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Accueil du site > Tribune Libre > La « Lettre aux éducateurs » du président, l’école et Jean de La (...)

La « Lettre aux éducateurs » du président, l’école et Jean de La Fontaine

La « Lettre aux éducateurs » du président de la République vient de parvenir aux domiciles de ses destinataires. L’initiative mérite d’être saluée. Quoi de plus normal qu’un nouveau président adresse aux agents en charge de l’éducation, son diagnostic de la situation, ses objectifs et les mesures pour les atteindre ?

Ce document, toutefois, n’échappe pas aux dangers de l’exercice qu’il implique. Le leurre de la flatterie en est un : on le retrouve dans la célébration convenue d’un des plus beaux métiers du monde (p. 3) et dans la confiance rituelle accordée d’emblée aux enseignants (p. 28). Le second danger est d’écrire à chacun ce qu’il souhaite entendre. Tout juste se trouvera-t-il des tenants radicaux de « l’instruction » pour refuser le rôle inévitable d’ « éducation » que toute transmission du savoir implique, ne serait-ce que par l’adoption de la discipline élémentaire que le travail intellectuel requiert : le silence hors les murs et entre les murs d’une classe, le respect d’un tour de parole pour écouter, critiquer, voire réfuter, etc.

Des contradictions inévitables

Mais à vouloir contenter tout le monde, on s’expose aussi aux contradictions. Deux exemples le montrent.
- Neutralité laïque et mythologies
Il est demandé au professeur de « rester neutre face aux convictions religieuses » (p. 12) ; la laïcité est présentée comme « un principe de respect mutuel  » qui préviendrait « la confrontation religieuse » risquant d’ « (ouvrir) la voie à un choc des civilisations » (p. 13). Mais en même temps, il est rappelé avec raison que « tout ne se vaut pas, que toute civilisation repose sur une hiérarchie des valeurs » ( p. 9) ; et, en effet, l’argument d’autorité qui est le seul fondement des mythologies religieuses ou politiques, ne peut prévaloir contre la démarche scientifique que la laïcité se doit de défendre. Partant, un professeur laïque peut-il feindre de rester neutre sans manquer à sa mission ?

- Culture et temps disponible
Une autre contradiction surgit entre l’ambition culturelle affirmée et la contrainte des horaires disponibles.
La lettre dénonce l’inculture qui s’est abattue sur l’école : « Nous devons, écrit le président, remettre la culture générale au cœur de notre ambition éducative » (p. 16). Comment ne pas applaudir ? On a assisté, en effet, par exemple, depuis des années, à une destruction méthodique des lettres classiques. Faut-il rappeler que le français a comme sources constitutives, le grec et le latin, sans lesquels il est vain de prétendre connaître le sens des mots. Or cette extension de l’inculture a profité d’astuces discrètes. L’une est l’incompatibilité arbitraire de disciplines : si tu choisis natation, tu ne pourras pas faire de latin. Que va choisir un enfant de 5e qui baigne comme ses contemporains dans l’encensement quotidien insensé par les médias des sports professionnels corrompus ? Ou alors il s’agit d’une incompatibilité d’emploi du temps : si tu fais de l’allemand, tu ne pourras pas faire du latin, car les cours sont aux mêmes heures ! À ces astuces, se sont ajoutées des campagnes souterraines de dissuasion auxquelles le statut d’option facultative et des barêmes démotivants à l’examen fournissaient des arguments.
Mieux, le président demande avec raison que les enfants ne « restent (pas) enfermés dans leur classe ». « Très tôt, souhaite-t-il, ils doivent aller dans les théâtres, les musées... » (p. 21) Sait-il que les voyages scolaires sont systématiquement découragés depuis plusieurs années ? Tout a été bon à cette fin. Des chefs d’établissement ont ainsi avancé le prétexte de l’insécurité. Il faut en convenir, nombre de voyages mal préparés ou seulement par voie d’agence de voyage, sans même connaître à l’avance les sites à visiter et sans strict respect des régles de courtoisie minimale envers les prestataires de service, n’étaient que de joyeuses foires anti-éducatives à proscrire. L’ennui, c’est qu’il a existé en même temps des voyages sérieux qui ont fait l’unanimité comme l’a prouvé leur durée, plus d’une dizaine d’années consécutives parfois, sur les sites archéologiques de Campanie ou à Venise, à Munich ou à Salzburg, par exemple. Or, on s’est employé à les détruire selon une stratégie réfléchie, en usant au besoin de la falsification pour tromper, par exemple, un conseil d’administration à qui un principal faisait croire que le coût par élève était exorbitant, pas moins de 4 400 euros, quand en réalité il se limitait à 359 euros pour 8 jours en Campanie, avec deux chauffeurs à disposition pendant tout le voyage, qu’il existait des aides pour les familles qui en avaient besoin et qu’aucun élève n’avait jamais été exclu pour des raisons financières. C’est là qu’un autre prétexte était avancé : on mettait sa belle âme en avant pour refuser ces aides à un voyage tenu d’office pour un luxe inutile à des élèves nécessiteux qui avaient mieux à faire !

