• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > « La remise en cause du mariage hétérosexuel attente à l’essence même (...)

« La remise en cause du mariage hétérosexuel attente à l’essence même de la société »

Jean-Paul Mongin, 32 ans, est philosophe, fondateur de la maison d’édition Les petits Platons, et père de trois enfants. Dans cette lettre ouverte au Président François Hollande publiée par le site La Vie, il avance plusieurs arguments pour contester le projet de mariage pour tous.

 

Monsieur le Président, 

Quand les théories politiques modernes, héritières des doctrines du droit naturel promues par les Lumières, élaborent un état de nature antérieur au contrat social, elles ne font pas acception du sexe des individus. Il ne vous aura toutefois pas échappé que cet état de nature est pour les philosophes une conjecture de travail, une idée régulatrice, une fiction. De fait, il n’y a pas eu d’état de nature, jamais, et nous constatons que toute société est structurée autour de la dualité des sexes, de même que tout individu se définit comme homme ou comme femme, quelles que soient les souffrances pouvant affecter cette identité. La différence des sexes, pour se modaliser selon les pays et les époques de bien des façons, est en elle-même universelle. C’est dire qu’elle n’est pas une construction sociale contingente ; c’est dire aussi qu’elle n’est pas une simple détermination biologique qu’un dispositif technique ou politique pourrait permettre d’éluder.

La différence sexuelle signifie d’abord ceci que chacun ne trouve pas en lui-même le tout de son espèce : homme, je ne puis faire la pleine expérience de l’humanité, c’est-à-dire d’une animalité rationnelle et politique, qu’à entrer en relation avec une femme. Ce face à face comporte la possibilité de son propre dépassement par la génération. Ma réalité naturelle, sexuée, est ainsi dans son principe ouverture à l’Autre, puis à un autre, formant la cellule sociale fondamentale, prise dans le tissu de celles constituées par mes semblables. En d’autres termes, il y a continuité de la relation sponsale à la relation sociale, celle-ci apparaissant comme une extension de celle-là, où se rencontre primitivement l’altérité. Il est donc bien fondé de dire que la remise en cause du caractère strictement hétérosexuel du mariage attente à l’essence même de la société.

La question de la filiation se trouve par là même engagée en amont de la controverse pourtant non triviale entre droit « de » l’enfant et droit « à » l’enfant, entre logique du don et logique de consommation : car si, dans l’état de nature, on suppose les petits ne connaître que celle qui les a mis au monde et les a soignés jusqu’à tant qu’ils puissent poursuivre seuls leurs instincts à faculté de leur puissance, dans la Cité, la filiation procède de la confiance placée en une déclaration de la génitrice, faisant le lien entre relation sponsale et relation sociale : « celui-ci est le père. » Cette parole est performative, c’est-à-dire qu’elle réalise la filiation par le fait même de son énonciation, au point qu’elle peut permettre de redonner un père à celui qui en a été privé. C’est par cette parole, éventuellement déjà engagée par le mariage de vos parents, que vous avez reçu, comme moi-même, votre identité sociale, matérialisée par votre patronyme. Mais si cette parole peut fonder un ordre social, c’est parce qu’elle a pour référence un événement réel, historique, qui dépasse la subjectivité de celle qui la prononce, ses affections, et même dans une certaine mesure son sexe : la rencontre d’un homme et d’une femme, condition nécessaire de l’engendrement, quelles qu’en soient les modalités. La question qui se pose aujourd’hui est finalement très simple : est-ce que la parole qui fonde notre identité sociale correspond à quelque chose de réel ? Est-ce que les mots ont du sens ?

J’ajouterai, si vous le permettez, un témoignage plus personnel à ces lignes : lorsque mon épouse et moi-même nous sommes mariés dans une mairie d’arrondissement de Paris, le 22 juin 2004, nous venions de perdre un bébé. Nous n’avions à nos côtés que nos deux témoins. Ce mariage n’ajoutait, ni n’enlevait quoi que ce soit à notre amour ; une chose toutefois m’est apparue cruciale - un enfant à venir bénéficierait de la présomption de paternité par laquelle, quoiqu’il nous arrive, il connaitrait en vérité d’où il est.

Je vous demande respectueusement, Monsieur le Président, de prendre en considération la déstabilisation gravissime que constituerait le dévoiement de cette institution essentielle, et de tout mettre en œuvre pour le prévenir.

 


Moyenne des avis sur cet article :  2.79/5   (29 votes)




Réagissez à l'article

53 réactions à cet article    


  • sirocco sirocco 8 décembre 2012 09:04

    Les pays qui ont légalisé le mariage homosexuel depuis plusieurs années (il y en a aux frontières de la France) ne semblent pas avoir été « gravissimement déstabilisés » pour cela.


    • bel95 8 décembre 2012 12:27

      Ah bon !!! prenons la liste de ces « pays » (en commun : fédération instable de provinces) et regardons leurs situations politiques actuels :

      - Belgique géré par un activiste gay qui ne raisonne que pour une partie de sa population d’orientation (bientôt mis à la porte)
      - Espagne, délitement économique, jeunesse en déclin, fondamentaux de la nation, du vivre ensemble éclaté
      - Portugal idem
      - Pays-bas : les partis politiques d’extrême droite, et d’ultra gauche présidés par un gay, dont la seul point commun la haine du voisin
      etc...
      Un autre point commun de ces nations, le résurgence de la haine Fasciste, augmentation des violences contre les homo. Bravo aux lobby ultra minoritaire soit disant représentant d’une communauté d’orientation, les autres majoritaire qui voulaient q’on leurs foute la paix trinquent !!!

