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La mise sous tutelle de la Catalogne par Madrid : un paradoxal déni de démocratie

LA MISE SOUS TUTELLE DE LA CATALOGNE PAR MADRID :

UN PARADOXAL DENI DE DEMOCRATIE

27 octobre 2017, à 15h30’ : ce jour-là, à cette heure-là, un parlement légitime – le parlement catalan – déclarait, au nom de l’autodétermination des peuples, l’indépendance de la région – la Catalogne – dont il était censé être le représentant politique, démocratiquement élu. Il le faisait, en outre, après un référendum populaire qui, bien qu’il ait été considéré comme anticonstitutionnel, et donc juridiquement illégal, par le pouvoir central de l’Espagne, avait recueilli, un peu plus de trois semaines auparavant, le 1er octobre, 90% des suffrages sur une participation de 2 millions de votants. La grande majorité des maires officiant dans les villes et villages de cette même région, y compris dans sa capitale Barcelone, étaient, de surcroît, présents, lors de cet historique événement, entonnant alors tous en chœur, leur symbolique bâton d’élu à la main et levé haut vers le ciel, l’hymne de ce qu’ils pensaient être, à tort ou à raison, leur nouveau pays : la Catalogne, précisément. Avec, en guise d’inaliénable slogan pour ponctuer leur chant patriotique, le magnifique mot de « liberté », valeur que tout authentique humaniste souhaiterait, idéalement, universelle. Enfin, pour couronner le tout, de la manière la plus pacifique et respectable qui fût, pas une once de violence, malgré les nombreuses entraves à ce scrutin, ne fut alors commise, sinon celle perpétrée, au contraire, par la répression policière de la « guardia civil », envoyée autoritairement, sans la moindre volonté de dialogue, de compromis ou d’entente, par Madrid. De cette brutalité, injustifiable pour toute démocratie digne de ce nom, et a fortiori d’un pays (l’Espagne) faisant partie intégrante de l’Union Européenne, le monde entier, scandalisé, a été, face à ces terribles images télévisées, comme venues d’un autre temps (celui, de sinistre mémoire, du fascisme franquiste), le témoin horrifié. (https://www.rtbf.be/info/opinions/detail_espagne-catalogne-la-liberte-democratique-outragee?id=9724747)

LA NEGATION DU PRINCIPE DE REALITE

Certes ne s’agit-il pas, dans cette tribune, de prendre position, sur le plan politique, quant à l’indépendance, ou non, de la Catalogne. C’est là une question que seuls les Espagnols peuvent, bien sûr, trancher. Loin de nous donc (bien que je sois pour ma modeste part en faveur d’une Espagne en tant qu’Etat unifié) la volonté de nous immiscer dans un débat qui ne nous regarde pas, même s’il nous concerne sur le plan humain, si ce n’est, à l’échelon philosophique, des idées. Mais de là à nous aligner unilatéralement, aussi docilement qu’aveuglément, sur l’avis, en la matière, de la plupart des grandes puissances internationales, Union Européenne et Etats-Unis en tête, il y a de la marge : leur refus catégorique, aussi absolu qu’obstiné, sans nuances ni réserves, de prendre en considération, ne fût-ce que sur un plan strictement théorique, le simple fait de cette déclaration d’indépendance, laquelle émane pourtant d’institutions jusque là reconnues officiellement, a de paradoxales allures, en plus de leur étrange cécité, de déni de démocratie. A cela s’ajoute, plus grave encore, une non moins suspecte négation d’un principe élémentaire en matière de psychologie : la négation du principe de réalité , avec, parallèlement, celle d’un peuple. Le comble pour cette sempiternelle donneuse de leçons, prix Nobel de la paix, qu’est, à ce propos, l’Union Européenne !

