• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > La revanche de Karl Marx

La revanche de Karl Marx

La vengeance est un plat qui se mange froid. Il ne nous vient pas à l’esprit de meilleure formule pour traiter ces derniers temps du retour en force de Karl Marx sur la scène médiatique. Time magazine, un des principaux magazines d’information étasuniens, a décidé cette semaine de consacrer un article de fond au philosophe de Trèves et de réhabiliter, rien moins que ça, ses théories économiques et sociales. Marx a portant toujours fait peur aux États-Unis, au point de devoir être vendu sous le manteau durant la Guerre froide, quand on craignait outre-Atlantique que le communisme ne règne un jour en maître sur le monde. La chute de l’URSS a sonné, pour beaucoup, la fin d’un idéal de justice et de paix. Les vingt années qui ont suivi ont été vécues comme un cauchemar pour tous ceux qui se qualifiaient jusque-là de marxistes. Mais aujourd’hui, alors que le capitalisme sombre dans une crise endémique, voici qu’on s’aperçoit que Marx avait peut-être tout prévu en apportant même les solutions aux problèmes actuels. La vente de ses œuvres a fait un bond, signe que le théoricien révolutionnaire du socialisme n’est pas mort ; il est même plus vivant que jamais. Autre signe qui ne trompe pas, certains anticapitalistes se réclamant peu ou prou de Marx arrivent aujourd’hui à s’épancher dans les media généralistes étasuniens, ouverts jusqu’ici aux thuriféraires de l’idéologie de marché dont on sait aujourd’hui où ils nous ont menés.

Time magazine a publié un long article de Michael Schuman, correspondant du magazine à Pékin, capitale d’un pays qui n’a pas renoncé au communisme. « Marx a théorisé le fait que le système capitaliste appauvrissait les masses et concentrait les richesses entre les mains de quelques-uns, provoquant des conflits sociaux et des crises économiques. Il avait raison. C’est si facile de trouver des statistiques qui montrent que les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent », a admis Schuman, concédant au philosophe allemand d’avoir prophétisé la dégénérescence du capitalisme. Des propos que ne contredit pas l’étude faite en septembre par l’Economic Policy Institute de Washington ; selon le laboratoire d’idées étasunien, le revenu moyen d’un travailleur était en 2011 inférieur aux États-Unis à ce qu’il était en 1973. Évolution d’une société totalement inégalitaire, entre 1983 et 2010, 38,3 % de la croissance des richesses ont été accaparés par un petit pour cent de la population et 74,2 % par les 5 % les mieux lotis. Les pauvres sont ainsi engagés dans un processus de précarisation constant. 

Mais Time magazine va encore plus loin en allant jusqu’à évoquer le retour de la lutte des classes. À vrai dire, on ne peut faire moins en voyant les travailleurs du monde entier exprimer une colère grandissante. « Marx avait prédit une telle issue. Les communistes affirment ouvertement que leurs buts ne pourront être atteints que par le renversement violent de l’ordre existant. Les travailleurs n’ont rien à y perdre que leurs chaînes. Il y a des signes qui montrent que les travailleurs du monde entier sont de plus en plus impatients. Des dizaines de milliers d’entre eux sont déjà descendus dans les rues de Madrid ou d’Athènes pour protester contre des mesures d’austérité qui ne font qu’empirer les choses  », a écrit Michael Schuman, effrayé par la dégradation économique du Vieux Monde. 

Mais les Américains peuvent encore dormir sur leurs deux oreilles, la révolution voulue par Marx semble être encore lointaine dans sa réalisation étant donné la faiblesse des organisations de travailleurs. La raison, selon un marxiste comme Jacques Rancière, professeur émérite à l’université de Paris VIII, s’explique par le fait que les dirigeants et les membres de ces organisations ne voudraient pas réellement renverser le capitalisme, mais simplement le réformer. Time magazine concluait cependant son article comme un avertissement : « si les politiciens ne sont pas suffisamment inventifs pour garantir l’équité économique au plus grand nombre, les travailleurs du monde entier ne pourront que ressentir le besoin de s’unir. Et Marx pourrait obtenir sa revanche ». Nous en prenons chaque jour un peu plus le chemin...

