La mort n’est pas la mort, elle s’ouvre sur une autre vie et l’âme s’affirme indestructible
Dans un livre de Camille Flammarion, « La mort et son mystère » (1), au chapitre 6, « MANIFESTATIONS ET APPARITIONS DE MORTS PEU DE TEMPS APRÈS LE DÉCÈS (DE UN JOUR A UNE SEMAINE) », on lit à la page 47, 48, le contenu d’une lettre que lui a adressée son ami, le Dr Dariex, d'une personne dont il estime le caractère et apprécie la pondération. Voici ce que lui a rapporté la narratrice, Mme E. M. :
« En 1846, ma mère, âgée de quarante-six ans, mit au monde un fils qui nous sembla tombé du ciel ; ma sœur aînée était mariée au loin, et moi j'avais dix-huit ans.
Privée de distractions à la campagne, j'accueillis cet enfant avec enthousiasme ; je prenais soin de lui du matin au soir ; je devins pour lui une seconde mère, et l'enfant me voua une affection profonde. Nous nous quittâmes lorsqu'il eut huit ans ; moi, je me mariai, lui fut envoyé au lycée où il fit des progrès si rapides qu'à quatorze ans et demi, il put, moyennant une dispense d'âge, se présenter au baccalauréat. Reçu avec la mention « bien », il eut, six mois après, un aussi brillant succès pour les sciences, prit sa première inscription de médecine et vint à Paris, à peine âgé de seize ans, continuer des études qui passionnaient au plus haut degré son esprit.
Toujours supérieur dans ses examens, en fournissant une somme de travail bien moindre que ses rivaux, sa prodigieuse facilité lui laissa trop de loisirs. Il ne sut, à certains moments, résister aux entraînements de son âge, et fit marcher de pair les études et les plaisirs. Mais trop jeune, trop délicatement organisé pour supporter impunément un surmenage même passager, il prit un refroidissement en sortant d'un bal. Ce rhume augmenta de gravité, et il languit durant quinze mois, rattaché seulement à la vie par nos tendres soins.
Fixée depuis mon mariage à 30 kilomètres de la campagne de mes parents, j'allais chaque semaine passer trois jours auprès de lui. Exprimer la douleur de mon cœur en voyant dépérir de jour en jour ce frère adoré, dire mes amers regrets à l'anéantissement de si brillantes espérances, est chose impossible. Lui, se berçant encore d'espoirs chimériques de guérison, m'accueillait avec une joie expansive.
La dernière semaine de sa vie, je le quittai à regret, le trouvant plus affaibli ; mais rien ne faisait prévoir encore le dénouement fatal ; je me devais à mon autre famille. Le jour suivant, je reçus une dépêche me rappelant immédiatement ; j'accourus et ne pus embrasser qu'un cadavre ! Le pauvre enfant s'en était allé, âgé de dix-neuf ans à peine, comme une bougie consumée qu'un souffle éteint... Mon nom était revenu plusieurs fois sur ses lèvres !
Ma mère était écrasée de douleur ; mon père était triste et découragé. Je pris mes mesures pour demeurer huit jours auprès d'eux, essayant autant qu'il était en mon pouvoir d'adoucir l'irréparable.
Est-ce deux jours ou trois jours après cet événement lamentable ? — je ne saurais le préciser, mais ce n'était certainement pas plus de trois jours — je descendis un soir les marches du perron, désireuse de respirer l'air pur avant d'aller me coucher. Il pouvait être environ 9 heures. A quelques pas de moi, la route qui traverse la propriété se détachait toute blanche sous la faible lueur du premier croissant de la lune et venait se perdre derrière le mur de clôture formant un angle avec celui contre lequel j'étais adossée. Je regardais ce panorama familier sans songer, il me semble, à rien, lorsque du contour du chemin, je vis déboucher un monsieur de haute taille, correctement serré dans sa redingote et coiffé d'un chapeau de soie, qui, d'un pas hâtif, sans prendre garde à moi, continua son chemin sur l'espace découvert que j'embrassais du regard devant la maison, et disparut derrière le mur de clôture.
« Tiens, me dis-je avec un étonnement dû à son costume de cérémonie, voilà un monsieur qui est bien en retard ! »
Le lendemain, séduite par la douceur de la soirée, je sortis à la même heure et me tins debout contre le portail entrouvert, sans autre sentiment qu'une certaine détente à contempler l'azur sombre du ciel piqué d'un fourmillement d'étoiles, quand je vis tout à coup, débouchant du même chemin, le monsieur de la veille, exactement habillé de même, qui, de la même allure pressée, traversa la partie découverte devant la maison, et prit le chemin derrière le mur de clôture.
« Qui est-ce donc ? » me dis-je, intriguée seulement de l'élégance de sa tenue en ce pays où la redingote est gardée pour les occasions solennelles, car notre route formant raccourci est très fréquentée par les piétons des deux villages. Sans doute un courtier en vins qui va à une réunion, ajoutai-je mentalement, et presque satisfaite de mon explication, je rentrai sans y songer davantage.
Les soirées d'octobre sont, dans le Midi, d'une beauté, d'une transparence exquise ; le désir d'en goûter un instant le charme ou toute autre force attractive, mystérieuse, m'attira au-dehors encore le lendemain, toujours de 8 heures à 9 heures où d'habitude chacun regagnait sa chambre. Depuis une minute à peine, j'étais appuyée au grand portail grillé, lorsque le même monsieur, droit et svelte, apparut au contour du chemin. A la pâle lueur de la lune, ses traits, comme les deux jours précédents, restaient invisibles sous l'ombre projetée par les bords de son gibus. Comme hier, les pans de sa redingote correctement boutonnée battaient dans la rapidité de sa marche le drap de son pantalon noir ; ses mains blanches, comme avant-hier, pendaient à ses côtés. Il passa et disparut derrière le mur de clôture.
Cette fois, je fus stupéfaite !
« Mais on dirait, pensais-je, que ce monsieur choisit pour passer chaque soir devant notre propriété l'instant précis où je suis dehors ! » Et cédant à un mouvement de vive curiosité, je courus sur ses pas jusqu'à l'angle du mur. Je restai là, saisie d'une émotion indicible... Il n'y avait personne !... La route absolument déserte se prolongeait comme un long ruban gris sans une ombre... Où avait-il pu s'enfoncer ?
Prise de cette épouvante irraisonnée qui assaille notre faible entendement à l'aspect d'un phénomène inexplicable, je sentis mes genoux ployer en une subite faiblesse, un frisson glacé courut jusque sous mes ongles, et je fus traversée d'une idée insensée qui s'imposa aussitôt à mon esprit en déroute, idée indiscutable, évidente comme le sol sur lequel mes pieds restaient cloués. Je la refoulai au plus profond de moi avec une sorte d'épouvante, et je m'en fus précipitamment raconter à ma mère ce que je venais de voir.
A peine entrée, les paroles tombèrent à mots pressés de mes lèvres frémissantes, et la pauvre femme, en angoisse, posa sur la table la lampe qu'elle tenait pour se rendre à sa chambre ; mes yeux plongeaient dans ses yeux : deux éclairs en jaillirent... deux larmes...
— C'était mon fils ! s'écria-t-elle en tombant presque inanimée sur une chaise, c'était mon pauvre enfant ! Mon fils bien- aimé ! Ne l'as-tu pas reconnu à sa haute taille ? Ne l'as-tu pas reconnu au costume dont nous l'avons revêtu dans son cercueil ? Nous irons ensemble demain, continua-t-elle en laissant couler d'intarissables larmes, à cette même place où trois fois il t'est apparu !
Nous y étions à l'heure du mystère, et serrées l'une contre l'autre, nous entendions les battements fous de notre cœur. Le croissant de lune, agrandi, jetait ce soir-là une clarté plus vive, la roule était plus blanche sous nos regards hypnotisés. Tout resta désert !... En vain les soirs qui suivirent descendîmes-nous à la même heure, évoquant de toutes les forces de notre volonté la chère apparition : c'était fini...
Celui qui fut mon frère, intelligence d'élite, âme de lumière, comme aurait dit Victor Hugo, dont les quelques excès de jeunesse furent purifiés par quinze mois de souffrances, avait-il pu, par une exceptionnelle dérogation aux lois surhumaines, venir en sa forme visible me dire un dernier et suprême adieu ?