Or, cette revendication présidentielle de culture s’oppose dans le même temps à la contrainte horaire. « Il ne s’agit pas, dit la lettre, d’alourdir encore les horaires d’enseignement qui sont déjà trop lourds. » (p. 23) Une discipline, pourtant, quelques lignes plus haut, est déjà appelée à prendre plus d’importance : «  La place faite au sport, est-il écrit, est encore insuffisante. » Comment accroître ses heures sans les retirer aux autres disciplines ?

Une définition présidentielle de la culture peu pratiquée par l’école

Ainsi, chacun, selon ses choix, peut trouver dans la lettre présidentielle de quoi satisfaire ses attentes, jusqu’à ce que la mise en pratique tranche entre les paroles et les actes. Dans l’attente, il reste à prendre le président au mot quand il précise ce qu’il entend par culture. Elle ne se passe pas de « l’apprentissage par cœur », estime-t-il en se référant à La Fontaine : «  Qui peut se plaindre, demande-t-il, d’avoir gravé dans son souvenir quelques fables de La Fontaine...  ? » Mais, prévient-t-il, « la culture véritable est davantage que la récitation. Elle ne s’installe en profondeur qu’à travers l’éveil de la conscience, de l’intelligence, de la curiosité. Il faut amener l’enfant à s’interroger, à réfléchir, à prendre de la distance, à réagir, à douter et à découvrir par lui-même les vérités qui lui serviront toute la vie » (p. 20).
On ne saurait mieux décrire ce que n’a pas fait l’école laïque en général depuis Jules Ferry, pourtant érigé en modèle par la lettre présidentielle (p. 31). Un seul exemple suggéré par le président lui-même peut suffire à l’illustrer.

La morale de la fable La Cigale et la Fourmi

Que chacun ainsi se demande quelle est donc la morale de la fable La Cigale et la Fourmi ! C’est, sans doute, de toutes les fables de La Fontaine, la plus ânonnée à l’école. Mais est-elle comprise pour autant, puisque la leçon n’est pas explicitée ? L’école se contente traditionnellement de n’y voir qu’une simple mise en garde contre l’imprévoyance irresponsable, source de cruelles déconvenues futures. Or, une lecture attentive des 250 et quelques fables ne peut se satisfaire d’une leçon aussi simplette pour trois raisons : 1- L’une est qu’elle a été choisie par l’auteur pour figurer en tête de son livre : cette morale traditionnelle, somme toute banale, la désignait-elle pour ainsi ouvrir une somme des relations que les hommes entretiennent entre eux et dont le livre présente l’inventaire ? 2- Une autre raison réside dans l’omission délibérée de la morale que le texte d’Esope, emprunté par la Fontaine, fournissait pourtant d’office. N’a-t-il donc pas souhaité ouvrir cette histoire sur un enseignement plus général ? 3- Enfin, un lecteur assidu découvre vite que les fables doivent se lire par groupes, car elles s’éclairent mutuellement : la question posée par l’une reçoit par l’autre une de ses réponses.

