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Accueil du site > Tribune Libre > La laïcité face aux dérives concordataire et identitaire

La laïcité face aux dérives concordataire et identitaire

À la suite de l’entretien donné par Élisabeth Badinter le 6 janvier dernier où elle déclarait sur France Inter[1] : « Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe. », le rapporteur général de l’Observatoire de la Laïcité, Nicolas Cadène, avait stigmatisé sur Twitter[2], sans raison apparente, les propos de la philosophe accusée de détruire son travail. Pourtant, celle-ci n’avait à aucun moment évoqué ni l’Observatoire, ni ses responsables. Seul le mot « islamophobie » a fait débat lors de son interview. Depuis quelques années, des dérives insidieuses se sont installées autour de ce concept d’islamophobie souvent utilisé. Chacun le définit à sa manière, selon ses convictions ou intentions : « Le mot "islamophobie" a été pensé par les islamistes pour piéger le débat et détourner l'antiracisme au profit de leur lutte contre le blasphème. »[3]Ce que confirme Gilles Kepel [4] : « mot inventé par les Frères Musulmans par symétrie spécieuse avec la victimisation des Juifs »

 

Interrogeons-nous, avons-nous le droit de critiquer une religion et la critique d’une religion doit-elle être assimilée au racisme ?

En 2005, le Haut Conseil à l'Intégration alertait : « En République, la critique de la religion, comme de toute opinion, est libre et constitutionnellement garantie. Elle ne saurait être assimilée au racisme et à la xénophobie, que les membres du HCI combattent activement. La pratique de la religion étant libre, l'islamophobie, c'est-à-dire la peur ou la détestation de la religion islamique, ne relève pas du racisme. »[5] Plus récemment, le dessinateur Charb, assassiné en janvier 2015, dressait un réquisitoire virulent contre l'utilisation du mot « islamophobie ». Son livre posthume est, d’ailleurs, intitulé « Lettres aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes ». « Le chantage à l’islamophobie est insupportable. La critique d’une religion ne se confond pas avec l’injure faite aux fidèles de cette religion, et c’est au juge et à lui seul de faire le partage, si litige il y a. »[6]

 

Sortir des accommodements irraisonnables

La réaction aux propos du rapporteur de l’Observatoire de la Laïcité ne s’est pas fait attendre. Le 11 janvier, trois membres de celui-ci, Patrick Kessel président du Comité Laïcité République, Jean Glavany député et Françoise Laborde sénatrice, dénoncent, comme ils le font depuis plusieurs mois : "les accommodements irraisonnables et le repli communautariste (de l'Observatoire)- au regard de différentes religions- au détriment de l’esprit d’une véritable République laïque". Ils ont annoncé suspendre leur participation à ses travaux présidés par Jean-Louis Bianco[7]. Jusqu’à fin décembre 2014, son président s’évertuait à proclamer, en toutes circonstances : « La France n'a pas de problème avec sa laïcité »[8] . Il voulait faire admettre sa vision d'une « laïcité d'apaisement », en particulier, dans l’affaire Baby loup : « la loi ne règle pas tous les problèmes ». En clair il ne faut pas légiférer et pour le moins rester dans l’ambiguïté !

 

Le 15 Janvier trois organisations la Fédération Nationale de la Libre Pensée, la Ligue des Droits de l’Homme et la Ligue de l’enseignement publient un communiqué dans lequel elles estiment que : « L’Observatoire de la laïcité, son président et son rapporteur, viennent d’être la cible ces jours derniers d’attaques – du Premier ministre ? - aussi injustifiées que dénuées de fondement » et, une semaine plus tard, lancent une pétition[9] : « pour soutenir Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène les responsables de l’Observatoire de la Laïcité » en réponse à une autre pétition lancée par deux personnes[10] : « Mr JL Bianco doit démissionner de la présidence de l'Observatoire national de la laïcité ».

Le 18 janvier, le Premier ministre, lors d'une conférence du Conseil représentatif des institutions juives de France, s’exprime sur ce débat et avertit : "Je verrai bientôt Jean-Louis Bianco. L'Observatoire de la laïcité, placé d'ailleurs sous ma responsabilité –je lui rappellerai–, ça ne peut pas être quelque chose qui dénature la réalité de cette laïcité". Le Premier ministre s’interrogeait sur la signature, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, de Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène au bas d'une tribune de l’association pluri religieuse « COEXISTER » [11] intitulée « Nous sommes unis »[12] dans une orchestration médiatique. Le 26 janvier 2016, 150 personnalités diffusent dans le Monde et Libération, sans se prononcer sur le fond du débat, « Une lettre de soutien à Jean Louis Bianco et Nicolas Cadène »[13].

 

Ne pas sacrifier les principes pour l’émotion

On ne peut sacrifier la laïcité des institutions pour la légitime émotion sur l’autel du terrorisme. Ne sacrifions pas les principes permanents pour l’émotion passagère. Pourtant, les deux responsables institutionnels de l’Observatoire de la laïcité, placé sous l’autorité du Premier ministre, ont, dans leur fonction, soutenu le texte de 40[14] puis 80 personnalités de quelques organisations éparses et cautions d’une myriade d’associations cultuelles dans la galaxie, exclusive, des trois religions du livre. Et les orthodoxes, les bouddhistes, les hindoues, les évangéliques… ? Cette démarche s’inscrit explicitement dans une stratégie interconvictionnelle concordataire. Et, parmi les signataires figurent des militants réputés proches des Frères musulmans et du Collectif contre l'islamophobie (CCIF), dont les prises de position sont très controversées. Le CCIF présente notamment la loi scolaire de 2004 comme discriminatoire et celle de 2010 contre le port du voile intégral comme "islamophobe". Mais aussi à leurs côtés le rappeur Médine qui chante et proclame, sur des textes très communautaristes, que la société française et la laïcité sont en guerre contre les musulmans.

Ainsi, le Premier ministre ne pouvait que rappeler : "On ne peut pas signer des appels, y compris pour condamner le terrorisme, avec des organisations que je considère comme participant du climat que l'on a évoqué tout à l'heure, ça, ce n'est pas possible", il évoque un "climat nauséabond". Concernant Nicolas Cadène, il affirme qu'"un collaborateur d'une organisation de la République ne peut pas s'en prendre à une philosophe comme Elisabeth Badinter". "L'Observatoire est indépendant mais là, il y a des lignes qui ont été dépassées, et je le rappellerai à chacun", conclut le Premier ministre.

Jean-Louis Bianco ripostait, à tort, en écornant l’autorité Manuel Valls : « L'Observatoire de la laïcité n'est pas placé sous sa responsabilité", dit-il sur Twitter[15]. Il accuse le Premier ministre de méconnaître "la réalité des institutions indépendantes"

On peut lui faire remarquer que l’Observatoire de la laïcité[16] n’a pas le statut d'une « autorité administrative indépendante » (AAI). Selon le Conseil d’État, les AAI sont des « organismes administratifs qui agissent au nom de l'État et disposent d'un réel pouvoir, sans pour autant relever de l'autorité du gouvernement ». Ce n’est pas le cas de l’Observatoire de la laïcité[ instance placée auprès du Premier ministre ayant pour objet de conseiller et d’assister le Gouvernement « dans son action visant au respect du principe de laïcité dans les service publics.  » « Un rapporteur général est nommé par arrêté du Premier ministre. Il propose un programme de travail et assure la coordination des travaux de l'observatoire. Il assure le secrétariat des séances. » Ce rapporteur doit-il, hors de son activité, observer un devoir de réserve sur les sujets afférents à ses compétences  ? La jurisprudence mentionne que des agents exerçant des responsabilités ne peuvent tenir des propos ou commettre des actions qui auraient des répercussions sur les conditions d’exercice de ses fonctions. Il semble que ce n’est pas la première fois que des écarts sont constatés.

Dans la compétence de l’Observatoire : « visant au respect du principe de laïcité dans les services publics » est-il légitime, au regard de la laïcité et de la liberté d’expression, de s’abandonner à reprendre et à réprimander les propos, non diffamatoires et non contestables de citoyens fussent ceux d’Elisabeth Badinter ?

Le 26 janvier, le Collectif Laïque, presque eu complet, signe avec 18 de ses organisations[17] un communiqué[18] : « Élisabeth Badinter a, sur France Inter, dénoncé l’usage pernicieux du terme « islamophobie » contre la laïcité. Le Collectif partage cette critique. Nous regrettons que ces propos aient donné lieu à de violentes attaques injustifiées dans les médias et sur les réseaux sociaux, notamment de la part du rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité. » On ne peut se focaliser, exclusivement, sur des problèmes de personnes, il faut s’interroger sur les questions de fond. L’hebdomadaire Marianne, dans un dossier, semble poser quelques questions, exclusivement centrées sur une période récente : « De Jean Louis Bianco à Patrick Buisson : ils veulent tuer la laïcité ».[19]

 

Donner de la laïcité une définition claire.

La laïcité s’inscrit, de plus en plus, dans un unanimisme trompeur. Pierre angulaire du modèle républicain, cette laïcité n’était-elle pas qualifiée de « positive » en 2007 par ceux qui, en 1984, combattaient cette "vieille lune pour esprits attardés" ? N’est-ce pas là le triomphe de l’équivoque ? Cette entreprise de récupération du mot laïcité participe d’une volonté de dénaturation du concept dans des traductions très diverses et parfois antinomiques. D'une part, l’extrême droite et la droite identitaire, dans une attitude de façade, concentrent leurs feux sur l’islam, en convoquant la laïcité avec toutes les arrière-pensées que l’on sait. D'autre part, dans le domaine institutionnel, le dualisme scolaire profite de plus en plus à l’Eglise catholique, avec l’appui d’élus, de toutes tendances. Certes, on ne saurait réduire la question de la laïcité à celle de l’école. Pour autant, l’en exclure, maintenant, est un piège qui conforte une dérive concordataire. Pire, un reniement au regard de nos principes républicains.

Derrière cette polémique abondamment médiatisée, centrée presque exclusivement sur des personnes, le débat autour de la définition du principe juridique de laïcité et ses applications perdure. Laïcité parfois remise en questions, y compris, par des associations « investies de façon historique » qui ont pu se laisser emporter dans les stratégies cléricales concordataires initiées, par l’Eglise catholique, depuis la fin du deuxième conflit mondial en inventant le concept de « laïcité ouverte » réactivé après 1984.

« Nous ne sommes pas des acteurs politiques, mais nous sommes des partenaires des institutions », revendique, aujourd’hui encore, Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la Conférence des évêques des France (CEF). « Les religions sont des partenaires », abonde Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman. Ces discours ambigus nécessitent clarifications.

Loin de s’éteindre, la guerre scolaire s’aggrave toujours depuis la loi Debré de 1959, et les concessions au pluralisme scolaire après juillet 1984 ont ouvert la voie à la « laïcité plurielle » et au développement d’une stratégie institutionnelle concordataire. Ils s’inscrivent dans cet appel œcuménique, en 1987 du Cardinal Vilnet président de la CEF : « L'heure semblerait venue de travailler avec d'autres, à redéfinir le cadre institutionnel de la laïcité » aussitôt, à l’unisson, ces collègues cardinaux prenaient la relève " Entre l'Eglise et l'Etat, on ne peut plus parler de séparation, mais de collaboration " affirme en I988 Decourtray sitôt suivi par son confrère Lustiger : " Si l'Etat ne faisait pas l'effort de redéfinir les conditions de la séparation, dans l'état actuel des mœurs et de la société, il porterait gravement atteinte à un droit imprescriptible, au patrimoine spirituel qui est un bien de la nation. "

La société française se trouve, aujourd’hui, confrontée à l’émergence de l’Islam aux côtés des autres religions du Livre. De la prise en compte de cette réalité est né un débat entre ceux qui militent pour une bienveillance et une reconnaissance institutionnelle à l’égard de l’Islam donc l’inscrire dans un processus concordataire afin de maintenir et développer les accommodements et passe droits de quelques cultes. Alors que d’autres développent une logique identitaire, comme Eric Ciotti : « La France est le fruit de ses racines chrétiennes. Notre devoir est de faire en sorte que la France reste la France ! C'est pourquoi, je vais déposer une proposition de loi visant à inscrire dans notre Constitution nos racines chrétiennes. ». Après le débat sur « l’identité nationale » lancé par le précédent président de la République, c’est l’illustration de la confusion et la stratégie de ceux qui enferment toute une partie de la population issue de l’immigration dans une appartenance présupposée à l’Islam, imposée comme marqueur identitaire. On assiste à une partition de la sphère publique éclatée en appartenances religieuses par ce marquage ostentatoire imposé. « Hérité de l’histoire, le modèle alsacien-mosellan », élargi à l’islam, « intéresse Paris », laisse par ailleurs entendre la presse[20].

Sauf à tomber dans le piège de cette alternative concordataire ou identitaire qui trahit nos principes républicains, on ne peut pas dissocier la question de l’Islam de celle des autres cultes et convictions.

Alors, pour respecter nos principes républicains, la seule voie possible ne peut être que la laïcité.

C’est la seule question qui vaille, car, on ne peut réduire cette polémique née d’un tweet à la démission de tel ou tel responsable institutionnel. Cela relève de la responsabilité du pouvoir politique. Cependant on ne peut occulter plus longtemps les débats combats, essentiels, sous-jacents autour de la laïcité.

 

 1905, la liberté de conscience faite loi

La laïcité, pour l’Etat et les institutions publiques, n’est ni l’inclusion, ni l’exclusion des convictions ou des religions. LA LAÏCITE, PRINCIPE CONSTITUTIONNEL, N’EST NI CONTRE LES RELIGIONS, NI AVEC MAIS SANS ELLES. La laïcité c’est la neutralité, la séparation. Seule la neutralité effective de l’Etat et celle des institutions concrétise le primat de la liberté de conscience et garantit la liberté de culte pour ne placer aucune opinion au-dessus des autres. Ainsi l’Etat est le gardien de l’égalité républicaine.

L’obligation de respecter le principe constitutionnel de laïcité de chaque citoyen et non de quelques groupes ou religions arbitrairement choisies est la meilleure assurance que l’émancipation, la liberté, les droits et la sécurité de chacun d’eux soient garantis de manière effective. La laïcité c’est refuser tout privilège à l’athéisme comme aux religions.

La laïcité relève d'abord du droit. Au regard de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, du 9 décembre 1905, c’est : le primat de la liberté de conscience, l’égalité en droit de tous les citoyens (et non des religions) au regard de leurs convictions, y compris religieuses et la nécessaire neutralité de l’Etat au regard de toutes les convictions. La neutralité de l’Etat à l’égard de toutes les convictions et croyances n’est pas exempte de valeurs, ce n’est pas une abstraction. Elle constitue la condition nécessaire pour l’égale dignité de tous les êtres humains quelles que soient leurs cultures et leurs pratiques religieuses. Toute reconnaissance institutionnelle et une assignation à une appartenance privée constitue une discrimination positive

Dans son rapport parlementaire du 4 mars 1905 afférent à la loi de séparation, Aristide Briand aborde ainsi sa conclusion : « Aujourd’hui, il n’est plus personne pour contester sérieusement que la neutralité de l’Etat en matière confessionnelle ne soit l’idéal de toutes les sociétés modernes. »

Cette volonté de dissoudre la neutralité de l’Etat procède d’une démarche cléricale. Jean Baubérot (organisateur de la pétition de soutien à Jean Louis Bianco)[21] répète à l’envi qu’il est l’héritier de Briand et nous assène « l’État ne saurait être neutre »[22] et « La laïcité, "une interprétation fallacieuse de la neutralité de l'Etat »[23]

Le rôle de l’État est d’assurer la sécurité et la liberté de culte et non de l’organiser. L’Islam en France doit rester l’affaire des musulmans. Ce n’est pas exclusivement la « liberté religieuse » que la laïcité garantit mais d’abord la liberté de conscience, laquelle permet le droit de choisir sa religion, n’en pas avoir ou d’en changer. Voire de militer contre toute religion.

Les institutions publiques doivent demeurer incompétentes en matière de religion, ne reconnaitre institutionnellement aucun culte, aucune croyance. Cette séparation et cette stricte neutralité garantissent l’égalité des citoyens au regard de toutes les convictions.

 

Eddy KHALDI

Auteur de ABC de la Laïcité

Illustré par ALF

2015 Editions Demopolis

Texte publié par Le Délégué revue des DDEN

 

 


[2] Quand 1 travail de pédagogie de 3 ans sur la #laïcité est détruit par 1 interview à @franceinter d'1 personne. À quand 1 vrai débat clair ?

[3] Caroline Fourest & Fiammetta Venner - Islamophobie ? Revue ProChoix n°26-27, 2003

[4] Gilles Kepel – Terreur dans l’Hexagone Gallimard p.42

[5] HCI rapport de 2005

[6] Régis Debray, dans Marianne du 29 janvier 2016

[16] Le décret n° 2007-425 du 25 mars 2007 défini ses compétences

[17] A.E.P.L. Ile-de-France – Association Européenne de la Pensée Libre - C.A.E.D.E.L. – Mouvement Europe et Laïcité - Association Le Chevalier de la Barre - Les Comités 1905 - Fédération Française de l'Ordre Mixte International "Le Droit Humain" - ÉGALE - Grande Loge Mixte de France - Grande Loge Mixte Universelle - Grand Orient de France - Association Laïcité-Liberté - Comité Laïcité-République - Association Libres MarianneS - Association des Libres Penseurs de France - La Ligue du Droit International des Femmes - Observatoire de la Laïcité Provence – O.L.P.A. - Regards de Femmes - U.F.A.L. – Union des Familles Laïques - Union Rationaliste 

[19] Marianne du 29 janvier au 5 février 2016.

[20] Le Figaro, 3 mars 2015.

[22] Les 7 laïcités françaises


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14 réactions à cet article    


  • Donbar 19 février 2016 14:04

    « Islamophobie » c’est du n’mporte-quoi lexical, tout comme « antisémitisme », mais pour une tout autre raison. « Phobos » veut dire peur et pas du tout détestation. Alceste, l’homme qui détestait ses semblables, était-il surnommé l’Anthropophobe ? Reviens, Molière !


    • Abou Antoun Abou Antoun 19 février 2016 17:25

      @Donbar
      était-il surnommé l’Anthropophobe
      Non, mais ’le misanthrope’ ce qui veut dire exactement la même chose, mais encore l’atrabilaire amoureux, ce qui est nettement plus sympathique.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 février 2016 23:34

      @Abou Antoun

      Donbar

       

      L’islamophobie, ce n’est pas « du n’importe quoi ». Le mot dit très clairement que c’est l’islam, une religion, qui est crainte ou/et détestée par les islamophobes. Ce qui est, non pas « du n’importe quoi » mais une lâche tricherie intellectuelle et gouvernementale c’est, depuis des années, la volonté délibérée de faire croire que les islamophobes haïssent les musulmans, y compris ceux qui, parmi eux, sont parfaitement pacifiques. Il y a un mot très clair pour dire cette haine-là : la musulmanophobie. Le mot est aussi clair que celui qui dit la haine des juifs : la judéophobie. Si la France sombre lentement mais sûrement vers son islamisation totale c’est, dans une large mesure, à cause de ces confusions lexicales cultivées.

       

      Ceux qui les cultivent sont, soit déjà soumis, au moins dans leur tête mais ne s’en rendant même pas compte, soit franchement complices des islamisateurs. J’ose dire que je vois de nombreux gouvernants et journalistes dans cette seconde catégorie. Ceux-là mettent égoïstement leur pouvoir personnel au-dessus des valeurs et des besoins de leur pays.


    • Esprit Critique 19 février 2016 18:38

      La Laïcité, c’est pourtant simple. Je la définis ainsi :

      « Nul précepte religieux n’est opposable a personne ».

      Compte tenu de cette réalité , que :« les problèmes religieux », par définition, par essence, par principe, n’existent que dans la téte de celui qui y croit"

      Chaque fois qu’un pratiquant quelconque, d’une quelconques religions commence a expliquer quoi que ce soit a un autre, qui n’a pas envie qu’on le fasse chier avec des problèmes religieux, il est hors la loi !


      • legrind legrind 19 février 2016 18:55
        Le 15 Janvier trois organisations la Fédération Nationale de la Libre Pensée, la Ligue des Droits de l’Homme et la Ligue de l’enseignement publient un communiqué dans lequel elles estiment que : « L’Observatoire de la laïcité, son président et son rapporteur, viennent d’être la cible ces jours derniers d’attaques – du Premier ministre ? - aussi injustifiées que dénuées de fondement »
        Ils se foutent de la gueule de qui ? Bianco que dit que Charlie Hebdo est « pire » que la propagande victimaire islamique du rappeur Médine ? Putain c’est vraiment des merdes de soumis.

        • Esprit Critique 19 février 2016 19:26

          @legrind

          Rien d’étonnant :

          La ligue de l’enseignement a la même direction depuis 20 ans,

          Les mêmes , qui , a cette époque finançait les tournées de conférence et de propagande nazislamiste de Tarik Ramadan !!!!!!!!!


        • COVADONGA722 COVADONGA722 20 février 2016 10:27
           il n’y a pas de paix, ni de coexistence entre la religion islamique et les institutions sociales non-islamiques […]. Le mouvement islamique doit et peut prendre le pouvoir dès qu’il est normalement et numériquement fort, à tel point qu’il puisse non seulement détruire le pouvoir non-islamique, mais qu’il soit en mesure d’être le nouveau pouvoir islamique […] »
          Alija Izetbegović president de Bosnie

          vous remarquerez que je cite un musulman européen philosophe et chef d’état 
          réveillez vous ,
          L’islam n’est pas soluble dans les sociétés occidentales , par contre l’Islam 
          peut très bien dissoudre l’occident !

          • agent ananas agent ananas 20 février 2016 11:13

            « Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe. » Elizabeth Badinter

            Tout à fait. Ce n’est pas comme se faire traiter antisémite, dont l’accusation peut déboucher sur toute une série d’emmerdes ...  smiley


            • Crab2 20 février 2016 16:41

              Les religions n’ont pas le monopole de la spiritualité - la spiritualité, c’est la vie de la conscience.

              Le Drame Joyeux des fous de dieu

              Suites, déroulé d’articles :

              http://laicite-moderne.blogspot.fr/search?q=La+la%C3%AFcit%C3%A9+selon+Najat+Vallag-çBelkacem



                • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 février 2016 23:12

                  Le Premier Ministre intervient parce que c’est Elisabeth Badinter qui est mise en accusation pour son juste propos. Mais Manuel Vals, comme toute la fausse Gauche et la vraie Droite sarkosienne, est largement responsable du détestable usage qui est fait, en France, du mot « islamophobie ». C’est depuis des années que, avec la complicité de nombreux journalistes des « grands » médias, ils déforment délibérément le terme en l’assimilant à la musulmanophobie. C’est l’un des aspects de ce néo-négationnisme qui veut absolument faire croire à tous que l’islam n’est pas dangereux, et qu’on ne peux prétendre le contraire sans manifester de la haine pour les musulmans, dont ceux qui sont totalement inoffensifs, croyant eux-mêmes leur religion, qu’ils ne connaissent pas vraiment, dépourvue d’appels à la violence.

                   

                  Pour protéger vraiment les valeurs de la République et sa laïcité, ce qui implique qu’on évite l’islamisation du pays, je pense que l’auteur de l’article devra dépasser ses actuelles conceptions et convenir que l’État doit désormais « mettre son nez » dans le contenu des enseignements diffusés par les religions. C’est une gravissime erreur que de laisser enseigner ce qui, dans leur théologie, est criminogène.


                  • Pierre Régnier Pierre Régnier 21 février 2016 15:20

                    @ l’auteur

                     

                    Que ce soit Jean Baubérot qui, avec Raphaël Liogier, soit l’organisateur de la pétition de soutien à Jean-Louis Bianco est pour moi très significatif. Jean Baubérot n’est pas un va-t-en-guerre adversaire des plus précieuses valeurs de la République. C’est au contraire un homme très pacifique qui les défend. Et je prétends qu’il a raison quand il veut garder le droit d’exprimer ses choix religieux en tous points et en toutes situations sur le territoire, dès lors que cette expression ne se manifeste pas dans l’exclusion ou, pire encore, dans l’interdiction d’exprimer des choix contraires.

                     

                    Mais Jean Baubérot est, comme de nombreux intellectuels et gouvernants de l’actuel Sarkhollandie, enfermé dans le néo-négationnisme qui interdit de voir dans l’islam des constituants très dangereux et de les dire, de les affirmer haut et fort. Ainsi, côté athées, Jean Baubérot ne sera pas plus responsable des prêches haineux dans les futures nouvelles mosquées que, côté croyants, le brave Dalil Boubakeur ou les déraisonnables mais sympathiques Ghaleb Bencheikh ou Abdennour Bidar. Mais ce sont eux, athées et croyants, qui les obtiennent, ces nouvelles mosquées, pas les musulmans barbares assassinant dans les écoles et les magasins juifs, à Charlie Hebdo et au Bataclan. Et ce ne sont pas non plus les très intelligents et très subtils tricheurs comme Takik Ramadan.

                     

                    En fait, Liogier fait simplement carrière, et Baubérot soigne son bijou laïcité dans son cadre d’oeuvre abstraite qui le fait si beau, dans le musée où il l’a installé, loin des bruits et de la fureur qui islamisent la France et la préparent à trouver très démocratique sa soumission future à la plus violente des religions. Rappelons-le, l’islamique Président qui finit par diriger notre pays, dans le roman de Houellebecq, n’est pas plus méchant que Nicolas Sarkozy, François Hollande ou le pape François.


                    • njama njama 21 février 2016 16:10

                       Eddy Khaldi
                      il me semble que la laïcité fait surtout face à des offensives politico-cléricales de diverses obédiences (chrétiennes, juives, musulmanes) dans le cadre de l’application de Directives européennes qui préconisent des formes de relations communautaristes entre les États et les dignitaires de ces obédiences !
                      « l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces églises et organisations. » (Article 17 du TFUE) ce qui est à la base assez antinomique du concept français de laïcité !

                      alors même que des groupements laïcs eux-mêmes restent très attachés à la Loi de 1905 :

                      l’Observatoire chrétien de la laïcité (OCL) est un groupe de travail de plusieurs associations membres des Réseaux du Parvis dont la notre. Il est attentif, en France et en Europe, à la promotion et à la défense de la laïcité fondée sur la liberté de conscience des personnes, la liberté d’expression de toutes les convictions dans le cadre de la loi et la séparation rigoureuse des institutions religieuses et de l’État. C’est aussi pour exhorter leurs Églises, conformément à l’Évangile, à renoncer à exercer un pouvoir temporel, soit de façon directe, soit en relation avec l’État, que des chrétien-ne-s ont créé l’OCL.
                      ...
                      L’association Femmes et Hommes Égalité, Droits et Libertés dans les Églises et la Société (FHEDLES) milite aussi dans ce sens
                      http://fhedles.fr/?s=OCL
                      ...


                      • njama njama 21 février 2016 16:23


                        Commission Dutheil du P.S : analyse de l’ Observatoire Chrétien de la Laïcité (OCL)
                         Publié le 12/03/2015

                        L’Observatoire chrétien de la Laïcité a pris connaissance d’un communiqué du 26 février 2015 de Laurent Dutheil, secrétaire national à la Laïcité et aux institutions (PS) qui rend compte des conclusions concernant la laïcité des travaux d’une commission du P.S. sur « la cohésion républicaine »

                        Si les propositions de cette commission devaient devenir officiellement les positions du Parti Socialiste ce seraient deux siècles d’évolution culturelle, sociale, et politique vers la laïcité, et notamment les principes mêmes de la loi de séparation de 1905 qui seraient gravement remis en cause.

                        L’Observatoire Chrétien de la Laïcité analyse ci-dessous les propositions de la commission, attribuées au gouvernement :
                        [............]
                        La République « connaît » les religions (elles font partie de la société civile, et sont soumises aux lois de tous), mais n’a pas à les « reconnaître ». Les propositions de la commission Dutheil si elles étaient appliquées, seraient un encouragement à l’idée d’une société et d’un Etat orientés dans le sens du communautarisme identitaire, c’est à dire celle d’une société constituée fondamentalement de communautés officiellement reconnues (au nom de quels critères ???) Ainsi serait condamnée la conception républicaine et laïque d’un Etat et d’une société fondée sur un peuple de citoyens fraternels, libres et égaux en droit.

                        L’Observatoire Chrétien de la Laïcité demande au P.S.et au gouvernement de se désolidariser publiquement de de ces propositions.

                        Jean RIEDINGER , secrétaire de l’Observatoire Chrétien de la Laïcité
                        http://laicite-revue-de-presse.fr/?p=4109
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                        Un document de travail sur la laïcité sème le trouble au PS
                        Publié le 11/03/2015
                        ...
                        Le PRG dénonce « une trahison de la République »

                        « En renonçant à défendre l’école publique le parti socialiste trahit la République. » C’est en ces termes forts que le Parti radical de gauche (PRG) de Jean-Michel Baylet a combattu les propositions du PS sur la laïcité. « Ces propositions sont indignes de la tradition socialiste d’émancipation vis-à-vis des religions et sont une insulte à la mémoire d’Alain Savary qui a combattu avec force pour unifier l’enseignement secondaire », dénoncent-ils encore, dans un communiqué publié lundi. Les radicaux de gauche demandent à Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, de « rapidement clarifier la position du PS en matière de laïcité ». « Quand nous avons lu le document, nous avons pensé que c’était une contribution d’un courant socialiste. Nous avons été estomaqués de lire que le PS encourageait les écoles confessionnelles et les lieux de culte », a expliqué au Scan Pascal-Eric Lalmy, secrétaire national à la laïcité au PRG.
                        http://www.lefigaro.fr/...

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