La naissance d’une belle histoire en queue de boudin
D’après un article publié sur le monde.fr, j’apprends qu’un homme d’origine palestinienne a été arrêté après une plainte déposé contre lui au motif d’avoir violé une femme juive en Israël. A priori l’affaire semble courante, à ceci près que l’israëlienne ayant déposé plainte aurait eu des rapports sexuels consentants avec l’incriminé. Autre détail, et non des moindres, Sabbar Kachour (le présumé coupable) se serait fait passer pour juif afin de séduire la jeune femme.
Se faire passer pour ce que l’on est pas afin d’obtenir une chose particulière, qu’il s’agisse d’aboutir à un rapport sexuel ou autre, n’est pas particulièrement honnête sur un plan moral. L’usurpation d’identité(ou plutôt de nationalité devrait-on dire dans ce cas) constitue même un délit grave suivant les méfaits commis sous couvert d’un tel mensonge. Ce délit n’est pas rare, si l’on en croit cet article publié sur le figaro.fr. Sauf que souvent le mobile est très différent : généralement il s’agit pour le "délinquant" d’en tirer un profit purement vénal. Or, l’affaire dans laquelle monsieur Kachour a fait l’objet d’une condamnation par le tribunal de Jérusalem, est assez unique en son genre. Non que l’acte d’usurpation doivent rester impuni, quel qu’en soit le mobile, mais un rapport consenti par deux intervenants, sans qu’il n’y ait eu de violence, il faut bien avouer que cela rend l’affaire complexe.
On peut encore arguer que, non content de s’être fait passer pour ce qu’il n’est pas, ce monsieur a commis le délit d’adultère, étant donné qu’il est marié. Sur ce point il reviendrait à l’épouse de porter plainte, non à l’amante qui dit avoir été violée. J’ignore si cette accusation a été portée à son encontre, dans la mesure où l’article du Monde ne le précise pas. Quoi qu’il en soit, le fait est avéré.
Notons tout de même que, si la moralité de Sabbar Kachour peut sembler douteuse, celle de la plaignante ne l’est pas moins. En effet, qu’une femme juive, ou qu’elle que soit sa nationalité (là n’est pas le problème), attende d’un homme qu’il fasse partie de son "ethnie" pour envisager d’avoir des relations avec lui me paraît relever d’un état d’esprit plus que méprisable. Attendons-nous, quand l’amour véritable frappe à la porte, que la personne en face de nous ait un lignage semblable au nôtre ? Ou au contraire, justement parce qu’il s’agit d’un amour sincère et entier, nous moquons-nous de la nationalité du partenaire, pourvu que l’on se sente bien en sa présence ? J’ose le dire (parce que je suis probablement un con et que j’ose tout, et c’est d’ailleurs à ça que vous risquez de me reconnaître), cette femme mérite aussi d’être condamnée pour discrimination raciale.
En résumé, si l’on s’en tient à l’article que je cite au début, sur les accusations d’usurpation d’identité et d’adultère, l’homme est condamnable. Il l’a d’ailleurs été, ayant écopé d’une amende (dont le montant n’est pas précisé) et d’une peine de 30 mois de prison avec sursis. Le tribunal a d’ailleurs estimé que cela méritait de la prison ferme mais, allez savoir pourquoi, la décision a été plus "clémente". Un bémol sur ce dernier mot (la clémence), car il est difficile d’évaluer le niveau de tolérance d’un tribunal à partir d’infos incomplètes. Néanmoins 30 mois avec sursis semble déjà bien lourd pour une relation passagère qui, je le rappelle, s’est opéré en "douceur". La sanction me semble un poil disproportionnée.
Quant à l’accusation de discrimination raciale à l’endroit de l’amante, laquelle n’a semble-t-il pas été soulevée (mais qui m’a pourtant sauté aux yeux à la lecture de l’article), il fait peu de doute qu’il s’agisse là d’un cas bien réel de préférence ethnique (pour rester sobre dans l’interprétation). A ce titre elle mérite sans aucun doute une sanction à la hauteur de celle qu’à subit son "partenaire de jeu".
Au-delà de l’instruction juridique menée sur cette affaire, notons que cela eut pu être une belle histoire : l’union d’une juive et d’un palestinien, quel meilleur symbole en faveur de la paix ? Dommage que cela se termine ainsi et que le mot "racisme" soit si présent dans tellement de pays.
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