La promotion tranquille par « Paris-Match » de deux tourtereaux : Claire Chazal et son ami Arnaud
À quelques jours de l’élection présidentielle américaine, Paris-Match n’aura pas choisi de partager sa couverture entre les deux candidats, comme pour la présidentielle française de 2007. L’événement ne pouvait rivaliser avec un autre d’une tout autre ampleur : la mise en ménage de la présentatrice de TF1 Claire Chazal avec un nouveau compagnon, un certain Arnaud Lemaire « de vingt ans son cadet ». On ne saurait trouver meilleur exemple d’« information indifférente » dans ses fonctions de modèle et de censure discrète.

Un regard de jouvenceau ambigu
Les tourtereaux s’affichent tendrement l’un contre l’autre, en plan moyen légèrement de trois quarts, fixant le lecteur dans un simulacre de relation interpersonnelle. Elle, habituée des écrans, sourit de toutes ses dents. Elle rayonne. Sans doute est-ce l’effet de sa nouvelle liaison.
Lui jette plutôt un regard hagard de lapin pris entre les phares d’une voiture, au point d’être ambigu. Peut-être après tout, sorti de l’ombre, n’est-il qu’ébloui par les spots de sa soudaine notoriété ou par l’audace de sa conquête, une icône de la télévision, s’il vous plaît, après d’autres chevaliers servants de premier plan, du moins dans le milieu de la télévision. Mais ce pourrait être encore la métonymie de son embarras de s’afficher aux côtés d’une femme de vingt ans son aînée ou d’une crainte soudaine qui l’étreint à la pensée que, quand il en aura 60, elle en aura 80, si toutefois leurs amours atteignent ce cap ! Ce qui n’est pas sûr !
Un promotion-canapé pour homme
N’importe ! Une chose est sûre, s’il s’est prêté au jeu, c’est qu’il a un plan de carrière. La promotion-canapé n’est pas réservée qu’aux femmes. Le paradoxe, tout de même, est que la pose qu’il adopte est à contre-emploi : elle renvoie par intericonicité aux photos stéréotypées du couple traditionnel où l’homme surplombe la femme dans une métonymie de la domination comme de la protection. Ici, c’est plutôt la femme qui par sa notoriété domine l’homme de la tête et des épaules.
Peut-être faut-il chercher la clé du mystère dans les couleurs préférées du jouvenceau, comme dans les poils qui lui mangent lèvres et joues : portant chemise rouge et smoking noir, il arbore crânement les couleurs de l’anarchie. Des conventions, il n’en a rien à faire. Mais la cravate, fût-elle négligemment dénouée, contient son anarchie dans des limites de bon aloi : ne sont bouleversées ici que les règles sexuelles entre générations. Pas celles de l’arrivisme !
Une profession de foi sarkozyste ?
On en vient, en revanche, à se demander ce qui a poussé la présentatrice à s’exhiber ainsi au bras d’un jeunot. On comprend que Paris-Match se saisisse de sa notoriété de star pour capter l’attention et du leurre d’appel sexuel que suscite son union singulière, pour stimuler le réflexe de voyeurisme. Mais elle, elle n’a plus rien à prouver. Elle a collectionné, elle aussi, les conquêtes et reste la femme-tronc de fin de semaine sur TF1. Ses admirateurs qu’on range parmi les conservateurs aisés, ne risquent-ils pas, en effet, d’être décontenancés par un appétit sexuel dévorant que sa classe pardonne plus volontiers aux hommes qu’aux femmes ? Le qualificatif de gigolo, sauf erreur, n’a pas de féminin ! Est-ce sa manière à elle de professer un sarkozysme militant, en suivant l’exemple du président, doublant même la mise avec un amant de vingt ans plus jeune quand le président Sarkozy s’est contenté d’une nouvelle compagne de dix ans sa cadette ?
Ou serait-ce tout bêtement la peur secrète de ne plus séduire, la cinquantaine venue ? Cherche-t-elle d’abord à se rassurer en se pavanant aux yeux de tous avec un minet ? La légende met sur la voie. Elle fait dans l’humour plus ou moins heureux : « La force tranquille », lit-on. On reconnaît le slogan de la victoire de François Mitterrand à la présidentielle de 1981. La comparaison, que sa reprise instaure entre les deux situations, frise le ridicule. Sans doute F. Mitterrand avait-il lui aussi une vie sentimentale agitée qu’il dissimulait bien, et au besoin en violant les lois de la République par des écoutes téléphoniques.
Serait-ce que, depuis « la révolution sarkozyste des mœurs », "la force tranquille" se limite à oser affronter les bien-pensants en exhibant sans pudeur ses amours tumultueuses ? Le président a prêché l’exemple dans sa conférence de presse du 8 janvier 2008, pour éviter, a-t-il dit, les photos prises à la dérobée dans « des petits matins glauques ».
La preuve par neuf de la jeunesse de Mme Chazal
Mme Chazal souhaiterait donc faire entendre urbi et orbi qu’elle est une femme libre qu’aucune convention sociale n’arrête : « Elle assume son bonheur avec Arnaud de vingt ans son cadet », prévient l’hebdomadaire. Encore heureux ! Associer, toutefois, le verbe « assumer » et le mot « bonheur » tient du paradoxe. Car un bonheur s’assume-t-il ? Il se vit sans avoir à rendre de comptes à personne ! En revanche, c’est une faute qu’on assume, en en prenant la responsabilité ! Mme Chazal concéderait-elle ce qui pourrait passer pour une défaillance de la part d’une femme de son rang ? Oui, mais pour la revendiquer haut et fort ! La solution de la contradiction est justement dans cette volonté d’être heureuse, fût-ce au mépris des convenances hypocrites. N’est-ce pas la griffe même de la jeunesse ?
Mais qu’avait-on besoin de le savoir, se demandera-t-on ? Pourquoi le crier sur tous les toits ? Un autre sous-titre livre la clé de l’opération promotionnelle. « Son journal tient bon dans la tourmente », lit-on en pied de couverture. Son poste serait menacé à TF1 d’où a été sorti manu militari une autre icône encore plus ancienne qu’elle dans la maison, PPDA, qui fut l’un de ses amants et père d’un fils. Mme Chazal a donc besoin de faire connaître qu’elle est en pleine santé et d’abord sexuelle, et qu’elle a atteint l’âge mûr de « la force tranquille » qui n’a cure des rumeurs et les affronte, sourire aux lèvres. Car, pour qui aurait manqué le début du film, il faut préciser que TF1 est entré dans une cure de rajeunissement avec Mme Ferrari à la place de PPDA et quelques autres. Dehors les vieux ! Place au jeunisme pour regagner des parts de marché perdues !
Ainsi, l’hebdomadaire de M. Lagardère viendrait-il au secours d’une protégée contre d’éventuelles menaces d’éviction en lui permettant de faire connaître à la France entière et donc à sa propre direction qu’elle est au mieux de sa forme pour poursuivre sa besogne de fin de semaine. Elle, trop vieille ? On rigole ! La preuve ? Elle grimpe aux rideaux avec Arnaud Lemaire dont elle pourrait être la mère ! Paul Villach
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