    • sirocco sirocco 8 décembre 2012 13:14

      @ bel95

      Les difficultés économiques ou politiques auxquelles font face les pays ayant légalisé le mariage homosexuel (difficultés qui seront prochainement notre lot, que la loi en faveur du mariage pour tous soit votée ou non) n’ont strictement rien à voir ni de près ni de loin avec les dispositions du contrat civil qu’est le mariage.

      Remballez vos arguments bidons.


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 8 décembre 2012 14:01

      Il faut le comprendre aussi. A part les sempiternelles arguments de la zoophilie, de la polygamie et de l’inceste ( que Boutin pratique ouvertement d’ailleurs, ce qui ne manque pas de piquant ), les opposants n’ont RIEN à opposer comme argument valable.


    • Francis, agnotologue JL 8 décembre 2012 14:15

      Il était une fois, un pays qui était entouré d’îles.

      Mais beaucoup d’iliens se plaignaient de ne pas pouvoir aller à leur guise, comme les continentaux. Ils réussirent à faire élire un président qui leur avait promis des ponts, autant qu’ils en voudraient.

      Aujourd’hui, ce pays n’a plus d’îles.


    • Romain Desbois 8 décembre 2012 09:19

      Vous vous dites philosophe, je n’ai même pas eu à lire au delà du titre.

      Car le mariage hétérosexuel n’a jamais été mis en cause !!!!

      La présomption de paternité est une supercherie, un mensonge, un insulte fait à l’enfant.
      Je croyais que vous ne vouliez pas que l’on mente aux enfants ? Il faut supprimer cette arnaque, maintenant il ya des tests de paternité fiables.

      Les croyants sont tous de mauvaise foi, ce sont eux mêmes qui le disent !!!!

      (je fais comme si l’auteur de l’article est le même que celui qui le publie, sinon je ne comprends pas qu’un simple copié/collé ait passé la modé)


      • philouie 8 décembre 2012 12:12

        La présomption de paternité est une supercherie, un mensonge, un insulte fait à l’enfant.

        Vous confirmez donc le propos de l’auteur : il s’agit bien de la remise en cause du mariage hétérosexuel.


      • bel95 8 décembre 2012 12:30

        @Philoui : laisse tombé Romain ne raisonne pas en tant que citoyen Francais, mais en tant qu’orienté. Donc la contradiction qu’en au message pseudo-universaliste de cette propagande.

        La doctrine ultra-libérale, individualiste transpire. Tu n’as qu’à voir qui finance pour comprendre les objectifs

      • Romain Desbois 8 décembre 2012 15:01

        Je raisonne en tant qu’être humain qui considère qu’on ne ment pas à un enfant , que le bien de l’enfant est universel comme le sont les droits de l’humain.

        Faire croire à un gosse que son père est le mari de sa mère, c’est typique d’une société hypocrite bourgeoise. Ce qui compte , c’est garder les apparences.


      • Soi même Soi même 8 décembre 2012 15:52

        @ romain , va prendre un suppôt et au dodo, je sens que tu vas encore te ridiculisé avec tes propos herbeux !


      • Aldous Aldous 8 décembre 2012 15:54

        Deux messages sans insultes !


        Bravo, un nouveau record !

      • Aldous Aldous 8 décembre 2012 15:55

        le supo de Satan ? smiley




      • Soi même Soi même 8 décembre 2012 16:12

        Je doute qu’il sait si c’est rectal où à avaler !


      • Aldous Aldous 8 décembre 2012 16:25

        C’est trop nul ces préjugés discriminatoires selon lesquels les supos sont a prendre par là et les cachets par ici !


        T’es un reac intégriste qui dit la messe en latin !

        Libérons les Supos de l’horrible diktat des culs-bénits ! 

        Faisons inscrire dans la charte des droits de l’homme le droit de faire passer la pilule par derrière !

      • Soi même Soi même 8 décembre 2012 16:32

        Pour un réac qui dit la messe en en langue morte, il est important l’égalité de ses fondements soit reconnus par les droits de l’homme !


      • Dwaabala Dwaabala 8 décembre 2012 23:28

        Par les doigts de l’homme, ou de la femme.

        A ce propos , quelle revendication à satisfaire, après celle du mariage ?

        La parité, mais c’est bien sûr ! au même titre que la parité homme/ femme dans les instances politiques.

        Le temps de la réserve, de la pudeur, du quant à soi est bien révolu, écoutez l’interview d’un écrivain, ou d’une écrivaine dans le vent  : il ne faudra pas cinq minutes pour qu’il vous ait déballé ses préférences sexuelles ; la dernière entendue parlait de « ses amants », et pour ne pas paraître arriérée et ne pas nuire au chiffre des ventes a bien vite ajouté : « et mes amantes », sans se rendre compte que c’était elle qui devenait la mante pour l’auditeur moyen. 


      • Rensk Rensk 9 décembre 2012 16:45

        @ Dwaabala,

        Ils sont déjà en train de demander des changements de lois, les assureurs savent de quoi je parle, les notaires aussi...


      • Francis, agnotologue JL 8 décembre 2012 09:51

        Tout ou presque a été dit sur ce sujet, et il est naturellement lassant de devoir sans cesse répéter les mêmes arguments. Comme cette répétition ad nauséam ne rebute, ni la bêtise, ni le lobbying, le danger est grand de voir triompher l’obscurantisme, celui que Alain Badiou a défini ainsi : « Nous appellerons donc »obscurantisme contemporain« toutes les formes sans exception de mise à mal et d’éradication de la puissance contenue, pour le bénéfice de l’humanité tout entière, dans Darwin, Marx et Freud. »

        Le mariage pour tous est la négation de cette puissance et de ce bénéfice, au profit de l’obscurantisme contemporain.

        Petite question : Quand monsieur X et mademoiselle Y se marient, la jeune femme se fait généralement appeler madame X ; que feront à ce sujet, mr X et mr Y ? Dira-t-on d’eux : les époux X-Y ? Mr X époux Y, et mr Y époux X ?