LE PRECEDENT DU KOSOVO

Certes connaît-on l’argument, sacro-saint à leurs yeux, que ces mêmes pays européens emploient pour justifier ledit refus : reconnaître l’indépendance de la Catalogne par rapport à l’Espagne serait créer un dangereux précédent et donc accepter, à l’aune de leur propre intégrité territoriale et souveraineté nationale, une possible sécession de la part de certaines de leurs propres régions autonomistes : l’Ecosse pour le Royaume-Uni, la Flandre pour la Belgique, la Corse ou la Bretagne pour la France, la Lombardie ou la Vénétie pour l’Italie… 

Soit ! Mais ont-ils donc la mémoire à ce point courte, ces pays prônant fièrement l’unité, qu’ils ont oublié qu’ils avaient pourtant déjà créé par le passé, il n’y a guère si longtemps, ce même précédent qu’ils redoutent tant, lorsqu’ils sont eux-mêmes concernés, à présent ? Ce fut précisément le cas, en 2008, du Kosovo lorsque son Parlement déclara son indépendance face à la Serbie, dont il était pourtant une province à part entière, en plus d’être historiquement, depuis le Moyen-Âge, son berceau identitaire, culturel et religieux.

Entendons-nous ! Encore faut-il raison garder, tout autant que le sens des proportions comme la justesse des comparaisons : l’Espagne démocratique de Mariano Rajoy n’est certes pas la dictatoriale Serbie de Slobodan Milosevic. Mais, à l’inverse, le Kosovo d’aujourd’hui, pays gouverné par une bande d’anciens mafieux et qui ne doit son indépendance, avec la complicité de l’OTAN (durant la campagne de bombardements de mars à juin 1999), qu’à une sanguinaire lutte armée, où les pires exactions furent commises, y compris à l’encontre de civils serbes (depuis l’assassinat d’intellectuels jusqu’au trafic d’organes humains, en passant par la traite des femmes), n’est pas non plus, loin s’en faut, la belle, prospère, civile, cosmopolite et pacifique Catalogne !

UN INIQUE ET INEQUITABLE « DEUX POIDS, DEUX MESURES »

D’où, aussi sensée que légitime, cette question : pourquoi donc refuser aujourd’hui à la Catalogne ce que l’on accepté hier au Kosovo ? De quel droit, par quel injuste principe et au nom de quel absurde motif, pourrait-on donc interdire aujourd’hui aux Catalans ce que la communauté internationale en son ensemble, y compris une instance aussi suprême que l’ONU mais à la notoire exception de l’Espagne précisément, a autorisé hier aux Kosovars ? C’est là un incompréhensible « deux poids, deux mesures », aussi inique qu’inéquitable ! Il vaut aussi, plus généralement, par rapport à l’ex-Yougoslavie, dont l’Occident favorisa le démantèlement, avec la conséquente sécession de ses six républiques (Slovénie, Croatie, Bosnie, Macédoine, Serbie, Monténégro) ou l’ancienne Tchécoslovaquie, dont la fameuse « révolution de velours », conduite par le plus célèbre de ses dissidents, Vaclav Havel, aboutit à la séparation, d’un commun accord, entre la Tchéquie et la Slovaquie.

Pis : prétendre résoudre cette crise hispano-catalane en supprimant, via l’article 155, l’autonomie de cette même Catalogne, et la mettant donc sous tutelle du gouvernement central, jusqu’à bâillonner sa presse, emprisonner ses leaders et destituer son président (Carles Puigdemont), s’avère, de la part de Madrid, un acte de répression socio-politico-idéologique, en plus de son aspect expéditif, aussi périlleux et arbitraire, sinon contraire aux droits de l’homme, que celui que Milosevic activa, en 1989, lorsqu’il supprima, tout aussi irrationnellement, l’autonomie du Kosovo. On sait, hélas, à quoi cette grave faute politique, en plus de son impardonnable erreur de discernement à moyen terme, aboutit finalement : un épouvantable conflit armé dix ans après ! 

Reste à espérer, la sagesse aidant malgré certains fantômes du passé, dont celui du funeste Franco et de sa guerre civile à l’encontre des Républicains, que ce genre de scénario, le pire d’entre tous, ne fera pas l’abominable lit, en Espagne, des extrémistes de tous bords et autres infâmes nostalgiques de la peste brune. 

 DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

*Philosophe, auteur, notamment, de « Requiem pour l’Europe – Zagreb, Belgrade, Sarajevo » (Ed. L’Âge d’Homme), « Philosophie du dandysme – Une esthétique de l’âme et du corps » (Presses Universitaires de France), « Oscar Wilde » et « Lord Byron » (Gallimard – Folio Biographies), « Critique de la déraison pure – La faillite intellectuelle des ‘nouveaux philosophes’ et de leurs épigones » (François Bourin Editeur), « Le Testament du Kosovo – Journal de guerre » (Editions du Rocher). A paraître : « Traité de la mort sublime – L’art de mourir, de Socrate à David Bowie » (Alma Editeur). 


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29 réactions à cet article    


  • MagicBuster 30 octobre 2017 15:41

    Si la catalogne sort de l’Europe , demain je demande la nationalité catalane.


    • Lugsama Lugsama 30 octobre 2017 16:13

      @MagicBuster

      C’est ça l’arnaque des nationalistes, ils ne peuvent pas faire accepter une Catalogne hors de l’Europe auprès de leurs troupes, donc ils ne peuvent pas faire cécession dans tous les cas.

    • Ouallonsnous ? 30 octobre 2017 23:01

      @MagicBuster

      « UN PARADOXAL DENI DE DEMOCRATIE » ?

      Ne croyez vous pas Mr Schiffer que le déni de démocratie réside dans l’éxécution du GOPE secret de l’UE/OTAN qui tente de démembrer l’Espagne en attendant le tour de la France et de l’Italie ?


    • Ouallonsnous ? 31 octobre 2017 11:17

      @Ouallonsnous ?

      J’ajoute à l’attention des sceptiques et de Mr Salvatore Shiffer que si Puidgemont comme tous les membres de la 5éme colonne européo-sioniste UE/OTAN est allé à Bruxelles chercher la suite de ses consignes. Il signe par là même pour qui il « roule » et quel est la véritable nature de ce soi-disant désir d’indépendance.
      C’est cela le déni de démocratie !


    • McGurk McGurk 30 octobre 2017 15:52

      Un nouvel article d’un libertaire qui veut nous apprendre ce qu’est la démocratie... smiley
      Je ne sais plus si je dois rire ou pleurer.

      * * "Pis : prétendre résoudre cette crise hispano-catalane en supprimant, via l’article 155, l’autonomie de cette même Catalogne, et la mettant donc sous tutelle du gouvernement central, jusqu’à bâillonner sa presse, emprisonner ses leaders et destituer son président (Carles Puigdemont), s’avère, de la part de Madrid, un acte de répression« 

      Un gouvernement régional n’a qu’un pouvoir régional. Point.

      La tutelle est le résultat de la longue série d’avertissements du gouvernement espagnol envers une frange extrémiste qui veut se barrer avec la caisse. Ces »leaders« , en acceptant d’entrer au parlement régional, ont de fait accepté les lois espagnoles et sont devenus de par leur actions des criminels. C’est tout le gouvernement ET le président (enfin l’ancien) de région qu’il faut mettre sous clé.

      Avec son tour de force, Puigdemont est devenu le plus grand gangster de l’histoire récente de l’Espagne, pays qu’il hait de toutes ses forces mais auquel il reste collé comme la peste car il souhaite rester dans ses fonctions. Il veut le beurre et l’argent du beurre, tout sans concession.

      * »Reste à espérer, la sagesse aidant malgré certains fantômes du passé, dont celui du funeste Franco et de sa guerre civile à l’encontre des Républicains, que ce genre de scénario, le pire d’entre tous, ne fera pas l’abominable lit, en Espagne, des extrémistes de tous bords et autres infâmes nostalgiques de la peste brune.« 

      Ce spectre de la »guerre civile" n’a été provoqué que par une infime minorité de nantis qui souhaitent s’affranchir des règles auxquelles n’importe quel citoyen est assujetti. En ayant des propos aussi scandaleux, vous ne faites que les conforter. Bravo...


      • archange06 30 octobre 2017 16:30

        @McGurk

        Si j’ai bien tout compris, les revendications de la Catalogne reposent sur une demande de bénéficier d’un statut d’autonomie prévu par la Constitution espagnole, dont bénéficie leurs « cousins » basques.

        Toutefois, le gouvernement espagnol refuse d’accorder aux catalans, ce qui est accordé aux basques dans un cadre constitutionnel. 

        Qui a choisi la voie de l’illégalité ? Qui a choisi de se mettre en dehors des règles constitutionnelles ?

        Par ailleurs je constate que les Basques, après un long chemin nationaliste nourri de violences terroristes, se voient reconnaître un statut d’autonomie que l’on refuse aux Catalans alors qu’ils en faisaient « gentiment » une demande dans un cadre légal et sans lutte armée.

        Qui cède aux terroristes ? et qui ferme la porte aux démocrates ?

        Moi quand un gouvernement octroi des droits à une partie de sa population et refuse les mêmes droits à une autre partie, j’estime que cette autre partie est légitime à ne plus se sentir incluse dans une communauté nationale, et donc à se choisir un autre chemin.

        L’erreur fondamentale et originelle n’est pas la déclaration d’indépendance de la Catalogne, mais bien le fait pour le gouvernement espagnol d’avoir fait fi de la démocratie et d’avoir clairement refusé aux catalans ce qu’il donnait à d’autres.

      • Xenozoid 30 octobre 2017 16:42

        @archange06

        les réponses sont au kosovo

      • McGurk McGurk 30 octobre 2017 17:01

        @archange06

        * "Toutefois, le gouvernement espagnol refuse d’accorder aux catalans, ce qui est accordé aux basques dans un cadre constitutionnel.« 

        Je suppose que le gouvernement central a vu venir les indépendantistes au pas de charge, c’est sûrement pour ça qu’ils ont dit oui à l’un et pas à l’autre. Ils ne vont pas donner le bâton pour se faire battre.

        * » alors qu’ils en faisaient « gentiment » une demande dans un cadre légal et sans lutte armée.« 

        Oui mais bon Puidgemont est un bâton merdeux, il veut tout sans rien devoir à qui que ce soit. Mieux : c’est le seul type d’Espagne qui conteste la voie légale par laquelle il a été destitué - je rappelle tout de même que cette situation catastrophique existe...à cause de lui et ses comparses -, tout en voulant l’indépendance mais en se retenant...il veut donc avoir et la rallonge de l’Espagne et en plus diriger son petit territoire sorti de l’Espagne et en plus, culot suprême, revenir au sein de l’UE. Si ça ce n’est pas jouer sur tous les tableaux je ne vois pas ce que c’est.

        Encore je comprendrais la frustration des gens de cette région si c’était seulement ça le sujet central de ce soudain revirement »indépendantiste", mais il me paraît clair que c’est avant tout...une question de pouvoir et d’argent. Embrigader les gens pour une chimère et se poser en victime lorsque le pouvoir espagnol prend les choses en main.

        En fait c’est parfaitement psychologique et il compte dessus, s’en prendre à l’Humain provoque une réaction de rejet de l’autorité et aussi une adhésion à l’autre camp. C’est purement pavlovien, un conditionnement programmé pour accaparer le pouvoir. D’ailleurs ça a marché semble-t-il, même si beaucoup de Catalans l’ont compris et l’ont vivement contesté.


      • archange06 31 octobre 2017 09:14

        @McGurk

        *« Je suppose que le gouvernement central a vu venir les indépendantistes au pas de charge, c’est sûrement pour ça qu’ils ont dit oui à l’un et pas à l’autre. Ils ne vont pas donner le bâton pour se faire battre. »

        Ils ont plutôt dit oui aux basques dans le cadre des négociations de « paix » avec ETA (c’étaient pas des indépendantistes aussi eux ?) donc pour calmer des velléités sécessionnistes, si ils avaient voulu tuer dans l’oeuf les mêmes velléités catalanes pourquoi refuser les mêmes droits que les basques ?

        Pour le reste de votre réponse, les qualificatifs insultants adressés à l’ex-président de la Catalogne ne me semblent pas faire avancer le débat. Il me semble au contraire que ses valses hésitations entre intention de déclaration d’indépendance, suspension, etc., avaient pour objectif de négocier avec Madrid, ce que le gouvernement a refusé en faisant ainsi montre de mépris, et d’arrogance envers les Catalans.

