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Accueil du site > Tribune Libre > La Libération (45) : attaquer un pays avec des ballons ?

La Libération (45) : attaquer un pays avec des ballons ?

C'est une histoire méconnue de la seconde mondiale, et elle est fort surprenante. Les japonais ont fait montre d'inventivité, tout au long du conflit, allant jusqu'à fabriquer des bombes volantes pilotées ou des sous-marins réduits à la taille d'une torpille, eux-aussi munis de leur kamikazes. Mais leurs scientifiques ont tenté bien d'autres choses encore. Et notamment cette incroyable tentative d'assaillir les Etats-Unis par des... ballons, lâchés au petit bonheur vers la côte Pacifique. Aujourd'hui on sait, et pas seulement avec la scène tordante d'introduction du film de Spielberg (1941 : "it's Hollywood" !) que leurs sous marins s'étaient approchés de la côte Ouest. On sait aussi que des U-Boots allemands ont été retrouvés au fond du Golfe du Mexique, (lors de l'opération "paukenschlag" ou "drumbeat") et que l'armée mexicaine en a attaqué en T-6. Mais ce qu'on sait moins, c'est cette tentative ahurissante d'aller semer la terreur au petit malheur au sein de l'Etat américain à l'aide de ballons lancés à l'aveuglette sur le territoire.

En 1941, les japonais s'étaient aperçus, comme tous les météorologues de l'époque, de l'existence des courants d'altitude qui seront appelés plus tard "jetstreams". Ils avaient pour ça un grand spécialiste, et ce, dès les années 1920 : "Oishi Wasaburo, météorologiste japonais des années 1920, a été le premier à quantifier ces courants-jets, et suivant des ballons-sondes près du site météorologique du Mont Fuji. Ooishi mesura une vitesse constante des vents d'ouest au-dessus du Japon entre 1923 et 1925, quelle que soit la saison" nous dit Wikipedia. Désireux de faire connaître sa découverte, le scientifique nippon l'écrivit en espéranto : hélas, ce n'était à l'époque pas plus répandu... que le japonais, dans le monde entier.
 
C'est un... pilote américain qui allait pourtant confirmer sa découverte : Wiley Post, le pilote borgne,un phénomène véritable, recordman d'altitude et du tour du monde en moins de 8 jours en juillet 1933 (7 jours et 18 heures et 49 minutes), qui, lors d'une autre tentative de record fut pris au-dessus de la Sibérie, le 7 décembre 1934 dans un violent courant aérien qui le poussa littéralement à sa grande surprise jusque Khabarovsk. Or il volait alors à 6 000 mètres de haut, ce qui n'était pas fréquent à l'époque. En Sibérie, son célèbre et magnifique Winnie Mae rata son atterrissage de façon spectaculaire, mais il put finir son voyage après réparations. Dès cette année là, les japonais savaient donc qu'un courant aérien d'altitude parti du japon arrivait jusque dans l'Oregon... en mars 1935, Post le confirmera en volant de Burbank, en Californie, jusque Cleveland, en Ohio, entièrement dans la stratosphère avec son Lockheed Vega, muni d'un scaphandre spécial de son invention, en utilisant pour cela le jet stream. Il couvrit ainsi 3275 km en 7 heures et 19 minutes à la vitesse moyenne de 449 km/h, dans un avion qui n'en faisait que 288 au départ ! Au sol, son avion fit à plusieurs reprises du 547 km/h, un record ! Post fut un pionnier remarquable du vol en altitude : quand Howard Hughes entreprit en 1938 de faire un tour du monde en Lockheed Super Electra muni de merveilles de technologie radio, il rendit un hommage vibrant à ce casse-cou innovateur qui en était pourtant démuni. Post était déjà mort trois ans auparavant, le 15 août 1935 lors d'un crash en plein brouillard dans un lac près de Point Barrow, en Alaska, à bord de son hydravion Explorer. L'accident idiot qui tue les meilleurs.
 