Capitaine Martin.

http://www.resistance-politique.fr/article-la-revanche-de-karl-marx-116722621.html


Moyenne des avis sur cet article :  4.25/5   (32 votes)




Réagissez à l'article

33 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 2 avril 2013 10:16

    À l’auteur :
    « retour en force de Karl Marx sur la scène médiatique »

    Depuis plus de 160 ans, Karl Marx fourvoie le prolétariat, de manière criminelle, en le focalisant sur la lutte des classes (éradication de la bourgeoisie) et la possession prolétarienne des moyens de production.

    Aujourd’hui encore, la situation semble lui donner raison puisque le capital boursier mondial, d’environ 36.000 milliards d’Euros, est majoritairement détenu par une minorité de « nantis ».

    Toutefois, il est vain d’espérer une plus juste répartition des moyens de production par des nationalisations, voire des révolutions. Cela a déjà été fait avec les tristes résultats que chacun connaît...

    Puisque le capital boursier mondial est en permanence disponible à la vente et à l’achat, pour que le prolétariat, les « démunis », puisse accéder à la possession des moyens de production, la solution la plus simple consisterait à produire un effort soutenu d’épargne et d’investissement à long terme afin d’acheter ce capital financier des entreprises, banques incluses, et parvenir à l’Acquisition collective et citoyenne du Pouvoir Économique.

    Alors, les citoyens-électeurs-contribuables deviendraient collectivement propriétaires du Pouvoir Économique qu’ils géreraient via une représentation démocratiquement élue et absolument indépendante de l’État.

    Par cette voie, les citoyens-électeurs-contribuables transformeraient le « capitalisme ordinaire » que nous connaissons en un authentique Capitalisme Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable.

    En effet, de telles prises de participation (minorités de blocage ou majorités absolues) dans le capital des entreprises et des banques permettraient aux peuples d’orienter leur Recherche & Développement vers des voies bien plus écologiques et humanistes qu’aujourd’hui.

    Cette capitalisation progressive mais massive dans l’économie réelle marchande devrait permettre l’instauration d’un Dividende Universel qui résulterait des profits réalisés par ces capitaux accumulés durant et après la phase initiale d’épargne et d’acquisition du patrimoine boursier mondial.

    Refondation du Capitalisme & Dividende Universel
    ou/et
    http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/40/ ... cerite.pdf

    Le Parti Capitaliste Français ( PCF ) propose une synthèse socio-économique permettant d’instaurer une authentique compatibilité entre compétitivité et cohésion sociale ; entre compétitivité et solidarité.

    Ce projet de « Refondation du Capitalisme et de création d’un Dividende Universel » se compose d’un Objectif Principal et de deux Objectifs Spécifiques qui découlent de l’objectif principal.

    Objectif Principal :
    Acquisition Citoyenne & Collective du Pouvoir Économique
    Par un effort préalable d’épargne soutenu, les « démunis » (par opposition aux « nantis ») acquerront collectivement des actions du capital des entreprises du secteur marchand, banques incluses.
    Cette participation au capital pourra être minoritaire (minorité de blocage) ou majoritaire.

    Objectifs Spécifiques :
    I)
    Transformer le « capitalisme ordinaire » en un véritable 
    Capitalisme Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable.
    Les représentants des « démunis », démocratiquement élus, géreront ce patrimoine financier de manière à infléchir Recherche, Développement, Production & Commercialisation des entreprises contrôlées : Refondation du Capitalisme.
    II)
    Faire bénéficier chaque citoyen, même mineur, d’un 
    Dividende Universel évolutif qui, de facto, éradiquera définitivement le concept même de chômage ainsi que celui de la « lutte des classes ».
    II.1)
    À terme, les profits des entreprises sous contrôle des « démunis » seront partiellement distribués à l’ensemble des « démunis » sous forme de Dividende Universel.
    II.2)
    a) Ceux qui le souhaiteraient pourraient s’arrêter de travailler et se satisfaire du Dividende Universel.

    b) Ceux qui souhaiteraient gagner plus que le seul Dividende Universel pourraient travailler dans l’économie marchande et, éventuellement, y gagner des rémunérations faramineuses sans être accusés d’exploiter qui que ce soit.
    II.3)
    Si plus personne ne souhaitait travailler dans l’économie marchande, celle-ci s’effondrerait totalement et, avec elle, le patrimoine accumulé des « démunis » deviendrait stérile et interdirait le bénéfice du Dividende Universel.