      • McGurk McGurk 31 octobre 2017 11:44

        @archange06

        Je ne peux que supposer que les Basques étaient plus rationnels et raisonnables que les fanatiques catalans, sinon l’Espagne leur aurait également refusé cette autonomie plus poussée. Il n’y a pas de fumée sans feu, la liberté (clamée haut et fort par l’auteur) n’est rien sans les devoirs qui l’accompagnent.

        Je pense tout simplement que l’exécutif de cette région est bien plus proche d’une mafia que d’un gouvernement régional responsable car ils n’hésitent pas à plonger à la fois le pays, la région et leurs propres citoyens dans une merde noire en bravant et sapant les fondements mêmes de la démocratie. Le gouvernement central doit d’ailleurs en être informé.

        Il est impossible de tout avoir mais ne rien devoir en échange. Et c’est bien ça ce que ce gouvernement régional extrémiste veut, l’impunité. Le pire dans tout ça, c’est que le « leader » est allé pleurer à Bruxelles parce que « les méchants espagnols lui refusent ce qu’il veut »...c’est digne d’une crise d’enfant de maternelle.

        Imaginez que vous braquiez une banque parce que vous n’êtes pas content de son rendement, que la police vous encercle, que vous vous tirez avec la caisse et passiez voire le pape en disant que « le méchant gouvernement veut votre peau ». Et bien là c’est grosso-modo la même chose. Un vulgaire hold-up « démocratique ».

        On essaye de faire passer l’illégalité pour de la « parfaite légalité ». De qui se fout-on ?
        Comme si toutes ces actions n’avaient pas été planifiées à l’avance par ces manipulateurs ? C’est tellement gros et ça sent surtout tellement la pourriture à plein nez...

        J’espère qu’ils auront le sort qu’ils méritent : la prison. Et pour longtemps.


      • Lugsama Lugsama 30 octobre 2017 16:10

        L’Espagne ne reconnait pas le Kosovo au passage. Mais bon comparé la propère et très autonome Catalogne avec le Kosovo victime d’un génocide religieux c’est intellectuelement limité et malhonête..


        Sinon la tutelle va durer 55 jours et les partis nationalistes sont libre de se présenter pour les élections du 21 Décembre. Je en pense pas que l’on découvre de charnier secret en Catalogne d’ici la..

        • BA 30 octobre 2017 16:37

          Dimanche 29 octobre, un nouveau drapeau est apparu dans les rues de Barcelone.


          C’est le drapeau brandi par les unionistes de Catalogne.


          Le drapeau des unionistes de Catalogne est divisé en trois parties :


          1- La première partie du drapeau est constituée par les couleurs de la Catalogne : les unionistes disent qu’ils sont attachés à leur région, la Catalogne.


          2- La deuxième partie du drapeau est constituée par les couleurs de l’Espagne : les unionistes disent qu’ils veulent maintenir l’unité de leur nation, l’Espagne.


          3- La troisième partie du drapeau est constituée par les couleurs de l’Union Européenne : bleu, avec des étoiles jaunes. Les unionistes disent qu’ils veulent rester dans l’Union Européenne.


          Leur drapeau est ici :


          http://i.f1g.fr/media/figaro/680x/2017/10/29/XVM877bcd0a-bcbb-11e7-a54f-b3dab0ed9a79-805x453.jpg


          ou ici, brandi par la femme au premier plan :


          http://i.f1g.fr/media/figaro/680x/2017/10/29/XVMef3b96a0-bcb6-11e7-a54f-b3dab0ed9a79-805x453.jpg


          Dimanche 29 octobre, il y avait dans les rues de Barcelone des régionalistes, des monarchistes, des européistes.


          En Catalogne, dans les mois qui viennent, l’Histoire va se jouer entre ces deux camps :


          1- Le premier camp :


          - les régionalistes, les monarchistes, les européistes. Leur hymne est la « Marcha Real ». En français : la « Marche Royale ». À la fin de la guerre civile, le général Francisco Franco restaure la Marche royale comme hymne national sous son ancien nom de la Marcha Granadera. À la fin de la dictature, le texte officiel de Franco disparaît. La Marche royale est toujours l’hymne officiel de l’Espagne, mais se voit dépourvue de paroles. En octobre 2017, les unionistes de Catalogne reconnaissent comme chef de l’Etat le roi d’Espagne Felipe VI. Le 28 octobre, une aristocrate, descendante des Grands d’Espagne, a été nommée par Madrid présidente de la généralité de Catalogne : elle s’appelle María Soraya Sáenz de Santamaría Antón. Cette aristocrate n’a aucune légitimité démocratique car les électeurs de Catalogne n’ont pas voté pour elle lors des élections qui ont eu lieu le 27 septembre 2015 : ils ont voté pour les Catalans indépendantistes et républicains.


          2- Le second camp :


          - les indépendantistes, les républicains, les sécessionnistes. Leur hymne, « Els Segadors », servit de chant de ralliement des Catalans républicains pendant la guerre d’Espagne. Il fut interdit par la dictature franquiste. Ecoutez l’hymne « Els Segadors » (ATTENTION, VIDEO HISTORIQUE) :


          http://www.rtl.fr/actu/international/video-catalogne-les-deputes-separatistes-entonnent-l-hymne-nationaliste-7790702432

          En octobre 2017, les Catalans républicains reconnaissent comme chef de l’Etat le président de la République Carles Puigdemont.


          Le 28 octobre, Carles Puigdemont est destitué par Madrid. Il est poursuivi pour rébellion. Il risque 30 ans de prison. Le 30 octobre, il se réfugie en Belgique.


          Les Catalans républicains ont ce drapeau :


          https://static.actu.fr/uploads/2017/09/Drapeau-catalogne-independantistes-.jpg


          Chaque camp a son drapeau, chaque camp a son hymne, chaque camp a son chef de l’Etat, chaque camp a sa langue, etc.


          Ce qui va se passer en Catalogne dans les mois qui viennent aura des conséquences incalculables.


          • McGurk McGurk 30 octobre 2017 17:07

            @BA

            Il va peut-être raviver les tensions entre les wallons et les flamands. Lui et son équipe paraissent balaises pour allumer la mèche et se barrer ensuite.


          • Lugsama Lugsama 31 octobre 2017 08:34

            @BA

            Les catalans n’ont pas choisit les républicains puisqu’ils ont obtenu moins de voies que les unionistes dans tputes l3s elections de l’histoire de la Catalogne depuis 1978.

            Pas plus qu’il n’y a de president d’une republique imaginaire, d’ailleurs tous les partis nationalistes se plient aux elections.


          • Lugsama Lugsama 31 octobre 2017 08:39

            @BA

            « Les unionistes disent qu’ils veulent rester dans l’Union Européenne. » Et les independantistes font croire qu’ils vont rester dans l’union européenne, une des raison pour lesquels ils ont perdu d’avance, aussi peut être parce que seul 19% des catalans déclarent ne pas se sentir espagnoles.


          • Clocel Clocel 30 octobre 2017 16:42

            10 CLS
            20 PRINT « L’EUROPE, C’EST LA PAIX ! » : BEEP
            30 GOTO 10


            • ZenZoe ZenZoe 30 octobre 2017 16:45

              La démocratie, c’est la volonté de la majorité. Or il semblerait qu’une majorité de Catalans préfèrent rester dans l’Espagne. A partir de là, on peut considérer que Puigdemont, en poussant à la Sécession, est plutôt un dictateur.


              • Olivier Perriet Olivier Perriet 30 octobre 2017 18:57

                @Cadoudal

                Toujours très fort :
                c’est pas la Seine Saint-Denis ni les quartiers Nord de Marseille qui demandent leur indépendance, c’est des régionalistes catalans (des identitaires « Breton maître chez soi » quoi) , alliés à des gauchistes qui déterrent les fantômes de Franco.

                L’idéologie vous permet de démontrer qu’à minuit il est midi.


              • archange06 31 octobre 2017 09:16

                @ZenZoe
                Si une majorité de Catalans préfèrent rester dans l’Espagne, que risquaient le gouvernement espagnol à accompagner la démarche référendaire catalane plutôt que de pousser des cris d’orfraies et de leur envoyer la Guardia Civil ?


              • Franck Einstein Franck Einstein 30 octobre 2017 17:51

                 
                 
                Une sous-région de la Catalogne organise son référendum pour rester espagnole
                 
                Et dans cette sous-région une sous-sous-région elle organise le sien pour devenir russe...
                 
                 

                Moi aussi je sais me branler à la vertu crétine et facile de gôôôche.


                • Franck Einstein Franck Einstein 30 octobre 2017 17:56

                   
                   
                  Mais bon, plus c’est la merde dans l’EuroReich colonie mondialiste, mieux c’est.
                   
                   
                  Mais faut avouer que pour un bobo de supermarché cette revendication « nationale » doit paraître surréaliste.
                   


                • Olivier Perriet Olivier Perriet 30 octobre 2017 18:58

                  @Franck Einstein

                  Une sous-région de la Catalogne organise son référendum pour rester espagnole
                   
                  Et dans cette sous-région une sous-sous-région elle organise le sien pour devenir russe...

                  Vous venez décrire ce qui s’est passé avec la Roumanie, la Moldavie et la « Transnistrie »


                • McGurk McGurk 30 octobre 2017 19:37

                  @Olivier Perriet

                  Une parodie de référendum à la sauce russe.


                • gardiole 30 octobre 2017 18:09

                  En 1978, les Catalans ont adopté eux-mêmes la Constitution qui les prive aujourd’hui de la possibilité de décider unilatéralement leur indépendance. Rajoy ne fait qu’imposer aux Catalans le respect des engagements qu’ils ont eux-mêmes pris à l’égard de l’ensemble de l’Espagne.
                  L’indépendance de la Catalogne impacterait toute l’Espagne. Il serait légitime que les Espagnols non Catalans soient eux aussi consultés à son sujet. On en devine le résultat. Quoique, à la réflexion, vu ce qu’on peut deviner de la côte d’amour actuelle des Catalans auprès des autres Espagnols...


                  • Francis, agnotologue JL 31 octobre 2017 09:50

                    Tu quoque, Daniel Salvatore Schiffer !


                    • Francis, agnotologue JL 31 octobre 2017 15:10

                      ’’Sans surprises, avec le soutien de Macron et de l’Union Européenne, la droite au pouvoir en Espagne a choisi la voie de la force et de la répression en Catalogne.’’

                      Expliquez nous, svp, Daniel Salvatore Schiffer, pourquoi le gouvernement indépendantiste auto-proclamé de catalogne, avec son chef de file a-t-il été si bien accueilli à Bruxelles ?
                       
                       
                       Je crois qu’on nous manipule : au travers du cas de la Catalogne, les manipulateurs tenteraient de pousser les peuples des États-nations à prendre parti pour les indépendantistes ; après ce sera un jeu d’enfant de pousser d’autres régions à faire de même dans le but évident de démanteler les États-nations. Les violences de la police espagnole n’ont pas d’autre buts que de faire pencher l’opinion européenne en faveur des séparatistes. Quant au déni de démocratie, les dirigeants de l’UE n’en sont plus là, tellement la démocratie ils m’ont violée et reviolée. C’en devient même une gloire pour eux.

                      Amha, les duettistes Rajoy et Puidgement nous roulent dans la farine !

                    • exocet exocet 31 octobre 2017 13:53

                      Plus de 45 milliards d’€ de corruption annuelle : Rajoy est à la tête du parti politique le plus corrompu d’Europe

                      Antoine Gasquez 22 septembre 2017 Politique, Société commentaires

                      L’information traitée par les médias espagnols en juillet dernier est passée aujourd’hui à l’arrière plan compte tenu de l’actualité en Catalogne. Mais c’est aussi l’une des raisons du souhait d’indépendance des Catalans. L’Espagne est actuellement dirigée par le parti le plus corrompu d’Europe. Cette information est relatée par plusieurs médias espagnols. Parmi ceux-ci El Diario qui n’hésitait pas à titrer en mars dernier : « La corrupción endémica del Partido Popular ». Une assertion largement étayée : « Depuis 1978 jusqu’à nos jours, plus de 175 réseaux de corruption ont été découverts, tous associés aux partis au pouvoir et selon la Commission nationale des marchés des valeurs, (CNMV), cette corruption ne coûte pas moins de 45 milliards d’euros annuels à l’Espagne. La plus grande part est prise par le Partido popular (PP), qui est le parti qui gouverne et qui prévoit de continuer à gouverner les prochaines années ». Un parti que Mariano Rajoy a intégré dans les années 1980 – le PP s’appelait alors Alianza Popular et était conduit par Manuel Fraga, un ministre de Franco – et dans lequel il a gravi tous les échelons avant de prendre les fonctions directives en 1989, de devenir ministre sous le gouvernement Aznar , puis de diriger le parti en 2004. Un parti qui gouverne, avec Rajoy à sa tête, l’Espagne depuis 2011. Un parti qui est surtout poursuivi pour…. 900 plaintes pour corruption.

                      Les affaires pleuvent. « Durant une période, il en sortait pratiquement une par semaine, parfois chaque jour » indique El Diario. « Marchés publics truqués », « Pots-de-vins », « fausses factures », « comptes en Suisse »…. L’affaire de la « comptabilité occulte » du PP...

                      La Commission nationale des marchés de la compétence (CNMC), chiffre à 90 milliards par an le montant des délits de corruption en Espagne, dont 47,5 milliards liés à des surcoûts dans les marchés publics. Un chiffre que confirme à un chouïa près la Commission nationale des marchés des valeurs, (CNMV) avec son estimation à 45 milliards. Ce qui représente plus de 7,5 % de la dépense publique espagnole.

                      45 milliards, c’est de quoi faire pratiquement 3 750 collèges ou lycées en France par an.

                      Il est impossible en France de comprendre le phénomène de montée de l’indépendance de la Catalogne si on n’intègre pas le problème profond de corruption qui touche l’Espagne. Rappelons que le budget annuel de la Catalogne est de 29,7 milliards d’euros, pratiquement la moitié du volume global de la corruption liée au pouvoir de Madrid.

                      et : http://www.huffingtonpost.es/2016/12/09/coste-corrupcion-espana_n_13532158.htm


                      • McGurk McGurk 31 octobre 2017 14:08

                        @exocet

                        Ce n’est pas une justification de ce qui se passe actuellement.


                      • Albert123 1er novembre 2017 11:23

                        "Reste à espérer, la sagesse aidant malgré certains fantômes du passé, dont celui du funeste Franco et de sa guerre civile à l’encontre des Républicains, que ce genre de scénario, le pire d’entre tous, ne fera pas l’abominable lit, en Espagne, des extrémistes de tous bords et autres infâmes nostalgiques de la peste brune.« 

                        Peste brune à laquelle il faut ajouter la peste républicaine, cad la dictature bourgeoise totalement inféodée au capital et à la réification des individus.

                        l’auteur en bon dandy embourgeoisé est tellement obnubilé par le franquisme qu’il masque sciemment son adhésion à un républicanisme tout aussi totalitaire.

                         »À son retour à Londres début juillet, Orwell est atterré par la manière dont les intellectuels de gauche (en particulier ceux qui appartiennent au Parti communiste ou en sont proches) rendent compte de ce qui se passe en Espagne, et notamment par les calomnies répandues sur le compte du POUM, systématiquement accusé d’être soit une organisation fasciste, soit une organisation manipulée par les fascistes : c’est dans l’optique de rétablir la vérité quant aux événements dont il a été témoin qu’il entreprend alors de rédiger son Hommage à la Catalogne qu’il fait paraître, avec quelques difficultés, en avril 1938. À partir de ce moment, écrira-t-il en 1946, « tout ce [qu’il] a écrit de sérieux […] a été écrit, directement ou indirectement, et jusque dans la moindre ligne, contre le totalitarisme et pour le socialisme démocratique ». Dans cette perspective, il se décide à adhérer à l’ILP au mois de juin 1938, estimant que « le seul régime qui, à long terme, peut accorder la liberté de parole est un régime socialiste ».« 

                        bref en 80 ans (1937 - 2017) les gauchistes (forcément) petit bourgeois utilisent toujours les même techniques de diffamation pour faire taire toute critique de leur sacro saint capital et de leur minable ambition de matérialistes esclave de la marchandise.

                        des hamsters qui tournent en rond dans leur cage et qui parlent de »progrès" à longueur de journées ... voilà la véritable lie de l’humanité, celle qui la maintient dans la crasse la plus abject.

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