L'idée d'utiliser ce jetstream était donc "naturelle" chez les japonais, et l'idée de lâcher ces fameux ballons japonais dans le flux d'air d'altitude s'explique aisément. Des ballons rustiques, décrits ainsi par le général de brigade Wilbur, chargé de la sécurité de la côte Ouest : "Au printemps de 1944, les japonais firent, à titre d'essai, un premier grand lâcher avec 200 ballons. Aucun d'eux n'atteignit les côtes des États-Unis. Les premiers ballons qui réussirent à traverser l'océan partirent le 1er novembre 1944. Le 4, je reçus le premier rapport concernant les engins. Ce jour-là, un patrouilleur repéra à la surface de la mer quelque chose qui ressemblait à un grand lambeau d'étoffe. Un marin essaya de hisser cette toile à bord. Il s'aperçut qu'une masse pesante y était attachée. Incapable de la soulever, le marin trancha les amarres, laissant couler les mécanismes et les charges explosives. On ne récupéra que l'enveloppe ; elle portait toutefois des marques japonaises. Avec mes collaborateurs, je compris qu'un nouveau facteur mystérieux et grave intervenait dans la lutte. On mobilisa les services publics. On alerta la Marine et le F. B. I. (Federal Bureau of Investigation), service chargé de la sécurité du territoire. On avertit les gardes forestiers de nous signaler les points de chute des ballons et de récupérer tout engin, ou partie d'engin, qu'ils découvriraient". L'engin découvert avait de quoi intriguer en effet... c'était une arme, qui s'avérera être fort peu coûteuse à réaliser... Une attaque japonaise à l'économie, en quelque sorte, symptomatique d'une fin de guerre difficile pour le pays.
 
"Une quinzaine s'écoula entre notre première découverte et le repêchage d'une seconde épave. Peu après, un autre ballon, brûlé et partiellement détruit, dégringola dans le Montana, très à l'intérieur des terres. A la mi-décembre, en recoupant les renseignements obtenus, les techniciens avaient déjà déterminé les caractéristiques fondamentales de l'engin. Des dessinateurs en avaient même dressé les plans. Nous devions constater, par la suite, que nous avions vu juste. On expédia les débris qu'on avait pu recueillir au laboratoire de recherches de la Marine, à Washington, et à l'Institut de technologie de Californie. On découvrit ainsi que l'enveloppe de ces mystérieux ballons était formée de plusieurs couches de papier parcheminé réunies par une colle végétale, et qu'elle se montrait plus étanche à l'hydrogène que nos meilleures enveloppes en toile caoutchoutée". L'origine de l'engin fut aussi déterminée... grâce à son sable : "Après avoir examiné le sable qui servait de lest, des spécialistes désignèrent les cinq endroits du japon d'où il devait provenir. On chargea l'aviation d'effectuer des vols de reconnaissance au-dessus de ces régions. Je ne tardai pas à recevoir les photos d'un des emplacements. Sur les clichés, on distinguait une usine et, à côté des bâtiments, plusieurs sphères de couleur gris perle, sans doute des ballons qu'on était en train de gonfler". Evidemment, l'aviation américaine s'empressa de bombarder ces objectifs.
 
 
On savait donc déjà qu'il s'agissait d'une forme de bombardement des USA assez pernicieuse... restait à en trouver un intact, ce qui ne tarda pas non plus . "Peu de temps après, l'une de ces sphères grises apparut dans le ciel à proximité d'une ville de l'Ouest. On chargea un pilote de l'armée de l'air d'amener à terre l'engin intact. Il le « souffla » vers la campagne en le prenant à plusieurs reprises dans le vent de son hélice. Ces souffles d'air répétés secouèrent tellement le chargement que la soupape finit par se déclencher ; l'hydrogène s'échappa, le ballon perdit peu à peu de l'altitude et vint se poser doucement. Le mécanisme permettant de lâcher les bombes s'était fort heureusement enrayé et le spécimen fut trouvé en parfait état. Nous avons appris, plus tard, que chaque ballon coûtait 800 dollars environ. Le lest comprenait près de 30 sacs de sable de 3 kilos ; si le ballon venait à descendre au-dessous de 10 000 mètres, un système de bascule solidaire d'un baromètre libérait un sac. Une autre commande automatique ouvrait une soupape pour laisser fuir un peu d'hydrogène quand l'aérostat dépassait 11 500 mètres. Chaque ballon transportait trois ou quatre bombes, dont au moins une incendiaire. Les autres étaient des bombes dites antipersonnel, pesant une quinzaine de kilos. Le dispositif de lâcher opérait après la chute de tout le lest ; les japonais pensaient qu'à ce moment le ballon devait survoler le continent américain"... machiavélique engin !
 
