La peur n’est pas bonne conseillère
Notre société est de plus en plus anxiogène, la peur et le stress sont omniprésents dans la vie quotidienne des français, les médias mettent en exergue la misère du monde, les dysfonctionnements de la société, les mauvaises nouvelles guerres catastrophes, scandales en tout genre, délinquance, incertitudes économiques, cela a été dit et redit. Certains partis politiques, ou syndicats, ou associations s’en sont faits une spécialité et alimentent la peur des citoyens.
Il en ressort que le climat social se caractérise par un manque de confiance, et la sociabilité change de forme car les repères collectifs ont connu une forte érosion par le discourt individualiste. En dehors de la sphère familiale, amicale ou tribale (le groupe) les relations entre individus sont de plus en plus limités, et cette stupide paranoïa autour de la grippe n’est pas faite pour faciliter les contacts puisque ils sont présentés comme porteurs de maux.
Déjà le développement des nouvelles technologies (télé, portable, radio, Internet, mp3) ne favorise pas le rapprochement direct par contact. Ils permettent d’être tenu informe du monde tout en restant en dehors de lui, ou permettent de s’isoler, être présent sans être là.
Il découle comme conséquences de cela qu’en juxtaposant l’inquiétude anxiogène et la réduction du lien social, l’individu devient irrationnellement un sujet de risques, si nous y ajoutons les problèmes de l’immigration, ceux de la peur de tomber malade, de souffrir, de manger des aliments qui ne serait pas sain ou boire de l’eau polluer, et la peur des effets climatiques, le besoin de sécurité est prégnant et plus qu’apparent.
Les français nettement, pour ne parler que d’eux, refusent le risque et rejettent le poids du hasard.
Pour ceux qui me lisent, ils recherchent le déterminisme sécurisant, face aux réalités l’aléatoire de l’existence. Ils font donc un choix contraire à l’évolution d’un monde en mouvement.
De ce fait, il ne peut en sortir qu’un problème plus grave que celui qu’ils veulent solutionner.
Ces quelques explications pour faire comprendre pour quoi notre président sera réélu en 2012.
Si les français ne s’intéressent pas à la sociologie ce n’est pas le cas du staff du président.
C’est pour cela qu’il construit ses déclarations et une partie de sa politique sur les sondages de la population. Tous les spécialistes ont compris cela depuis longtemps et les français qui ne sont pas dupes, s’en aperçoivent aussi(je le pense car je n’ai pas fait de sondage).
Nous avons donc un processus qui est l’interrogation de la population, celle-ci dit toute son anxiété et le président formule des projets de loi qui se veulent rassurants.
C’est pour ceci que régulièrement nous trouvons tous les thèmes sécuritaires dans les médias, car il sait que malgré ses échecs économiques, qui sont un facteur d’accroissement de la délinquance (pour vérifier ceci il suffit de mettre en parallèle la courbe d’augmentation de la délinquance, avec celle de l’augmentation de la production de biens et celle du développement du chômage) les français retiendront sa fermeté sécuritaire.
Naturellement il ne s’agit pas de permettre au français d’avoir accès à ces données statistiques, mais de leur servir régulièrement un fait divers émotionnel qui les entretiendra dans leur peur pour conserver cette irrationalité, de la sorte que comme au plus beau moment du conditionnement pavlovien au son de la clochette sécuritaire comme un seul homme les français rééliront celui qui s’en est fait le défenseur.
Cette peur irrationnelle qui n’existe que par l’impact médiatique, n’est pas développée seulement par le problème de la délinquance qui n’en est que le catalyseur visible et sensibilisateur, mais par toute cette inquiétude et ce stress de la vie que j’ai mentionné au préalable et par la réduction du lien social.
C’est pour cela que le pouvoir désigne avec adresse ceux qui sont les ennemis de la société et dont il faut se séparer.
Que peut faire l’opposition contre cela, de la surenchère en réduisant encore plus les libertés.
L’opposition ne peut pas plus que le président renverser l’ordre économique, et l’écologie n’est pas encore prête pour s’y substituer. Cela laisse peu de place au débat politique et sans lui l’on reste sur le débat sécuritaire, en cherchant des solutions aux effets de l’insuffisance du marché économique qui nous fabrique la délinquance y compris celles faites aux femmes et aux enfants, puisque le thème par le plus grand des hasards, est dans l’air.
Dans la vie de tous les jours les Français disent compter sur leur famille et amis pour 82%, sur eux-mêmes 68%, tandis que seulement 2% accordent leur confiance aux partis politiques (enquête CCA, 1999).
Dans le même temps les Français attendent de l’État qu’il agisse moins pour l’ensemble de la collectivité, mais qu’il prenne en compte la singularité de chaque citoyen.
Notre président a compris ce message depuis longtemps et surfe dessus, c’est ce qui lui vaut d’être, non le président de
Que fait en fait notre président et peut-être l’auraient fait d’autres, il profite de l’ignorance de la population et pratique le populisme ce qui n’est pas méritoire pour quelqu’un qui veut prétendre au respect de sa fonction au service du peuple, le langage qu’il utilise en est la démonstration évidente.
La peur est naturelle, elle organise la fuite et n’est pas bonne conseillère, car elle fuit ce qui l’effraie, et elle fait le lit des tyrans.
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