Si oui, pourquoi ne m'est-il plus apparu lorsque, après en avoir eu conscience, je l'appelais de toute la puissance de mon esprit ? Sans doute les liens terrestres qui, dans l'au-delà insondable et vertigineux, liaient encore le fils de mon cœur à ma nature obscure, à mon être grossier, étaient à jamais brisés !...
Le Dr Dariex ajoutait ici les remarques suivantes :
« Je connais Mme M. depuis fort longtemps. Elle a une excellente mémoire, et le récit de cette observation est certainement exact. Il s'agit d'ailleurs d'un fait simple : une apparition vue trois jours de suite, à la même heure, dont il est facile de se souvenir. Mme M. n'a jamais eu d'autre hallucination ou vision. Il est donc très remarquable qu'une apparition ayant la silhouette du défunt ait été vue trois jours de suite, par une personne qui ne s'y attendait pas, qui ne savait rien de ces phénomènes, et que, après avoir pensé qu'il s'agissait d'une apparition de son frère, ni elle ni sa mère n'aient plus rien vu, n'aient pas eu d'hallucinations, alors que leur imagination était frappée et qu'elles se trouvaient dans les conditions les meilleures pour s'autosuggestionner. »
Trois hallucinations d'une observatrice aussi pondérée ne sont pas admissibles. Cependant, il nous est impossible d'admettre non plus, d'autre part, que ce jeune homme, enterré depuis quelques jours, se soit promené là en redingote et en chapeau haut de forme. Alors ?... Ce qu'il y a de plus singulier encore, c'est qu'il n'avait pas du tout l'air de s'occuper de la présence de sa sœur tant aimée. Tout est paradoxal.
Dans quel monde mystérieux ne sommes-nous pas entrés ici ? La pensée d'un mort créant une image automatique ?
Nous devons tout observer, tout étudier pour arriver à découvrir la vérité dans ces problèmes si obscurs. »
Que peut-on dire de l’histoire de ce fils comme sa sœur dit de lui « qui nous semble tombé du ciel » ? Un enfant aimé par sa sœur qui était comme une seconde mère et surtout surdoué, comment expliquer sa maladie et sa mort alors qu’il avait toutes les chances pour vivre une vie heureuse ?
Excellent au lycée, des progrès si rapides qu'à quatorze ans et demi, il put, moyennant une dispense d'âge, se présenter au baccalauréat. Ce point est important, puisque, malgré son jeune âge, reçu avec la mention « bien », il vint à Paris et s’inscrit en médecine. Il était âgé à peine de seize ans.
Comme il est raconté « Toujours supérieur dans ses examens, en fournissant une somme de travail bien moindre que ses rivaux, sa prodigieuse facilité lui laissa trop de loisirs. »
Force de dire que cet enfant a été gâté par la vie, une famille aimante, des études brillantes, sauf qu’il n’a pas résisté aux entraînements de son âge qui ont été en fait naturels. Comme il est raconté, il prit un refroidissement en sortant d'un bal. Ce rhume augmenta de gravité, et il languit durant quinze mois, rattaché seulement à la vie par nos tendres soins. »
« La dernière semaine de sa vie, je le quittai à regret, le trouvant plus affaibli […] j'accourus et ne pus embrasser qu'un cadavre ! Le pauvre enfant s'en était allé, âgé de dix-neuf ans à peine, comme une bougie consumée qu'un souffle éteint... Mon nom était revenu plusieurs fois sur ses lèvres ! »
Oui, cet enfant est tombé du ciel ; très aimé, réussissant partout dans son existence, il est mort à dix-neuf ans. Nombreux sont qui pensent que ceux qui partent précocement de la vie sont dans certain sens « aimés » par Dieu. Ce qui signifie que Dieu ne les laisse pas dans la vie pour qu’ils commettent des maux, Dieu les prend avant que ces êtres qui sont choisis par Dieu, commettent du mal. C’est une explication qui est dans un certain sens rationnel pour la compréhension de la mort précoce d’êtres humains qui ont vécu et qui sont morts.
Et cela se conforte par le formidable don qu’il avait et là aussi venu de son Créateur, il n’était pas un enfant comme les autres, car l’intelligence qui était sienne n’était pas une intelligence du commun des mortels. L’intelligence lui venait uniquement pour lui, de son Créateur. Et je donne un exemple de cette intelligence, moi-même je fus n peu ce qui a été ct enfant. J’en donne quelques bribes : « Enfant, j’ai fait l’école française ; ma famille voyageait beaucoup, changer de villes et même parfois de pays. A l’école primaire, j’ai passé quatre années d’études pratiquement d’un niveau à peine passable, et une fois, après que ma famille a déménagé, j’ai fait la dernière classe de l’école primaire, dans une autre ville. Sans me rendre compte, au début de l’année scolaire, l’instituteur nous demanda qui est fort en calcul. Deux ou trois élèves levèrent le doigt, je fis la même chose. Ce jour, sorti de l’école, je me posais la question : « Pourquoi avoir menti ? Qu’est-ce qui m’a poussé ? Ils vont se rendre compte que je suis faible en calcul. »
Or, ce qui se passa ensuite est absolument phénoménal, tout d’un coup je suis devenu une machine à calculer. Durant toute l’année, à chaque séance de calcul, l’instituteur pendant les cinq minutes qu’il expliquait aux élèves qui étaient presque tous français, non seulement je résolvais les exercices de calcul, mais les cinq minutes me suffisaient pour les mettre au propre. Dès que l’instituteur disait aux élèves de commencer à résoudre l’exercice ou les exercices, je lui disais « j’ai terminé. » Les premiers jours, il a contrôlé mon cahier, les jours suivants, il ne regardait plus mon cahier ; et cela a été un rituel durant toute l’année. Il était important pour moi de finir avant que les élèves commencent à résoudre. Un défi, peut-être une arrogance enfantine.
Tout ce dont je me rappelle, c’est que je ne cherchais pas à comprendre ce que je faisais, j’étais un automate des calculs. Le problème est que ça ne concernait pas seulement le calcul, mais aussi toutes les matières. Je devenais réellement le premier de la classe. Pendant les récréations, j'étais toujours entouré des quatre meilleurs élèves de la classe.
Que puis-je dire sur ce miracle ? Je n'y suis pour rien, c'est Dieu, le tout puissant, qui m’a permis ce miracle. Après plusieurs déménagements de ma famille, de changements de villes et même de pays, je ne fis que quatre années de lycée au lieu de sept. Ensuite, j'ai eu la chance de faire des études d’ingénieur à l’école supérieure de construction navale à Saint-Pétersbourg, en Russie. Et là, le miracle a joué au point que j'ai été exempté des examens de mathématiques par le professeur. De même pour une autre matière importante, la résistance des matériaux, je fus exempté des examens par le professeur de RDM.
Il m’est arrivé même d’aller voir la professeur de chimie, dans son bureau, pour lui montrer des erreurs dans la correction d’exercice qu’elle nous a fait au tableau. Elle ne le prenait pas mal, s’interrogeant probablement comment un étranger vient lui montrer des erreurs dans les dosages. Mais je le faisais naïvement, je n'y voyais pas de mal.
En 4ème année d'ingéniorat, le professeur de construction navale nous donna un projet, le calcul du maître-couple d’un navire, avec des équations, disait-il, démontrées il y un siècle. Les équations, nous recommanda-t-il, de les prendre comme elles sont et travailler avec.
Curieux, je résolus de démontrer ces équations avant de commencer mon projet. Pendant une semaine, je m’attaquais à ces équations et j’ai dû faire recours à des intégrales doubles et triples pour arriver à déchiffrer et à retrouver les équations sous la forme littérale, qui permettaient le calcul de l’ossature du maître couple, les épaisseurs de chaque partie du maître couple (pont, des poutres (carlingues) transversales et longitudinales, quille du navire.
Quand j’ai terminé ma démonstration qui a rempli un cahier, je l’ai montré à mon ancien professeur de RDM. Lorsqu’il a vu mon travail, il commença à me montrer ses publications, à discuter avec moi comme si j'étais son collègue. J’ai compris que le prof était aux anges ; il fit mon éloge auprès des autres professeurs.
Qu'en est-il de cette intelligence qui a changé le cours de mon existence ? En fait, l’être humain n’y est pour rien, s’il est intelligent ou très intelligent, c’est un peu comme s’il est beau ou un peu plus beau, l’intelligence ne se commande pas. Chaque être humain est ce qu’il est par sa pensée, par son intelligence, par sa raison, par sa destinée.
Pour revenir à cet enfant qui est parti très tôt de la vie, la seule explication qui nous apparaît rationnelle est que sa destinée a été tracée ainsi ; il y a des êtres qui sont des anges et, par forcément très instruits, qui sont soit sincère ou peu prudent, ils ont le cœur sur la main, et sont très bons, il donne plus qu’il ne prend. Ces êtres humains ne sont pas viables dans la vie ; ils ne sont pas armés dans la vie ; ils s’en vont très vite de la vie. On le constate dans les histoires d'êtres qui sont partis très jeunes de la vie, y compris des jeunes déçus (es) de la vie qui se sont suicidés. Souvent, ils n’arrivent pas à s’assumer, ils préfèrent partir, en finir.
Et là, c’est l’incompréhension non pas de la mort qui vient, quel que soit le contexte (maladie, accident, guerre, suicide, etc.), et on s'interroge, non parce qu’elle est tracée par la destinée, mais pourquoi la destinée ? Si, pour certaines causes, la guerre, l’accident, la mort se comprend surtout si elle survient à l’âge adulte, elle se comprend difficilement pour un être jeune qui a toutes les promesses de la vie.
Pour le cas de ce jeune homme qui est mort à dix-neuf ans, comme il a été décrit, il était plus proche d’un ange que d’un être humain de son âge qui était déjà armé pour la vie. Et c’est peut-être là l’explication pourquoi il devait partir très tôt parce qu’il n’était pas armé pour la vie.
Quant aux visions de sa sœur, elles sont réelles, et même des illusions que d’autres diront de ses visions, elles sont non moins réelles ; elles sont inexplicables comme tout être humain qui rêve durant son sommeil d’êtres chers qui ne sont plus. Peut-on dire que le rêve est une illusion ? Non, bien sûr ? Oui, bien sûr ? Et si la vie elle-même est une illusion ? Ne vivons-nous pas que de notre pensée ? Et c’est nos pensées qui commandent nos corps. Si on est malade, c’est notre cerveau qui communique à notre esprit que nous sommes malades. Si nous souffrons physiquement, une douleur par exemple, ou spirituellement d’un chagrin, que nous irons jusqu’aux larmes, ne le faisons-nous pas par notre pensée, par notre esprit, que l’on soit touché moralement. Tout se fait par nos pensées. Notre corps est régi par notre pensée, y compris notre cerveau. Un coup sur la tête, une douleur dans notre cerveau, est transmis aussitôt à notre esprit. Pensée, esprit et âme sont reliés par quelque essence qui ne peut compris par la raison humaine.
Aussi peut-on énoncer que les morts ne meurent pas définitivement, certes leurs corps retournent à la terre, mais leurs âmes restent, rejoignent leur Créateur ; elles ne peuvent mourir. Et on peut expliquer : « Pourquoi ? » Si les âmes meurent comme les corps, que serait alors la vie ? S’il y a la vie sur terre, que cette vie disparaisse totalement, le corps aussi bien que l’âme, et que tous les êtres humains s’imprègnent de cette vérité, la vie serait sans sens.
Tous les êtres humains sauront qu’ils n’existeront plus, qu’il n’y a rien à attendre de la vie après la mort, qu’il n’y a plus rien à attendre des êtres chers qui ont disparu. Les cimetières eux-mêmes n’auraient plus de sens, la mémoire de ces vies qui ont existé et qui ont tant compté pour nous se perdra ; tout être humain qui mourra définitivement ne pourra plus être rappelé aux êtres qui seront encore en vie sur terre.
C’est précisément la croyance que la mort que bien qu’elle soit effective, les êtres humains ne cessent de penser à leurs proches que cela soit fort pour certains, ou très peu pour d’autres, cela sera toujours en relation avec le vécu. Ce qui nous fait dire que les morts, leur mémoire de leur vécu continuent à vivre dans l’esprit des vivants comme s’ils n’étaient pas morts, en quelque sorte comme s’ils ont changé simplement de monde. Et se comprend aussi toute la douleur de l’être cher, qu’il soit certes parti, mais reste dans les cœurs. Pour l’être aimant restant sur terre, toujours cette idée qui peut lui venir, j’aurais à le rejoindre dans l’Au-delà
Et, « pour le répéter encore », pour que « cette idée soit bien comprise », si cette sœur savait que son frère était parti pour de bon, elle n’aurait pu voir un Monsieur en redingote. Or, s’il lui est apparu et combien cela serait une illusion, mais cette illusion est étayée par une vision, et les yeux ne peuvent tromper, comme l’esprit dans le rêve ne peut tromper. Une vision reste une vision, un rêve reste un rêve, et tous deux sont réels pour l’esprit humain. Pourquoi ? Parce que le mort combien même il est mort définitivement pour les humains, il reste dans la pensée des humains de ceux qui l’ont connu, de ceux qui l’ont aimé, il existe encore dans leurs pensées, et donc il n’est pas mort définitivement.
S’il était mort définitivement, il ne pourrait subsister encore dans la pensée de ses proches ou tout court dans la pensée humaine. Une mort définitive en tout ne pourrait laisser des traces. Et un autre point très important à souligner, c’est la mort qui donne sens à la vie. Si les êtres humains n’étaient pas mortels, on ne pourrait dire qu’ils auraient été en vie. « Que serait la vie sans la mort ? La vie simplement ne serait pas la vie. »
Aussi peut-on dire que s’il y a mystère dans la mort, force de dire que la vie a un sens dans l’existence sur terre ; les êtres humains vivent puis ensuite meurent. Sans la mort, on ne peut dire que la vie peut s’appeler la vie puisque les êtres humains viendraient à vivre éternellement. Quel sens aura alors la vie ? Sauf que les êtres humains ne se rendent pas compte que la mort est nécessaire. Et c’est parce que des êtres meurent que les êtres qui sont encore en vie se sentent en vie.
Et dans la mort, les êtres humains ne meurent pas totalement, sinon pourquoi il y a l’âme et l’esprit dans leurs corps. C’est par cette âme et l’esprit qui est en eux et dont l’être humain ne sait pas où il est, ni qu’il ne sait comment son âme et son esprit communiquent avec son corps, et le cerveau, qu’apparaît cette « vérité » que nous donne notre âme et notre esprit, que nous restons vivants dans l’esprit, dans le cœur de nos proches. Bien sûr, cette pensée est permise à tout humain comme elle peut être réfutée par tout humain. Mais l’essentiel est qu’elle est une idée qui provient de notre âme et esprit et peu importe si elle est acceptée ou niée. Dès lors qu’elle est sortie cette idée, elle a toute la réalité humaine dans l’esprit et l’âme des humains, et c’est cela qui compte.
Et qui sait si les êtres lorsqu’ils ne seront plus se retrouveront dans quelque lieu de l’univers, comme il est écrit dans les textes bibliques et coraniques, lors du jour de la Résurrection. Et l’amour qui a relié cette enfant depuis sa naissance à sa mère et à sa deuxième mère, sa sœur, rien ne dit lorsqu’elles ne seront plus, elles rejoindront leur enfant, que très certainement elles ressusciteront et revivront leur amour éternel.
Tout est possible, et explique pourquoi le jeune homme en redingote mort est apparu trois fois à sa sœur. C’est peut-être là le message qu’il veut leur transmettre leur enfant ; qu’il n’est pas mort, que son corps certes est mort, mais que son âme n’est pas morte ; qu’elle est venue passer pour leur dire qu’il est vivant ; qu’il les attend.
L’amour de l’être, l’amour d’être ne peut disparaître, il est l’essence même de la vie dans l’éternité, il est le but même de la vie. Et on comprend pourquoi la mort n'est pas la mort, qu’elle s’ouvre sur une autre vie, et l’âme s’affirme indestructible. Dans ce bas-monde comme dans l’Au-delà : « Heureux celui qui aura fait par amour ce qu’il a fait sur terre ! Heureux celui qui a fait du bien sur terre ! »
Medjdoub Hamed
Herméneuticien en Economie mondiale,
Relations internationales et Guerres
1. « La mort et son mystère – Avant la Mort », par Camille Flammarion. Edition Flammarion.
86 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON