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Accueil du site > Tribune Libre > La résistance de la langue française face à l’hégémonie (...)

La résistance de la langue française face à l’hégémonie anglo-saxonne

Alors que la langue anglaise tend de plus en plus, depuis la seconde guerre mondiale, à s’imposer comme « la langue internationale par excellence », cette dernière pourrait, dans les années à venir, voir sa domination décliner. Parmi les causes qui entraîneraient sa chute se trouve, en tête de liste, la résistance et le retour en force, prochainement, de la francophonie sur le devant de la scène internationale. Face à l’impérialisme linguistique de son grand rival, la langue française est l’une des seules à résister et semble promise à retrouver, d’ici à 2050, le chemin de son rayonnement d’antan.

Influence du français sur l’anglais

Tout d’abord, il convient d’éclaircir un point important. Devant la pléiade de mots d’origine anglo-américaine qui s’imposent à notre vocabulaire courant, on pourrait penser que nous en sommes envahis. Pourtant, il n’y a rien de plus faux. Seul 13% des mots de la langue française sont d’origine étrangère, dont moins de 4% d’emprunt à l’anglais. A titre de comparaison – et quelle comparaison ! -,l’anglais doit 50 à 70% de son vocabulaire à l’ancien français (lui-même enfant du latin et du gaulois).

Cette forte influence linguistique remonte au XIème siècle lorsque Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, envahit la Grande-Bretagne pour y imposer le français (à l’époque franco-normand ou langue d’oïl). Depuis, le pays a gardé toutes les traces de cette période de son histoire – quand la France en garde très peu de l’occupation anglaise lors de la guerre de Cent-Ans.

Auparavant, l’anglais était une langue germanique et scandinave, fruit des invasions successives des Saxons, des Vikings, des Jutes, des Frisons, et des Angles (d’où l’appellation Angleterre, la terre des Angles). Après le passage de Guillaume Ier, de par ses successeurs, le français n’a cessé de dominer. André Crépin, membre de l’Académie, rappelle même qu’il fut une époque où l’on parlait plus le français outre-manche qu’en France (encore dominée par les langues régionales).

Ainsi, le français emprunte peu à l’anglais (comme aux autres langues) quand la devise de la couronne d’Angleterre est en français : « Dieu et mon droit ». Aussi, il est amusant de constater que beaucoup de mots d’origine anglaise qui nous arrivent aujourd’hui sont, en réalité, d’anciens mots français anglicisés. Exemples : interview est l’anglicisation de entrevuecash est celle de caisserosbif vient du verbe rôtir (rostir)…

Domination de l’anglais après la seconde guerre mondiale

Après le règne du latin (jusqu’au 17ème siècle) puis celui du français (17ème – 20ème), est venu celui de l’anglais. Cette prise de pouvoir en tant que langue internationale doit toute son importance à la domination commerciale et militaire américaine sur le monde au sortir des deux guerres mondiales. En effet, la France affaiblie et l’Amérique au sommet de sa puissance, l’anglo-américain s’est vite imposé par le commerce et le statut de grande puissance des États-Unis. C’est d’ailleurs à cette époque qu’a été créé le Basic English (850 mots) afin de simplifier sa diffusion et d’en faire LA langue véhiculaire par excellence.

De ce fait, il y a un lien naturel entre l’idéologie libre-échangiste et la langue anglaise (et ce depuis bien avant l’essor des Etats-Unis) qui tend à se vouloir comme la langue de la modernité et de l’internationalité. Elle remplace alors le français comme langue des échanges diplomatiques, commerciaux, et peut aussi compter sur le vocabulaire des nouvelles technologies pour s’imposer.

Une nouvelle ère commence, celle de l’impérialisme culturel, militaire et linguistique de l’Amérique. En 2000, dans un discours prononcé aux Etats-Unis, Margareth Thatcher déclare : « Au XXIème siècle, le pouvoir dominant est l’Amérique, le langage dominant est l’anglais, le modèle économique dominant est le capitalisme anglo-saxon ». Aujourd’hui, on dénombre plus d’1 milliard d’anglophones pour près de 300 millions de francophones. L’Anglais est la 3ème langue la plus parlée dans le monde (ou 4ème d’après les études où l’espagnol est devant) derrière le mandarin et l’hindoustani, ainsi que la langue la plus apprise.

La vaillante résistance du français

Même si la langue française a mis du temps à s’imposer sur son propre territoire (et à supplanter les patois) pour devenir le ciment de l’unité nationale, elle s’est beaucoup répandue dans le monde jusqu’à 1919. Grâce à son empire colonial, ses immenses possessions en Amérique du Nord (voir carte plus bas), et sa forte domination depuis Louis XIV, la France a pu consacrer une part importante de ses efforts à la diffusion de sa langue par l’éducation.

« Tout le monde a besoin de la France, quand l’Angleterre a besoin de tout le monde » disait alors Rivarol. Fortement affaiblie en 1815, 1870 puis 1918 et 1945, le XXème siècle a sonné l’heure de son déclin pour laisser place au nouveau maître du monde : l’empire américain, anglophone.

Mais face à cette domination nouvelle, plutôt que de renoncer comme ont pu le faire beaucoup d’autres pays, la langue française a résisté. S’appuyant sur ses anciennes possessions et son immense réseau francophone, la France a déployé après la seconde guerre mondiale tout un arsenal de défense de sa langue et de sa culture. C’est une véritable conscience francophone qui a émergé de par le monde après 1945.

En 1970 fut créée l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). « L’OIF veut contribuer à la prévention des conflits au sein de l’espace francophone, favoriser la consolidation de l’État de droit et de la démocratie, et agir pour la promotion et l’effectivité des droits de l’homme dans l’espace francophone. Elle a la volonté de promouvoir la diversité culturelle. Elle est au service de l’éducation et intervient à toutes les étapes de la formation. Elle est aussi au service de l’économie et du développement (Wikipédia) ». Aujourd’hui, de plus en plus de pays dans le monde rejoignent les 75 déjà présents en son sein (1/3 des pays du monde).

Aussi, on ne compte plus les autres organisations chargées de défendre et de diffuser la langue et la culture françaises. Cet attachement à la langue est une particularité française qui ne peut s’expliquer que par la beauté et la richesse du français (terrain fertile aux traits d’esprit les plus brillants grâce à une richesse des temps, des modes, et de sa sémantique) et de son lien étroit avec l’identité nationale.

Même certaines multinationales (Renault, Vivendi…) ont dû retourner au français après des essais calamiteux d’imposition de l’anglais pour la communication des cadres et des conseils d’administration. « À vouloir tous être anglo-saxons, il ne faut pas s’étonner que ce soient les anglo-saxons qui gagnent »avait déclaré Jean-François Dehecq, PDG de Sanofi-Aventis, dans le journal l’Expansion.

Le Québec joue un rôle majeur pour la francophonie en Amérique du Nord. Il est la seule province unilingue francophone du Canada et veille scrupuleusement au respect de sa francité. Il influe beaucoup sur la francisation des États-Unis (exemple : traduction en français des indications de sécurité dans les véhicules). 95% des québécois connaissent le français. La Louisiane y est également pour beaucoup avec son importante communauté francophone.

Depuis 1999, l’Institut de la carpette anglaisedécerne chaque année un prix d’« indignité civique » à des élites françaises qui promeuvent sans gêne la domination de l’anglais en France.

L’Académie Française veille depuis le XVIIème siècle à la sauvegarde de la langue française, mais aussi à sa cohérence et à son adaptation face aux nouveaux termes étrangers. Ainsi, les termes anglo-saxons, surtout liés aux nouvelles technologies, sont chaque année francisés. Walkman devientbaladeure-mail devient courriel… etc.

Le français reste l’une des 10 langues les plus parlées dans le monde. Il fait partie des langues de travail de l’ONU et de l’Union Européenne (malgré la domination croissante de l’anglais) et de beaucoup d’autres organisations internationales. Aussi, le français est la langue officielle de la diplomatie du Vatican (les papes s’expriment en français à l’ONU) ainsi que la langue qui prévaut au Comité International Olympique.

Le 4 août 1994, la Loi Toubon est la première loi imposant le français comme unique langue de la République. Cette loi a été votée en réponse à l’américanisation de la société mais aussi pour sanctionner les entreprises (même étrangères) qui n’utiliseraient pas le français. Beaucoup ont été condamnées à de lourdes amendes pour non-respect de cette loi et usage de l’anglais sans traduction.

En Asie, et surtout en Chine, on constate un développement sans égal de l’apprentissage du français – qui reste la deuxième langue la plus apprise au monde (30%).

Vers un retour au premier plan

Malgré la domination, toujours bien présente, de l’anglais sur le monde actuel, le français pourrait, d’après les estimations, marquer très bientôt son grand retour sur le devant de la scène. Pour cause, un facteur essentiel : l’explosion démographique de l’Afrique.

Vestige du passé colonial français, la francophonie reste très présente sur le continent africain. Sur 53 pays, l’Afrique compte 32 pays francophones. La zone de ces pays fait deux fois la taille des États-Unis. Le français est la langue la plus parlée en Afrique et on y dénombre déjà plus de francophones qu’en Europe.

D’après les prévisions de Richard Marcoux, professeur titulaire au département de sociologie de l’Université Laval et coordonnateur du Réseau Démographie de l’Agence universitaire de la francophonie, le nombre de francophones dans le monde pourrait passer de moins de 3% (taux actuel) à plus de 7% en 2050. Dès 2030, le nombre de francophones aura déjà dépassé celui d’anglophones (en baisse), qui ne sera plus que de 5% en 2050. Ainsi, le nombre de francophones sera multiplié par 4 quand la population mondiale le sera par 1,5. Le rôle de la démographie africaine y sera tellement important qu’il est possible que, dans ce futur proche, 9 francophones sur 10 soient africains.

En conclusion, on s’aperçoit que, malgré le monopole actuel de l’anglais dans le monde (bien que sa vocation de langue universelle soit beaucoup contestée et que l’espéranto lui soit souvent préféré), la langue française n’a pas dit son dernier mot. Grâce à son impressionnant réseau francophone – hérité de son passé -, l’attachement et l’amour de ses disciples pour leur langue, et à l’arsenal de défense qui se déploie depuis la seconde guerre mondiale, la France se tient solidement à l’affût du déclin anglo-saxon à venir.

Alors que son rayonnement international s’est éteint à petit feu ces dernières années, la flamme ravivée de la francophonie pourrait bien, demain, éclaircir le chemin du renouveau français.

.

« L’image la plus exacte de l’esprit français est la langue française elle-même. » – Désiré Nisard

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Christopher Lings ( Enquête & Débat )


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21 réactions à cet article    


  • Maître Yoda Castel 3 novembre 2011 08:39

    Très bon article. Sans nier l’influence du latin, vous acceptez l’influence du gaulois (celte). Vous réhabilitez l’importance historique de la langue française pour les anglais.


    • mac 3 novembre 2011 09:52

      Le français à certainement des cartes à jouer à condition qu’en France, nos autorités y croient elles mêmes, ce qui est loin d’être évident.

      Comment est-il possible qu’un président français ait pu choqué,lors d’une de ses visites, une partie des québécois, donnant l’impression à certains d’entre-eux qu’ils étaient sectaires.
      Ne sait-il pas que résister au rouleau compresseur de l’anglais sur ce continent relève presque du miracle et que ça mérite un peu plus d’attention qu’un discours moralisateur à l’emporte-pièce ?

      Je ne parle pas de tous ces pseudos intellectuels généralement libéraux et atlantistes qui viennent sur les plateaux de télé en employant un maximum d’anglicismes, fiers qu’ils sont de maîtriser, souvent assez mal, la langue de Shakespeare et l’étalant comme de la confiture.

      Quant aux sommets de la francophonie, ils devraient avoir une tout autre ampleur.Seulement voilà, sauver le français passe bien après le sauvetage de la finance et des spéculateurs internationaux dans les lignes budgétaires.

      Enfin si l’Afrique a un fort potentiel de développement, il semble que la France soit en nette perte de vitesse sur ce continent au profit de la Chine.

      Bref ce n’est pas gagné surtout si la volonté de nos hommes politiques en la matière n’est pas plus affirmée que ce qu’elle l’est actuellement.


      • Jean-paul 3 novembre 2011 10:27

        L’esperanto soit souvent prefere a l’anglais .Combien parlent esperanto dans le monde ?
        Have a nice day !


        • Krokodilo Krokodilo 3 novembre 2011 16:42

          Pour une fois je suis d’accord avec vous, mais cette phrase était une parenthèse ; je pense qu’il voulait dire que lors de débats sur la communciation internationale, certains défendent l’idée d’une langue équitable et simple, l’espéranto, plutôt que l’anglais. Mais les débats à ce sujet sont rares ; en pratique, c’est imposé point barre, soit par nos diirigeants et ceux de quelques établissements qui se la pètent mondialisés, type Sciences-Po, soit par des instances supranatioanles comme l’UE, et lors de négociations entre puissants. Une poignée de gens décident pour des millions, comme souvent dans l’histoire.


        • lsga lsga 3 novembre 2011 10:44

          http://encyclopediadramatica.ch/French#Le_Culture


          « France has suffered quietly under the tyranny of an arcane, outdated language, which only the elderly snobs of Mésnilmontant bothered to speak »properly« . It is often hard to learn, because of the tendency to hear yourself sound like a douche. Since the French eventually started using condoms and stopped having children. Presently, the most spoken language in France is Arabic. »

          • pjf971 3 novembre 2011 18:48

            Very funny, but completely stupid, my dear !


          • Jean-paul 3 novembre 2011 10:55

             ’French arrogant and snob’ est un pleonasme ’ .


            • Krokodilo Krokodilo 3 novembre 2011 16:37

              Cliché propagé par les pro-anglais comme vous.


            • enréfléchissant 3 novembre 2011 11:54

              Vive l’espéranto.


              • Defrance Defrance 3 novembre 2011 16:14

                  Pour ce qui me concerne depuis que Bush est passé au pouvoir je ne comprends plus un mot d’anglais Et si l’un d’entre eux me demande son chemin c’est trois fois a gauche et deux fois a droite ! ( sauf ci c’est un Irlandais ou un ecossais) 


                • Krokodilo Krokodilo 3 novembre 2011 16:27

                  Moi je le renseigne s’il me demande « Do you speak english ? » sinon...


                • Krokodilo Krokodilo 3 novembre 2011 16:26

                  Je suis moins optimiste que vous. Selon les témoignages des uns et des autres, le français a fortement régressé au Liban, et même au Maghreb, où une partie des élites a fait ses études supérieures en GB ou aux USA. Mais surtout sous l’effet de l’anglicisation forcenée de l’UE et du peu d ’intérêt de nos propres dirigeants pour la défense de leur langue et de son influence - alors qu’économie et influence culturelle sont liées, ce que savent parfaitement les USA et les Anglais, et dont ils jouent sans les scrupules français. L’Asie croit que la langue officielle commune de l’Europe est l’anglais parce que depuis l’arrivée de la GB, c’est la seule langue qui a été soutenue dans les relations extérieures. Et en France, au lieu de soutenir les publications scientifiques francophones, en associataion avec les autres pays, on les laisse péricliter ou passer à l’anglais, on laisse nos diplomates tenir des conférences en anglais dans nos ambassades, nos ministres parler anglais dans leurs fonctions officielles, les cursus anglophones se développer dans les établissements supérieurs, l’anglais est imposé à l’école primaire et de plus en plus tôt, tandis que d’autres veulent l’ajouter à toutes les facultés, etc. etc. Ce gouvernement est le pire défenseur de la francophonie depuis longtemps. les Français acceptent de financer une chaîne télé en anglais France 24 (maquillée en plurilingue avec un peu d’arabe au lieu d’un projet commun européen), alors même qu’ils n’ont pas le droit de la regarder !
                  Bravo pour la mention de l’espéranto, car à côté de la défense de nos intérêts, il faut se poser la question de l’incompréhension internationale, de la persistance du mur de Babel au 21e siècle.


                  • Massaliote 3 novembre 2011 16:49

                    D’accord avec vous. Nos gouvernants sont au-dessous de tout, en privilégiant la langue de l’Empire au détriment de la nôtre.


                  • Massaliote 3 novembre 2011 16:47

                    Nos merdias conditionnent les esprits faibles en imposant le matraquage de certains mots. Ex : M6 teste un « job » qui recrute. Pourquoi pas un métier ? Et les fils de PU...B d’enfoncer le clou en nous abreuvant d’expression anglaise. Dans ces conditions, comment résister ?


                    • ZenZoe ZenZoe 3 novembre 2011 16:51

                      Ah, l’éternelle lutte entre le français et l’anglais !
                      D’abord, pourquoi toujours opposer les deux langues ? Pourquoi ne parle-t-on pas d’une menace éventuelle de l’espagnol, du chinois ou de l’arabe (langues parlées pourtant par des pans de population de plus en plus larges) ?
                      Ensuite, pourquoi partir du postulat que la langue est un OBJECTIF alors qu’elle n’est qu’un moyen ? Lorsque la France rayonnera de nouveau (qui sait ???) dans tous les domaines, le souhait des non anglophones d’apprendre le français se construira tout naturellement. (Pour l’instant, la France se borne à entretenir sa splendeur passée : les instituts culturels français à l’étranger campent toujours sur Edith Piaf, Brassens, Godard, Sartre etc... Y’a du boulot !)
                      Mes conseils : 1) arrêter d’être parano, de toute façon c’est l’anglais qui a gagné pour le moment, 2) se contenter de faire de belles choses avec sa propre langue (écrire des poèmes, des chansons...) et susciter l’admiration, 3) éviter les anglicismes douteux et le ridicule (là, je vous suis tout à fait, on est mdr dans les réunions quelquefois).

                      Kind regards.


                      • Krokodilo Krokodilo 3 novembre 2011 17:02

                        « pourquoi toujours opposer les deux langues ? »
                        Bien évidemment parce que c’est l’anglais qui occupe le terrain perdu par le français ! Même si le chinois bénéficie d’un effet de mode depuis la montée en puissance de la Chine et la multiplication des instituts Confucius, il suffit de suivre le quotidien de l’UE pour voir ce qu’il en est.

                        « Tout naturellement »
                        Quelle naïveté de croire que les choses se font naturellement. Bien au contraire, de nombreuses décisions politiques influencent le rayonnement des langues : les subventions Erasmus mundus qui vont presque exclusivement à des cursus anglophones, l’absence de choix des langues à l’école primaire, et même en 6e souvent, la création de la télé French24, etc.

                        « se contenter de faire de belles choses avec sa propre langue (écrire des poèmes, des chansons...) »
                        Et pourquoi pas signer « Cordialement » plutôt que « Kind regards » ?


                      • Jason Jason 3 novembre 2011 17:51

                        D’après je ne sais quelle étude, l’espagnol sera majoritaire aux USA d’ici à 2050.

                        L’Anglais me semble être la langue d’un empire, dans une situation qui rappelle la prépondérance du Latin à l’époque de l’Empire romain. D’ailleurs les populations exposées au commerce, aux affaires militaires, et à l’administration étaient polyglottes. Avec une exception notoire : le Latin était la seule langue autorisée dans les armées romaines.

                        Quant à la survivance du gaulois, notée plus haut, il ne subsiste qu’une poignée de mots. Notons aussi que les termes gaulois et celte désignent les mêmes populations ; ces deux termes venant l’un du grec, l’autre du latin.

                        Ayant enseigné le français à l’ocasion dans plusieurs pays, notre langue est prise dans une telle gangue d’archaïsmes que cela décourage beaucoup de gens de l’apprendre.


                        • Jason Jason 3 novembre 2011 18:12

                          Désolé, à l’occasion. D’ailleurs, pourquoi deux C ?


                          • Jean-paul 3 novembre 2011 18:39

                            Jason
                            Aux USA les latinos immigres parlent espagnol ,leur langue natale .Mais leurs enfants vont a l’ecole et apprennent l’anglais .Ce qu’il fait que les enfants preferent parler l’anglais ,parlant l’espagnol a la maison avec leurs parents mais ne sachant ni le lire ni l’ecrire .


                            • danslesnuages 3 novembre 2011 23:35

                              Pour ceux qui s’affolent du niveau d’enseignement du français, je peux vous affirmer qu’en terrain anglophone l’apprentissage de l’anglais y est encore pire. Leur éducation a fait fi de l’apprentissage de la grammaire et de toutes notions qui puissent permettre aux élèves de comprendre leur langue. Résultat des courses : personne ne sait ce qu’est un verbe ou un sujet et l’écrit devient phonétique.

                              En ce qui concerne les langues étrangères, compte-tenu du paragraphe ci-dessus, vous vous douterez bien qu’apprendre le français ou n’importe quelle autre langue devient excessivement difficile ou pour le moins ardu faute d’avoir des prédispositions naturelles en la matière. Certes, je généralise, mais pour y avoir habité pendant dix ans, j’en sais quelque chose. En ce qui concerne le français, j’ai dû rencontré quatre personnes qui maîtrisaient totalement. Évidemment, les gens aisés qui vont dans l’éducation privée ont peut-être un enseignement digne de ce nom, mais ils restent très largement minoritaire.

                              Je voudrais aussi rappeler à nos dirigeants qui se plaisent à saccager notre belle langue que l’on ne peut être bon dans une autre langue que si l’on maîtrise parfaitement la sienne. Ainsi, cette bouillie que devient notre langue, un peu plus chaque jour, souillée par l’anglais ne veut pas dire que nous serons meilleurs en anglais pour autant. Il faut faire la différence entre les deux, c’est d’un intérêt vital pour notre langue et notre culture.


                              • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 25 mai 2013 15:52

                                Votre article est intéressant à découvrir, même deux ans et demi après sa rédaction, et ce pour deux raisons :

                                — d’abord pour le rappel historique qui est parfaitement exact,
                                — ensuite parce qu’il n’insiste pas assez, de mon point de vue, sur l’ennemi de l’intérieur ; cette clique d’intellectuels, de journalistes et de politicards au raisonnement à courte vue : en un mot, les tenants de la pensée unique.

                                C’est pour cette dernière raison qu’il m’aurait paru optimiste si déjà je l’avais lu en 2011. Vraiment.
                                Las, nous sommes en mai 2013, tout s’est aggravé, la pub dans les rues et à la télévision est en anglais, les ministres de l’Education Nationale qui prônent l’enseignement de l’anglais dès le CP, quand ce n’est pas à l’école maternelle, et ce nouveau sale coup qui vient d’être porté à la langue française avec cette loi scélérate dite loi Fioraso : (cours en anglais dans les universités françaises)
                                Et nous n’avons encore rien vu. 
                                Richelieu, réveille-toi, ils sont devenus fous.

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Jean Lannes

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