    • al.terre.natif 2 avril 2013 12:14

      Vous dites « Par un effort préalable d’épargne soutenu, les « démunis » (par opposition aux « nantis ») acquerront collectivement des actions du capital des entreprises du secteur marchand, banques incluses. »

      1. partant du constat que les « démunis » n’ont pas l’argent des « nantis », comment pourront-ils acquérir les actions du capital ? (si ce n’est en travaillant encore plus pour ce même capital ...)

      2. imaginons qu’ils le peuvent, une fois ces actions achetées, les nantis n’auront-ils pas encore plus d’argent qu’ils pourront à loisir employer à d’autres « bonnes actions » (rentables) pour la planète ?

      Je ne comprend pas comment vous souhaitez inverser la tendance de la possession, ce que vous proposez ne fait qu’aller dans le sens du système et contribue fatalement à enrichir les riches plus encore qu’ils ne le sont ...

      Vous cherchez la solution au problème en utilisant le problème lui même comme une solution ... J’ai peur que ça ne puisse aboutir !


    • sleeping-zombie 2 avril 2013 13:50

      @alt
      le robot JPL copie-colle le même texte sur tout article à vague consonance économique.
      Ce texte pouvant se résumer à peu près par « puisque le capitalisme c’est l’exploitation du pauvre par le riche, faisons en sorte que tout le monde soit riche ».


    • Francis, agnotologue JL 2 avril 2013 14:29

      En effet.

      C’est le genre à conseiller à un pauvre dont la maison a été saie de la racheter lors des enchères, du fait qu’il pourra payer plus que n’importe qui, vu que l’argent de la vente lui reviendra en retour !

       smiley


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 2 avril 2013 14:33

      Par al.terre.natif (---.---.---.178) 2 avril 12:14

      Vos objections démontrent, à l’évidence, que vous n’avez pas lu le texte lié.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 2 avril 2013 14:49

      Erratum :
      Par sleeping-zombie (---.---.---.7) 2 avril 13:50

      Il est étonnant que vous ne puissiez pas concevoir que le mécanisme d’enrichissement des « nantis » aurait le même effet pour les « démunis »...


    • Francis, agnotologue JL 2 avril 2013 15:07

      Mais oui, bien sûr, on connait : ça s’appelle produire moins pour distribuer des plus grosses parts à tout le monde !


    • sleeping-zombie 2 avril 2013 15:38

      @JPL
      le mode d’enrichissement des nantis consiste à faire bosser les démunis à leur place.
      L’économie n’est pas l’argent, n’est pas l’épargne, ni même le capital.
      C’est tout simplement qui travaille et qui mange.

      Le mode d’enrichissement des nantis n’est tout simplement pas applicable aux démunis, quelque soit le subterfuge auquel on se livre, pour la même raison qu’on ne peut pas avoir une société esclavagiste où il n’y aurait que des maîtres.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 2 avril 2013 15:45

      Par sleeping-zombie (---.---.---.7) 2 avril 15:38

      Vous me reprochez le nombre de fois où je mets en ligne mon commentaire...
      Il est donc très étonnant que vous n’ayez pas pris la peine, au moins une fois, d’en lire le texte ce que votre dernier commentaire démontre à l’évidence.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 2 avril 2013 15:58

      Addendum :
      lire le texte lié


    • sleeping-zombie 2 avril 2013 16:14

      J’ai du le lire une fois, il y a longtemps, puisque tes copier-coller ne varient pas.
      J’en ai conclu la synthèse que j’ai posté plus haut. Que je peux reformuler une nouvelle fois « un capitalisme bisounours où la domination ne serait plus le moteur central ».
      Actuellement cette domination prend la forme de l’accaparation des moyens monétaires. Mais ce n’est qu’une forme. Les rois de droit divin n’avaient pas besoin d’argent. Le problème de la domination, c’est que du point de vue du dominateur c’est la liberté, et du point du dominé c’est le contraire (l’adage idiot mais maintes fois répété "la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres te dit-il quelque chose ? il résume très bien la morale capitaliste).