        • Mmarvinbear Mmarvinbear 8 décembre 2012 14:08

          « Petite question : Quand monsieur X et mademoiselle Y se marient, la jeune femme se fait généralement appeler madame X ; que feront à ce sujet, mr X et mr Y ? Dira-t-on d’eux : les époux X-Y ? Mr X époux Y, et mr Y époux X ? »


          Bonne question. Je pense que cela dépendra de chaque couple.

          Après tout, il n’existe aucune loi qui définit cela. Le fait pour une femme de prendre le nom de son marie n’est qu’une tradition, non une obligation.

        • Romain Desbois 8 décembre 2012 15:05

          Question absurde car le fait que la femme porte le nom de son mari n’est qu’une tolérance coutumière qui date du temps où le femme appartenait à l’homme.

          Mais si le seul obstacle est de vous préoccuper de comment les appeler, leur réponse sera certainement : « surtout ne nous appelez pas. »


        • lulupipistrelle 8 décembre 2012 15:20

          Non monsieur. Je me suis tardivement mariée, et je ne porte pas le nom de mon mari. J’ai fort à faire avec les administrations qui rechignent, mais je persiste. 


          PS : Nos enfants portent d’abord mon nom + celui de mon mari.

          La meilleure façon de saper les fondements du patriarcat c’est de mettre à mal ses symboles.

        • amipb amipb 8 décembre 2012 16:58

          Le meilleur moyen d’éviter le patriarcat et le matriarcat serait de lui donner un nouveau nom.

          Sinon, au nom de la lutte contre un extrème, vous tombez dans l’extrème inverse.


        • Francis, agnotologue JL 8 décembre 2012 17:57

          Ma petite expérience a marché à merveille : un propos sérieux, et un propos banal dans le même com ! Bingo, personne n’a répondu au propos sérieux, mais on ne m’a pas loupé sur le futile !

           smiley


        • Aldous Aldous 8 décembre 2012 19:32

          Ha ? Marx, Freud et Darwin sont infallibles ?


          Je croyais que c’etat ce qu’on reprochait au Pape.

          Au fait vous oubliez l’ineffable pensée Mao Tsé-toung et son petit livre rouge...

        • blablablietblabla blablablietblabla 8 décembre 2012 10:37

          Ho la la l’auteur terrible ça ,photo à l’appui et tout mais qu’est-ce qu’on en a à foutre de votre 

           institution qu’est le mariage ,pourriez pas leurs foutre la paix une bonne fois toute à toutes et tous ce qu’ils veulent se marier entre entre eux ?

          « Je suis marié j’ai trois enfants » 

           Bin bonjour la tolérance pour vos enfants !

          • Soi même Soi même 8 décembre 2012 11:16

            Ta réponse montre simplement que derrière ta sois disant tolérance, t’es un jean-foutre et que ta aucune réflexion sur ce qui se profile derrière tous cela ! La légalisation du clonage humain !


          • sirocco sirocco 8 décembre 2012 13:43

            @ Lui même

            A mon avis tu ne vas pas assez loin dans ta vision de ce qui nous attend.
            Regarde l’épisode de « Stars Wars » : « La guerre des clones », ces êtres reproduits par milliers à l’identique, qui vont déferler pour nous réduire en esclavage...
            C’est exactement ce qui nous attend si les dispositions du contrat civil de mariage sont modifiées.

            Heureusement que tu veilles sur notre société et nos libertés !
            Merci encore et bon film ! 


          • Soi même Soi même 8 décembre 2012 16:26

            @ sirocco, je donne mon avis, point barre, et je lève les pots aux roses, même si pour certains ils pensent que tous est beau tous sont gentils !


          • Aldous Aldous 8 décembre 2012 16:47

            @siroco


            si t’es pas fan de SF, t’as qu’a te référer a l’histoire.

            Guantanamo, Abou Graib, le droit de liquider qui on veux sans jugement, le droit de détenir indéfiniment au secret sans jugement, la légalisation de la torture, la marchandisation du corps pour la location d’utérus, le don d’organe...

            Tout cela c’est notre histoire depuis 11 ans.

            Si tu crois que l’on respecte encore la valeur de la vie dans ce monde t’es en pleine SF.

            Et si tu crois que les attaques sur le mariage et la loi sur la bioéthique sont detachés de cette vague de fond, c’est que t’es un bisounours.


          • Aldous Aldous 8 décembre 2012 17:11

            @blabletc. C’et vrai ça... pourquoi débattre et nous obliger à réfléchir sur ce qu’on fait ?


            Puisqu’on nous expliqué ce qu’il faut penser à la télè, vous pourriez pas nous foutre une bonne fois à toutes et à tous la paix histoire qu’on puisse continuer à regarder koh lanta l’esprit tranquille ? 

            C’est chiants tous ces gens qui ne veullent pas penser comme tout le monde !




          • Soi même Soi même 8 décembre 2012 11:05

            La question qui se profile derrière ce loi, est que tous les désirs doivent être assouvies ?
            C’est en réalité la question qui est posé à travers cette demande d’avoir une loi qui donne en apparence les mêmes droits qu’à un mariage conventionnelle !
            Si l’on regarde ce qui c’est passé depuis peu, sous Mitterrand homosexualité à changer de statue et ne tombe plus sous le coût de la loi avec le pacs il y a la reconnaissance du statue de couple, maintemant il réclame le statue plienne est entiere de leurs homoparentalité.
            Dans le pacs ce statue est reconnue, pour celui qui est un parent biologique de ses enfants, et il s’inscrit parfaitement dans la logique de paternaliste et si y ne remplie pas les conditions liée à un couple, il est en même temps dans la même situation d’un couple qui se recompose après un divorce, les enfants du premier lit non pas le même statue que les enfants du second lit !