 
Le danger pouvait être pire en effet. "Un ballon doté d'un émetteur de radio accompagnait chaque groupe d'aérostats chargés de bombes. Les signaux lancés permettaient de suivre leur formation à travers l'océan. Pour être sûrs que ces repères atteindraient l'Amérique, les japonais fabriquaient leurs enveloppes en soie caoutchoutée. Ils jugeaient sans doute que l'hydrogène se diffuserait moins vite à travers ce tissu. Leur calcul se révéla faux. Seuls trois ballons de ce type atteignirent, en effet, les États-Unis. Après avoir récupéré quelques ballons, nous avions conclu que, si les bombes explosives ne représentaient pas un grand péril, les bombes incendiaires constitueraient un grave danger pendant la saison des incendies de forêts, sur la côte occidentale des États-Unis (c'est-à-dire du début de juillet à la fin de septembre). L'Amérique avait besoin du bois de ces forêts. Pour les protéger, on organisa des équipes de pompiers parachutés travaillant en liaison avec les services forestiers réguliers et certaines ligues privées contre l'incendie. La défense n'en restait pas moins très précaire. En outre, les ballons pourraient répandre toutes sortes de germes pathogènes nuisibles aux cultures, au bétail et même à l'homme. On fit appel au service de santé et aux vétérinaires, puis aux directeurs et professeurs des instituts agronomiques. En vue d'une décontamination éventuelle, on décida d'entraîner des équipes spécialisées et de constituer, en des points stratégiques, des dépôts de vêtements, de masques et de produits chimiques. De plus, on recommanda aux fermiers d'aviser les autorités à la moindre maladie suspecte du bétail".
 
Les japonais en lanceront près de 9 000 quand même. Pour ne pas affoler la population, les médias américains furent tenus au silence par l'armée américaine. Ce qui eût une conséquence tragique. Les 9 000 ballons lâchés ne servirent à rien et n'eurent en effet aucun résultat tangible, à part ces 6 américains, cinq enfants de 11 à 14 ans et une adulte de 26, tués lors d'un pique-nique, à Blye, dans l'Oregon, le 31 mai 1945. Un des gamins avait essayé de détacher le ballon resté accroché à un arbre et avait fait exploser l'une des mines attachées à l'engin mortel. Une stèle, élevée à l'emplacement du massacre rappelle le tragique événement. Plus que la technique, c'est plutôt l'obstination japonaise qui est à noter. L'affaire s'arrêta brusquement, sans que les américains ne sachent tout de suit pourquoi. "Soudain, à la fin d'avril 1945, l'invasion de ballons s'arrêta. Croyant à un échec, les japonais avaient-ils interrompu l'attaque ? Ou n'était-ce qu'une accalmie trompeuse ? Des semaines et des mois passèrent. La solution du mystère, je l'obtins trois ans plus tard, au cours d'une visite au japon, lorsque je m'entretins avec le général Kusaba qui avait dirigé la campagne des aérostats. Il me dit qu'on avait lâché en tout 9 000 ballons et que les japonais évaluaient à 10 % la proportion des engins devant atteindre les États-Unis et le Canada. La nouvelle du premier atterrissage dans le Montana parvint au japon.  Mais après cela, la presse et la radio gardèrent un silence absolu ; il n'y eut jamais que cette seule confirmation. L'état-major japonais s'en prit alors au général Kusaba et lui reprocha de gaspiller des ressources qui diminuaient à vue d'oeil. Puis, vers la fin d'avril, le général Kusaba reçut l'ordre de suspendre les opérations. L'état-major avait prononcé son arrêt : « Ces ballons ne parviennent pas en Amérique. Sinon, les journaux en parleraient. Les Américains ne pourraient jamais garder si longtemps un secret." Les cinq gamins et leur adulte accompagnateur morts dans l'indifférence maintenue avaient d'une certaine manière sauvé l'Amérique d'un plus grand malheur encore... parfois, la censure a du bon. Une vidéo, visible ici, résume assez bien l'affaire. Seules quelques coupures de presse avaient évoqué les attaques.
 
 
Une autre tentative d'aller bombarder l'Oregon aura été tentée auparavant par avion : celle de Nobuo Fujita et de son observateur Shoji Okuda, à bord de leur petit hydravion Uokosuka E14Y1 (Glen), lancé par catapulte (?) par le sous-marin I-25. L'appareil avait les ailes, la queue et les flotteurs démontés dans un coffre oblong sur le pont, remonté à l'aide d'une grue et fixé ainsi à la catapulte. Une opération complexe qui devait être faite rapidement. Un autre avion et un autre sous-marin, l'I-400, furent envisagés pour attaquer les USA, un projet qui n'aboutira pas malgré la réalisation des avions et du sous-marin *. Un projet beaucoup plus élaboré, visant le canal de Panama ! Les alliés n'en capturèrent qu'un seul de Seitan, les autres ayant été sabordé dans l'opération qui fut un fiasco (j 'y reviendrai plus loin en détail). Il est aujourd'hui au musée Steven F. Udvar-Hazy Center, à Chantilly, en Virginie. Nobuo Fujita s'excusa publiquement pour son bombardement, après guerre. Des remords sincères, l'homme faisant le voyage sur les lieux : à sa mort, une partie de ses cendres furent même dispersées au pied de l'endroit.
 
 
L'avion de Fujita attaqua lui le 9 septembre 1942 la crête de Wheeler, près du mont Emily (à l'est de Brookings). L'idée était de lancer une bombe de thermite, incendiaire, qui aurait mis le feu à la forêt de l'Oregon, la même chose que ce qui avait été tenté par les ballons. La technique fut un échec encore une fois, la forêt ne s'embrasa pas. L'I-25 de Fujita fut après son retour attaqué par un navire de patrouille US et dût se réfugier sur le fond du port d'Ortford. L'attaque était la maigre réponse japonaise à celle de du 18 avril 1942, de Doolittle, et eut en ce sens une grande publicité au Japon. Le sous-marin porteur I-25 fut coulé un an après par l'USS Patterson (DD-392) au large des Nouvelles Hébrides le 3 septembre 1943. En réalité, que ce soit pour la tentative de Fujita ou celle des ballons d'altitude, les japonais... s'étaient tout simplement trompés de saison : les ballons avaient été lâchés de septembre 44 à avril 45 ! La neige de l'hiver avait empêché les feux de forêt ! Un ou deux mois plus tard encore, et les forêts de l'Oregon auraient été assez sèches pour s'embraser, si les engins avaient été plus nombreux et s'ils n'avaient été munis que de bombes incendiaires ! Le lieutenant General Reikichi Tada, du Japanese Military Scientific Laboratory, à l'origine de l'idée démente,"planait" décidément trop haut : il avait oublié qu'il y avait des saisons (on évoqua aussi longtemps comme "inventeur" du procédé un dénommé Toshiro Otsuki, qui se serait suicidé après guerre) ! Mais les japonais avaient trouvé la solution : la prochaine fois, se sera à nouveau en avion. Toujours amené sur place par un sous-marin. Mais de taille radicalement différente cette fois.... 
 

Le procédé ne tombera pas totalement dans l'oubli, les américains refaisant de même dans les années 50, comme nous l'avons vu lors des trois épisodes consacrés à l'affaire de Roswell...

 
 
Ouvrage de référence :
"Dans les coulisses de la guerre secrète 1939-1945", Selection du Reader's Digest, 1965.
 
le site fondamental sur la question
http://www.bookmice.net/darkchilde/japan/balloon.html
 
une très bonne vidéo ici, avec même une vidéo de bombe filmée en vol !
http://www.youtube.com/watch?v=fO6-96Pyi0o&feature=player_embedded
idem ici :
http://www.youtube.com/watch?v=F01Ps6jhhv0&feature=related
 
sur l'attaque de Fujita
http://www.youtube.com/watch?v=Zdt8g57FQ38&feature=related
 
Sur l'i400 et le Seiran voir le reportage ici du "National Geographic". "L'arme suprême" de Yamamoto : mettre un bombardier à bord d'un sous-marin... qui rappelle le raid de Fujita. 
 
suivre les épisodes 'offensive japonaise" "mission I-400"....superbe et passionnant ! on y parle surtout "d'armes de destructions massives" !
 
http://natgeotv.com/fr/arme-secrete-japon/videos/teaser
http://natgeotv.com/fr/arme-secrete-japon/videos/offensive-japonaise
http://natgeotv.com/fr/arme-secrete-japon/videos/mission-i-400
 
* en France, le Surcouf y songeait aussi..
http://www.econologie.info/share/partager/1237588931g3jGqk.jpg

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10 réactions à cet article    


  • Pegasus Pegasus 19 juillet 2011 13:58

    Le bombardement stratégique, Japan-style.

    Le plus intéressant est quand même cette phrase. « En outre, les ballons pourraient répandre toutes sortes de germes pathogènes nuisibles aux cultures, au bétail et même à l’homme. »

    Pendant la seconde guerre mondiale et même avant, en Chine, l’armée japonaise a menée des campagnes importantes de guerre bactériologique, notamment avec la tristement célèbre unité 731. Le nombre de victimes difficile à préciser mais dépasse sans doute la (voire les) centaine de milliers.
    C’est pourquoi durant les années 40, les autorités US étaient convaincus que le Japon disposait d’une avance très importante dans ce domaine et après la victoire firent tout pour mettre la main sur les cadres de l’unité 731 et leur éviter procès et condamnations, en dépit de leur litanie d’horreur auprès desquels Mengele fait figure d’amateur (et ce n’est pas figuratif, Mengele et une dizaine de médecins nazis faisaient des « recherches » quasi-personnelles, les Japonais eux employaient plusieurs milliers de professionnels hautement qualifiés, disposaient de crédits, de moyens et d’installations dédiés importants, et utilisèrent leurs virus contre des populations civiles). Pour être honnête, les soviétiques n’ont pas agi autrement avec les scientifiques sur lesquels ils ont mis la main.

    Bien sur, à part quelques données statistiques sur la propagation des épidémies, le « savoir » des Japonais ne se révéla pas si avancé que précédemment cru, voire même decevant.


    • Pegasus Pegasus 20 juillet 2011 00:21

      Les armes biologiques en Corée sont une vieille marotte qui revient de tant à autre. Malheureusement j’ai dû voir plus de preuves crédible d’armes de destruction massives en Irak. Ce n’est pas pour dire que c’est impossible, mais qu’aucun élément mis en avant n’as jamais pu etre confirmé indépendamment (et après tout la Russie a admis en 1992 que le KGB était bien à l’origine de la rumeur comme quoi la CIA avait crée le sida...). Normalement une bonne partie des archives de la guerre de Corée vont etre déclassifiés dans les années qui suivent. La dernière chose que j’avais lu sur le sujet était l’historien Shu Guang Zhang qui concluait après des recherches dans les archives chinoises que le gouvernement chinois était bien plus intéressé par la valeur pour la propagande que de la réalité ou non de la guerre bactériologique.

      Quand à « Pourquoi le peuple nord-coréen est devenu si extrémiste » : coupez-le du monde, interdisez radio et internet, interdisez-le de voyagez à l’étranger, bourrez-le pendant 60 ans de propagande constante, noyez-le sous une dose d’ultra-nationalisme voir de xénophobie pure et simple et observez le résultat. Accessoirement faite crever de faim votre population et dévouez la quasi-totalité de vos ressources à l’armée.
      Même les chinois qui sont autorisés à aller là-bas disent que même pendant la Révolution Culturelle l’endoctrinement n’atteignait pas ce qu’ils ont pu voir en Corée du Nord


    • Pegasus Pegasus 21 juillet 2011 01:28

      « Même wikipédia fait mention de cela »

      Oula, si même Wikipédia le dit... Et le jour où vous apprendrez à lire vous verrez que Wikipedia ne dis pas autre chose que moi. Aucun élément n’a pu être vérifié indépendamment et rien ne permet de trancher réellement la question. Mais bon...

      "mais je vois que TF1 fait bien son boulot en terme de lavage de cerveau« 

      Apparemment vous en avez retenu l’essentiel, quand les faits ne sont pas conformes à l’idéologie, oubliez-les, ou mieux traitez-les de propagande, ça donne l’air intelligent.

       »non les Américains n’utilisent pas d’armes bactériologiques« 

      Si vous avez des éléments sur l’utilisation en Corée je vous suggère de contacter d’urgence la représentation de Corée du Nord, ils seront ravis que vous les informiez

       »ou à l’uranium appauvris ...« 

      Que viennent-elles foutrent ici ? (par contre j’aimerais savoir pourquoi on voit partout »bombe« ou »missile« à uranium appauvri, vu que ça n’existe pas (le seul essai avec des missiles à été comme lest sur les dérives de tomahawk, ça s’est révélé peu efficace). Les seules munitions à uranium appauvri sont des obus ou certaines roquettes)

       »Il est vrai l’opération ranch hand au Vietnam quelques années plus tard ne déversa pas d’agent orange sur la population , ce n’est que de la propagande communiste ... « 

      Si vous le dite. Je vous ferais remarquer néanmoins que ce n’est contesté par personne, à part vous, même pas les USA et que c’est abondamment documenté et prouvé, des nuances qui je comprends peuvent facilement vous échapper (trop de TF1 je suppose)

       »Pareil au niveau de la famine , des décennies d’embargo a eu pour résultat (comme en Irak) la famine « 

      Ouais, ouais, la Chine et la Russie mettent la Corée du Nord sous embargo. On me l’avais jamais faite celle-là. C’est l’excuse la plus minable que j’ai jamais pu lire. Et la Chine des années 60, quand la famine a causé des dizaines de millions de mort, elle était aussi sous embargo ?

       »évidemment le gourou Kim Jong a sa part de responsabilité et est un tyran« 


      Seul truc sensé que vous aillez écrit jusque là. Et encore, »sa part de responsabilité«  ? Si c’est autant de »part de responsabilité« que Franco a eu lors de la guerre d’Espagne ca serait à peu près honnête, parce que franchement, 70 ans de pouvoir sans partage avec succession dynastique, l’alliance avec l’URSS et la Chine, des famines qui ravage la population, le dernier système concentrationnaire au monde avec les camps de travail et tout ce que la Corée du Nord a réussi est se doter de l’arme nucléaire et d’exporter des missiles balistiques...

       » , mais comme toujours la propagande des médias mainstream a correctement fonctionnée , les gentils d’un côté et les méchants de l’autre ... « 

      Évidemment, si on inverse les deux c’est ce qu’on appelle »média alternatif« . C’est rarement plus intelligent d’ailleurs.

       »Pour ceux que ça intéresse cherchez Crossing the line , ce film vous permettra d’avoir une opinion beaucoup plus nuancée que monsieur pegasus ..."

      Vu que la nuance semble être une notion que vous ignorez, je suggère plutôt d’aller en Chine et de poser directement la question au Chinois qui se rendent là-bas, quelque-fois même pour du tourisme (pas mal de sociétés chinoises offrent à leur employés des voyages là-bas). C’est certes plus cher mais cela dispense de tous ces journalistes ou réalisateurs qui vous dise quoi penser. Bien sur, cela présente le risque de faire voler en éclat quelques certitudes et de remettre en question certaines représentations du monde.


    • plancherDesVaches 19 juillet 2011 14:25

      « parfois, la censure a du bon... »
      Morice, il y a deux solutions :

      Soit tu estimes que nous sommes en temps de guerre...

      Soit, nous le sommes.

      Et article très intéressant sur la génialité guerriste. Pour un peu, on aurait envie de tuer pour le plaisir.


      • Bilou32 Bibi32 19 juillet 2011 14:28

        Je plusse toujours cette série d’articles passionante. Il semblerait que le travail de Morice déplaise à beaucoup, à moins que ce ne soit de la jalousie, ou de lamentables règlements de compte pour avis divergents... dommage ! En tout cas, bravo Morice !


        • Morgane Lafée 19 juillet 2011 14:37

          Article intéressant !

          Dans un film sud-coréen datant de 2005, « Typhoon » de Kwak Kyung-Taek (dispo en France), le terroriste joué par Jang Dong-Gun utilise une méthode similaire. A l’époque, je m’étais dit que l’idée était très fantaisiste, que c’était juste du cinéma. Maintenant, je sais que ce n’est pas le cas !


          • Tof 19 juillet 2011 15:52

            Bonjour,

            Ce n’est pas mon article préféré de votre travail sur la Libération, mais je profite de sa parution pour saluer ici l’ensemble de cette série. Les sujets abordés se démarquent par leur grande originalité, et le moins qu’on puisse dire est que vous allez loin dans les détails !

            Pas toujours faciles à lire, parfois un peu trop touffus, l’ensemble de vos publications sur ce thème m’a beaucoup appris (je m’étais pourtant déjà beaucoup documenté sur cette période de l’Histoire), et j’avoue avoir guetté chacun de vos nouveaux articles !

            Bravo et merci.


            • obi53 obi53 19 juillet 2011 17:14

              vous etes un de mes moments preferes sur la toile, hate de vous lire
              bravo et merci
              amicalement
              Philippe


              • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 20 juillet 2011 01:07

                Une histoire méconnue mais qui nous rappelle les attaques de Zeppelins sur Paris et Londres pendant la première guerre mondiale.

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