      On ne met pas fin à la volonté de dominer par un simple artifice technique (dividende universel ou autre). On ne change pas une mentalité par un tour de passe-passe.


    • al.terre.natif 2 avril 2013 17:07

      « Vos objections démontrent, à l’évidence, que vous n’avez pas lu le texte lié. »

      Pardon de vous contredire, mais je l’ai lu, et pardon si c’est présent, mais je ne trouve aucune autre explication que cette phrase, concernant votre « solution » :

      « Puisque le capital boursier mondial est en permanence disponible à la vente et à l’achat, pour que le prolétariat, les « démunis », puisse accéder à la possession des moyens de production, la solution la plus simple consisterait à produire un effort soutenu d’épargne et d’investissement à long terme afin d’acheter ce capital financier des entreprises, banques incluses, et parvenir à l’Acquisition Citoyenne et Collective du Pouvoir Économique. »

      Or, ce que je vous dis simplement, c’est que :

      Si les démunis épargnent suffisament, et qu’ils se mettent ensemble, ils pourraient acheter suffisament du capital des entreprises actuellement possedées par les « nantis ». Soit.

      Sauf que vous oubliez un point, il me semble.

      Si les démunis (qui portent ce nom car « ils ne sont pas munis », autrement dit, ils n’arrivent pas à stocker de l’argent ... ce qui est déjà un problème pour épargner ...) rachètent une part des entreprises, que croyez vous que vont faire les nantis ? Attendre que ca se passe ou bien continuer à faire croitre leurs profits ? A mon humble avis, ils vont continuer leur croissance de capital ! Ainsi, la part des démunis croitra, ... en même temps que la part des nantis. Qu’est ce qui empêchera les nantis de s’enrichir encore plus pendant que les démunis s’enrichiront ?

      Avez vous conscience de cette limite ?

      D’autre part, je ne sais pas si vous avez eu connaissance de l’étude de chercheurs suisses qui montrent l’imbrication de capital entre toutes les plus grandes multinationnales, peut être que ca vous aiderais à vous rendre compte du caractère illusoire de votre solution : en effet, les grandes multinationales s’appartiennent toutes entre elles (pour les 147 plus grandes), pour des montants hallucinants. Impossible, même pour tous les démunis du monde, de rivaliser avec les sommes en jeu. Peut être avez vous déjà calculé tout ceci, mais je n’en ait pas vu trace dans votre document.

      Enfin, je vous rejoins sur un point, le revenu universel (ou dividende, peut importe son nom). Oui, c’est une bonne idée. Mais je n’ai pas encore trouvé de solution qui me paraisse satisfaisante pour le mettre en place, et la votre, comme je vous l’explique plus haut, ne me parait pas du tout viable !

      Vous voulez sans violence et sans nationalisation reprendre le contrôle de ce qui se produit dans notre pays ? Et bien il faut le faire petit à petit, en construisant d’autres structures (les SCOP par exemple ?, les AMAP ?) que l’entreprise au sens capitaliste du terme. En reprenant de la base la production, par petites unités, de ce que nous avons besoin et en évitant d’utiliser les productions des outils des « nantis ». Cela nécessite une sorte de « décroissance » (ou le vilain mot), ou juste de sobriété, car c’est d’abord l’essentiel qu’il faut produire à nouveau : la nourriture et le logement déjà !