            Il y a toujours dans cette affaire une tierce personne qui a son rôle parental, et la nouvelle entité du couple est tenus dans tenir compte de cette parentalité !

            Les enfants ne se trompe pas pour eux, c’est une belle maman où un beau papa, et il font bien la différence entre parent biologique le parent de suptitution !

            Vouloir résoudre cette contradiction par le mariage pour tous en réalité un leur, car on oublie, en réalité de tenir compte de la réalité psychologique de l’enfant qui même si pour sa nécessité de croissance à besoin d’une situation stable n’est pas dupe pour autant de la situation !

            Rien ne dit qu’il va l’accepté d’emblée cette pseudo parentalité, il sera contraint de l’accepter !

            Quand je vois avec quel légèreté on rejette tous argumentations contre comme quoi elle est exclusivement de moralité religieuse, montre bien en réalité que nous sommes confronté à un fantasme de normalisation comme si y avait pas de différence de fait entre un couple hétérosexuelle et un couple homosexuel

            Il y a pourtant bien une différence qui se situe sur différent plan, éthique , morale, biologique et faire l’impasse sur ces sujets comme cela à l’air d’être le cas, montre tous simplement que cette loi n’a rien de légitime et que les argument des pour se révèlent en réalité non fonder, si ce n’est l’expression de la légalisation de leurs désirs !

            Ce qui revient bien, à la question, est que tous les désirs doivent être assouvies ?

            Ma réponse est non, les désirs ne peuvent pas être force de loi, certes on n’a pas à condamner où rejeter les désirs, ils font parties de la nature humaine, il s sont là pour nous tentez, Et tous ceux qui sont dans l’incapacité à y résister font le lit d’une insatisfaction plus grande, une fois que les désirs sont assouvies !

            Une loi n’est jamais faite pour satisfaire un désir, elle est toujours une réponse de compensation, d’équilibre, d’ arbitrage à une situation donné, et dans ce cas de figure si y a un arbitrage à donné elle est simplement d’ordre technique en modifiant le statut de corésponsabilité éducatif au seins du pacs, il y a pas à changer ni à faire un équivalent d’un mariage bis qui est un des fonds baptismaux de nos sociétés occidentales, qui repose sur l’idée que l’union de deux personnes reconnue par l’autorité civile du Mariage est attendue qu’il produise la futur génération qui va perdurer l’existence de la Nation ! Qu’il soit civile où le religieux, le Mariage à toujours et restera toujours l’union devant la communauté, l’union d’une femme et d’un homme, même si cette nouvelle loi passe sans notre assentiment pour la plus part elle est nul et non avenue !

            Quand à romain, il serait bien plus inspiré au lieu de sortir cette phrase toute faite, « Les croyants sont tous de mauvaise foi, ce sont eux mêmes qui le disent » de réfléchir à cette question, pourquoi tous les désirs ne peuvent pas être assouvies ? 


            • Francis, agnotologue JL 8 décembre 2012 13:14

              « La question qui se profile derrière cette loi, est que tous les désirs doivent être assouvies »

              En faisant de la satisfaction de tous les désirs, fut-ce au détriment de la réponse aux besoins, l’alpha et l’oméga du dogme, et parce que les désirs sont illimités, les papes du libéralisme ont condamné l’humanité à la seule alternative possible : soit l’humanité vient à bout de ce monstre productiviste ; soit l’humanité en crève.


            • Soi même Soi même 8 décembre 2012 16:44

              Ce que j’ai appris de la vie, plus je laisse mes désirs se réalisés plus je suis insatisfait de ma vie !

              Bizarre, qu’une fois que l’on à atteins un but, on reviens vite à l’insatisfaction !

              Dit moi quel est le remède à mon insatisfaction ?

               


            • Aldous Aldous 8 décembre 2012 17:01

              Merci de r’ouvrir ce débat philosophique fondamental Soi même.


              Il a longtemps opposé les Stoïciens et les Epicuriens.

              Notre société ne se pose plus le problème, Epicure a gagné sur toute la ligne.

              Mais même Epicure savait que toute chose peut selon qu’elle est consommée modérément ou avec exces passer du remède au poison (qui se dit pharmakon dans les deux cas).

              La doctrine Epicurienne ignore superbement la nature.

              Les Stoïciens eux, pensaient que le bonheur réside dans la domination des pulsions et en la connaissance approfondie de la nature et atteindre la sagesse.


              Notre culture est celle de tous les excès et du mépris pour la nature, mais la nature est limitée et ne pourra  pas supporter indéfiniment nos débordements.

              Elle nous obligera à la frugalité d’une façon ou d’une autre, même si nous nous la jouons épicuriens jusqu’au bout.

              Le stoïcisme vaincra, par la sagesse ou par forfait.

            • amipb amipb 8 décembre 2012 17:03

              J’approuve totalement vos commentaires, Soi-même et JL.

              Croire que la liberté c’est faire ce que l’on veut, c’est s’enchaîner à ses désirs qui ne sont, par définition, jamais totalement assouvis. Cela devient également vivre dans la recherche continue de stimuli plus forts, vivre de plus en plus dans la réaction plutôt que dans l’acte réfléchi.

              Et, en ce qui concerne le sujet abordé par l’auteur, au final, la marchandisation de l’être humain au travers d’enfants qui ne sont plus des êtres pour lesquels on se dévoue, mais des êtres qui nous sont dévoués.


            • blablablietblabla blablablietblabla 8 décembre 2012 12:19

              @Soi meme ,


              Arretez vos conneries avec vos clonages humain ,vous ne voyez pas que c’est une minoritée et que vous faites tout un flan la dessus,comme si c’était tous les français qui voulaient faire un mariage homo.

              Je pense que ils veulent avoir les meme droit et que le « pacs » n y répond pas à leurs attentes c’est tout, mais qu’est-ce que c’est ce délire vous flippez complètement ,« le clonage » ou autre délire scientifique vous ne l’entendrez jamais en tant que revendication ,ça se fait en loucedé ça jusqu’au jour ou ça vous tombe dessus et là vous verrez.

              Moi je vais divorcé bientot je suis marié depuis 12 ans et alors ? Ce qui est sur c’est que je paye pas beaucoup d’impots ,et justement je me demande si la majorité de la population française ne se marie pas pour ça, pour ne pas payer d’impot et non pour je ne sais quelle délire en ce qui concerne la « famille » et sa disparition .

              Hallucinant ça !


              • ricoxy ricoxy 8 décembre 2012 19:20

                Hum, si vous maîtrisez les concepts sociaux autant que l’orthographe...


              • Soi même Soi même 8 décembre 2012 20:15

                @ ricoxy, ne vous laissez pas abuser par ma jambe de bois !
                La forme ne peut jamais masquer le fond !
                Je suis comme tous le monde profondément humain, c’est à dire remplie de certitude qui montre mon erreur !
                Ce qui est important c’est de par perdre la concience de son imperfection. !


              • Soi même Soi même 9 décembre 2012 00:18

                Le délire sur le clonage est loin d’être un fait rare , il est même devenue un sujet ordinaire de roman qui inquiété

                http://oic.uqam.ca/fr/node/50189

                et aussi une recherche qui à de quoi inquiétée !

                http://www.linternaute.com/science/biologie/dossier/clonage/4.shtml

                https://www.youtube.com/watch?v=S0M8tyD2aJQ

                Quand au mariage, il est qu’il est de moins en moins liés à une conviction religieuse profonde et de se fait tous est possible comme mobile pour ce marié de l’illusion la plus futile à des arrangements des plus prosaïques.
                 

                http://lettres.ac-rouen.fr/francais/outil_L/mariage.htm

                Ce n’est pas pour autant qu’il doit être galvaudé !


              • eric 8 décembre 2012 13:49

                Ce texte porte sur la polyparentalite plus que sur le mariage pour tous. Celui ci n’est qu’une étape et une condition. Il s’attaque a la famille plus qu’au mariage et c’est en cela que c’est un projet idéologique de gauche avant de concerner en quoi que ce soit les homo.
                Il n’y aura pas de mariage homo au sens statistique. On le sait grâce aux chiffres du PACS et aux expériences étrangères. C’est un gadget, qui au delà de l’effet de mode, concernera entre 2 et 6000 personnes par ans a vue de nez. Pas de quoi changer l’ensemble des lois familiales.
                Il n’y aura pas ou pratiquement pas de vraies adoptions sèches, parce qu’il n’y a pas d’enfant a adopter. Il y a aura une redéfinition de la parentalité dans le cadre d’une bisexualité plus ou moins formalisée, avec un changement de boussole. Aujourd’hui, la parente naturelle est le critère de base a partir duquel le juge s’adapte a différentes situations. Ainsi, il a pu donner un enfant au conjoint d’un homo dont l’ex épouse était décédé, parce que c’était le seul adulte proche susceptible de s’en occuper.
                Ce texte sur la polyparentalite est en train de nous dire que la décision juridique de celui qui aura su le mieux faire valoir ses arguments quand a la propriété de l’enfant, doit être la norme générale. La parente « naturelle » lui étant subordonnée« 
                Les cas les plus nombreux d’application de ces textes concerneront des hétérosexuels, comme pour le PACS. Les homo ne sont qu’un prétexte. Cela fait parti du prurit socialisant visant a remplacer le lien social spontanée, la filiation, la transmission entre génération, la continuité, l’histoire, par une soi disant autonomie de l’individu sous la houlette de l’État. Bref, une déshumanisation au nom de l’égalité. Un homme nouveau, égal, débarrasse des pesanteurs du passe. C’est un projet idéologique et politique. Il n’est pas illégitime. ce qui l’est, c’est de nous mentir en nous le présentant comme un problème d’égalité d’homo. C’est comme pour le PACS qu’on nous a vendu comme une liberté supplémentaire au nom de l’égalité et qui s’est traduit par du de tricotage familial au détriment des plus pauvres et en premier lieux, femmes et enfants.
                Je pense que cela ne sert a rien de tenter d’attirer leur attention sur les »effets pervers" de cette lois, parce qu’en réalité, ce sont les vrais effets recherches. Ce qui importe, c’est de le montrer, parce que même a gauche, il y a des gens qui restent attache a l’humain et sont prêt a se mobiliser contre cette absurdité si ils en comprennent les enjeux.

                Nous sommes tous concernés. Parti comme c’est, demain, un fille t’utilise pour se faire engrosser. Tu te dis que ce gamin, il a quand même quelque chose de toi et que tu te sent responsable, mais si elle l’a fait adopte par sa compagne, en gros, tu n’a aucun droit.


                • Aldous Aldous 8 décembre 2012 17:04

                  lisez le code civil : le mariage, c’est le cadre légal de la parentalité


                • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 9 décembre 2012 13:21

                  Bonjour Eric,
                  Très bien vu. D’une part, la question de l’adoption à l’international pour les couples homosexuels se heurte aux desirata des pays concernés, ainsi que le souligne l’Agence française de l’adoption, précisant aussi que le nombre d’enfants adoptables dans le monde a diminué drastiquement depuis 2005. On se souvient d’ailleurs de l’affaire épouvantable de l’Arche de Zoë, à propos de « droit à l’enfant » où la logique s’inverse puisque, théoriquement, l’adoption consiste à donner une famille à des orphelins, et non pas à offrir un enfant à un couple.
                  Par ailleurs, deux femmes ont demandé à la justice de déchoir le père de ses droits parentaux pour que la compagne de la mère puisse adopter ses enfants...
                  Je m’étonne que la gauche antilibérale soutienne une initiative qui, de fait, transforme et parents naturels et enfants en objets de droit abstrait soumis au pressions financières...


                • L’Ankou 8 décembre 2012 14:37

                  Eichenbach, c’est un plaisir de pouvoir répondre à des arguments de qualité et vous faites fort bien de reproduire cette lettre ouverte.

                  J’apprécie particulièrement le passage qui affirme combien la phrase « Voici qui est le père » est effectivement performative. C’est-à-dire que la déclaration officielle d’une réalité la fait naître et exister.

                  J’y vois effectivement le paroxysme de ce qui fait la grandeur du droit, qui est bien de donner réalité à des fictions juridiques. Car en fait, le père désigné par la loi n’est pas nécessairement celui qui donne ses gènes. En s’assurant que le mari de la mère ne se défilera pas de ses responsabilités éducatives et alimentaires sauf à renverser la présomption légale, le droit indique certes quelle est la norme, mais surtout que si le fait contredit le droit, c’est le droit qui prévaut par défaut.

                  Cette toute puissance du droit serait d’une dangerosité inacceptable si son élaboration était détournée pour le profit de quelques-uns. Aussi nous avons collectivement convenu de nous doter d’une constitution et de principes qui limitent le domaine de la loi, encadrent son application, interdisent sa rétroactivité, l’oblige à être claire, précise, générale, impersonnelle, aussi peu discriminatoire que possible.

                  Il me paraît intéressant de relier ce constat d’une loi performative à l’introduction de cette lettre ouverte, qui en appelle à un droit naturel, tout en rappelant qu’il n’y a pas d’état de nature, mais juste une fiction communément admise et tenant lieu de référentiel.

                  Il n’est pas rare que ce référentiel soit paré des auras de légitimité qu’on lui attribue de par sa permanence, son caractère immuable, ou par le fait que nous nous sommes habitués à le tenir pour vrai, pour spontanément admissible. Dit autrement, cela nous paraît naturel. Cela nous paraît conforme à des règles que nous croyons lire également dans le comportement animal. Ainsi en est-il, par exemple de la hiérarchie des rapports de force : nous croyons pouvoir les lire dans l’éthologie des espèces sociales, sans même nous rendre compte que nous n’y trouvons que ce que nous y cherchons, et que si la nature était riche de contre-exemple, notre incapacité à les relier à notre mode d’organisation nous ferait simplement ignorer ou oublier ces aspects dérangeants.

                  Personnellement, je ne tiens pas comme essentiel aux « lumières », ces références à un état de nature. Bien au contraire, je trouve ces lumières progressistes dans leur essence même, qui est de projeter un idéal dans le futur beaucoup plus que dans le passé. Les lumières m’apparaissent effectivement comme la conquête collective d’un droit à projeter un contrat social sans référence au passé mais en vertu du bien commun qu’il pourra apporter dans le futur, et de procéder dans sa réalisation par recherche d’une adhésion massive, là où les anciens régimes procédaient par autorité et apportaient fort peu de garanties quant à l’intérêt collectif poursuivi. Dans cette recherche d’adhésion, la référence à la nature, à la volonté divine, à la tradition ou à la permanence des choses ne m’apparaissent pas comme des buts en soi, au contraire, mais au mieux comme des arguments rhétoriques propres à susciter engouement des publics rétifs.

                  En réalité, la nature, la tradition, l’immuabilité des règles ne traduisent que notre propension à imaginer que certaines choses ne changent jamais, et par exemple à oublier que le mariage fut longtemps la marque de l’appropriation de la femme par l’homme, corps, âme, patrimoine et descendance inclus, que ce même mariage a pu perdurer des siècles en étant arrangé par les familles, qu’il s’est accommodé, à certaines époques lointaines, de formaliser un traité de paix entre tribus, etc.

                  Notre période voit certaines impossibilités conceptuelles se débloquer. Le mariage, qui était - et reste encore - une institution en ce qu’elle produit, contrairement aux contrats des effets qui s’imposent aux tiers, a évolué beaucoup. Ces effets opposables aux tiers se sont atténués progressivement. Un des facteurs importants de cette atténuation aura été la perte progressive de confiance que pouvaient avoir, notamment, les créanciers du couples : depuis 1974, ce qui n’est pas si vieux, finalement, le divorce par simple consentement mutuel rend révocable un accord que la tradition laissait tenir pour permanent entre les époux, « jusqu’à ce que la mort les séparent ».

                  Cette perte progressive de quelques attributs institutionnels, cette évolution vers le régime d’un contrat n’ayant force de loi qu’entre les paries est flagrante : il suffit pour s’en convaincre de relever, dans les deux camps qui s’affrontent à propos du mariage « pour tous », le nombre d’arguments qui tiennent à tort le mariage pour une affaire strictement privée, quand ce n’est pas une question exclusivement sentimentale, qui ne regarderait que les époux, et éventuellement le maire. Le mariage semble ne se distinguer, pour certains, d’une union libre, que par un joli ruban tricolore autour.

                  Je vois dans les progrès de la technique, de l’électronique, de l’informatique, d’énormes conséquences organisationnelles auxquelles il est idiot de tourner le dos au nom d’une tradition. Ainsi, il n’échappe à personne que la direction assistée permet à n’importe quel gringalet de conduire un poids lourd. L’invraisemblable pléthore d’outils autorise n’importe qui, quelles que soient sa corpulence et sa musculature, bucheronner, à bricoler, à charrier des poids colossaux, etc. Le fort des halles n’est plus depuis que les chariots électriques permettent à n’importe qui de faire le métier.

                  Et par "n’importe qui", j’entends aussi les femmes. C’est aussi aux femmes qu’on doit par exemple le redressement de l’entre-deux guerres, vu le nombre d’images paternelles qui furent réduites à quelques souvenirs de guerre.

                  L’histoire récente et les évolutions contemporaines invitent évidemment à s’interroger sur le genre, sur les rôles genrés, sur l’étonnante propension de notre monde à spécialiser un humain dans un rôle social à raison de son sexe, comme si cette suma divisio devait nécessairement tout régenter. A des âges où ni les corps ni les cerveaux n’ont rien de particulièrement sexué et ne se distinguent finalement que par un accessoire sans utilité manifeste, voilà que déjà les programmations de genre se déversent sur l’enfant : poupée pour les uns, ballons pour les autres, robes d’un côté, culottes courtes de l’autre... Googolisez donc les termes "déco chambre fille" pour prendre conscience de cette dictature programmatique.

                  Vous comprendrez alors que les études sur le genre ne sont pas le produit de quelques ultra-minorités avides d’une existence sociale, mais bien un courant profond de la société qui nous concerne tous, y compris ceux qui qualifient leur banalité de norme et se retranchent derrière la tradition pour croire celle-ci immuable.

                  Franchement, que reste-t-il des rôles genrés si la plupart des métiers finissent par se résument finalement à taper sur un clavier entre deux réunions de travail avec leur équipe ? Où la différence de sexe intervient-elle ?

                  Certes, comme le dit notre jeune philosophe, « il n’y a pas eu d’état de nature, jamais ». Mais quand il ajoute que "nous constatons que toute société est structurée autour de la dualité des sexes", il nous fait part d’un constat qui n’a rien d’immuable.

                  Quand il surabonde d’un « de même que tout individu se définit comme homme ou comme femme », il oublie qu’on se définit par bien d’autre choses encore, selon les circonstances. Certains se définissent aussi par leur religion, leur attachement à des traditions, leurs orientations politiques, leurs options philosophiques, leurs choix de consommation, leur origine ethnique, leur taille, leur poids, leur handicap... La distinction de sexe est une distinction parmi d’autres. Je la tiens pour démesurément exagérée et effroyablement coûteuse en libertés. Bien sûr qu’elle a un fondement physiologique, mais elle est hypertrophiée et dévoyée par une culture obsédée par des séparations, des cloisonnements, des isolements totalement injustifiés entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes.

                  Si les LGTB ont tant de voix en ce moment, ce n’est probablement pas de leur fait, mais de celle d’une société qui les prend, les uns pour hérauts d’une évolution nécessaire, les autres pour boucs émissaires de changements qu’on redoute tout en les sachant assez inévitables.

                  Je m’inscris donc en faux par rapport à Monsieur Mongin : la survalorisation des sexes dans notre société comme codification primale d’un classement des individus est n’est très exactement qu’une construction sociale contingente.

                  Je partage totalement l’engouement de Monsieur Mongin pour l’idée qu’on ne fit l’expérience de l’humanité qu’au travers de la rencontre avec l’autre. Je suis effectivement de ceux qui déplorent l’abandon d’une conception universaliste de l’intégration sociale, au profit d’une regrettable vision de la société communautariste, cloisonnée par ethnies, et enfermant les gens dans des catégories hermétiques. Mais cet éloge de la diversité et de la rencontre avec l’autre n’a pas à être réduite à des considérations ni affectives, ni sexuelles, et je trouverais des plus déplorable qu’on ne fit l’expérience de l’exploration des différences de l’autre que dans l’espace du couple, que la rencontre ait des finalités procréative ou simplement hédonistes.

                  Je veux bien qu’un philosophe voit dans le rapport des sexes une découverte de l’altérité, mais je dément formellement que la découverte de l’altérité ne puisse passer que par le rapport hétérosexuel et qu’il faille dès lors ériger (!) celui-ci en passage obligé de toute existence sociale.

                  Si cette affirmation, sous des dehors philosophiques, se résume à dire qu’on n’est un « mec bien » qu’en étant père de famille, on peut mesurer à quel point c’est une affirmation inconséquente, passéiste et fort irrespectueuse autant pour les homosexuels que, au passage, pour tous ceux qui sont encore en recherche de leur âme sœur, quand bien même serait-ce des gens intéégrés, tolérants, ouverts à la différence et soucieux d’écoute et de partage. Il y a tant de façon d’expérimenter l’altérité, tant de différences à rencontrer, à dédramatiser et à offrit en partage plutôt qu’en source d’affrontement, qu’on peut bien faire cette expérience sans même se dépuceler. Je reconnais quand même que l’argument reste valide, n’y perdant que l’essentiel de sa portée.

                  Cette conception peut découler d’une auto-représentation de l’individu comme essentiellement incomplet, en recherche de sa « moitié d’orange », et n’atteignant sa complétude que dans la rencontre avec la personne avec laquelle il sera complet et fécond. Ce n’est évidemment qu’une représentation philosophique parmi tant d’autres possibles.

                  Sur le fait d’avoir un père pour exister socialement, il me semble que le débat trouve sa pleine pertinence dans un monde de charges héréditaires, de caste ou d’héritage. Pour quelqu’un qui se prévaut des lumières, on attendrait une position plus ouverte aux idées révolutionnaires, capable de se rappeler qu’on existe mieux par ses mérites que par sa naissance. J’admets que le népotisme a eu quelques années récentes pour tenter sa restauration, mais il reste heureusement assez de gens pour croire que le diplôme ne s’obtient pas que par l’achat ou l’héritage.

                  Je n’entre pas plus dans le détail des nuances qu’on peut apporter à cette lettre ouverte, sinon pour indiquer que l’on peut parfaitement reconnaître qu’il n’a aucun « droit à l’enfant » qui tienne, et être néanmoins favorable à l’évolution du mariage « pour tous ». C’est mon cas. J’aurai sans doute la possibilité développer ça à l’occasion.

                  Bien à vous,

                  L’Ankoù


                  • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 8 décembre 2012 22:52

                    "homme, je ne puis faire la pleine expérience de l’humanité, c’est-à-dire d’une animalité rationnelle et politique, qu’à entrer en relation avec une femme."

                    C’est pour ça que les prêtres et le pape ne peuvent pas se marier ...


                    • tf1Goupie 8 décembre 2012 23:15

                      J’ai rien compris à l’article, le mariage ça a l’air d’être une sacrée prise de tête.

                      C’est clair que pour l’auteur le mariage est réservé à une certaine élite ...


                      • Dwaabala Dwaabala 8 décembre 2012 23:45

                        L’argument : bof ! ils ne sont qu’une minorité, il faut laisser faire, revient assez souvent.

                        Suivant ce principe, car il s’agit de principe, pourquoi donc a contrario l’assassin passe-t-il en Cour d’Assise, puisque après tout, les assassins ne sont qu’une minorité ?


                        • Dwaabala Dwaabala 8 décembre 2012 23:56

                          @ Soi même : il est important l’égalité de ses fondements soit reconnus par les droits de l’homme !

                          On peut même dire plus : par les doigts de l’homme OU de le la femme.

                          A ce propos , quelle revendication à satisfaire encore, après celle du mariage ?

                          La parité, mais c’est bien sûr ! au même titre que la parité homme/ femme dans les instances politiques.

                          Le temps de la réserve, de la pudeur, du quant à soi est bien révolu, écoutez l’interview d’un écrivain, ou d’une écrivaine dans le vent : il ne faudra pas cinq minutes pour qu’il vous ait déballé ses préférences sexuelles ; la dernière entendue parlait de « ses amants », et pour ne pas paraître arriérée et ne pas nuire au chiffre des ventes a bien vite ajouté : « et mes amantes » d’une voix devenue de baryton, sans se rendre compte que c’était elle qui devenait la mante pour l’auditeur moyen.


                          • Agafia Agafia 9 décembre 2012 10:00

                            Aldous et Soi Même,

                            Vous lire est toujours toujours un vrai plaisir...
                            Voilà.


                            (Sinon pour Romain, plutôt qu’un suppo, je conseille le vermifuge. A lire tous ses comm ici et ailleurs, il m’a l’air d’en avoir bien besoin le garçon.. smiley .)


                            • Romain Desbois 9 décembre 2012 10:38

                              pas étonnant, qui se ressemble s’assemble.

                              Merci pour le conseil mais occupez vous de votre cul, le mien je n’en charge.

                              De plus au cas où votre inculture s’élève jusque là je vous apprendrais que l’ail que je consomme quotidiennement et le régime végétarien, fait que mon transit intestinal va excellemment bien.

                              Allez consulter un oncologue et parlez lui des cancers du colon, il vous dira qu’ils sont tous lié à la consommation de viande.

                              Mais c’est vrai que vous êtes experte en colon, en tant que femme de militaire.


                            • Rensk Rensk 9 décembre 2012 16:53

                              Tiens ? On ne retrouve plus jaja et les commentaires direct le concernant ?

                              La liberté d’expression semble être une chose pour laquelle ont doit se battre « partout dans le monde » et donc aussi au Vatican... ne vous en déplaise...


                              • COLRE COLRE 9 décembre 2012 20:54

                                Ce qui est pénible avec ces articles se positionnant sur le registre des analyses délicates et déférentes, pétries d’un apparent bon sens ou s’en revendiquant, c’est d’y trouver à chaque coin de phrases des déclarations de principe, je dirais, sans vouloir être discourtoise : du blabla creux et mal articulé qui démolit la noble intention.
                                En soi, je m’en fiche un peu, mais ces longues péroraisons censées apporter la lumière et la bonne parole aux manipulés et manipulateurs de l’idéologie politique, me donnent furieusement envie de percer la baudruche par qques coups d’épingles et de mettre à bas la parole doucereuse. 

                                Que l’auteur ait son opinion spirituelle bien arrêtée sur le sujet : soit, mais qu’il veuille convaincre qu’il détient une vérité positive, au point d’envoyer une lettre au Président de la république, qui, normalement, ne devrait pas être le dernier des imbéciles, cela montre une extraordinaire suffisance. Il faut au moins être à la hauteur du défi. Pourquoi pas ? Au travail.

                                Mais non. Le philosophe, certainement respectable et instruit, déroule ses clichés habituels sur la question comme n’importe quel curé en chaire. 

                                Et du « droit naturel »… ! et de la « complémentarité des sexes » comme le premier constitutionnaliste salafiste venu… ! et du « droit à l’enfant » qui n’existe que dans les fantasmes homophobes et les éléments de langage qu’on lui a distribués… ! et la rencontre d’un « homme et d’une femme » (monsieur le philosophe a oublié qu’il s’agit de la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde, ce qui n’est pas la même chose)… et la filiation… ah ! la filiation de monsieur qui, marié, donnera automatiquement sa paternité à l’enfant de son épouse même si le père est le plombier… et l’enfant « connaîtrait en vérité d’où il est » ?!

                                J’hésite quand même entre le neu-neu ou l’hypocrisie. En tout cas, ce n’est pas un article qui devrait convaincre notre président de surseoir et de « prendre en considération la déstabilisation gravissime » de cette loi… euuuh…
                                J’admire L’Ankoù de sa longue réponse avec laquelle je suis d’accord, mais moi, je n’ai plus la patience d’argumenter avec les dévots.


                                • Romain Desbois 9 décembre 2012 21:13

                                  Colre je plusse !!!!

                                  Mais déjà s’autoproclamer philosophe démontre ipso facto le peu de sérieux que l’on peut donner aux pensées de cet homme.

                                  Surtout qu’en le lisant , il ne fait pas illusion une seconde.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

eichenbach


Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès