La Moldavie dans une situation délicate

@chantecler
Rassurez-vous, je connais aussi bien la propagande d’un côté que celle de l’autre. Justement, une vision ’’non alignée’’ permet de voir, entre les différents impérialismes, qui a intérêt à telle situation à tel moment. Les atlantistes avaient peu à peu poussé le pion d’influence pour grappiller vers l’est, les dirigeants russes veulent rétablir la zone d’influence de l’empire tsariste et soviétique. C’est simple et clair.

Mais sur le terrain, la situation est évolutive, l’attaque russe contre l’Ukraine (pour une fois la CIA avait vu juste) n’a pas donné lieu à l’ effondrement attendu de ce pays (là, personne ne l’avait prévu).

Résultat double :
-D’une part l’effort militaire russe renonce à ’’mettre au pas’’ l’ensemble du pays comme à Budapest en 56 et à Prague en 68 (eh oui, on est dans la continuité), et se reconcentre sur les annexions territoriales stratégiques à l’Est et au sud Est pour constituer la continuité terrestre avec la Crimée.
Car à la fin ils y réussiront (je ne suis pas dupe des rodomontades pro-ukrainiennes)

-Mais d’autre part, les yankees et euro-atlantistes engrangent les candidatures de pays qui veulent adhérer à l’OTAN, qui était moribond il y a encore trois mois et renait de ses cendres (même des pays neutralistes historiques et pro-russes traditionnels s’y mettent) -Poutine a renforcé ce que Trump avait anémié-.
Le ’’soutien’’ à l’Ukraine s’accroit non pour éviter les inéluctables annexions russes, mais pour épuiser le potentiel militaire de ce pays qui a brûlé une grande partie de son stock d’armement -pas que du matériel caduque-, et l’affaiblir économiquement par des sanctions (qui affaiblissent aussi l’Europe continentale, mais les anglo-saxons s’en foutent ...vous voyez, je ne les porte pas dans mon coeurr).
Pour l’instant leur intérêt est de repousser le ’’conflit chaud’’ vers l’Est, la consolidation à l’Ouest s’effectuera ensuite ’’à froid’’.

Que peut faire la Russie pour sauver davantage la face, sinon affaiblir l’Ukraine non plus au Nord-Est décidément pro-occidental, mais en poussant depuis la Crimée vers la côte Sud Est ? Ne pouvant investir tout le pays, autant l’étrangler...

Alors, les experts ceci et diplomates celà qui s’agitent dans les vidéos et expliquent après coup, ils n’avaient rien vu venir ou défendent une position intéressée ; voilà pourquoi j’évoque l’évidence aux yeux des enfants, qui discernent quand le roi est nu et où sont les occasions écudentes.
Un enfant ferait peut-être -selon les écritures- un mauvais roi, mais il serait sans doute -selon la fable- un bon observateur.

En tout cas, il y a une chose que j’ai compris avec certitude, c’est que ceux qui prétendent que je n’ai rien compris ’’roulent’’ pour un camp. On voit rien qu’à les lire de quel côté va leur parti-pris, ce sont tantôt les uns tantôt les autres, ce qui me conforte, d’une certaine manière.

typo : ’’les occasions évidentes’’

@chantecler
Vous ne pouviez pas répondre à la première phrase que vous citez, qui est postérieure à votre commentaire auquel je répondais justement 

A propos de ’’vraisemblance’’, c’est à rapporter à la métaphore de l’enfant de six ans : il me semble qu’il ne faut pas chercher à faire entrer au chausse-pied des considérations alambiquées pour coller avec une position a-priori.
Les empires ont un principe simple : s’étendre, et pour cela mettre à profit les circonstances et s’assurer des alliances.
Ainsi du grignotage ’’occidental’’ sur les pays de l’ancienne zone d’influence soviétique, après la chute de l’URSS (chute qui ne résulte pas de menées extérieure mais d’une ’’lassitude’’ interne).
Ainsi également de la mise à profit par les dirigeants russes d’une déstabilisation [maladroite] de l’Ukraine par les occidentaux, pour ’’récupérer des territoires’’ de l’ancien empire russe.

Si j’évoque la maladresse des yankees, c’est à propos de leur propension à se planter en pistonnant contre leurs adversaires des opposants trop ’’radicaux’’, qui causent ensuite davantage de problèmes en retour de bâton. Par exemple en Afghanistan contre les soviétiques avec les moudjahidines devenus Talibans qui se sont retournés ensuite contre l’occident, idem en Syrie etc. Et en Ukraine avoir pistonné les ultra-nationalistes anti-Russes a conduit à s’aliéner une partie des Ukrainiens russophones, sponsorisés alors par Moscou sur la voie du séparatisme. Les insurgés ultra-nationalistes ukrainiens illustrent l’adage de Montaigne : ’’ceux qui donnent le branle à un état se trouvent les premiers entrainés en sa ruine’’ (en l’occurrence le dépeçage d’une partie de leur pays, seuls les naïfs croient que l’Ukraine pourra reprendre ces territoires (*))).
Zelensky avait été élu sur une voie plus conciliante, mais il a hérité de tensions qui l’ont entrainées. Les occidentaux ne cherchaient pas à envenimer la situation au Donbass, mais en continuant à vouloir attirer l’Ukraine dans le bloc atlantiste, ils ont incité Moscou à faire son pré carré -là est leur erreur principale, narguer l’ours dans son avant-cour.-

(*) le but des ’’atlantistes’’ en aidant l’Ukraine est d’épuiser la Russie, sans illusion sur la possibilité de la vaincre dans cette guerre.