Il suffit donc de comparer La Cigale et la Fourmi à deux autres fables pour découvrir une leçon implicite autrement plus riche qui justifierait que La Fontaine l’ait placée en tête de son livre, et qui, comme le souhaite le président, relève de ces vérités utiles pour la vie.
- La Cigale et le Renard n°1
Une première comparaison entre la Cigale et le Renard de la fable n° 2 du recueil, archiconnue elle aussi, Le Corbeau et le Renard, livre un premier indice. Les deux personnages sont dans une situation semblable : tous deux affamés, ils comptent sur les autres, en bons parasites qu’ils sont, pour se procurer de la nourriture. Mais ils s’opposent par les moyens qu’ils emploient pour parvenir à leurs fins : la Cigale avoue, sans penser à mal, son insouciance estivale qui rebute la Fourmi, tandis que le Renard use du leurre de la flatterie qui conduit le Corbeau à commettre une bévue. Or, la Cigale n’obtient pas ce qu’elle demande, alors que le Renard obtient ce qu’il convoite mais qu’il ne demande surtout pas ! Au regard de l’efficacité, la méthode de la Cigale est manifestement disqualifiée.
- Le Corbeau et le Renard n° 2
Une seconde comparaison entre le Corbeau de cette fable et le Renard de la fable, peu connue, Le Lion malade et le Renard, offre un deuxième indice. Corbeau et Renard n°2 se trouvent aussi dans une situation comparable : tous deux sont soumis au même leurre de la flatterie. Le Lion, le roi, invite ses sujets à venir le voir, avec promesse de traitement de faveur ; il y ajoute un leurre d’appel humanitaire en prétextant une maladie. On peut y voir aussi un argument d’autorité, puisqu’il est le roi. Seulement Corbeau et Renard n° 2 réagissent différemment. Le Corbeau tombe dans le piège de son flatteur : la flatterie stimule le réflexe inné d’attirance en répondant au désir de reconnaissance et dans le même temps paralyse l’exigence de rationalité au point de l’empêcher d’établir une relation entre ouvrir le bec pour chanter et... se dessaisir de son fromage. Le Renard n° 2, en revanche, pratique le doute méthodique de Descartes et avant de répondre à l’invitation, il mène une enquête critique méthodique : il fait des observations intéressantes en remarquant que toutes les empreintes de pas se dirigent vers la grotte du Lion et qu’aucune n’en ressort. Il lui est facile de déduire que les bêtes doivent être dévorées par le Lion. En « mettant ainsi en doute » l’information donnée livrée par le Lion, qui n’était que leurre, il accède à une variété d’information plus fiable qui lui sauve la vie, l’information extorquée.
- La Cigale et le Lion
Une troisième comparaison entre la Cigale et le Lion livre enfin un dernier indice. Tous deux dans le besoin usent de méthodes opposées : le Lion emploie le leurre d’appel humanitaire pour stimuler le réflexe de compassion et d’assistance à personne en danger chez ses sujets et il parvient assez bien à ses fins, sauf auprès des Renards. La Cigale ne recourt, elle, à aucun leurre et avoue au contraire qu’elle n’est victime que d’elle-même, ce qui ne prédispose pas la Fourmi à la compassion ni à l’assistance.
- Une autre morale de La Cigale et la Fourmi
Il ressort donc de cette comparaison que des trois personnages qui cherchent à obtenir d’autrui de la nourriture, seule la Cigale échoue pour avoir livré, en toute franchise, une information susceptible de lui nuire. La leçon de cette fable coule désormais de source : « Nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire. » Et on comprend dès lors que La Fontaine l’ait placée en tête d’un ouvrage qui étudie les relations entre les hommes puisque l’exigence de leur survie commande bien souvent de recourir à des leurres.

On ne tiendra donc pas rigueur au président de la République des contradictions inévitables auxquelles sa lettre l’exposait à vouloir contenter tout le monde. Il suffit qu’en appelant les enseignants «  à amener l’enfant à s’interroger, à réfléchir, à prendre de la distance, à réagir, à douter et à découvrir par lui-même les vérités qui lui serviront toute la vie » (p. 20), il affiche un objectif ambitieux et bien différent de celui de l’école de Jules Ferry. Il faut tout de même se souvenir qu’après 30 ans d’école laïque obligatoire, en 1914, la presse de l’époque (Le Temps, L’Intransigeant, Le Matin de Paris) pouvait diffuser à volonté les bobards les plus absurdes sans crainte de perdre leur crédibilité : leurs lecteurs, pourtant anciens élèves de l’école laïque, lisaient ainsi sans broncher que les balles allemandes ne tuaient pas ou que les shrapnels éclataient en l’air et retombaient en pluie inoffensive. À voir la qualité de l’information aujourd’hui disponible, on ne peut soutenir raisonnablement que le niveau moyen des lecteurs se soit beaucoup élevé. Le président de la République n’a donc pas tort de vouloir rompre avec une école qui ne permet pas à un élève de « découvrir les vérités qui lui serviront toute la vie ».


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13 réactions à cet article    


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 1er octobre 2007 11:53

    Ce pensum présidentiel reflète-t-il, ne serait-ce que vaguement, la pensée de notre Président ? Je ne crois pas.

    D’abord, parce que ce discours plein de belles valeurs et de La Fontaine, je l’ai déjà entendu il y a plus de trente ans, en écoutant mes grands-parents, qui se plaignaient déjà que l’école « n’apprenait plus rien aux enfants, de mon temps... etc. ». Il flatte son électorat de retraités, voilà tout, et tente de « raccrocher » les enseignants au passage.

    Ensuite et surtout, ce que vous soulignez, il est plein de contradictions : plus d’horaires pour tout et diminution globale des horaires, entre autres. Sorties plus fréquentes, mais sécurité plus importante et moins de coûts, etc. Plus de culture, et plus de sport, plus d’esprit critique, le tout avec moins de moyens.

    Enfin, il est notoire que notre Président est inculte, ce qui fait bien rigoler quand il parle de culture générale. A part peut-être de La Fontaine (« à réciter » naturellement), que tout le monde croit connaître, ce joyau de la culture et de l’impertinence française, qu’on a transformé en lectures pour l’enfance ou en exercices de mémorisation.

    Puisqu’on est en veine, je me permets de rajouter au florilège de ce qu’aurait pu mentionner notre Président : Les Animaux malades de la peste (ou on trouve à la fois les expressions proverbiales « crier haro sur le baudet » et « selon que vous serez puissant ou misérable... »), à mettre en parallèle avec notre chasse aux immigrés, responsables comme chacun sait des maux économiques et sociaux de notre beau pays.


    • docdory docdory 1er octobre 2007 12:18

      @ Paul Villach

      Voilà un article qui donne envie de relire La Fontaine !

      Pour ce qui est de la lettre aux enseignants de Sarkozy , sous de louables déclarations d’intention , j’ai bien peur qu’elle ne soit aussi qu’un leurre . La suppression des cours le samedi matin sans récupération des heures supprimées va puissament contribuer à transformer l’école de la République en « fabrique de crétins » . Cette mesure est le type même de mesure totalement démagogique visant à capter un électorat de bobos soucieux de bénéficier de leur 48 h de week-end .

      Je me souviens que quand j’étais à l’école primaire , l’école se terminait le samedi après-midi à 16 h 30 , il y avait trois jours de vacances à la toussaint et deux jours en février . On ne se plaignait pas à l’époque de la fatigue soi-disant éprouvée par « les gamins »à cause des rythmes scolaires . D’ailleurs il n’y avait pas réellement de fatigue . Ce qui fatigue les enfants , c’est le brouhaha incessant qui règne dans les classes actuelles , et également le fait de regarder la télévision tard le soir . A l’époque , on aurait pu entendre voler une mouche en classe , tout élève un tant soit peu turbulent recevant un coup de règle sur les doigts devant les autres , inutile de dire que ça calmait l’ensemble de la classe pour le reste de l’année !

      Quant à la laïcité , elle n’est effectivement pas neutre dans le contexte actuel de vague déferlante de l’obscurantisme en tout genre !


      • Paul Villach Paul Villach 1er octobre 2007 12:45

        Je souscris à vos observations, cher Docteur. PV


      • Emile Red Emile Red 1er octobre 2007 14:02

        @docdory

        Même si parfaitement d’accord avec l’ensemble de ce que vous dites, un bémol quant à l’école du samedi.

        En Gironde ça fait bientôt 20 ans qu’il n’y a plus aucun cours le samedi matin et les élèves n’en sont pas plus cancres (cf les résultats d’entrée à Normal Sup).

        Amicalement.


      • Cher Paul VILLACH, M’autoriserez-vous à revenir ici sur vos deux derniers papiers relatifs à HUMAN BOMB. J’avais trouvé que vous maîtrisiez très bien votre sujet...et pour cause ... puisque je viens de découvrir que vous aviez écrit en 2005 un livre sur ce sujet : « Cagoule noire et Carte blanche » publié par les éditions LACOUR à NIMES. Votre discrétion vous honore mais je pense que vos lecteurs voxiens auraient aimé que vous leur fournissiez cette référence. Je lis toujours vos articles avec le plus grand intérêt.


        • Lord Mad Mad Martigan 1er octobre 2007 12:57

          Une toute petite réaction à cet article et aux commentaires qui suivent : il est difficile de prétendre comme le fait l’un des rédacteurs que le Président est inculte, chacun donne sa propre définition de la culture et y puise selon ses domaines d’intérêts, il faut être sacrément prétentieux pour juger que tel personnage est inculte et tel autre non...Je serai tenté de dire qu’un avocat de formation (et c’est le juriste qui parle) ne peut pas être un ignorant ou alors il le cache bien ! Concernant notre ami Paul Villach, je suis aux regrets de ne plus le voir distiller ses théories sur SportVox, la polémique nous manquerait presque... Pourtant j’ai commis un petit article sur Les Jeux de 1936 qui auraient pu (ou du) vous intéresser, dommage... Sinon je terminerai moi aussi par une fable de La Fontaine : « les animaux malades de la peste », et oui ce fléau surgit parfois de manière impromptue sur tel ou tel forum et transparaît à travers tel ou tel article charriant son lot de fiel et de sous-entendus... Bonne journée à vous tous


          • Vilain petit canard Vilain petit canard 1er octobre 2007 13:46

            @ Mad Martigan

            Oh non je ne suis pas vraiment (ni sacrément) prétentieux, et je ne parle que de culture générale, mais voyez :
            - Ministre de l’Intérieur et candidat, il ne sait pas qu’Al Quaïda est sunnite, il confond avec les chi’ites, une paille, c’est comme de confondre juifs et protestants
            - Président en vacances aux USA et censément américanophile, il ne sait pas que monter sans autorisation à bord du bateau de quelqu’un d’autre (de photographes, en l’occurence) est très mal perçu là-bas, c’est une violation de domicile
            - il incline publiquement à penser que la pédophilie est d’origine génétique, sans avoir une once de connaissance en génétique, je ne parle même pas de la psychiatrie
            - comme lectures, il cite toujours les deux mêmes : Céline et Albert Cohen (c’est quand même pas mal, je le reconnais, c’est mieux que les X-Men, mais ça fait un peu court)
            - à Dakar, devant des intellectuels africains, il leur ressort comme représentatif de l’Afrique, le cliché du paysan, immobile devant le retour des saisons, « incapable de s’inventer un avenir »

            Ajoutons aussi qu’il pelote tous les gens qu’il rencontre (regardez la télé : Merkel, Bush, Zapatero, les médaillés, tous, je vous dis), en leur cramponnant l’épaule et la main, et en leur soufflant dans le nez, ce qui n’est pas bien élevé.

            Et il professe une admiration suspecte pour Johnny Halliday et Dider Barbelivien...

            Voilà au hasard, quelques indices troublants. Quant à la formation d’avocat, elle ne sélectionne pas sur les critères de culture générale, ni particulière, autre que celle du droit. Je ne vois pas en quoi un avocat serait plus cultivé qu’un agriculteur, tiens, par exemple.

            Je je trouve pas Sarkozy idiot ou ignare, loin de là. Il a le minimum de culture générale de sa classe sociale, c’est tout. Chirac ou Mitterrand étaient beaucoup plus surprenants.

            Bon, sur ce, je prends mon café et je vous laisse...

            VPC.

            PS : j’ai bien aimé Willow, en son temps.


          • docdory docdory 1er octobre 2007 17:29

            Salut VPC !

            Oui , l’on pourrait aussi parler des fautes de français qui émaillent constamment les discours de Sarkozy, en particulier l’escamotage systématique du « ne » dans les phrases négatives : il va déclarer , par exemple « j’ai jamais dit » au lieu de « je n’ai jamais dit » ! En cela , la grammaire de Sarkozy a , pour ceux qui s’en souviennent , une petite ressemblance avec celle qu’employait feu Georges Marchais , l’inoubliable chef du PCF !


          • docdory docdory 1er octobre 2007 17:12

            @ chantecler

            Je souscrit entièrement à votre analyse . Je pense qu’il faudrait revenir , pour le Ministère de l’Education Nationale , à sa dénomination antérieure : Ministère de l’Instruction Publique . Personnellement , j’envoie mes enfants à l’école afin qu’ils y acquièrent de l’instruction , pour ce qui est de l’éducation , je m’en charge ! ( A dire vrai , vu le niveau actuel , je suis bien obligé de me charger aussi un petit peu de leur instruction ! )


          • Paul Villach Paul Villach 1er octobre 2007 19:16

            Docteur ! Docteur ! Cette distinction ne me paraît pas fondée.

            En début d’article, j’ai souligné qu’il n’y a pas de transmission du savoir sans adoption des règles du travail intellectuel : silence, tour de parole, respect du travail des autres, respect des lieux de travail, respect mutuel des personnes. Comment appelez-vous cet apprentissage sinon une éducation ?

            Et quand, comme le recommande le Président, vous emmenez en voyage, vos élèves sur les sites de Campanie ou à Venise, en car, avec hébergement à l’hôtel, restauration et visites des sites, comment appelez-vous l’apprentissage des conduites de courtoisie à adopter envers les prestataires de service, sinon une éducation ?

            Vous pouvez très bien comme parents avoir éduqué comme vous le souhaitez vos enfants. Croyez vous que loin de vous, avec les copains, ils soient toujours irréprochables ? Le professeur n’a-t-il pas à veiller à faires respecter les règles du savoir-vivre et de la courtoisie partout où il se rend avec ses élèves ? N’est-ce pas une mission obligatoire d’éducation ?

            Alors, de grâce ! pas de querelle byzantine. Éducation et Instruction sont indissolublement liées ; l’une conditionne l’autre.

            Si vous saviez le nombre de fois que j’ai dû intervenir, moi-même, le soir dans l’hôtel où je suis descendu 15 ans de suite à Vico Equense (sud de Naples), pour obtenir de groupes d’élèves qui n’étaient pas les miens (français et étrangers) pour qu’ils respectent le sommeil des autres ! Je faisais oeuvre d’éducation, tandis que leurs professeurs dormaient sur leurs deux oreilles, adonnés sans doute à la seule instruction de vos voeux !

            Confidence des chauffeurs qui me conduisaient en car à Naples (1.200 kms) et à Venise (900 kms) : il n’y avait, m’ont-ils souvent répété, pas plus de 5 % des voyages qu’ils conduisaient, à se dérouler dans la courtoisie mutuelle comme les miens !

            Si vous saviez la réputation que les voyages scolaires traînent auprès des hôteliers et des restaurateurs ! Quand il m’a fallu trouver par moi-même un hôtel sur Venise pour l’hébergement de mes classes, je me suis d’abord heurté à nombre de refus purs et simples. L’hôtelière qui a fini par accepter de m’accueillir, a hésité avant de tenter l’aventure. Quand au terme de mon premier séjour, nous nous sommes quittés, elle m’a confié que je pouvais revenir autant de fois que je voulais : à la qualité de son service avait répondu la courtoisie de mes élèves. Elle n’en revenait pas !

            Ignorez vous également ce qu’il advient d’un car quand une exigence minimale de vie en commun n’interdit pas de manger, de boire, de mâcher du chewing-gum (atterrissant invariablement sur les sièges de velours), de se taquiner,de se battre, de hurler dans un car, de mettre de la musique à tue-tête, et j’en passe ?

            Or, des élèves à qui vous expliquez les règles d’une vie commune de respect mutuel, le comprennent très bien. Ils sont les premiers à vous remercier des conditions qui ont fait de leur cours et de leurs voyages des instants de bonheur et d’épanouissement personnel. Je reçois régulièrement des témoignages en ce sens.

            Attention ! Opposer instruction et éducation est insensé à mes yeux ! Et c’est une des raisons pour lesquelles nombre d’établissements sont devenus contre toute raison des lieux de violence. Paul Villach


          • docdory docdory 2 octobre 2007 15:02

            @ Paul Villach

            Effectivement de ce point de vue , je dois dire que vous avez entièrement raison , mais ces indispensables règles de respect mutuel et de vie commune seront d’autant mieux observées par des élèves si elles font partie intégrante de l’éducation parentale . Celle-ci doit en quelque sorte « déblayer le terrain » de l’égoïsme naturel de l’enfant , afin que le professeur puisse consacrer l’essentiel de son temps à transmettre un savoir sans passer son temps à rappeler en permanence des règles supposées être apprises en famille !

            Je vois bien parmi les camarades de classe de mes enfants , ce sont les « enfants-rois » auxquels les parents ne fixent aucune limite qui sont souvent les éléments perturbateurs de la classe , et accessoirement ont de mauvais résultats !

            En ce sens , l’école ne peut facilement instruire que ceux qui ont déjà reçu un minimum d’éducation ...


          • Paul Villach Paul Villach 2 octobre 2007 16:20

            Je savais que nous étions d’accord, cher Docteur.

            Je me suis permis de partir de votre objection pour un nouvel article aujourd’hui. Voici le lien : http://www.AgoraVox.fr/article.php3?id_article=29800


          • Pie 3,14 1er octobre 2007 20:59

            La pesante dissertation du président est un bel exercice de propagande flagorneuse. Ne nous fâchons pas , je vous aime semble-t-il dire. Jadis, c’était le ministre qui s’acquitait de la pénible besogne. L’omniprésent président a voulu s’y coller.

            Comme d’habitude, le texte dit tout et son contraire et se garde bien d’annoncer quoi que ce soit. La tonalité est clairement de droite (autorité,méfiance envers la pédagogie,rappel nostalgique de l’école de papa) mais sans les excés de la campagne électorale.

            La forme colle avec le fond (bravo les communicants).La police de caractère mime l’écriture appliquée, le texte se présente comme la rédaction d’un bon élève.Il ne manque que le bruit des cigales dans la cour de l’école primaire.

            Tout cela pour masquer les milliers de postes supprimés et l’évidence qu’il n’y aura pas un sou pour l’éducation Nationale compte tenu du déficit budgétaire.

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