      Il faut arrêter d’utiliser le système en pensant qu’on peut le changer de l’intérieur. Il faut VRAIMENT commencer à construire a coté, sans se préoccuper de la rentabilité financière, ni des structures existantes. Sortir des règles du capital pour mieux le laisser se casser la figure tout seul !

      Le jour où les nantis seront à égalité avec les démunis sera le jour où les démunis arrêteront de croire en l’argent, et commenceront à s’en passer pour vivre ! Alors tous seront égaux dans la seule valeur que chacun possède équitablement : le temps !


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 2 avril 2013 19:15

      Par sleeping-zombie (---.---.---.7) 2 avril 16:14
      Vous croyez donc qu’aucun problème majeur n’a jamais été résolu par ce que vous tenez à ne considérer que comme un simple « artifice » technique.
      Vous affichez là l’ampleur de votre méconnaissance socio-économique.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 2 avril 2013 19:28

      Par al.terre.natif (---.---.---.178) 2 avril 17:07
      « Qu’est ce qui empêchera les nantis de s’enrichir encore plus pendant que les démunis s’enrichiront ? »
      Merci de reconnaître que ma proposition permettra aux « démunis » de s’enrichir.
      Dans cette perspective, favorable aux « démunis », en quoi serait-il inacceptable que les « nantis » s’enrichissent encore plus ?...

      « le revenu universel (ou dividende, peut importe son nom) »
      Si vous ne distinguez pas le Revenu Universel, financé par la fiscalité, du Dividende Universel, financé par l’Épargne, son investissement dans l’économie réelle marchande et ses profits, point n’est besoin de discuter plus avant.


    • Francis, agnotologue JL 2 avril 2013 19:55

      Si vous ne distinguez pas le Revenu Universel, financé par la fiscalité, du Dividende Universel, financé par l’Épargne, son investissement dans l’économie réelle marchande et ses profits, point n’est besoin de discuter plus avant.’’

      Si le Revenu Universel présente à la fois une certaine logique et une évidente faisabilité, ce n’est pas du tout le cas du Dividende Universel à la mode Llabrés : aucune logique, aucune faisabilité.


    • al.terre.natif 3 avril 2013 11:59

      @Jean-Pierre Llabrés 

      « Dans cette perspective, favorable aux « démunis », en quoi serait-il inacceptable que les « nantis » s’enrichissent encore plus ?... »

      et bien car si la proportion de richesse entre nantis et démunis est aujourd’hui de 90% pour les nantis et 10% pour les autres, si les deux augmentent en même temps, cet écart restera le même et vos efforts en tant que démunis pour rattraper les riches ne sert a rien !

      C’est exactement ce qui se passe depuis le début du capitalisme, ou l’on fait croire que chacun peut percer, devenir nantis lui aussi. Mais ses efforts pour devenir nantis enrichissent encore plus les nantis déjà existants, les faisant passer au stade de super nantis ...

      En résumé de mon point de vue : vous proposez que tous les démunis, la base, se mettent ensemble pour ... enrichir encore plus les nantis ... dans l’objectif de rééquilibrer les possessions entre nantis et démunis ... 

      « Si vous ne distinguez pas le Revenu Universel, financé par la fiscalité, du Dividende Universel, financé par l’Épargne, son investissement dans l’économie réelle marchande et ses profits, point n’est besoin de discuter plus avant. »

      C’est justement la manière de financer ce quelque chose universel qui ne me parait pas viable. Du coup entre revenu, financé par la fiscalité ou d’autres solutions (monnaies locales par exemple) et dividende financé par une épargne ou autre revenus financier .... franchement je ne sais pas. Par contre, le fait que chaque être humain vivant touche un quelque chose de la communauté me parait vraiment intéressant, sans avoir vraiment trouvé de solution. C’est ce qui me pousse à discuter avec vous, car justement je crois en l’idée, mais pas dans la manière. Peut etre que je n’ai pas compris votre solution, j’exprime juste les points qui me paraissent infaisable. Et pour le moment vous n’avez pas d’arguments pour expliquer plus en avant, pour essayer de me montrer que c’est une solution possible.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 3 avril 2013 15:34

      Par al.terre.natif (---.---.---.178) 3 avril 11:59
      « et bien car si la proportion de richesse entre nantis et démunis est aujourd’hui de 90% pour les nantis et 10% pour les autres, si les deux augmentent en même temps, cet écart restera le même et vos efforts en tant que démunis pour rattraper les riches ne sert a rien ! »

      Richesse totale aujourd’hui : 1.000.000
      Nantis : 900.000
      Démunis : 100.000

      Richesse totale future : 2.000.000
      Nantis : 1.800.000
      Démunis : 200.000


      Dans le pire des cas que vous évoquez ! ! !... Toutes choses restant égales par ailleurs sans que cela soit irréversible.
      En d’autres termes, on se moque que les démunis puissent ou non rattraper les nantis.
      On veut absolument que la situation des démunis s’améliore : indépendamment de l’évolution du sort des nantis.

    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 3 avril 2013 15:39

      Par al.terre.natif (---.---.---.178) 3 avril 11:59
      « C’est justement la manière de financer ce quelque chose universel qui ne me parait pas viable. »

      Bis repetita placent :
      Il est étonnant que vous ne puissiez pas concevoir que le mécanisme d’enrichissement des « nantis » aurait le même effet pour les « démunis »...
      Ce mécanisme est exactement le même que celui sur lequel fonctionne la Fondation Nobel.


    • al.terre.natif 3 avril 2013 18:06

      @JPL

      allez je tente de comprendre une dernière fois, après j’abandonne ....

      « Il est étonnant que vous ne puissiez pas concevoir que le mécanisme d’enrichissement des « nantis » aurait le même effet pour les « démunis »...
      Ce mécanisme est exactement le même que celui sur lequel fonctionne la Fondation Nobel. »

      Je comprend ce mécanisme. Il fonctionne effectivement si l’on prend une partie seulement de l’équation (juste la fondation nobel, ou juste une entreprise), et peut etre que votre modèle peut fonctionner localement (si on ne regarde que la France par exemple). Mais au global, la richesse ne sort pas du néant ni de l’investissement, mais du travail (des plus démunis, les nantis se contentant de faire fructifier = fructifier l’argent signifiant en fait faire travailler les autres pour soi ...).

      Il n’est pas possible que tout le monde s’enrichisse de cette manière (épargne et investissement) !!! sinon qui va produire ? Il faut bien qu’il reste des démunis pour produire les richesses qui sont ensuite échangées... Non ?


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 3 avril 2013 19:16

      Par al.terre.natif (---.---.---.178) 3 avril 18:06
      « Il n’est pas possible que tout le monde s’enrichisse de cette manière (épargne et investissement) !!! sinon qui va produire ? Il faut bien qu’il reste des démunis pour produire les richesses qui sont ensuite échangées... Non ? »

      II)
      Faire bénéficier chaque citoyen, même mineur, d’un 
      Dividende Universel évolutif qui, de facto, éradiquera définitivement le concept même de chômage ainsi que celui de la « lutte des classes ».
      II.1)
      À terme, les profits des entreprises sous contrôle des « démunis » seront partiellement distribués à l’ensemble des « démunis » sous forme de Dividende Universel.
      II.2)
      a) Ceux qui le souhaiteraient pourraient s’arrêter de travailler et se satisfaire du Dividende Universel.

      b) Ceux qui souhaiteraient gagner plus que le seul Dividende Universel pourraient travailler dans l’économie marchande et, éventuellement, y gagner des rémunérations faramineuses sans être accusés d’exploiter qui que ce soit.
      II.3)
      Si plus personne ne souhaitait travailler dans l’économie marchande, celle-ci s’effondrerait totalement et, avec elle, le patrimoine accumulé des « démunis » deviendrait stérile et interdirait le bénéfice du Dividende Universel.


    • tf1Goupie 2 avril 2013 10:35

      Le problème ce n’est pas tellement Marx, mais les Marxistes et les Communistes.


      • Frabri 2 avril 2013 11:12

        « Marx avait peut-être tout prévu »
         
        Marx n’avait pas prévu « la crise écologique » et épuisement des ressources naturelles

        Le communisme est aussi productiviste que le capitalisme et dans les pays qui sont a la fois communistes et capitalistes comme la Chine, C’est la catastrophe écologique

         https://www.google.fr/search?q=%22la+pollution+en+chine%22&hl=fr&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=rNo1UbudNMWXO6SKgFg&ved=0CD4QsAQ&biw=1280&bih=828


        • pyjahman pyjahman 2 avril 2013 16:12

          Bonjour @Fabri :
          Le communisme est aussi productiviste que le capitalisme et dans les pays qui sont a la fois communistes et capitalistes comme la Chine, C’est la catastrophe écologique

          Vrai et plus que vrai mais :
          Marx n’avait pas prévu « la crise écologique » et épuisement des ressources naturelles

          je t’invite à regarder Henri Pena Ruiz faire une relecture de Marx, le communisme n’a jamais été une application du Marxisme.

          http://www.dailymotion.com/video/xv15la_henri-pena-ruiz-sur-la-pensee-de-marx_news#.UVrmslftuOI


        • julius 1ER 2 avril 2013 13:13

          ET les buts du capitalisme, quels sont-ils ??????????????????

          enrichir quelques uns toujours plus, .............
          et les guerres mondiales + les guerres coloniales, 200 millions de morts minimum + les maladies qui vont avec quand tout est délabré !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

        • sleeping-zombie 2 avril 2013 13:53

          @swhweizer
          Tout à fait, c’est d’ailleurs pour ça qu’en france on a encore une monarchie de droit divin, et aucun droit sociaux. la nature humaine est indépassable.


        • sleeping-zombie 2 avril 2013 15:35

          comme le droit de vote des femmes, ou l’abolition de l’esclavage. saleté d’utopistes.


        • chapoutier 2 avril 2013 13:48

          l’auteur,

          Marx n’a nul besoin d’être réhabilité, et surtout pas par le New-York Times ou le Time Magazine ou n’importe quel autre porte-parole du capitalisme.
          La seule ’’’’ revanche ’’’’ de Marx sera quand les travailleurs abattrons l’exploitation capitaliste, et
          visiblement nous n’avons pas eu la même compréhension de Marx car il ne qualifierai pas la Chine de ’’’’’pays qui n’a pas renoncé au communisme’’’’’. et il n’aurait pas qualifié l’URSS de Staline de patrie du socialisme.


          • viva 2 avril 2013 16:05

            Marx est très bien connu des économistes, un des plus grands spécialiste de Marx se nommait Raymond Barre. C’est pourquoi les politiques restent interventionnistes, il le font au profit des capitalistes et non des populations c’est précisément ce que l’ont voit se dérouler sous nos yeux en ce moment, sauf que là aussi il y aura un dénouement que seuls les vrais détenteurs du pouvoir et de l’argent sont en mesure d’appréhender. 


            N’imaginer pas une seule seconde que les grosses fortunes seront prises au dépourvu, nous pouvons être certains que tout est mis en oeuvre pour préserver leurs intérêts essentiels.

            • pyjahman pyjahman 2 avril 2013 16:19

              Si vous lisez Marx, Le Capitalisme, vous comprendrez que ce n’est pas le Capitalisme qui est grand est fort, c’est le socialisme qui le fait tenir debout, je m’en explique :

              Le capitalisme est tellement mal foutu, qu’il ponctionne au maximum sur le salaire des travailleurs pour produire toujours plus à moindre coût jusqu’à empêcher les travailleurs d’acheter les produits revendus. Là intervient le socialisme qui oblige la société à donner un salaire minimum et un temps de travail maximum aux citoyens et permettent de faire fonctionner la machine. Le capitalisme tout seul ne tiendrait pas 1 mois.

              C’est à devenir fou.


              • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 2 avril 2013 16:21

                Dans « Le Capital », Marx avait décrit le fonctionnemet du système capitaliste avec une méthode et une précision inégalée.
                Notamment l’anayse de la valeur et la constitution de la plus-value est essentielle à la compréhension du système.
                Il a réalisé cette analyse en plein dix-neivième siècle, avec les instruments théoriques de son époque.

                Il est dommage que cette analyse ait été prise par les marxistes comme une sorte de Bible indépassable, et n’eient pas eu le courage intellectuel de poursuivre les recherches de façon critique. La « réussite » de l’Union Soviétique explique peut-être cet état de fait.

                Aujourd’hui, la capitalisme a changé. Son analyse, au sens marxiste, aussi devrait être modifiée.

                À partir des années quatre-vingt (1980), une nouvelle forme de plus-value est apparue, la plus-value immatérielle qui a complètement bouleversé le rapport du capitalisme au travail.

                Hélas, ni les partis de gauche, ni les syndicats, n’ont eu les moyens de comprendre cette transformation, aveuglés à la fois par la déferlante anti-sociale qui en est résultée et par un manque de réflexion théorique et critique.

                Si l’analyse marxienne approrte des lumières sur ce qui se passe, elle ne permet pas de comprendre la processus actuel d’inutilité économique des travailleurs dans le cadre du néocapitalisme, et la tragédie qui en découle. À la fois en terme d’action (inefficacité de la grève), en terme d’analyse des causes de la crise, et en terme d’élaboration des solutions.

                C’est peut-être la raison du retour à Marx des élites Etats-Uniennes : son analyse brute de forme, étant inadéquate, peut être inoffensive.

                Quant à la Chine, ils doivent lire Marx pour mieux exploiter leurs masses !


                • viva 2 avril 2013 17:00

                  Il n’y a pas qu’en chine que Marx est lu pour mieux exploiter les travailleurs, cela est tout aussi valable chez nous ....


                • Dwaabala Dwaabala 2 avril 2013 23:43

                   J-P F dit : À partir des années quatre-vingt (1980), une nouvelle forme de plus-value est apparue, la plus-value immatérielle qui a complètement bouleversé le rapport du capitalisme au travail.

                  La plus-value reste la plus-value : c’est la partie du travail non payé ( le sur-travail) que s’approprie le capital.

                  Il n’existe pas de plus-value immatérielle mais du capital financier ( c’est-à-dire résultant de la fusion du capital industriel et du capital bancaire) qui a acquis une autonomie relative et spéculative.

                  Le réajustement entre la part de capital virtuel et l’économie réelle est inéluctable mais ne peut s’opérer qu’au travers des crises d’un type nouveau ( éclatement des bulles spéculatives) que le monde traverse, tout en perfectionnant et en aggravant malgré tout l’extorsion de la plus-value et l’exploitation du travail, ce qui est le cas actuellement en Europe, ou en exportant l’exploitation du travail dans des contrées à faible coût, ce sont les délocalisations.


                  • thepouet 3 avril 2013 00:45



                    La faille du marxisme : composition technologique du capital contre composition organique

                    Par Jacques Cheminade

                    extrait :
                     »Dans ces conditions, l’échec de l’Union soviétique et de l’Empire financier anglo-américain actuel nous amène très concrètement et très immédiatement à nous poser la question : vers quelle issue, vers quoi d’autre ? Là se trouve un point essentiel pour un Français ou un Européen d’aujourd’hui, que Marx n’a pas voulu voir. C’est celui de la différence entre les principes et les droits inaliénables fondateurs des Etats-Unis d’Amérique et le système oligarchique britannique. Dans les premiers, il s’agit d’une conception de l’homme se définissant par ses pouvoirs créateurs, par la découverte de principes physiques universels, dans une société par principe anti-oligarchique qui organise leur exercice au sein d’une dynamique transformatrice. Dans le second, le pouvoir de la rente financière et marchande gère les rapports sociaux pour que chacun reste à sa place."

                    Article dense, très dense.
                    C’est de l’épistémologie : pas de cadeaux avec les vieux paradigmes éhontés que VOUS acceptez d’adopter, si ! si !!! ( faut bien provoquer un peu smiley )

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès