déjà faite par tous les experts « financiers » de la planète, vous savez ces experts qui en 2008 nous expliquaient que ce n’était pas grave
Aujourd’hui ils nous font tous le coup du « je vous, l’avais bien dit » et du « voila pourquoi c’est grave », mais comme tous les autres « experts », l’auteur reste dans le flou le plus artisitique concernant l’avenir et surtout les causes precises d’un krash à venir. On sait tres bien qu’apres avoir raté le coche en 2008, nos brillants analystes n’ont plus qu’un fantasme : etre le premier à predire l’effondrement du systeme, alors ils s’y mettent tous à perorrer sur le comment du pourquoi et a faire une concurrence imbecile à madame Soleil et à Bebette Tessier réunis
bref cet article est certes sérieux, mais n’apporte rien de plus au débat, et nous donne une vision primaire et simpliste de notre futur. Il ne prend pas en compte les delires belliqueux des usionistes, ni les prises de decision imbéciles de nos dirigeants (qui aurait pu penser qu’en 2008, ils décident d’injecter des milliers de milliards), et encore moins les risques de flambées sociales qui pourraient bien nous donner des feux de la St-Jean du plus bel effet
Je peux déjà prédire qu’au début du second crash, quand les gens vont réaliser, ça va être la ruée vers les distributeurs automatiques et dans les banques. Il n’est d’ailleurs pas exclu que ces dernières empêchent
les gens de retirer leur argent aux D.A.B... Ceux qui auront anticipés et qui se seront constitués une petite réserve sous le matelas, ceux là s’éviteront bien des soucis.
Oui enfin dans un tel cas ce n’est pas de l’argent qu’il faut stocker car vos bouts de papier ne vaudront rapidement plus grand chose, et c’est pas très digeste. Mieux vaut des conserves.
Réflexion intéressante malgré ses redondances, d’autant plus qu’elle émane d’un (ex ?)soldat de la finance ! Dommage qu’elle n’aille pas jusqu’à conclure qu’il faut remettre en cause non pas le modèle de croissance actuel mais la croissance en tant que dogme. En effet, si nous sommes passés d’une croissance soutenue par la consommation des ménages à une croissance soutenue par l’endettement, c’est bien parce que le premier processus ne répondait plus aux exigences de rentabilité du capital. Et à supposer qu’on y revienne, cela signerait l’arrêt de mort de toute prétention à ne pas saccager la planète. D’où cette conclusion logique et inéluctable : il faut sortir de la logique de croissance.
Analyse lucide et détaillée, qui devrait aboutir, en toute logique, à l’inévitable REFORME MONÉTAIRE, qui supprimerait le pouvoir de création de l’argent aux banques, la saisie de leurs actifs financiers, la nationalisation des banques de dépôt, la suppression des paradis fiscaux, des niches fiscales, la suppression des bourses, l’annulation de la dette des états, la taxation lourde des produits de la spéculation, et de tous les produits strictement financiers ; donc la refondation totale et complète du système capitaliste néolibéral globalisé.
Comme les milieux financiers le savent parfaitement, mais qu’ils feront absolument tout ce qu’ils peuvent pour ne pas lâcher le moindre morceau, et pour l’éviter, on peut parier sur leurs efforts pour le déclenchement d’une troisième guerre mondiale ; reste à savoir quelle forme elle prendra ; probablement des conflits généralisés pays par pays où, pour répondre aux éventuelles insurrections populaires, les armées seront commanditées pour entrer dans le jeu, et permettre d’instaurer des systèmes autoritaires..
Pour un système capitaliste libéral, rappelons que le système de gouvernement idéal est une dictature (cf le Chili avec Pinochet) ; la Chine a donc tous les atouts pour devenir le nouveau maître du monde...
Votre commentaire sisyphe est clair et concis. C’est un peu la conclusion qui manquait à cet article. Comme quoi ce qui ce conçoit bien s’énonce clairement
Sisyphe a raison. L’article ne nous apprend rien qu’on ne sache déjà, malgré sa longueur. Certes le problème est monétaire, comme toujours. Les solutions sont évidentes : chacun pour soi, en essayant de retrouver une économie réelle derrière toutes ces liquidités inutiles. Ensuite, on fait comme d’autres l’ont fait : on ne paye pas la dette, et l’on fait marcher la planche à billets en freinant l’inflation par le blocage des prix temporaire. Rien de nouveau en somme. Pas de quoi s’affoler : personne ne fera la guerre parce que tout le monde fera comme tout le monde. Bien entendu il faudra rationaliser tout le beau monde de la finance. Et pour finir revoir complètement le système politique. www.citoyenreferent.fr
l’inévitable REFORME MONÉTAIRE, qui supprimerait le pouvoir de création
de l’argent aux banques, la saisie de leurs actifs financiers, la
nationalisation des banques de dépôt, la suppression des paradis
fiscaux, des niches fiscales, la suppression des bourses, l’annulation
de la dette des états, la taxation lourde des produits de la
spéculation, et de tous les produits strictement financiers
C’est justement avec des exigence comme ça que rien n’arrivera à part une dictature...
Perso la suppression des bourses et l’annulation des dettes des états est monumentalement stupide et contre-productif alors que la simple réappropriation de la création monétaire pourrait transformé les dettes avec des intérêts ingérables en dettes sans intérêts positives puisque juste et gérable.
C’est trop facile de proposer des options qui ruinerait la confiance international pour laisser le beau rôle du consensus à la finance anglosaxonne.
Rien n’exclue que le bénéfice de la création monétaire ne revienne aux états si les frais de fonctionnement ne sont pas financé par du crédit (vu la marge dégagé grâce au changement de dette à intérêts à sans intérêts rien de plus facile).
Sans ça ou avec des chichis futiles et porteur de discorde, ce sera le statuquo.
Il faudrait néanmoins se poser la question de la finalité, que celle-ci soit consciente ou pas.
Le pouvoir de création monétaire laissé au banques leur permet de gouverner en paix, cela leur permet d’organiser l’économie selon leur bon vouloir. La finance se définissant étymologiquement comme le fait de terminer un projet en payant.
Ainsi, avoir politiquement permis la création d’un clan de financiers, n’aura, au final, fait que de remettre le pouvoir à celle-ci de ne finaliser que les projets à sa convenance, selon le principe dénommé « gouvernance ».
Mais pour finaliser la réforme monétaire, il faudra bien quelques financements. Or j’imagine mal la finance financer par elle-même toute initiative poussant à mettre fin à ses moyens de gouverner. Elle semble plutôt financer les courants politiques qui ne lui nuise pas, ou bien ceux qui permettent l’auto-destruction de ses adversaires.
Bien sur qu on ne sortira plus de cette crise ,mais il n y aura pas de
guerre mondiale ,la guerre civile un peu partout est bien plus
probable !!
C’est à peu près ce que j’ai dit dans mon intervention, si vous l’avez lue.. Mais plutôt que de « guerre civile », qui suppose des affrontements de citoyens entre eux, il faut plutôt envisager le cycle manifestations, répression, insurrections, répressions, instauration de lois martiales, et, au final, régime autoritaire.
Les citoyens ne se battront pas entre eux ; ils sont, pour les 90% victimes de ce système ; ce sont les forces de répression, mandatées par les dirigeants politiques, eux-mêmes vassaux des puissances financières, qui se chargeront de la « remise au pas » ; sanglante, au besoin...
Je ne suis pas allé aussi loin que vous dans mon propos mais j’en pense autant. Par contre, que faire si le gouvernement décide de passer l’impôt à la revente (9% actuellement) à 50% ou plus ? (aussi, quand on a de l’or chez soit, il faut être très discrêt ;)
Je ne parierai pas sur vos réelles motivations, mais je trouve quand même bizarre que ceux qui profitaient pleinement de ce système se mettent soudain à le critiquer ! Culpabilité ou revirement vers le clan des nouveaux gagnants ? Nouveaux gagnants car apparemment le système financier va éclater...
Rappelons quand même les primes de nos amis traders : peut être bien au minimum un an de salaire, pour un net mensuel de 2000 ou 3000 euros, ça fait un joli paquet, alors que certains bossent comme des malades pour avoir le SMIC !!! Qu’est ce qui pourrait justifier un tel écart de rémunération ? La conclusion est évidente : ce n’est pas une histoire de mérite !
Malheureusement, beaucoup de crapules (je ne m’adresse pas à l’auteur ici) sévissent dans le système financier, car ils ont toujours su comment ce système marche, et comment il peut pousser au bord du gouffre des familles entières, des entreprises et maintenant des états !
Chaque personne ayant bosser pour le système financier est responsable, de près ou de loin, du malheur des gens (malheur actuel et malheur à venir), car rien que l’application du taux d’intérêt, et la création de l’argent à partir de la dette (pour ne pas dire à partir de rien) est une énorme arnaque ! Mais tant que ça rapportait sans trop susciter de questions chez les gens, nos amis financiers étaient contents ! Mais maintenant que la bateau menace de couler, certains essayent de se faire passer pour des gentils, pour ne pas se faire dévorer comme par des requins par les peuples qu’ils avaient essayé d’affamer !
Un exemple concret de ce genre de crapules, les recouvreurs des sociétés de crédits ! Voici un docu effrayant sur le sujet. Effrayant car plein de témoignages de gens tellement endettés qu’ils perdent tout, et qui commencent même à se demander s’ils devraient s’arrêter au feu rouge ! http://www.dailymotion.com/video/xc9px0_les-etats-unis-une-mort-a-credit-1_news
Bonjour, Je soupçonne fortement le système financier de nous cacher le vétitable problème. Ce système financier a grandi et est devenu toxique parce que porté par un problème de fond. Aménager la finance ne serait pas une solution ; on repartirait pour une nouvelle période qui aboutirait à la même situation de crise, ou à quelque chose de similaire. La véritable cause, le véritable problème de fond (je le soupçonne) c’est le fait que la production/consommation dépasse ce qu’elle serait si elle était alignée sur les possibilités du travail (et de l’ingéniosité humaine). Il me semble que la production/consommation ne doit pas être dopée avec des moyens artificiels tels que la fausse monnaie, les financements fictifs. La part de production supplémentaire qui résulte de ces faux moyens est forcément toxique, au moins à terme, puisque la finance qui en est la contre-partie n’a, elle, pas de contre-partie. Gérer ce système ne peut être qu’un numéro d’équilibriste. Mais ce numéro ne peut durer qu’un temps (cent/deux cents ans ?). Il semble bien que le déséquilibre ait maintenant dépassé les capacités des acrobates. Il faut mettre fin à la représentation. Cette production dopée se baladait dans le vide, et en plus nous obligait à la croissance indéfinie qui butera rapidement sur la fin des matières premières, la dévastation de la planète...et de nos encéphales. Je ne suis pas en mesure de développer complètement ces idées mais il me semble que la guérison consiste à éliminer purement et simplement le système financier définitivement mortifère et à produire uniquement par échanges valeur contre valeur en utilisant un autre système uniquement comptable (ce qui devrait ramener la consommation à un niveau supportable pour la vie sur terre).
@ le péripate. Faux : le laisser faire et laisser aller est aussi un système. Il y règne une loi, celle des marchés. On voir ce que ça donne : l’ultralibéralisme dogmatique et ses crises.
Mort de rire de me voir opposé aux délires fascistes de Larouche/Cheminade. L’Empire Britannique comme Empire du Mal. Le terme loi a deux sens, sur lesquels on peut faire jouer la confusion. Il y a les lois au sens de la physique et la Loi. À ce que je sache le terme loi accolé à marché est du premier type. Dans ce cas parler de dictature des marchés est aussi idiot que de parler de dictature de la pesanteur.
Peripate, bien non. Pour la petite histoire, en science, le terme de loi vient de la croyance historique en Dieu : il fallait découvrir les lois « divines » qui gouvernent le monde. On devrait préférer au terme « loi », en matière de science physique, celui de principe physique, le principe étant (latin princeps), la cause première.
Le terme de loi du marché est également ambigüe. Certes plus personne ne croît en la « main invisible ». Du point de vue des sciences sociales, l’économie appartient aux sciences morales et politiques (voir l’académie des sciences morales et politiques), ce qui signifie que l’économie est gouvernée.
Sinon, pourquoi y aurait-il donc des appels à régulation ? Pourquoi certains prétendraient-ils que la régulation pourrait améliorer l’économie ? Pourquoi les politiques promettraient-il grâce à leur politique un économie plus forte ?
Prétendre que l’économie suit des lois de même nature que la physique, est une fraude. C’est cette fraude qui est à l’origine de l’acceptation politique que toute régulation de l’économie était inutile.
Pourquoi ? Parce que l’économie est faite par des hommes, pour des hommes. Parce que les états assurent le paiement des dettes et le suivi effectifs des contrats par les cours du justice. Le code du droits des affaires ou commercial sont forts épais. Les états définissent même la monnaie qui a cours légal.
Au résultat, cette fraude insistant sur l’inutilité du gouvernement de l’économie a permis la situation suivante : c’est maintenant le marché qui fait sa loi.
Simplement le gouvernement à changé de coté : il n’est plus définit par la démocratie, mais par des ??? non élus. C’est la concept de gouvernance.
Autrement dit, c’est ce que l’on peut appeler un coup d’état et l’abolition de toute République effective, ce qui permet de revenir au système féodal.
Pour le péripate : la loi du plus fort est aussi du même type. Ni la loi du marché, ni la loi du plus fort ne sont rédhibitoires, c’est ce qu’en font les hommes qui détermine ce qu’on peut en dire.
Par ailleurs, la loi du marché n’est qu’une vue de l’esprit, un concept qui ne prend de sens que dans des contextes précis. Le dogme de la main invisible place la loi du marché en loi suprême qui ne s’autorise que d’elle-même. Un discours typiquement pervers, donc.
Ça doit être dure d’être confronter avec de l’info non prémachée qui replace Keynes pour ce qu’il est = un dévoué serviteur de l’empire du libre-échange et oui !!!!!!
Au point d’en arriver à l’antisémitisme parce que quoi ? panne d’argument raisonnable je suppose.
La finance pour la finance ne mène à rien et la production technologique amplifie le pouvoir légitime des peuples.
C’est en substance le discours monstrueux de Larouche.
C’est trop hooooorrible.
Vérifier les classiques je vous attends de pied ferme monsieur « j’évite le débat »
Que voilà de beaux discours, un petit pastis qui va du moralisateur au carrément délirant.
Fort bien, messieurs. Il n’y a pas de loi du marché.
Je me demande comment vous arriveriez à me vendre un aspirateur-balai en panne pour 1000 euros. Je ne voudrais pas. Et ça, c’est ma LOI.
Je me demande toujours comment des gens apparemment intelligents peuvent être si bête. C’est sans doute ce que on appelle des intellectuels. De gauche.
Péripate « Je me demande comment vous arriveriez à me vendre un aspirateur-balai en panne pour 1000 euros. Je ne voudrais pas. Et ça, c’est ma LOI. »
Vous convenez donc que c’est votre gouverne personnelle qui vous fait acheter une chose ou pas, par conséquent, vous reconnaissez que la loi du marché n’est pas une « loi physique ». C’est un gouvernement.
Maintenant le problème de la liberté : celle-ci est limitée du fait de nos besoins physiologiques. Nécessité de boire, de manger, de dormir.
Si je prends l’exemple de l’eau : si nos aïeux ne nous avaient pas laissé un réseau d’eau potable parvenant directement au coeur des foyers, alors nous devrions passer chacun environ une heure pour aller chercher de l’eau tous les jours.
Avoir organisé ainsi un réseau d’eau permet au final d’augmenter la liberté de chacun de 1 semaine par an, soit 3 années pour une espérance de vie de 75 ans. Et comme l’eau prélevée ainsi n’est pas salubre, les maladies provoquées aboutisse à une diminution de l’espérance de vie de, disons, 5 ans.
Ainsi, un travail organisé a permis, dans ce cas, d’augmenter la liberté d’action de chacun de 8 années minimum à l’échelle d’une vie. Ce n’est pas rien.
C’est-à-dire que si la liberté d’aujourd’hui se prend, en revanche, les libertés de demain se prévoient et s’organisent grâce au travail d’aujourd’hui. Mieux le travail est pensé, moins il en faut et plus il engendre de liberté à l’avenir pour tous. Si le travail est mal pensé, il en faudra toujours de plus en plus et c’est l’absence de liberté qui en sera le résultat.
Mais il suffit de relire simplement la cigale et la fourmi de Jean de La Fontaine.
Un excellent article quoique un peu touffu par moment, mais qui a l’avantage de donner un tableau extrêmement juste et pertinent de la crise actuelle et de ses conséquences dramatiques.
Le délire habituel Agoravoxien viens cette fois-ci d’un prof à l’X et à l’ENA, excusez du peu ! D’habitude ce délire est plutôt ridicule par sa répétiivitè pleine de bonne conscience altruiste mais par sa naïveté mal dégrossie reste finalement touchant. Mais là marqué de cette autorité ... ça fait vraiment peur !
A l’auteur Article parfait résumant d’une manière très claire la réalité de la crise. La situation est empirée par l’action du système financier qui intervient, après les spéculations sur les produits financiers, l’immobilier et les CDS, massivement en spéculant avec des contrats et des swaps sur toutes les commodities (soft and hard). Les spéculations ont touchées depuis longtemps sur ces marchés les commodities phares (pétrole, gaz, sucre, céréales, café cacao). Maintenant c’est tous les produits (le jus d’orange est un des marchés en pointe) et surtout dans des proportions inimaginables liées à des swaps sur contrats dérivés. La « ponction financière » sur l’économie basique est faramineuse et a complétement bouleversé les marchés physiques et créé d’énormes bulles totalement spéculatives sur les produits de premières nécessité (évaluées en position spéculatives de unité de compte par dizaine d’années de productions mondiales....) C’est toute la base économique mondiale qui est entre les mains des équipes de trading des institutions financières sans AUCUN contre pouvoir et réglementation. Le risque systémique n’est plus un risque, c’est une certitude.
Bel article, merci. Meilleur que le précédent que j’avais lu de votre part sur la crise.
Un bémol encore fois : vous ne parlez pas du pic oil qui est pourtant central dans cette crise.
Une question. Je n’ai pas bien compris ce passage. Pouvez vous expliciter ?
Prenons l’exemple de l’aléa moral. Il a été étudié par joseph
Stiglitz en s’appuyant sur l’exemple du marché de l’assurance santé. Il
repose sur l’asymétrie de l’information. En effet un individu peut
avoir des conduites à risque à partir du moment où il a souscrit un
contrat d’assurance contre ceux-ci, alors que l’assureur n’a aucun
moyen d’avoir accès à cette information.
La solution consiste donc à imposer des pénalités tellement fortes qu’elles compensent la faible probabilité d’être découvert.
Etre découvert a faire quoi ? L’assureur n’a pas accès a quelle information au juste ?
Cela veut dire que l’assureur n’est pas au courant des comportements à risque de son assuré, autrement il augmenterait le montant de son assurance. L’assuré a donc peut de chance qu’on découvre ses comportements à risque.
Merçi pour l’article. J’apprends et comprends de mieux en mieux la situation à travers ces débats passionnants. J’ai toutefois en tant que néophyte une interrogation sur un point :
Que se passera -t-il avec mon prêt immobilier lorsque ma banque (la société générale) fera faillite ? Qui exigera que je continue de payer ce prêt ? En partant bien sûr du principe que vu la situation, aucune banque ne sera en capacité de racheter les actifs et passifs de la SG.
C’est l’état qui reprend la créance au pire (sinon c’est la banque qui va rachetter le cadavre de la votre qui rependra). En aucun cas le « pécum » moyen ne se retrouve sans rien a payer ! lol
Ce qui est appelé la loi des marchés n’est pas une loi, mais il existe bien des lois de lÉconomie et des sciences sociales qui est un tenseur de spatialité qui lie l’économie aux sciences sociales. On apprend en marketing que 80% de tous les achats sont faits sur impulsions. Il ne faut donc pas se surprendre que la loi de l’Offre et de la demande est valide qu’à quelques occasions. Pour ce qui est de donner un tour de vis à la finance mondiale, comptez sur moi, les folies achèvent et personne n’aura le cran de s’opposer à moi parce que je vous ai sauvé d’une troisième guerre mondiale. Marx reprendra tous ses droits de grand expert de la finance mondiale. Pierre Boisjoli le conseiller divin le seigneur des seigneurs le roi des rois le prince de la paix